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Voir la version complète : [Humeur Noire] Le topic des canards atrabilaires et cyniques.



MrBeaner
09/01/2011, 17h44
C'est une chienne de pluie qui s'abat sur les vitres de ma chambre. Une journée de merde faite de grosses flaques boueuses et salissantes.

Encore une, une de plus. 'Fait chier.

Y a rien à faire aujourd'hui. Juste quelques frappes qui résonnent dans le vide que clôt une chambre sans âme, un endroit qui me laisse assez de sécurité pour m'y croire chez moi et beaucoup trop d'ennui pour me résoudre à m'y sentir à l'aise. Je ne sais pas ce qui me désole le plus, savoir qu'il n'existe aucun horizon à la faible lueur de ma vie ou de me surprendre à partager cela avec des fantômes au visage inconnu et d'une expression muette et déshumanisée. Quoi! Y a-t-il dans cette immense orgie de palabres grotesques, dans ce ramassis d'intérêts pour le vide, une seule raison de lâcher un râle inutile et dont l'écho me renvoit le mépris de mon geste?

Aucune raison, aucune justification. Rien.

Comme tout ce qu'on entreprend peut-être, du moins comme tout ce j'entrepris. Bien fou celui qui se satisfait de sa vie et de celle des autres. Comment espérer le bonheur quand l'horreur est là, de l'autre côté de la mer tout comme de l'autre côté de la rue? Un tas de pécheurs aveugles à l'avidité sans limite, une immense quantité de salauds hypocrites, voilà la vraie nature du monde dont me protègent les murs de ma chambre. Que me parle-t-on d'innocents alors que chacun joue à son tour le rôle de victime et de bourreau? Que me dit-on de pardonner, quand c'est dans la nature de l'homme d'incarner le mal qui se trouve lui-même encore choqué par son hôte millénaire? Que me narre-t-on de beau, quand il suffit qu'un homme transmette l'hypocrisie d'un autre pour en faire un ridicule pantin de courage et de probité? Ces mots... On les prononce comme s'il existait un espoir, une bougie au fond des océans, une étincelle dans le vide.

Rien, il n'y a rien qui puisse justifier cela. Il n'y a rien qui ne puisse justifier quoi que ce soit. Car il n'y a pas de justice ici-bas.

Alors, c'est en ouvrant les yeux devant l'horreur d'une réalité froide qu'on se rend compte que cela n'y changera rien. Il n'y a pas d'échappatoire. Pourquoi ne pas avoir gardé les yeux clos une seconde de plus et fuir cette foule de monstres? Non, ce n'est pas une foule: c'est juste un tas. Un tas qui suinte des atrocités humaines - quel doux pléonasme - dont la mesquinerie et la bassesse ne comptent plus les exploits qu'elles réalisent. C'est par ces mêmes preuves, auxquelles la puanteur ajoute une touche ignoble à ce spectacle désarticulé, que l'homme moderne gagne la faveur des autres morceaux de gerbe que la Terre, cette fosse sceptique qui sera notre tombeau à tous, porte avec dédain. Cette condition aberrante n'a que trop duré. Mais il n'y a rien d'autre à faire que de se laisser enfoncer, nous et nos semblables que l'on croit être nos proches, et de se réjouir que notre noyade en ce bourbier immonde soit plus rapide que la leur. Cruel châtiment qu'un Dieu injuste nous inflige! Pas un châtiment, plutôt un jeu. Un jeu sans règle voué à la volonté d'un vieillard sénile et immortel qui se félicite de nous avoir pétris de fiente et de souffrances pour mieux nous faire sentir l'absurdité de nos vies. Pauvres hères! Eux qui s'alimentent de cette mascarade pour nourrir leur désir de néant et s'appuyer sur la douleur qu'ils infligent à leurs frères afin de s'élever, l'espace d'un instant, au rang de celui qui nous a imposé ce calvaire.

Des exemples, il y en a à tel point que mes yeux me supplient d'être brûlés de sorte qu'ils puissent jouir un peu encore de l'ignorance que mon âme connaissait autrefois.

Famine, misère, violence. Cette pièce de bœuf qui me nourrit si agréablement sera-t-elle autant meilleure si elle ne fut ôtée à la bouche d'un enfant mourant? On massacre des animaux moins coupables que des hommes que l'on épargne, une véritable barbarie repose sur notre nourriture. Rien de nouveau donc. Comme il ne suffisait plus de gaver les hommes de pilules enrichies qui nous coûtent la santé, il fallait que les animaux que l'on mange subissent le même sort. Peut-être un sursaut de culpabilité ou alors la prise de conscience qu'on ne supporte plus le naturel. Il faut donc également rendre artificiels les produits que nous consommons. Tout comme nous, ils doivent être amputés de leur forme originelle, de leurs saveurs, pour ne pas révéler ce qu'ils sont. Faits d'un souffre asphyxiant.

Et puis, il y a ceux qui se croient au-dessus. Cette masse estudiantine qui sortira de cette usine à cons plus riche que d'autres. En vérité, ce n'est qu'une bouchée arbitraire de cette même glaise malodorante qu'avale une bête sans but pour déféquer indigestement un matériau d'une puanteur que certains trouvent plus distinguée. Mais la puanteur ne souffre pas de ce genre d'épithète. Bande d'ignares. Nous nous formons pour notre maison, pour notre famille, pour un clébard et autre sac à poils qui ajoutera encore un peu plus de cette plus-value artificielle qu'on nous encourage à aimer de façon tout aussi manipulée. A la fin, il ne reste que des pions qui marchent à reculons. Mais finalement, nous passons tous par une bête, quel que soit le nom qu'on lui porte. A la différence près que eux s'entêtent à penser que la nôtre chie des fleurs. Espèce bâtarde, dont la noyade m'impatiente particulièrement. Car, lorsque la gadoue putride qui nous emprisonne pénètrera leurs bronches, ils se rendront compte que leurs rêves étaient aussi futiles que les moyens qu'ils ont investis pour y parvenir.


La fin du monde. Quel ambitieux présage que craignent encore ceux qui s'attachent au morceau de décrépitude qu'ils croient détenir eux-mêmes. La fin du monde! Comme s'il avait commencé! Comme s'il était question de nous donner un instant de pause! Croyez-vous en un entracte pour ce Pervers qui cherche tant à s'occuper dans sa maudite vie éternelle? D'une inconscience naïve, l'humanité détruit cette marre de fiente qui nous porte et emporte avec elle toutes les espèces vivantes qu'elle croit dominer. Un immense tourbillon semble se former et enfin libérer l'atmosphère de cette teinte sombre que porte l'âme humaine sur la planète. Cette dernière sait qu'elle demeurera seule gagnante de l'automutilation que nous nous infligeons. Mais nous aimons persister et, en bons hypocrites que nous sommes, nous cherchons à sauver l'image désuète que nous nous renvoyons en guise de garantie d'une survie utopique. Trompons-nous une dernière fois, puisqu'il faut mourir comme nous avons vécu. Agonisons dans le mensonge, comme nous l'avons toujours fait! Affirmons préférer sauver un monde si dégoûtant plutôt que de le voir sombrer définitivement, lui et sa puanteur! L'humanité ne se résoudra pas à changer radicalement, elle s'est trop habituée à son odeur. C'est peut-être la seule confiance qu'on peut lui accorder. Oui, nous allons y passer. Voilà enfin une certitude qu'il est rarement donné de voir. Dans un certain sens, c'est réconfortant. Horriblement réconfortant. Mais qui peut être assez sot pour croire que cela marquera la fin de notre errance?


