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Voir la version complète : Politique Delimitation du domaine decisionel de l'etat.



Clad
16/03/2008, 22h45
Voila, les municipales se sont acheve, les centristes aussi d'ailleurs, on peut recommencer a poster politique dans le calme et la bonn humeur.

Je commence par un sujet volontairement tres large, juste pour priver les modos de la satisfaction de hurler "stay on topic" (oui, je suis un grand sadique moi): de quoi l'etat doit il se meler, et quand ferait il mieux de toucher a son cul ?

Quitte a delimiter, j'aimerais imposer quand meme une petite limite a ce topic, meme si la distinction est pas toujours evidente, comme on s'en rendra compte si le topic s'allonge un peu: il ne s'agit pas ici de se demander "que doit faire l'etat ?" mais "ou doit il interenir ?". Par exemple se demander si c'est le role de l'etat de decider de la coupe de cheveux de F. Fillon est pile dans le sujet. Mais se demander si F. Fillon serait mieux avec une crete punk ou une coupe au bol, c'est hors sujet.

A part ca, tous les domaines ou on peut serieusement estimer que l'etat pourrait intervenir sont discutable. (par exemple, cette histoire de coup de cheveux plus haut est en fait totalement hors topic pour une simple histoire de bon sens. Mais une opinion extreme comme declarer que l'etat devrait fixer les prix est dans le sujet, a condition d'avoir un minimum d'arguments derriere)

Comme le sujet reste tres tres large, je vais essayer d'amorcer la discussion avec une opinion un peu extreme sur un sujet specifique, qui me vaudra certainement de me faire rapidement flamer.

Personellement, je pense que l'etat n'a a se meler ni d'art ni de culture. Prendre des mesures, legiferer en faveur de la creation et la diffusion de la culture oui, c'est une bonne chose. Mais enseigner la philosophie ou financer les bibliotheques publics par exemple, ca ne me plait pas. Pour deux raisons:

- Chacun a son propre rapport a l'art et la culture. Un eleve de terminal, avec son libre arbitre tout ca, que la philo gonfle, pourquoi lui impose t'on ? C'est a lui de decider si il souhaite ou non s'y interesser. Que l'etat favorise l'acces a la culture de maniere indirecte (par des politiques fiscales, par des legislations specifiques s'adressant aux acteurs du monde culturel...) c'est une chose, c'est meme souhaitable d'ailleurs, mais ca doit s'arreter la. Autant il est souhaitable que celui qui manifeste un desire de culture puisse y avoir facilement acces, autant il est souhaitable que l'on foute la paix a l'inculte qui veut le rester. On ne fait pasle bien des gens malgre eux tout ca.

- Une participation directe de l'etat a la culture, par l'enseignement public, par le financement direct, implique un controle de la culture par l'etat. Certes aujourd'hui on ne peut pas dire que l'etat favorise certaines formes de culture plutot que d'autre. Sous la Veme republique, il est tres fair play, et ca peut sembler un probleme lointain. Il n'empeche que je trouve malsain que l'etat ait potentiellement un controle direct, via le financement, sur la culture.

Bref, je pense que la culture libre, c'est avant tout une culture libre des influences du gouvernement en place.

Voila, alea jacta est, lancez vous.

ElGato
16/03/2008, 22h55
Oops, j'vais pas être d'accord avec toi (mais je fais pas exprès !)
La culture a besoin d'un mécène (au sens large) pour se maintenir à flot, étant donné qu'elle ne produit pas de revenus directement. Or, le mécène qui est encore le plus susceptible d'être neutre, c'est bien l'Etat...

Accessoirement, les liens étroits entre la culture et certains secteurs économiques (cinéma, jeux vidéo, musique et j'en passe) rendent obligatoire un minimum de lois pour encadrer tout ça et faire en sorte que le domaine de la culture dans son ensemble ne soit pas un immense machin anarchiste qui fasse vivre seulement une poignée de chanceux - ce qu'il est pas très loin de devenir, certes.

La culture étant un sujet très peu mis en avant par notre gouvernement et par là même par le reste de la classe politique (sans doute parce que ça ne se chiffre pas), ce topic est une très bonne idée. Merci à toi.

Pogo the Monkey
17/03/2008, 01h08
Pour les bibliothèques publiques, la France peut se targuer d'en posséder de nombreuses de qualités et ce grâce au financement de l'Etat, du coup je ne vois pas très bien où est ce que tu souhaites que l'on trouve des fonds pour l'entretien des livres, pour en acheter de nouveaux et du coup contribuer à diffuser la culture en général ; j'ajoute que de nombreux ateliers scolaires se font en bibliothèques et permettent aux gamins de découvrir des livres et univers qu'ils n'auraient peut être pas découvert tout seuls.

Le fait que l'Etat finance les bibliothèques publiques offre la possibilité de consulter gratuitement des ouvrages ce qui me semble plutôt bien non ?

SAï
17/03/2008, 01h38
Mais enseigner la philosophie ou financer les bibliotheques publics par exemple, ca ne me plait pas. Pour deux raisons:

- Chacun a son propre rapport a l'art et la culture. Un eleve de terminal, avec son libre arbitre tout ca, que la philo gonfle, pourquoi lui impose t'on ? C'est a lui de decider si il souhaite ou non s'y interesser. Que l'etat favorise l'acces a la culture de maniere indirecte (par des politiques fiscales, par des legislations specifiques s'adressant aux acteurs du monde culturel...) c'est une chose, c'est meme souhaitable d'ailleurs, mais ca doit s'arreter la. Autant il est souhaitable que celui qui manifeste un desire de culture puisse y avoir facilement acces, autant il est souhaitable que l'on foute la paix a l'inculte qui veut le rester. On ne fait pasle bien des gens malgre eux tout ca.
Très étonnant comme point de vue : donner le choix aux élèves de faire leur propre programme ? j'ai envie de dire youpi, et ils seraient sans doute d'accord.

Personnellement je pense tout le contraire : la philo m'a emmerdé comme c'est pas permis, mais tout comme les arts plastiques ou même le sport, ce sont des facteurs de développement personnel, d'épanouissement et de découverte, et pour savoir ce qu'on aime, autant procéder par élimination en sachant ce qu'on n'apprécie pas.

Et pour le savoir, ben faut goûter : c'est de l'"éveil", et ça commence à la maternelle, se termine avec le bac et s'appelle l'éducation scolaire. Enfin je suis pas prof mais c'est comme ça que je sens le truc.

Concernant le financement de cette même culture (bibiothèques, musées, associations...), je crois pas que le fait de rendre les gens plus ouverts ou moins cons soit trop préjudiciable, si ?

