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Voir la version complète : PLUS INTERDIT A BAH - AAR Espagne 1808 - Vive le roi ! Vive l'empereur !



Bopnc
17/12/2020, 02h27
Bonjour tout le monde !

C'est ici que démarre mon compte rendu d'un fantastique Wargame dont je ne vais pas citer le nom, afin d'éviter qu'un de mes partenaire ne tombe sur le topic après une hypothétique recherche google (étant donné les quatre articles et demi présents sur le net). :p

Vous trouverez le nom du jeu en question, ainsi que quelques explications sur ce post du topic des wargames (http://forum.canardpc.com/threads/103794-JdS-Les-Wargames-Quand-les-Chefs-canards-refont-l-histoire?p=13131649&viewfull=1#post13131649), dont je reprends la partie importante ici :



Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est à ma connaissance le seul wargame opérationnel à vraiment représenter toute la complexité et le chaos des opérations Napoléoniennes.


Le principe ? C'est en gros un jeu de rôle sur carte, avec relation épistolaire (un peu comme "Amirauté", pour ceux qui connaissent).
Chaque joueur incarne le chef des opérations ou un chef de corps, et il va passer sa partie à envoyer (ou recevoir) des lettres à un arbitre, lettres qui sont adressées à ses chefs de divisions (généralement non joueurs), aux autres chefs de corps (joueurs) ou à son chef d'opération (joueur aussi). L'arbitre va dispatcher ces lettres avec des messagers, qui arriveront plus ou moins vite en fonction des distances (avec possibilité d'interception et capture du message par l'ennemi si les lignes de communications sont coupées).


Dans ces lettres des ordres sont donnés, parfois interprétés par les autres joueurs, parfois par l'arbitre (pour les divisions, typiquement). Les armées se mettent en branle sur la carte (avec vitesse et étalement réaliste), les corps se perdent de vue, l'ennemi s'en mêle, le brouillard de guerre devient total, et on assiste à toute la panoplie des évènements napoléoniens : armées qui se ratent de peu, généraux timides qui n'osent pas attaquer alors qu'ils sont à 5 contre un (et que le reste de leur armée se fait écharper à une demie journée de marche), généraux trop téméraires qui perdent toute ligne de communication, ordres mal compris ou interprétés trop tard.


Lire un compte rendu de ce jeu, c'est lire quelque chose qui pourrait sans soucis se retrouver dans un livre d'histoire tant le déroulement est crédible. C'est bien simple, j'ai beau chercher désespérément, je ne trouve rien sur papier (et même quasiment rien sur ordinateur, en fait) qui puisse s'approcher de ça niveau brouillard de guerre.


Mais lire un compte rendu d'une partie de ce jeu, c'est aussi assez rare. Pourquoi ? Bah bien évidemment parce que vu son principe le jeu est très difficile à mettre en place, que les parties durent généralement longtemps, et que raconter la partie à postériori est compliqué vu le brouillard de guerre omniprésent.

Je ne sais pas si cet AAR sera très palpitant à suivre, étant donné le rythme de jeu très lent et la possibilité de ne pas du tout voir d'action. Mais j'essaierais de vous partager les évolutions de la situation, et surtout les échanges épistolaires les plus marquants, pour que vous profitiez un peu de l'ambiance.

Et pour couronner le tout, vous trouverez non loin de ce topic un équivalent rédigé par Bah (http://forum.canardpc.com/threads/129246-INTERDIT-A-BOPNC-Live-AR-Guerre-d%E2%80%99Espagne-1808-%C2%A1-Viva-los-espagnoles-!-Ol%C3%A9-!), qui sera certainement plus agréable et mieux fourni que le mien.
Je vous encourage à aller le voir, je lui ai laissé quelques jours d'avance en espérant qu'il ait super bien expliqué tout ça. :p


Bien entendu, si par miracle vous êtes l'un des nombreux participants à la partie non enregistré sur CPC, merci de battre en retraite immédiatement !


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Madrid - Espagne

https://i.ibb.co/m5F5CqJ/tres-mayo.png (https://imgbb.com/)
3 Mai 1808



Un peu de contexte :

Nous sommes le soir du 3 mai 1808, à Madrid, et la journée a été rude.

Suite à l'abdication de l'incapable roi d'Espagne et son remplacement par le roi Joseph-Napoléon Ier, la population de Madrid a bruyamment manifesté son mécontentement dans les rues de la capitale.

Incapables de réaliser les bienfaits de la révolution et de l'abolition d'une petite partie des privilèges, et sans reconnaissance pour l'aide que nous leur avons apportés dans la conquête du Portugal, une poignée de criminels ont pris les armes contre nos soldats.
Mal leur en a pris : battus le deux mai, ils ont été fusillés le trois.

Hélas, cette preuve de fermeté n'a pas été du gout du reste de la population, et la révolte gronde désormais dans tout le pays !
Cette grogne ne durera sans doute pas, mais autant se préparer au pire.


La situation initiale :

J'incarne le Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, commandant du IIIème corps et stationné à Madrid.

Napoléon étant occupé avec la Prusse et l'Autriche, mes forces sont sous les ordres du Maréchal Joachim Murat, également stationné dans la capitale.
Murat commande également aux Ier, IIeme, IVeme corps, ainsi qu'à l'armée d'invasion du Portugal, stationnée à Lisbonne.

Le nouveau roi, lui, est encore en France et ne nous rejoindra pas avant plusieurs semaines.

https://i.ibb.co/7gPKpdn/OOB.png


Niveau géographique je vous présenterais la carte sous peu, mais disons que la situation est... ""compliquée"".

Pour résumer :
Le Ier corps est à Tolède, au sud de Madrid.
Bessière et son IIeme corps à Burgos, plus au nord.
Le général Duhèsme est à Barcelone, complètement à l'est, à plusieurs semaines de marche.
Quand à l'armée du Portugal, elle est à Lisbonne : A plus d'un mois de marche du moindre renfort (et à presque 5 jours de messager).

Les rumeurs de quatre soulèvements espagnols se sont propagés : trois dans le nord, un dans le sud. Nous ne savons pas exactement de quoi ces armées sont composées, leur puissance, ni même leur position exacte.
Ce qui complique la situation, c'est que le ravitaillement nous vient majoritairement de Bayonne et de Perpignan. Si ces soulèvements réussissent à couper nos voies de ravitaillement, le maintien des forces en Espagne deviendra très compliqué. Et vu l'hostilité générale de la population, il ne faut pas trop compter vivre sur le terrain !


Pour couronner le tout, l'anglais -toujours avide de sang français et à l'affut de la moindre occasion- profitera certainement de cette occasion pour envoyer une force dans la péninsule. Quand ? Ou ? Quelles forces ? Aucune idée pour le moment !


En bref :

Un pays immense et pauvre, qui nous déteste.
Des forces dispersées, avec beaucoup de terrain a couvrir.
Des "armées" espagnoles dispersées autour de notre dispositif, voire même peut être entre nos corps.
Des routes peu sures, un ravitaillement compliqué, régulièrement intercepté par les partisans.
Des anglais prêts à se joindre à la curée.

La recette idéale, pour construire la gloire de l'armée française ! :ninja:

Tribe
17/12/2020, 02h42
Ça va être tellement bien :popcorn:

Pinkipou
17/12/2020, 10h01
Ca va être très long donc très bopnc.

Bopnc
17/12/2020, 15h12
Allez, un petit point carte.

C'est délicat à présenter car la situation est très éclatée, et que la carte utilisée est extrêmement détaillée. Trop pour pouvoir donner une image claire de la situation générale.

Du coup, j'ai monté un petit module Tabletop Simulator basique que j'ai partagé aux joueurs qui le voulaient. J'utilise des pièces un peu basiques pour représenter les unités, personnellement ce qui m'importe c'est d'avoir les informations visibles et lisibles, pas nécessairement la classe du plateau. Bah m'a dit que de son coté il avait amélioré les pièces, donc nous n'utiliserons pas la même symbologie.

Comme je suis surtout concentré sur ma petite personne, on va essayer de faire un dézoom du détail au général. Si c'est trop difficile à visualiser j'essaierais de mettre ça sur une carte différente.
J'envisage aussi de faire une petite explication en vidéo (vu que le format Tabletop s'y prête). Dites moi si vous êtes intéressés.





Madrid et Tolède :

https://i.ibb.co/3ytBTWb/20201217134330-1.jpg

Je suis donc à Madrid (ville importante, d'où le drapeau) avec mon troisième corps. Murat est avec moi (le roi d'échec). Vous pouvez voir les villes fortifiées des alentours (les tours).
Comme nous sommes présents à Madrid depuis un moment, nous avons établi un dépôt temporaire dans la ville (le pion plus clair).

Mon corps est constitué de :
- La division d'infanterie "Musnier" - 9'700 hommes inexpérimentés, 8 canons.
- La division d'infanterie "Gobert" - 8'400 hommes inexpérimentés, 8 canons.
- La division d'infanterie "Morlot" - 7'100 hommes inexpérimentés, 8 canons.
- La Division de cavalerie "Grouchy" :lol: - 2'900 sabres (dragons, cavalerie légère), 6 canons.
- La Réserve d’artillerie du général de brigade Jérôme Christophe Couin - 24 Canons

Ce sont les différents pions que vous pouvez voir sur la ville (désolé pour ceux qui ne lisent pas la symbologie OTAN). Je pourrais les scinder ultérieurement en brigades ou en escadrons, mais pour le moment tout le monde est regroupé.

Au sud, vous pouvez voir Tolède et le Ier Corps du général de l'Etang, que je laisse pour le moment sous la forme d'un seul pion car je ne sais pas encore ce qu'il va faire de ces unités (ni même s'il va me le dire). La ville est également importante, et dispose d'un dépôt temporaire.




Burgos :

https://i.ibb.co/VCkz0ZG/20201217134117-1.jpg

Plus au nord, à Burgos est stationné le IIeme corps du maréchal Bessière.

Sur l'image, vous pouvez voir une pièce triangulaire jaune. C'est un marqueur que j'utilise pour signaler qu'une levée espagnole est signalée dans la région. Je ne sais pas de quoi elle est constituée, ni ou elle est exactement.
Je suppose qu'elle est à Valladolid, ou qu'elle s'y dirigera rapidement.

Il y en a une autre à l'est, sans doute un soulèvement à Saragosse.

Ces deux armées sont préoccupantes, car elles peuvent couper les lignes de ravitaillement venant de france.





Barcelone :

https://i.ibb.co/BGZp76G/20201217134130-1.jpg

A l'est, à Barcelone, nous avons le IVeme corps du général Duhèsme.

On peut voir au nord les deux dépots principaux des Français : Bayonne et Perpignan. Ainsi qu'une multitude de places fortes et de villes importantes actuellement laissées à l'abandon.





Lisbonne :

https://i.ibb.co/TrKSr9n/20201217134207-1.jpg

Tout à l'ouest, perdue au fond du Portugal, nous avons "l'armée du Portugal", commandée par le général Junot.

Au sud, et au nord ouest, vous pouvez voir les deux derniers soulèvements espagnols qui ont été signalés. Et qui sont pour le moment virtuellement hors d'atteinte.




J'espère que ce point est assez clair, n'hésitez pas à me dire si je peux améliorer quelque chose ou si vous avez des questions. ;)

Pinkipou
17/12/2020, 15h46
Si tu as dans l'idée de conserver le rouge pour les Anglais plus tard, peut-être que passer les insurgés espagnols en orange ou vert les rendraient plus visibles (tout du moins sur la carte parce qu'en jeu ce sera peut-être pas trop le cas avec votre brouillard de guerre à couper au sabre).

Les régions administratives que l'on voit sur la carte ont-elles un impact dans la partie ?

Bopnc
17/12/2020, 16h24
J'envisageais de mettre les anglais en rouge et les portugais en vert (pour le cas ou le Portugal arrive à reformer son armée dissoute).
Je passerais les espagnols en orange pour qu'ils soient plus visibles. Surtout qu'ils seront sans doute mon principal adversaire.


Les régions administratives ne nous servent pas directement non. C'est juste pratique pour certains aspects géographiques (par exemple, on sait qu'une armée espagnole a été levée "en Aragon").
Je ne sais pas si c'était sur la carte d'origine (tirée de Gallica) ou si c'est utile à un autre camp que le mien.

LeLiquid
17/12/2020, 18h43
Merci de nous faire un résumé, c'est super ! J'ai hâte de voir le développement de cette histoire. Vive l'Empereur ! (qui viendra vous tirer les oreilles en personne une fois que vous aurez fait de la merde :ninja:)

Scykhe
17/12/2020, 18h56
Voilà qui est super intéressant, je vais suivre le sujet !

Bopnc
17/12/2020, 19h41
Allez, petite analyse de la situation.

Cette semaine, on est dans une espèce de "phase bonus" avant le démarrage, ou on peut discuter au sein d'un camp sans les délais et risques normaux. Du coup, voici l'analyse globale que j'avais faite pour Murat et les autres généraux.

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-Du Maréchal de Moncey, commandant du troisième corps, posté à Madrid-

Messieurs bonsoir,

Les affaires de ces deux derniers jours semblent plus sérieuses que nous ne le pensions. Nous avons fusillé abondamment aujourd'hui dans Madrid mais la population n'est pas calmée, au contraire.

Je suis convaincu que l'Empereur sait ce qu'il fait et que les choses se tasseront bientôt, mais au cas où ces rumeurs de "levées de masse" se confirmeraient et pour aider aux futurs ordres de marche du Maréchal Murat, voici mon humble vision de la situation.


Objectifs recherchés :

1) Dans le but d'éviter la propagation de l'insurrection :
- Maîtriser les villes importantes d'Espagne
- Détruire rapidement les "armées" espagnoles, ou les empêcher de nuire
- Conserver les lignes de ravitaillement ouvertes

2) Dans le but d'éviter une défaite au Portugal :
- Maintenir une armée au Portugal
- Éliminer les éventuels restes de l'armée portugaise

3) Pour l'avenir, et la gloire :
- Vaincre et humilier l'armée anglaise pour décourager toute intervention directe ultérieure

Il revient au Maréchal Murat et ultérieurement au roi Joseph de déterminer si l'objectif 2 ne risque pas de compromettre la réalisation de l'objectif 1.


Nos forces :

Théoriquement nos forces sont plus performantes que celles de l'adversaire, anglais excepté. La bataille rangée me semble donc devoir être recherchée dès qu'une supériorité, même légère, est établie.
Elles se déplacent également plus vite, avantage qui n'est pas à négliger.

- Notre armée du Portugal, à Lisbonne, me semble la plus exposée. Le général Junot est à plus de vingt jours de marche de nos forces, ne peut sans doute pas quitter le pays sans un fiasco politique, et c'est sans doute lui qui devra affronter l'éventuel renfort anglais. La survie de son armée et son usage me semblent décisifs pour la campagne à venir.
- Les Ier, IIeme et IIIeme corps sont relativement groupés, et en position centrale autour de Madrid. C'est une position favorable car ils peuvent converger efficacement dans n'importe quelle direction. Ou au contraire se disperser pour frapper des cibles différentes.
- Le IVeme corps, à Barcelone, est plus distant et ses possibilités d'actions sont plus prévisibles. Il peut soit descendre vers le sud et tenter de conserver les villes côtières, soit revenir vers l'ouest pour défendre nos lignes de ravitaillement.

Nos corps sont potentiellement séparés par les adversaires, ce qui est une situation qui deviendra vite désastreuse en termes de communication. Si le Maréchal Murat décide de nous conserver en cohésion, il faut impérativement agir pour garantir des lignes de communications rapides et sûres.

A noter que dans mon cas, l'infanterie du IIIème corps est intégralement novice dans les affaires de la guerre.


L'ennemi :

Quatre forces sont identifiées pour le moment.
- Je tiens à rappeler que l'art de la guerre enseigné par notre empereur repose sur la capacité à se déplacer séparément, par des routes distinctes et en se ravitaillant à des endroits différents, mais tout en pouvant se rassembler rapidement pour frapper une partie de l'armée ennemie. A ce titre la levée espagnole d'Aragon me semble particulièrement vulnérable car placée sur le point de rassemblement le plus pratique de nos différents corps si l'on veut couvrir nos voies de ravitaillement.
La première cible de cette force sera certainement Saragosse, si tant est qu'elle n'y soit pas déjà. Elle est ensuite bien placée pour gêner notre ravitaillement en direction de la frontière Française.
Notons que si elle fait l'erreur d'enfermer une force conséquente derrière les murs de Saragosse, que ce soit avant ou après une bataille, nous pourrions assiéger et éliminer cette force assez facilement.