L'humanité tire la chasse d'eau sur elle-même. Il ne reste plus qu'à savoir dans quels égouts elle nous emmènera cette fois.






EDIT: voilà, le ton est donné. C'est donc le topic pour ceux qui aiment taper furieusement sur leur clavier lorsqu'il nous manque de poser notre verve quelque part. Mais c'est aussi pour ceux qui aiment s'adonner à ce genre d'écriture. Bref, utilisez ce topic comme exutoire, comme moyen d'expression littéraire ou comme vous voulez, vous en comprenez l'esprit.


Important: vous pouvez caricaturer, exagérer ou souligner tout ce que vous voulez, on est pas là pour débattre mais bien pour s'amuser et se soulager (le premier qui ouvre sa braguette, je tire à vue! :tired:).

Essayez! Ca fait du bien ;) ! Et c'est pas obligé d'être aussi long. Une phrase cinglante ou un paragraphe tranchant sur tout ce qui ne vous va pas. Ou un roman sanguinolent, comme vous voulez! :) A vos claviers! Amusez-vous bien!

lincruste
09/01/2011, 17h59
Trop de Fallout NV, récemment?

MrBeaner
09/01/2011, 18h06
Trop de Fallout NV, récemment?

Quel monde singulier où la créature empêtrée dans un bourbier infâme s'amuse à progresser dans un univers virtuel de désolation et de misère. Il n'en a pourtant, contrairement au monde où elle vit, ni l'odeur ni la violence. Il n'existe pas d'imagination plus détraquée que celle qui reproduit son univers, en s'assurant d'y enlever les pires défauts. Quelle belle manière de reproduire la consternation d'un corps emprisonnant et impuissant qu'en y participant au travers d'un écran?


J'ai pas encore acheté. J'attends que les prix baissent. :ninja:

Saankan
09/01/2011, 18h58
Disclaimer: Ce que je poste ici, c'est une série de petits textes écrits à diverses periodes pendant l'année écoulée, en écriture automatique, retravaillés, et mis bout à bout dans ce qui me semble être un semblant de continuité, en un processus introspectif exhibitioniste, dans lequel vous me servirez de psy par procuration si vous le voulez bien.

C'est du déja posté, ailleurs en d'autres lieux et d'autres temps, mais je trouvais que ça collait bien au concept du thread. Et ça colle surtout bien au pathos et à mon rôle d'attention whore.

Je me présente donc devant vous en une petite saynette dans laquelle je joue le rôle d'acteur, de scénario et de réalisateur, ou je vous présente certains pans de moi même, certaines peurs, certains rêves, certains fantasmes.

C'est moche, cru, parfois pédant, souvent barré, mais c'est vrai, même si parfois un peu allégorique.

J'espère que le concept de la chose vous plaira autant qu'à moi. Sinon, je suis désolé.

Descente au fond du gouffre

Mon plus gros problème lors de l'écriture d'un texte -n'importe quel texte- vient de ma difficulté à introduire correctement. Du coup, la voie de la facilité consiste à faire part aux éventuels lecteurs de la difficulté que j'ai d'introduire, ce qui me permet du même coup une introduction originale sinon élégante, et ce à peu de frais.

Ceci étant dit, je devrais être couché. Je devrais dormir, rêver, naviguer sur le long fleuve tranquille du sommeil réparateur, titiller mes fantasmes du doigt, buvant la tasse dans de sombres et indicibles cauchemars, englué dans des toiles d'araignées géantes, encroûté d'ichor sirupeux et gluant une terreur sourde et primaire provenant de ces empaffés de grands anciens me gelant le cerveau.

Mais j'ai du temps à perdre. Si vous ne voyez pas la relation de causalité entre l'un et l'autre, c'est normal, moi non plus.
Je manque de temps, tout en ayant à revendre. Assez paradoxal n'est il pas? C'est dingue comme le temps passe vite quand vous ne faites rien, ne trouvez vous pas? L'inaction est peut être l'activité la plus prenante de toutes.

Est-ce que je vous ai déjà dit que j'avais tendance à partir un peu dans tous les sens, me laisser porter au gré de mes pensées, puis à me perdre dans les méandres de mon esprit tortueux?
Avais-je déjà fait part de mon exaspérante manie de toujours poser des questions?

D'ailleurs, Ou en «étais-je?

Ah oui, je suis crevé. Et déchiré. L'enivrante douceur opiacée me porte à bout de bras, me caresse les centres du plaisir, endort mes pensées, recouvre mon regard d'un voile fin et translucide et donne une sensation de rêve éveillé à tout ce que je vis, exacerbant la sensation onirique qui accompagne l'épuisement en phase terminal.

La fatigue. Je flirte avec le point éclair de mon esprit. Le point d'embrasement. Mon corps grince, hurle. Mon esprit demande du repos. Mes muscles sont fatigués, mes os me font mal. Ma tête résonne. Mon ventre gargouille. Mes boyaux se tordent. Ma vision se brouille, mes yeux se ferment. Je vole de micro sommeil en micro sommeil. Mes cornées s'assèchent, je vois tout flou. Floue est ma vision, floues sont mes pensées. Perceptions distordues, réalité tangente.

Je rêve.
Je cauchemarde.
Je suis insomniaque et je suis éveillé.
Tout est bien réel.

Je fume comme un pompier. Divin tube de poison. Chaque cigarette raccourcit mon espérance de vie. Cela tombe bien, je n'ai nullement envie d'atteindre les 80 ans. Car l'espérance de vie s'allonge, mais pas l'espérance de vie en bonne santé. Je me vois déjà, grabataire, me bavant dessus, végétant au soleil, dans une maison de retraite décrépie, tel une plante en pot jaunie. Ma peau parcheminée et ridée, puant la merde, le pantalon souillé, les fesses enveloppées dans une couche qui aurait déjà du être changée. Mal rasé, sale, édenté, miséreux, habillé comme un clochard, bedonnant, flasque, aveugle, attendant la mort. Dément mort vivant, déshydrate, aspergé d'eau de Cologne passée, plein d'escarres, je ferai un bon figurant pour un film de Romero.

Alors j'allume une autre clope. La fumée monte au plafond. Elle tourbillonne, air chaud contre air froid. Elle se fraie un passage jusqu'à mes poumons encombrés, laissant un gout acre dans ma gorge. Fumer, cela m'occupe le corps, cela me dégage l'esprit.
Je ne suis éclairé que par mon écran. J'attends.

Et j'écris.

Je découpe mes phrases.

Je recolle les lambeaux de mes pensées.

Je rassemble les souvenirs. Je fais un puzzle avec ma mémoire. Telle pièce s'emboite dans tel pan de mur mnémique ravagé et colmate la fuite de connaissances, de lieux, d'époques, de petits fragments de mon être passé. J'endigue hémorragie, j'écope les pesées inutiles, car je fuis de partout.

L'écriture automatique. Un concept qui me fascine et m'effraie à la fois. Une expérience au plus profond de moi, une porte ouverte vers des lieux que je ne suis pas sûr de vouloir visiter. Je m'explore.

J'écris, au fur et à mesure que je chemine à l'intérieur de mon moi immatériel. Je braque le projecteur de ma conscience vers lui-même, un peu comme un Sauron penché à -»la fenêtre de l’Œil dans sa forteresse habillée d’ombre-».

