La pause réglementaire c'est toutes les 3h dans les Armées, tu étais pas loin
Débunkage artisanal 7j/7 sur Scientos.
"L'ennemi est con, il croit que c'est nous l'ennemi alors que c'est lui !"
Vu du Burkina Faso. L’errance du “convoi maudit” de la force Barkhane
On laissera le soin à Seymos de leur écrire une lettre polie mais ferme.Question : pourquoi Barkhane, bien au fait de l’existence du sentiment antifrançais qui ne cesse de croître, tient à faire traverser sur trois pays, un convoi aussi important de logistique, alors que le transport par les gros-porteurs de type Antonov ferait plus facilement l’affaire ? À moins que ce soit par pure provocation ou par ignorance des réalités du terrain.
Morin
Si je résume c'est venez sauver notre cul mais on veut pas vous voir.
On a pas le cul sorti des ronces, Goya avait raison on aurait dû se retirer, il y a quelques années sur une petite victoire et revenir ponctuellement tondre la pelouse si besoins.
C‘est pas si simple. Avant l‘intervention francaise dans la région y‘avait pas besoin de sauver leur cul. Alors c‘est pas les francais qui ont fait venir les djihadistes dans le coin (enfin pas directement), mais je sais pas si on peut en vouloir aux populations locales de se poser des questions sur le boulot fait par ceux qui sont là depuis 8 ans, et qui en plus soutiennent les autorité locales corrompues.
Voilà ce que conseille notre minstère des affaires étrangère sur le Burkina depuis qu‘on est intervnu au Mali voisin:
Maintenant y‘a les armées, soutenues et formées par la France et l‘ue, qui commettent aussi des exactions, t‘as des groupes d‘auto-défences et des milices qui se créent partout, y‘a des dizaines et des dizaines de morts civils ou militaire tout les mois. La situation est pas bonne, c‘est pas étonnant que ca gronde.
Mali : l’avenir incertain des traducteurs des militaires
Faudra prévoir un convoi pour nos traducteurs en partant, on doit bien avoir des services publiques qui pourrait profiter de leurs compétences.
Le problème, c'est qu'on ne sait pas dire ce qui serait arriver si on était pas intervenu. C'est comme le COVID19.
On peut cependant faire des suppositions.
Sans intervention en 2013 (à la demande de l'état malien et sous mandat de l'ONU, rappelons le quand même...), admettons que les djihadistes prennent le pouvoir à Bamako et installent un califat. Ils ont désormais une basse assez grande pour essaimer dans la région, sans parler des moyens inhérents au contrôle d'un pays. Ils peuvent lancer des offensives en RCI, au Burkina et au Niger. Peut être faire jonction avec Boko Haram au Nigéria, voire contaminer d'autres pays jusque là plutôt tranquille, comme le Togo ou le Bénin. Et on peut se retrouver avec l'Etat islamique au Sahel, non pas comme groupe armé de quelques centaines de mecs avec des AK47 et des motos perdus dans le désert, mais comme un proto-Etat qui lève des ressources lui permettant de s'opposer et prendre le contrôle d'une zone qui s'étend de l'océan Atlantique au Soudan...
Je dis pas que c'est ce qu'il se serait passé, mais avec le recul qu'on a sur la formation de l'EI en Irak et en Syrie, et vu l'état de délabrement des Etats africains de la zone, c'est pas à exclure.
C'est toujours facile de refaire le match après en se disant qu'on aurait mieux fait. C'est évident qu'on ferait mieux maintenant en sachant ce qu'il s'est passé, sinon ça voudra dire qu'on est con et qu'on apprend jamais de nos erreurs.
Ça semble plausible comme hypothèse, mais l'EI s'est quand même constitué à la base sur les cadres du parti Baas et la désintégration de l'armée irakienne.
Est-ce que les rebelles africains sans ce CV auraient pu former un noyau aussi "dur" et résistant ? De toute manière ça ne sert effectivement pas à grand-chose d'en discuter des heures, ce qui est fait est fait et c'est sur la situation présente qu'il faut réfléchir.
Je suis tout à fait d'accord pour dire que c'est pas sérieux de refaire le match et que laisser les djihadistes s'implanter en masse dans le coin n'aurait pas été une bonne chose. Je tenais plutôt a souligner que l'ont peut pas caricaturer les postions des popualtions locales et qu'il serait peut-être utile, du moins quand on veut commenter les choses entre experts comme on le fait ici, de s'interesser aussi a l'évolution des choses pour ces popualtions dans la région. Et l'évolution est pas bonne. Ca aurait peut-être été pire, soit, mais ca change rien au fait que c'est pas bon.
Je reste persuadé qu'on paie nos décennies de soutien à des ordures corrompues comme Sassou Nguesso ou Ali Bongo (et tellement d'autres), les mecs aux multiples hôtels particuliers parisiens, parce qu'en échange ça nous fournissait probablement des facilités sur les forages ou le commerce.
