MrBeaner
09/01/2011, 17h44
C'est une chienne de pluie qui s'abat sur les vitres de ma chambre. Une journée de merde faite de grosses flaques boueuses et salissantes.
Encore une, une de plus. 'Fait chier.
Y a rien à faire aujourd'hui. Juste quelques frappes qui résonnent dans le vide que clôt une chambre sans âme, un endroit qui me laisse assez de sécurité pour m'y croire chez moi et beaucoup trop d'ennui pour me résoudre à m'y sentir à l'aise. Je ne sais pas ce qui me désole le plus, savoir qu'il n'existe aucun horizon à la faible lueur de ma vie ou de me surprendre à partager cela avec des fantômes au visage inconnu et d'une expression muette et déshumanisée. Quoi! Y a-t-il dans cette immense orgie de palabres grotesques, dans ce ramassis d'intérêts pour le vide, une seule raison de lâcher un râle inutile et dont l'écho me renvoit le mépris de mon geste?
Aucune raison, aucune justification. Rien.
Comme tout ce qu'on entreprend peut-être, du moins comme tout ce j'entrepris. Bien fou celui qui se satisfait de sa vie et de celle des autres. Comment espérer le bonheur quand l'horreur est là, de l'autre côté de la mer tout comme de l'autre côté de la rue? Un tas de pécheurs aveugles à l'avidité sans limite, une immense quantité de salauds hypocrites, voilà la vraie nature du monde dont me protègent les murs de ma chambre. Que me parle-t-on d'innocents alors que chacun joue à son tour le rôle de victime et de bourreau? Que me dit-on de pardonner, quand c'est dans la nature de l'homme d'incarner le mal qui se trouve lui-même encore choqué par son hôte millénaire? Que me narre-t-on de beau, quand il suffit qu'un homme transmette l'hypocrisie d'un autre pour en faire un ridicule pantin de courage et de probité? Ces mots... On les prononce comme s'il existait un espoir, une bougie au fond des océans, une étincelle dans le vide.
Rien, il n'y a rien qui puisse justifier cela. Il n'y a rien qui ne puisse justifier quoi que ce soit. Car il n'y a pas de justice ici-bas.
Alors, c'est en ouvrant les yeux devant l'horreur d'une réalité froide qu'on se rend compte que cela n'y changera rien. Il n'y a pas d'échappatoire. Pourquoi ne pas avoir gardé les yeux clos une seconde de plus et fuir cette foule de monstres? Non, ce n'est pas une foule: c'est juste un tas. Un tas qui suinte des atrocités humaines - quel doux pléonasme - dont la mesquinerie et la bassesse ne comptent plus les exploits qu'elles réalisent. C'est par ces mêmes preuves, auxquelles la puanteur ajoute une touche ignoble à ce spectacle désarticulé, que l'homme moderne gagne la faveur des autres morceaux de gerbe que la Terre, cette fosse sceptique qui sera notre tombeau à tous, porte avec dédain. Cette condition aberrante n'a que trop duré. Mais il n'y a rien d'autre à faire que de se laisser enfoncer, nous et nos semblables que l'on croit être nos proches, et de se réjouir que notre noyade en ce bourbier immonde soit plus rapide que la leur. Cruel châtiment qu'un Dieu injuste nous inflige! Pas un châtiment, plutôt un jeu. Un jeu sans règle voué à la volonté d'un vieillard sénile et immortel qui se félicite de nous avoir pétris de fiente et de souffrances pour mieux nous faire sentir l'absurdité de nos vies. Pauvres hères! Eux qui s'alimentent de cette mascarade pour nourrir leur désir de néant et s'appuyer sur la douleur qu'ils infligent à leurs frères afin de s'élever, l'espace d'un instant, au rang de celui qui nous a imposé ce calvaire.
Des exemples, il y en a à tel point que mes yeux me supplient d'être brûlés de sorte qu'ils puissent jouir un peu encore de l'ignorance que mon âme connaissait autrefois.