- La force de Castille peut être extrêmement gênante, surtout tant que l'on ne connaît pas sa position exacte, car elle peut avoir des éléments glissés entre nos corps. Je pense que les premières reconnaissances menées devraient essayer d'établir sa position et sa destination.

- La force de Galice peut au choix capturer tout son secteur, se rabattre sur le Portugal, ou aller renforcer ses alliés au centre. Nous n'avons pas de moyens d'action contre elle à court terme.

- La force d'Andalousie est bien placée pour harceler nos forces du Portugal, mais je ne sais pas si elles peuvent franchir la frontière Portugaise sans déclencher un scandale politique. Dans tous les cas, le sud du pays est à elle à court terme.

Prenons garde tout de même, ces quatre "armées" ne sont pas forcément regroupées, ni leurs seules forces à terme. Il est possible que d'autres armées de paysans surgissent à l'improviste, ou que des surprises nous attendent en termes de harcèlement ou d'embuscades. La situation semble très "mouvante".

Par ailleurs, quid de l'armée portugaise ? Est ce que l'on connaît sa position actuelle ?


En ce qui concerne les possibilités d'actions de l'ennemi :

Possibilité la plus dangereuse :
L'adversaire nous fait courir à travers tout le pays, échappe à notre surveillance, arrive à se regrouper sur une de nos armées isolé et la bat. L'efficacité de cette action est décuplée si cela coupe nos lignes de ravitaillement.
Isolée, l'armée du Portugal est battue par le rassemblement des anglais, des espagnols et des portugais.

Possibilité la plus probable :
L'ennemi va tenter de prendre (ou de menacer, a minima) nos lignes de ravitaillement. Ils vont sans doute profiter de leur dispersion pour nous harceler sur les villes importantes tout en se rassemblant pour frapper quand ils voient une belle opportunité. C'est leur habileté à le faire (et notre habileté à les intercepter au bon moment) qui décidera sans doute de la campagne.
Si cela ne provoque pas de scandale diplomatique (à faire confirmer), on peut compter sur l'intervention d'une armée espagnole au Portugal pour aider d'éventuels renforts anglais.

Possibilité la plus favorable (et donc la moins probable):
Un regroupement de la majorité de leurs forces à portée de rassemblement des nôtres. De par notre supériorité militaire, une grande bataille rangée réglerait certainement la question en notre faveur.


Conclusion :

Voici donc ma vision de la situation, pas forcément glorieuse, mais loin d'être désespérée. J'espère pouvoir lire vos contradictions ou vos points de vues pour enrichir ma réflexion, ainsi que l'idée générale d'action du Maréchal Murat.

Dans l'attente, je vous souhaite à tous une bonne soirée,


Bon-Adrien Jeannot de Moncey, Maréchal d'empire

Seymos
17/12/2020, 19h52
Ca me fait toujours rire les expressions "le plus dangereux" "le plus probable".

C'est tiré des modes réflexions tactiques anglo-saxons, mais ça a peu de sens quand on réfléchit un peu. L'ennemi a généralement pour objectif de nous vaincre, et devrait agir en priorité suivant le mode d'action qui nous infligera le plus de dégâts, et donc ce mode d'action devient de facto le plus probable.

En réalité, le distingo doit être fait suivant que l'on réfléchit qu risque qui pèse sur notre mission (et là le mode d'action ennemi le plus dangereux n'est pas forcement le plus probable, l'ennemi ignorant généralement notre mission réelle), le mode d'action le plus probable étant lui celui qui permet à l'ennemi de remplir sa mission à coup sûr (mais encore faut il la connaître...).

Bopnc
17/12/2020, 20h20
Ah ! Seymos ! J'avoue que j'espérais que tu passerais par ici pour commenter ce texte ! Je débute dans ce genre d'exercice (en tout cas à cette échelle), ça m'intéresse beaucoup et j'étais curieux d'avoir tes retours. :)

J'ai pas trop su comment l'exprimer avec l'espèce de ton soutenu que j'ai employé (et à 2h du matin :ninja:) mais en gros dans ma réflexion j'essayais d'anticiper :
- Ce qui nous pourrait nous pourrir la vie (et qu'on va donc chercher à éviter)
- Ce que l'ennemi va certainement faire parce c'est ce qui lui donne de bonnes chances de succès (et qu'on va devoir contrer)
- Ce qui pourrait bien pourri la vie de l'ennemi (et qu'on va donc rechercher s'il fait l'erreur de nous le permettre)

Dans mon esprit, le plus dangereux n'est pas nécessairement le plus probable parce l'action en question peut forcer l'ennemi à prendre de gros risques qu'il n'est pas prêt à prendre. Ou l'action en question peut être incompatible avec certains de ces objectifs.

Tu penses que je devrais plus réfléchir en terme de "mission" ? Qu'est ce qui pourrait gêner ma mission ? Quelle pourrait être sa mission ? Qu'est ce qui pourrait gêner sa mission ?

A noter que dans ce texte j'outrepasse légèrement mon rôle en jeu en faisant cette analyse (en particulier quand j'essaie de dégager nos objectifs) ce qui m'a d'ailleurs valu une remarque amusée de Murat sur la notion de préséance. Je me bornais à faire des constats, j'évitais au maximum de proposer des solutions. :p

Seymos
17/12/2020, 20h30
Je te rassure, ta prise était très claire et parfaitement formulée. Je pinaille parce que le débat le plus probable/le plus dangereux est un grand classique des travaux d'état major, et un bon chausse-trappe. En partie parce que souvent, le plus dangereux est infaisable pour l'ennemi.

Faudrait que je retrouve un article très intéressant qui comparaît les méthodes de réflexion tactique anglo-saxonnes et françaises, notamment sur l'ennemi, et la façon dont elles faconnaient la manière de donner les ordres.

Pour info, à tous les niveaux on utilise une formule simple pour donner des ordres :
0. Articulation de la force
1. Situation - ennemi, ami, population, terrain - appréciation du chef
2. Mission reçue de l'échelon supérieur
3. Exécution - intention, idée de manœuvre, missions des subordonnés et des appuis
4. Logistique
5. Commandement.

Ca marche du chef de groupe au commandant de corps d'armée.

Et pour les comptes-rendus, un "je suis, je vois, je fais, je demande" ça marche bien.

Avec son application concrète : "je suis perdu, je vois rien, je fais pitié, je demande pardon."

Bopnc
17/12/2020, 21h57
Avec son application concrète : "je suis perdu, je vois rien, je fais pitié, je demande pardon."

Ah oui tiens, c'est bien ça. Je garde pour plus tard. :ninja:



Merci pour les tuyaux. ;)

Bopnc
18/12/2020, 15h11
Allez, dernière partie de la préparation après l'évaluation de la situations : les consignes.

Voici le mail du Maréchal Murat, donnant ses objectifs à chaque officier :




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Du Maréchal d’Empire Joachim Murat, commandant en chef de l’Armée d’Espagne

Aux serviteurs de l’Empire

Le Maréchal d'Empire Jean-Baptiste Bessières,
Le Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey,

Le Général de division Pierre Dupont de l'Étang,
Le Général de division Guillaume Philibert Duhèsme,
Le Général de division Jean-Andoche Junot,

Je vous remercie pour vos observations et vos remarques. Le mot d’ordre de mon plan est de sécuriser la voie de Bayonne à Madrid pour le passage du Roi. Ainsi, il me semble indispensable de mettre fin à la présence espagnole dans la région de l’Aragon.

Pour ce faire, je vous propose de séparer nos zones d’action de la manière suivante :

- Région Est : zone allant de Santander, Madrid et Valence jusqu’aux Pyrénées. La menace est l’armée d’Aragon, qui doit être éliminée au plus vite, afin d’assurer la sécurité du Roi.

- Région Nord : zone allant de Santander, Madrid, Cuidad Rodrigo et qui suit la frontière portugaise jusqu’à l’Atlantique. La menace est l’armée de Galicie, qui sera difficile à déloger de ces régions montagneuses.

- Région Centrale : zone allant de Madrid, Valence, Giudad-Real, Mérida, à Cuidad-Rodrigo.

- Région Ouest : zone correspondant au Portugal. La menace est bien entendu l’armée portugaise et les renforts britanniques, qui sont pour le moment inconnu.

- Région Sud : zone au sud de la ligne Barjos-Valence. La menace est l’armée andalouse et bien entendu la présence britannique à Gibraltar et on peut le supposer à Cadix (si les Espagnols leur ouvrent les portes…).

Je pense affecter chacun d’entre vous à une région (celle-ci représente une idée d’affectation, pas une frontière stricte), à l’exception du sud qui est à mon humble avis une perte de ressources que nous ne pouvons nous permettre pour le moment, point de vue qu’il me semble retrouver dans vos rapports. Je propose donc de laisser le sud aux Espagnols le temps de reprendre le contrôle ailleurs.

Sur vos différentes régions d’affectation, vous devrez découvrir où se cache l’ennemi, mettre en place des routes d’approvisionnement et des places fortes capables de venir s’aider mutuellement (ne vous répandez pas dans tout le pays !) ET SURTOUT empêcher les Espagnols de communiquer entre eux, on ne veut pas qu’ils puissent d’une manière ou d’une autre s’unir dans un combat « national » contre nous.

La région nord sera à la charge du Général Dupont de l'Étang et du Ier corps. Je me permets de vous conseiller de vous installer à Salamanca et d’installer une ligne de défense entre Almeyda-Salamenca-Valladolid et Burgos. Tenter dans la mesure du possible d’améliorer ces places et les voies de ravitaillement. Je vous demande de ne pas engager le combat à moins d’être bien certain de votre supériorité.

La région ouest reste à la charge du Général de division Jean-Andoche Junot et l’armée du Portugal. Lisbonne est une base d’opérations intéressante, mais il est nécessaire d’établir une zone de contrôle plus grande. Notamment en prenant le contrôle d’Elvas et Barjoz. Tentez dans la mesure du possible d’améliorer ces places et les voies de ravitaillement. Je vous demande de ne pas engager le combat à moins d’être bien certain de votre supériorité.

La région centre sera à la charge du Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey et du IIIe corps. Un maintien d’une force à Madrid est nécessaire, afin de maintenir la sécurité dans la capitale royale. De plus, il sera de la responsabilité du Maréchal de maintenir un renseignement dans la région sud et centre, afin de savoir où se trouvent les forces espagnoles et connaitre les possibles incursions britanniques. Tentez dans la mesure du possible d’améliorer ces places et les voies de ravitaillement. Je vous demande de ne pas engager le combat à moins d’être bien certain de votre supériorité.

La région est est pour le moment ma priorité pour assurer la sécurité du cortège royal. Ainsi, je propose une prise en pince des armées espagnoles par le Maréchal d'Empire Jean-Baptiste Bessières et le Général de division Guillaume Philibert Duhèsme. Le train de siège devrait pouvoir rejoindre la force du maréchal à Saragosse et à partir de là nous devrions pouvoir mettre fin à la menace aragonaise. De cette manière, le Général Duhèsme pourra laisser une garnison conséquente à Barcelone et maintenir une présence française. Pendant, la convergence de nos forces, j’attends de vous que vous trouviez où se trouve ces espagnols et que vous les écrasiez, pour l’Empereur et l’Empire.

Pour ma part, je maintiendrai ma présence à Madrid pour maintenir un quartier général plus ou moins centralisé.

Globalement, j’attends de vous une prise d’initiative digne de l’armée impériale, mais également un comportement exemplaire vis-à-vis des civils, car nous ne voulons absolument pas un soulèvement populaire contre nous.

Que pensez-vous de cette ébauche de plan ?


Vive l'Empereur, vive l'Empire.

Joachim Murat, commandant en chef de l’Armée d’Espagne


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Globalement, en terme d'affectations, ça donne ça (n'hésitez pas à ouvrir l'image dans un nouvel onglet si besoin) :

https://i.ibb.co/pfwh71G/20201218135200-1.jpg


Première constatation : les zones sont grandes. La mienne (le centre), en particulier, est écartelée de l'ouest à l'est de l'Espagne.
Ça implique que je vais devoir soit :
- Rester vers Tolède et réagir avec des informations vieilles de plusieurs jours
- Aller d'un coté et laisser l'autre en quasi autonomie.

Et c'est sans parler de faire basculer des troupes d'un coté à l'autre : Merida - Valence à vol d'oiseau, c'est 530 km ! A raison de 28km par jour sur une marche soutenue, sans même compter les repos qui seront nécessaires, ça nous fait grand minimum 19 jours de marche pour basculer des forces.

Ca semble compliqué.


Mais il y a pire. Voici le centre de ma zone :


https://i.ibb.co/v11VFsX/20201218135305-1.jpg



Petit jeu : partez de Tolède, tout au nord, et allez jusqu'à Cordoue, au sud, par les routes.
Attention, les fleuves (noir épais irréguliers) ne comptent pas ! Et oui, la carte est pas simple à lire. Ça fait partie du jeu. :p

Maintenant, comptez les routes qui permettent de passer de l'est à l'ouest de cette zone.


Alors, sympa non ? :ninja:

Bopnc
19/12/2020, 12h55
Bilan : Comme ceux qui ont tenté l'exercice ont pu le constater, il n'y a AUCUNE route valable sur toute la ligne Tolède - Cordoue qui permette une transition de force de l'est à l'ouest !

Ce qui veut dire que non seulement ma zone est immense, mais qu'elle est coupée en deux, et qu'il faut remonter sur Tolède pour le moindre échange, que ce soit de troupes ou de messagers. :mellow:

Du coup, hop, première pleurnicherie au chef :

--------------------

-Du Maréchal de Moncey, commandant du troisième corps, posté à Madrid-
-À destination du Maréchal Murat, avec copie aux autres généraux-

Maréchal,

J'ai bien reçu vos instructions et j'en ai commencé l'analyse pour préparation de mon ordre de marche.
J'entrevois cependant un risque que je souhaite remonter à votre attention.

Ma zone d'action entre Merida et Valence fait à vol d'oiseau près de 520 km de long, soit plus d'un mois de trajet et 10 jours de messager aller retour. La surveillance de cette zone à elle seule est déjà une tâche ardue si je dois réagir aux actions espagnoles.

Mais il se trouve que cette zone est coupée en deux par une série de chaînes montagneuses et de fleuves, coupant toute communication entre la partie est et la partie ouest. En effet, un examen de la carte vous confirmera qu'il est extrêmement difficile pour une armée (ou un courrier) de passer de l'est à l'ouest de la ligne Tolède / Cordoue sans remonter ou descendre jusqu'à une de ces deux villes !

Dans ces conditions, je ne peux pas m'engager à surveiller et contrôler les deux côtés de cet obstacle simultanément.
Je préconise la sécurisation de Madrid et Tolède pour former un point d'ancrage et permettre la bascule d'un côté à l'autre, la création éventuelle d'avant postes d'alerte à Ciudad-Real, Cuenca ou Truxillo, puis l'envoi de forces conséquentes du côté que vous jugerez le plus opportun (Valence ou Merida).

Bien sûr, si vous maintenez votre ordre formel, j'obéirai en soldat et ferai au mieux.

De façon annexe j'ai quelques autres questions moins pressantes, qui arriveront par le prochain courrier.

Avec mes respects,

Bon-Adrien Jeannot de Moncey, Maréchal d'empire


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Pour référence, je vous met le secteur dont je parle, et dont le contrôle me semble le plus réaliste en attendant de savoir que quel coté je dois aller distribuer mes claques.

https://i.ibb.co/mcn8Zp8/20201219112605-1.jpg

Ciudad-Real, au sud, me semble être un poste important. Il n'est pas incontournable, mais canalise toutes les routes venant du sud-ouest et peut ralentir une armée qui devrait le dépasser, en plus de servir de sonnette d'alarme.

A l'ouest, Truxillo n'est pas fortifié, donc je ne pourrais pas raisonnablement envoyer une force armée. Par contre c'est un carrefour stratégique et je vais certainement y poster un piquet pour m'avertir le "plus vite possible" (250km de route quand même, donc deux jours de trajet pour le messager) d'une approche espagnole.