Enfin, je vois mal comment les subventions pourraient nuire à son indépendance dans son ensemble : c'est pas plutôt un prétexte pour lui sucrer les vivres ça :blink:

Saumon
17/03/2008, 01h38
- Chacun a son propre rapport a l'art et la culture. Un eleve de terminal, avec son libre arbitre tout ca, que la philo gonfle, pourquoi lui impose t'on ? C'est a lui de decider si il souhaite ou non s'y interesser. Que l'etat favorise l'acces a la culture de maniere indirecte (par des politiques fiscales, par des legislations specifiques s'adressant aux acteurs du monde culturel...) c'est une chose, c'est meme souhaitable d'ailleurs, mais ca doit s'arreter la. Autant il est souhaitable que celui qui manifeste un desire de culture puisse y avoir facilement acces, autant il est souhaitable que l'on foute la paix a l'inculte qui veut le rester. On ne fait pasle bien des gens malgre eux tout ca.


Que chacun ait son propre rapport à l art et a la culture, d'accord.Mais encore faut il avoir les éléments de "base", la culture nécessaire, pour pouvoir après être libre de ces choix culturels et affirmer ces propres gouts.
Perso, je pense qu'une éducation artistique est nécessaire ( au même titre qu une education mathématiques par exemple) et il me semble que c'est à l'état de proposer un enseignement qui "ouvre l'esprit" et qui permet à tout un chacun d'avoir les éléments nécessaire pour se forger son propre esprit critique et "lire" le paysage culturel.
Sinon, ce sera comme la plupart du temps, seules les personnes ayant accés (de par leur ressources,de par leur situation geographique,etc...) à un environnement culturel et artistique fouillé auront cette éducation et cette culture qui me semblent plus primordiale que ce qu elle en a l air pour certains.
Car je suis pas sur que l'inculte veuille vraiment le rester.....

Clad
17/03/2008, 01h57
edit: Ouch, je repondais a pogo, il y a eu deux autres reponses pendant que je redigeais ce message. Ce qui suit n'est qu'une reponse au message de pogo.




On dit, c'est une expression connu avec lequel vous pouvez adherer ou non, que l'etat est un mauvais gestionnaire. Parcqu'il n'est pas reactif. Parce qu'il n'a pas la pression qu'ont les boites prives qui les pousse a toujours tout optimise.

On dit aussi qu'a chaque revolution, un nouveau gouvernement emerge qui est d'avantage en phase avec les realites du moment. Mais que rapidement se produit un nouveau dephasage du fait que le gouvernement evolue moins vite que la situation reelle du pays. Et aujourd'hui, alors que les cycles sont de plus en plus court, que tout va de plus en plus vite, le gouvernement est d'autant plus largue.

Pour moi, la situation des bibliotheques publiques en est un bon exemple.

Les bibliotheques furent une excellente initiative adaptee a une epoque ou internet n'existait pas. Un vecteur de propagation de la culture magnifique. Mais elles ne sont plus adaptes.

Est ce que ca ne reviendrait pas beaucoup moins cher d'investir dans l'encre electronique, de trouver un consensus avec les syndicats d'editeurs et de libraires, et de fermer les bibliotheques ? Regardez google print, regardez gutenberg.org, regarder le livre electronique amazon et l'ebook reader de Sony... le secteur prive l'a bien senti cette evolution.

Alors oui bien sur on perdrait la sensation papier, l'objet physique qu'on touche et qui a son odeur... mais vu le cout d'entretiens des bibliotheques, est ce que

cette sensation du papier vaut ces centaines de millions d'euros ?

Moi ca me semblerait juste. Le choix entre avoir gratuitement (ou moyenant un abonnement annuel, conme pour les bibliotheques actuellement) les ebooks, ou payer quelques euros pour posseder le livre physique.

Si, au lieu de gerer ca directement l'etat deleguait (par exemple, des lois pour obliger les editeurs a fournir un droit d'exploitation aux societes distributrices d'ebooks, et d'autres obligeant les distributeurs d'ebooks a mettre en place des formules d'abonnements annuels illimite avec une speficication de prix maximum), on aurait bien plus de chances de voir le secteur evoluer de lui meme pour suivre les prochaines revolutions.

Et je ne parle meme pas de l'autre raison que j'ai evoque plus haut, a savoir que des bibliotheques financees par l'etat, c'est prendre le risque de voir l'etat influencer la scene culturel en decidant d'acheters tels bouquins et pas tels autres, en fonction des idees propages. Meme si je ne crois pas que l'etat n'ai jamais cede a ce genre de tentations, le seul fait de savoir qu'il en a la possiilite me semble malsain.


Très étonnant comme point de vue : donner le choix aux élèves de faire leur propre programme ? j'ai envie de dire youpi, et ils seraient sans doute d'accord.

Non, je n'ai pas ete assez clair. Il ne s'agit pas de donner le choix du programme, mais de ne pas l'enseigner du tout, ET de donner a cote les moyens a tous les francais, et pas que les etudiants, d'avoir acces a toutes les sources culturelles qu'ils le souhaitent.

Pour moi le role de l'ecole c'est d'augmenter l'employabilite des eleves, et je trouve au mieux inutile, et au pire (si l'etat abuse de son influence pour enseigner certaines verites au detriement d'autres plus en phase avec les interets du gouvernement) dangereux de vouloir lui adjoindre d'autres missions.

Tiens, je vais prendre un exemple tout a fait personnel. Moi je deteste la musique. Vraiment. Je supporte pas ca. Au college on avait des cours de musique, c'etait une perte de temps pour moi, une perte de temps pour la personne charge de me l'enseigner, une utilisation inutile de l'argent de l'etat et ca n'a ete d'absolument aucune utilite pour moi comme pour le pays.


Sinon, ce sera comme la plupart du temps, seules les personnes ayant accés (de par leur ressources,de par leur situation geographique,etc...) à un environnement culturel et artistique fouillé auront cette éducation et cette culture qui me semblent plus primordiale que ce qu elle en a l air pour certains.
Car je suis pas sur que l'inculte veuille vraiment le rester.....



Ah mais je pense qu'il faut que l'etat s'assure que chacun ait les moyens d'acceder a une source de culture la plus etendue possible, attention. Mais je pense que cette source de culture ne doit ni etre dependante de l'etat, ni etre obligatoire.


Je crois sincerement et fermement que c'est la culture, seule, la culture la plus large et surtout touchant la plus large base populaire possible qui nous permettra a la societe de resoudre ses problemes et d'aller de l'avant. Et c'est bien pour proteger la culture que je pense que l'etat ne devrait pas la controler.

