Quand même, après plus de 50 épisodes de comédie romantique, où les personnages ne connaissent pas ou peu de développement, et durant lesquels l'anime réutilise ses gimmicks et ne change jamais de formule, le film donne un choc. Plus de pouvoirs surnaturels ou de voyage dans le temps, plus de perso secondaires, on ne reconnait pas les personnages présents. Même les ressorts humoristique de la série nous sont bien montré sous l'angle de la triste réalité : le chat, la mascotte de la série, n'est plus qu'un chat comme les autres, et le fameux couple Roméo et Juliette dont on voit le mec à la tv seul avec un gosse et qui demande à sa femme de revenir... Tout n'a plus rien a voir avec ce qu'on nous avait habitué. En fait ce n'est même plus Kimagure Orange Road, c'est seulement un film sur ce que devient ses trois personnages principaux dans un contexte de réalisme cru.
Souvent dans ce genre de film de conclusion tu t'attends à un condensé de tout ce qui est et fait la série, un best-of quoi, mais là pas du tout. Donc ouais, j'ai aimé cette violente rupture de ton. Comme ce côté fataliste et dépressif qui se dégage du film, qui vient du fait que les persos grandissent, de la fin du bon vieux temps, du sérieux des études omniprésent, et que les relations amoureuses n'apportent pas que du bonheur ... L'obstination de Hikaru est vraiment déchirante, tout comme sa séparation avec ses deux amis, accentué par leur froideur à son égard, alors que c’était les meilleurs potes, c'est chaud (et peut-être un peu exagéré ?).
Visuellement le film est plus intéressant que l'anime, avec de bonnes idées et un rythme lent, parfois contemplatif, qui colle bien à l'ambiance, et quelques instants musicaux pour toujours plus de spleen. Contrairement à la série, j'ai vu une version remastérisé du film, qui rend grâce au chara-design que j'aime beaucoup. Mais le tout a plutôt bien vieilli.
Un film rageant et dépressif pour moi, mais dans le bon sens du terme, qui offre une conclusion que j'attendais pas et qui est la bienvenue. Je ne regrette pas d'avoir vu les 50 épisodes pour pouvoir pleinement apprécier cette rupture, qui, sans ça, je l'aurai constaté, mais sans la ressentir pleinement.