J'écris, et je découpe.

Je suis las de découper.

Mes messages. Car les humains, les découper, je ne crois pas être capable de pouvoir m'en lasser, tout comme je suis incapable de cesser, ne serait-ce qu'un instant d'être aigri ou de respirer.


Bref, où en étais-je? Je crois que je me suis, une fois de plus perdu dans le labyrinthe de mon esprit, que j'ai perdu le fil d'Ariane de mes pensées, que je me suis embourbé dans les méandres et autres tréfonds de mon esprit tortueux, bref, que je ne sais plus ou je suis.

Vous êtes ici.

Une affirmation simple, claire, précise et concise. Rassurante pour certains, terrorisante pour d'autres.

Si je suis ici, c'est donc que je suis. Je vais passer sur les mécanismes qui m'ont conduit à exister, on est pas dans un putain de cours d'éducation sexuelle pour ados attardés, pour tenter de m'étendre sur les divers événements qui font que je suis toujours et que ce être ne s'est pas - encore - transformé en avoir été. Et puis au passage, si je peux tenter d'analyser les différents processus qui m'ont conduit ici ça pourrait être pas mal.

Tiens donc, je me sens la verve verbeuse ce soir. Donc, baste, on va tenter de faire du plus court, synthétique, percutant, de donner dans les tripes et le sang plutôt que dans le verbiage, on va tenter de dire merde à cette logorrhée.


Putain, je me suis encore perdu.


C'est tout moi ça, je digresse et m'égare par mégarde sans égard aucun pour mon interlocuteur.
Ha, cette tournure de phrase, si elle me fait sourire, est quand même relativement lourde. Mais elle me fait sourire, donc hop, on la garde.

Penser.

Ah oui, le début.

First, commencer par se donner une touche JCVD en insérant des english words dans une phrase en français. Check.

Deuxièmement, sortir de l'ornière littéraire dans laquelle je me suis vautré.

Check.

Le début. Commençons par ici, c'est aussi bien qu'ailleurs.

Ah oui, niveau cynisme et aigritude, la mienne est plus grosse que la votre. Postulat de base.

Les cons s'en sortent mieux dans la vie que les êtres doués de réflexion, truisme. On ne va pas épiloguer dessus. Heureux les pauvres en esprit dit la bible, et pourquoi n'aurait-elle pas tort, sur ce point précis?

Depuis quelques temps, je caresse l'idée de partir, une fois mon internat terminé, vers une zone de conflits. L'idée me plait. Un collègue, ami, compagnon de route et de trips veut, lui, intégrer la légion étrangère (Il n'est pas français.). Il souhaite, tout comme moi, partir, découvrir, aller la ou ça chauffe, et ou les règles deviennent plus simple, au niveau du point de perspective, la ou toute les lignes se rejoignent et se confondent, ou les instructions sont limpides: rester en vie.

Ça me botte comme programme. Vraiment, ça m'attire, comme un papillon qui s'approche d'une bougie et finit par mourir dans un flash d'extase, un Icare de carton-pâte brûlé par le feu du savoir.

Ça me paraît être une étape indispensable pour savoir vraiment qui je suis. Comprendre mes motivations, mes réactions, mes instincts et réflexes. Connaître le stress, le vrai, la pression écologique, celle qui induit indubitablement une évolution ou la mort.

Pile ou Face. Simple comme bonjour.

La légion, en revanche, je ne sais pas si c'est fait pour moi. En plus de franches tendances antisociales, de ma misanthropie maladive, mon refus absolu pour toute forme de hiérarchie, d'autorité, et mon impossibilité quasi-physique voir épidermique d'appartenance à un groupe ne me permettraient pas de tenir plus de 5 secondes dans un tel milieu sans tuer un de mes co-légionnaires, bien que la perspective de pouvoir être payé pour tuer des gens soient tentante.

Mais j'évolue, qui sait? Peut-être que.

Et comme j'vais être honnête, les bouts de texte que je rassemble aujourd'hui, que je réécris, que je mets en forme et tisse, proviennent eux-aussi, tout comme mes souvenirs, de Moi différents dans le temps et l'Espace, et ma vision des chose, a un peu évolué.

Avant, c'était Niet la légion. Maintenant j'y pense, j'y songe et je me dis que, pourquoi pas?

En revanche, je bloque toujours sur certains points, je crois que je ne pourrais supporter le fait de "servir" une "patrie" pour laquelle je n'éprouve aucun respect, aucune reconnaissance, pas une once d'amour, voir même plutôt le contraire.

A chaque fois que j'ai du vivre en groupe, je me contentais de rester au fond, à l'écart, de foutre sur la gueule de ceux qui se sentaient péter plus haut que leurs culs et qui se croyaient mes égaux. Or, personne, mis à part mes chaussettes et mes rangers, ne m'arrive à la cheville, modeste que je suis.

Hin hin. Parfois, je me fait rire tout seul comme un con.
J'ai du mal à partager ça.
J'ai du mal à me partager, et c'est pour ça que j'écris quand je suis épuisé, défoncé, bourré, et que plus rien ne me retient. C'est pour ça que je prends ces bouts de texte sans queue ni tête, en retravaille la forme et les accole, comme un patchwork de facettes de moi même et les fait lire à de parfaits inconnus.

Je ne sais même pas ce que je cherche dans ma démarche. Je ne sais même pas si je cherche quelque chose, je n'en espère rien d'autre que de pouvoir me relire et me comprendre. Et tant mieux si ça me permet de parler de moi, je crois que ça fait du bien, ou du moins c'est ce qu'on m'a dit.

Alors je tente. Et vous, parfaits inconnus, dont j'ai une représentation mentale, en voyant vos tronches, en lisant vos proses, vos TR, vos expériences, image mentale qui ne correspond pas à ce que vous êtes réellement, êtes mon public fictif. Et c'est très bien comme ça, vous avez le choix de me lire, ou de ne pas le faire, de me commenter, de me juger, d'apprécier ce que vous entrevoyez, ou de me haïr, de me critiquer, de me vilipender, tout ceci sans que cela n'entache mon masque social normal, celui qui régit mes rapports sociaux avec les gens en chair et en os, ceux qui sont si proche de moi que je peux sentir leurs odeurs corporelles, lire leur langage corporel, analyser leurs réactions et leurs paroles. C'est juste parfait, parce que je crois que si je peux les déchiffrer aussi pleinement, eux le peuvent, et que dans ces conditions je ne pourrais pas baisser ma garde.

En gros, vous me servez d'auditeurs virtuels vers lesquels je peux cristalliser et focaliser ma vision de moi même, dévoiler mon weltanschauung, sans pour autant me mettre en péril. Alors pour ça, j'vous remercie, même si je sais que, de part la nature de ma démarche en plusieurs temps, de par la réécriture que j'impose à mes textes, ma démarche introspective ne sera ni pleine ni totale, mais j'ai néanmoins envie de tenter l'expérience, aussi faussée soit-elle. Alors je reprends.

En ce qui concerne ma facilité à "sociabiliser", se faire écouter et avoir des rapports superficiels avec le bétail bête et méchant qui partage 99.9% de mon ADN, je la perçois comme nullement incompatible avec ma misanthropie. D'ailleurs, parmi mes quelques amis, la majorité n'aime pas vraiment l'Espèce, et tous sont présentés par les mêmes asticots sur lesquels ils crachent comme des bons orateurs, charismatiques, sociables et se liant facilement. J'en viens même à commencer à croire que la misanthropie et le charisme sont deux traits indissociables de l'acuité intellectuelle, et j'aime me jeter des fleurs.