Saumon
17/03/2008, 02h42
Ah mais je pense qu'il faut que l'etat s'assure que chacun ait les moyens d'acceder a une source de culture la plus etendue possible, attention. Mais je pense que cette source de culture ne doit ni etre dependante de l'etat, ni etre obligatoire.


Je crois sincerement et fermement que c'est la culture, seule, la culture atteignant la plus large et surtout touchant la plus large base populaire possible qui nous permettra a la societe de resoudre ses problemes et d'aller de l'avant. Et c'est bien pour proteger la culture que je pense que l'etat ne devrait pas la controler.

Je vois ce que tu veux dire: on propose une offre de culture et chacun va piocher où il veut.Soit.
Mais tout de même, Il me semble que tu oublies la formation de l'esprit critique dans tout ça.Celui ci se forme d'une manière empirique certes( par la frequentation de nombreuses oeuvres par exemple) mais pas seulement.On a besoin d'être accompagné le long de cette longue formation d'aprés moi et on a besoin d'avoir des éléments d'analyse et une certaine methodologie qui nous permettent de mieux décrypter écrits, oeuvres et compagnie.Et qui mieux que l'etat, au travers l enseignement et l ecole, pourrait permettre cette formation pour tous?
Et puis aussi, d'un autre côté, il s agit aussi de donner une sorte de "socle commun" comme on dit maintenant.Un ensemble de savoirs qui sont indispensables à tous pour pouvoir comprendre les références culturelles de notre époque.Alors y a peut etre des ajustements a faire c sur, mais comme je le disais dans mon post précédent, on a besoin de ces "éléments de base" pour pouvoir avoir un jugement plus affuté et être au final plus libre quand à ces choix culturels.Plus libres tout court surement meme.Enfin il me semble....

[edit]: pas de souci SAï :)

SAï
17/03/2008, 02h43
Pour moi le role de l'ecole c'est d'augmenter l'employabilite des eleves, et je trouve au mieux inutile, et au pire (si l'etat abuse de son influence pour enseigner certaines verites au detriement d'autres plus en phase avec les interets du gouvernement) dangereux de vouloir lui adjoindre d'autres missions.

C'est là qu'on a des visions différentes : pour moi le rôle de l'école c'est "d'augmenter leur employabilité" certes, mais aussi voire surtout de former des CITOYENS.

La philo, de la culture ? je croyais plutôt que c'était l'art de la réflexion ?
Nozuf l'a très bien exprimé : le libre arbitre, l'esprit critique... toussa, ça aide quand même au raisonnement (http://users.skynet.be/fralica/refer/theorie/annex/argument/dargum.htm).

Le destin d'une nation est aussi défini par sa politique, qui repose sur le jugement de chacun en démocratie, et il me semble que savoir/tenter de déceler le vrai du faux d'un discours et de pouvoir ingurgiter la foule d'informations qui nous submerge à toute heure grâce à quelques outils/clés qu'on nous aura fait ingurgiter (gavage du canard pour les réfractaires (http://fr.altermedia.info/images/gavage.jpg)), ça n'a rien d'un luxe et qu'il ne faut pas voir ça avec la lorniète de la productivité économique, l'enjeu est bien plus grand : que le français lambda soit différent de béta.


Edit : désolé Nozuf, 2 fois des posts similaires et simultanés ;)

Eradan
17/03/2008, 03h11
L'Etat ne fait que diffuser et permettre l'accès à la culture, il n'a pas vraiment de moyen de contrôle dessus (point à discuter plus amplement, je sais). Ce n'est pas l'Etat qui décide si telle ou telle bibliothèque va acheter tel ou tel ouvrage, c'est l'équipe en charge de la gestion de ladite bibliothèque. Les titres imposés relèvent du fonds commun culturel (pour les bibilothèques publiques) ou des programmes d'enseignement locaux et nationaux successifs (pour les CDI et les BU), le reste varie énormément d'une structure à l'autre (mon collège avait des Loup Solitaire dans son CDI :naguy: ).

Il encourage aussi la création d'oeuvres et d'évènements culturels, mais par le biais de structures locales ici encore, donc il n'y a pas vraiment de possibilité de contrôle étatique. Et si jamais cette volonté devait apparaître un jour, je n'ose imaginer la réaction des bibliothéquaires.

C'est la même chose pour les musées, les théatres, les opéras et ainsi de suite. Ils ont partiellement ou totalement financés par (et donc ils existent et perdurent partiellement ou totalement grâce à) l'Etat, mais ce dernier n'en a pas le contrôle. C'est voulu, et c'est bien ainsi. Et tant qu'on enseignera la philo au lycée, on trouvera des profs comme celle qui nous faisait apprendre ses cours par coeur (la titulaire) et celui qui pour illustrer son discours nous donnait commes références, exemples et contre-exemples Memento, Radiohead, Björk et Fight Club (son remplaçant).

Je ne développe pas plus parce que je suis crevé, veuillez m'excuser.

Le reste demain si je n'ai pas trop la flemme.

Clad
17/03/2008, 03h13
On a besoin d'être accompagné le long de cette longue formation d'aprés moi et on a besoin d'avoir des éléments d'analyse et une certaine methodologie qui nous permettent de mieux décrypter écrits, oeuvres et compagnie.Et qui mieux que l'etat, au travers l enseignement et l ecole, pourrait permettre cette formation pour tous?

Mouais bof. En dehors du fait que confier cette tache a l'etat c'est prendre des risques sur la neutralite des contenus, est ce que ca marche vraiment ?

Est ce que l'ecole t'as vraiment donner gout a quoi que ce soit ? L'ecole est parfaite pour enseigner, mes connaissances mathematiques, economiques, physiques, biologiques, chimique, whatever, je les aurais jamais eu sans l'ecole pour me pousser au cul.

Par contre, et c'est d'ailleurs un temoignage qu'on entend souvent, est ce que les cours de francais t'ont jamais donne envie de lire par exemple ? Moi je suis un gros lecteur, aujourd'hui je suis fan d'Alexandre Dumas et j'ai a peu pres tout lu, j'aime victor hugo, j'aime emile zola, j'aime Stendhal... Sauf que a l'ecole, a vouloir me faire ingurgiter Stendhal et Zola pour reprendre ces deux la, ils n'ont pas reussi grand chose d'autre qu'a m'en degouter. J'ai meme failli ne jamais redecouvrir Stendhal, qui pourtant a tout pour me plaire, a cause du mauvais souvenir que j'en garde.

