J'ai fini la semaine dernière
The Outer Wilds, en un nombre d'heures supérieur à 10 mais je ne saurais dire exactement combien parce que je n'ai pas trouvé la fonctionnalité de l'Epic Game Store qui pourrait me donner cette info
.
Qu'est-ce que c'était bien. Qu'est-ce que c'était bon.
Le pitch: Habitant de la planète Âtrebois, c'est votre premier jour en tant qu'astronaute chargé d'explorer le système solaire à la recherche de ruines et d'artefacts ayant appartenu à une ancienne civilisation, les Nomai. Cependant, votre rencontre avec une statue Nomai juste avant votre décollage risque de chambouler votre perception du monde et des évènements à venir.
Spoiler de la bande annonce, mais si jamais vous voulez rester vierges de toute surprise ne lisez pas :
il se trouve que le soleil va exploser dans 22 minutes, mais vous allez mystérieusement pouvoir revivre ces 22 minutes en boucle en conservant tous vos souvenirs.
A mi-chemin entre le walking-sim, Subnautica et le Petit Prince,
The Outer Wilds est un condensé de voyage, d'exploration, de rêverie et de contemplation béate.
Ça peut avoir l'air ultra pompeux dit comme ça, alors je vais détailler un peu chacun des points susmentionnés.
Subnautica d'abord. C'est une référence qui revient très souvent dans les tests du jeu. Je la réutilise aussi parce que je n'ai pas trouvé mieux (
). Les points communs sautent aux yeux : on passe pas mal de temps à se balader dans un petit engin de fortune pour explorer un monde étrange et inconnu dont le moindre caillou a été placé à la main par des designers minutieux. En revanche, ici, point de contraintes de survie (évitez quand même de sortir dans l'espace sans votre combinaison) ni de craft. Et bien entendu, l'océan est remplacé par un petit système solaire. Petit dans le sens où le Soleil est à 20km de votre point de départ (quand je parlais de condensé, c'est aussi à prendre littéralement
) et où on peut généralement faire le tour d'une planète à pieds en quelques minutes.
Et ici, si on ne trouve pas vraiment d'écosystème à apprivoiser (ou à massacrer), il faudra en revanche comprendre comment tout ce petit univers fonctionne., puisque chaque planète est régie par des lois qui lui sont propres. Et je ne spoilerai aucun exemple. Si jamais, regardez une bande annonce et vous comprendrez.
Le Walking-sim maintenant. Je l'ai mis là parce que finalement, les seules interactions avec le monde (en dehors du pilotage de vaisseau) vont consister à déchiffrer des correspondances laissées par les Nomai, afin de comprendre ce qui leur est arrivé, et découvrir ce qu'ils étaient venus chercher dans ce coin paumé de la galaxie. Mais on ne ressent pas la passivité souvent trop présente dans un Walking sim. Ici, on lit, on recoupe des informations, on expérimente pour valider nos hypothèses, puis on recommence avec les nouvelles connaissances acquises. Et surtout, surtout, on n'est pas mis sur des rails, on n'est jamais pris par la main. Le jeu nous offre d'entrée de jeu (enfin, après le tutoriel) tout son système solaire à explorer, en commençant où bon nous semble. Faut-il commencer par aller sur la petite lune d'Âtrebois? Partir directement à l'autre bout du système solaire ? Peut-être sur cette comète, bien nommée "l'Intrus" ? Ou alors pourrait-on rejoindre les compatriotes partis explorer avant-nous, repérables grâce aux mélodies qu'ils entonnent depuis leurs campements ? Ou au contraire les fuir pour profiter du calme de l'espace ?
Armés de nos récentes découvertes et de notre curiosité bien aguichée, il ne revient qu'à nous de choisir où nous poser ensuite. C'est l'Aventure avec un grand A, celle qui n'attend pas qu'on soit prêt pour nous happer tout entiers.
En revanche, le jeu a su parfaitement intégrer (ce qui devrait toujours être) le point fort d'un Walking sim : la contemplation.
The Outer Wilds est magnifique*. Chaque décollage, chaque éclipse, chaque entrée dans un nouveau monde, chaque
supernova est un petit moment de grâce. Alors certes, après quelques heures, certaines zones nous seront devenues banales, mais il suffira d'une nouvelle connaissance (ou parfois d'un coup de hasard) pour redécouvrir complètement une zone, en accédant à un passage jusqu'ici dissimulé, et ce jusqu'à la fin.
Seulement, avec un voyage de cet acabit, la destination pourra ne pas sembler à la hauteur. Elle a en tout cas le bon goût de nous laisser rêver encore un peu. Je ne lui en demandais pas plus.
Et le Petit Prince alors ? Vous ne le verrez pas. Il est occupé à rire dans son étoile, comme toujours.
The Outer Wilds vous invite à faire de même, et plus encore.
*Pas magnifique au sens photoréaliste, pour ça allez voir du côté de Universim. Ici on est sur du Unity pas trop détaillé, mais avec un sens de la composition à tomber.