Shane Fenton
21/02/2007, 02h19
Bon, je pense qu'il n'est pas la peine de vous présenter le député Bernard Depierre, qui avait proposé en novembre dernier (avec ses collègues Lionnel Luca et Jacques Remiller) un amendement interdisant les jeux "très violents incitant à des actes de barbarie". Ce qui avait motivé son geste était Rule of the Rose et la bronca déclenchée par Franco Frattini. Il en était résulté une accusation grotesque d'incitation au viol, mais heureusement des joueurs ont écrit à M. Depierre pour lui signaler son erreur. Il l'a reconnue, puis il s'est rétracté, ce qui n'arrive pas souvent.
Eh bien je viens d'apprendre en allant sur son site (http://www.bernard-depierre.com/) qu'il a à nouveau proposé un amendement relatif aux jeux vidéo "violents". Mais cette fois, il est plus nuancé. Déjà, il n'y a plus d'outrances à propos de Rule of the Rose et consorts. Ensuite, il met en avant les actions de son gouvernement en faveur des crédits d'impôt aux éditeurs de jeu, ainsi que l'approbation du SELL et de l'AFJV. Enfin, il ne parle plus d'interdiction "totale, pure et simple" des jeux, mais de réglementation plus sévère de leur vente, surtout pour les mineurs. Bref, c'est un peu la (petite) carotte et le (gros) bâton, mais bon, y'a du progrès.
Je vous laisse le soin de lire la présentation qu'il en fait (disponible dans les sections "Les interventions" (http://www.bernard-depierre.com/interventions.asp) et "Les actions nationales" (http://www.bernard-depierre.com/actions.asp)) :
Originally posted by Bernard Depierre
[b]16/02/2007
Jeux vidéos très violents : 2 amendements adoptés
Le Député UMP de Côte-d’Or, Bernard Depierre, qui avait lors de la 1ère lecture du projet de loi sur la prévention de la délinquance des mineurs, déposé un amendement visant à alerter les pouvoirs publics sur l’accès trop facile des mineurs aux jeux vidéos très violents et sur les dangers de ces jeux sur le jeune public, vient de faire adopter 2 amendements sur ce même thème lors de la seconde lecture du texte à l’Assemblée.
Bernard Depierre a notamment obtenu « l’interdiction totale de présenter à la vue du public en quelque lieu que ce soit des documents présentant un danger pour la jeunesse en raison de la place faite au crime, à la violence, à l’incitation, à l’usage, à la détention ou au trafic de stupéfiants, à la consommation excessive d’alcool, ainsi qu’à la discrimination ou à la haine contre une personne ou un groupe de personnes ». La publicité pour ces mêmes supports est également interdite. Toutefois, dans un esprit de respect de la liberté individuelle, l’amendement adopté précise que l’exposition et la publicité de ces supports demeurent « possible » dans les lieux dont l’accès est interdit aux mineurs.
En attendant les décrets d’application
« Les décrets d’application devront préciser les modalités du non accès des mineurs aux jeux vidéos très violents. Cela peut se traduire par une obligation pour les distributeurs de stocker dans un lieu non accessible aux mineurs (sous vitrine pourquoi pas), les jeux vidéos très violents réservés aux adultes et/ou aux plus de 16 ans. Cette solution a l’aval des principaux acteurs du jeu vidéo en France, qu’il s’agisse du SELL ou de l’AFJV », précise le Député de Côte-d’Or et d’ajouter « Les décrets devront aussi préciser les mentions à apposer par les éditeurs ou les distributeurs sur les jaquettes. Pour ma part et en accord d’ailleurs avec les syndicats d’éditeurs de jeux vidéos, je souhaite qu’il soit clairement signifié « interdit aux moins de » ou « strictement réservé aux majeurs ». »
Le Député de Côte-d’Or précise que le système de classification des jeux vidéos PEGI montre des limites puisque les recommandations d’âge sont souvent confondues par les acheteurs avec des niveaux de difficultés et que les pictogrammes décrivant les contenus sont mal compris. Par ailleurs, la mention actuelle +16 ou +18 ne signifie pas « interdit aux moins de 16 ou de 18 » mais simplement recommandés aux + de 16 ou 18 ans. « A aucun moment n’apparaît clairement en toutes lettres sur les jaquettes des jeux, la mention : « interdit aux moins de 16 ans » ou « réservée aux adultes ». C’est pourquoi il est nécessaire de bien préciser les choses. Je serai particulièrement vigilant sur ce point, » précise Bernard DEPIERRE.
Un regret
Bernard Depierre regrette que les sites internet de vente en ligne n’aient pas été astreints à mettre en place des procédures de contrôle suffisantes pour vérifier l’âge des acheteurs.
« Le jeu vidéo est un phénomène de société et un secteur économique florissant dans lequel notre pays est en pointe. Il est une création artistique qui doit être encouragée. D’ailleurs, à ce titre, notre Gouvernement a décidé de mettre en place un crédit d’impôt pour soutenir la création de jeu vidéo, lui reconnaissant ainsi un caractère culturel. Mais un double constat s’impose, en prenant soin de pas faire d’amalgame trop rapide entre tous les jeux vidéos : d’une part, l’ultra violence se banalise, voir se normalise dans certains jeux vidéos ; d’autre part, il est très facile aujourd’hui pour des mineurs de se procurer des jeux vidéos très violents recommandés aux plus de 16, que ce soit en magasins spécialisés, en grande surface ou sur le net. Le législateur vient d’apporter des débuts de réponse intéressants ».