Je pense qu'on ne PEUT PAS forcer quelqu'un qui ne le veut pas a se cultiver. Un peu comme un chat qui peut adorer s'endormir sur tes genoux, mais si tu essaies de le placer toi sur tes genoux il s'enfuira, et si tu insistes il va te griffer et te mordre. Ou comme une tortue, elle peut crever la dalle, si tu lui met une feuille de salade sous le nez elle s'enfuira. On n'entraine de cette facon qu'une reaction de rejet de cette culture qu'on t'impose independament de tes preferences. (moi l'Italie et la culture italienne j'y peux rien j'aime pas ca. Pourtant je suis d'origine italienne et je parle italien mais rien a faire. Qu'on me force a m'interesser a la culture italienne et au mieux je perdrais mon temps et j'apprendrais rien.)


Ce n'est pas l'Etat qui décide si telle ou telle bibliothèque va acheter tel ou tel ouvrage, c'est l'équipe en charge de la gestion de ladite bibliothèque.

Aujourd'hui oui. Parce que l'etat a decide de ne pas influencer le contenu des bibliotheques. Et si il change d'avis ? Imagine que demain le Parti des Adorateurs de Loutres prenne le pouvoir, et decide que les bibliotheques doivent acheter en priorite les bouquins qui glorifient les loutres et interdire d'acheter ceux qui en dise du mal ou qui disent du bien des ennemis mortels des loutres, les castors.


Celui qui finance controle. Et ca n'est pas parce qu'il decide de ne pas influencer qu'il ne controle pas. Laisser l'etat financer la culture, c'est tenter le diable.

Saumon
17/03/2008, 03h26
Est ce que l'ecole t'as vraiment donner gout a quoi que ce soit ?

Je viens d 'une famille d'ouvrier et sincèrement OUI, l'école m'a donné le gout à beaucoup de choses que je n'aurais peut être pas eu l'occasion de découvrir autrement.

Clad
17/03/2008, 03h39
Je viens d 'une famille d'ouvrier et sincèrement OUI, l'école m'a donné le gout à beaucoup de choses que je n'aurais peut être pas eu l'occasion de découvrir autrement.



Tu peux detailler ? (Je sais, c'est un peu hors topic mais je demande pas ca gratuitement, j'ai une idee derriere la tete et je recollerais au topic a partir de la reponse)

L-F. Sébum
17/03/2008, 04h29
Tout d'abord, petite précision : le sujet de départ du topic me semblait très intéressant ("délimitation du domaine décisionnel de l'état"), j'ai donc cliqué dessus. Puis j'ai lu les posts de Clad et là (pourtant les gens qui me connaissent sur ce forum savent que je ne m'énerve jamais) j'ai été pris d'une fièvre homicide de niveau 4, mais comme je suis un garçon courtois je vais tenter de répondre de façon civilisée, sans faire de remarques désobligeantes sur son orthographe et sa syntaxe.


Est ce que ca ne reviendrait pas beaucoup moins cher d'investir dans l'encre electronique, de trouver un consensus avec les syndicats d'editeurs et de libraires, et de fermer les bibliotheques ? Regardez google print, regardez gutenberg.org, regarder le livre electronique amazon et l'ebook reader de Sony... le secteur prive l'a bien senti cette evolution.

Alors oui bien sur on perdrait la sensation papier, l'objet physique qu'on touche et qui a son odeur... mais vu le cout d'entretiens des bibliotheques, est ce que cette sensation du papier vaut ces centaines de millions d'euros ?

J'adore Internet. Internet est un outil génial. Mais Internet et le livre électronique n'ont pas et n'auront jamais vocation à remplacer les bibliothèques et les librairies. Trois raisons (principales) à cela :

1- Internet vaut pour les gens DEJA cultivés. Pourquoi ? Parce qu'Internet, c'est le triomphe de l'horizontalité. Tout vaut tout, et tout y est présenté comme égal à tout. Faire une recherche Google sur un sujet auquel on ne connaît rien c'est s'exposer à prendre pour argent comptant les pires conneries.
2- Quand tu achètes un livre en ligne (chose que je fais souvent), tu sais déjà ce que tu vas chercher. Tu as un titre précis en tête, tu l'achètes, éventuellement tu regardes les bouquins dans "ceux qui ont aimé ce livre ont également aimé..." et voilà, tu règles et basta. Dans une bibliothèque ou une librairie, un lieu physique et réel dans lequel tu peux déambuler, l'expérience de la découverte est possible. A l'époque où j'étais étudiant-feignant, je passais des après-midi entières à prendre au hasard des bouquins dont je ne connaissais ni le titre ni l'auteur, à les feuilleter, souvent à être déçu, parfois à tomber amoureux (eh! J'ai découvert Kundera comme ça!). Jamais je n'aurais fait ça dans une bibliothèque électronique.
3- Télécharge Du Coté de Chez Swann en PDF. Lis-le en intégralité. La prochaine question que tu poseras sur ce forum sera "est-ce que l'état doit prendre en charge les frais d'oculiste ?"


Et je ne parle meme pas de l'autre raison que j'ai evoque plus haut, a savoir que des bibliotheques financees par l'etat, c'est prendre le risque de voir l'etat influencer la scene culturel en decidant d'acheters tels bouquins et pas tels autres, en fonction des idees propages. Meme si je ne crois pas que l'etat n'ai jamais cede a ce genre de tentations, le seul fait de savoir qu'il en a la possiilite me semble malsain.

Nous avons ici un argument solide. A mon tour :

L'état dirige l'armée. Je suis sûr que le gouvernement français ne tentera jamais un coup d'état militaire, mais c'est possible après tout, qui sait ? Et ça me fait froid dans le dos. Mieux vaut confier l'armée au privé.


Ah mais je pense qu'il faut que l'etat s'assure que chacun ait les moyens d'acceder a une source de culture la plus etendue possible, attention. Mais je pense que cette source de culture ne doit ni etre dependante de l'etat, ni etre obligatoire.

Je crois sincerement et fermement que c'est la culture, seule, la culture la plus large et surtout touchant la plus large base populaire possible qui nous permettra a la societe de resoudre ses problemes et d'aller de l'avant. Et c'est bien pour proteger la culture que je pense que l'etat ne devrait pas la controler.

La culture n'est pas obligatoire. A ma connaissance, la police n'organise pas de rafles pour emmener de force les gens au théâtre ou dans les musées.

Bon, je me moque un peu de toi depuis tout à l'heure, alors je vais t'avouer qu'il y a un point d'accord entre nous : la "subventionnite" aiguë dont souffre la création culturelle française me gonfle moi aussi. Je pense, comme toi, que l'état n'a pas nécessairement vocation à soutenir les projets culturels les plus divers et/ou les plus expérimentaux, surtout quand ceux-ci sont créés au nom d'une soi-disant radicalité critique (fonctionnaire de l'insurrection, c'est quand même étrange comme boulot).

