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Voir la version complète : Culture Papier Culture 2.0



Dr Greenthumb
22/11/2008, 23h17
Hello ! L'idée me trotte dans la tête depuis quelque temps, et je prends enfin le temps de la mettre en application.
Le but est simple, proposer un topic dans lequel chacun des canards qui le souhaite pourra poster un mini article à lui, à la façon du Papier Culture de notre bien aimé magajine. Alors venez parler musique, cinéma, livre, sortie, recette, magasin, mec sympa, évènement, site web, bd, expo, trucs inutiles, etc. On va éviter les jeux vidéo toutefois, y a une section pour ça. Et on tente de pas faire trop long aussi, histoire d'aller à l'essentiel sans décourager le lecteur par un pavé de 10 paragraphes :)

Si ça marche bien, je tiendrais une liste par genre histoire qu'on puisse se retrouver quand ce sujet fera plus de 200 pages.



Livres :

-La Geste des Princes Démons (http://forum.canardpc.com/showthread.php?p=2777703#post1592540) (Jack Vance) - Dr Greenthumb


Flims :

-Appaloosa (http://forum.canardpc.com/showthread.php?p=2777703#post1655059) - ElGato
-La Route (http://forum.canardpc.com/showthread.php?p=2914022#post2914022) - Dr Greenthumb
-STALKER (http://forum.canardpc.com/showthread.php?p=2777703#post1621997) - Znokiss


Musique :

-Electro Swing (http://forum.canardpc.com/showthread.php?p=2777703#post2770845) - Dr Greenthumb
-Fat Freddy's Drop (http://forum.canardpc.com/showthread.php?p=2777703#post1654731) - Therapy2Crew
-Gabin (http://forum.canardpc.com/showthread.php?p=2777703#post2777672) - Dr Greenthumb
-Gotan Project (http://forum.canardpc.com/showthread.php?p=2777703#post1590100) - Dr Greenthumb
-Les Doigts de l'Homme (http://forum.canardpc.com/showthread.php?p=2777703#post1592185) - ElGato
-Magma (http://forum.canardpc.com/showthread.php?p=2777703#post1614196) - Baryton
-SOAP&SKIN (http://forum.canardpc.com/showthread.php?p=2961192#post2961192) - TLT New!

Bars :

-Le Café d'en bas de la rue du bout de la ville d'en face et L'Alambic, Saint-Malo (http://forum.canardpc.com/showthread.php?p=2961094#post2961094) - TLT New!

Réactions, avis et commentaires bienvenus ! Et on évite le trop gros flood, sinon c'est relou.

Je commence !



Gotan Project - Live


http://www.gotanproject.com/media/images/digisleeve_300cmjn_h_20081119142544_801_200.jpg (javascript:winopen('showimage.php?file=media/images/digisleeve_300cmjn_h_20081119142544_801_400.jpg',' imagezoom','width=440,height=440,status=no,locatio n=no,scrollbars=no,resizable=no');)





Un album live c’est comme un appart’, c’est bien que quand ça change du studio. Il est donc préférable de voir grand. Généralement j’ai tendance à rester assez prudent quand je vois sortir un cd On Stage d’un de mes groupes de musique préférés. Tout d’abord parce que j’ai eu ma dose de déceptions (qualité sonore minable, versions copiées/collées des pistes album, etc.) et qu’ensuite je considère qu’un concert… bah c’est un concert quoi. Tu as le son ok, mais il te manque tout ce qu’il y a autour : la vision des artistes sur scène, les jeux d’éclairage, l’ambiance de la salle, la buvette, la transpiration… Seuls quelques artistes ont su me faire apprécier un cd de leurs prestations scéniques parce qu’ils proposaient un autre angle d’approche, une autre vision de leurs productions studio. Et ces rares là trônent tout en haut de mes éparses piles de cd. Sauf que cette fois, j’ai encore failli à ma tâche auto-imposée qui était de ne plus acheter sur un coup de tête, surtout vu le prix des galettes, et encore plus en ces temps de crise mondiale et intergalactique (même Palpatine est sur le coup, c’est dire le bazar). Oui, je suis tombé sur ce double album live de Gotan Project et je n’ai pas hésité une seconde (en fait si, mais je voulais placer cette expression), je l’ai pris et je suis vite passé à la caisse. De toute façon Gotan est pour moi un groupe à part, un collectif qui a réussi à introduire et à faire apprécier le tango dans nos contrées européennes en lui donnant un côté plus « pêchu » , plus jeune, sans toutefois délaisser ni renier ses mentors (ce qu'exprime assez bien la piste Chunga’s revenge). Et cette renaissance ressort d’autant mieux sur ces 2 live ; ce que les morceaux perdent en remix, ils le gagnent en longueur et en vie, supplément d’âme obtenu au son d’un bandonéon omniprésent tantôt enjoué (Notas), tantôt mélancolique (Vuelvo Al Sur). Le tout nous donne deux enregistrements de grande qualité, avec un arrangement sonore époustouflant, des pistes qui prennent aux tripes de par leur rythme (El Norte) ou leur chant (Sola), bref un achat compulsif que je ne regrette en rien. A signaler : la sortie d’un coffret (http://www.gotanobject.com/BOXFR.html) qui regroupe le double cd, un 45 tours, un livre de tof’ de 152 pages, ainsi qu’un dvd regroupant les vidéos projetées pendant les concerts. Et en parlant de concert, les parisiens feraient bien de ne pas manquer leur passage à l’Olympia le 15 décembre. Et à ceux qui hésitent ou qui voudraient tout simplement découvrir, ce Live ainsi que les précédents albums sont dispo en écoute légale sur le net, vous connaissez l'adresse, enfin j'espère. Tiens, il est 10 heures.


Un cd qu'il est bien à environ 18€, ou un coffret qu'il est mieux mais qu'il est plus cher à environ 50€



edit : y a moyen de "justifier" les textes ? yé né trouve pas comment faire.

scie_sauteuse
23/11/2008, 15h04
Great idea ! je suis un peu en mal de culture pour le moment mais j'aurais surement quelques articles à poster quand j'aurais un peu plus le temps !

Pelomar
23/11/2008, 15h06
Ouaip, la meme.

Dr Greenthumb
23/11/2008, 16h10
Han ! vous m'avez sauvé du bide ! Merci.

DakuTenshi
23/11/2008, 16h13
Greenteub, ça sera plus un bide quand y'aura eu un autre article!

Pelomar
23/11/2008, 16h17
Greenteub, ça sera plus un bide quand y'aura eu un autre article!

