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Voir la version complète : Culture De la lecture pour canards



Vacnor
18/12/2009, 11h34
Bonjour, bonjour.
Sur le forum Vous lisez quoi de légal[...] quelques canards ont proposé des livres qui ont eu une certaine importance pour eux. Il s'avère qu'une bonne partie des lecteurs du forum ne lisent pas grand-chose en dehors de la SF ou du fantastique. Et ils ont bien raison (du moins de ne pas trop lire, ça abime les yeux) ! Mais pour ceux qui voudraient élargir leur culture comme substitut pénien, cette liste de livres peut toujours servir.
Toute l'affaire à commencer par ce message :

Oui, en effet, découvrir de nouvelles personnes c'est toujours quelque chose de positif. Mais sauf si on est vraiment monomaniaque d'un genre et qu'on se décide enfin à en sortir, on saura rapidement quel livre à lire avant quel autre. Et au pire, ne pas finir un livre ce n'est pas très grave. C'est même plutôt positif, on évite de perdre du temps.

Donc, pour ceux qui ne sauraient pas quoi lire en ce moment, et qui veulent changer de l'imaginaire (qui est quand même sacrément sur représenter ici...) mais qui veulent rester dans la fiction, lisez donc :
* Les chants de Maldoror de Lautréamont.
* Les contes de la folie ordinaire de Charles Bukowski
* La ferme des animaux de G. Orwell (ou 1984, c'est selon)

Ils sont tous trouvables facilement en poche et en occasion, pour 2 à 3 euros chaque, soit même pas le prix d'un jeu indé en occasion à la Fnac.
Et je ne vous en parlerai pas plus, achetez, lisez et si ça vous plait, je serais heureux de vous avoir fait découvrir quelques auteurs majeurs du XXeme (bon, OK, XIXeme pour le premier).
Si vous n'aimez pas, revendez les 1€ sur le net, vous n'aurez perdu qu'un ou deux euros et aurez quand même agrandit votre culture.

Si après ça vous n'essayez pas, je ne peux plus rien pour vous.

Bien sûr, ce message ne s'adresse qu'aux personnes n'aillant pas lu les auteurs sus nommés (à part Orwell, vu que tout le monde l'a parcouru) et ceux qui ne lisent rien ou rien d'autre que de l'imaginaire. Les autres, par contre, j'attends vos deux ou trois bouquins indispensables, histoire d'augmenter significativement ma culture.

S'en est suivi pas mal de lecteurs qui ont également proposé leurs livres, pour arriver à cette liste :

* Les chants de Maldoror de Lautréamont. (je rajoute juste que c'est trouvable sur le net, mais que c'est mieux à lire tranquillement sur papier, et que c'est... particulier. Attention, ça fait peur.)
* Les contes de la folie ordinaire de Charles Bukowski (je rajoute juste que c'est la vie névrosée d'un ricain dans le besoin. Extraordinaire)
* La ferme des animaux de G. Orwell (ou 1984, c'est selon) (je rajoute juste que c'est vraiment un auteur à avoir lu, et qui a déjà été beaucoup commenter par ici.)
* Crime et Chatiment, Dostoevsky. Pour ma part un sommet. C'est un de meilleurs romans (auteur...) que j'ai lu. Un crime, justifiable ? Puis on vit le reste du roman dans les meandres de la conscience du criminel... (je rajoute juste que c'est un peu difficile au départ, mais qu'ensuite c'est une des meilleures expériences littéraires qu'il soit)
* L'etranger, Camus. Qui es tu toi ? Comment je vais te juger ? Vais-je m'en tenir aux faits ? (je rajoute juste que c'est un peu plus académique, mais que c'est un auteur majeur du XXeme, plutôt facile à lire et toujours intéressant à comprendre)
* Des souris et des hommes. Steinbeck. Deux journaliers dans une Amerique en crise (post 1929). Un simple d'esprit. L'amitié, jusqu’où doit-elle aller ?
* J'irais cracher sur vos tombes de Boris Vian (je rajoute juste que c'est l'un des meilleurs Vian, et juste pour ça il faut le lire. En plus, c'est drôle.)
* Sur la route de Kerouac (je rajoute juste que c'est LE livre de la Beat Generation, et que si ça vous plait, courrez sur un auteur bien moins connu de l'époque, mais tout aussi intéressant, si ce n'est plus : Le livre de Caïen de Trocchi)
* Un tueur sur la route de J Ellroy (je rajoute juste que, même si je n'ai pas lu ce livre, Ellroy est un des rois du suspens. Peu de gens sont déçus.)
* Au Cœur Des Ténèbre de Joseph Conrad.
* Alice Au Pays Des Merveilles/ De L'autre Côté Du Miroir de Lewis Carroll.(je rajoute juste que c'est effectivement un très bon livre, plein de poésie folle.)
* Dracula de Bram Stoker.
* Flash ou le grand voyage de Charles Duchaussois.Celui la, je suppose que les "vieux" du forum doivent le connaitre, il a été best-seller dans les années 70 ou 80.Rapide topo : roman autobiographique, où l'on suit la montée dans la drogue d'un hippie, du Liban jusque Katmandou.Ça doit faire une dizaine d'années que je l'ai lu pour la première fois, et ça me prend toujours aux tripes de la même façon.
* L'affaire Toutankhamon de Christian Jacq.Le récit romancé de la découverte du fameux tombeau par Howard Carter.Celui-la, c'est surement à cause de mon très grand intérêt pour l'égyptologie.
* La vallée de la peur de Conan Doyle.Non non, pas le chien des Baskerville, que j'ai trouvé assez décevant , cette histoire-ci est bien plus prenante, pour moi la meilleure écrite sur Sherlock Holmes, et l'un des meilleurs romans de cet auteur (à peut-être mettre en balance avec Le monde perdu...).
* Les Mille et Une Nuits (d'où mon pseudo ) : Ma première "vraie" expérience de lecture qui m'a plongé dans un autre monde quand j'avais 7 ans, au point d'y passer tous mes mercredis après-midi quand je n'avais pas école. Je les ai lus et relu depuis (mon édition Bouquins part en miettes d'ailleurs ), dans plusieurs traductions différentes et ça me transporte toujours autant. (je rajoute juste que c'est effectivement un livre à lire et vite, surtout que vous pouvez zapper facilement tous les contes qui vous saoulent pour vous concentrer sur ceux où il y a du cul. En plus, c'est un livre fondateur, et l'avoir lu vous permettra de briller en société.)
* Les chroniques de l'oiseau à ressort de Haruki Murakami : le livre qui m'a fait découvrir cet auteur, qui s'est depuis placé en tête de mes écrivains favoris. Un roman labyrinthique et fascinant. Que je conseille à tous pour la énième fois, surtout ceux qui ont aimé Kafka sur le rivage.
*De Conan Doyle j'aurais plutôt cité la Compagnie Blanche, son oeuvre préférée, une fresque historique épique en pleine guerre de Cent Ans, ça daychire.
*À côté de ça, je mettrais mon préféré à moi, De Bons Présages de Neil Gaiman et Terry Pratchett. Drôle, inventif, sarcastique.
*Et du coup pour parachever le tout j'emprunte au n°1 son titre et au n°2 son genre, et voilà la Compagnie Noire, de Glenn Cook, pour les 3 premiers tomes.(je rajoute juste que c'est de l'imaginaire, donc si vous voulez changer un peu, ne vous engouffrez pas trop vite dans une série si longue :p)
*Ah, et heu, Un tout petit monde, de David Lodge. Vraiment. Une relecture de la quête du Graal à travers les tribulations d'un jeune universitaire vierge et féru de poésie qui cherche à retrouver la belle jeune femme qu'il a rencontrée un jour dans une conférence. Je mettrais celui-ci juste derrière De Bons Présages, tiens. Terriblement drôle. Délicieusement critique d'une époque que nos parents ont vécue, les années 70 où l'on ne connaissait pas la crise. Comment faut que je le relise lui. Au moins une quatrième fois.
*La horde du contrevent d'Alain Damasio. On en a parlé 2000 fois ici, démerdez-vous, c'est un indispensable.
*Total Khéops de Jean-Claude Izzo. Juste pour faire chier, parce qu'il y a trop peu de polars français cités ici. C'est l'un des meilleurs (bon, LE meilleur selon moi).
*Voyage au bout de la nuit ou à défaut Mort à crédit de Céline. Le premier est très connu et souvent lu, le deuxième un peu moins (moins accessible).(je rajoute juste que Mort à Crédit est surement le meilleurs Céline, mais les 150 premières pages sont ultra chiantes, virés les, de toute façon il raconte que des conneries. Céline n'est pas un auteur très simple, mais pas non plus très compliqué, il suffit de prendre le temps.)
*Confession d'un masque de Mishima
*Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur de Harper Lee
*L'homme dé de Luke Rhinehart (je rajoute juste, que c'est une aventure assez unique, le fait de lancer des dés pour laisser au hasard vos actions. Très nihiliste, vous vous surprendrez à essayer pendant quelques jours)
*Le K de Buzzati
*Le procès de Kafka je rajoute juste que c'est le meilleur Kafka, et que pour comprendre l'expression Kafkaïen c'est celui-là ou rien. Si vous avez aimé Brasil, le livre vous plaira sans aucun doute. Si vous n’avez pas le temps de le lire, prenez La métamorphose du même auteur.)
*Les Trois Mousquetaires, de Dumas, qui réussissent à chaque fois à me transporter à une époque qui pourtant ne me passionne pas plus que ça à la base (je rajoute juste que c'est le point de départ du roman historique, et qu'en plus c'est plutôt bien écrit)

