Je vais occire un automobiliste avant la fin de l'année. Je n'en puis plus de ces énergumènes ! Leur bêtise dépasse la patience dont je suis doté.
Ce matin de fort bonne heure (le coq n'était pas encore eveillé), petit départ lors du passage d'un feu tricolore au vert, je roule gentiment car le moteur est encore un peu froid. Je ne dépasse pas les 3000RPM, et avance en paix.
Gontrand dans sa 308 à micro-particules est sur la file de gauche, moi sur celle de droite. Nous avancons à vitesse égale, et prenons bien soin de ne pas dépasser les 50km/h légaux en zone urbaine.
La voiture de police et ses agents, de l'autre côté du carrefour, effectuent des contrôles matinaux, et semblent déjà tenir de bons gagnants, malgré l'heure.
Là, Gontrand comprenant qu'en France l'on roule à droite, se décale gentiment sur votre serviteur. Tout en douceur et volupté, il me serre vers le muret sur ma droite.
Voulant me signaler, je fais rugir le gromono (ahem), je klaxonne et j'essaie de m'extirper. Mais Gontrand n'est pas d'accord. Il se rabat avec encore plus de vigueur. Je saute sur les freins (100/100 pour la répartition, démerdez-vous avec ça), lui passe sur la gauche et viens lui rappeler ma misérable existence.
Stupéfaction ! Gontrand, me regardant droit à travers sa vitre, brandit un majeur avec force animosité ! Voyant son visage bouffi par une consommation excessive de produits Pernod, mon sang ne fait qu'un tour.
Je m'oriente prestement vers la voiture de police et leur explique la situation. Gontrand est à côté de son auto, fort occupé à vociférer des insanités que je ne puis relater ici, incluant des choix délicats sur mes préférences sexuelles et une utilisation détournée de mon appareil digestif.
Agent R et Detective Douche se dirigent avec moi vers Gontrand, pour tenter de désamorcer une situation plus que tendue, alimentant l'air ambiant de riches vapeurs d'éthanol.
Ce cher Gontrand, probablement plus qu'agacé de reconnaitre une erreur de sa part, signe un mouvement que Jean-Claude VanDamme n'aurait pas renié dans MotoKicker 3, et fait choir mon bolide pétaradant, devant une plèbe ébahie.
Detective Douche m'aide à relever ma monture et me signale de quitter les lieux, m'indiquant que la situation est entre "de bonnes mains", et me remercie.
Les dernières images que j'aurai de Gontrand aujourd'hui sont plutôt cocasses : un bras dans le dos, le faciès rougeâtre sur le capot, maintenu par Detective Douche, et Agent R parlant en radio.
Si Gontrand peut envoyer un message à ses comparses : le dicton indique qu'il faut choisir ; boire OU conduire, ce choix est mutuellement exclusif.
P'tain de connards ! J'te foutrai ça au gnouf ! On discute pas avec les terroristes de la route !