Exact, crois pas que tu vas t'en sortir aussi facilement B)

b0b0
23/11/2008, 16h18
Il veut se faire recruter par casque :sifflote:

Dr Greenthumb
23/11/2008, 16h19
Cassez-vous les verts et les flooders.

Arthur Rabot
23/11/2008, 18h35
Un problème avec les pavés de 10 paragraphes ?

ElGato
23/11/2008, 23h28
Bon j'ai édité pour que ça ressemble moins à la chronique de Télérama.









Les Doigts de l'Homme - Les doigts dans la prise

http://images.google.com/url?q=http://image.radio-france.fr/franceinter/_media/diff/400034556.jpg&usg=AFQjCNHsSq6iswatuWYYIxE_sOODGQyIhA



Pour lutter contre les vils piratins, toutes les techniques sont bonnes: CD fourré au rootkit pour certains, prix de l'album libre pour d'autres, et résultats d'une recherche torrent invariablement douteux pour les Doigts de l'Homme.

Pourtant banalement rhône-alpino-bretons, ils se sont fait remarquer en 2005 en dépoussiérant le swing manouche tout au long d'un excellent album éponyme, en alternant des reprises de l'indéboulonnable Django Reinhardt, des compositions virtuoses de leur cru et des chansons loufoques.
En conséquence de quoi, ils furent aussitôt catalogués « manouches » par les vendeurs de la Fnac, au beau milieu des innombrables opportunistes qui ne retenaient du swing manouche que l'onanisme guitaristique ou qui – j'en pleure encore des oreilles – y rajoutaient du flonflon d'accordéon, comme un immonde paquet de gélatine bloblotante sur une belle tarte à la fraise.

Pour ce quatrième album ils décident donc d'inaugurer le « heavy manouche », en réalisant l'accouplement contre-nature de Django et de Steve Vai. Le résultat, je l'ai encore plein les oreilles: des paroles avec de vrais bouts de cynisme dedans, des trouvailles sonores dans tous les sens et une tripotée d'instruments et de rythmes exotiques, le tout lié par une virtuosité proprement hallucinante qui tombe rarement dans l'étalage vulgaire de puissance.

Cerise sur la contrebasse, leurs concerts dissipent une énergie impressionnante en ces temps de crise économique plus porté sur le chuintement d'un chanteur aphone qu'à la débauche de décibels. Actuellement en tournée dans toute la France et la Navarre, foncez les voir: au moment où le manouche revient sur le devant de la scène sous des formes pas toujours ragoûtantes, il s'agit du seul groupe français ayant réussi à renouveler radicalement le genre sans y rajouter un foutu accordéon. Carrément.
Et rien que pour ça, ils méritent votre attention.




Les doigts dans la prise, un CD qu'il est bien en plus d'être joli, pour le prix d'un CD.

Dr Greenthumb
24/11/2008, 01h49
Merci ElGato :)



La Geste des Princes Démons


http://www.scifi-universe.com/upload/medias/romans/geste_princes_demons5_PKT1.jpg





Non messieurs-dames ! Derrière ce titre angoissant ne se cache pas une nouvelle extension pour World Of Warcraft ni le nouveau dessin animé Disney, mais simplement un Cycle SF en 5 volumes d’un auteur que j’apprécie particulièrement : Jack Vance.

Bienvenue dans l’Oecumène, un espace galactique qui englobe l’ensemble des mondes connus et civilisés, dans lequel l’écrivain américain met en scène la vendetta de Kirth Gersen, un membre du CCPI (Compagnie de Coordination de Police Intermondiale, un organisme privé de type police militaire qui a pour but de maintenir l’ordre dans tout l’Oecumène), contre les 5 plus grands criminels de la galaxie plus communément désignés sous le pseudonyme très flatteur de Princes-Démons. Alors enfant, Kirth assiste impuissant à la réduction massive en esclavage de la population de Mount Pleasant, son petit monde natal, et au massacre de sa famille, le tout orchestré par nos cinq dangereux larrons. Il est l’un des rares survivants avec son grand-père auprès duquel il apprendra à cultiver sa haine et à vouer vingt années de sa vie à l’apprentissage du combat (à mains nues, à l’arme blanche), des poisons et de la ruse dans le but unique de traquer et d’éliminer les responsables de ce carnage. Cinq volumes, cinq Princes-Démon, vous aurez compris que chaque tome est consacré à un des criminels.

Chez Jack Vance, c’est le fond plus que la forme qui séduit. Tout en gardant un style d’écriture très simple, Vance fait étalage de son imagination débordante. Il crée ses mondes, et attribue à chacun une culture, des mœurs crédibles, une population (voire une mosaïque ethnique), ce qui donne à ses planètes un côté fantastique mais surtout crédible et cohérent. Et que dire de ses personnages ? Là où le héros est très peu détaillé (à peine son apparence physique, rien sur sa psychologie profonde, c’est à nous d’en tenter une ébauche), les Princes-Démons se sont vus attribuer une personnalité forte. D’Attel Magalate le Prince mégalomane, à Viole Falushe le propriétaire d’un monde paradisiaque à la face cachée cauchemardesque, en passant par Lens Larque le barbare narcissique (je ne spoile pas son projet machiavélique, mais… hmmm ! juste énorme), Kirth Gersen aura fort à faire pour venir à bout de ses ennemis mortels. Il aura recours à toutes les ruses possibles, tous les rôles, tous les métiers… et il ira même traquer ses cibles jusque dans l’Au-Delà, cette région de l’espace qui abrite la frange la plus noire de l’humanité et où le CCPI même ne s’aventure que très rarement.

La Geste des Princes-Démons, 5 tomes de Jack Vance aux éditions je-sais-pas-trop vu que ça date quand même des années 60 à 80. Pas cher mon ami, pas cher.




Un problème avec les pavés de 10 paragraphes ?
Ah tiens, je ne pensais même pas à toi quand j'ai tapé ça :p
Mais sinon non, c'est très bien les pavés. Mais pas là.