Voilà ce que je propose : Que toutes les personnes intéresser par le sujet de ce message achète l'un des livres proposer ci-dessus, soit au hasard des dés, comme dans l'Homme dé (vous pouvez même faire un d36 sur http://dicelog.com/dicefr ), soit en achetant le moins cher (la métamorphose de Kafka), soit avec le titre, soit comme vous voulez, de toute façon on s'en fout un peu.
Après, vous essayez de le lire. Ça ne vous branche pas ? La lecture c'est définitivement de la merde ? C'est fantastique ? Jamais vous n'auriez pensé qu'un livre puisse changer votre vision de la vie à ce point ? Et bien, quel que soit votre avis sur le livre, dites-le-nous, soit en trois mots, soit en 3 pages, comme vous le sentez et comme vous le désirez. Le seul but est de partager un petit peu, vu qu'on est sur un forum. Dites-nous au moins quel bouquin vous avez choisit, histoire que la personne qui ai choisi le livre puisse craner un petit peu.

Une dernière chose, la plupart des livres sont disponibles neuf pour moins de 8€, et d'occasion pour 2 à 3 €, vous pourrez les revendre sans trop de problèmes, ce qui vous fera un coût total de 1 à 2€, franchement, même si c'est un livre de merde, ce n'est pas cher payer pour pouvoir craner en société.

Et voilà tous les livres, avec leur éditeur et leur prix : http://spreadsheets.google.com/ccc?key=0AsRaQBZwZ5WydEhRenJDR3lXQjZOZW9zV2NNLU9CN VE&hl=fr J'ai choisit de mettre du poche, mais si vous préférez les broché, ils existent tous également. Par contre, c'est plus 20€ que 8€. Pas mal des auteurs existent également en pléiade, pour les plus riches d'entre vous.

reveur81
18/12/2009, 11h55
La Horde c'est de la SF, un incontournable de la SF française même. D'une certaine manière, Dracula aussi, si on veut encore pousser Les Milles & une nuit également :).

Et avec le Procès, on nage en plein imaginaire également :rolleyes:.

Vacnor
18/12/2009, 12h02
Mwai, euh... je crois qu'on est pas d'accord sur le terme imaginaire, hein. Le procès c'est pas de l'imaginaire, Dracula, c'est plus tendancieux et les milles et unes nuits, faudra m'expliquer, parce que là je voit vraiment pas. À moins qu'imaginaire soit synonyme d'imagination.
Après, je m'en tape que ce soit de l'imaginaire ou pas, les canards ont donné ce qu'ils avaient envie de partager, là maintenant. Si vous voulez participer et que vous voulez vous changer les idées de l'imaginaire, libre à vous de ne pas prendre un bouquin édité par Folio SF.

Dr Greenthumb
18/12/2009, 12h14
Et puis après vous irez parler de vos livres ICI S'IL VOUS PLAIT (http://forum.canardpc.com/showthread.php?t=30957) ! :insiste:

reveur81
18/12/2009, 12h23
Mon post n'avait rien d'agressif, take it easy :).