Mais derrière la façade, le fossé. Le gouffre, l'abîme. Elle nous sépare, eux et moi. Quand je les insulte, ils ne comprennent rien et rigolent de ma "bonne blague". Quand je leur crache ma haine à la figure, ils disent aussi m'aimer et rigolent tout en mordant leurs langues pendantes dépassant de leurs bouches tordues, sphincters putrides ouverts sur leurs faces de mongoloïdes. Putain ce que je les hais, ces parasites, ce cancer au sein duquel je me trouve enkysté. J'ai l'impression d'être un loup au milieu du troupeau de moutons de panurge pas nets, de ne partager aucune similitude dans mon schéma mental avec ces êtres fats et fades, de n'être qu'un imposteur, un intrus, une erreur de la nature, une putain de mauvaise blague cosmique, un raté de l'évolution condamné à contempler la médiocrité de ma propre espèce, brûlant d'envie de mettre fin à la mascarade, désirant ces indésirables, enviant ces mollassons, je m'aperçois de ces désirs, réminiscences de millions d'évolution de notre espèce grégaire et me met à me mépriser, moi ce désabusé chantre du chancre.
Et merde, voila que je remets ça.

Putain, moi qui voulais parler peu mais parler d'or, faire dans le percutant, le dense, le lapidaire le succinct.

Penser à la constipation mentale.
Bien. Juguler mes pensées. Simple schématique.
Donc.

Pourquoi suis-je encore la, et pourquoi suis-je ou je suis?

Merde, je n'ai aucune envie de tout confier. Pas maintenant tout du moins. Je vais donc esquiver la question qui n'était pas posée et me contenter de répondre à celles auxquelles je peux penser.
Comment en suis-je arrivé à avoir mon bac à l'âge de 16 ans et de me retrouver, à bientôt 24 ans un vieux con aigri, frustré, ayant accumulé les années de fac inutiles comme une pute bulgare accumule les MST, paumé au fin fond de l'Europe de l'Est à faire des études qui semblent en totale contradiction avec ma vision de l'Espèce?

En maternelle, je savais déjà lire, écrire et compter. Je m'ennuyais.

J'ai donc sauté des classes.

Je m'ennuyais toujours en primaire, alors je lisais en cours et emmerdais mes profs quand ils m'en empêchaient.

Quelle belle ordure de petit glaire de gamin j'étais, je m'aime.

Mais je m'ennuyais toujours.

Ensuite, je suis entré dans un collège de secteur, banlieue ouest de Paris, au milieu des déchets, des grouillots et de la racaille. Autant dire que ça se passait mal. J'ai appris à me servir de mes poings, de mes pieds, et de tout objet pouvant servir à faire mal. J'ai appris à manier une lame, un extincteur, un bâton.

J'ai aussi appris à toujours avoir un œil derrière moi. A fuir les groupes, à ne jamais s'assoir autrement que dos au mur, face à une issue.

Et je m'emmerdais toujours autant.

La, mon proviseur et mes enseignants m'ont envoyé dans un collège un peu particulier, le collège du Cèdre au vésinet. Dans une classe pour "intellectuellement précoces". Parqués, gardés, surveillés, formatés, nos cerveaux lavés, étudiés, analysés. La seule condition pour intégrer cette classe était de se faire tester par une psy bossant avec l'établissement, et d'avoir plus de 130 de QI.

Ha, la belle affaire. J'en reviens pas de voir à quel point on nous a mystifié, nous pauvres gamins inadaptés, nous endoctrinant à coup de Propaganda quasi-eugéniste sur l'importance du QI et sur notre propre supériorité envers le reste des Hommes. Et le plus dur, est que je n'arrive pas toujours à me défaire de ce conditionnement, je dois balayer la condescendance primitive qui m'habite quand je rencontre quelqu'un, d'un geste trop conscient, me forcer à m'ouvrir, à écouter et à ne pas ricaner intérieurement sur cet être qui tente de partager avec moi sa vie. Putain, je dois le faire de manière consciente. Mon premier réflexe, est le mépris. Impossible de s'en débarrasser.
Et au lieu d'être seul contre tous, dans ce mirifique collège, j'avais des gamins dans les pattes, et j'étais toujours seul contre toutes les autres classes.

Et je m'emmerdais toujours.

Ensuite, j'ai intégré le Lycée Hoche, Versailles, berceau des élites de la nation et des trous du culs en tous genres.

J'ai tiré mon temps, en buvant, fumant, baisant, me camant le plus possible. J'ai passé mon bac et j'ai été libéré de cette merde.

Du moins le croyais-je.


Enfin bref, j'en ai marre, et j'ai la flemme de me relire.

Écrire, ce n'est pas trop mon truc, j'ai, comme vous avez pu le constater, tendance à m'embrouiller.

Donc, rideau. Fin de l'acte I, de cette mise en scène grotesque avec moi comme pantin, la marionnette dans laquelle je mets moi-même les doigts.

I HAVE a rendez-vous with Death...

"...At some disputed barricade,
When Spring comes back with rustling shade
And apple-blossoms fill the air—
I have a rendezvous with Death
When Spring brings back blue days and fair."
Alan Seeger

*Entracte, les rafraîchissements sont prévus au comptoir, reprise dans quelques minutes*

J'ai un rendez-vous avec la mort. Un rendez-vous galant, nous danserons, je la regarderai droit dans les yeux, puis l'embrasserai, tandis qu'elle m'embrasera. Je n'ai juste pas encore choisi la date, ni le lieu ni l'heure.

D'ailleurs, la mort étant une traînée, nous avons tous rendez-vous avec elle. Je l'accepte et ferme les yeux sur ses infidélités, sur ses infidélités, après tout voila bientôt 24 ans que je me refuse à elle, et nulle femme ne saurait se pâmer et se languir de moi pendant si longtemps sans en devenir volage.

Pute, je te dis que j'ai rendez-vous avec toi. Mais pas tout de suite, calme tes ardeurs, le moment viendra bien assez tôt.

Je ne mourrai pas vieux, cette chose est sûre. En revanche, je mourrai sans doute seul, en vain, dans un quelconque coin paumé du monde, mon sang se mêlant à la boue, le corps percé. A moins que je ne meure d'une overdose dans un bouge minable et crade d'un pays du tiers monde, une pute sidaïque au bout de la bite et une seringue dans le bras. Il se peut aussi que je finisse mes jours après une lente agonie, une descentes aux enfers au delà du Styx, mon corps affaibli se mourant lentement, la peau parcheminée, jaunâtre, suant et me faisant dessus de douleur. Qu'importe, je ne mourrai pas vieux, et ça me va. Tel Vian, je mourrai d'un cancer de la colonne vertébrale, sans passion, mais avec intérêt.

Mais ma mort je la choisirai. Je la mettrai en scène, et j'en serai l'acteur, le réalisateur, l'instigateur et le régisseur. Je mourrai quand bon me semblera. Et pas avant.