A l'est, j'enverrais peut être du monde à Cuenca, mais les routes sont tellement nombreuses dans le coin que ça ne bloquera pas grand chose. Ca me permettra simplement d'envoyer des patrouilles pour voir arriver quelque chose.

De façon générale le gros problème que j'ai ici, ce sont les distances qui sont gigantesques. J'ai beaucoup de mal à estimer à partir de quelle distance deux places fortes ne pourront plus du tout se soutenir.

Avec ces contraintes, la zone qui me semble plus plus raisonnable à tenir fermement est le rectangle de fortifications autour de Madrid.
Mais je dois rester prudent tout de même : entre Madrid et Tolède il y a quand même 75km soit deux jours de marche si on ne veut pas arriver épuisé.



En tout cas le maréchal Murat semble partager mon analyse, puisque voici sa réponse :

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Du Maréchal d’Empire Joachim Murat, commandant en chef de l’Armée d’Espagne

Au Maréchal de Moncey, commandant du troisième corps, avec copie aux autres commandants.

Maréchal,

Je vous remercie pour votre réponse aussi prompte que pertinente.
Je me suis peut-être mal exprimé, il ne s'agit pour le moment que d'une mission de surveillance dans la zone centrale. Votre point d'ancrage est et reste Madrid. La mise en place d'une zone contrôlée entre Eseurial-Guadalaxara-Aranjuez-Tolède me semble une tactique pertinente, mais je laisse ceci à votre appréciation.
Mon message pouvait paraitre péremptoire, mais il s'agit de l'élaboration d'une stratégie globale où la tactique est laissée entre vos mains. J'exige trois choses de votre part messieurs:

- Savoir où vous êtes.

- Savoir ce que vous faites.

- Savoir ce que vous décidez au niveau tactique, afin de pouvoir réorienter la stratégie globale ou votre tactique en fonction de la situation globale.
Le reste est de votre ressort.

Vive l'Empereur, vive l'Empire.

Joachim Murat, commandant en chef de l’Armée d’Espagne

LeLiquid
19/12/2020, 13h41
Cette mentalité d'assiégé. :tired:

Bopnc
19/12/2020, 13h56
Oui bah je préfèrerais aussi qu'on me dise "Prends toutes tes troupes et démolis moi l'armée ennemie rassemblée à Merida, puis va au sud prendre Gibraltar à ces salauds d'anglais !". Mais ça a pas l'air d'être l'ambiance locale. :emo:


Et c'est un objectif que donne Murat que je n'avais pas identifié à partir de mes infos, mais il faudrait effectivement éviter que le roi n'ait plus de capitale lors de son arrivée (ou pire qu'il se fasse intercepter et que la capitale n'ait plus de roi :ninja:).

Perso je voyais son arrivée comme un renfort avec un accompagnement de troupes. A priori j'ai été naïf. :p

Da-Soth
19/12/2020, 14h12
Et pour les comptes-rendus, un "je suis, je vois, je fais, je demande" ça marche bien.

Avec son application concrète : "je suis perdu, je vois rien, je fais pitié, je demande pardon."

^_^

Bopnc
23/12/2020, 16h12
Bon, petit point de situation.

On est dans la première semaine d'ordres. Tous les joueurs ont en gros jusqu'à dimanche soir pour passer leurs premiers ordres à l'arbitre. Ensuite, la partie démarre et on devrait avoir deux échanges de mail d'avancement/ordres par semaine.

La mauvaise nouvelle pour vous, c'est que mes consignes sont confirmées. Je vais donc rester l'arme au pied dans le secteur pour défendre la capitale. Espérons que le sang chaud hispanique les pousse à directement venir frapper Madrid. ^_^


De mon coté, je suis un peu embêté parce qu'une analyse plus poussée m'a fait réaliser que j'avais fait une erreur d'interprétation dans les règles. J'avais compris qu'une semaine d'occupation d'une "ville d'importance" permettait d'y générer un dépôt de ravitaillement temporaire (qui fournit la moitié des besoins quotidiens) et donc d'y survivre tant bien que mal sur le long terme, l'autre moitié des besoins étant récupérés "sur le terrain" (on reste l'armée française, quand même).

Mais en fait, je m'étais planté sur la définition de "ville d'importance". Il s'avère que ce sont uniquement les 15 villes définies dans le briefing : Badajoz, Barcelona, Burgos, Cartagena, Cordova, Granada, León, Madrid, Salamanca, Segovia, Seville, Toledo, Valencia, Valladolid et Zargagoza.

Qu'est ce que ça veut dire ? Bah qu'au delà de bouffer nos chevaux sur cette campagne, on va aussi devoir bouffer nos semelles. :p



Prenons un rapide exemple :

https://i.ibb.co/mcn8Zp8/20201219112605-1.jpg

Postulat : Je veux envoyer une division de Madrid à Ciudad-Real, au sud, et y tenir les fortifications pour bloquer cet axe.

Je consomme 10% de mes stocks de vivres par jour.
Il y a 205km de route. A raison de 8h de marche par jour (histoire de pouvoir fourrager et rester groupé) et à 3,5km/h ça fait dans les 8 jours de marche.
En fourrageant, je récupère 50% de mes besoins quotidiens en nourriture et fourrage (mais pas en munitions), donc sur ce trajet je ne consomme "que" 40% de mes vivres.

Arrivé à Ciudad, il me reste donc 60% de mes vivres, donc 12 jours en fourrageant.
Une fois sur place, je prends possession de la ville et des fortifications.

De là, j'ai deux choix :
- Je reste en formation de combat, et je ne peux occuper la ville que quatre jours avant de devoir entamer la marche inverse sous peine de voir mes hommes dépérir.
- Je me déploie en formation d'occupation (je disperse mes gars dans les environs), ce qui me permet de fourrager 100% de mon ravitaillement et de conserver mes stocks. Mais en sachant que si l'ennemi me tombe dessus à l'improviste, je prends cher.

Dans les deux cas, si l'ennemi surgit et que je me replie dans la forteresse et appelle à l'aide :
- Je n'ai de la poudre que pour deux grosses journées de combat, et pas moyen d'en récupérer en dehors d'un dépôt.
- Une fois assiégé, je ne peux plus fourrager (enfin, je suppose), donc je n'ai plus que 6 jours de vivre dans le meilleur des cas
- Si mes troupes assiégées tombent à cours de vivres en l'absence de dépôt, elles se rendent.
- Il faudra trois jours au messager pour atteindre Madrid et me signaler l'invasion.
- Il me faudra ensuite cinq jours pour que les renforts arrivent à marche forcée (et donc fatigués et dispersés) sur le secteur.

Je suis pas très bon en math, mais j'ai l'impression que ça pue un peu comme affaire. Surtout en sachant que les renforts auront eux aussi leurs propres problèmes de ravitaillement. :p

Initialement, je pensais tenir le secteur une semaine le temps d'y constituer un dépôt, ce qui m'aurait permis d'y tenir dans la durée, m'aurait donné de bien meilleures chances de tenir en siège, en plus de permettre du ravitaillement sur cet axe pour les troupes en manœuvre. Ce plan tombe à l'eau, et de façon générale j'en viens également à douter de l'intérêt d'occuper les places fortes de Guadalaxara et R. Tajo malgré leur proximité avec Madrid.

Cette histoire signifie également que tout déplacement lointain vers une ville au statut inconnu est extrêmement risqué. Si une fois sur place on se retrouve devant des murailles occupées, la famine guette rapidement.


Du coup je pense que je vais me concentrer sur Madrid et Tolède pour y améliorer les dépôts, et surtout organiser des patrouilles en direction du sud, histoire de voir ce qui se passe.

Bopnc
23/12/2020, 23h36
Je me suis repenché sur la carte, et j'ai ré-évalué la situation en observant particulièrement la position des villes importantes.

Dans mon secteur, les deux villes majeures sont clairement Madrid et Tolède. Elles restent mes objectifs prioritaires, et ne doivent être perdues à aucun prix.

Il y en a quatre autre qui encadrent mon secteur :
- Loin au sud, Cordoue, qui est de l'autre coté de la chaine montagneuse et semble inaccessible pour l'instant.
- Loin à l'est, sur la cote méditerranéenne, Valence, qui ne peut pas être prise sans un gros trajet et un déplacement complet de mon corps.
- Loin à l'ouest, à la frontière du Portugal, il y a Badajoz qui est déjà un objectif de l'armée du Portugal.
- Au nord, à moins de 100km de l'autre coté d'une chaine montagneuse, il y a Segovia.


C'est cette dernière ville fortifiée (entourée en rouge ici) qui m'intéresse particulièrement.

https://i.ibb.co/KWYwYWm/20201223220806-1.jpg

Elle est dans le secteur nord, normalement à la charge du premier corps, actuellement à Tolède.
Sauf que ce premier corps à reçu l'instruction de se baser à Salamanca pour sécuriser le nord, et que quand j'ai demandé au Général de l'Etang quelle route il emprunterait (pour éviter les bouchons) je n'ai pas eu de réponse.
Je ne suis pas certain qu'il ait prévu d'y passer, et encore moins d'y laisser des hommes pour préparer un dépôt.

Plus au nord, il y a le deuxième corps. Qui lui a ordre de partir vers l'est.

Et au milieu de tout ça ? Les rumeurs d'une levée espagnole (zone "castille"), qui pourrait très bien être à coté de Segovie, voire déjà l'occuper.

Du coup hop, ni une ni deux, je profite d'être dans la même ville que mon supérieur (avec autorisation de l'arbitre) pour aller proposer une prise rapide de la ville.


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Les chevaux stoppèrent devant l'auberge. Le remue-ménage fit sortir un aide de camp qui jaugea la situation. Il eut à peine le temps de retourner à l'intérieur annoncer la venue du Maréchal de Moncey que ce dernier faisait irruption dans la salle commune, l'air passablement inquiet.

Maréchal Murat !

Navré de vous déranger à cette heure tardive, mais je viens d'avoir des informations qui changent radicalement ma façon de voir la campagne et mon dispositif. Je tenais à en discuter avec vous.

Mes patrouilles des villes environnantes me rapportent que l'hostilité de la population va grandissante, et que l'acquisition de vivres et de matériel chez les professionnels est plus compliquée que prévue. Par conséquent, il s'avère que nous ne pourrons pas spontanément construire de dépôt temporaire dans les villes environnantes contrairement à ce que je pensais ! Seules les très grandes villes* vont pouvoir le permettre. Pour toutes les autres, il nous faudra le support des convois de Bayonne et Perpignan.

Cette information va compliquer lourdement notre ravitaillement, et rend certaines positions comme Ciudad-Real très délicates à défendre. Même les positions relativement proches de Guadalaxara ou R; Tajo seront finalement compliquées à tenir à long terme sans dépôt.

Ce qui m'amène à la raison de ma venue. A la vue de ces informations, les villes importantes* deviennent vraiment cruciales.
Du coup, est ce qu'il ne serait pas judicieux de donner un coup de sonde sur la ville de Segovia (au nord ouest de Madrid) et d'y envoyer directement une division pour à la fois nous réserver cette position stratégique au débouché des montagnes, pour y construire et y améliorer un dépôt, pour y calmer la population, mais aussi empêcher l'ennemi de l'utiliser contre nous ?

Je sais que cette ville est dans le secteur du général de l'Étang, mais en l'absence de nouvelles de sa part et d'informations sur son trajet je ne sais pas s'il compte y passer, ni s'il va y laisser une division pour y monter un dépôt.
En attendant qu'il soit contacté, ma division Musnier peut y être avant lui avec un petit éclairage de cavalerie, et précédée d'une patrouille : il me suffit de votre autorisation.

Si nous partons de cette hypothèse, je pense envoyer une division à Tolède pour occuper les murs et relayer le 1er corps, et laisser la dernière à Madrid avec le gros de la cavalerie et l'artillerie de réserve. Le reste de mes mouvements sera composé de patrouilles vers le sud, et de piquets d'alerte dans le secteur centre.

Quel est votre avis sur la question ?
Est ce que vous avez des informations qui me manquent ?



* Badajoz, Barcelona, Burgos, Cartagena, Cordova, Granada, León, Madrid, Salamanca, Segovia, Seville, Toledo, Valencia, Valladolid, Zargagoza

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On va voir ce qu'il en dit, mais on aura peut être droit à une échappée et un peu de frittage ! :lol:

Ou à une embuscade dans les cols de montagne par des irréguliers espagnols et un massacre de mes troupes, je sais pas encore trop. :ninja:

Bopnc
28/12/2020, 14h25
Le commandant Murat est en train de rédiger une lettre pour l'empereur lorsque le Maréchal Moncey arrive dans la salle.

Maréchal,

Pas d'inquiétude pour l'heure. La révolution a transformé la France en terre de liberté; la charge de commandant transforme le sommeil en luxe, de plus comme le dit notre empereur, le vrai courage, c'est celui de trois heures du matin.

J’entends parfaitement vos arguments, notre plan initial avait clairement délaissé la ville de Segovia.

Je pensais décaler le dispositif du général de l’Étang vers l’est en nous focalisant sur Burgos, Valladolid et surtout Léon, qui est un ilot imprenable au milieu des montagnes. Votre proposition de prendre position à Segovia permettrait de rendre notre position cohérente dans le secteur. Cela me semble une excellente idée !

Que la division Musnier parte à l’aube, avec comme instruction de verrouiller ce col, comme s’il s’agissait des Thermopyles.

Alors que le Maréchal Moncey sort aussi brusquement qu'il est arrivé, le commandant le retient d'une voix douce
"Prenez le temps de vous reposer mon ami, les estafettes ne partiront que demain pour prévenir de l'Étang".


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C'est donc décidé, je partirais à l'aube et à marche intensive (10h de marche par jour) vers Segovie avec une partie de mon armée, en espérant arriver avant l'insurrection.

La zone d'opération non annotée, pour ceux qui veulent voir les routes :

https://i.ibb.co/23yt8Kg/20201228124410-1.jpg

J'ai quatre inconnues à ce niveau :
- Est ce que le col de montagne est libre ?
- Est-ce que Segovia est déjà occupée ?
- Est-ce que l'insurrection est à Vallalolid ?
- Si l'ennemi marche lui aussi sur Segovie, ça sera par quelle route ?

L'idée de la marche est de partir avec une force "suffisante" (estimée au doigt très mouillé) pour enfoncer/résister à un contact avec les insurgés tout en laissant assez de monde à Madrid et Tolède pour les pacifier et bâtir des dépôts.
J'emmène donc avec moi la division Musnier (9700 Hommes, 9 canons) et la deuxième brigade de la division Grouchy (1400 sabres).

Comme je ne sais absolument pas ou je met les pieds, je joue la prudence. La cavalerie est là pour faire tampon en cas de contact, mais aussi et surtout pour me donner une capacité de patrouille sur le trajet.
Elle marchera au pas de l'infanterie pour que tout le monde puisse se soutenir, mais lancera des éclaireurs en permanence 20km devant la marche.
J'envoie aussi des patrouilles de cavalerie investiguer Segovie, qui ont l'ordre -si Segovie est libre- de se poster sur les trois axes les plus probables d'arrivée d'un ennemi qui marcherait sur la ville (les petites étoiles rouges).

Si tout est dégagé, je serais à Segovie dans trois ou quatre jours.

https://i.ibb.co/c6JnTJB/20201228124410-1annot-e.jpg


Au niveau stratégique. La situation alliée est pour le moment assez claire.
Le Ier corps va remonter vers le nord ouest pour former une ligne défensive Burgos - Valladolid, puis prendre Léon. Il en a pour deux bonnes semaines de marche.
Le IIeme corps de Bessière a l'ordre de fournir une escorte au train de siège et à un convoi de ravitaillement actuellement stationné à Bayonne, et d'utiliser ces deux éléments pour mener une campagne contre Saragosse (nord est). Je ne sais pas exactement comment il va procéder. Je doute qu'il fasse faire le détour à toute son armée, donc il va sans doute détacher quelques unités pour l'escorte. J'espère qu'il a du monde sous ses ordres, parce qu'il a pas mal de places fortes à conserver en plus de ses autres tâches.
Le IVeme corps actuellement à Barcelone est censé partir vers l'ouest, et mener la même campagne. L'objectif étant de dégager nos lignes intérieures.