Je ne comprends pas trop le truc : ça fait près de 6000 posts que les canards conseillent ceux qui cherchent un livre. Ils le font avec en fonction des goûts et des attentes de celui qui cherche conseil. Il doit y avoir des centaines de livres déjà conseillés ici qui méritent tous d'être lus. Je ne vois pas l'intérêt de faire une liste qui ne pourra être qu'incomplète et sans grand intérêt s'il n'y a pas un thème ou un optique.

De plus, ça fait un peu "grandissez un peu, lisez autre chose que de la SF". Un poil dénigrant. D'autant qu'en feuilletant le sujet-fleuve littérature, on se rend rapidement compte que si beaucoup sont amateurs de SF, le canard lecteur moyen a une culture très étendue, conseillant aussi bien GRR Martin que Giuseppe Tomasi, Alain Damasio que Gabriel García Márquez, Gaiman que Pamuk...

En toute cordialité bien sûr.

Vacnor
18/12/2009, 12h32
En effet, sur le topic vous lisez quoi, tout ça, il y a 6000 posts dont bien un millier de conseils littéraire. Là est le problème d'ailleurs. Ici, je (on) propose une quarentaine de livres qui sortent de l'ordinaire ou que l'on pressent comme ça, les canards non lecteurs ou peu lecteur ont juste à choisir dans cette liste et essayer de lire un bouquin, s'ils le désirent. Pas besoin de conseils, justement, juste un livre au hazard, pas de j'ai lu ça et ça, qu'est-ce que je vais aimer ?
Le but est de découvrir de nouvelles personnes et de nouveaux auteurs sans aucune attache à son parcours littéraire précédent.

Et si je suis peut-être un peu violent sur la SF (alors que j'aime ça) ou le fantastique (là j'aime moins), c'est juste que sur le topic sus nommé, les trois quarts ne décollent pas de leur carcan bien pratique. J'ose juste espéré que quelques uns voudront bien au moins lire (ou essayer de lire) un bouquin qui est au dessus.
Au moins La métamorphose de Kafka, il coûte 2€ et fait moins de 100 pages.

Des bisous.

Jolaventur
18/12/2009, 12h39
Ton post va couler de toute manière alors que celui de la lecture est régulièrement remis en première page.

Mais bon si ça te fait plaisir après tout...

M.Rick75
18/12/2009, 13h41
Mais c'est vraiment génial ce topic, vraiment indispensable!
Ok, j'y vais de ma liste:
Les Roucasseries Jean Roucas (dans l'édition de la Pléïade, c'est mieux): Vous pourrez enfin briller en société.
La Dianétique Ron Hubbard: Idem.
La médecine nucléaire : La radioactivité au service du diagnostic et de la thérapie Richard Zimmermann et Pascal Couchot: encore et toujours une histoire de luminescence.
Mes inventions : Autobiographie d'un génie de Nikola Tesla et Philippe Chanteloup: ...

Vac, j'imagine que ton entreprise part d'une bonne intention mais je trouve la manière de le présenter bien maladroite. Bref, je vois pas pourquoi (malgré tes explications) tu ne postes pas ta liste dans [Culture] Vous lisez quoi de légal là tout de suite maintenant (http://forum.canardpc.com/showthread.php?t=172). Tu as peur que ton message se perde au milieu d'une horde de livres traitant de l'imaginaire (quelle drôle de définition quand même...)?... ce sera le cas ici aussi de toute manière mais au moins ça donnera moins l'impression que tu es le phare, le grand timmonier de la lecture, pret à faire sortir de la caverne les pauvres forumeurs de canard pc.

lokideath
18/12/2009, 14h03
En effet, sur le topic vous lisez quoi, tout ça, il y a 6000 posts dont bien un millier de conseils littéraire. Là est le problème d'ailleurs. Ici, je (on) propose une quarentaine de livres qui sortent de l'ordinaire ou que l'on pressent comme ça, les canards non lecteurs ou peu lecteur ont juste à choisir dans cette liste et essayer de lire un bouquin, s'ils le désirent. Pas besoin de conseils, justement, juste un livre au hazard, pas de j'ai lu ça et ça, qu'est-ce que je vais aimer ?
Le but est de découvrir de nouvelles personnes et de nouveaux auteurs sans aucune attache à son parcours littéraire précédent.

Si ca te rassure, je trouve utilité à ton topic, justement parce que c'est clair, direct, et visible sur le 1er post. J'ai regardé vite fait et j'ai déjà vu 4-5 livres qui m'intéressent, merci ;)
C'est pas ca qui l'empêchera de couler par contre :ninja: :p

Ash_Crow
18/12/2009, 14h06
Vacnor, tu peux définir ce que tu entends par "imaginaire" en tant que thème littéraire ?

reveur81
18/12/2009, 14h26
De manière générale, c'est ce qu'on appelle de la SF. Sauf qu'on entend maintenant que la SF, c'est la science-fiction, et que la fantasy, c'est pas de la science-fiction, que le fantastique, c'est pas de la science-fiction, etc. Du coup, faut un vocabulaire pour parler de cette littérature, on entend souvent alors parler de littérature de l'imaginaire.

ElGato
18/12/2009, 14h51
Je crois que je commence à comprendre pourquoi les seuls boulots qui existent dans la littérature, c'est chef de rayon à la Fnac.

Goji
18/12/2009, 14h58
Vive la Francine ! :ninja:

Tonino Benacquista - La Maldonne des sleepings / La Commedia des ratés / Les Morsures de l'aube / Saga / Malavita
Daniel Pennac - Au bonheur des ogres / La fée carabine / La petite marchande de prose
Laurent Gaudé - La mort du roi Tsongor / Le soleil des Scorta / Eldorado / La porte des enfers
Frédéric Beigbeder - L'amour dure trois ans / 99 francs / Windows on the world / Nouvelles sous ecstasy
Vincent Ravalec - Un pur moment de Rock'n'Roll / Cantique de la racaille / Treize contes étranges / L'effacement progressif des consignes de sécurité
Jean Teulé - Le magasin des suicides / Je, François Villon / Mangez-le si vous voulez

Maalak
18/12/2009, 16h26
http://www.decitre.fr/gi/76/9782914390576FS.gif

L-F. Sébum
18/12/2009, 16h27
Je crois que je commence à comprendre pourquoi les seuls boulots qui existent dans la littérature, c'est chef de rayon à la Fnac.

