Grand_Maître_B
08/12/2008, 09h40
Bon, vous l'avez compris, le droit c'est de la magie, ça vous donne des super-pouvoirs. Pas besoin de vous faire irradier par le RCS, il suffit de maîtriser les normes et vous avez la possibilité de modifier la réalité sociale à votre guise (enfin, dès fois c'est galère quand même, mais bon, l'idée est là). C'est vachement balèze, vous en conviendrez.
Mais l'homme de loi, aussi puissant soit-il, se heurte parfois à des adversaires dont les pouvoirs sont tout aussi formidables, les Matriciens, c'est-à-dire toute personne qui maîtrise suffisamment l'outil informatique pour transformer la réalité numérique à son avantage. Et notre société reposant sur des 2 grands piliers, le droit et le numérique, le match est souvent très serré et c'est à celui qui transformera sa part de réalité le plus vite et le mieux.
Alors, oubliez les Mortal Kombat vs DC et autres niaiseries, ici, on va causer combat vraiment spectaculaire.
Ainsi, prenez par exemple le combat qui oppose rien moins que le Danemark en son entier contre un tout petit site de rien du tout, PirateBay.
Bon, imaginez l'inégalité de la chose: le pouvoir judiciaire d'un Etat (la Haute Cour Danoise) décide de contraindre tous les FAI du pays à interdire l'accès aux internautes du site PirateBay. La réalité sociale est donc modifiée: les FAI deviennent juridiquement responsables de l'accès à un contenu illicite (ce qui n'est pas le cas de notre réalité française) et donc ils doivent s'y plier. Vu que tous les internautes danois passent par un FAI danois, apparemment, le match est gagné, PirateBay est vaincu.
Et bien non, et c'est là que le pouvoir des matriciens entre en scène: comme vous le savez, un site internet est abrité dans le disque dur d'un ordinateur quelque part dans le monde. Cet ordinateur a une adresse ip qui lui permet d'être contacté par d'autres ordinateurs. Mais, comme une adresse ip, c'est pas top glamour à retenir, la plupart des sites ont un nom de domaine qui se rattache, évidemment, à l'adresse ip. Les FAI, de leur côté, ont un serveur DNS (DNS= Domain Name System) qui permet de retrouver l'adresse ip qui se cache derrière un nom de domaine, c'est quand même bien fichu l'internet, pas vrai ?
Donc, si tous les FAI d'un pays se donnent la main pour bloquer les requêtes qui tentent de résoudre un nom de domaine à la demande de leurs abonnés, ces derniers se trouvent privés de la possibilité de consulter le site. PirateBay, dont l'adresse ip (en réalité, ce sont plusieurs adresses ip car le trafic est important, mais le principe est le même) est connue est bannie du Danemark.
Sauf que, voilà, les matriciens peuvent aussi se téléporter, se rendre invisible ou se polymorpher, bref, échapper à la censure des FAI. Et de fait, PirateBay utilise OpenDns qui est un service gratuit de redirection DNS, ou bien passe par des sites miroirs. Moralité: la fréquentation danoise du site PirateBay a augmenté de plus de 10%.
Conclusion: pour l'instant, entre les magiciens du droit et les matriciens, ce sont ces derniers qui emportent la manche. En outre, cette situation laisse planer une grande difficulté juridique. Si les FAI sont jugés comme responsables de l'accès des internautes à un site proposant un contenu illicite, autant dire que très clairement, leur obligation n'est pas respectée, puisque la fréquentation, bien loin d'avoir chuté, a progressé. Les ayants droit pourront-ils solliciter des dommages et intérêts à l'encontre des FAI, et, par un tour de passe-passe juridique, faire disparaître de substantielles sommes des poches des FAI pour les faire apparaître dans les leurs ? Ces derniers, qui sont aussi des matriciens, vont-ils se battre contre les matriciens de PirateBay avec une vigueur renouvelée (et un peu plus d'intelligence dans leur action, non parce que bon, bloquer les DNS...ils pourraient commencer par bloquer les adresses ip, ça serait déjà mieux) ? Ou bien les hommes de loi vont-ils s'avouer vaincus et dégager les FAI de cette impossible responsabilité ? La guerre est en tous les cas déclarée, alors, que le meilleur gagne !
