Pourquoi pas.
Quelques chiffres et pistes concernant la permaculture, l'agriculture autonome et sans engrais/entrants et/ou sans pétrole:
1- C'est possible: Cuba a survécu à la période pendant l'Embargo US et après la chute de l'URSS. Certes, ce n'est pas tout à fait pareil, certes, c'est loin d'être la panacée, mais cette période donne une idée de ce que ça peut donner: de mémoire, les jardins urbains cultivés permettaient de produire la moitié de la ration journalière de légumes par personne en ville. Les gens ont pas mal maigri. Voir wiki:
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89...ba#Agriculture
2- Çà a un cout démographique et social a moyen-long terme:
A propos des surfaces qu'il est nécessaire de cultiver en mode "autonome", quelques chiffres:
- Terre = 15 milliard d'hectares de surface émergée. Dont 1.5 milliard de terres "arables" cultivables en tant que tels:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Surface_agricole_utile
- Avec un objectif de 10 milliards d'êtres humains, ça fait 0.15 hectare/personne. Soit 0.6 hectares pour une famille de 4 personnes.
Certains optimistes estiment à 1 hectare le strict minimum pour 4 personnes si tout va bien, 2.5 hectares dans le cadre d'une Amap:
https://senshumus.wordpress.com/2007...mbien-despace/
Et c'est sans compter les vieux et toutes les personnes dépendantes, et sans se laisser de marge.
Pour être bien dans ce mode de culture, 1 milliard d'êtres humains sur Terre me semble un grand maximum.
Notez que ça couterais aussi environ 50% de la population active aux champs la majeure partie de l'année.
En fait, ce qu'il faut voir, c'est que la mécanisation/chimie agricole nous fait gagner 2 ordres de grandeur de productivité agricole/paysan par rapport à la polyculture vivrière ou autre permaculture:
- 1 ordre de grandeur gagné permet de nourrir 10 milliards d'humains au lieu de 1 avec la surface terrestre disponible.
- L'autre ordre de grandeur gagné permet de nourrir les 10 milliards avec 5% de la population dans le secteur agricole au lieu de 50% (ou 2.5%/25% si vous comptez en temps de travail par rapport à un temps complet plutôt qu'en personnes)
On vois donc que ces histoires de "sans pétrole", au vu des couts à la fois sociaux (10x plus de personnes à mettre dans les champs) et démographiques (10x moins de monde sur Terre) ont des raisons d'affoler les tenants de la collapsologie
Après, c'est pas obligé de se faire du jour au lendemain, et même ainsi, on voit que Cuba ne s'est pas effondrée, et que s'il reste un peu de pétrole, d’ersatz ou dérivés, on peut toujours les utiliser comme entrants agricoles pour pallier au plus urgent tout en maintenant la population et la société peu ou prou au même niveau qu'aujourd'hui même dans les villes, au prix certes d'un effort social collectif (plus de voitures, nationalisation et culture obligatoire de toutes parcelles urbaines, les retraités aux jardins la semaine et les travailleurs aux jardins les WE
- Remarquez que c'est peu ou prou le mode de vie de nos grands-parents, qui n'en faisaient pas toute une collapsologie)