Meeuh non... Dis pas ça. Mon meilleur pote a trouvé un taf chez France Loisirs, il vend des Marc Lévy toute la journée, c'est l'éclate ! :lol:


Daniel Pennac - Au bonheur des ogres / La fée carabine / La petite marchande de prose
Frédéric Beigbeder - L'amour dure trois ans / 99 francs / Windows on the world / Nouvelles sous ecstasy
Vincent Ravalec - Un pur moment de Rock'n'Roll / Cantique de la racaille / Treize contes étranges / L'effacement progressif des consignes de sécurité

:vomit:

C'est là le problème de ce topic, même si son intention est louable : créer un sujet avec en premier post "les 40 livres que vous devez avoir lu" est impossible.

Goji va te dire que Pennac, Beigbeder et Ravalec sont des incontournables, je vais te dire que ce sont des écrivaillons. Mais j'aurai peut-être tort : ça se trouve, l'histoire littéraire, dans un siècle, se souviendra d'eux (enfin de Ravalec et de Beigbeder, pour Pennac ça parait plus dur) comme de géniaux continuateurs de la beat generation.

Comme l'écrivait Cioran après avoir entendu dire du bien à la radio d'un insignifiant plumitif (je cite de mémoire) :"L'arbitraire est trop grand en littérature. C'est dans ce genre de moments qu'on comprend le plaisir qu'il y a à cultiver la géométrie."

Bref, le topic "que lisez-vous en ce moment ?", parce qu'il fonctionne sous forme d'un flux de témoignages/questions/suggestions, me paraît utile. Un topic figé, beaucoup moins.

Mais c'étaient mes deux eurocents, rien de plus.

EDIT:
Mais comme je ne suis qu'un homme, je craque et déclare sans modestie aucune qu'après avoir lu Musil, Borges, Kafka, Cioran, Baudelaire et avoir au moins parcouru Proust vous pourrez mourir avec le sentiment du devoir accompli.

halfy
20/12/2009, 12h29
Je viens de finir un pavé saignant: Au-delà du mal de Shane Stevens.
Édition Sonatines (767 pages, 23€ chez votre épicier).

Il s'agit de la traduction récente d'un roman noir écrit en 1979.
Cette histoire de date est très importante car à la lecture du roman j'ai cru à un jeune surdoué qui connaitrait par cœur son Thomas Harris illustré et qui aurait la photo d'Hannibal Lecter posée sur son bureau.
Dommage; Au delà du mal est antérieur à notre serial killer favori.

Antérieur mais d'une puissance inouïe. D'abord le style: l'écriture anglo-saxonne : phrasée précis, chirurgical, comme les coups de fouets que reçoit ce môme qui deviendra l’un des boucher les plus craint durant les 5 mois ou il va sévir comme tueur en série.
A coté de ce fil rouge qu’est la traque du tueur ; la description précise de tout un monde (politique, journalistique, policier) qui forcement interagit avec le drame.

On dit souvent d’un roman d’heroic fantasy qu’il est réussi si le monde qu’il construit est cohérent ; c’est aussi l’un des point fort de ce polar de décrire comment chacun se positionne par rapport aux événements.

L’auteur décrit avec une exactitude impressionnante le mental d’un tueur en série : Son immense égo, la maitrise de sa haine pour l’autre, le besoin d’exorciser ses cauchemars à travers des crimes horribles.

Je pourrais citer Truman Capote, Thomas Harris et James Ellroy mais ce serait injuste car il constitue à mon sens un classique, c'est-à-dire une référence…
De toute façon, c’est simple allez chez votre épicier lisez les 4 ou 5 premières pages et vous comprendrez pourquoi j’ai pondu le long laïus lourd comme de la crème au beurre pour vous conseillez la bête

Si vous craquez merci de vos premières impressions…

Ash_Crow
20/12/2009, 13h52
De manière générale, c'est ce qu'on appelle de la SF. Sauf qu'on entend maintenant que la SF, c'est la science-fiction, et que la fantasy, c'est pas de la science-fiction, que le fantastique, c'est pas de la science-fiction, etc. Du coup, faut un vocabulaire pour parler de cette littérature, on entend souvent alors parler de littérature de l'imaginaire.

Merci, je comprends maintenant pourquoi les génies et les oiseaux roc des Mille et une nuits ne sont pas imaginaires alors que les magiciens et les nazghuls du Seigneur des anneaux si. Enfin je crois :tired:

Saankan
20/12/2009, 14h34
Comme l'écrivait Cioran après avoir entendu dire du bien à la radio d'un insignifiant plumitif (je cite de mémoire) :"L'arbitraire est trop grand en littérature. C'est dans ce genre de moments qu'on comprend le plaisir qu'il y a à cultiver la géométrie."

EDIT:
Mais comme je ne suis qu'un homme, je craque et déclare sans modestie aucune qu'après avoir lu Cioran et avoir au moins parcouru Proust vous pourrez mourir avec le sentiment du devoir accompli.

Tu sais que je t'aime? :wub:


En revanche, sauf si vraiment vous voulez vous interesser à la montée de l'anti-sémitisme et du nationalisme en Roumanie dans les années 30, vous pouvez vous abstenir de lire Schimbarea la faţă a României.

TheToune
20/12/2009, 15h22
La Horde c'est de la SF, un incontournable de la SF française même. D'une certaine manière, Dracula aussi, si on veut encore pousser Les Milles & une nuit également :).

Et avec le Procès, on nage en plein imaginaire également :rolleyes:.

WTF ????? :O
Il y a de la SF dans la horde, dans dracula et dans les milles et une nuit ? ^_^


De manière générale, c'est ce qu'on appelle de la SF. Sauf qu'on entend maintenant que la SF, c'est la science-fiction, et que la fantasy, c'est pas de la science-fiction, que le fantastique, c'est pas de la science-fiction, etc. Du coup, faut un vocabulaire pour parler de cette littérature, on entend souvent alors parler de littérature de l'imaginaire.

Encore heureux ... Les gens qui parle de SF pour tout et n'importe quoi ca me hérisse les poils.
Et je trouve maladroit ta façon de laisser penser que le terme SF serait exact a l'origine et qu'on aurait inventé le reste aprés alors que c'est le contraire vu que la sf et probablement le mouvement le plus récent.

La SF c'est et ca a toujours été un truc spécifique. La Science fiction parle de ... science ( ouah ) et d'histoire autour de son evolution et de ses consequences et de ses possibilité. Ca comprend le voyage dans l'espace, dans le temps, tout ce qui tourne autour d'evolution technologique.

Le fantastique fait intervenir des phénoménes ou des creatures "paranormales". A l'origine le propre de ce style etait de toujours laissé plané le doute et le mystére sur le côté fantastique. Mais c'est plus vraiment le cas maintenant.