Baryton
02/12/2008, 11h52
Studio Zünd


http://www.seventhrecords.com/MAGMA/STUDIO_ZUND/pics/coffret.jpg

Né en 1969 suite au décès de John Coltrane, le groupe Magma, mené par Christian Vander est encore de nos jours un ovni musical. Pour les 40 ans de ce groupe mythique, une intégrale regroupant tous les albums enregistrés en studio jusqu’à aujourd’hui par la formation vient d'être éditée. Les neufs albums de ce coffret, de Kobaïa à K.A. en passant par Mëkanïk Dëstruktïw Kömmandöh, leur disque le plus célèbre, nous offrent un voyage sonore assez déroutant. Magma puise son inspiration musicale de courants très divers, notamment la musique dite « classique » du début XXe (Debussy, Stravinsky) et le jazz (Coltrane). Cette musique jazz – psychédélique, presque inclassable, se veut être celle des forces de l’univers (Zeuhl, tout un programme !). Les chansons sont écrites dans une langue inventée par le groupe, le Kobaïen, d’influence slave. Bon, je ne m’étends pas trop sur le sujet, les livrets fournis avec les disques, retravaillés pour l'occasion et agrémentés de nombreux documents d'époque, retracent beaucoup mieux que moi l’épopée du groupe. En bonus, deux disques Archïw I & II, nous permettent de (re)découvrir des enregistrements inconnus du grand public (dont une version merveilleuse de Kobaïa avec le son qui gratte comme sur les vieux vinyls !). En somme, un coffret fort sympathique, à s’offrir ou à offrir pour Noël. De plus, son rapport qualité/prix est imbattable.
Le groupe passera d’ailleurs en concert au Casino de Paris alentours du 12 au 14 février, et je vous recommande chaudement d’y aller !

Studio Zünd, un coffret de 9 albums et un inédit, édité par Le Chant du Monde, environ 100 euros.

Bebealien
02/12/2008, 12h09
T'as plusieurs blog de coincoin genre le père Rabot ou le mien qui font déjà ce genre d'articles...
Ca fait pas doublon avec le topic cinoche par exemple ?

Arseur
02/12/2008, 12h17
Oui, faudra donc éviter le cinéma dans ces pages.
Il reste des tas de trucs à faire, côté musique, festivals, lieux sympas, ...

ElGato
02/12/2008, 12h28
Je vois plus ça comme le coin destiné aux trouvailles un peu obscures qu'on aimerait soutenir, genre des trucs un peu jeunes, originaux...

Bon ok, c'est pas vraiment ça pour le moment maaaais ça peut venir.

Saumon
02/12/2008, 22h16
Studio Zünd


http://www.seventhrecords.com/MAGMA/STUDIO_ZUND/pics/coffret.jpg

Né en 1969 suite au décès de John Coltrane, le groupe Magma, mené par Christian Vander est encore de nos jours un ovni musical. Pour les 40 ans de ce groupe mythique, une intégrale regroupant tous les albums enregistrés en studio jusqu’à aujourd’hui par la formation vient d'être éditée. Les neufs albums de ce coffret, de Kobaïa à K.A. en passant par Mëkanïk Dëstruktïw Kömmandöh, leur disque le plus célèbre, nous offrent un voyage sonore assez déroutant. Magma puise son inspiration musicale de courants très divers, notamment la musique dite « classique » du début XXe (Debussy, Stravinsky) et le jazz (Coltrane). Cette musique jazz – psychédélique, presque inclassable, se veut être celle des forces de l’univers (Zeuhl, tout un programme !). Les chansons sont écrites dans une langue inventée par le groupe, le Kobaïen, d’influence slave. Bon, je ne m’étends pas trop sur le sujet, les livrets fournis avec les disques, retravaillés pour l'occasion et agrémentés de nombreux documents d'époque, retracent beaucoup mieux que moi l’épopée du groupe. En bonus, deux disques Archïw I & II, nous permettent de (re)découvrir des enregistrements inconnus du grand public (dont une version merveilleuse de Kobaïa avec le son qui gratte comme sur les vieux vinyls !). En somme, un coffret fort sympathique, à s’offrir ou à offrir pour Noël. De plus, son rapport qualité/prix est imbattable.
Le groupe passera d’ailleurs en concert au Casino de Paris alentours du 12 au 14 février, et je vous recommande chaudement d’y aller !

Studio Zünd, un coffret de 9 albums et un inédit, édité par Le Chant du Monde, environ 100 euros.

need :wub::wub:

Dr Greenthumb
03/12/2008, 18h03
T'as plusieurs blog de coincoin genre le père Rabot ou le mien qui font déjà ce genre d'articles...
Ca fait pas doublon avec le topic cinoche par exemple ?
Hmm, ta remarque est légitime. Moi je vois plutôt ça comme une sorte de topic où chacun pourra parler des choses qu'ils aiment en particulier (ou pas, d'ailleurs) et dont ils pensent que ça vaut le coup de les faire découvrir à la communauté coin-coin. Pour le topic cinoche par exemple, moi j'y vais jamais :p Mais si un canard a envie de parler de ce film russe des années 70 qu'il vient de découvrir et de surkiffer, et bien il aura l'occasion de nous faire partager sa découverte.
Perso les blogs de tous les coins-coins je ne les connais pas tous, et même si c'était le cas, je ne suis pas sur que l'un d'entre-eux traite du coffret dont vient de parler Baryton (j'espère en tout cas), et que je vais m'empresser d'aller découvrir.
;)

znokiss
04/12/2008, 19h11
Mais si un canard a envie de parler de ce film russe des années 70 qu'il vient de découvrir et de surkiffer, et bien il aura l'occasion de nous faire partager sa découverte.
Je te prends au mot, et hop hop, je viens vous parler de


STALKER, D’Andreï Tarkovski. (1979)


Tous les canards connaissent le jeu éponyme appocalyptique (S.T.A.L.K.E.R.) mais bien peu ont vu le film à l'origine de ce chef d'oeuvre vidéoludique.
On commence par un avertissement pare-kevin : Comme tous les films de Tarkovski, le Kubrick russe, Stalker est long (2h43), lent voire très lent, ça parle en russe et en plus, c'est en noir et blanc (c'est pas vrai, mais presque). Ça c'est dit.