Famine, misère, violence. Cette pièce de bœuf qui me nourrit si agréablement sera-t-elle autant meilleure si elle ne fut ôtée à la bouche d'un enfant mourant? On massacre des animaux moins coupables que des hommes que l'on épargne, une véritable barbarie repose sur notre nourriture. Rien de nouveau donc. Comme il ne suffisait plus de gaver les hommes de pilules enrichies qui nous coûtent la santé, il fallait que les animaux que l'on mange subissent le même sort. Peut-être un sursaut de culpabilité ou alors la prise de conscience qu'on ne supporte plus le naturel. Il faut donc également rendre artificiels les produits que nous consommons. Tout comme nous, ils doivent être amputés de leur forme originelle, de leurs saveurs, pour ne pas révéler ce qu'ils sont. Faits d'un souffre asphyxiant.
Et puis, il y a ceux qui se croient au-dessus. Cette masse estudiantine qui sortira de cette usine à cons plus riche que d'autres. En vérité, ce n'est qu'une bouchée arbitraire de cette même glaise malodorante qu'avale une bête sans but pour déféquer indigestement un matériau d'une puanteur que certains trouvent plus distinguée. Mais la puanteur ne souffre pas de ce genre d'épithète. Bande d'ignares. Nous nous formons pour notre maison, pour notre famille, pour un clébard et autre sac à poils qui ajoutera encore un peu plus de cette plus-value artificielle qu'on nous encourage à aimer de façon tout aussi manipulée. A la fin, il ne reste que des pions qui marchent à reculons. Mais finalement, nous passons tous par une bête, quel que soit le nom qu'on lui porte. A la différence près que eux s'entêtent à penser que la nôtre chie des fleurs. Espèce bâtarde, dont la noyade m'impatiente particulièrement. Car, lorsque la gadoue putride qui nous emprisonne pénètrera leurs bronches, ils se rendront compte que leurs rêves étaient aussi futiles que les moyens qu'ils ont investis pour y parvenir.
La fin du monde. Quel ambitieux présage que craignent encore ceux qui s'attachent au morceau de décrépitude qu'ils croient détenir eux-mêmes. La fin du monde! Comme s'il avait commencé! Comme s'il était question de nous donner un instant de pause! Croyez-vous en un entracte pour ce Pervers qui cherche tant à s'occuper dans sa maudite vie éternelle? D'une inconscience naïve, l'humanité détruit cette marre de fiente qui nous porte et emporte avec elle toutes les espèces vivantes qu'elle croit dominer. Un immense tourbillon semble se former et enfin libérer l'atmosphère de cette teinte sombre que porte l'âme humaine sur la planète. Cette dernière sait qu'elle demeurera seule gagnante de l'automutilation que nous nous infligeons. Mais nous aimons persister et, en bons hypocrites que nous sommes, nous cherchons à sauver l'image désuète que nous nous renvoyons en guise de garantie d'une survie utopique. Trompons-nous une dernière fois, puisqu'il faut mourir comme nous avons vécu. Agonisons dans le mensonge, comme nous l'avons toujours fait! Affirmons préférer sauver un monde si dégoûtant plutôt que de le voir sombrer définitivement, lui et sa puanteur! L'humanité ne se résoudra pas à changer radicalement, elle s'est trop habituée à son odeur. C'est peut-être la seule confiance qu'on peut lui accorder. Oui, nous allons y passer. Voilà enfin une certitude qu'il est rarement donné de voir. Dans un certain sens, c'est réconfortant. Horriblement réconfortant. Mais qui peut être assez sot pour croire que cela marquera la fin de notre errance?
L'humanité tire la chasse d'eau sur elle-même. Il ne reste plus qu'à savoir dans quels égouts elle nous emmènera cette fois.
EDIT: voilà, le ton est donné. C'est donc le topic pour ceux qui aiment taper furieusement sur leur clavier lorsqu'il nous manque de poser notre verve quelque part. Mais c'est aussi pour ceux qui aiment s'adonner à ce genre d'écriture. Bref, utilisez ce topic comme exutoire, comme moyen d'expression littéraire ou comme vous voulez, vous en comprenez l'esprit.
Important: vous pouvez caricaturer, exagérer ou souligner tout ce que vous voulez, on est pas là pour débattre mais bien pour s'amuser et se soulager (le premier qui ouvre sa braguette, je tire à vue! :tired:).
Essayez! Ca fait du bien ;) ! Et c'est pas obligé d'être aussi long. Une phrase cinglante ou un paragraphe tranchant sur tout ce qui ne vous va pas. Ou un roman sanguinolent, comme vous voulez! :) A vos claviers! Amusez-vous bien!