Je n'ai pas peur de mourir. Au contraire. J'ai peur de vivre. Peur de moi, peur de mes semblables. Peur de finir débilité, légume blet, coquille vide, triste relique d'une splendeur mentale disparue. Je refuse de même de voir mes fonctions physiques décliner avec l'âge, et de sentir mon esprit intact pris au piège dans un vaisseau ne pouvant le servir. J'ai peur de finir comme eux de transiger avec moi même, de tomber de mon socle d'arrogance, de déconsidérer ce qui est mon essence, ma morgue et la certitude d'être au dessus de la masse grouillante puante et rampante.

J'ai peur de faire des compromis avec moi même, ainsi je me livre entier, amer, aigri, maudit, inexorablement et inhumainement humain. Je suis paradoxe, je suis nuance, je suis très certainement fou, je suis né au mauvais millénaire, je suis fondamentalement nihiliste, intrinsèquement déplacé, mais je suis entier. Jamais je ne serai compromis, conciliation ou demi-mesure. Jamais je ne serai autre que moi même, ce qui est déjà beaucoup, voire bien plus que ce qu'ont à offrir la plupart des gens. Et voilà, encore ce sentiment de supériorité minable, ce masque qui cache je ne sais quoi, même si je subodore que ce n'est pas plaisant.

J'ai une certaine intégrité, si ce n'est une intégrité certaine. Et ce que je ne peux me résoudre à faire, c'est à me complaire dans l'hypocrisie et dans la fausse abnégation: Je vis pour moi et moi seul, le clame et l'assume. Aimez moi ou haïssez moi, respectez moi ou méprisez moi, écoutez moi ou ignorez moi: c'est avant pour moi que je suis, que je parle et que j'agis, que j'écris. Et si je ne sais pas bien pourquoi j'en suis à me livrer à vous, je pense vouloir rechercher un peu de complicité, une sorte de solidarité d'anciens combattants, de vétérans, d'éclopés, une confiance de cour des miracles, comme ce réconfort qu'apporte le fait de ne pas se savoir seul.

Donc, oui, nous sommes des carnivores, des prédateurs. Du moins, je le suis. Putain, je suis né pour être un chasseur. Born to kill.

Mais je me contrôle. J'intellectualise ma folie, mes émotions, mes sentiments, mes pulsions. Je suis un torrent de montagne, calme en apparence, puissant et tortueux, meurtrier les nuits d'orage, imprévisible et sans pitié. D'ailleurs, j'attends le prochain qui va tenter de me baiser. Je n'attends que ça.

Ha. Mais voila que je recommence. Je suis fatigue. Je choie encore le point éclair de mon esprit, j'approche la température d'embrasement de la pensée, tendant vers l'auto-combustion mentale. Décousu est mon schéma mental. Sinueuse est ma syntaxe. Je ne sais plus ou j'en suis, mais je parle. Peut-être effectivement suis-je en train de m'écouter (lire?) parler. Peut-être est-ce de l'auto satisfaction. Mais qu'importe, si je tente (je n'ai pas la prétention de réussir) de ne pas me mentir à moi même: Si je n'ai pas d'autosatisfaction, qui sera satisfait pour moi, de moi?

Merde.

Ne pas oublier, quand je mourrai, ça sera dans la merde.

Et si jamais une quelconque divinité existe, "merde" sera le seul mot que je lui dirai. J'aime ce mot.

Et je pense à la mort. Alors que je suis quasi-catatonique, à contempler le plafond de ma chambre ou s'échouent les volutes de fumée, nuages toxiques qui montent et se brisent contre le mur immuable qui clôt l'espace.

Ma vie est comme cette fumée de cigarette. Elle nait brièvement d'un point A, s'effiloche, et se finit brutalement en un point B, avant d'avoir pu parcourir une longue distance.

Pour en revenir à la mort.

...car au final, nous en revenons toujours à la mort. Elle nous hante, et est la raison même de notre vie.

Mon ami penses que la légion est le seul moyen de s'offrir une mort au combat, une fin brève, glorieuse, brillante. J'ai choisi, je crois, une autre voie. Je pense, comme je le disais plus haut, une fois mon internat fini, partir vadrouiller, en Irak, Corée, Afghanistan, au fin fond de l'Afrique noire, n'importe ou sera la guerre je la suivrai. Sentir la cordite, le sang, la merde, la bile, les pleurs, la mort, la pisse et les larmes.

Je serai un voyageur, car comme Dylan Thomas le disait "And Death shall have no dominion", "Et la mort n'aura pas d'Empire". Je compte trouver ma mort ainsi: en me déplaçant la ou elle se trouve, pas la ou on me l'ordonne. Je me déplacerai pour moi, pas pour quelqu'un d'autre, pas pour une cause ou pour un pays.

Bordel, je suis né au mauvais millénaire je crois.. J'aimerais tellement pouvoir passer mes ennemis au fil de l'épée, qui ne se contenterait pas de rester, emmaillotée dans des chiffons graisseux dans ma cave. Merde, j'aimerais. Mais je compose avec le monde tel qu'il est, je fais avec. Ou sans.

D'ailleurs, le monde fait bien sans moi. Et moi sans lui.

Bref, je n'ai plus la force de me relire.

Pour le reste, je trouve mon compte sous terre, ou dans des friches industrielles. Sous terre, dans le noir absolu, c'est un des seuls endroits au monde ou il m'est encore possible d'explorer.

Sur ce, et puisque, je crois, vous le méritez:

Anthem for doomed Youth

What passing bells for those who die as cattle?
Only the monstrous anger of the guns,
Only the stuttering rifles' rapid rattle
Can patter out their hasty orisons,
No mockeries for them from prayers and bells,
Nor any voice of mourning save the choirs, –
The shrill, demented choirs of wailing shells;

What candles may be held to speed them all?
Not in the hands of boys, but in their eyes
Shall shine the holy glimmers of good-byes,
The pallor of girls' brows shall be their pall;
Their flowers the tenderness of silent minds,
And each slow dusk a drawing-down of blinds.
Wilfred Owen, 1917

Je suis ivre.

Je ne suis pas sorti de chez moi aujourd'hui. J'ai tourné en rond, tel un zombie décérébré, usant la moquette de mon pas rageur. Il faisait trop chaud à l'intérieur, trop froid à l'extérieur, trop de soleil, trop de nuages, un temps lourd et pesant dedans, froid et humide dehors.

Je suis resté devant mon écran. Et la, alors que tous dorment, je ne suis éclairé que par la dalle, les cristaux liquides me servant de lucioles, illuminant ma face d'une pâleur de mort. La fumée de ma cigarette monte au plafond en de longs filins de brume nocive. Fumer, c'est un suicide à long terme. Est-ce du masochisme, mais me tuer procure du plaisir? Je meurs lentement, et je revis à chaque taffe. La fumée emplit mes poumons, âcre et puissante. Elle amène avec elle le parfum de la ruine, de la déchéance, parfum de la déliquescence qui promet une coercition cancéreuse.

Je m'en fous, je ne serai plus bien avant que mon cancer soit. Ha.

Carpe fucking diem. Je profite de l'instant, vis par et pour l'instant.

L'ivresse parle. L'ephedrine et la caféine me maintiennent en état compatible avec la vie, crient à mes oreilles. La codéine murmure.


Et je l'écoute, j'entends son doux chant, je me laisse bercer au rythme des sirènes de mon esprit détruit.

Promesse de joie malsaine. Promesse de gueule de bois carabinée, une tête enflée qui résonne, et vibre à la fréquence du glas sourd de mon cœur qui bat.

Putain. Je sens mon sang circuler, charrier l'alcool jusqu'à mon cerveau, alcool qui s'infiltre, court-circuite mes neurones, transige avec mes pensées, les brouille, floute ma raison en même temps que ma vision.