Temps indéfinis, quelque part en ex-URSS : la Zone. Un cataclysme ? Une explosion nucléaire ? On n'en sait rien, mais il s'y est passé quelque chose. Des militaires entourent la Zone pour empêcher quiconque d'y entrer. Pourtant, certains mercenaires ou autres fous s'y risquent quand même, savent s'y déplacer en évitant ses pièges et connaissent quelques un de ses secrêts : les Stalker.


http://stalker.hautetfort.com/images/medium_stalker1.2.jpg http://stalker.hautetfort.com/images/medium_stalker.3.jpg


Un écrivain et un professeur louent les services d'un de ces Stalker pour les guider dans la Zone, à la recherche de l'hypothétique "chambre" qui réaliserait tous les souhaits.
On suit cette petite troupe hétéroclite dans la zone. Ça discute, ça philosophe, ça se déplace à coup de lancer de boulons et ça part dans de longs délires oniriques... si on arrive à se prendre dedans, c'est juste magnifique. On craint en même temps qu'eux ces pièges invisibles de la Zone, si bien suggerés. Certains détails sont juste énormes, comme l'hymne à la joie de Schiller qu'on entend vaguement dans le bruit du chariot sur les rails.. Le choix des couleurs et l'étalonnage est aussi très spécial. Le plus souvent, c'est assez délavé, "sale" comme la zone. Parfois, ça passe en limite noir et blanc, parfois en sépia.. Pour un peu, on croirait que la radioactivité a abimé la pelloche.


http://tof.canardpc.com/preview2/bebf624c-80c6-4f5b-8bd0-f95225c11924.jpg (http://tof.canardpc.com/show/bebf624c-80c6-4f5b-8bd0-f95225c11924.html)

On retrouve pas mal d'éléments qui ont été repris dans le jeu (le lancer de boulons, la chambre des souhaits, les Stalkers et les militaires, la "présence" de la Zone...). Mais ce n'est pas un FPS. Comme le dit le Stalker : "les flingues sont totalement inutiles, ici. " Le film n'explique pas grand chose, et reste une réflexion sur le pouvoir absolu. Mais l'ultime scène finale, dans les dernières minutes, reste un twist magnifique et poétique, meilleur que n'importe quelle fin d'épisode de Lost et consort.


http://www.miradas.net/2005/n41/estudio/fotos/stalker01.jpg

(mince, pas de balise spoiler pour les images...)

Perso, je l'ai vu au cinoche (ouaip, un hommage Tarkovsky à Genève) sans savoir ce que c'était, et le jeu n'était pas sorti. J'ai baillé un peu, mais j'ai quand même pris une petite claque. J'y ai souvent pensé par la suite, et me suis rendu compte qu'il ma "duré" bien plus longtemps que beaucoup de flims que je regarde et oublie ensuite..



http://static.flickr.com/44/126379554_5846250f7d.jpg


Stalker, flim trouvable en cherchant un peu, à regarder préparé et en bonnes conditions, pour une rêverie qui peut nous hanter encore longtemps.

Therapy2crew
17/12/2008, 14h55
Le cadre du Papier culture 2.0 me pariat être l'occasion de partager avec vous ce qui restera ma révélation de cette année:
Fat Freddy's Drop
http://www.smh.com.auffximage20071102FFD_071101122143316_ wideweb__300x375.jpg

Donc Fat Freddy's Drop (http://www.fatfreddysdrop.com/)est un groupe de musique originaire
de Wellington en Nouvelle-Zélande composé de huit membres.
Je l'ai découvert sur leur site myspace (http://www.myspace.com/fatfreddysdropnz)
et sur la web radio de Deezer et j'ai accroché immédiatement.
Avec FFD, on évolue dans un mélange de roots,
dub, reggae, jazz, soul, rien de moins les amis.
La 1ère écoute accroche immédiatement pour peu
que vous aimiez les bons beats avec des lignes de
trompettes suaves dessus et le chanteur Joe Dukie
(son vrai nom c'est Dallas Tamaira, ils ont tous des noms
de scène marrants) y rajoute des supers ligne de voix !
Le plus impressionnant avec FFD, c'est qu'il
fait partie des groupes inclassables, glissant dans un
morceau du trip-hop à un rythme plus jazzy pour finir
en riddim reggae. La plupart des morceaux font
d'ailleurs une bonne dizaine de minutes chacune,
c'est vraiment novateur, incomparable. Sur chaque piste,
c'est trombonne, saxo, trompette, claviers, table de mix,
bref le son est cooooool ...
A écouter d'urgence : tout l'album Based on a true story (titres disponibles sur youtube).

Le clip de Wandering eyes, pas la meilleur mais très sympa, plutôt représentative de leur style :

eCJg63SziL4

Enjoy !

ElGato
17/12/2008, 16h14
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/c/cc/Appaloosaposter08.jpg


"Putain, c'était rapide !"
Prononcée par Viggo Mortensen, cette phrase résume entièrement ce que n'est pas le film: deux heures de mitraillage intensif entre de bellâtres héros totalement creux et de vils méchants à l'avenant, terminée par l'inévitable scène d'amour mièvre avec la première squaw top model venue, le tout rappelant méchamment les dimanches de pluie devant M6.
Non, Appaloosa n'est rien de tout ça.
Il s'agit d'un film dans lequel on tire très peu, dans lequel on boit beaucoup de café en prenant des poses, dans lequel des antagonistes d'une classe folle n'ont même pas besoin d'ouvrir la bouche pour avoir l'air de brutasses, bref, un film avec des poils sur le torse.
Oui voilà, un western.
Un vrai.
Viggo Mortensen et Ed Harris y incarnent deux justiciers itinérants, qui s'approprient une mainmise totale sur les villages qu'ils protègent au nom de la sécurité. Tiens donc...Le film nous raconte leur arrivée à Appaloosa pour y enquêter sur le meurtre d'un Sherif, commis par le très charismatique Jeremy Irons.

Les choses qui fâchent: quelques personnages un peu caricaturaux, qui auraient mérités un film deux fois plus long pour être mieux développés, et une musique parfaitement quelconque malgré un très bon travail sur le son. Pas grand-chose de grave, mais qui feront peut-être oublier Appalloosa un peu plus vite qu'il ne le devrait.
Car oui, il s'agit d'un magistral western, qui dépoussière le genre: rythme lent qui permet toutes sortes de plans léchés, personnages intelligemment dépeints et très bien incarnés (mention spéciale à cette grognasse de Renée Zellweger), et puis merde, Viggo Mortensen quand même.

Une leçon de classe internationale, pour le prix d'un billet de cinéma.

Dr Greenthumb
17/12/2008, 17h45
Des similitudes avec la série Deadwood qui passait sur Canal+ ?

Dr Greenthumb
15/12/2009, 19h27
Les fours c'est ma passion.
Pas les trucs où on fait chauffer des trucs, c'est sympa mais c'est pas mon hobby.
Non, moi j'aime les bides et j'aime l'obstination. D'où remontée des abîmes du Tout ou Rien.

Et cette fois ça va marcher t'entends ?