Encore une, une de plus. 'Fait chier.
Y a rien à faire aujourd'hui. Juste quelques frappes qui résonnent dans le vide que clôt une chambre sans âme, un endroit qui me laisse assez de sécurité pour m'y croire chez moi et beaucoup trop d'ennui pour me résoudre à m'y sentir à l'aise. Je ne sais pas ce qui me désole le plus, savoir qu'il n'existe aucun horizon à la faible lueur de ma vie ou de me surprendre à partager cela avec des fantômes au visage inconnu et d'une expression muette et déshumanisée. Quoi! Y a-t-il dans cette immense orgie de palabres grotesques, dans ce ramassis d'intérêts pour le vide, une seule raison de lâcher un râle inutile et dont l'écho me renvoit le mépris de mon geste?
Aucune raison, aucune justification. Rien.
Comme tout ce qu'on entreprend peut-être, du moins comme tout ce j'entrepris. Bien fou celui qui se satisfait de sa vie et de celle des autres. Comment espérer le bonheur quand l'horreur est là, de l'autre côté de la mer tout comme de l'autre côté de la rue? Un tas de pécheurs aveugles à l'avidité sans limite, une immense quantité de salauds hypocrites, voilà la vraie nature du monde dont me protègent les murs de ma chambre. Que me parle-t-on d'innocents alors que chacun joue à son tour le rôle de victime et de bourreau? Que me dit-on de pardonner, quand c'est dans la nature de l'homme d'incarner le mal qui se trouve lui-même encore choqué par son hôte millénaire? Que me narre-t-on de beau, quand il suffit qu'un homme transmette l'hypocrisie d'un autre pour en faire un ridicule pantin de courage et de probité? Ces mots... On les prononce comme s'il existait un espoir, une bougie au fond des océans, une étincelle dans le vide.
Rien, il n'y a rien qui puisse justifier cela. Il n'y a rien qui ne puisse justifier quoi que ce soit. Car il n'y a pas de justice ici-bas.
Alors, c'est en ouvrant les yeux devant l'horreur d'une réalité froide qu'on se rend compte que cela n'y changera rien. Il n'y a pas d'échappatoire. Pourquoi ne pas avoir gardé les yeux clos une seconde de plus et fuir cette foule de monstres? Non, ce n'est pas une foule: c'est juste un tas. Un tas qui suinte des atrocités humaines - quel doux pléonasme - dont la mesquinerie et la bassesse ne comptent plus les exploits qu'elles réalisent. C'est par ces mêmes preuves, auxquelles la puanteur ajoute une touche ignoble à ce spectacle désarticulé, que l'homme moderne gagne la faveur des autres morceaux de gerbe que la Terre, cette fosse sceptique qui sera notre tombeau à tous, porte avec dédain. Cette condition aberrante n'a que trop duré. Mais il n'y a rien d'autre à faire que de se laisser enfoncer, nous et nos semblables que l'on croit être nos proches, et de se réjouir que notre noyade en ce bourbier immonde soit plus rapide que la leur. Cruel châtiment qu'un Dieu injuste nous inflige! Pas un châtiment, plutôt un jeu. Un jeu sans règle voué à la volonté d'un vieillard sénile et immortel qui se félicite de nous avoir pétris de fiente et de souffrances pour mieux nous faire sentir l'absurdité de nos vies. Pauvres hères! Eux qui s'alimentent de cette mascarade pour nourrir leur désir de néant et s'appuyer sur la douleur qu'ils infligent à leurs frères afin de s'élever, l'espace d'un instant, au rang de celui qui nous a imposé ce calvaire.
Des exemples, il y en a à tel point que mes yeux me supplient d'être brûlés de sorte qu'ils puissent jouir un peu encore de l'ignorance que mon âme connaissait autrefois.
