Salut, un décès particulier pour moi car c'est de
ma maman dont je vais parler.
Elle a eu un cancer du sein déclaré en 2016, en rémission une année plus tard.
La saloperie est revenue ailleurs dans son corps, elle a subi pas mal de traitements (chimio, radio, des trucs bien poussés) qui ont ralenti la progression mais ne l'ont pas stoppée.
En novembre dernier elle s'est cassé le fémur (fracture spontanée, sans choc, infernal ce truc), elle fut moins mobile évidemment.
Cela faisait quelques mois que ça évoluait, qu'on remarquait -et qu'elle remarquait elle aussi- des pertes d'équilibre, une motricité fine moins fine que d'habitude, une fatigue immense et les résultats du dernier gros scanner, début avril, étaient peu engageants. Ils ont conduit à une hospitalisation immédiate puis à un dernier déménagement en maison de soins palliatifs. Mon père a pu y dormir malgré le contexte covid et avec ma sœur nous avons pu nous y rendre chaque jour jusqu'à la fin, la semaine dernière.
Je tiens à saluer le professionnalisme du personnel que l'on a côtoyé là-bas, des gens qui prennent le temps et qui t'écoutent, et qui ont fait en sorte que ma mère n'ait plus mal.
Je tiens aussi à raconter le pragmatisme dont elle a fait preuve, la première chose qu'elle m'a dit quand j'ai déboulé à l'hosto, c'est "je n'ai pas mal et je suis contente de partir" (et c'était pas sous l'effet de la morphine).
On a pu discuter, échanger, blaguer, rigoler, dire du mal des gens qu'on n'aime pas, remercier mille fois le personnel de la maison de soins.
"Bon c'est quand que je pars, je prends la place de quelqu'un là" disait-elle, la pensée toujours tournée vers les autres. Elle faisait tellement de vannes que les soignantes aimaient bien venir la voir.
Chaque jour, en disant "à demain", on savait qu'il en viendrait un où on ne pourrait plus se le dire.
Elle est partie doucement, sans douleur, entourée, on a eu "la chance" de pouvoir parler longtemps, jamais assez longtemps cependant, on s'entend.
Elle a tout fait jeune, elle m'a eue à 23 ans, grand-mère à 50 ans et elle s'en va à 59.
On lui a fait de beaux obsèques, j'ai pris l'initiative de proposer aux présents de décorer le cercueil avec les Poscas qu'elle utilisait pour faire ses tableaux, c'était un moment hors du temps dans cette parenthèse vertigineuse, comme on disait avec mon père, même si elle n'est plus vraiment là, l'idée lui aurait beaucoup plu.
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Elle avait démarré la peinture en 2016, après l'annonce du cancer, elle aimait le style aborigène, les jolies couleurs mais ce sont malheureusement d'autres points, plus vilains, qui l'ont emportée.
Bisous maman (encore).