Electro Swing

http://tof.canardpc.com/view/5d7a6f26-8a70-4742-86c7-19c747c98f4b.jpg

"-Mr. Armstrong, what's the swing ?
-Madam, if you have to ask, you'll never ever know !"
Comme j'aimerais être capable d'avoir de la répartie comme ça, quelle classe ce Armstrong quand même. Bon vous connaissez tous l'électro, pas besoin de détailler (en fait si mais plus loin). Et du coup, comme je ne m'appelle pas Armstrong, que je ne sais pas jouer de la trompette, et que je n'ai pas de répartie : le swing. Pour faire vite, simple et sûrement approximatif, le swing est plus une manière de jouer le jazz qu'un style à part entière. Disons que c'est un jazz des années 1920 à 1950 qui te fait groover ton fuckin' ass on the fuckin' dancefloor. Tu connais Caravan Palace petit lecteur ? Bah voilà. Tu connais pas ? Paragraphe suivant alors.

Le style s'était un peu perdu depuis, mais il revient un peu à la mode, marié à l'électro pour intéresser les jeunes. En fait d'électro, cette compile eut mieux fait de s'appeler "Downtempo Swing" ou "Trip Hop Swing" puisque se côtoient entre autres Mr Scruff, Chinese Man, Free The Robots, De-Phazz ou encore M. Au final on obtient un joli hybride mélangeant Jazz, Hip Hop, Turntablism et oui, d'accord, un peu d'électro, le tout aboutissant à un cd extrêmement pêchu, agréable à l'écoute et quand même à potentiel de groovage foutrement élevé.

Une compile qui te fera bouger et dont je viens à l'instant de découvrir l'existence du volume 2 sorti le 16 novembre dernier en cherchant le prix du 1°. Elle est géniale cette rubrique, je me fais auto-découvrir des trucs.

Therapy2crew
15/12/2009, 19h41
Ha tiens le papier culture 2.0 de Greenthumb ! J'y pensais en pédalant sur le retour du boulot, incroyable non ? Ça doit être une sorte de liaison psychique ...

Cepandant, on devrait repenser ce topic car pour les films, on a le topic des films, pour les bouquins, on a le topic des bouquins. Ce topic reste pertinent pour la musique car sur le topic "Vous écoutez quoi de légal", ça poste trop vite pour pouvoir un peu présenter l'artiste qui nous tient à coeur.
Alors certes, on peut dire que le topic "vous mattez quoi comme film" est un nid à troll et critiques foireuses mais quand je viens de matter un film, je me dirige automatiquement vers ce forum, et non celui du papier culture.
Dans ce cas, on peut dire qu'on cite ici que les livres, films, artistes Uber-cultes à nos yeux.

Dr Greenthumb
15/12/2009, 19h46
Dans ce cas, on peut dire qu'on cite ici que les livres, films, artistes Uber-cultes à nos yeux.
C'est l'idée ouais. :)
Ou juste un truc qui vient de sortir et qu'on aime bien ou quelque chose qui vient de ressurgir dans notre esprit et dont on a envie de faire partager la (re)découverte aux canards.
Et d'ailleurs on n'est pas obligé de se limiter au triptyque bouquin-cd-ciné :


Alors venez parler musique, cinéma, livre, sortie, recette, magasin, mec sympa, évènement, etc.

Dr Greenthumb
17/12/2009, 22h32
Gabin - Mr Freedom

http://tof.canardpc.com/view/5b53ee31-930e-406c-98b6-556fecd9377e.jpg

Imaginez : une sort de mauvais croisement entre amphithéâtre et salle de cours, des élèves qui discutent "-Putain t'as révisé toi ? j'le sens trop pas là. -Ouais pareil , j'ai revu que les 2 premiers chapitres, j'espère avoir du cul", et des profs arborant un sourire carnassier alors qu'ils commencent à distribuer les copies. Il est 9h02 et vous êtes en direct avec moi dans ma salle d'examen. En presque direct en fait. Je m'apprête à rendre la première feuille blanche de l'histoire de mon humble existence (un coef 6 en plus, c'est dire si je vois les choses en grand) et le temps minimum obligatoire est d'une heure. Alors au lieu de regarder voler les mouches et discuter nos examinateurs pendant 60 longues minutes, je remplis de mots ma feuille de brouillon à défaut de contenter ma copie.

Logiquement, l'issue fatale dans laquelle je m'engouffre de mon presque plein gré ainsi que la perspective de vacances de février entièrement dédiées à une douloureuse mais néanmoins salvatrice session de ratrappages devraient me laisser le cœur amer et me nourrir de pensées délétères. En effet, il m'arrive de faire des rimes parfois. Eh bien c'était sans compter sur ce magnifique topic et les excellentes découvertes qu'il procure, longue vie à son instigateur, et tant pis si j'en fais trop.

Je vous traitait dernièrement de la compile Electro Swing, chronique dont un heureux hasard vint à m'apprendre l'existence d'un second volume sorti très récemment. Faisant bravement la sourde oreille aux suppliques de ma carte de crédit et de mon compte en banque associé, et ignorant superbement le mini-trou inéluctablement formé dans mon budget "Cadeaux de Nowël" aussi nommé "Investissements certains et bénéfices improbables", je m'en suis allé acheter ce deuxième opus. Ouais carrément, acheter. Et ce même si le cours actuel du CD (au tarif Nouveautés, en plus) permet aisément de se sustenter pendant 3-4 jours (à condition de ne pas être trop regardant sur la qualité de la sustentation sus-nommée).

Là où ça devient piégeux, c'est que je ne vais pas parler une seconde de cet achat (en fait si : il est excellent, achetez-le et bouffez de la merde, haha !), mais d'un groupe découvert au fil de son écoute. Deuxième piste de l'album, suivant le "Say Yes, Say No" de Wax Tailor, ce ne devait être qu'un morceau parmi une vingtaine et dont le potentiel était simplement censé se situer entre "Putain mais il est bien ce son" et "Raaah, trop forte cette chanson". Oui mais non, piège et viles illusions. Cette piste sobrement intitulée 'Doo Uap, Doo Uap, Doo Uap (http://www.deezer.com/listen-3467369)' se place au-dessus. Je n'ai pas encore appris tout le contenu du livre "Émerveillement : les meilleures expressions et onomatopées" donc je manque un peu de superlatifs. Je me contenterais alors d'un sobre mais efficace : "Woah sa race ! mais ça daychire §" afin de bien illustrer mon propos. Si je savais danser je pense que je réinventerais des pas. Mais je ne sais pas danser. Alors je me contente de suivre l'écoute d'un claquement de doigts enjoué pour soutenir le rythme. L'excitation est alors à son paroxysme, les pistes se succèdent les une aux autres, et je tente une activation de mes cordes vocales parmi celles qui sonnent le moins faux pour accompagner basse, batterie, cuivres, grattes sèche ou électrique, claviers, ces voix délicieusement Jazzy et cette ambiance exquisément Soul. Je ne sais pas chanter non plus, mais je suis seul et de toute manière le son couvre ma voix (là j'effectue une sorte de projection qui fait que je ne suis plus dans ma salle d'examen mais quelque part chez moi à écouter l'album, mais de toute façon c'est le bordel dans le continuum espace-temps de cet article, faudra que je revoie mes techniques).