La fantasy fait intervenir un environement totalement ou partielement imaginaire, basé sur des régles différentes (en gros : la magie ) ... Il sagit souvent d'un monde totalement differend ou alors une partie de notre monde que personne ne connait (ou un autre monde connecté au notre).

Dracula et les milles et une nuit c'est du fantastique, la horde du contrevent c'est de la Fantasy.

Ha oui et pour répondre avant que le sujet n'arrive parce que les andouilles le cite toujours quand il veulent parler de SF : STARWARS c'est de la fantasy pas de la SF ... :o

Ash_Crow
20/12/2009, 16h36
Moi qui croyais que c'était du space opera...

Lotto
20/12/2009, 17h28
No Country for Old Men en VO s'il vous plaît. The Road aussi, bien entendu. Les deux de McCarthy.
Et puis The Second World War de Churchill, les six volumes si possible.
Histoire d'un Allemand de Haffner.
Le Rapport de Brodeck de Claudel.

Lotto
20/12/2009, 20h58
Et tous les classiques de toutes façons. Dosto, Hugo, Balzac, Maupassant, bla, bla, bla.

L-F. Sébum
20/12/2009, 23h07
Et tous les classiques de toutes façons. Dosto, Hugo, Balzac, Maupassant, bla, bla, bla.

Ouais, enfin il y a du surévalué dans les classiques aussi. Je ne parle pas de Dostoïevski mais de... tcht tcht pas de noms, je ne veux pas déclencher une flamewar :ninja:.

Maalak
20/12/2009, 23h34
Le grand avantage des classiques français, c'est qu'ils sont souvent libres de droit aujourd'hui, et donc à ce titre récupérables gratuitement sur la toile.
Bien sûr, on n'a pas le papier dans ce cas, mais ça peut du coup être l'occasion de tester avec eux les nouveaux e-readers.

Ash_Crow
20/12/2009, 23h55
Ouais, enfin il y a du surévalué dans les classiques aussi. Je ne parle pas de Dostoïevski mais de... tcht tcht pas de noms, je ne veux pas déclencher une flamewar :ninja:.
Balzac ou Hugo ? Je les trouve aussi pompeux et chiants l'un que l'autre :ninja:

Malaak : ils sont dans le domaine public. "Libre de droits", ça ne veut rien dire...

Maalak
21/12/2009, 00h07
Malaak : ils sont dans le domaine public. "Libre de droits", ça ne veut rien dire...

Ca se dit et pour moi cela veut dire la même chose, tu pinailles là :rolleyes:

Lotto
21/12/2009, 01h23
Balzac c'est chiant mais d'un point de vue historique c'est génial.

Ash_Crow
21/12/2009, 07h16
Un manuel d'histoire est plus instructif et moins chiant que du Balzac.

reveur81
21/12/2009, 08h57
Moi qui croyais que c'était du space opera...


Ah non, Star Wars, c'est de la Black Futur Fantasy à tendance Weird Space Opera, avec il est vrai, quelques éléments fantastico-fictionnels.

Ash_Crow
21/12/2009, 09h34
Ca se dit et pour moi cela veut dire la même chose, tu pinailles là :rolleyes:

"Libre de droits", ça se dit pour des photos qu'on peut réutiliser gratuitement si on respecte tout un tas de contraintes pénibles. Tout sauf libre quoi, et surtout pas dans le domaine public... Et, je le répète, en matière de littérature ça n'a aucun sens.

---------- Post ajouté à 09h34 ----------


Ah non, Star Wars, c'est de la Black Futur Fantasy à tendance Weird Space Opera, avec il est vrai, quelques éléments fantastico-fictionnels.

:XD:

halfy
21/12/2009, 09h44
Un manuel d'histoire est plus instructif et moins chiant que du Balzac.

"La peau de chagrin" ne peut en aucun cas se retrouver dans les livres d'histoire, ça rosque, comme vous dites les jeunes.

Ash_Crow
21/12/2009, 10h04
Pas lu.

Llyd
21/12/2009, 10h10
Pour ceux qui voudraient approfondir leur connaissance de la littérature anglaise, j'ai trouvé ça hier en kiosque :

http://boutique.lepoint.fr/produit/198/l-esprit-anglais

C'est vraiment pas mal, ca se focalise sur l'esprit anglais, notamment le pragmatisme et l'humour british, avec des rapides analyses de texte et des conseils de lecture. Y'a même Tolkien et Orwell dans le tas, au milieu d'auteurs plus classiques.

Goji
21/12/2009, 11h54
Pennac un écrivaillon ? Je veux bien que ses productions actuelles soient anecdotiques, moi-même j'ai quitté le navire après Messieurs les enfants, mais la Saga Malaussène, bordel, peu importent les goûts et les couleurs, on ne peut lui enlever sa place dans la littérature moderne française. Un artiste peut être has-been, devenir mauvais, mais on ne peut lui enlever sa production et son talent passé.
Agar, tu m'as fait mal, c'est un de mes principaux mentors :sad:

Ceci dit, je suis d'accord avec ta critique principale, regrouper 40 (ou 50, ou même 200) livres indispensables à tous, c'est mission impossible. Je n'ai fait que poster les auteurs français contemporains qui, pour moi, méritent d'être lus afin d'avoir un échantillon relativement qualitatif, en contre-pied de ce siècle voué à la production et la consommation.

halfy
21/12/2009, 12h48
mais la Saga Malaussène, bordel,
+1

On se souhaite des bordels comme la saga Malaussène tous les soirs sur notre table de chevet.
Par contre j'ai été attristé lorsque Gallimard à transférer l'oeuvre de la série noire à Gallimard la blanche...
Pennac édité en série noire, bordel (bis) ça avait de la gueule...

Maalak
21/12/2009, 15h27
Pas lu.

Tu devrais, ne serait-ce que par culture vu que c'est de ce livre que nous vient l'expression "se réduire comme peau de chagrin" :)
Même si on peut trouver ça un peu chiant aussi, c'est sûr. J'avais eu à le lire en Première et j'avoue m'y être attaché davantage par obligation que par plaisir. Mais bon, je lisais le Seigneur des Anneaux à côté donc c'était de suite une autre catégorie.