Mais je parle ici de la création. La préservation du patrimoine culturel est une tout autre chose, qui est du ressort de l'Etat. A moins qu'on préfère considérer que nos Etats ne sont que des machines économiques avec un input et un output, des charges et des profits, sans histoire, sans mémoire, sans "peuple" au vrai sens du terme.

Quant à la deuxième partie de ta réponse, euh... Ben... En fait je ne comprends pas bien. Voici la lecture que j'ai eue de tes propos:

"la culture la plus large et surtout touchant la plus large base populaire possible" (une culture minimale, fun, pas prise de tête, pré-mâchée pour les mal comprenants) "qui nous permettra a la societe de resoudre ses problemes et d'aller de l'avant" (qui produira des individus décomplexés et bien cons prêt à aller au turbin sans trop se poser de questions).

Si j'ai mal compris, merci d'éclairer ma lanterne. Si j'ai bien compris, je suis en... on va dire en désaccord.

On doit donner les choses les plus pointues et les plus belles à tout le monde. Et surtout aux plus faibles. Oui, il faut faire découvrir le Faust de Goethe aux fils de chômeurs et d'ouvriers. Pourquoi ? Parce que leurs parents ne l'ont pas dans leur bibliothèque.
Libre à eux ensuite de s'y intéresser ou pas. Ca, c'est leur problème.
Mais dire "donnons-leur le minimum", ça revient à dire "des Pokémons et des jeux vidéos pour les prolos, Lautréamont et Corneille pour ceux qui ont la chance de les avoir dans la bibliothèque familiale". Et ça, c'est tellement infâme que je vais devenir grossier si je continue.


(moi l'Italie et la culture italienne j'y peux rien j'aime pas ca. Pourtant je suis d'origine italienne et je parle italien mais rien a faire. Qu'on me force a m'interesser a la culture italienne et au mieux je perdrais mon temps et j'apprendrais rien.)

Moi aussi, les pays latins me gonflent (sauf la France, trop coincée pour être vraiment latine) : je suis teuton dans l'âme. Sauf pour la peinture... Là, sans les Italiens et les Espagnols, on l'a dans l'os, faut bien le reconnaître. Par contre leurs compositeurs sont chiiaaannnttsss... Une minute de Mozart, de Bach ou de Wagner contre toute l'oeuvre de Vivaldi, ce monstreux DJ pour pizzeria bas de gamme (pourquoi toutes les pizzerias où je vais diffusent-elles Les 4 saisons en boucle ?).

Cela dit, et pour revenir à ta question, on ne m'a jamais forcé à m'intéresser à la culture italienne. Toi oui ?


est ce que les cours de francais t'ont jamais donne envie de lire par exemple ?

Confidence: non, jamais (il faut reconnaître que les programmes sont conçus par des crétins). Ils ont même failli m'en dégoûter. Et pourtant j'ai choisi de faire des études de lettres. C'est con, hein ? Et aujourd'hui je donne des cours de français (en freelance, pas au sein du mammouth).

Pourquoi ? Parce que j'espère, peut-être de façon un peu présomptueuse, faire mieux que mes anciens profs. Et par refus du nihilisme facile: non, les impôts ne sont pas toujours bien gérés, il n'empêche que je ne souhaite pas leur abolition pour autant. Pourquoi ne pas appliquer le même raisonnement aux cours de français (ou à quoi que ce soit, d'ailleurs) ?

Clad
17/03/2008, 05h02
sans faire de remarques désobligeantes sur son orthographe et sa syntaxe.

Je repondrais a ton post demain (fatigue la...), il est interessant et j'aurais des choses a dire, et des mecomprehensions a corriger.


Mais sur mon orthographe et ma syntaxe, je suis bien conscient qu'elles sont mediocre. On m'en fait tres regulierement la remarque. Et n'habitant pas dans un pays francophone (d'ou le clavier qwerty, et donc l'absence d'accents et de cedilles) je n'ai pas vraiment l'occasion d'ameliorer mon francais.

Donc, si vous me faites remarquer mes fautes, mes lourdeurs, mes approximations, sur un message ou en PM, non seulement je le prendrais pas mal mais en plus je vous en serais reconnaissant. Mine de rien, j'aime profondement la langue francaise et je regrette de ne pas mieux la maitriser.


Sinon, j'ai demarre la discussion sur l'exemple de la culture, mais surtout n'hesitez pas a demarrer une autre sous-discussion sur un autre domaine qui devrait, ou me devrait pas, etre de la responsabilite de l'etat. Ou sur une delimitation generale de ce qui devrait etre sa sphere decisionelle.

Baryton
17/03/2008, 08h27
ton discours m'a un peu choqué clad, car je m'oriente vers une carrière musicale. Or la culture est un secteur en perte de vitesse en France, et heureusement que l'Etat subventionne, sinon il n'y aurait qu'une vie culturelle limitée à certains "arts" financés par des mécènes. ce qui ferait que d'autres seraient oubliés.
déjà maintenant, l'Etat subventionne de moins en moins la culture (surtt grace a la régionalisation!), ce qui fait que certains opéras sont menacés de fermer. les ballets et les choeurs, ainsi que les orchestres sont progressivement dissous dans tous les opéras de france car coutant trop cher, il devient moins couteux de faire venir des ensembles déjà rodés pour une production.
déja que la musique "classique" souffre d'une mauvaise image auprès de tout le monde, ce qui restreint le public a une seule catégorie, celle critiquée, alors qu'elle est universelle... Mozart, Haydn, Schubert, Schostakovitch ne sont pas que des compositeurs pour vieux snobs riches.

enfin les cours de musique au collège, ça t'a peut etre emm..., mais ca en a intéressé d'autres. j'aimais pas le sport, c'est pas pour ca que je vais demander à retirer les cours de cette discipline. quand on voit en musicologie que le capes va passer tous les deux ans car de moins en moins de places sont disponibles, je trouve ca honteux. quid de l'education musicale des gosses? apres ils ne connaitront plus que les trucs en vogue!

et si on suit encore ton raisonnement, quid des conservatoires? ou seront formés les musiciens/danseurs/acteurs? ces organismes sont financés par l'Etat, donc s'il se désengage, ca va couter cher a ceux qui veulent devenir artistes! (40.000F à l'Etat pour l'année pour la formation d'un chanteur à raison d'un cours d'1/2h par semaine).
Les artistes participent au rayonnement culturel de la France, on est sess ambassadeurs au même titre que les grands chefs cuisiniers, par exemple.

