Citation:
Les ventes d’armements en Europe connaissent dans l’ensemble une forte croissance, hormis l’Allemagne de 2013 à 2017. Alors détrônée par la France, ses exportations étaient en baisse passant de 7,86 milliards d’euros en 2015 à 6,85 milliards en 2016. Or, la stratégie allemande adoptée en conséquence lui a permis de relancer ses ventes tout en freinant ses concurrents européens. En effet, de janvier à septembre 2019, les exportations allemandes représentants 6,35 milliards d’euros, soit une hausse de 75% par rapport à l’année précédente, sont proches d’établir un nouveau record.
Citation:
Or, l’Allemagne ne bloque pas forcément les licences de ses industries qui exportent dans les États visés. Ainsi, alors qu’Arquus ne peut exporter en Inde, les entreprises allemandes exportent, elles, des frégates et des sous-marins. En 2017, l’Allemagne autorise l’exportation de chars en Arabie Saoudite sous recours d’autorisations exceptionnelles, les licences allemandes accordées à cet État s’élèvant ainsi à 477 millions d’euros la même année. Il en est de même en Indonésie alors qu’Arquus est bloqué. Si l’embargo a impacté certaines sociétés allemandes, le gouvernement a préparé d’importants appels d’offres pour compenser.
De plus, les industries allemandes ont développé des outils afin de contourner les potentielles restrictions. Rheinmetall, dont l’ancien dirigeant est PDG de la Saudi Arabian Military Industrie (SAMI), utilise ses filiales sud-africaine Rheinmetall Denel Munition (RDM) et italienne RMW Italia pour ses exportations à destination de l’Arabie Saoudite.
Enfin, si l’embargo est motivé par la situation au Yémen, l’Allemagne ne bloque pas ses exportations en direction de l’Égypte ou des Émirats Arabes Unis alors que ces États sont partis prenants de la coalition menée par l’Arabie Saoudite.
Citation:
La position moralisatrice de l’Allemagne et son embargo s’inscrivent dans une stratégie de puissance, dans un contexte de renforcement des partenariats européens dans l’industrie de l’armement. Elle n’a pas pour objectif de servir à respecter les instruments juridiques internationaux puisque ses propres industries contournent ceux-ci. Il s’agit d’une stratégie à risque qui est pour le moment payante en capitalisant sur les difficultés d’activer les mécanismes de sanction.
Dans la catégorie "coup de pute", ça se pose la.