Pour ce qui est du domaine public, tu as sans doute raison, mais il faut bien reconnaître qu'avec les abus de langage des uns et des autres, on a vite fait (sans doute à tort en effet) de les utiliser en synonymes :p

L-F. Sébum
21/12/2009, 18h43
Pennac un écrivaillon ? Je veux bien que ses productions actuelles soient anecdotiques, moi-même j'ai quitté le navire après Messieurs les enfants, mais la Saga Malaussène, bordel, peu importent les goûts et les couleurs, on ne peut lui enlever sa place dans la littérature moderne française. Un artiste peut être has-been, devenir mauvais, mais on ne peut lui enlever sa production et son talent passé.
Agar, tu m'as fait mal, c'est un de mes principaux mentors :sad:

Je sais, j'ai été de mauvaise foi. Je suis toujours de mauvaise foi. Mais j'en veux à Pennac d'être devenu ce qu'il est devenu : avoir tant de talent et finir par produire de telles merdes, non, y'a pas, c'est du gâchis. Raison pour laquelle j'en veux aussi à Eric-Emmanuel Schmitt (La secte des égoïstes ==> Oscar et la dame rose) et à Marilyn Manson :ninja:...


Ceci dit, je suis d'accord avec ta critique principale, regrouper 40 (ou 50, ou même 200) livres indispensables à tous, c'est mission impossible. Je n'ai fait que poster les auteurs français contemporains qui, pour moi, méritent d'être lus afin d'avoir un échantillon relativement qualitatif, en contre-pied de ce siècle voué à la production et la consommation.

"Echantillons qualitatifs" de la production littéraire française contemporaine, Beigbeder et Ravalec ? Quid de Kundera ou de Chloé Delaume ? Moins médiatiques mais infiniment plus talentueux IMHO.

S'il fallait recommander deux auteurs à quelqu'un qui ne lit jamais "pour qu'il se fasse une idée", mon choix ne se porterait sûrement pas sur ces deux là. Houellebecq, à la limite, d'accord. Mais Beigbeder et Ravalec ? Sérieusement...

halfy
21/12/2009, 20h25
Tu devrais, ne serait-ce que par culture vu que c'est de ce livre que nous vient l'expression "se réduire comme peau de chagrin" :)
Même si on peut trouver ça un peu chiant aussi, c'est sûr. J'avais eu à le lire en Première et j'avoue m'y être attaché davantage par obligation que par plaisir. Mais bon, je lisais le Seigneur des Anneaux à côté donc c'était de suite une autre catégorie.


Pas du tout d'accord, ne jamais lire, écouter, voir, sentir, rire, pleurer pour sa culture...Mais pour developper nos sens, notre sensibilité, notre anima.

La culture est juste la possibilité de témoigner, de tenter de partager avec l'autre. SEcondaire.

Ceci dit, il faut lire La peau de chagrin juste parceque c'est un texte écrit de façon magistrale (exemple de la description de l'echoppe ou le héro va dégoter la fameuse peau) et que cela ouvre à quelques méditations philosophiques.
Lire la peau de chagrin en classe.Pfff; quand les profs de français comprendront qu'ils assassinent des générations entières de futur amateurs de litterature..

Maalak
21/12/2009, 20h49
On m'avait aussi refilé Le Rouge et le Noir alors que je n'avais que du fantasy ou de la science-fiction en tête. Forcément, je reconnais que ça ne m'a jamais trop donné envie de me mettre à la vieille littérature française :)
Même si je veux bien lui reconnaître sa bonne qualité. C'est juste que ce n'était pas adapté à mes goûts ni la façon de le faire comme tu le dis.
Et en effet, se voir refiler systématiquement des auteurs français du XIXe en lecture plutôt que d'autres anglo-saxons mais probablement plus adaptés au goûts des jeunes, tient bien davantage du chauvinisme culturel que de la pédagogie.

Nyny
22/12/2009, 01h01
Je veux bien que Pennac ait fait de sacrés merdes, mais il y a aussi du splendides ( dans les déjà cités.), et du moyen capable de déclencher une petite étincelle, je pense au si contreversé Chagrin d'école... J'aurai tendance à le ranger pas loin d'Ormesson, qui sont passés du roman, à une production plus dénaturée et surabondante, voire franchement commerciale... (C'est surtout valable dans le second cas, et c'est vrai que Schmitt pourrait y passer par la même occasion.)

Quant à conseiller Houellebecq, même à la limite, c'est vouloir produire un attentat littéraire, au même titre que Beigbeder. Si on prend un contemporain assez large, il y a quand même plus passionnant...Affaire de subjectivité.

Je rajouterai deux petites choses, d'une part que même si l'intention est louable, avec toutes les différences de feeling littéraire que l'on peut avoir, la liste atteindrait rapidement des centaines de livre et celui à qui est destiné cette liste, sera rapidement perdu. Deuxio, le terme "d'imaginaire" est tout de même étrange, on le voit de plus en plus à l'heure actuelle, alors que son emploi est majoritairement anachronique et déplacée (Si on se place dans l'imaginaire littéraire, celui de Durand n'est pas celui de Lacan, ni Castoriadis ou plus connu celui de Sartre, pour illustrer 4 interprétations différentes dans 3 champs différents.). Un mot valise ( J'aurai tendance à dire un mot-fnac, on voit des classifications étonnantes là bas.) qui n'est jamais définit clairement, qui ne renvoit donc à rien.

Edit : Juste un exemple, la métamorphose de Kafka, c'est chouette, c'est un grand classique connu et étudié, mais le terrier, c'est tellement plus agressif pour l'intellect, tellement plus perturbant, dérangeant...

reveur81
22/12/2009, 09h45
On m'avait aussi refilé Le Rouge et le Noir alors que je n'avais que du fantasy ou de la science-fiction en tête. Forcément, je reconnais que ça ne m'a jamais trop donné envie de me mettre à la vieille littérature française :)
Même si je veux bien lui reconnaître sa bonne qualité. C'est juste que ce n'était pas adapté à mes goûts ni la façon de le faire comme tu le dis.
Et en effet, se voir refiler systématiquement des auteurs français du XIXe en lecture plutôt que d'autres anglo-saxons mais probablement plus adaptés au goûts des jeunes, tient bien davantage du chauvinisme culturel que de la pédagogie.

:o J'ai lu le Rouge et le Noir vers 16-17 ans et j'ai adoré ! Quand les hormones te chatouillent, c'est pile la bonne tranche d'age.