Comme mes ordres sont aussi de maintenir du renseignement dans la région centre, la cavalerie de Grouchy restée à Madrid a été lourdement mise à contribution pour fournir des patrouilles et des piquets d'alerte : On parle de près de 400 hommes envoyés sur les divers axes d'entrée de la région centre (les étoiles rouges, ici aussi). Si quelque chose vient menacer Madrid, j'ai de bonnes chances d'en être informé à l'avance.

https://i.ibb.co/vP7D3Kp/20201228122604-1.jpg


La dernière grosse inconnue, c'est à quel point la population hostile va jouer contre nous. On sait déjà que le ravitaillement ne peut pas circuler sans escorte, mais il est possible qu'il y ait d'autres effets plus pervers.
J'espère en particulier que mes patrouilles ne vont pas spontanément disparaitre dans la campagne espagnole (bon, un groupe de 30 chasseurs à cheval ça doit être difficile à digérer pour une milice, quand même).
Je me demande aussi à quel point les espagnols vont être informés de nos mouvements par la population. Je n'exclus pas la possibilité que mes zones de patrouilles et mes axes de déplacements arrivent à leurs oreilles rapidement, mais il n'y a pas grand chose que je puisse faire à ce niveau.

Bopnc
02/01/2021, 16h02
Hop, me revoila !

J'avais pris de quoi jouer pour le réveillon, mais pas de quoi faire des screens. Du coup je vais essayer de rattraper les évènements petit à petit dans la journée et en essayant de vous ménager le même suspens que moi. ;)




05 Mai 1808 - 12H30

Ma première marche de trois jours est un succès.
Le passage du col s'est effectué sans incidents. Segovia était libre, et la cavalerie a pu y entrer sans soucis. Les derniers hommes de la division Musnier suivent derrière, et finiront d'arriver vers 14h.

J'envoie immédiatement un courrier au Maréchal Murat pour lui faire part de cet évènement, et l'informe que je resterais un peu sur la ville le temps de sonder la ville de Valladolid, plus au nord.
Si cette ville importante est libre, Segovia est en sécurité (mais on a une armée Espagnole dans la nature). Si elle est occupée, alors je peux me considérer comme étant sur une ligne de front.

Une patrouille part donc le 05 vers 13h en direction de la ville (flèche bleue), elle doit dépasser un de mes piquet de cavalerie posté au croisement des deux routes principales, puis remonter au nord.


https://i.ibb.co/LNV1RFN/20210102142008-1.jpg





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06 Mai 1808 - 21H00

Il pleut. :|

Un six mai.

En Espagne.

Et la météo n'est pas clémente pour les jours à venir.

Ce pays est décidément abandonné des hommes et des dieux. :tired:



A 21h, je reçoit un courrier de Murat, écrit le matin même à Madrid.
Murat se félicite de ma décision de sonder Valladolid, et m'informe que le Général de l'Etang et son premier corps sont en route pour Madrid, et non pas pour Salamanca au nord ouest comme je le croyais.

D'après le courrier, le premier corps va faire étape à Madrid pour se ravitailler, puis remonter sur Segovia qui deviendrait le point de départ de l'offensive vers la région de Léon.

La division "Frère" (c'est le nom de l'officier) du premier corps, déjà arrivée à Madrid, est reposée et devrait partir le matin du sept.

J'ai ordre en fonction de mes renseignements de la retenir à Segovia, ou au contraire de lui laisser le passage jusqu'à Valladolid.
Le reste du corps doit arriver derrière.


Si je corrige mon schéma précédent, ça donne donc plutôt :
https://i.ibb.co/Wyx3Jcq/20201228122604-1-Copie.jpg


J'ai une petite pensée émue pour les hommes du premier corps qui se tapent la marche sous la flotte. :p

Autre pensée amusante, le chemin le plus court entre Tolède et Madrid est celui par le quel j'ai envoyé ma Division destinée à occuper Tolède.
Comme une troupe en marche occupe la totalité de la route, il y a du y avoir un beau bordel quand elle a croisé l'ensemble du premier corps qui venait en sens inverse. Bordel qui explique sans doute pourquoi ils ne sont pas encore à Madrid. :lol:

Bopnc
02/01/2021, 22h40
07 Mai 1808 - 13H00



CONTAAAAAAACT !!!

Mon piquet du croisement ouest vient de revenir à Segovia. Il ramène avec lui la patrouille à destination de Valladolid rencontrée sur la route.

Les cavaliers m'informent qu'ils ont été bousculés la veille, vers midi, par ce qui semble être un escadron de cavalerie Espagnole de plus d'une centaine de sabres. Il y a eu une rapide escarmouche, et mes hommes ont du abandonner le terrain.
Dix de mes cavaliers manquent à l'appel sur la trentaine composant le piquet.

D'après les rescapés, les espagnols semblaient venir du nord et ont tourné derrière eux vers Segovia.


Je me penche immédiatement sur les cartes pour reconstituer la situation du 06 vers midi (puis la situation probable actuelle, différente vu les délais), et je commence à cogiter :

https://i.ibb.co/JrGtbxB/20210102152551-1.jpg

https://i.ibb.co/w4Mzc1B/20210102152401-1.jpg


Deux possibilités à ce niveau :
- Il s'agit d'un écran de cavalerie pour une colonne en marche, qui se dirigerait vers Segovia.
- Il s'agit d'une patrouille renforcée (normalement une patrouille fait seulement 30 hommes) qui vient investiguer la route vers Segovia et la ville elle même. A première vue, je ne vois pas trop l'intérêt de risquer plus d'hommes que nécessaire pour cette tâche, mais vu qu'ils ont facilement pu bousculer mon piquet je suppose que ça n'est pas si idiot que ça.


Le principal constat, c'est que je n'ai aucun moyen de savoir ce qui arrive derrière cet écran. Et c'est bien dommage, parce qu'a ce moment je suis assez confiant dans ma supériorité. J'ai 1400 cavaliers et une division fraiche de 9000 hommes à Ségovie derrière des fortifications. Avec la division Frère qui arrive par le sud (suivie de tout le 1er corps), il y aurait de belles actions à tenter comme une bifurcation des renforts vers l'ouest pour arriver au même croisement, repiquer vers Segovia et coincer la colonne en marche entre deux divisions.

J'hésite donc un moment à envoyer ma cavalerie dégager la route pour avoir le cœur net, quitte à dévoiler ma force.

J'hésite aussi un moment à envoyer ma propre cavalerie au nord par les petites routes pour bloquer toute retraite aux unités en marche, qui pourraient ensuite être repoussée par les renforts, puis écrasées dans leur retraite.

Mais à l'aveugle, tout cela est encore bien trop risqué vis à vis des ordres que j'ai reçu. Et l'alcool ingurgité (nous sommes le 31 au soir quand je réfléchis à tout ça :ninja:) n'aide pas à la réflexion.



Je me fixe alors sur un élément rationnel : le temps joue pour moi.
Plus j'attends avant de frapper, plus une éventuelle colonne espagnole s'éloigne de ses bases arrières pour se rapprocher de Segovia.
Plus j'attends, plus les renforts du 1er corps seront proches quand ça pètera.

Je décide donc de piéger l'écran de cavalerie (les hommes de la deuxième brigade crient vengeance !) pour masquer ma force réelle à Segovia, en postant ma cavalerie juste au nord de la ville avec ordre de maintenir les reconnaissances locales et de charger le premier truc qui arrive du moment que ça semble en infériorité.
L'infanterie, quand à elle, reste au chaud derrière les murs au cas ou l'ennemi se regrouperait avant de frapper.

J'envoie enfin un courrier au maréchal Murat et au général de l'Etang, en leur détaillant la situation et leur expliquant que je suis prêt à livrer bataille !


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Du Maréchal De moncey, IIIeme corps, à Segovia, le 07/05/1808 - 13:00
Au Maréchal Murat à Madrid
Avec Copie au Général de l'Etang, à chercher à Madrid, puis sur la route de Tolède

Maréchal, Général,

Notre affaire commence !
Je vous informe qu'un de mes piquets de cavalerie posté au croisement des deux grandes routes au nord ouest de Segovia (croisement au nord ouest de San Garcia) a été bousculé par une force de cavaliers de plus d'une centaine de sabres venant du nord, probablement de Valladolid. Cette force a également avorté ma tentative de patrouille en direction de cette dernière ville.
Les cavaliers espagnols ont tourné vers Segovia. L'escarmouche ayant eu lieu le 6, vers midi, il est probable que les cavaliers ne soient qu'à quelques kilomètres de la ville à l'heure ou j'écris.

Je ne sais pas encore s'il s'agit d'une patrouille renforcée ou d'un écran de cavalerie masquant la progression d'une colonne. Dans le doute, je vais partir de l'hypothèse la plus pessimiste et considérer qu'une force est en marche.

Bien que l'envie de dégager la route par la force soit grande, chaque heure passée rapproche les troupes du 1er corps et éloigne l'adversaire de ses bases, j'ai donc tout avantage à temporiser en simulant la faiblesse. J'ai pour le moment laissé mon infanterie dans ses fortifications et déployé un écran de cavalerie pour empêcher leur reconnaissance de la ville.

Mes forces sont opérationnelles, les fortifications sont entre nos mains, et vous m'avez informé que les renforts sont en route. Je suis confiant et tout à fait disposé à livrer bataille si le besoin s'en faisait sentir.

Votre serviteur,

Maréchal de Moncey

Bopnc
04/01/2021, 23h19
08 Mai 1808

Il pleut à nouveau, et vers 8h l'ennemi est arrivé au contact de la ville !

Ma cavalerie était prête, conformément à mes ordres. La centaine de cavaliers espagnols a été glorieusement prise à partie par mes 1300 chasseurs à cheval.
Sans surprise, la victoire a été écrasante. :ninja:


D'après les témoignages il n'y a aucun rescapé en face, mais je me méfie de la vantardise des soldats. Un groupe de fuyards ou un courrier rapide ont très bien pu quitter la patrouille avant l'extermination. Je considère désormais que l'ennemi est au courant de ma présence.

Rien n'arrivant derrière au cours de la matinée, je finis par considérer que ce n'était pas un écran pour une armée plus conséquente, mais simplement un groupe d'éclaireurs. Je renvoie donc mon piquet en direction du croisement, et ma patrouille en direction de Valladolid.





09 Mai 1808

Il fait beau, et ce coup-ci ça devrait durer.

Je reçois divers courriers de l'Etang et de Murat. Je comprends que le IIeme corps -au nord de ma position- n'a en fait pas quitté sa position de départ, et attendrait un ordre de Murat pour marcher à l'est vers Saragosse. Je ne sais pas exactement s'il y a eu incompréhension, ou s'il y a eu échange de courrier dans les premiers jours. Je suppose que c'est la deuxième option.

Dans tous les cas, Murat me confirme que le plan est de se servir de Segovia comme base arrière pour une offensive dans la région. Il me demande de profiter du répit pour tenter de trouver l'adversaire. J'envoie donc également une patrouille à Salamanca, à l'ouest, pour voir si la ville est occupée.

Elément amusant, le général de l'Etang n'a ni daté, ni localisé sa missive. Je n'ai donc aucune idée de sa position exacte, ou du temps que le messager à mis à me joindre.
C'est un détail inoffensif dans la situation actuelle, mais je réalise à quel point ce genre d'oubli peut être désastreux dans une situation plus confuse.






10 Mai 1808

La division Frère, du nom de son général de division "Bernard Georges François Frère" (les mecs aiment rester simple), est arrivée à Segovia en avance du IIeme corps. Comme je n'ai pour l'instant aucune nouvelle de mes patrouilles, je la met au repos dans la ville.

Normalement l'organisation du dépôt devrait être terminée dans deux jours, et commencer à ravitailler tout ce petit monde. Ca sera pas du luxe avec tout un corps qui arrive derrière.



La situation théorique au 10 mai, à 10h :

https://i.ibb.co/hFZx9kY/20210104220809-1.jpg

LeLiquid
05/01/2021, 15h13
C'était l'escadron "Ray Charles" les 100 cavaliers espagnols ? Ou bien tu as des cavaliers arboricoles ? Ils se planquant dans la cime des arbres pour tomber sur les pauvres malheureux qui passent en dessous sans les avoir repérer ? :p

Bopnc
05/01/2021, 16h12
Ce sont les cavaliers de Grouchy ! C'est un expert en disparition de troupes ! :ninja:


Mais je trouve aussi le bilan un peu étonnant, c'est pour ça que je m'en méfie.

Il y a normalement un jet de dés pour déterminer le destin d'une patrouille ou d'un piquet, il y a une petite possibilité pour que la patrouille disparaisse complètement sans avoir le temps de prévenir qui-que-ce-soit. Mais c'est un coup de bol, genre les mecs ont été repérés à l'avance et sont tombés sur une contre-patrouille au détour d'un buisson.

Il y a aussi la possibilité que l'arbitre n'ait pas considéré l'élément comme une patrouille (plus de 100 cavaliers, ça fait gros, c'est quasi un escadron).
Comme je savais ce qui arrivait et que j'ai expressément mis ma cavalerie en alerte en leur demandant de les détruire, l'arbitre a peut être considéré qu'il y avait embuscade et accrochage entre deux unités. En cas d'accrochage à 10 VS 1, l'unité en infériorité est immédiatement détruite.
Il s'avère aussi que ma cavalerie est plus rapide en marche que la cavalerie espagnole (https://img-comment-fun.9cache.com/media/aEzE6po/aqx390J7_700w_0.jpg), donc la fuite avec une telle infériorité numérique n'était pas une option.

Bref, je sais pas trop. Je m'attendais plutôt à en démolir une partie, en voir s'échapper la moitié et à faire pas mal de prisonniers. Le jeu ne gère peut être pas aussi finement le sujet (le maitre de jeu a déjà énormément de trucs à gérer). Je vais en parler à l'arbitre.



Mais j'avoue que ça m'inquiète un peu pour mes propres patrouilles. J'aimerais bien avoir de leurs nouvelles s'ils tombent sur de la cavalerie. :p

LeLiquid
06/01/2021, 20h49
Sois inventif, fais des formations disruptives, genre un cavalier tous les 500 m, avec une estafette entre chaque qui dit tous les quarts d'heure que tout va bien devant. :p

Bopnc
08/01/2021, 13h01
Figure toi que c'est en partie ce que j'avais fait pour mes patrouilles distantes. :p

En gros comme je flippe de les voir se faire écharper sans avoir de leur nouvelle (et comme je pense qu'en vrai tu laisse pas des mecs des mois entier au loin sans supervision), j'ai proposé un système de rotation des effectifs, ce qui impose d'avoir de leur nouvelle régulièrement.
Bon après, je sais pas si l'arbitre le prendra en compte. ^_^

Sinon rien de plus coté partie pour le moment, les journées du 11 et 12 mai sont en train d'être gérées là. Visiblement il se passe pas grand chose sur mon secteur.

Bopnc
16/01/2021, 15h52
11 Mai 1808

La nouvelle patrouille vers Valladolid est un échec !

Mes hommes viennent de revenir, ils ont été repoussés le 9 à Olmeda (au sud de Valladolid) par un nouveau groupe d'une centaine de cavaliers espagnols se dirigeant vers le sud !

https://i.ibb.co/Pj45pNP/20210112230708-1.jpg


Vu l'heure et la position de l'affrontement, il est matériellement impossible que ces cavaliers aient été envoyés suite aux nouvelles de l'affrontement du 8 à Segovie. On peut donc supposer qu'ils ont une autre cible. Mais laquelle ?

Vu l'axe, ce n'est pas Salamanca, à l'ouest. Donc c'est soit une patrouille destinée à renforcer celle de Segovia (peu probable), soit une patrouille en direction de Madrid, soit un piquet destiné à tenir un croisement.

Je retiens surtout cette troisième possibilité. Il y a deux croisements intéressants pour un piquet du genre. Et celui du sud est même particulièrement pertinent. Je m'en veut de ne pas avoir surveillé la position, mais elle devrait être franchie sous peu par le Ier corps qui pourra dégager la voie.

https://i.ibb.co/pbQJQKt/20210112233932-1.jpg

Je met tout de même ma cavalerie en alerte à Segovia, au cas ou la patrouille pourrait être piégée. Et j'attends l'arrivée du Ier corps par la route de Madrid.



12 Mai 1808

C'est le bordel !!!

