Face au succès de l’AAR sur le scénario « César contre Pompée » de l’infâme Poisse, je crois qu’il est temps de rétablir la vérité. Ma vérité.
Il y a bien longtemps, dans un empire rongé par la corruption et le népotisme, les peuples d’Italie attendaient en silence un sauveur providentiel. Et en toute modestie, je crois que j’étais taillé pour le rôle. L’initiative aidant, le franchissement du Rubicon par ma petite armée puis la capture de Rome furent une promenade de santé. Toutes les cités d’Italie reconnurent la légitimité de César à guider leur destinée vers un avenir meilleur. Les despotes de l’ancien monde fuirent vers les provinces barbares de Grèce et d’Afrique, et ainsi débuta la guerre qui devait mettre un terme à toutes les guerres. Bientôt les peuples du monde, sous la supervision d’un chef éclairé guidé par une vision grandiose, s’uniraient et travailleraient main dans la main pour créer le monde de demain.
Passé la formalité du premier tour, est venu le temps pour moi de faire des choix stratégiques. Alea Jacta Est est séquencé en tour d’une durée d’un mois, nous sommes en février, et même si la météo est clémente cette année en Italie, je dois attendre l’arrivée du printemps avant d’envisager les premières opérations d’envergures. Mon objectif pour la première année est de profiter de ma liberté de mouvement pour sécuriser un maximum de régions A savoir : l’Hispanie, la Sicile et la cité pro-pompéienne de Massilia. J’effectue donc de petits déplacements avec de faibles contingents pour limiter au maximum la fatigue et l’attrition de mes troupes lié à la météo hivernale, la guerre va durer longtemps et chaque vie d’homme économisée est un pas de plus vers la victoire.
Situation au deuxième tour.
En termes de mécaniques de jeu la Sicile, dans ce scénario, tombe toute entière sous mon contrôle dès que je prends pieds sur son territoire peu importe les forces que j’engage. L’opération est confiée à Marc-Antoine, qui la remplit avec efficience. Son opposant sur l’île, Caton, ordonne le pillage de toutes les cités, les esclaves se révoltent, mais la rébellion sera rapidement matée et la population autochtone verra en mes légions la providence venue rétablir l’ordre et la prospérité.
Marc-Antoine se charge du nettoyage des dernières poches de résistance de la rébellion, la mansuétude n'est pas de mise.
Plus au nord, Massilia est une puissante cité qui me coupe la route entre l’Italie et l’Hispanie. Disposant de deux niveaux de fortification et d’une imposante garnison de 20000 hommes, sa capture sera sanglante. Je décide donc de sacrifier ma décision régionale « traitre », permettant ainsi de créer des brèches dans sa structure sans avoir à l’assiéger longuement et ainsi lancer directement l’assaut en limitant les pertes.
Nettoyage des quartiers nord de Massilia.
J’aurais pu ne pas utiliser la carte « traitre » et attaquer directement avec César qui dispose de la capacité spéciale de pouvoir lancer un assaut sur une fortification même sans brèche, mais ç’aurait été couteux en vie humaine. J’aurais pu perdre jusqu’à 20000 hommes et pour le coup je n’en perds que 4000, tout en gagnant un grand nombre de points d’expérience. Toute l’expérience que je peux grappiller de mes premières campagnes va s’avérer décisive lorsque viendra la rencontre avec le gros des forces de l’axe du mal. Une bonne opération donc.
Une fois Massilia tombée, César rejoint ses légions qui ont déjà commencé à sécuriser le nord de l’Hispanie sans rencontrer de réelle opposition. A vrai dire, mon adversaire fait le choix surement judicieux de ne pas s’opposer à moi sur ce terrain et de renforcer ses forces en envoyant Pompée recruter de former de nouvelles légions en Grèce.
L’Hispanie est pillée par les forces pompéiennes, c’est un choix à double tranchant de la part de mon adversaire, car l’action du piller lui coute des points de victoire et augmente la loyauté des régions ciblées en ma faveur, en contrepartie il récupère de l’argent. Il en tire un avantage à court terme, mais sur le long terme, cela m’est très profitable. En effet, je peux gagner la partie en écrasant les forces ennemies, mais je peux aussi vaincre une fois le scénario terminé à partir du moment où j’ai une avance en points de victoire. N’ayant aucun honneur, je garde dans un coin de ma tête l’idée de rester passif et de préserver mon avance, forçant par là même Pompée à prendre des risques et à venir me chercher sur un terrain défavorable. Néanmoins, je garde aussi en tête, que même avec l’Italie, la Sicile, la Gaule et l’Hispanie, Pompée gagnera mensuellement plus de points de victoire que moi et que peut-être qu’au bout de 50 tours il finira par rattraper son retard, voir à me dépasser. Je dois donc garder mes options ouvertes et réfléchir à des axes d’attaque potentiels et à des moyens de gagner des points lors de batailles faciles.
Mes forces toutes entières se dirigent vers un objectif unique, Carthago Nova, capitale de l'Hispanie, où ce sont réfugié les forces Pompéiennes avec le vain espoir de retarder l'inévitable.
Une fois que l’Hispanie sera sous mon contrôle, je dois réfléchir à la direction des opérations pour l’année suivante. La plus grande faille de mon territoire est ma capitale, Rome. Cette cité est protégée par une médiocre fortification de niveau 1, ce qui signifie qu’une simple légion peut la prendre d’assaut et la capturer en un seul tour, sa perte me ferait perdre 50 points de moral et mon adversaire en gagnerait autant, une catastrophe en somme. Je dois donc renforcer sa garnison pour éviter le cas de figure du « raid de pirate », mais je dois aussi conserver une force importante pour assurer la défense de l’Italie, si Pompée et ses légions débarquent.
Si je veux libérer un maximum de forces et les employer comme je le souhaite, je dois assurer la sécurisation de l’espace méditerranéen autour de Rome. A terme, le seul port d’où peut partir mon adversaire pour atteindre rapidement la côte ouest de l’Italie, est le port de Carthage. Si j’arrive à sécuriser l’Afrique, alors je réduis sensiblement les possibilités d’un assaut direct sur Rome. L’autre axe d’invasion consisterait pour Pompée à passer par la mer Adriatique en débarquant sur la côte est, logiquement cela me laisserait 2 tours pour réagir et renforcer mon armée, et de fait sécuriser la Grèce est aussi une option attirante.
Si vous n’êtes pas idiots, vous avez compris que la supériorité navale est la clef du scénario, si je maitrise les mers, alors j’imposerais ma volonté à mon adversaire. Tout le problème étant que ma flotte est actuellement inférieure en puissance à celle de mon adversaire et que construire des quinquérèmes coute très cher, c’est donc un plan qui va devoir s’étaler sur plusieurs années. En attendant je vais devoir réfléchir à des opérations intermédiaires pour maintenir la pression et éventuellement pousser cette crapule de Poisse à l’erreur.
En Illyrie les forces de mon adversaire testent le terrain, mais je doute voir Pompée s'enfoncer plus profondément dans ce territoire sauvage et d'importance secondaire.