Tramb
17/03/2008, 08h46
Autant je suis contre la subventionnite dans le domaine culturel, qui relève le plus souvent du copinage (si si), autant je suis contre rogner là-dessus alors que mes impôts servent à refaire 3 fois de suite la même portion de route à 6 mois d'intervalle (et tout le monde a des exemples similaires). C'est pas de la subvention cachée à des entreprises de BTP ça? Si au moins on était sûrs que les appels d'offre publics ne relevaient pas non plus du népotisme...
Et l'état n'est pas seul en cause, municipalités, départements, régions, tout le monde fait n'importe quoi et c'en est désolant.

Saumon
17/03/2008, 11h38
Tu peux detailler ? (Je sais, c'est un peu hors topic mais je demande pas ca gratuitement, j'ai une idee derriere la tete et je recollerais au topic a partir de la reponse)

:|

Tu as une étrange façon de mener ton discours.Tu me demandes texto de préparer la voie royale pour ton argumentaire...:)

Si tu as une idée derrière la tête, tu peux la développer maintenant.

Non sérieusement, il me semble que j'ai répondu à une de tes assertions de manière claire, simple et explicite.Toute explicitation ne serait que redite de mes deux posts précédents (formation de l'esprit critique, pratique guidée et réfléchie de certains domaines artistiques, découverte d'œuvres clé etc etc,.....).

Et puis, si tu veux on peut continuer en MP pour certains éclaircissements; mais, comme tu dis,on serait largement hors topic ici.

Clad
17/03/2008, 11h44
Tu as une étrange façon de mener ton discours.Tu me demandes texto de préparer la voie royale pour ton argumentaire...


Bah oui, et je m'en cache pas. Mon argumentaire, il t'interesse non ? Sinon tu me repondrais pas. Pourquoi est ce que tu souhaiterais que je ne developpe pas mon argumentaire de la maniere la plus efficace possible ? C'est pas une lutte. On ne cherche pas a se convaincre mutuellement, on cherche a comprendre pourquoi nos points de vue sont different.

Saumon
17/03/2008, 11h53
Bah oui, et je m'en cache pas. Mon argumentaire, il t'interesse non ? Sinon tu me repondrais pas. Pourquoi est ce que tu souhaiterais que je ne developpe pas mon argumentaire de la maniere la plus efficace possible ? C'est pas une lutte. On ne cherche pas a se convaincre mutuellement, on cherche a comprendre pourquoi nos points de vue sont different.

Pas de souci et je respecte ton point de vue (meme si je n y adhere pas du tout), et il m interesse bien entendu.

Par contre, n'induit pas des choses que je ne pense pas.Tu n'as pas besoin de m'expliquer que "C'est pas une lutte. On ne cherche pas a se convaincre mutuellement, on cherche a comprendre pourquoi nos points de vue sont different".Je le sais, ne t'inquiète pas va.

Si je n'ai pas répondu à ton assertion précédente,tu as l'explication dans le post précédent.

Electabs
17/03/2008, 13h34
Le problème quand on parle de "Culture", c'est que le domaine est extrêmement vaste. Ca va de la subvention (en partie) à la restauration de l'aile Est du château de Chambord, a l'aide financière pour le conservatoire municipale de Tigy (si, si vous savez la fameuse foire aux asperges), en passant par la restauration de l'acte de mariage de Molière. donc délimiter un champ d'action aussi vaste risque d'être assez tendu. Là ou je suis d'accord avec Tramb c'est que les 3/4 du temps "l'accord de marche" releve franchement du copinage (dans quelques domaine que ce soit^^).

ERISS
17/03/2008, 17h20
. Il ne s'agit pas de donner le choix du programme, mais de ne pas l'enseigner du tout, ET de donner a cote les moyens a tous les francais, et pas que les etudiants, d'avoir acces a toutes les sources culturelles qu'ils le souhaitent.

Au college on avait des cours de musique, c'etait une perte de temps pour moi, une perte de temps pour la personne charge de me l'enseigner, une utilisation inutile de l'argent de l'etat et ca n'a ete d'absolument aucune utilite pour moi comme pour le pays.

Mais je pense que cette source de culture ne doit ni etre dependante de l'etat, ni etre obligatoire.

Je crois sincerement et fermement que c'est la culture, seule, la culture la plus large et surtout touchant la plus large base populaire possible qui nous permettra a la societe de resoudre ses problemes et d'aller de l'avant. Et c'est bien pour proteger la culture que je pense que l'etat ne devrait pas la controler.
Pour cet ensemble je suis d'accord avec toi: J'ai réorganisé ton discours en sortant les 2 phrases ci-dessous, je pense pas l'avoir trahi.


Pour moi le role de l'ecole c'est d'augmenter l'employabilite des eleves, et je trouve au mieux inutile, et au pire (si l'etat abuse de son influence pour enseigner certaines verites au detriement d'autres plus en phase avec les interets du gouvernement) dangereux de vouloir lui adjoindre d'autres missions.

mais je pense qu'il faut que l'etat s'assure que chacun ait les moyens d'acceder a une source de culture la plus etendue possible,.Pour moi le rôle de l'école c'est d'augmenter l'indépendance des élèves, et non leur aptitude à la soumission salariale.
Je suis fonctionnaire titulaire (après avoir été dans le privé), et je voie comment la hiérarchie, sous prétexte d'avoir été acceptée par un état 'démocratique', se privatise les services publics: Par exemple obliger le paiement par carte-bleue, se garder les primes du personnel d'éxécution pour elle-même, ne pas payer les heures de nuit, etc..
Certes, un problème, comme dans le privé, est que les salariés ont tendance à s'écraser, à nier les problèmes, ou à faire taire ceux qui réveillent un peu leur conscience.
Donc: Ni 'public', ni 'privé'. Vers une autonomie des gens par l'éducation, qui comme tu le dis est plutôt un gâchi.
Malheuresement l'autonomie c'est pas facile, dans un environnement concurrentiel qui incite à la paranoïa. Il manque un apprentissage de la coopération.

Pogo the Monkey
17/03/2008, 19h02
Celui qui finance controle. Et ca n'est pas parce qu'il decide de ne pas influencer qu'il ne controle pas. Laisser l'etat financer la culture, c'est tenter le diable.

Ah ben dans ce cas, autant ne rien confier à quiconque, vive la défiance et laissons les groupes d'intérêts privés financer nos chères têtes blondes. Non mais faut arrêter là.

Visiblement, tu ne portes pas l'intervention étatique dans ton coeur. Je ne sais pas si tu l'assimiles au passé douloureux d'un régime en particulier mais sache que l'Etat n'est pas toujours oppresseur, il ne contrôle pas (encore) tout et dieu merci il existe en démocratie des gardes fous pour éviter que l'Etat républicain dans lequel nous vivons sorte de sa sphère et dérive vers un état totalitaire.