Goji
22/12/2009, 09h58
Je pourrais faire tout un post afin de mettre en valeur l"humanité et le positivisme de Ravalec par rapport à la facilité et le profond dégout que me procure la lecture d'un Houellebecq, et expliquer en quoi Beigbeder mérite sa place même s'il a tendance (tendance actuelle, on va dire) à écrire comme on s'écoute parler, mais ce n'est ni le lieu, ni l'endroit, et je respecte l'avis de chacun. Y'en aura d'autres pour critiquer Teulé ou Benacquista, je n'en doute pas, alors laissons le lecteur lire et juger, aimer ou détester, mais dans tous les cas allier détente et culture parce que quoiqu'on lise, l'action même de lire est un acte révolutionnaire, alors lisons, n'importe quoi, mais ne perdons pas l'amour des mots, et essayons de supporter les vivants.
Ah tiens, puisqu'on en est là, comment laisser critiquer Pennac après avoir lu Comme un roman, que je considère comme un livre à faire rembourser par la Sécurité Sociale ?

Paoh
29/12/2009, 00h56
L'Élégance du hérisson de Muriel Barbery.

Ca m'a bien change de ma fiction habituelle.

L-F. Sébum
29/12/2009, 07h12
Quand les profs de français comprendront qu'ils assassinent des générations entières de futur amateurs de litterature..

Malheureux ! Tu aurais lu les monstruosités qui sortent des ateliers déments de la rue de Grenelle, tu saurais qu'aimer lire, c'est aimer les déictiques et le schéma narratif. :ninja:


On m'avait aussi refilé Le Rouge et le Noir alors que je n'avais que du fantasy ou de la science-fiction en tête. Forcément, je reconnais que ça ne m'a jamais trop donné envie de me mettre à la vieille littérature française
Même si je veux bien lui reconnaître sa bonne qualité. C'est juste que ce n'était pas adapté à mes goûts ni la façon de le faire comme tu le dis.
Et en effet, se voir refiler systématiquement des auteurs français du XIXe en lecture plutôt que d'autres anglo-saxons mais probablement plus adaptés au goûts des jeunes, tient bien davantage du chauvinisme culturel que de la pédagogie.

J'aurais tendance à penser (plus ou moins) le contraire, peut-être parce que je n'ai jamais vraiment accroché à la littérature américaine, tout du moins à cette littérature américaine qui se "voit" plus qu'elle se "lit". En clair, je n'aime pas Hemingway mais je vénère Philippe Roth et Paul Auster (parce qu'ils sont sans doute plus, au fond, des écrivains européens).

Quant aux écrivains français, encore une fois, brûlons les profs (enfin pas moi, mais je ne suis pas un prof de français normal, plutôt une sorte de créature abâtardie qui joue à Doom en écoutant Finkielkraut) : donner Le Père Goriot à des ados nourris à la fantasy, c'est risquer de les dégoûter pour de bon de la "grande" littérature. Mais combien de profs ont ne serait-ce qu'évoqué à leurs classes l'existence de génies comme Villiers de l'Isle-Adam ? Les Contes Cruels et L'Eve Future sont non seulement admirablement écrits, mais se laissent boire comme du petit lait par des lecteurs habitués à Lovecraft (:lol:) et à Stephen King (:|).

Et pourquoi pas Les Rois Maudits de Druon après Tolkien ? J'aime pas trop Druon (ni Tolkien), mais ça peut faire une bonne "transition".


Quant à conseiller Houellebecq, même à la limite, c'est vouloir produire un attentat littéraire, au même titre que Beigbeder. Si on prend un contemporain assez large, il y a quand même plus passionnant...Affaire de subjectivité.

J'ai bien dit "Houellebecq à la limite", avant de renvoyer les gens à Kundera et à Deleaume. Ce n'est sûrement pas un écrivain indispensable (encore que Extension et les Particules sont de très bons bouquins. Plateforme et La Possibilité sont des merdes, on est d'accord. Quant à ses poésies, il faut les lire for the lulz :rolleyes:), mais je persiste et signe : tant au niveau de la qualité d'écriture que de l'ambition du propos, il est plusieurs années-lumière devant Ravalec et, surtout, Beigbeder.


Le terme "d'imaginaire" est tout de même étrange, on le voit de plus en plus à l'heure actuelle, alors que son emploi est majoritairement anachronique et déplacé [...] Un mot valise ( J'aurai tendance à dire un mot-fnac, on voit des classifications étonnantes là bas.) qui n'est jamais définit clairement, qui ne renvoit donc à rien.Oui, je n'ai jamais trop compris non plus ce que les marketeux/éditeurs entendaient par "littérature de l'imaginaire".


Edit : Juste un exemple, la métamorphose de Kafka, c'est chouette, c'est un grand classique connu et étudié, mais le terrier, c'est tellement plus agressif pour l'intellect, tellement plus perturbant, dérangeant...La Métamorphose n'est certes pas son meilleur (Le Procès FTW!). Mais oui, Le Terrier (ou La Colonie Pénitentiaire)... Rhhâââ lovely. Dans le genre "perturbant", on peut aussi évoquer La Faim de Knut Hamsun (on ne peut qu'aimer un gars qui s'appelle Knut), Mars de Fritz Zorn (de son vrai nom Fritz Angst... Décidément, il y a des patronymes qui sont des prédestinations) ou mon Dosto préféré (peut-être parce que court, je dois l'avouer, il m'arrive d'être feignant), Les carnets du sous-sol.


:o J'ai lu le Rouge et le Noir vers 16-17 ans et j'ai adoré ! Quand les hormones te chatouillent, c'est pile la bonne tranche d'age.

Ouais, c'est un peu comme Rimbaud, ça marche bien chez les jeunes garçons admirateurs de Besancenot et chez les jeunes filles amoureuses de DiCaprio. Le pic d'hormones passé, ils déchantent assez vite (PROTIP ;) : pour accélérer le processus, dites-leur qu'il est devenu trafiquant d'armes une fois sa période scribouillarde révolue).


Je pourrais faire tout un post afin de mettre en valeur l"humanité et le positivisme de Ravalec par rapport à la facilité et le profond dégout que me procure la lecture d'un Houellebecq, et expliquer en quoi Beigbeder mérite sa place même s'il a tendance (tendance actuelle, on va dire) à écrire comme on s'écoute parler, mais ce n'est ni le lieu, ni l'endroit, et je respecte l'avis de chacun.

[...]

Ah tiens, puisqu'on en est là, comment laisser critiquer Pennac après avoir lu Comme un roman, que je considère comme un livre à faire rembourser par la Sécurité Sociale ?