Ooops. J'ai écris beaucoup et je crois que j'ai enfreint ma propre règle : pas trop long le papier culture pour pas submerger le lecteur de fragments de ma vie dont il n'aura certainement cure. C'est malin, personne va lire maintenant. Ah qu'importe, le seul fait de rejouer les pistes de Gabin dans ma tête (hop ! retour à la fac, le bordel je vous dis...) suffit à me faire oublier le vide désespérant de ma copie. Cette musique Jazz/Soul 70s qui sait alterner et mélanger le style vieux James Bond avec le monde barré et groovy d'Austin Powers me fout une patate d'enfer et risque de constituer un sérieux argument pour me scotcher à mon bureau, enceintes sur les oreilles, et cours sous les yeux, histoire de pas foirer toutes mes épreuves de la rentrée.

Mr Freedom, un cd de Gabin qui fout la patate, écoutable sur Deezer entre autres. G-S-S-G + H20 ---> 2 G-SH + 1/2 O2. Whoou ! Feuille pas totalement blanche !

b0b0
17/12/2009, 22h33
C'est beau un homme qui se bat seul pour la survie de son topic :emo:

Dr Greenthumb
17/12/2009, 22h36
Survie*.

b0b0
17/12/2009, 22h37
C'est exactement ce que j'ai dis.

:ninja:

Dr Greenthumb
17/12/2009, 22h38
J'ai jamais soutenu le contraire.
Sale petit tricheur.

b0b0
17/12/2009, 22h41
Sinon je vais écouter tout ça.

Et je conseil aussi Electro Swing parcequ'il est bien.

skyblazer
21/12/2009, 10h00
Il y a un autre topic plus vieux, le salon de lecture (http://forum.canardpc.com/showthread.php?t=26632) qui faisait un peu le même genre avec les livres.

Dr Greenthumb
21/12/2009, 13h30
Objectif : dépasser les 4 pages.
Même si c'est déjà compromis au bout d'une.

Et c'est pas cool de me faire faire des fausses joies, moi qui m'attendait à un joli PQ en voyant le topic remonté.

Dr Greenthumb
06/02/2010, 19h29
Dernière tentative.

Aujourd'hui nous allons je vais traiter de :




La Route (de John Hillcoat, avec Viggo Mortensen, Charlize Theron, Kodi Smit-McPhee)

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La mode c'est fantastique. Quand elle ne nous impose pas la vue de styles vestimentaires, musicaux et comportementaux (généralement liés entre eux) complètement douteux, c'est à nos écrans qu'elle s'attaque. Jeux-vidéo ou cinéma, parfois même littérature, on en aura bouffé du zombie, et c'est encore loin d'être fini. Heureusement, pour éviter l'intoxication alimentaire, un régime différent commence à émerger un peu partout : le post-apo. J'ignore si c'est la nouvelle tendance bobo-anarcho-hippiesque de la lutte contre le réchauffement climatique également appelée courant "il faut sauver la planète et les vieux" qui débride l'imagination de nos artistes, mais les productions ludico-cinématographiques traitant de la Planète Bleue dévastée et des civilisations déchues à cause de la folie de l'Hoooooooomme comencent à pulluler tels des anorexiques au rayon vomitifs de la pharmacie de garde un soir de la Saint-Sylvestre. Elles tombent bien toutes ces métaphores culinaires, car la faim est l'un des thèmes centraux de La Route (The Road, en VO).

2000-et-quelques A.D, la Terre est toute cassée. Comme par hasard ! Évidemment, à chaque fois que quelqu'un fait une connerie qui aboutit à la quasi extinction de la race humaine, personne ne sait réellement ce qu'il s'est passé. Certains on vu une lueur blanche dans le ciel, et après coup, toute la planète était recouverte de cendres. Aucune explication n'est donnée sur l'origine de la catastrophe, alors chacun choisira. Enfin, en général c'est toujours la Bombe Atomique le bouc émissaire. Quoique la thèse de la grosse météorite dans la tronche des méchants humains qui font rien qu'à sur-exploiter la Terre en violant Dame Nature est tout à fait plausible. Quoiqu'il en soit, environ 10 ans après cet incident fâcheux, les villes sont en ruines, toutes les espèces animales ont disparu de la surface du globe, 99.9999999999% de la population humaine est tragiquement décédée de mort et les rayons du soleil n'arrivent pas à traverser l'atmosphère terrestre saturée de cendre et de poussière. Et au milieu de tout ce bordel, un père (Viggo Mortensen) et son fils (Kodi Smit-McPhee) tentent de tracer leur route vers la côte la plus proche des Etats-Unis d'Amérique.

Arrivé à ce stade du récit, je pense qu'il est important de préciser qu'une tentative foirée de CTRL+A CTRL+C a aboutit a une suppression totale de mon texte. Bénie soit la fonction CTRL+Z qui m'a empêché de reproduire le paysage post-apocalyptique du film à l'échelle de mon clavier.

Qui dit plus d'animaux et plus de soleil dit, dit... ? Plus rien à grailler, bien. Et ce manque de nourriture devient vite un double problème : d'une, si tu manges pas tu risques de mourir, et de deux, les survivants qui ne se sont pas résignés au suicide se regroupent en bande et traquent les cibles isolées pour les inscrire au menu du soir. M'oui voilà, du cannibalisme.

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Tout le film est donc articulé autour de ce cheminement.
Chemins physiques, où père et fils s'efforcent de garder leur cap initial tout en cherchant désespérément de quoi manger et en tentant d'éviter les bandes cannibales, mais également chemins moraux. Alors que toute humanité a manifestement désertée la surface de la Terre, faut-il se la jouer "chacun pour soi" sous prétexte de protection personnelle et manque de nourriture ou refuser le nivellement par le bas auto-imposé de la condition humaine et tenter de faire preuve de compassion et de charité envers son prochain ? Cette ambivalence est magnifiquement interprétée par Mortensen qui joue un père soucieux de protéger son fils à n'importe quel prix et de le préparer à une vie sans lui, ainsi que par le jeune Kodi Smit-McPhee qui même s'il a un nom ridicule joue plutôt bien son rôle d'enfant de 10 ans prêt à candidement venir en aide à n'importe quelle personne rencontrée.