Insinuer que l'Etat, parce qu'il finance la culture, permet tous les abus, l'imposition de thèmes et de sujets particuliers, c'est du délire. Peux tu me démontrer un seul exemple de ce que tu avances ? Dans le cas de la France en particulier, peux tu me citer une situation où l'Etat intervient pour interdire des livres, dans la mesure où ceux ci n'appellent pas à l'apologie de la violence et de la haine de l'autre (au hasard Mein Kampf) ?

Je ne comprends vraiment pas la répugnance que tu éprouves pour l'Etat en ce qui concerne le financement de la culture, pour la simple raison que l'Etat voit passer des gouvernements de tendances diverses au fil des années, qu'une loi chasse l'autre, que rien n'est immuable et tout est remplaçable dans les limites démocratiques.

Il est d'ailleurs illusoire de croire que l'Etat peut faire disparaitre ce que des années voire des siècles de culture littéraire ont développé dans les esprits. Si demain on interdit les livres de Zola dans les bibliothèques, crois tu que ses idées vont disparaitre ?

Mais c'est probablement plus approprié de confier nos lieux de mémoire et de réflexion à des groupes privés qui auront sûrement à coeur d'acheter les derniers écrits subversifs et bien évidemment qui auront une conception totalement désintéressée de la gestion et des coûts d'une bibliothèque, mais où avais je la tête !

Lotto
17/03/2008, 20h07
Euh, concernant le fait de laisser les incultes à leur ignorance... J'ai cru comprendre que l'école obligatoire était un grand pas.

rOut
17/03/2008, 20h57
Encore heureux que l'état finance et contrôle la culture enseignée à nos chers bambins, si c'est pour les laisser bouffer uniquement de la culture "Universal" (ou autres d'ailleurs), déjà omniprésente sur les différents médias, je ne vous raconte pas les résultats. Si les entreprises privées avaient pour but le bien être et l'épanouissement intellectuel de leurs consommateurs, ça se saurait. Pour moi, la "neutralité" de l'état est plus qu'une bonne chose. Et comme le dit Agar, j'ai encore plus confiance en l'état qu'en une quelconque organisation privée, au moins l'état, je vote pour (tenter de) définir sa politique.

De plus, les profs ont largement assez de marge dans le programme pour faire découvrir à leurs élèves un panel d'œuvres considérable. Le programme est peut être définit dans les grandes lignes mais rien ne les oblige à le suivre à la lettre sans sortir des sentiers battus. De plus, la méthode utilisée pour faire découvrir ces œuvres aux élèves peut varier d'un prof à un autre.
Je me souviens de mon instit de CM2 qui nous passait West Side Story ou du Beethoven, j'en garde un super souvenir et je me dis que ça a dû contribuer à m'ouvrir l'esprit.

Pour ma part, les cours de français, de phylo, de langue, même si, sur le moment ne me passionnaient pas des masses, m'ont, je m'en rends compte après coup, sacrément appris. Je me rends compte à présent que je connais pas mal d'auteurs (ne serait-ce que de nom) que je n'aurais jamais eu l'occasion de découvrir autrement. Et si un jour me vient l'envie d'approfondir, je saurais où chercher. L'apprentissage de la culture à l'école c'est aussi faire découvrir de nouvelles facettes de la culture.

Si on ne force pas un gamin à gouter à différents aliments, il se contentera de bouffer des pates matin et soir, et même si sur le coup il fait la gueule "par principe", il finit par comprendre qu'il existe un paquet de trucs bien meilleurs. *experience inside*

Eradan
17/03/2008, 21h03
J'ignore si Mein Kampf est interdit de vente, mais je crois me souvenir qu'il est consultable dans les bibliothèques qui le possèdent, peut-être sous conditions?

Pogo the Monkey
17/03/2008, 21h16
Ouep rectification, il est effectivement consultable dans les bibliothèques et disponible à la vente mais avec avertissement. En Allemagne la version est amputée de passages trop radicaux et aux Pays Bas la vente est carrément interdite.

Jolaventur
17/03/2008, 21h19
une fois un mec m'a suggéré que par exemple que tout ce qui est financement des arret de travail tout ça devrait etre gérer par les entreprise et non plus par la secu

Zoerfel
18/03/2008, 11h09
[...]
Entierement d'accord avec toi rOut, et pourtant je suis plutot liberal et pour l'allegement de l'etat. Mais pour moi il est des choses qui doivent rester de son domaine, comme l'education, la securite (police, armee) et la justice. Et pour l'education il est tres important que soit forme un esprit critique, et que chacun ait un minimum de culture commune. Ton comparatif avec les plats est tout a fait juste a mon avis, car en plus de faire decouvrir de nouvelles choses, ca donne aussi le gout de la decouverte et une meilleure ouverture d'esprit. Et je dis ca, meme si les cours de musique ou de dessin du college ne m'ont servi a rien ou presque.
Je suis le premier a etre degoute par la tele poubelle et la sous-"culture" vendue de maniere industrielle, non pas a cause de l'avidite de certaines entreprises (moi non plus je ne dirais pas non a l'argent facile), mais surtout par le manque de discernement des gens consommant ces choses a outrance, resultant d'un probleme d'education. Pour moi le probleme n'est pas dans le profit, mais dans le consommateur, mais c'est un autre debat.

En ce qui concerne la culture en dehors du cadre de l'education, ou de la restauration et de l'entretien du patrimoine culturel, je suis contre les subventions, qui ne sont autres que du mecenat avec l'argent des autres. Les gens s'occupant des services culturels dans les administrations vont accorder les subventions aux personnes qui leur plaisent a eux, ce qui est bien humain, mais qui au final contribue au formattage culturel.
D'ailleurs je suis aussi contre les subventions accordees aux entreprises sans avenir ou en fin de vie pour sauver quelques emplois de maniere mediatique. Argent qui serait mieux investit dans l'aide logistique aux PME exportatrices par exemple (sans distinction, car sinon le copinage entre a nouveau en ligne de compte).


une fois un mec m'a suggéré que par exemple que tout ce qui est financement des arret de travail tout ça devrait etre gérer par les entreprise et non plus par la secu
et ?

Ca sert a rien de balancer une phrase comme ca si tu developpes pas un minimum pour qu'on sache quelle est ta position et quels sont tes arguments. Car la on ne peut que deviner, et ca peut etre le debut des incomprehensions menant au conflit.