Un courrier est arrivé de Madrid. Il m'annonce deux nouvelles plutôt désagréables :

- Le général de l'Etang, commandant du Ier corps, est décédé dans des circonstances inconnues. C'est le général Fresia (un inconnu pour moi) qui prends sa place.
- Un de mes piquet initialement envoyé à l'est a rencontré une colonne d'infanterie espagnole en marche dans un endroit ou il ne devait y avoir personne. Ce contact a eu lieu le 6 (!!) près de Cuenca et la colonne se dirigeait droit sur Madrid. Heureusement ma patrouille a pris soin d'informer le Marechal Murat au passage, qui a pu réagir plusieurs jours avant moi.

https://i.ibb.co/4S4ZSW9/20210112233412-1.jpg

Conséquence de ces deux nouvelles : l'ordre de bataille est remanié, et les responsabilités changent.

Le général Fresia a reçu l'ordre de défendre le centre et de s'occuper des troupes qui menacent Madrid. Il réquisitionne pour cela mes divisions Gaubert (Madrid), Morlot (Tolède) et le gros de ma cavalerie (Madrid).

En échange, il me donne le commandement de la division Frère (qui est déjà à Segovia), et de la division laissée à Burgos (tout au nord) par le IIeme corps. Avec ça, il me demande de prendre la responsabilité du secteur nord ouest et de m'emparer de Valladolid, si c'est possible.


Après évaluation de cette nouvelle situation, le bilan est très clair : Je me fais enfler ! :lol:
- La division frère est à 4800 hommes contre les 8000 de la division Gaubert.
- Je perds les 7000 hommes de la division Morlot qui était à Tolède.
- L'hypothétique division laissée à Burgos que je gagne à la place est à plusieurs jours de marche, isolée dans une situation dangereuse, et je n'ai aucune idée de son statut. A vrai dire, la ville pourrait tout aussi bien être assiégée que je n'en aurais aucune idée.
- Je perds plus de la moitié de ma cavalerie, et l'officier qui la commande (Grouchyyyyy ! :cry:).
- Mon artillerie de réserve se retrouve isolée à Madrid, sans unités sous mon commandement pour l'escorter sur le trajet.



Ces constatation peu professionnelles étant faites, il est temps pour une petite analyse stratégique de mon nouveau secteur et de mes nouveaux moyens.

Une version vierge de la zone, pour les amoureux des cartes :

https://i.ibb.co/YT2nPzT/20210116115308-1.jpg

Et la même avec les annotations des éléments les plus importants : villes et routes principales.
https://i.ibb.co/ZxrKYhx/20210116115308-1annot-e.jpg

Pour l'instant, je considère Valladolid comme occupée vu les patrouilles qui en partent. Je n'ai aucune information concernant Salamanca et Léon, mais je serais très étonné que l'insurrection n'y soit pas présente.


Quelques points ressortent :
- Je suis en partie dispersé : le gros du corps est à Segovia, l'artillerie à Madrid, j'ai une division à Burgos.
- De ma position à Segovia, je ne peux pas vraiment tenir la route de Madrid. Si une colonne force le passage mes patrouilles se feront facilement repousser par la cavalerie adverse, et le temps que je réagisse l'ennemi sera passé. Je représente par contre une menace sérieuse sur les arrières s'ils tentaient ce genre de mouvements.
- Burgos est extrêmement vulnérable. Une division complète est censée y être, donc ça ne tombera pas facilement, mais aucune armée ne pourra aller efficacement au secours de la ville si elle est attaquée, et sa prise ouvrirait la voie vers nos lignes de ravitaillements à l'est.
- Valladolid est un point central, qui peut menacer toutes les villes du secteur et fait la jonction entre Burgos et Segovia.


Je vois en gros deux options :

A - Jouer la montre.
Je pourrais prendre le temps de me réorganiser pour rendre la position plus cohérente. Faire un aller-retour vers Madrid pour rapatrier mon artillerie de réserve, peut être ramener une partie de la division de Burgos par l'est. Concentrer tout le monde pour être prêt à réagir.
C'est l'option la plus naturelle pour moi qui suis de nature plus encline à la défense. C'est aussi sans doute la plus prudente pour l'intégrité de mon corps.
Mais quelque chose me chiffonne. Ca fait maintenant 7 jours que je suis à Ségovie, et j'ai l'impression d'avoir atteint les limites de ce que je pouvais y faire. La ville est entre nos mains, le dépôt a été construit. Mais je n'ai toujours aucune idée de ce qui se passe dans la région, ni de la position de mon adversaire, sans même parler de ses effectifs et de sa composition.

Nous sommes face à une insurrection, et laisser du temps et de l'initiative à une insurrection, ça me plait moyennement.


B - Prendre l'initiative avec ce que j'ai sous la main.

Mes patrouilles ne donneront rien avec la cavalerie adverse dans le coin. Si je veux savoir ce qu'il se passe, il faut que je lance une reconnaissance en force.
La deuxième option serait donc de sortir avec tout ce que j'ai, et de remonter sur Valladolid. Soit la ville est occupée, et j'aurais enfin l'occasion de savoir par quoi, soit elle est peu défendue et elle tombe. Sa chute permettrait d'avoir la position centrale de la ligne Segovia-Burgos, et de libérer la division de cette dernière ville.

Le principal risque, c'est que l'adversaire ait eu le temps de ramener son armée du nord ouest de l'Espagne et se soit lui-même concentré à Valladolid. Je me retrouverais donc face à deux forces avec 60% des miennes. Mais même dans cette hypothèse je pense avoir de bonnes chances de repérer l'ennemi et de me replier avant contact grâce à la vitesse de déplacement Française™.

Cette solution me permet aussi de forcer l'ennemi à réagir et de "créer de l'incertitude" comme dit un copain militaire. ^_^




Après une soirée complète à me creuser le crâne, je finis par choisir de prendre l'initiative et d'effectuer ma reconnaissance en force !

Mes troupes se ravitailleront donc au tout récent dépôt de Segovie le 13, puis quitteront la ville le 14, reposées et équipées, pour marcher sur Valladolid !

LeLiquid
16/01/2021, 20h09
L'option B. Tu régales !

Hâte de voir ce qui va se passer. Merci pour le CR en tout cas, c'est top !

Par contre le changement d'OOB semble chelou nan ? C'est quoi le but ? A part foutre le boxon ?

Bopnc
17/01/2021, 00h30
Heureux de voir que ça plait à quelqu'un. :lol:


C'est le maréchal Murat qui a pris la décision de modifier l'OOB, et comme il est mon supérieur, j'ai pas grand chose à dire. :p
J'ai quand même tenté de négocier pour récupérer Grouchy, en jouant sur le fait que la cavalerie espagnole était face à moi, et que j'aurais besoin de ses cavaliers pour la contrer.
Comme le Ier corps a déjà sa propre cavalerie, ça me parait pas déconnant.

Mais sa décision est plutôt logique. A la base, je devais tenir le centre, et le Ier corps devait monter au nord ouest.

Il se trouve qu'au moment ou on se fait attaquer au centre, c'est moi qui suis au nord ouest (parce que j'avais fait mon expédition à Segovia en dehors de ma zone pour couper l'herbe sous le pied de l'espagnol) tandis que le QG du Ier corps est à Madrid (ou il reposait le reste de ses troupes avant de monter sur Segovia).
Du coup, Murat lui a refilé quasi tout ce qui était au centre, et m'attribue ce qui était au nord. Y compris la division de Burgos, laissée là par le IIeme corps qui doit désormais être trop loin pour la gérer efficacement.

En gros il change nos secteurs de responsabilités, et nous affecte les forces qui y sont. En sois c'est plutôt cohérent, c'est juste que j'y laisse des plumes au passage. :emo:


Notez que si la vraie menace est de mon coté, et que l'avancée sur Madrid est un simple coup de sonde, on pourrait le payer cher.

LeLiquid
18/01/2021, 13h28
Bon il fout quoi l'arbitre ? Il en met du temps pour traiter le tour, ça m'a l'air d'être un sacré branleur, y'a quoi 15 ? 30 ordres à traiter ?

:ninja:

Bopnc
18/01/2021, 19h04
Va pas falloir être pressé. Entre le ravitaillement, mon départ et la distance à parcourir il va bien se passer 5-6 jours en jeu avant que j'atteigne Valladolid, donc une dizaine de jours IRL.
En plus vu l'avancement de ces derniers jours je suppose que ça pète dans d'autres secteurs que le mien. Du coup, ça ralentis l'action pour tout le monde.


L'arbitre ? Il est justement occupé à faire un sondage pour savoir si on continue à ce rythme ou pas. :p

A priori il avait légèrement assoupli les règles pour coller à la carte qu'il a choisie (plus détaillée que celle du jeu de base). Il a autorisé certains trucs normalement limités par les règles et qui étaient destinées à gagner du temps (impossibilité de séparer les unités, limitation du nombre de patrouilles...).
En plus de ça, certains joueurs tentent des trucs un peu rôleplay, sont créatifs avec les estafettes ou la gestion de la population.
C'est fun, mais ça ralentis la partie d'un jeu déjà lent.

Du coup il nous demande si on préfère rester sur ce rythme quitte à ce que ça dure 9 mois, ou si on reviens aux règles de base pour que ça en dure 4.
Pour le moment l'unanimité est aux règles détaillées. ^_^


Pour donner un ordre d'idée de son boulot : il y a quelques jours, avant la phase de séparation et de refonte de l'OOB, l'arbitre annonçait qu'il avait 147 pions différents à gérer heure par heure en fonction des ordres donnés. :splash:

LeLiquid
19/01/2021, 11h47
Je sais pas qui va gagner, mais je sais déjà qui a perdu. :p

Bopnc
23/01/2021, 13h11
13 Mai 1808

Le dépôt est devenu fonctionnel la veille au soir. Tout le monde se ravitaille en vue de l'expédition de Valladolid.

La division Musnier et la deuxième brigade de cavalerie de Grouchy seront à pleine capacité dans la soirée.

La division frère devrait être complétée à son tour dans la matinée du quatorze. Le départ est prévu pour midi.


https://i.ibb.co/4fj5Y7C/20210123113641-1.jpg



14 Mai 1808

La division Frère a été ravitaillée. Il lui manque encore une centaine de trainards de sa dernière marche, mais tant pis. Il est temps de partir !

L'après midi est consacré au ravitaillement des 4000 hommes de la garnison. Les autres prennent la route !



15 Mai 1808

Il fait beau, nous marchons.
Le croisement des deux grandes routes a été reconnu par la cavalerie. Pas de piquet ennemi sur place, la route est libre.



16 Mai 1808

♫♪ Cent kilomètres à pieds, ça use, ça use... ♪♫



17 Mai 1808

Toujours aucun contact. Les premières patrouilles reviennent de Valladolid avec le sentiment que la ville n'est pas occupée.



18 Mai 1808

La ville est libre. A mon grand étonnement, les troupes y entrent sans rencontrer aucune résistance...
Pas de contact, pas de patrouille, pas de piquet, rien !

Il va falloir cogiter sur le sujet.

En attendant, mes hommes s'installent dans la ville et la forteresse.


Je reçois le même jour un message de la division stationnée à Burgos (au nord est de Valladolid), qui est désormais sous mon commandement.
J'y apprends que le maréchal Bessière du IIeme corps est parti le 3 en direction de l'est, avec comme objectif de récupérer le ravitaillement de Bayonne.
Plus fun, il s'avère que le maréchal est parti avec la quasi totalité de ses troupes, ne laissant à Burgos qu'une garnison de 2000 soldats sans canon ! :lol: :mellow: :cry:

Heureusement, ces derniers n'ont eu aucun contact avec l'ennemi. Ils reçoivent par contre des rumeurs venant de l'est sur le rassemblement d'une armée entre Viana et Tudea (à l'est de Burgos). Ca me fait donc un nouveau pavé à prendre en compte. Peut être les forces de Saragosse qui tentent de revenir à l'ouest ?


https://i.ibb.co/6tC7zTc/20210123114055-1.jpg


Dans tous les cas, cette absence totale de contact avec l'ennemi me laisse très dubitatif.

Les hypothèses en cours d'étude sont les suivantes :
A - Je me suis complètement planté dans mon positionnement de l'adversaire, et celui-ci est beaucoup plus à l'est ou à l'ouest que prévu. C'est possible, mais dans ce cas d'où sortaient les patrouilles ? Peut être des groupes de cavalerie dispersés en cours de rassemblement ?
B - J'ai raté mon adversaire, et celui-ci est déjà au contact à Madrid. Dans ce cas j'aurais rapidement du avoir des nouvelles de ma patrouille sud, et ce n'est pas le cas pour le moment.
C - L'adversaire est directement parti en campagne au sud, contre l'armée isolée du Portugal. Ca ne serait pas complètement idiot parce que ça leur permettrait de détruire une armée isolée, sans véritable possibilité de renforts. Puis d'accueillir les armés anglais et portugaises en toute sécurité pour la reconquête du territoire.
D - Il est aussi possible que l'adversaire ait beaucoup plus de facilités à se ravitailler que moi, et qu'il évite les villes principales parce qu'elles ne lui sont pas indispensables et qu'il sait qu'il va nous y trouver.


Pour le moment, la priorité est de fabriquer un dépôt sur Valladolid pour que la ville puisse faire office de relais entre Ségovie et Burgos. J'envoie aussi des piquets de cavalerie vérifier la forteresse de Palencia et les croisements plus à l'ouest. Si l'ennemi reste invisible, il faudra peut être envisager de profiter de son absence pour prendre Salamanca et Léon.

LeLiquid
23/01/2021, 15h41
Vous avez que cette carte pour jouer ? Elle est très jolie mais je trouve que ça manque de lisibilité. Après peut être que vous vous y retrouvez plus facilement puisque vous l'utilisez tout le temps.

Bopnc
23/01/2021, 17h33
Elle est super jolie (et d'époque), mais il faut vraiment s'habituer à la lire, oui.

Au début je galérais et j'avais l'impression qu'il y avait des routes partout et qu'on n'allait pas s'y retrouver. Puis finalement à force de passer du temps sur un même secteur, on finit par la connaitre et bien connaitre les axes principaux et les zones difficile à atteindre. Le réseau routier n'est pas si omniprésent que ça en fait, mais ça ne se voit pas directement.
C'est en bossant le secteur centre par exemple que j'ai réalisé qu'il n'y avait quasi aucun axe est-ouest sur ma zone. C'est quelque chose qui ne saute pas du tout aux yeux quand on regarde la carte.


Sur les secteurs que je n'ai pas bossé par contre, c'est le blackout. Je serais bien incapable de te dire par quelles routes est parti le Maréchal Bessière par exemple. Je n'ai vraiment pas étudié son terrain.


La lisibilité de la carte me faisais flipper pour l'AAR d'ailleurs, parce que je ne savais pas vraiment comment rendre visuellement les situations. C'est pour ça que j'essaie de faire des flèches un peu partout. ^_^
Si jeu peux améliorer les choses, n'hésitez pas à faire des remarques. Je peux peut être essayer de faire plus de zooms ?


Et pour ton autre question : C'est la seule carte qu'on utilise en jeu parce que c'est celle utilisée par l'arbitre. Je pourrais représenter tout ça sur une carte plus simple, mais je ne sais pas si ça aurait du sens pour affiner mes réflexions du coup (s'il manque les 2/3 des routes).
J'ai déployé la carte "officielle" du jeu sur ma table de wargame (sous un plexiglass :fouras:), pour le plaisir d'y jeter un œil et d'y réfléchir 5 minutes quand je vais au fond du salon, mais dans les faits les cartes sont trop différentes. Celle de base est beaucoup plus simple avec quasiment une seule route entre deux villes.

Je pourrais faire une photo à l'occase si vous voulez la voir. ;)

LeLiquid
23/01/2021, 20h06
Mais du coup pourquoi vous n'avez pas pris celle de base ? L'arbitre est complétement maso ? :p


Pour la lisibilité, ça va, j'ai juste un peu de mal à reperer le nom des villes mais en agrandissant je m'y retrouve perso. Et les flèches c'est la vie, continues. :p

Bopnc
23/01/2021, 20h32
Mais du coup pourquoi vous n'avez pas pris celle de base ? L'arbitre est complétement maso ? :p


Bah...euh...oui... :p

Je pensais qu'à ce stade, plus personne n'avait de doute a ce sujet. :ninja:


Pour sa défense, la carte de base est plus simple niveau gameplay, mais elle est aussi vachement plus triste.
Et pas forcément super lisible non plus au premier abord. ^_^

silence
25/01/2021, 21h02
Par curiosité, t'aurais un screen de cette carte qu'on se fasse une idée ?