Amateurs de films d'actions où les coups de feu priment sur les dialogues, passez votre chemin ou rangez vos flingues et ouvrez vos cœurs : La Route n'a pas vraiment de scénario. On est plutôt en présence d'une histoire basée sur la relation entre un père et son fils, leurs souffrances, leurs choix, leurs moments de joie éphémères. Si vous n'êtes pas sensibles aux messages transmis, vous risquez de trouver le film ennuyeux car les scènes épiques ne sont pas prévues. Peut-être vous rabattrez-vous alors sur les décors plutôt époustouflants qui, sans atteindre les prouesses techniques de 2012, parviennent à poser une ambiance d'extrême désolation à mon goût rarement vue au cinéma.

La Route n'est certes pas un film parfait, mais malgré quelques passages parfois un peu longuets et les inévitables flashbacks "d'avant la catastrophe" et "de juste après la catastrophe mais qui renvoie à un instant clé de la psychologie des personnages comme par exemple ce qu'est devenu la mère (jouée par Charlize Theron)" inhérents au genre, les sentiments transmis par les deux protagonistes sont tellement forts qu'ils poussent un peu à réfléchir sur le sens du mot Humanité, sans toutefois tomber dans l'écueil du manichéisme pur et dur. Propos d'ailleurs illustré à la perfection lors de la rencontre avec un vieil homme (dont l'interprétation par Robert Duvall est à tomber) qui permettra aussi d'aborder succinctement la relation qu'ont les Hommes avec Dieu. Détail amusant, on ne connaît le nom d'aucun des personnages sauf celui du vieil homme : Ely. Tiens, un peu comme dans un film récent, malheureusement complètement pourri lui...

La Route, un film adapté du livre du même nom de Cormac McCarthy, tellement fort en émotion que je suis incapable de transmettre à l'écrit tout ce que j'ai pu ressentir en le voyant, qui malheureusement n'est diffusé que dans une quarantaine de cinémas en France (sic) et n'est pas encore sorti en DVD. Mais si vous avez l'occasion, allez le voir, clairement un must see, et plus tard un must have.

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znokiss
06/02/2010, 23h47
Un dur dilemme se présente à moi : j'ai dans la main le livre "La Route" qu'on vient de me prêter, qui n'a pas l'air bien gros et sera donc lu en une journée. Cependant, comme tout le monde semble dithyrambique sur ce film niveau émotion, j'ai peur que lire le bouquin, et donc me spoiler l'histoire, dimminue mon "ressenti" sur le film.
Mais bon, on a très souvent moins envie de lire un bouquin une fois qu'on a vu son adaptation en film.
- lire le livre (et aimer sans doute) puis voir le film en connaissant l'histoire ?
- découvrir le film et m'y laisser prendre comme tout le monde ; et sans doute passer à côté du livre ?

Bon, je crois que je vais lire le livre avant quand même.

Jolaventur
06/02/2010, 23h51
La route je me suis grave fait chier en le lisant.

Le film est sans doute plus rythmé.
Tente le film en premier

Pelomar
06/02/2010, 23h51
WTF mec, a la base c'est un livre donc tu lis le livre d'abord, c'tout :tired:

Mais j'avoue que je suis d'accord avec Jola' sur ce coup, j'ai pas trouvé ça transcendant La Route (je parle du livre, pas vu le film)

Jolaventur
06/02/2010, 23h55
Oui moi aussi du livre
Ok le sentiment de survie et la faim sont super bien rendu mais le déroulement est chiant c'est toujours pareil, il se passe jamais rien.

On marche, on a faim, on visite une maison, on trouve à bouffer et on repart!

Ad nauséam...

Dr Greenthumb
07/02/2010, 00h34
J'ai pas lu le livre, mais je pense que ça ne changera pas vraiment ta vision du film si tu le lis avant ou après. C'est plus le jeu des acteurs (putain je repense à une scène sur la fin, je crois que j'ai jamais été aussi mal à l'aise en la voyant, mais c'est en même temps une des plus "belles" que j'ai vu).
@Jolav' : c'est pas la débauche de scènes d'actions le film non plus.

Menkar
07/02/2010, 02h56
Moi j'aime bien tes posts et même si je participe pas, je lis. :encourage: ;)

ouk
07/02/2010, 03h05
Le côté hype c'est surtout parce que c'est Cormac McCarthy l'auteur. Perso, "Meridien de Sang" est un de mes livres de chevet et de tout ses livres, c'est celui-ci qu'il faut lire pour comprendre à quel point ce mec est LE romancier de la fin du XXe. Sa personalité mystique dirons nous (il n'accorde jamais d'itw par exemple) a également contribué à écrire sa légende.

D'ailleurs Jolav', toi qui semble adepte des westerns de Clint, tente le coup tu seras pas déçu avec "Méridien de Sang" :)

Concernant "La route", je suis loin d'être aussi doué que dr_greenthumb pour écrire une critique à son sujet mais, comme toujours, la puissance évocatrice de l'écriture de McCarthy est là et la fameuse scène du garde manger vaut la lecture du roman à elle seule. Le film est pas mal mais on est quand même loin du bouquin.

Jolaventur
07/02/2010, 11h57
Non moi je suis fan de Clint le réal
Clint l'acteur est bon mais ne me marque pas plus que ça.

J'essayerais cela dit.

Oui la scène du garde manger est puissante
J'ai aussi beaucoup aimé celle du bateau et celle d'Eli.

TLT
22/02/2010, 18h24
Bon,c'est HS par rapport à l'objectif de ce topic, mais pas tant que ça, et je n'ai pas trouvé où poster ailleurs. (pas taper. Je suis un noob. même internet est nouveau pour moi. Hier encore, 3615 Ulla représentait pour moi le summum de la technologie et de l'interactivité.)

Ca fait maintenant presque 6 mois que je meurs d'envie de répondre à un papier culture du No 198, sans pour autant prendre la peine de m'inscrire juste pour ce faire. (oui, je suis aussi un gros flemmard)
Bref, je dénonce, je rétablis des vérités, je rends la justice. Et derechef, je rectifie les conseils bistrots donnés par des touristes parisiens qui ne décrochent que trop rarement de devant leur écran.

Aaaaalors, l'article incriminé faisait l'apologie d'un bar malouin nommé Le café d'en bas de la rue du bout de la ville d'en face...
Ayant moi-même fréquenté saint malo intra pendant quelque temps, je connais le lieu du délit. Le cadre est sympatoche, les balancoires au comptoir valent le détour, etc.. Je comprends qu'un membre de la rédac aviné ait pu y trouver de l'intérêt en fin de vacances, au moment de retrouver la pollution et la grisaille de la capitale de nos chers voisins.