Il y avait peut-être bénéfice économique net pour la France, mais pas sûr qu'après la colonisation ça ait boosté notre image là-bas.
Les groupes djihadistes sahéliens se sont formés lors de la guerre civile algérienne, en Libye et au Mali même, ils ont une longue expérience du combat et de la lutte politique. Ce qui les différencie effectivement de Daesh, c'est qu'ils ont pas forcément les mêmes buts politiques au départ du coup. Ça c'est assez vite vu quand ils se sont pris la pression de Serval...
Avec le retex de l'Afghanistan, ils devraient juste se calmer quelques mois, et revenir en force une fois l'occupant parti.
La position des populations est parfaitement compréhensible, Barkhane et la France avec les nombreuses erreurs d'appréciation et les changements de direction stratégique sont un bouc émissaire parfait.
Après il ne faut non plus être dupe, un tel niveau d'organisation dans l'action et le suivi de la situation du convoi ne se fait pas au pied levé et de manière naturelle.... la population est aussi une arme que certains savent (ou/et veulent) mieux utiliser que nous.
- - - Mise à jour - - -
Ça ne nous rapporte rien. Le prisme de l'intérêt économique ne tient pas dans le cas des dernières interventions françaises (Mali, Centrafrique), dont on ne retire absolument rien, y compris en termes de ressources stratégiques...
Mais effectivement, il est facile d'exploiter le ressentiment des populations par rapport au soutien des dictateurs précédents, pour installer les siens. La RCA est un exemple d'école.
Après, on peut tout à fait trouver que l'intervention française était judicieuse ET trouver qu'on a foiré quantité d'autres choses dans nos interventions vis à vis de ces pays. Choses annexes qui ont déjà formé un terreau bien fertile pour le sentiments anti-français.
Ça c'est sur le fond politique. Sur le coté stratégique on peut se poser la question de notre incapacité à gagner réellement sur ce théâtre d'opération (on s'est sans doute trop déployé un peu partout, ou pas assez de moyen, qu'en sais-je, c'est toi l'expert).
En tout cas la zone est bien partie pour être perdue non ? peut-être faut-il s'en retirer tant qu'on le peut encore avant de subir une retraite façon afghane...
Il y a déjà tout un tas d'analystes qui montrent ce qui a merdé et pourquoi, et je me garderais bien de donner mon avis sur la question. Goya a des posts très argumentés et structurés sur le sujet, et il connaît encore très bien l'institution et les opérations pour que son avis soit largement plus pertinent que le mien. Lugan aussi a un avis qui mérite de poser certains faits largement ignorés, même s'il maîtrise bien moins les parties operatives et tactiques.
La stratégie n'est que la déclinaison en actions de la politique, quand la politique n'a pas de but fixé, c'est compliqué d'appliquer une stratégie.
Certes, donc autant se retirer non, en définitive ?
C'est quoi l’intérêt de laisser des soldats mourir pour du rien, avec du rien derrière et à peu prés 0 chance que ça aille mieux ?
Si ces populations nous appelle à l'aide désespérément ensuite, on pourra se reposer, éventuellement, la question, avec une stratégie claire. Mais en attendant ...
Enfin bon, je viens de me souvenir que vu ton métier tu n'a peut être pas trop le droit de donner ton avis explicitement sur la question ^^ .
C’est quand même des feignasses les saint cyriens, choisir le 2 décembre pour aller admirer l’aurore resplendissante. Ça va ils prennent pas trop le risque de devoir se lever tôt pour.
Dunkerque, mai 1940 : une défaite, mais aussi une victoire
Aujourd’hui dans Affaires sensibles, retour sur l’un des moments forts de la deuxième guerre mondiale, la bataille de Dunkerque.
Le 4 juin 1940, au petit matin, les derniers navires chargés de soldats anglais et français quittent le port de Dunkerque, alors que les Allemands sont aux portes de la ville. C’est la fin de l’opération Dynamo, qui a permis le sauvetage par la mer de quelque 400 000 hommes, britanniques majoritairement, mais aussi Français. Cette bataille de Dunkerque est inscrite dans la culture populaire avec le film de Christopher Nolan sobrement titré Dunkerque, mais aussi celui d’Henri Verneuil, Week end à Zuidcoote, adapté du roman éponyme de Robert Merle. Mais l’un comme l’autre omettent de montrer la résistance acharnée des unités françaises qui se sont battues comme des lions pour retarder les Panzers divisions allemandes, et permettre ainsi à la quasi-totalité du Corps expéditionnaire britannique de regagner le Royaume-Uni, d’où la guerre pourra continuer. Ce n’est pas faire preuve de chauvinisme de l’affirmer, l’Histoire l’atteste : sans la combattivité des troupes françaises, il est très vraisemblable que Londres, privé de ses forces, aurait dû s’avouer vaincu. La face du monde en eût été changée.