Ha.

Ma vie est un désastre, et je mourrai sans doute comme j'ai vécu, en manquant de savoir-vivre.

Sauf que, j'aurai pris mon pied. J'aurai vécu. Vraiment. A 100 à l'heure, je me dirige droit dans le mur, et j'accélère.

Ne pas fermer les yeux.

Aucun regret.

Putain, dehors, le jour se lève, les oiseaux chantent, on est entre chien et loup, et j'ai envie d'hurler à la lune.*

Je veux crier au monde ma soif de sang. Mon envie de chasser. Je veux sentir l'adrénaline induire des modifications physiologiques dans mon corps, accélérer, courir, sentir le sang dans ma bouche.

Je veux me laver les mains dans des tripes, festoyer sur un tapis de cadavres, je veux que la bière coule à flots et que les filles dansent nues sur les tables.

Putain.

Je suis né pour être un viking, aller la ou la marée me pousse, broyer des crânes avec ma hache, embrocher mes ennemis sur le fil de ma lame, emporter leurs trophées, leurs vies, leurs femmes, leurs enfants.

Mais c'est la testostérone qui parle.

Je voudrais vivre l'histoire. Je voudrais avoir vécu ailleurs, au passé.

Mais je ne peux. Alors je rêve, je rêve éveillé, jamais endormi.

Je passe mon temps à le perdre, perdu ailleurs. En des temps, sous des cieux plus cléments. Quand la valeur d'un homme se mesurait à son courage, son intelligence et son honneur, pas à la marque de son costard, la taille de sa queue ou le nombre de zéros sur son compte en banque.

Conneries, foutaises.

Votre monde me dégoûte. Il me donne la nausée. Superficiel et vain, voici les deux maîtres mots qui guident nos vies. Allez tous vous faire mettre, je vis la mienne comme bon me semble. Ce que je le veux, je le prends. Ou je veux, je vais. Quand je veux, j'agis. Point.


Putain. Ou en étais-je. Ha, TS Eliot Et Wilfred Owen m'auraient détesté. Mais je m'en fous, je suis. Point. Et eux sont morts. J'ai l'avantage.

Ma vie, ma mort m'appartiennent.

Je devrais faire en sorte de ne pas les gâcher.

Et sur ce, mon verre est vide, et je suis plein, il est temps de clôturer l'expérience. Merci de votre patience et de votre indulgence, je sais que je ne me présente pas sous un beau jour, je sais que je parle de moi et de ma vie, que vous vous en foutez, alors merci du temps que vous m'avez consacré.

A la prochaine.

MrBeaner
09/01/2011, 19h14
Courage pour ceux qui vont lire jusqu'au bout. :tired: Ça risque pas d'attirer plus l'enthousiasme du lecteur si tu postes régulièrement le texte en parties?

Après, je ne vais pas jouer au psy. Ce n'est pas ce que à quoi je pensais en créant ce topic (en même temps c'était quand même un peu prévisible que cela se produise de lui-même, hein? :p ). Je pensais plutôt faire de ce topic un endroit où poster des performances littéraires stylistiques. Pas tant une thérapie de groupe.

Saankan
09/01/2011, 19h19
Bah, nan, ces textes sont assez ordonnés comme ça je trouve. Qu'on me lise ou pas, à vrai dire, ça m'importe peu, j'ai déja trouvé mon exutoire en écrivant.

Après j'ai peut-être mal compris le topic, j'ai posté une experience d'écriture automatique sous psychotropes, je ne pensais pas participer à une quelconque thérapie ou à un concours littéraire hein.

MrBeaner
09/01/2011, 19h24
dans lequel vous me servirez de psy par procuration si vous le voulez bien.

Je t'ai mal compris, excuse-moi ;) Bah alors fais-toi plaisir, ce topic est là pour ça!

Ouaip, en fait c'était plus un topic pour y exprimer un raz-le-bol avec une écriture cynique et sarcastique (de canard atrabilaire quoi!) que de l'écriture automatique sous stupéfiant.

(Mais quand même, on aimerait bien lire... Mais c'est trop long :tired: :flemmard: .)

Saankan
09/01/2011, 19h26
Je t'ai mal compris, excuse-moi ;) Bah alors fais-toi plaisir, ce topic est là pour ça!

(Mais quand même, on aimerait bien lire... Mais c'est trop long :tired: :flemmard: .)

Ah ouais. Disons que ça résume un peu ma relation avec un psy: Je le paye 50 euros pour qu'il m'écoute parler pendant une heure puis baragouine deux-trois trucs dont je n'ai cure, qu'on se serre la main et qu'il me donne un autre rendez-vous durant lequel je me délesterai d'un peu de mon argent en échange de son écoute. B)

MrBeaner
09/01/2011, 19h35
Ça te permet de mettre des mots sur tes maux en fait, c'est un travail que tu peux faire seul en écrivant.

C'est ça l'esprit. Mais aussi si on veut s'amuser à le faire. Genre, une situation cocasse qu'on aimerait bien souiller un peu car elle nous fait rire jaune.

Et évitez les Quote géant s'il vous plaît ;) .

Je répète d'ailleurs la présentation pour ceux qui l'aurait loupé.


EDIT: voilà, le ton est donné. C'est donc le topic pour ceux qui aiment taper furieusement sur leur clavier lorsqu'il nous manque de poser notre verve quelque part. Mais c'est aussi pour ceux qui aiment s'adonner à ce genre d'écriture. Bref, utilisez ce topic comme exutoire, comme moyen d'expression littéraire ou comme vous voulez, vous en comprenez l'esprit.


Important: vous pouvez caricaturer, exagérer ou souligner tout ce que vous voulez, on est pas là pour débattre mais bien pour s'amuser et se soulager (le premier qui ouvre sa braguette, je tire à vue! :tired:).

Essayez! Ca fait du bien ;) ! Et c'est pas obligé d'être aussi long. Une phrase cinglante ou un paragraphe tranchant sur tout ce qui ne vous va pas. Ou un roman sanguinolent, comme vous voulez! :) A vos claviers! Amusez-vous bien!

MrBeaner
09/01/2011, 20h44
Bon.. Je pensais attirer plus de monde au lancement mais j'ai bien peur que ce topic soit mort-né. Je reviendrai avec une nouvelle formule plus clairement posée dans ses bases si il ne survit pas. Un jour... D'abord je ferai l'anti-test de Gothic 3 :D !

pins
09/01/2011, 21h07
Sans déconner, qui pourrait avoir envie d'esquisser un début de velléité embryonnaire d'intention de lire vos machins ? Sans même faire de jugement de valeur, je suis honnêtement, bon, peut-être pas bienveillamment, curieux. Cette prétention me fascine.
Il y a un topic des canards qui écrivent, où les textes sont présentés avec modestie, pour ceux que j'ai lus, sont intéressants et inattendus, et qui déjà ne marche pas très bien parce que c'est très dur d'obliger des internautes à lire des pavés. Pourquoi, comment est-ce que quelqu'un peut croire que des gens puissent être intéressés par la lecture de pavés immodestes, jetés avec condescendance à la face du monde, parfaitement attendus et globalement peu originaux (ceci est un procès d'intention et je m'en excuse : je n'ai pas lu 2 lignes de ces salmigondis indigestes). Les seuls qui liront sont ceux qui s'ennuient et veulent mettre au point leur répertoire d'insultes.
Alors pourquoi ? C'est fascinant.