Ceci dit, je ne peux pas résister à raconter mon dernier passage là-bas avec un pote. ^^
On y va pour l'apéro. Et on tombe sur le second patron. (le principal est agréable comme une porte de prison, mais il joue un rôle). Pour vous donner une idée, c'est ambiance bérêt, tablier, musique vieille france. On remarque quand même que le mec est encore moins agréable que l'autre, traite certains clients pire que de la merde (surtout les femmes et les mecs un peu bronzés), et se comporte -réellement- comme un gros connard.
Ca commence à partir en live lorsque je vais aux chiottes, à la déco originale comme le reste. En gros, ça ressemble à un confessionnal. huhuhu. J'en reviens, et j'exprime ma légitime satisfaction d'avoir pu satisfaire un besoin naturel dans un endroit que je fréquente si peu d'ordinaire.
le patron s'énerve direct : "C'est une cabine d'ascenseur ! On ne ferait pas ça avec un bout d'église". Ah merde... Boulette.
Bon, on continue à picoler sur nos balançoires, en commençant à nous intéresser au cas du monsieur. C'est lorsqu'on remarque son tatouage sur l'avant bras droit qu'on commence à se poser des questions : un magnifique coq gaulois avec les faisceaux qui vont bien. ^^
Mon pote, il lui en faut moins que ça pour le chauffer. Alors tout en enchainant les mousses, il commence à lancer le barman sur la glorieuse histoire de france (surtout la période 40-45), en demandant une tracklist de plus en plus pointue.
Curieusement, le barman est devenu vachement plus sympa avec nous, nous offrant même une bière.
C'est au moment où mon pote hilare lui demande de nous balancer "maréchal nous voilà" en insitant un peu, et que le mec nous répond d'un air gêné "j'aimerais bien, mais je peux pas, on va encore avoir des problèmes" qu'on a décidé de se casser en oubliant la note. :p

Enfin bref. je trouve que les rédacs en vacances oublient un peu le journalisme total. C'est de l'investigation incomplète, tout ça. Ca passe parce qu'ils ont dit du bien de kemonozume quelques numéros plus tard, mais c'est pas comme ça que vous aurez le pullizer.

Pour ne pas rester sur une défaite, pour vos prochaines vacances à saint malo, je vous conseille plutôt l'alambic. La déco et l'ambiance sont sympa aussi, et si le patron est psychofrigidfe, la serveuse vaut le détour. A mon premier passage, elle écarte son gilet et se cambre pour me montrer fièrement son T-shirt, tendu par ses boobs de taille respectable pointés vers moi, et me sort "t'en pense quoi ?" Le T-shirt reprenait le traditionnel "I luv new york" (avec le coeur à la place du "love"), sauf que c'était "I love SM"
Je ne suis pas du genre à me laisser déstabiliser, mais là je dois reconnaitre que j'ai eu un moment de flottement. Après tout, on se connaissait à peine (voire pas du tout), j'étais habillé propre, et je ne suis pas un garçon facile.
-"Heuuuuu... Il serait pas mieux en noir ?"
Là elle se marre et me sort :"Maiiiiiiis non ! I love Saint Malo, andouille !"
:w00t:
J'ai fini mon verre alors qu'elle me détaillait tous les sex shop de saint malo et les affaires qu'on pouvait y faire.
:wub:

Donc voilà, si vous aimez les bottes et les uniformes, vous pouvez toujours donner vos thunes au café du fond du trou d'en bas, mais je recommande quand même l'alambic, pour les boobs et les adresses de sex shop (vous aurez même un accès internet sur une vieille brouette). Après si vous préférez la moustache et la mèche, hein...




Enfin bref.
Pardon.
Voilà voilà. C'était vraiment très intéressant. :zzz:

(y'a pas un topic "bistrots" ? C'est un scandale ! \o/)

O.Boulon
22/02/2010, 18h28
Ah bah, c'était le stagiaire...
Je me suis toujours dit qu'il était trop blond jugen pour être honnête.

Dr Greenthumb
22/02/2010, 18h36
Ca fait maintenant presque 6 mois que je meurs d'envie de répondre à un papier culture du No 198, sans pour autant prendre la peine de m'inscrire juste pour ce faire.
T'as très bien fait.

mescalin
22/02/2010, 18h43
Le café du fond du trou d'en bas, c'est quand même un bel attrape-couillon de touriste, hein. 8€ la pinte de normal, quoi, ste vol ! L'alambic c'est bien plus sympatique.

TLT
22/02/2010, 18h53
Ah bah, c'était le stagiaire...
Je me suis toujours dit qu'il était trop blond jugen pour être honnête.


Ouais ouais ouais... On les connait, les exilés parisiens. Ca commence à l'ARB, et ça finit à adsav. Résultat, c'est obligé de s'expatrier à montmartre pour échapper au lynchage. ^^
(bien fait pour vous !)



T'as très bien fait.
Message reçu 5/5, monsieur. Apu HS. Afrépu. :cry:

Allez, pour me faire pardonner, je vous présente un album que j'aime bien :
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/0/0b/Soap&skin-lovetune-for-vacuum.jpg


Soap and skin : lovetune for vacuum.
C'est autrichien (oui, bon, rien à voir avec le HS précédent. :|)
Anja Plaschg est une gamine de 20 berges assez douée (même si en live, c'est pas encore trop ça)
J'aime beaucoup l'album. Pour vous donner une idée, c'est tellement joyeux que ça ferait passer portishead pour la compagnie créole. Ceci étant dit, les compos et les instrus sont belles, et elle a la voix qui va bien. Bref, à ne pas passer en période de dépression.

Du son, ça vaut tous les discours, alors vous pouvez aller écouter quelques morceaux sur son myspace. (http://www.myspace.com/soapandskin)
(j'ai un faible pour spiracle et marche funèbre. )

EDIT : mescalin : copaing. \o/ (bon, on l'ouvre ce topic bistrots, ou bien ?)

mescalin
22/02/2010, 19h04
Yen avait pas déjà un ?

Dr Greenthumb
22/02/2010, 19h08
Message reçu 5/5, monsieur. Apu HS. Afrépu. :cry:
Ah non merde !
Pas dans le sens t'as très bien fait de pas t'inscrire mais dans le sens t'as très bien fait de t'inscrire et de venir en parler ici.

kilfou
22/02/2010, 20h13
Greenthumb il fait tout pour éviter un maxi-bide à son topic ! :haha:

Ps : on me dit dans l'oreillette que j'ai promis d'y participer. :ninja: