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C’est l’histoire d’un billet de 10 euros. Rangé bien au chaud dans le distributeur automatique d’une grande banque française que nous ne citerons pas, à l’angle de la rue Bauer et de la rue nationale à Forbach, en Moselle, il retrouva la lumière du matin gris vers 8:37 ce 15 octobre 2015. Son bol d’air ne fut que de courte durée. Aussitôt sorti de la machinerie, aussitôt fourré dans un portefeuille en cuir râpé, cadeau d’anniversaire d’un père à son fils en mai 2005, volé, jeté par terre, puis adopté par une nouvelle famille. Après une matinée coincé entre une vulgaire facturette de supermarché (litière pour chat, essuie-tout, soda, carottes, steaks hachés) et un billet de 20 euros un peu snob, dans la chaleur moite d’une poche arrière de pantalon, le billet de 10 euros sentit que son destin allait basculer. C’était l’heure de la pause déjeuner. Quand le portefeuille s’ouvrit, la luminosité aveuglante du point presse de la gare SNCF de Forbach le déboussola. Il sentit des doigts gourds se saisir de lui, et le poser. L’espace de quelques instants, moins d’une seconde probablement, il fut en contact avec le Canard PC 326. Sa couverture orangée, son odeur de solvants d’imprimerie, le velouté de sa pastille… PA7011546533 perdit connaissance sous l’effet de la violence mystique de cette rencontre. Pour la première fois de sa carrière de billet, il avait eu le sentiment d’être utile. Pour la première fois de sa carrière de billet, il pleura.
Oui je sais, osef des histoires de billets, mais entre le dossier majeur consacré aux menaces qui pèsent sur le marché des jeux indépendants, nos trouzaines de tests sur des jeux fantastiques (Undertale, Prison Architect, Steredenn), et tout le reste, c’était trop dur de choisir. Je vous laisse donc aux mains de ce délectable sommaire, que vous pourrez retrouver en kiosque dès le jeudi 15 octobre, pour la modique somme de 4,90 euros (avec en ultra-bonus, les articles en entier).