DakuTenshi
09/01/2011, 23h12
Sans déconner, qui pourrait avoir envie d'esquisser un début de velléité embryonnaire d'intention de lire vos machins ? Sans même faire de jugement de valeur, je suis honnêtement, bon, peut-être pas bienveillamment, curieux. Cette prétention me fascine.
Il y a un topic des canards qui écrivent, où les textes sont présentés avec modestie, pour ceux que j'ai lus, sont intéressants et inattendus, et qui déjà ne marche pas très bien parce que c'est très dur d'obliger des internautes à lire des pavés. Pourquoi, comment est-ce que quelqu'un peut croire que des gens puissent être intéressés par la lecture de pavés immodestes, jetés avec condescendance à la face du monde, parfaitement attendus et globalement peu originaux (ceci est un procès d'intention et je m'en excuse : je n'ai pas lu 2 lignes de ces salmigondis indigestes). Les seuls qui liront sont ceux qui s'ennuient et veulent mettre au point leur répertoire d'insultes.
Alors pourquoi ? C'est fascinant.
Faut arrêter de croire que bien écrire ça se limite à mettre des mots peu usités :/.

pins
09/01/2011, 23h23
En dehors de "velléité" et "salmigondis", je vois pas où sont les mots peu usités. :/ aussi.
Enfin toi j'ai l'impression que tu parcoures les topics uniquement pour sortir des vannes d'une ligne complètement sinistres. Je peux bien te dire ça ici, c'est le topic de la mauvaise humeur et du malaise des jeunes visiblement.

Saankan
10/01/2011, 00h00
Bha peut être que du coup t'as aucun problème et que tu te complais dans un pseudo mal-être de gamin gâté embourgeoisé qui n'en fini pas avec son adolescence. :ph34r:
Ou alors t'as suffisamment de temps et d'argent à perdre. :tired:

C'est bien pour ça que j'ai cessé d'aller voir des psychiatres et autres psychologues, sauf quand j'y étais forcé. Quel intérêt de payer un auditeur pour qu'il vous écoute raconter des choses que vous savez déja? :rolleyes:



Sans déconner, qui pourrait avoir envie d'esquisser un début de velléité embryonnaire d'intention de lire vos machins ? Sans même faire de jugement de valeur, je suis honnêtement, bon, peut-être pas bienveillamment, curieux. Cette prétention me fascine.
Il y a un topic des canards qui écrivent, où les textes sont présentés avec modestie, pour ceux que j'ai lus, sont intéressants et inattendus, et qui déjà ne marche pas très bien parce que c'est très dur d'obliger des internautes à lire des pavés. Pourquoi, comment est-ce que quelqu'un peut croire que des gens puissent être intéressés par la lecture de pavés immodestes, jetés avec condescendance à la face du monde, parfaitement attendus et globalement peu originaux (ceci est un procès d'intention et je m'en excuse : je n'ai pas lu 2 lignes de ces salmigondis indigestes). Les seuls qui liront sont ceux qui s'ennuient et veulent mettre au point leur répertoire d'insultes.
Alors pourquoi ? C'est fascinant.

Parce que.

Ou pourquoi pas?

Je n'ai pas perdu de temps, ce pavé indigeste prétentieux immodeste condescendant attendu et globalement peu original a subi un vulgaire copié-collé assorti d'une ligne de modification afin de servir un seul but: Ne pas laisser l'auteur du topic seul avec son texte.

Qu'on le lise ou qu'on ne le lise pas ne changera rien à mes motivations: Il n'avait pas pour but d'être lu par quiconque (pas même moi) à l'origine. J'ai trouvé que les divers textes qui le composent étaient interessants mis bout à bout, et ai tenté d'ordonner un peu le chaos avant de le poster ailleurs, il y a quelques temps, j'en ai eu des retours, mais cela ne change rien à la justification de l'existence du texte en lui même.

Si vous voulez le lire, il est ici, si vous ne le voulez pas, vous en avez le choix. Si vous voulez commenter le texte, que vous l'ayez lu ou non, vous le pouvez aussi. Et comme ce texte n'a pas pour vocation primaire d'être lu, que ce n'est ni une histoire digne d'intérêt, ni une diatribe cynique pouvant changer la face du monde, il se retrouve ici, dans un topic voué à l'oubli et non sur un topic des écrivains et autres conteurs.

MrBeaner
10/01/2011, 00h38
Je crois que j'ai créé un monstre. Et il est en train de m'échapper totalement. :ninja:

---------- Post ajouté à 00h38 ----------

EDIT: ouais, je ferai un truc moins chiant à lire en premier poste.

@Saankan: merci au moins d'avoir voulu m'accompagner dans ce topic même si ce n'était pas ce que je voulais en faire :) .

Tetsuro999
14/01/2011, 15h00
Ah en gros c'est un "topic du pavé coup de gueule" ? :ninja:

Je plussoie que le topic de l'écriture aurait aussi bien pu être utilisé, surtout que là le titre m'a induit en erreur, je m'attendais à de l'humour noir.

Etant grand cynique, je veux bien vous raconter la plus belle que j'ai sortie, surtout qu'elle est encore assez fraiche :
préambule : suite à une maladie de naissance, les médecins prédisent à ma soeur qu'elle ne dépassera jamais les 30 ans (voire les 25).

Un jour qu'elle s'interrogeait sur les études qu'elle souhaitait faire en me demandant conseil, j'ai répondu qu'elle devait choisir ce qui lui plaisait le plus, puisque de toute façon elle n'aurait pas à se soucier de sa retraite...

Je pensais pas vraiment à mal, mais elle l'a pas très bien pris. :ninja:

Ezechiel
14/01/2011, 15h19
Je crois que j'ai créé un monstre. Et il est en train de m'échapper totalement. :ninja:.

Nonon c'est juste que je l'avais pas vu et que du coup y a du guignol qui s'est senti obligé de flooder. Je ban tous ceux qui l'ont fait quelques jours et je les ban du topic.
Initiative curieuse mais pas ininteressante. Ca marchera ou pas, mais cette idée en vaut bien une autre.

Therapy2crew
15/01/2011, 14h25
Moi j'ai bien aimé lire ces textes.
J'ai lu les deux tiers de ce qu'a écris Saakan et aussi le texte M. Beaner. Au début je me suis dit "Allez c'est reparti, déprime de jeunes" puis en fait c'était agréable. C'est vraiment commun à beaucoups de se laisser aller à une prose noire et dépressive.

@Saakan. J'ai bien aimé le passage ou tu parles de ta jeu jeunesse. Et aussi celui où tu explique cet espèce de jugement hatif à vite mépriser ton interlocuteur. Le rire cynique intérieur. On a tous ça, et SURTOUT sur ce forum de jeunes intellos s'imaginant tout savoir tout maitriser. Moi aussi j'ai du mal à ne pas juger un mec qui me déballe des théories que je vais vite tenter de contrer sans écouter et intégrer le discours. Et c'est noble cette prise de conscience quand tu dis que tu devrais écouter consciemment, sans juger, sans te dire "ce mec à tout faux, moi je sais".

J'ai pas le souvenir de m'être laisser allez à poser mes états d'âme par écrit.