En tout cas bravo, c'est assez génial à suivre. Ca doit être intense pour l'arbitre mais il profite de tout, doit y avoir un sentiment assez particulier à vous voir vous agiter dans le brouillard ! :lol:
Même avec Bah en complètement j'ai aucune idée de quel plan se déroule sans accrocs. Aucun surement. :ninja:

Bopnc
25/01/2021, 22h50
Merci pour les encouragements. :)


Blagues à part, je pense que l'arbitre s'éclate bien, oui. Il doit voir en direct les gens galérer, les drames se nouer, et les occasions se rater. C'est beaucoup de boulot, mais ça doit être une sacrée expérience de son coté aussi.



Je vous ait fait deux photos de la carte sous plexiglass. C'est pas idéal (les reflets, la mise au point, etc) mais ça donne une idée.

La carte complète (qui est en deux parties à photocopier, découper et assembler) :
https://i.ibb.co/5hp1Mjj/IMG-20210124-181608.jpg

Un gros plan sur le secteur (plutôt chargé) de Valladolid :
https://i.ibb.co/6PMRr1M/IMG-20210124-181557.jpg


La carte paye pas de mine au premier abord, mais en voyant les photos finalement je me dis que ça aurait eu de la gueule aussi une fois sous Tabletop.

Schtormy
26/01/2021, 23h44
Sans en demander plus coté narration, tu peux nous dire la à quel date vous êtes dans le jeu ?
Vos 2 AAR croisés sont passionnants et l'approche très cohérente avec vision stratégique et macro de la guerre est incroyable à suivre !
En fait j'aurais aimé les Logs de l'arbitre en plus des AARs de tous les participants tellement c'est génial comme concept !

Bopnc
27/01/2021, 00h57
Là pour moi on est le 21 mai 1808.
Il ne s'est pas passé pas grand chose depuis le 18, j'ai envoyé quelques patrouilles et eu quelques rapports. Je ferais un point à l'occase.

Chataigne
30/01/2021, 13h03
Juste un petit messages sur vos 2 AAR pour vous dire que c'est putain de génial et passionnant ;).

Bopnc
01/02/2021, 22h58
Merci pour les encouragements. :)


19 Mai 1808

Toujours statique sur Valladolid. A priori je vais rester sur place au moins jusqu'au 25, le temps de rassembler les ressources pour un dépôt et de m'y ravitailler.

La patrouille que j'ai envoyée à Madrid revient sans rien avoir détecté. Les 100 cavaliers croisés le 09 mai se sont volatilisés !
Au moins, la route vers la capitale est libre.



20 Mai 1808

Certains piquets de cavalerie du nord de Segovia rentrent rejoindre leur brigade après que je les ai rappelés.
Ils couvraient les routes entre Valladolid et Segovia, et vu ma nouvelle position leur garde était devenue inutile.


21 Mai 1808

Les piquets au nord est de Segovie donnent signe de vie, ils n'ont rien à signaler.

Je reçoit un courrier du maréchal Murat.
Celui-ci me rassure sur les forces Espagnoles dont la garnison de Burgos avait entendu parler (à l'est de la ville). D'après lui la route de Bessières et de son IIeme corps passait dans la région. Si les rumeurs étaient fondées, il aurait certainement repoussé l'ennemi.
Je ne sais pas à quel point Murat est renseigné sur les actions de Bessières, j'espère que ses renseignements sont bons.

Vu la date, mes piquets ont du arriver aux deux croisements à vérifier (les deux pions bleus à Medina et Toro). Je n'ai pas de nouvelles, donc à priori ils n'ont rien rencontré.
J'ai aussi vérifié la forteresse de Palencia, au nord de Valladolid, qui est vide.

Reste à vérifier Léon, au nord, et surtout Salamanca, au sud ouest, ou une de mes patrouille aurait déjà du arriver. Comme j'ai donné l'ordre de m'envoyer un messager avec le statut de la ville dès qu'elle serait atteinte, je crains qu'elle n'ait été détruite.

La situation, avec les pions du deuxième corps de Bessières et de "la rumeur" au nord est :


https://i.ibb.co/GcNSCjJ/20210201205931-1.jpg



22 Mai 1808

Rien à signaler le 22. L'absence complète de l'ennemi est quand même inquiétante.



23 Mai 1808

Je reçoit un courrier de Murat. Il m'informe que le général Fresia et son Ier corps ont mis en déroute une armée espagnole au col de Cuenca. Pour rappel, c'est la force Espagnole qui avait été détectée le 6 par une de mes première patrouille à l'est de Madrid, et pour laquelle le maréchal Murat avait été poussé à changer l'ordre de bataille.



https://i.ibb.co/JsBXDbp/20210201205722-1.jpg



Il m'informe qu'après cette victoire, le général Fresia et son corps vont continuer à l'est pour attaquer Valence, et -je cite- "relâcher relâcher de la pression sur Barcelone et Duhèsme".
Pour rappel, Duhèsme commande le IVeme corps, au nord est, et j'en déduis qu'il a des ennuis.

Si je reprends ce que je sais (très approximativement !!!) des objectifs de mes camarades, ça doit donc donner quelques chose comme ça.



https://i.ibb.co/2dDnh0M/20210201213347-1.jpg



Notez que je n'ai pas le début d'une foutue idée de la position exacte des IVeme et IIeme corps.

Je n'ai pas non plus la moindre nouvelle de l'armée de Portugal, sévèrement isolée à Lisbonne (et que je n'affiche jamais sur mes images).
Je ne peut qu'espérer le mieux pour elle, et elle va en avoir besoin parce qu'a la place de l'adversaire ce serait la première à laquelle je serais allé coller des beignes.


Dans sa missive, le maréchal me demande également si j'ai trouvé l'adversaire, et le cas échéant si j'ai besoin des renforts de Bessières et de son IIeme corps (parti au nord est, donc).
Voici ma réponse, qui résume assez bien mes réflexions :


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Du Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, à Valladolid, le 23 mai à 13h
Au Maréchal d’Empire Joachim Murat, commandant en chef de l’Armée d’Espagne, à Madrid

Maréchal,

La victoire du général Fresia est une bonne nouvelle, vous lui transmettrez toutes mes félicitations !

Je n'ai de mon côté eu aucun contact avec l'adversaire depuis ma dernière missive. J'ai depuis vérifié la place forte de Palencia, les villes de Medina de Rioseco, de Toro et la route vers Burgos.

Au niveau des grandes villes, je n'ai pas encore de nouvelles de ma patrouille de Léon, et aucune nouvelle non plus de celle de Salamanca, ce qui me semble plus inquiétant. Je comptais relancer de ce côté là.

Concernant mes besoin, je ferais simplement remonter a votre attention que j'ai désormais trois villes à tenir sur un secteur de 300km et que je n'ai sous mes ordres que l'équivalent d'une division et demie d'infanterie et une simple brigade de cavalerie : La division Frère a des effectifs réduits et le maréchal Bessières n'a laissé que le minimum au nord.

Sur ces effectifs, la moitié est déjà immobilisée pour des tâches de garnison, avec un focus sur Segovia qui est à la porte de Madrid.

Ces effectifs sont suffisants pour des tâches de garnison et de contrôle de la région, mais me rendent peu mobile. Je peux techniquement occuper une ou deux villes de plus si la zone s'avère totalement libre d'ennemis, mais je serais dans ce cas totalement statique, vulnérable et totalement dépendant d'un renfort en cas de siège.

Je termine pour l'instant de bâtir un dépôt à Valladolid, tente de trouver l'adversaire et reste en attente de vos ordres.

Nota Bene : Si d'aventure vous m'envoyiez du renfort, merci de veiller à lui adjoindre l'artillerie de réserve restée à Madrid.

Vive la France ! Vive l'Empereur !


Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey

--------------


Le jour même, j'envoie une nouvelle patrouille vers Salamanca, histoire de voir ce qui est arrivé à ma première tentative.
Si je retrouve les mecs en train de picoler dans une taverne du coin, ça va chier !

LeLiquid
02/02/2021, 01h46
Si tu perds des bonhommes, ils reviennent automatiquement au bout d'un moment ? Ça se passe comment l'arrivée de renforts ?

Bopnc
02/02/2021, 23h27
Je ne crois pas qu'il y ait de renforcements de prévus pour nos divisions actuelles, ou en tout cas rien de sensible au delà de quelques retours de blessés (de mémoire).

Le contexte espagnol rends difficile l'envoi de nouvelles recrues au compte goutte, et Napoléon est occupé ailleurs pour des affaires autrement plus importantes avec des troupes durement mises a l'épreuve.
Les hommes tombés au combat sont donc majoritairement perdus.

C'est la raison pour laquelle je suis un peu frileux a laisser des garnisons trop isolées. On peut facilement perdre 2000 hommes pour rien, et une perte de ce genre est irremplaçable.

Personnellement j'espère toujours que le roi arrivera en Espagne avec des divisions fraîches, mai c'est peut être illusoire. :p


Les pertes dues aux marches (traînard, malades, épuisés...) se récupèrent bien, elles. Il suffit de faire se reposer la division, et elle récupère petit a petit ses effectif au fur et à mesure que les retardataires rejoignent leurs compagnies.
Heureusement d'ailleurs, parce que -pour donner un ordre d'idée- la marche de trois jours de Ségovie a Valladolid a semé près de 10% de mes hommes sur la route (à raison de 8h de marche par jour).

LeLiquid
03/02/2021, 14h20
Mais du coup, la cav, si elle disparait lors de piquet ou de reco, elle revient au bout d'un moment ? C'était surtout pour elle que je posais la question. Savoir si tu dois en prendre soin ou pas.^^

Bopnc
03/02/2021, 14h35
Si un piquet disparait ou se fait complètement détruire, je perds les hommes définitivement, oui. Mais théoriquement, la destruction d'une patrouille sans aucune alerte doit être assez rare.
Après contact ou rappel, la patrouille rejoint sa division, et je regagne les survivants.

Mes piquets et patrouilles font environ 30 hommes. Je dois en avoir un peu plus de 300 en vadrouille actuellement sur les 2500 de la Division Grouchy (dont une bonne partie issue de la brigade que je ne contrôle plus).
J'en ai perdu une dizaine pour le moment sur les accrochages entre patrouilles, plus les 60 dont je n'ai plus de nouvelles.

Je dois donc en prendre un peu soin, mais en même temps ils sont là pour ça et ils me sont indispensable pour savoir ce qui se passe.
Donc en attendant la livraison de mes drones Predators j'évite de les ménager. :ninja:

Seymos
03/02/2021, 15h27
La reconnaissance par la destruction, mission première de la cavalerie légère.

Bopnc
16/02/2021, 18h37
Bon, ça a du chauffer méchamment quelque part, parce que les 24 et 25 Mai ont mis super longtemps à être joués. Mais c'est reparti là. Donc il est temps de refaire un petit point. :lol:


24 Mai 1808

Rien de nouveau le 24.

Pour rappel nous étions donc installés à Valladolid, en léger sous effectifs, en train de rassembler un dépôt et de chercher un adversaire qui se dérobe.

Le dépôt est censé se terminer le 26 au soir. Donc théoriquement je devrais pouvoir passer le 27 à ravitailler, puis partir le 28 vers une cible soigneusement sélectionnée. Reste à sélectionner cette cible.

Je n'ai toujours aucune nouvelle de mes hommes envoyés à Léon (au nord ouest) ou Salamanca (au sud ouest).

https://i.ibb.co/GcNSCjJ/20210201205931-1.jpg




25 Mai 1808

Rien de nouveau.



26 Mai 1808

Enfin des nouvelles de mes éclaireurs !
La patrouille de Léon a atteint la ville et m'a envoyé un messager : La ville est occupée, mais par moins d'un millier d'homme et sans cavalerie. Ca en fait une cible de choix ! Hélas c'est aussi une cible très excentrée, qui m'éloigne encore de mon chef.
Je calcule rapidement que mon dernier message du 23 (ou j'explique à Murat ma situation tendue niveau troupes) a dû arriver à Madrid, mais la réponse doit encore être en route. Je décide d'attendre le 28 au matin pour tout mouvement : entre temps je serais ravitaillé, je devrais recevoir mes ordres, et peut être des nouvelles de Salamanca !

La bonne nouvelle, c'est que l'ennemi ne menace pas ma patrouille, sans doute de par son faible nombre et son absence de cavalerie. Du coup, mes cavaliers établissent un piquet à proximité de Léon : je pourrais être informé des futurs changements aux alentours de la ville.

J'envoie immédiatement un courrier à Madrid pour donner l'information.





27 Mai 1808

Je reçois deux messages successifs de ma patrouille à Salamanca !
Le premier, reçu à 10h30, m'informe que la ville est bien tenue par l'espagnol, mais qu'ils n'arrivent pas à estimer la taille de la garnison. Ils peuvent simplement m'informer de l'absence de cavalerie.
J'ai donc une nouvelle cible plus intéressante à viser, parce que si l'ennemi est parti au Portugal comme je le soupçonne, Salamanca sera son point d'accroche à son retour.

Autre bonne nouvelle : comme à Léon les hommes décident de rester sur place pour surveiller la ville.

Mais 11h plus tard, je reçoit un deuxième message un peu moins enthousiasmant : Une force de plusieurs milliers d'hommes est arrivée à Salamanca en provenance du sud ouest ! Ils sont entrés en ville, et les effectifs désormais à proximité ont rendu mes cavaliers nerveux. Ces derniers ont quitté la position et rentrent, conformément à leurs ordres.


La situation est donc globalement la suivante (La patrouille en train de rentrer n'apparait pas sur cette image, et j'explique les traits rouges plus loin) :

https://i.ibb.co/4F4TTBH/20210215213452-1.jpg


Il me faut décider quoi faire.

Si plusieurs milliers d'hommes sont à Salamanca, je pars du principe qu'au moins une division doit désormais être sur place. Je suppose qu'elle va y stopper pour se ravitailler, se regrouper et se reposer.

Mon soucis, c'est que si je fais l'inventaire de mes forces mobiles, je n'ai pas plus d'une division à lui opposer ! J'ai bien l'appui de la deuxième brigade de Cavalerie de Grouchy, mais c'est une unité qui ne servira pas directement en cas de siège, et que je ne compte de toute façon pas engager dans un combat. Je veux qu'elle reste fraiche pour pouvoir faire ce qu'elle fait de mieux : massacrer l'ennemi en cas de victoire, ou couvrir mon décrochage en cas de défaite.

Mon premier réflexe -qui était de marcher immédiatement sur la ville- est donc en fait plutôt risqué : ça reviendrait à m'engager avec une division qui arrivera fatiguée et dispersée face à une force vraisemblablement équivalente, reposée et ravitaillée, derrière des fortifications.
Comme j'ai ordre de ne pas chercher l'affrontement à moins d'être certain de ma supériorité, je dois oublier cette possibilité pour l'instant.

Par contre s'il quitte la ville je suis dans une position idéale pour menacer son déplacement. S'il bouge, ça sera certainement pour aller sur Léon (nord), Valladolid (nord est), Ségovie (est) ou Madrid (est-sud-est). Dans les quatre cas je peux lui tomber sur le râble à partir de Valladolid, du moment que je suis informé suffisamment tôt.

J'envoie donc immédiatement trois nouvelles patrouilles pour surveiller les axes de départ de la ville, elles ont ordre de se poster au niveau des traits rouges sur la carte précédente.
J'envoie également une patrouille sur la route de Madrid, parce que le maréchal Murat ne m'a toujours pas répondu, et que j'ai la hantise de trop en dire dans mes courriers et de me les faire intercepter.




28 Mai 1808

Mes hommes sont ravitaillées, parés à partir, et je reçoit des messages de mes différentes patrouilles pour signaler que tout va bien.



29 Mai 1808

Enfin une réponse !