Espace à louer
18/03/2008, 11h47
Ouep rectification, il est effectivement consultable dans les bibliothèques et disponible à la vente mais avec avertissement. En Allemagne la version est amputée de passages trop radicaux et aux Pays Bas la vente est carrément interdite.
Y a pas d'avertissement sur Mein Kampf en France.
La vente est autorisée, c'est son exposition en rayon qui est interdite. Si un client te le réclame, tu dois le lui commander ou aller le chercher dans ta réserve.
[fin du post libraire inside]


Concernant le vif du sujet, je suis pour un renforcement des compétences de l'Etat sur tous les domaines, une renationalisation totale de tous les services publics, routes, flotte, énergétiques, une disparition des écoles et cliniques privées, et la disparition de l'armée nationale au profit des forces armées de l'Onu (le jour où ce ne sera plus la bitch des US).
Oui je suis idéaliste et oui je sais ce que ça coûterait et non je ne pense pas qu'on nous envahira un jour ni que l'on doit en tant que nation, aller jouer aux ptits soldats en Afrique ou ailleurs.

ERISS
18/03/2008, 16h08
A mon avis, le tout-Etat c'est la privatisation suprême. L'hyper-capitalisme. Le monopole ultime. L'entreprise sans plus aucune concurrence* autre que les autres Etats ou mega-corporations. Le national-corporatisme.
EDIT: *Concurrence: Je veux dire que, tant que le salariat sera submissif, un maximum de concurrence entre les patrons privés ou étatiques est nécessaire pour nous préserver un minimum de liberté. "Diviser pour (tenter de) rêgner."

Guest62019
18/03/2008, 16h31
A mon avis, le tout-Etat c'est la privatisation suprême. L'hyper-capitalisme. Le monopole ultime. L'entreprise sans plus aucune concurrence autre que les autres Etats ou mega-corporations. Le national-corporatisme.

Exactement.
Marx le disait bien, une nationalisation poussée à l'extrême conduit à la même situation qu'une libéralisation poussée à l'extrême.

Eradan
18/03/2008, 18h29
Elle n'a pas dit le tout-Etat, mais simplement un retour des services publics dans le giron de l'Etat.

Jolaventur
18/03/2008, 18h44
Ca sert a rien de balancer une phrase comme ca si tu developpes pas un minimum pour qu'on sache quelle est ta position et quels sont tes arguments. Car la on ne peut que deviner, et ca peut etre le debut des incomprehensions menant au conflit.


et rien de plus faire financer par les entreprises les accident de TRAVAIL et autres arrèts maladie cela permettrai d'alléger la sécu et puis au fond quand un salarié se nique le dos au taf par ex: ben c'est logique que l'entreprise lui finance son arret

ok c'est un cout supplémentaire pour elle mais qui azu fond ne sera pas si exorbitant par an pour une entreprise
et puis parait que le travail c'est la vie, que l'entreprise doit faire du social
bon relativisons c'est un mec inscrit à la cgt qui m'a dit ça

Espace à louer
18/03/2008, 18h50
Elle n'a pas dit le tout-Etat, mais simplement un retour des services publics dans le giron de l'Etat.
Tout à fait, je n'ai jamais dit et je ne pense pas que la France devrait compter 60 miyons de fonctionnaires. Les privatisations des services publics opérées par les gouvernements successifs, de droite comme de gauche, sont (pour moi en tout cas) une catastrophe financière pour les gens et une prise d'otage de grands groupes. Même si ces services publics sont déficitaires, même s'ils méritent d'être sans doute mieux gérés qu'ils ne l'ont été et le sont encore, c'est à la Nation que doivent appartenir les ressources énergétiques, la Santé, l'Education, les transports et son territoire (nan mais sérieux, ça fait flipper personne que des sociétés privées possèdent les meilleures routes de France ???).

Après, le reste des entreprises je m'en cogne j'avoue, tant que l'Etat opère un contrôle des conditions de travail dans les entreprises privées.

[fin du post où Espace à Louer raconte comment ce sera quand elle dominera le monde]

Aghora
18/03/2008, 20h27
c'est à la Nation que doivent appartenir les ressources énergétiques, la Santé, l'Education, les transports et son territoire (nan mais sérieux, ça fait flipper personne que des sociétés privées possèdent les meilleures routes de France ???).

T'as oublié la Recherche. L'avenir de la Recherche Fondamentale qui donne pas de résultats immédiats ni d'applications concrètes dans l'immédiat n'intéresse pas le privé. Et c'est un peu ce qui se passe en ce moment...

Zoerfel
18/03/2008, 21h10
et rien de plus faire financer par les entreprises les accident de TRAVAIL et autres arrèts maladie cela permettrai d'alléger la sécu et puis au fond quand un salarié se nique le dos au taf par ex: ben c'est logique que l'entreprise lui finance son arret

ok c'est un cout supplémentaire pour elle mais qui azu fond ne sera pas si exorbitant par an pour une entreprise
et puis parait que le travail c'est la vie, que l'entreprise doit faire du social
bon relativisons c'est un mec inscrit à la cgt qui m'a dit ça

Merci pour les eclaircissements, j'avoue que j'aurais mal interprete.

Meme si en general les mecs de la CGT pensent carrement le contraire de moi, autant la je trouve l'idee pas conne en soi. Ca permettrait de responsabiliser un peu les entreprises au niveau des conditions de travail, en plus ils controleraient beaucoup plus pour les faux arrets maladie.

J'ai beau etre liberal, je ne supporte pas qu'on se moque des salaries en les obligeant a bosser dans des conditions minables avec pression psychologique ou autre. Comme tu dis, le travail c'est la vie.

Je travaille en Allemagne, et ici quand tu es en arret maladie, c'est ton entreprise qui te paye pendant les premieres semaines, ensuite c'est ton assurance maladie qui prend le relais. Tu peux meme rater 2 jours en cours de semaine sans justification (tant que tu n'abuses pas). Ca se passe pas si mal, et peu de gens sont malades finalement, car je pense que tu te fais allumer si tu fraudes.

Desole pour le hors sujet.


T'as oublié la Recherche. L'avenir de la Recherche Fondamentale qui donne pas de résultats immédiats ni d'applications concrètes dans l'immédiat n'intéresse pas le privé. Et c'est un peu ce qui se passe en ce moment...

Oui et non, les entreprises peuvent y gagner si tu leur fais des petits avantages fiscaux par exemple.
J'ai un ami qui fait une these en biologie sur un truc qui n'aurait pas d'application directe. Il bosse sur l'evolution des genes des drosophyles en fonction du climat, pas franchement le genre de truc super utile a priori.
25% du budget de son labo est finance par Volkswagen, entre autres financement prives. Je peux te dire qu'au niveau materiel ou autre ca n'a rien a voir avec les conditions en France (sans compter les pistonnages et autres luttes politiques des labos francais). Je pense qu'il ne rentrera jamais au pays.