Famine, misère, violence. Cette pièce de bœuf qui me nourrit si agréablement sera-t-elle autant meilleure si elle ne fut ôtée à la bouche d'un enfant mourant? On massacre des animaux moins coupables que des hommes que l'on épargne, une véritable barbarie repose sur notre nourriture. Rien de nouveau donc. Comme il ne suffisait plus de gaver les hommes de pilules enrichies qui nous coûtent la santé, il fallait que les animaux que l'on mange subissent le même sort. Peut-être un sursaut de culpabilité ou alors la prise de conscience qu'on ne supporte plus le naturel. Il faut donc également rendre artificiels les produits que nous consommons. Tout comme nous, ils doivent être amputés de leur forme originelle, de leurs saveurs, pour ne pas révéler ce qu'ils sont. Faits d'un souffre asphyxiant.
Et puis, il y a ceux qui se croient au-dessus. Cette masse estudiantine qui sortira de cette usine à cons plus riche que d'autres. En vérité, ce n'est qu'une bouchée arbitraire de cette même glaise malodorante qu'avale une bête sans but pour déféquer indigestement un matériau d'une puanteur que certains trouvent plus distinguée. Mais la puanteur ne souffre pas de ce genre d'épithète. Bande d'ignares. Nous nous formons pour notre maison, pour notre famille, pour un clébard et autre sac à poils qui ajoutera encore un peu plus de cette plus-value artificielle qu'on nous encourage à aimer de façon tout aussi manipulée. A la fin, il ne reste que des pions qui marchent à reculons. Mais finalement, nous passons tous par une bête, quel que soit le nom qu'on lui porte. A la différence près que eux s'entêtent à penser que la nôtre chie des fleurs. Espèce bâtarde, dont la noyade m'impatiente particulièrement. Car, lorsque la gadoue putride qui nous emprisonne pénètrera leurs bronches, ils se rendront compte que leurs rêves étaient aussi futiles que les moyens qu'ils ont investis pour y parvenir.
La fin du monde. Quel ambitieux présage que craignent encore ceux qui s'attachent au morceau de décrépitude qu'ils croient détenir eux-mêmes. La fin du monde! Comme s'il avait commencé! Comme s'il était question de nous donner un instant de pause! Croyez-vous en un entracte pour ce Pervers qui cherche tant à s'occuper dans sa maudite vie éternelle? D'une inconscience naïve, l'humanité détruit cette marre de fiente qui nous porte et emporte avec elle toutes les espèces vivantes qu'elle croit dominer. Un immense tourbillon semble se former et enfin libérer l'atmosphère de cette teinte sombre que porte l'âme humaine sur la planète. Cette dernière sait qu'elle demeurera seule gagnante de l'automutilation que nous nous infligeons. Mais nous aimons persister et, en bons hypocrites que nous sommes, nous cherchons à sauver l'image désuète que nous nous renvoyons en guise de garantie d'une survie utopique. Trompons-nous une dernière fois, puisqu'il faut mourir comme nous avons vécu. Agonisons dans le mensonge, comme nous l'avons toujours fait! Affirmons préférer sauver un monde si dégoûtant plutôt que de le voir sombrer définitivement, lui et sa puanteur! L'humanité ne se résoudra pas à changer radicalement, elle s'est trop habituée à son odeur. C'est peut-être la seule confiance qu'on peut lui accorder. Oui, nous allons y passer. Voilà enfin une certitude qu'il est rarement donné de voir. Dans un certain sens, c'est réconfortant. Horriblement réconfortant. Mais qui peut être assez sot pour croire que cela marquera la fin de notre errance?
L'humanité tire la chasse d'eau sur elle-même. Il ne reste plus qu'à savoir dans quels égouts elle nous emmènera cette fois.
EDIT: voilà, le ton est donné. C'est donc le topic pour ceux qui aiment taper furieusement sur leur clavier lorsqu'il nous manque de poser notre verve quelque part. Mais c'est aussi pour ceux qui aiment s'adonner à ce genre d'écriture. Bref, utilisez ce topic comme exutoire, comme moyen d'expression littéraire ou comme vous voulez, vous en comprenez l'esprit.
Important: vous pouvez caricaturer, exagérer ou souligner tout ce que vous voulez, on est pas là pour débattre mais bien pour s'amuser et se soulager (le premier qui ouvre sa braguette, je tire à vue! :tired:).
Essayez! Ca fait du bien ;) ! Et c'est pas obligé d'être aussi long. Une phrase cinglante ou un paragraphe tranchant sur tout ce qui ne vous va pas. Ou un roman sanguinolent, comme vous voulez! :) A vos claviers! Amusez-vous bien!