Ce dernier s'excuse du temps mis à répondre, et m'indique que le général Junot (commandant de l'armée du Portugal) n'a "pour l'instant" pas croisé de force conséquente. Je met "pour l'instant entre guillemets, parce que vu la distance les dernières nouvelles de Murat datent du 19 mai ! :p

Il me dit que le nord est est également libre de toute présence espagnole. Le IVeme corps de Duhèsme (Dans le secteur de Barcelone) et le Ier corps de Fresia (Parti à l'est vers se coordonnent pour descendre au sud est.
Quand au maréchal Bessières, il ne semble plus donner signe de vie. Murat m'informe qu'il redirigera son IIeme corps vers mon secteur à la première occasion.

Enfin, il m'annonce que je récupère la moitié de ma division Gobert (restée à Madrid et réquisitionnée au dernier changement) ainsi que ma division Grouchy !!! :lol:

Du coup, pour donner un ordre d'idée trèèèèèès imprécis de la situation (position des différents corps fiable à 400km près :ninja:) avec des flèches dégueulasses, ça donne :

https://i.ibb.co/HpPRrzF/20210216172915-1.jpg


Je n'ai pas encore envoyé mes consignes pour le 29.
Je vais devoir organiser le rapatriement de ces forces sur mon secteur, et rester vigilant pour intercepter entre temps tout mouvement adverse.

J'hésite toujours à profiter du créneau pour marcher sur Léon, au nord. Je vais y réfléchir. :ninja:

Bopnc
16/02/2021, 20h13
La reconnaissance par la destruction, mission première de la cavalerie légère.

Ah, oui, j'avais oublié de réagir a ton commentaire !

La "reconnaissance par la destruction" ça veut dire qu'on envoie des cavaliers partout, et que quand certains reviennent avec le pif en sang et le bide troué c'est une bonne nouvelle parce qu'on a trouvé l'ennemi ? C'est ça ? :ninja:

Y'a des subtilités qui m'ont échappé ? :p

Seymos
17/02/2021, 00h25
C'est ça.

En fait, la vraie phrase, c'est le compte-rendu par la destruction.

En gros tu envoies l'unité en avant, et quand elle arrête de rendre compte c'est qu'elle est détruite, donc à priori elle a rencontré l'ennemi. :ninja:

LeLiquid
23/02/2021, 21h04
J'hésite toujours à profiter du créneau pour marcher sur Léon, au nord. Je vais y réfléchir. :ninja:

Tu sais qui a écouté son instinct ?


:ninja:

Bopnc
24/02/2021, 20h22
C'est ça.

En fait, la vraie phrase, c'est le compte-rendu par la destruction.

En gros tu envoies l'unité en avant, et quand elle arrête de rendre compte c'est qu'elle est détruite, donc à priori elle a rencontré l'ennemi. :ninja:

C'est exactement ce qui est arrivé à ma première patrouille à Salamanca en fait. Mais je ne sais pas pourquoi à cause des délais et du flou de la situation je n'ai pas immédiatement envisagé qu'elle pouvait avoir été détruite par l'ennemi. Au final je n'aurais pas perdu beaucoup de temps parce que j'aurais de toute façon attendu la fin du ravitaillement, mais il ne faut pas que je me laisse piéger à nouveau. Dès que je n'ai plus de nouvelle, je double la patrouille !



Tu sais qui a écouté son instinct ?


:ninja:

Napoléon ? :ninja:

LeLiquid
26/02/2021, 14h03
Oui.




:ninja:

Bopnc
20/03/2021, 00h38
Hey ! Bonjour !

Vous êtes toujours là ? :ninja:

La partie avance toujours à son petit rythme, mais comme j'ai été pas mal chargé IRL et que rien de bien palpitant ne se passait dans mon secteur, j'attendais d'avoir assez de contenu pour poster.

Ca a juste pris plus de temps que ce que je pensais, et maintenant, j'en ai presque trop. :p



29 Mai 1808 (bis)

C'est repartit donc ! J'étais resté au 29 mai 1808, en train de stabiliser ma situation à Valladolid.
Au nord-ouest, la ville de Léon semblait très peu défendue, et faisait une proie idéale.
Au sud-ouest, la ville de Salamanca venait de voir débarquer au moins une division espagnole, peut-être plus.
Et moi, au milieu, en sous effectifs, qui venait de récupérer le commandement d'une partie de mes troupes situées à Madrid, et me demandais s'il était judicieux d'étirer encore mes lignes pour prendre Léon. N'ayant aucune connaissance de ce qui arrivait au sud.

https://i.ibb.co/HpPRrzF/20210216172915-1.jpg

Mes premiers ordres pour cette journée ont été d'organiser la marche de mes forces à Madrid (dont Murat venait de me rendre le commandement) jusqu'à Valladolid. Je vous passe les détails logistiques, l'important était qu'il allait falloir une petite semaine de marche aux divisions Gobert et Grouchy, ainsi qu'à la réserve d'artillerie, pour rejoindre Valladolid et me redonner une force conséquente.

En écrivant les ordres pour rapatrier la cavalerie de Grouchy, je réalise que Murat va rester sans aucun éclairage de la capitale, qui me semble quand même très vulnérable sur son ouest-sud-ouest. Hors c'est justement la direction dont proviennent les forces Espagnoles de mon secteur. Je prends donc l'initiative de lui laisser un détachement de cavalerie à Madrid, pour qu'il puisse continuer à recevoir les informations de mes piquets, et éventuellement en envoyer d'autres.
J'envoie également un nouveau piquet à l'ouest de Madrid pour couvrir la grande route qui n'était absolument pas surveillée.


Au nord, après une hésitation déchirante, je décide finalement de ne pas marcher sur Léon. Ma priorité est de défendre Madrid contre toute marche adverse, tout en attendant l'arrivée du Maréchal Bessières (actuellement loin au nord-est). Une fois ces renforts arrivés, nous serons en large supériorité et ces villes pourront être prises sans risques.



30 Mai 1808

Rien de particulier à signaler, je gère des patrouilles.



31 Mai 1808

Nouveau courrier de Murat. Il confirme mes ordres : Menacer l'adversaire sans prendre aucun risque, et attendre le IIeme corps de Bessières pour attaquer.
Une phrase en particulier définit clairement mes instructions : "Le territoire peut se reprendre, pas les hommes ! Harcelez-les, mettez leurs nerfs à vif, mais n’engagez que si vous êtes certain de remporter la bataille, il ne faut pas leur donner la moindre victoire symbolique et/ou unificatrice."

En matière de harcèlement, ça va être compliqué vu les distances en jeu et le peu de zones de ravitaillements. Ça me conforte donc dans l'idée de rester sur ma position centrale et de me concentrer sur l'éclairage, dans le but d'avoir l'image la plus fidèle possible des positions adverses au moment de l'arrivée du IIeme corps.



1er Juin 1808

Rien à signaler.



2 Juin 1808

Une patrouille envoyée à la forteresse de Zamora, à l'ouest, me signale la présence d'une garnison de taille réduite. Sans cavalerie.
Comme à Léon, ma patrouille reste au contact de la ville pour observer l'adversaire, et me rapporter ses mouvements.

https://i.ibb.co/t3cmrFv/20210319222322-1.jpg




3 Juin 1808

Ma patrouille de Badillo, au nord-est de Salamanca, me signale que des cavaliers espagnols ont tenté une reconnaissance en provenance du sud. Ils ont été repoussés et sont repartis vers Salamanca (voir screen du 6 juin).




4 Juin 1808

Nouveau courrier de Murat. Il m'informe que Bessières et son deuxième corps sont en route, et qu'ils devraient arriver à Burgos (au nord-est de Valladolid) vers le 14 Juin. Il me demande de prendre contact avec lui à son arrivée, et de nous coordonner pour mettre fin à la présence espagnole dans la zone.



5 Juin 1808

Rien à signaler.



6 Juin 1808

Mon piquet qui couvre la forteresse de Zamora me signale à son tour une reconnaissance de la cavalerie espagnole. Comme au nord de Salamanca, ces cavaliers ont fait demi-tour au premier contact avec mon piquet.


https://i.ibb.co/GVBMSdj/20210319225119-1.jpg


Mes renforts de Madrid ne sont toujours pas là. Je m'impatiente un peu. Mon éclairage est bon, et j'ai désormais une bonne idée des positions ennemies (enfin, si j'ose dire. Disons que je ne suis plus qu'à 70% aveugle). Il faudrait que je bouge !




7 Juin 1808

Une autre de mes patrouilles m'informe avoir atteint Salamanca. Elle estime elle aussi la présence ennemie en ville à plusieurs milliers d'hommes.
N'étant pas menacée par de la cavalerie adverse, elle est restée sur place.

Je réalise dans la matinée que mon piquet de Badillo, qui avait intercepté la première patrouille le 3, ne m'a pas fait son compte rendu hebdomadaire. Je le considère comme détruit par l'ennemi.
Heureusement, la patrouille désormais aux portes de Salamanca couvre la même route.



Et vers la fin de matinée, ça y est !
Les divisions Gobert, Grouchy et mon artillerie de réserve arrivent enfin à Valladolid ! Les cavaliers de tête arrivent vers 11h, et l'entrée dans la ville se poursuit jusqu'au début de l'après-midi. Je leur donne immédiatement l'ordre de ravitailler.

Dès confirmation de l'arrivée des renforts, je décide de ne plus tergiverser et de lancer l'opération contre Léon. Certes mes ordres sont de ne pas prendre de risques et d'attendre Bessières, mais il ne faut pas non plus laisser l'initiative à l'adversaire, et cette ville majeure sera toujours un objectif de plus à reprendre pour l'adversaire.

Pour cette marche, je décide d'envoyer les 5200 hommes de la division Frère, ainsi que les 1100 sabres de la deuxième brigade de Cavalerie de Grouchy.
C'est un peu exagéré pour écraser quelques centaines de fantassins, mais ces derniers sont quand même derrière des murailles et je maîtrise mal les sièges. J'avoue qu'à raison de six jours de marche aller et six jours de marche retour, j'ai moyennement envie que mes hommes ne soient pas assez nombreux pour forcer la position une fois sur place.
Je préfère envoyer de la cavalerie avec pour faire l'éclairage, et permettre un décrochage en cas de renforts inopportun.

Après hésitations, je décide de ne pas partir avec eux, et de maintenir mon QG sur Valladolid. L'action principale reste ma surveillance de Salamanca et ma défense de la région, et en particulier de la route de Madrid.
J'écris donc des ordres complets au général Frère, pour qu'il puisse agir en autonomie. Je donne clairement l'intention de l'action : prendre la ville, mais éviter tout engagement majeur et décrocher si nécessaire.

Ces hommes sont déjà reposés, ravitaillés et prêts à partir. Ils quittent la ville immédiatement !


https://i.ibb.co/yB2v5gM/20210319232551-1.jpg

Bopnc
20/03/2021, 01h41
Je profite du passage de cette fin de premier mois de guerre pour faire un petit bilan de la situation. Exercice toujours périlleux (et sans doute assez hilarant de votre point de vue) étant donné le flou complet dans lequel nous sommes plongés. :p



Coté renseignement :

De notre côté, le manque d'information a été (et est toujours) cataclysmique.

Sur les quatre insurrections signalées au premier jour, nous n'en avons trouvé aucune !
Je ne sais toujours pas combien ils ont d'armée, ni même combien d'hommes ils peuvent aligner, ni leur niveau d'entraînement ou d'équipement.
C'est un manque important, car sans cette information je ne peux pas estimer à quel point je peux être offensif sans contrevenir aux ordres de prudence de Murat : Si ça se trouve il y a quinze pelés en face, mais je ne peux pas le savoir, donc je ne peux pas prendre le risque.

Sur ce point, je pense que je suis plus mal loti que mon alter égo historique. Je pense qu'en vrai, les mecs avaient un état major qui cravachait jour et nuit pour estimer ce que les gens d'en face pouvaient lever comme troupes, et ou ils pouvaient les lever.

Peut être que Murat a ce genre d'infos, ceci dit. Mais dans ce cas, il ne les a pas partagées avec moi.


Seule avancée : je sais désormais qu'ils ont de la cavalerie, au moins en petit nombre, mais suis toujours incapable de savoir s'ils peuvent en aligner des masses comme nous, et si leur éclairage (sans doute assisté par la population locale qui leur est favorable) est meilleur ou plus mauvais que le notre.



Coté territorial :

Là par contre, la situation nous est plutôt favorable.

Au final, nous avons tenu Madrid et sécurisé le nord-est.
Nos lignes de ravitaillement vers la France ont été sécurisées et le train de siège de Bayonne a certainement pu être récupéré.
Le premier corps a repoussé l'ennemi à l'est, et pour ma part j'ai récupéré une bonne partie du nord-ouest sans rencontrer d'opposition.

En gros, nos objectifs initiaux sont remplis :
- Tenir Madrid.
- Sécuriser nos lignes de ravitaillement au nord-est.
- Ne pas subir de défaite majeure ou perdre bêtement des hommes.


Ca donne -très grosso modo et avec mes informations parcellaires- ça :

https://i.ibb.co/41wjn3P/20210319235916-1.jpg

(Vous aussi vous trouvez que Madrid n'est pas franchement bien protégée ? Ou c'est que moi ? :p)




Coté adverse :

Le gros souci, de mon point de vue, c'est que ces objectifs semblent n'avoir été remplis que parce qu'on n'a pas franchement rencontré l'ennemi.

Vu qu'il n'a été repoussé qu'à l'est, et que je n'ai pas eu d'écho d'une grande bataille où que ce soit d'autre, ça veut dire que son plan doit lui aussi se dérouler sans trop d'accrocs.


A ce stade, et à moins que Murat ait oublié de me mentionner des événements majeurs, je ne vois toujours pas des masses de possibilités :

1 - L'adversaire est plus faible, plus discret et plus facile à ravitailler que ce qu'on pense, et il nous fuit dans l'attente des renforts anglais.
Mais dans ce cas, son insurrection n'est pour le moment pas bien méchante, et nous laisser le terrain sans même nous menacer me semble assez illogique.

2 - Notre renseignement est complètement à la ramasse. Nous avons raté une ou plusieurs armées espagnoles quelque part, qui font ce qu'elles veulent sur certaines villes majeures, et pourraient même peut-être se poster sur nos lignes de ravitaillement.

3 - L'adversaire commençait très dispersé, et il a fait le choix d'abandonner dans un premier temps le terrain dans le but de regrouper ses armées. Ca expliquerait pourquoi on ne croise personne, et pourquoi il ne reste que quelques unités isolées de mon côté pour donner le change.
Cela impliquerait que leurs divisions se rassemblent à deux, peut-être même un seul point du pays, dans le but de former une force capable de battre sans soucis une partie isolée de la notre.

4 - L'adversaire est encore plus à la ramasse que nous, aveugle, et a fait des conneries qu'il met du temps à compenser. C'est amusant à envisager, mais on ne va pas trop compter là dessus. :p

5 - L'insurrection est un hoax monté de toutes pièces par Murat pour se faire mousser et prendre de l'avancement tout en entraînant ses hommes grâce à un exercice géant. Il n'y a en fait pas d'adversaire, ni de guerre. :ninja:


L'option 3 est la plus probable de mon point de vue. C'est ce que je ferais si j'étais le chef d'en face : regrouper les armées au moins par deux pour leur donner du punch, et attaquer une cible valable en position de force.

Niveau cible potentielle, nos lignes de ravitaillement semblent désormais sécurisées. je n'en voit donc que deux :
- Madrid capitale du pays qu'ils doivent penser bien défendue (les naïfs :p)
- L'armée du Portugal, très isolée, et sur le dos de laquelle les anglais peuvent débarquer.


Aux dernières nouvelles, Junot et son armée du Portugal allaient bien (mais ça commence à dater). Et Murat n'a pas l'air très inquiet à Madrid.
Donc si c'est bien le plan de l'adversaire, il met du temps à le mettre en place.

Bopnc
24/03/2021, 23h34
08 Juin 1808



Les ravitaillements des troupes ont été vérifiés. Tout est ok et l'expédition de Léon est partie la veille dans l'après midi en direction du nord !

C'est un soulagement. Après 10 jours un peu attentistes, j'avais vraiment peur que l'adversaire ne prenne l'initiative.