Par contre ce qui me frappe, c'est que notre génération aime bien se la péter désabusé, condamné, inutile et fataliste. D'ailleurs c'est marrant, tous les types qui sont nés dans les années 80 ont eu 20 ans dans la décénie des 00's. Ya eu les eighties, les nineties, et nous on a les O's. Génération OO. C'est fou, ça résume bien. Décennie 2000-2010, un coup dans l'eau, le vide.

En tout cas, on a tous tendance à se voir dans un cul de sac. Le romantisme de la jeunesse aidant. On est tous des écorchés vifs avec des prises de conscience genre "tout est foutu, ça sert à rien, qu'est-ce que je fous là, qu'est-ce que je vais faire de ma vie". Mais il y a un truc dont je me suis rendu compte qui était primordial pour pas sombrer dans cette névrose. C'est de se fixer un but. Même impossible, même évasif, même improbable. Avoir un but, ça fait avancer, se lever le matin et voir une ligne d'horizon à sa vie.

Maintenant, je n'ai plus de problème existenciel par lequel tout le monde passe. Et ce qui m'effraie, c'est que j'ai l'impression que je n'ai presque plus le temps d'y penser en fait. Ca va trop vite avec le métro boulot dodo, plus le temps de se prendre la tête, juste un certain malaise diffus.

Sinon ça va.
J'aime bien ce topic.

Saankan
15/01/2011, 15h33
@Saakan. J'ai bien aimé le passage ou tu parles de ta jeu jeunesse. Et aussi celui où tu explique cet espèce de jugement hatif à vite mépriser ton interlocuteur. Le rire cynique intérieur. On a tous ça, et SURTOUT sur ce forum de jeunes intellos s'imaginant tout savoir tout maitriser. Moi aussi j'ai du mal à ne pas juger un mec qui me déballe des théories que je vais vite tenter de contrer sans écouter et intégrer le discours. Et c'est noble cette prise de conscience quand tu dis que tu devrais écouter consciemment, sans juger, sans te dire "ce mec à tout faux, moi je sais".

Lis la suite! ;)
Nulle noblesse dans ma prose, ma position. Une pointe d'auto-apitoiement, un soupçon de désespoir, une larme d'aigreur et un océan de désillusion.

Je ne sais pas comment vraiment rendre ça, mais je dois vraiment, à chaque fois que je rencontre quelqu'un, quel que soit le support de notre rencontre, virtuel ou réel, lutter contre la part inconsciente, viscérale qui me pousse à la considérer comme un meuble, une partie de la fange dans laquelle nous nous vautrons, et non pas comme un être pensant, comme moi.

Je ne sais pas d'ou ça vient, de mon éducation, de mon parcours personnel, fait générationnel ou personnel. Je sais juste que je vis avec. Et que je n'arrive pas toujours à ne pas mépriser.


J'ai pas le souvenir de m'être laisser allez à poser mes états d'âme par écrit.

Par contre ce qui me frappe, c'est que notre génération aime bien se la péter désabusé, condamné, inutile et fataliste. D'ailleurs c'est marrant, tous les types qui sont nés dans les années 80 ont eu 20 ans dans la décénie des 00's. Ya eu les eighties, les nineties, et nous on a les O's. Génération OO. C'est fou, ça résume bien. Décennie 2000-2010, un coup dans l'eau, le vide.


Il y a quelque chose de fondamental la dedans. Je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas quoi, maus cette pensée m'a déja traversé l'esprit. Une distanciation vis à vis de la génération précédente? Un refus du monde dans lequel nous vivons qui a été façonné par et pour la génération de nos parents?

Je me souviens avoir lu une analyse sociologique sur le sujet. Je n'aurai la prétention de l'expliquer, de le retransmettre, la sociologie étant hors de mon domaine de compétence. Mais excellente question/remarque, à laquelle je n'ai de réponse/explication.


En tout cas, on a tous tendance à se voir dans un cul de sac. Le romantisme de la jeunesse aidant. On est tous des écorchés vifs avec des prises de conscience genre "tout est foutu, ça sert à rien, qu'est-ce que je fous là, qu'est-ce que je vais faire de ma vie". Mais il y a un truc dont je me suis rendu compte qui était primordial pour pas sombrer dans cette névrose. C'est de se fixer un but. Même impossible, même évasif, même improbable. Avoir un but, ça fait avancer, se lever le matin et voir une ligne d'horizon à sa vie.

Que faire quand on a plus de but? Je veux dire, comment vivre sans moteur?
Je suis parti, à la poursuite de mon dernier rêve. Et je crains de le réaliser. Quoi ensuite?


Maintenant, je n'ai plus de problème existenciel par lequel tout le monde passe. Et ce qui m'effraie, c'est que j'ai l'impression que je n'ai presque plus le temps d'y penser en fait. Ca va trop vite avec le métro boulot dodo, plus le temps de se prendre la tête, juste un certain malaise diffus.

La mort de la conscience individuelle remplacée par la conscience collective, hmmm? En tout cas, je n'ai jamais réussi à parfaitement me plonger dans le rythme de vie neutre basé sur le travail et la survie. Je n'ai jamais réussi à cesser de penser.

Et, crois moi, je t'envie.

Ezechiel
15/01/2011, 15h52
J'aime bien ce topic.

T'imagine pas le nombre de posts supprimés et de mecs bannis pour que tu puisses arriver à cette conclusion.

Velgos
15/01/2011, 16h00
T'es un putain de héros Ezechiel mais, yaourt ou pas, tu vas me faire le plaisir de nettoyer cette tâche sur la moquette.

Pour ma part je vais lire petit bout par petit bout, mais, en dépit de tout le talent de sa plume, je n'ai jamais pu finir un Céline. J'ai déjà assez de mal à gérer mes idées noires alors quand on me peint le monde en gris foncé, je coule.
Mais je tente le coup.

MrBeaner
15/01/2011, 18h38
Après mûre réflexion, je vais laisser ce topic évoluer de lui-même. Peut-être qu'il coulera, mais je veux en faire une version 2 dans le même esprit, mais en soulignant l'humour qu'on peut placer dans la noirceur d'une réalité. Un genre de topic à éxagérations atrabilaires. Je poserai des limites de longueur de texte, afin de permettre une meilleure fluidité et d'encourager plus de canards à introduire leur petite verve ici où là. C'est une bonne idée, non? Je le renommerai pour que l'esprit soit plus explicite et je donnerai des exemples plus clairs de ce qu'on peut attendre y trouver. Je m'y attelle dès le 30, fin des examens.

Petit avant-goût de la prochaine version:

Énoncé neutre: Je dois passer mes examens pour passer mon année académique.

Canard atrabilaire: Il ne me suffit plus de savoir à quelle compagnie me vendre, il faut aussi que je sache devant quel dogme je vais me courber. Il n'y a en effet plus de véritable différence entre les achats en supérette et le choix d'une carrière dont on croit naïvement qu'elle nous correspond mieux qu'une autre. On pioche ici ou là les bonnes affaires, les crédits faciles, les produits à basse teneur en originalité car, tout comme les produits allégés, ils ne me feront pas sortir du modèle dans lequel j'ai choisi de me circonscrire. Cette foule de têtes pensantes, elle se croit nager au-dessus des autres. Pourtant, dans cette glaise infâme qui nous soutient avec horreur, je préfère me noyer avec ceux d'en-bas plutôt que de subir la cacophonie dont se font l'écho ceux d'en-haut. Triste sort que celui de se réconforter du seul vrai choix que nous offre l'existence: la mort par étouffement de fiente ou par asphyxie mentale.