Quoi qu’il en soit, M. Macron a dit une nouvelle fois « assumer » un effort « budgétaire inédit et durable » au profit des armées. Et de prévenir : « que nul ne perde d’énergie à chercher à le revisiter ».
Cet effort prévoit notamment 37 milliards d’euros pour moderniser les deux composantes de la dissuasion nucléaire française [océanique et aérienne], qui sont complémentaires l’une de l’autre. À ce propos, et alors que, en Allemagne, certains voudraient que la France mutualise sa force de frappe au niveau européen étant donné qu’elle est désormais la seule, parmi les 27, à en être dotée, le président Macron a été clair.
En clair, il est hors de question d’une quelconque mutualisation de la force de frappe française. En revanche, M. Macron est ouvert à un « dialogue stratégique avec nos partenaires européens qui y sont prêts sur le rôle de la dissuasion nucléaire française dans notre sécurité collective ». Et, a-t-il continué, les « partenaires européens qui souhaitent s’engager sur cette voie pourront être associés aux exercices » des forces stratégiques françaises.
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En outre, M. Macron a rejeté l’idée d’une participation française aux plans nucléaires de l’Otan. Mais la France « continuera à nourrir la réflexion de niveau politique visant à renforcer la culture nucléaire de l’Alliance », a-t-il précisé.
Enfin, s’il y a un pays en Europe avec lequel la France affiche une proximité en matière de dissuasion, c’est bien le Royaume-Uni.
« Seules puissances nucléaires européennes, la France et le Royaume-Uni ont, dès décembre 1995, affirmé clairement qu’ils n’imaginaient pas de situation dans laquelle les intérêts vitaux de l’un des deux pays pourraient être menacés sans que les intérêts vitaux de l’autre ne le soient aussi », a rappelé M. Macron. Et il entend bien que cela puisse continuer. « Le haut niveau de confiance mutuelle consacré par les traités de Lancaster House se traduit au quotidien dans une coopération inédite sur les sujets nucléaires. Nous la poursuivrons avec détermination et le Brexit n’y change rien », a-t-il conclu.