Hmmm... Même si l'arbitraire est grand en littérature, comme l'a dit le gars Emile plus haut dans le topic et si l'égout et les douleurs, il y a quand même quelques petits points sur lesquels j'ai envie de pinailler.

Déjà, "positivisme" ? A propos d'Auguste Comte, d'accord, à propos de Lorie, pourquoi pas (http://www.youtube.com/watch?v=M2srhYY1ABY), mais chez Ravalec ? Je ne te fais pas remarquer ça juste pour te reprocher le néologisme (j'aime bien les néologismes), mais parce que ça trahit une certaine idée de la littérature qui n'est pas la mienne, idée que l'on retrouve aussi à la fin de ton post "un livre qui devrait être remboursé par la sécurité sociale".

Je suis conscient que faire dans le glauque/morbide/macabre est une facilité, peut-être aussi grande, peut-être plus que de faire dans la guimauve. De ce point de vue je te l'accorde, je ne vois pas trop de différence entre le cynisme bas-de-gamme des derniers Houellebecq et la mièvrerie vomitive d'Oscar et la Dame Rose. Et si je suis bien d'accord pour dire qu'on ne fait pas nécessairement de la bonne littérature avec de mauvais sentiments, je pense toute de même que la présence de bons sentiments ne suffit pas à faire de la bonne littérature.

Les auteurs qui m'ont marqué, ceux dont je me souvient encore et me souviendrai toujours (Musil, Céline, Thomas Bernhard, Kafka, Dostoïevski, Camus et Sartre -au moins pour L'Etranger et La Nausée, le reste est parfois inégal) ne sont pas des benzodiazépines susceptibles d'être prescrites dans une hypothétique émission pseudo-culturelle "lire contre la dépression". Et dans mes génies, même ceux qui ne sont pas si noirs (Borges, Auster) ne sont pas non plus vraiment des gais lurons, plutôt des décortiqueurs de la réalité susceptibles à tout moment de conduire le lecteur sur de petits chemins plutôt déstabilisants.

J'aurais tendance, intuitivement, à me méfier d'une littérature se voulant trop antalgique : de la lecture "pour se changer les idées" au divertissement pascalien, il n'y a qu'un pas. Il y a une part fondamentale de négativité dans l'acte de lire (raison pour laquelle cette pratique continue à faire si peur à beaucoup de gens), il serait risqué pour la littérature de tenter de s'en défaire. Et oui, j'en veux un peu à Pennac et à ses épigones : ça serait un peu long à développer ici, mais ses "droits du lecteurs", bien qu'ils soient, dans le fond, incontestables, me semblent tirer la littérature vers quelque chose de sympa, de fun, de positif qu'elle n'est pas.

Ca me rappelle ce qu'une femme (très dépressive) a dit à Cioran : "grâce à vous, je n'ai pas commis le suicide". La Rochefoucauld peut guérir un misanthrope, pas Marc Lévy.

Quant à Beigbeder, comme tu l'écris, il parle "comme on s'écoute parler". Ce n'est pas l'oralité d'un Céline mais celle d'un chroniqueur de talk-show.

Saankan
29/12/2009, 13h30
Les auteurs qui m'ont marqué, ceux dont je me souvient encore et me souviendrai toujours (Musil, Céline, Thomas Bernhard, Kafka, Dostoïevski, Camus et Sartre -au moins pour L'Etranger et La Nausée, le reste est parfois inégal) ne sont pas des benzodiazépines susceptibles d'être prescrites dans une hypothétique émission pseudo-culturelle "lire contre la dépression". Et dans mes génies, même ceux qui ne sont pas si noirs (Borges, Auster) ne sont pas non plus vraiment des gais lurons, plutôt des décortiqueurs de la réalité susceptibles à tout moment de conduire le lecteur sur de petits chemins plutôt déstabilisants.

J'aurais tendance, intuitivement, à me méfier d'une littérature se voulant trop antalgique : de la lecture "pour se changer les idées" au divertissement pascalien, il n'y a qu'un pas. Il y a une part fondamentale de négativité dans l'acte de lire (raison pour laquelle cette pratique continue à faire si peur à beaucoup de gens), il serait risqué pour la littérature de tenter de s'en défaire. Et oui, j'en veux un peu à Pennac et à ses épigones : ça serait un peu long à développer ici, mais ses "droits du lecteurs", bien qu'ils soient, dans le fond, incontestables, me semblent tirer la littérature vers quelque chose de sympa, de fun, de positif qu'elle n'est pas.

Ca me rappelle ce qu'une femme (très dépressive) a dit à Cioran : "grâce à vous, je n'ai pas commis le suicide". La Rochefoucauld peut guérir un misanthrope, pas Marc Lévy.

Quant à Beigbeder, comme tu l'écris, il parle "comme on s'écoute parler". Ce n'est pas l'oralité d'un Céline mais celle d'un chroniqueur de talk-show.


La prochaine fois que tu cites les noms de Cioran, Céline, Lovecraft, Camus et Dostoïevski dans un même post, je te fais l'amour. Tu es prévenu.

Pour le reste, je ne suis pas sûr d'adhérer au principe de négativité inhérent à la lecture, mais je ne suis pas sûr d'avoir parfaitement saisi le sens de ton propos.

En ce qui me concerne, je ne vois rien de négatif dans ce qui fait travailler la mémoire, l'intellect, la reflexion, dans ce qui déstabilise, distrait, fait sortir nos pensées de leus sentiers battus et chamboule nos certitudes. Je ne vois rien de négatif dans le fait de rester seul, à lire. Lire, c'est s'ouvrir, se structurer, se construire, mais aussi s'amuser, se détendre, imaginer.

Lire est nécessaire.

Je lis énormément. J'ai lu tout un pan de "littérature classique", et je lis maintenant de "l'imaginaire". Je n'y trouve pas du tout la même chose, mais je continue à m'enrichir de mes lectures.

Super_Newbie
29/12/2009, 15h07
Pour ma part, mes œuvres préférées sont, dans l'ordre:
Voyage au bout de la nuit de L.F Céline
Les Bienveillantes de J.Littell
Le Pendule de Foucault de U.Eco

Saankan
29/12/2009, 17h21
Les Bienveillantes de J.Littell


Ah tiens, un cataphile! ;)

Ouate ?!
17/01/2010, 21h07
L'Élégance du hérisson de Muriel Barbery.

Beuh... :nawak:... :vomit:.