Joe Biden et Vladimir Poutine font le choix de la désescalade en Ukraine
Lors d’un entretien vidéo, mardi, les présidents américain et russe ont exposé leurs positions. Le Kremlin a renouvelé ses critiques contre l’influence grandissante de l’OTAN dans son voisinage
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Pour Moscou, il s’agit d’un premier pas important, qui revient à reconnaître la légitimité des préoccupations russes. Le résultat n’est certes pas spectaculaire, mais après la dramatisation des derniers jours, les officiels russes prévenaient qu’il n’y aurait pas d’avancées décisives dès mardi soir. Le président russe, qui se trouvait à Sotchi, au bord de la mer Noire, a semblé faire peu de cas des menaces de sanctions occidentales, rompu à cette pratique depuis l’annexion de la Crimée en 2014. « Les soldats russes sont sur leur territoire, ils ne menacent personne », a déclaré à la presse le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov. Selon ce dernier, Vladimir Poutine aurait dit à son homologue, en guise de conclusion : « Vous, les Américains, vous vous inquiétez au sujet de nos bataillons, sur le territoire russe, à des milliers de kilomètres des Etats-Unis. Mais nous, nous sommes très préoccupés par notre propre sécurité. »
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D’un côté, l’impatience monte contre Moscou, qui prétend jouer un rôle de médiateur tout en étant le parrain des séparatistes. De l’autre, le Kremlin s’irrite de l’incapacité de Berlin et Paris à faire plier l’Ukraine, à la rappeler à ses engagements, notamment l’adoption d’un statut spécial pour l’Est. Pour l’expert Alexandre Baunov,
l’objectif de Moscou sur ce point était de « transférer la responsabilité de l’application des accords de Minsk » des Ukrainiens et des Européens aux Américains. Ce processus semble engagé.