Ces conclusions de RTE sur la "pertinence" de construire de nouveaux réacteurs sont évidemment contestées par les tenants de la sortie du nucléaire.
Pour Yves Marignac, de l'association Négawatt, groupe d'expert qui a présenté en octobre son scénario 100% renouvelable à l'horizon 2050 , "il n'y a pas de différence fondamentale entre des scénarios qui reconduiraient en partie le choix nucléaire, ou qui parieraient sur une trajectoire 100% renouvelables."
"Les scénarios publiés par RTE montrent des différentiels de coût complet, donc in fine de facture pour les ménages et les entreprises, qui sont de l'ordre de 10%, 20% au maximum. Donc pas du tout dans un rapport de doublement ou de triplement", poursuit M. Marignac.
Réduire la consommationProduire de l'énergie est une chose, la consommer en est une autre. "Il faut rappeler que le prix payé par le consommateur, c'est toujours un prix unitaire multiplié par une certaine consommation. Donc si on n'arrive pas à maîtriser la consommation, de toute façon les consommateurs paieront plus cher", souligne M. Goldberg.
"Si l’objectif est de maîtriser l’impact des coûts sur les consommateurs finaux, les entreprises et les ménages, la priorité des priorités, c’est la maitrise de la demande. Par exemple, l'investissement public dans la rénovation des bâtiments", abonde M. Marignac.
Lors de la publication de l'étude de RTE, le candidat écologiste Yannick Jadot avait dénoncé une "présentation partielle et donc partiale", selon lui fondée "principalement sur une seule trajectoire d'évolution de la consommation électrique" et excluant l'hypothèse de la maîtrise de la consommation. Or, "c'est évidemment sur une trajectoire de maîtrise de l'énergie que les scénarios" centrés sur les "énergies renouvelables sont les plus rentables", avait-il fait valoir.
Dans son programme, M. Jadot prône notamment de consacrer 10 milliards d'euros par an pour la rénovation thermique des passoires énergétiques.