Voir la news (1 image, 0 vidéo ) (http://www.canardpc.com/news-31458-magie_du_droit_vs_pouvoirs_de_la_matrice__who_dare s_wins_ii_.html)
Mais l'homme de loi, aussi puissant soit-il, se heurte parfois à des adversaires dont les pouvoirs sont tout aussi formidables, les Matriciens, c'est-à-dire toute personne qui maîtrise suffisamment l'outil informatique pour transformer la réalité numérique à son avantage. Et notre société reposant sur des 2 grands piliers, le droit et le numérique, le match est souvent très serré et c'est à celui qui transformera sa part de réalité le plus vite et le mieux.
Alors, oubliez les Mortal Kombat vs DC et autres niaiseries, ici, on va causer combat vraiment spectaculaire.
Ainsi, prenez par exemple le combat qui oppose rien moins que le Danemark en son entier contre un tout petit site de rien du tout, PirateBay.
Bon, imaginez l'inégalité de la chose: le pouvoir judiciaire d'un Etat (la Haute Cour Danoise) décide de contraindre tous les FAI du pays à interdire l'accès aux internautes du site PirateBay. La réalité sociale est donc modifiée: les FAI deviennent juridiquement responsables de l'accès à un contenu illicite (ce qui n'est pas le cas de notre réalité française) et donc ils doivent s'y plier. Vu que tous les internautes danois passent par un FAI danois, apparemment, le match est gagné, PirateBay est vaincu.
Et bien non, et c'est là que le pouvoir des matriciens entre en scène: comme vous le savez, un site internet est abrité dans le disque dur d'un ordinateur quelque part dans le monde. Cet ordinateur a une adresse ip qui lui permet d'être contacté par d'autres ordinateurs. Mais, comme une adresse ip, c'est pas top glamour à retenir, la plupart des sites ont un nom de domaine qui se rattache, évidemment, à l'adresse ip. Les FAI, de leur côté, ont un serveur DNS (DNS= Domain Name System) qui permet de retrouver l'adresse ip qui se cache derrière un nom de domaine, c'est quand même bien fichu l'internet, pas vrai ?
Donc, si tous les FAI d'un pays se donnent la main pour bloquer les requêtes qui tentent de résoudre un nom de domaine à la demande de leurs abonnés, ces derniers se trouvent privés de la possibilité de consulter le site. PirateBay, dont l'adresse ip (en réalité, ce sont plusieurs adresses ip car le trafic est important, mais le principe est le même) est connue est bannie du Danemark.
Sauf que, voilà, les matriciens peuvent aussi se téléporter, se rendre invisible ou se polymorpher, bref, échapper à la censure des FAI. Et de fait, PirateBay utilise OpenDns qui est un service gratuit de redirection DNS, ou bien passe par des sites miroirs. Moralité: la fréquentation danoise du site PirateBay a augmenté de plus de 10%.
Conclusion: pour l'instant, entre les magiciens du droit et les matriciens, ce sont ces derniers qui emportent la manche. En outre, cette situation laisse planer une grande difficulté juridique. Si les FAI sont jugés comme responsables de l'accès des internautes à un site proposant un contenu illicite, autant dire que très clairement, leur obligation n'est pas respectée, puisque la fréquentation, bien loin d'avoir chuté, a progressé. Les ayants droit pourront-ils solliciter des dommages et intérêts à l'encontre des FAI, et, par un tour de passe-passe juridique, faire disparaître de substantielles sommes des poches des FAI pour les faire apparaître dans les leurs ? Ces derniers, qui sont aussi des matriciens, vont-ils se battre contre les matriciens de PirateBay avec une vigueur renouvelée (et un peu plus d'intelligence dans leur action, non parce que bon, bloquer les DNS...ils pourraient commencer par bloquer les adresses ip, ça serait déjà mieux) ? Ou bien les hommes de loi vont-ils s'avouer vaincus et dégager les FAI de cette impossible responsabilité ? La guerre est en tous les cas déclarée, alors, que le meilleur gagne !
Voir la news (1 image, 0 vidéo ) (http://www.canardpc.com/news-31458-magie_du_droit_vs_pouvoirs_de_la_matrice__who_dare s_wins_ii_.html)