Quand au projet de loi, incluant les amendements Depierre, il se trouve ici. (http://www.assemblee-nationale.fr/12/cri/2006-2007/cahiers/C20070138.asp)
Je trouve bizarre, par contre, de n'avoir rien vu sur les sites du SELL ou de l'AFJV à ce sujet.
Eh bien je viens d'apprendre en allant sur son site (http://www.bernard-depierre.com/) qu'il a à nouveau proposé un amendement relatif aux jeux vidéo "violents". Mais cette fois, il est plus nuancé. Déjà, il n'y a plus d'outrances à propos de Rule of the Rose et consorts. Ensuite, il met en avant les actions de son gouvernement en faveur des crédits d'impôt aux éditeurs de jeu, ainsi que l'approbation du SELL et de l'AFJV. Enfin, il ne parle plus d'interdiction "totale, pure et simple" des jeux, mais de réglementation plus sévère de leur vente, surtout pour les mineurs. Bref, c'est un peu la (petite) carotte et le (gros) bâton, mais bon, y'a du progrès.
Je vous laisse le soin de lire la présentation qu'il en fait (disponible dans les sections "Les interventions" (http://www.bernard-depierre.com/interventions.asp) et "Les actions nationales" (http://www.bernard-depierre.com/actions.asp)) :
Originally posted by Bernard Depierre
[b]16/02/2007
Jeux vidéos très violents : 2 amendements adoptés
Le Député UMP de Côte-d’Or, Bernard Depierre, qui avait lors de la 1ère lecture du projet de loi sur la prévention de la délinquance des mineurs, déposé un amendement visant à alerter les pouvoirs publics sur l’accès trop facile des mineurs aux jeux vidéos très violents et sur les dangers de ces jeux sur le jeune public, vient de faire adopter 2 amendements sur ce même thème lors de la seconde lecture du texte à l’Assemblée.
Bernard Depierre a notamment obtenu « l’interdiction totale de présenter à la vue du public en quelque lieu que ce soit des documents présentant un danger pour la jeunesse en raison de la place faite au crime, à la violence, à l’incitation, à l’usage, à la détention ou au trafic de stupéfiants, à la consommation excessive d’alcool, ainsi qu’à la discrimination ou à la haine contre une personne ou un groupe de personnes ». La publicité pour ces mêmes supports est également interdite. Toutefois, dans un esprit de respect de la liberté individuelle, l’amendement adopté précise que l’exposition et la publicité de ces supports demeurent « possible » dans les lieux dont l’accès est interdit aux mineurs.
En attendant les décrets d’application
« Les décrets d’application devront préciser les modalités du non accès des mineurs aux jeux vidéos très violents. Cela peut se traduire par une obligation pour les distributeurs de stocker dans un lieu non accessible aux mineurs (sous vitrine pourquoi pas), les jeux vidéos très violents réservés aux adultes et/ou aux plus de 16 ans. Cette solution a l’aval des principaux acteurs du jeu vidéo en France, qu’il s’agisse du SELL ou de l’AFJV », précise le Député de Côte-d’Or et d’ajouter « Les décrets devront aussi préciser les mentions à apposer par les éditeurs ou les distributeurs sur les jaquettes. Pour ma part et en accord d’ailleurs avec les syndicats d’éditeurs de jeux vidéos, je souhaite qu’il soit clairement signifié « interdit aux moins de » ou « strictement réservé aux majeurs ». »
Le Député de Côte-d’Or précise que le système de classification des jeux vidéos PEGI montre des limites puisque les recommandations d’âge sont souvent confondues par les acheteurs avec des niveaux de difficultés et que les pictogrammes décrivant les contenus sont mal compris. Par ailleurs, la mention actuelle +16 ou +18 ne signifie pas « interdit aux moins de 16 ou de 18 » mais simplement recommandés aux + de 16 ou 18 ans. « A aucun moment n’apparaît clairement en toutes lettres sur les jaquettes des jeux, la mention : « interdit aux moins de 16 ans » ou « réservée aux adultes ». C’est pourquoi il est nécessaire de bien préciser les choses. Je serai particulièrement vigilant sur ce point, » précise Bernard DEPIERRE.
Un regret
Bernard Depierre regrette que les sites internet de vente en ligne n’aient pas été astreints à mettre en place des procédures de contrôle suffisantes pour vérifier l’âge des acheteurs.
« Le jeu vidéo est un phénomène de société et un secteur économique florissant dans lequel notre pays est en pointe. Il est une création artistique qui doit être encouragée. D’ailleurs, à ce titre, notre Gouvernement a décidé de mettre en place un crédit d’impôt pour soutenir la création de jeu vidéo, lui reconnaissant ainsi un caractère culturel. Mais un double constat s’impose, en prenant soin de pas faire d’amalgame trop rapide entre tous les jeux vidéos : d’une part, l’ultra violence se banalise, voir se normalise dans certains jeux vidéos ; d’autre part, il est très facile aujourd’hui pour des mineurs de se procurer des jeux vidéos très violents recommandés aux plus de 16, que ce soit en magasins spécialisés, en grande surface ou sur le net. Le législateur vient d’apporter des débuts de réponse intéressants ».
Quand au projet de loi, incluant les amendements Depierre, il se trouve ici. (http://www.assemblee-nationale.fr/12/cri/2006-2007/cahiers/C20070138.asp)
Je trouve bizarre, par contre, de n'avoir rien vu sur les sites du SELL ou de l'AFJV à ce sujet.