Maintenant, le plus important, c'est de ne surtout pas... Ah ? Tiens ? Il y a un courrier de Murat qui vient d'arriver :



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Madrid, le 6 juin, 16h30
Du Maréchal d’Empire Joachim Murat, commandant en chef de l’Armée d’Espagne
Au Maréchal d’Empire Moncey, en résidence à Valladolid

Maréchal,

La situation est préoccupante au sud. Une force de 14'000 espagnols assiège actuellement 3000 français dans la ville de Badajoz.

Le général Junot est incapable d’envoyer une force de secours suffisante. Vous êtes mon officier le plus proche dans la région. L’autre possibilité est que j’y aille personnellement, bien que mon sabre trépigne dans mon fourreau, je ne peux abandonner le siège royal pour le moment.

Ainsi, je vous demande de prendre la route pour le sud avec le maximum d’hommes possibles, tout en laissant une garnison capable de tenir 2 semaines jusqu’à l’arrivée de Bessières.
J’envoie 2000 hommes prendre position à Tolède, ainsi la division Morlot est entièrement disponible en plus de vos autres forces.

En parallèle, nous allons prendre en tenaille les forces espagnoles avec une petite force en provenance de Lisbonne et d’Elvas.

Une fois sur place, veillez à aider le général à mater les espagnols et la potentielle armée portugaise.

Tenez moi au courant de votre avancée dans ce sens

Vive l’Empereur, Vive la France et vive l’Empire.

Joachim Murat, commandant en chef de l’Armée d’Espagne




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https://i.ibb.co/Y3yLTfr/napoleon-sad.jpg



Bon...

Un petit passage sur la carte s'impose. :p



https://i.ibb.co/jRzJ9XS/20210324211004-1.jpg



La ville de Badajoz est une ville importante a la frontière du Portugal. Elle est bien fortifiée (c'est une fortification partiellement modernisée à la Vauban), et est une des voies d'accès majeure vers Lisbonne.

Premier constat : c'est loin ! Quatre cent kilomètres à vol d'oiseau. Au moins vingt jours de marche rapide, au bas mot.

Cette distance règle une question : Si j'y vais, c'est avec la totalité de mes forces ! Hors de question de me retrouver à nouveau écartelé sur des centaines de kilomètres et de me faire piquer des divisions par mes collègues.

De cette décision découle le fait que l'expédition de Léon est caduque. L'appel de Murat n'est pas si pressant que ça, mais je ne pense pas pour autant pouvoir retarder mon départ quinze jours sans risquer la cours martiale. A contre cœur (et un peu blasé, j'avoue :p) je rappelle immédiatement la division Frère et la deuxième brigade de Grouchy sur Valladolid.



Deuxième constat, j'ai deux options pour y aller.
- Je peux prendre la route "directe" et partir directement au sud-ouest. Cette route me fait passer directement par les territoires espagnols, ce qui me permet de leur rentrer dedans avec toutes mes forces concentrées. Par contre, elle me force à prendre ou à contourner la forteresse de Salamanca, puis celles de Cuidad Rodrigo et d'Alcantara. C'est donc une option intéressante si je veux la jouer offensif, par contre l'ennemi va clairement me voir arriver et je risque de laisser du monde sur mes arrières.
L'autre très gros soucis de cette voie, c'est que je n'y ai aucun dépôt connu. Je suis donc totalement dépendant de la capture de dépôts Espagnols pour mon ravitaillement.

- Je peux prendre la route "intérieure", et repasser par la région centre. Cette option est de très loin la plus sure et la plus discrète, puisque je me déplace par des routes sécurisées par ma cavalerie, sans que personne ne puisse détecter mon départ (sympathisants espagnols mis à part, bien sur).
Elle me permet surtout de stopper à Tolède pour ravitailler et récupérer la division Morlot, avant de basculer à l'ouest vers Truxillo (ou j'ai un gros piquet de cavalerie) puis Badajoz.
Il n'y a qu'une seule forteresse sur cette route : celle de Merida, à cinquante kilomètres de Badajoz, qui sera peut être occupée par l'ennemi.
Accessoirement, cette option revient à dire de faire demi-tour aux milliers d'hommes qui sont arrivés la veille, éreintés par une marche de sept jour. Genre "bon, on repars en sens inverse, mais au moins maintenant vous connaissez la route, hein ?" :p



https://i.ibb.co/b7jVM52/20210324211117-1.jpg



Le soucis pour choisir, c'est que je n'ai pas clairement saisi l'intention du maréchal Murat.
- Est ce qu'il veut que j'amorce un mouvement vers le Portugal, en axant moins sur la vitesse, mais plus sur le soutien militaire à l'armée du général Junot ?
- Est ce qu'il veut que je fonce au sud à toute allure pour relever le siège le plus vite possible ? Quitte à perdre tous les avantages gagnés dans la région ?


Si j'avais un poste radio à mon QG. J'aurais appelé Murat et j'aurais demandé des clarifications. J'aurais aussi fait des remarques sur la pertinence de faire faire des allers retours de plusieurs semaines à mes hommes alors que ma force était enfin rassemblée et à pied d'œuvre sur le secteur.

Mais je n'ai pas de poste radio. Et il me faut quatre jours aller-retour pour échanger avec Murat...



Du coup, dans le doute, je décide de partir sur la première option tout en laissant la seconde ouverte.
- J'envoie un courrier à Burgos, au nord est, point d'arrivée supposé du Maréchal Bessières, pour détailler toutes les forces adverses et alliées du secteurs.
- J'envoie un autre courrier au Maréchal Murat, ou je pose mes questions et lui demande de clarifier.
- Je me donne une journée pour reposer les forces arrivées sur Valladolid, le temps de faire revenir l'expédition de Léon.
- Une fois regroupé, je partirais immédiatement vers Tolède, laissant seulement 2000 hommes en garnison.
- Au passage à l'ouest de Ségovie, je récupèrerais 2000 hommes sur les 4000 que j'avais laisse en garnison.

Une fois à Tolède une bonne semaine se sera déjà passée, je pourrais échanger plus facilement avec Murat, et il sera toujours temps d'ajuster la suite des opérations !

Pinkipou
25/03/2021, 00h52
J'ai regardé ça récemment et ça m'a fait penser à votre partie. Tu penses que ça serait réalisable (et efficace) en jeu ?


https://youtu.be/vCROcugYNzI

Bopnc
25/03/2021, 02h09
J'ai regardé ça récemment et ça m'a fait penser à votre partie. Tu penses que ça serait réalisable (et efficace) en jeu ?

https://youtu.be/vCROcugYNzI



C'est marrant que tu demandes ça, parce que c'est une des premières vidéos qu'on m'a montré quand on démarrait la partie. :p


Initialement, je voulais tester ça sur la défense de Madrid. Si je ressort un des premiers screens, on voit qu'il y a quatre villes fortifiées alentours qui semblent plutôt adaptées :

https://i.ibb.co/3ytBTWb/20201217134330-1.jpg

Malheureusement, j'ai réalisé un peu tardivement que ces places fortes étaient super difficiles à ravitailler à cause de l'insurrection. Impossible d'y laisser des garnisons à long terme.


Plus récemment, Je tentais un peu la même chose sur le quadrilatère/triangle Valladolid - Burgos - Ségovie (- Salamanca.)

Mais le principal soucis que j'avais ici, c'était les distances. Ce système ne marche que si tu as le temps de détecter l'ennemi et faire venir tes renforts avant que la place ciblée ne soit attaquée et prise. Là, avec plusieurs jours rien que pour avoir l'info d'une attaque ennemie, et sans même parler de faire bouger des renforts, j'avais peur que les places soient trop éloignées pour que ça marche.



Mais maintenant de toute façon je suis plutôt sur cette vidéo. :ninja:

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Seymos
25/03/2021, 15h20
En tout cas, pas de radio, des problèmes de communication, des ordres qui succèdent à des contrordres et des loses topos, c'est super réaliste comme simulation :ninja:

LeLiquid
26/03/2021, 22h25
En tout cas c'est toujours un plaisir de suivre ton AAR sur ce beau simulateur de randonnée.

:ninja:

Bopnc
27/03/2021, 01h23
En tout cas, pas de radio, des problèmes de communication, des ordres qui succèdent à des contrordres et des loses topos, c'est super réaliste comme simulation :ninja:

Ordre, contrordre, désordre. La routine. :p



En tout cas c'est toujours un plaisir de suivre ton AAR sur ce beau simulateur de randonnée.

:ninja:

Moi ce que je retiens, c'est qu'on a une tactique qui marche ! :ninja:

Bopnc
09/06/2021, 18h13
Bonjour !

Ah, tiens, vous êtes toujours là ? Y'a pas trop de poussière ? :ninja:


Rassurez vous, la partie avance, tout comme mes troupes qui se sont tapées une sacré marche.

Mais c'est loin, et c'est long. :p

Et comme la naissance de mon deuxième fils est survenue au milieu, j'ai eu parfois du mal à jouer mes ordres dans les temps, sans même parler de vous tenir au courant. :ninja:


Ceci dit, le suspens arrive à son terme et il devrait bientôt y avoir un minimum d'action. Du coup, je vais quand même tenter un résumé des derniers évènements, qui sera peut-être un peu moins complet et un peu plus brouillon que d'habitude, mais on fait ce qu'on peut !



Rappel de l'action en cours :

https://i.ibb.co/jRzJ9XS/20210324211004-1.jpg

Nous étions le 8 juin, et Murat m'avait demandé de partir toute affaire cessante pour lever le siège de Badajoz.
Il voulait pour cela que je prenne la route sécurisée et rapide, par Tolède et Truxillo.

https://i.ibb.co/b7jVM52/20210324211117-1.jpg



Du 8 au 11 Juin :

J'ai donc rappelé l'expédition partie vers Léon, et réorganise tout le monde pour partir au matin du 12.

Je rappelle aussi toutes les patrouilles et piquets qui ne sont pas directement au contact de l'ennemi, mais je laisse les autres.

L'idée, peut être un peu naïve, est de ne pas donner le signal de mon départ à l'adversaire avant d'être loin. Je me dis que s'il apprends que les piquets quittent leurs positions, il va se douter que quelque chose se prépare.
Et je dis "peut être un peu naïve" parce que si ça se trouve, la population les renseigne sur mes mouvements de toute façon. ^_^




Du 12 au 19 Juin :

https://i.ibb.co/4dXy1XD/20210324211117-1-etape-1.jpg

C'est donc le départ, et la longue marche vers Tolède.



Fait amusant, dans le courrier de Murat me demandant de partir au sud, il y a un passage que j'ai complètement sous-estimé lors de mes premiers ordres.

Dans cet extrait, Murat écrit en franc-comtois, langue que mon personnage parle. Il me demande de valider le texte, qui a été écrit par un de ses hommes de troupes à l'intention de camarades francs-comptois eux aussi.

Je vous met l'extrait traduit (en souligné) avec le contexte :

En parallèle, nous allons prendre en tenaille les forces espagnoles avec une petite force en provenance de Lisbonne et d’Elvas. Une fois sur place, veillez à aider le général à mater les espagnols et la potentielle armée portugaise.

Je me permets de vous demander votre avis sur un discours à donner aux soldats d’origine franc-comtoise, j’ai demandé à un soldat du rang, mais je ne suis pas certain de sa qualité.
"Nous avons intercepté un message de la part du chef de l’armée lusitanienne de l’ouest qui était à cent cinquante kilomètres au nord-est de la capitale lusitanienne. Le déplacement de troupes dans la capitale est un guet-apens pour les tenter de sortir reprendre leur ville. S’ils réagissent, prenez-les à revers."

A la première lecture, j'étais surtout concentré sur mes ordres et l'abandon de toutes mes affaires cessantes. Je me suis dit que c'était un message destiné aux forces alliées au portugal, et que vu les difficultés d'accès il préférait que le piège se tente sans que le message ne puisse être facilement intercepté. J'ai oublié de répondre sur ce point, et n'y ai pas plus prêté attention.


Mais quelques jours plus tard, en le relisant, j'ai réalisé que j'étais une buse : Ce message codé, il aurait tout aussi bien pu m'être destiné !!!

J'ai donc cherché à comprendre ce qu'il voulait dire, et le souci, c'est que sans contexte, bah c'est flou !

- La Lusitanie, c'est une province romaine du sud-ouest de l'espagne, qui comprend en gros la moitiée sud du Portugal et la partie d'espagne immédiatement à son est.
- La capitale Lusitanienne... bah c'est plus compliqué. La capitale romaine était Merida, mais la capitale actuelle du coin, ça serait plutôt Lisbonne. Et ce terme "capitale" dans la deuxième partie de la phrase, il concerne la même ville ? Une autre ? Merida ? Lisbonne ? Madrid ?
- Si on part du principe qu'il parle de Merida, alors 150km au nord est, c'est le secteur centre, vers lequel je me dirige. Dans ce cas, il voudrait parler de laisser Madrid se faire attaquer pour que je prenne à revers ? Ca me semble quand même osé de laisser la capitale exposée de cette façon. Et de toute façon je vais arriver par le nord, alors il faudrait une synchro fantastique pour que je puisse tomber sur une armée juste après qu'elle soit passée.
- Si on part du principe qu'il s'agit de Lisbonne, alors là j'ai du mal à voir comment je pourrais prendre qui que ce soit à revers. Je suis à 200km, et je m'en éloigne.

C'est pas clair pour vous ? Ca tombe bien, pour moi non plus. :p

https://i.ibb.co/Nmyb5g1/20210324211117-1-Copie.jpg


J'ai donc suggéré quelques améliorations (moi aussi en Franc-Comtois) dans le but de clarifier un peu la situation, et en ai profité pour demander si nos lignes de communications étaient compromises.

La réponse est arrivée quelque jours plus tard, je la résume :
- Les deux villes sont Abarantes et Lisbonne
- "Mieux vaut prévenir que guérir".


Avec les deux villes précisées, le flou est dissipé mais je suis resté dubitatif. Il s'agit de secteurs qui sont à des centaines de kilomètres de ma position, et je n'ai aucun moyen d'aller y faire un tour à court terme. N'ayant pas très bien saisi la volonté de Murat, je me suis dit que ce n'était pas bien grave, et qu'on en parlerait en direct quand on serait à proximité l'un de l'autre.




Du 20 au 21 Juin :

Arrivé à Tolède dans la journée du 20, j'ai informé Murat de la situation dans le nord et demandé à nouveau des précisions sur la situation. Mes troupes ont été mises au repos et le ravitaillement a été complété.

A partir de Tolède, je serais sans soutien et sans dépôt jusqu'à Badajoz. Si la ville est toujours assiégée, il vaudra mieux que je remporte la bataille, sans quoi je serais bon pour retraiter de 150km avec le ventre vide.

Préoccupé par cet aspect, j'ai un moment envisagé d'emporter avec moi une partie du dépôt de Tolède. Mais les chariots sont lents, vulnérables, consommer le ravitaillement prend du temps, et ils n'auraient emporté qu'une quantité limitée de ressources.Mes ordres étant de me rendre là-bas le plus vite possible, j'ai finalement abandonné l'idée.



Du 22 au 28 Juin :

C'est parti pour la marche vers Truxillo !

https://i.ibb.co/h893yLw/20210324211117-1-etape-2.jpg


A mon grand étonnement, je pars sans avoir eu la moindre nouvelle de Murat. Je ne suis pourtant qu'à quelques heures de courrier. Je lui renvoie un messager, dans le doute, et lui réclame à nouveau des informations sur la situation.

Le 24, je croise un messager de l'armée du Portugal qui arrive en sens inverse à destination de Madrid (l'armée du Portugal Française, oui moi aussi j'ai raté un battement de cœur en lisant le courrier au départ) . Il m'informe des forces rencontrées, mais je ne pourrais pas lire son message.

Je n'ai toujours aucune nouvelle de Murat, ce qui m'inquiète de plus en plus. J'ai du mal à imaginer ce qui pourrait bloquer nos communications, alors j'imagine le pire : un piquet de cavalerie Espagnol qui nous choppe tous nos messagers à la sortie de la ville, l'insurrection qui a coupé les routes, ou même Madrid prise par l'ennemi alors que j'étais juste à coté.

Dans le doute, j'envoie une patrouille à Madrid avec ordre de me donner la situation sur place, en particulier l'état du maréchal Murat.



28 Juin :

Toujours pas de nouvelles du maréchal Murat !

La tête de ma colonne arrive à Truxillo. Je mets les hommes au repos, mais je ne pourrais pas rester jusqu'à leur récupération complète à cause de la pression sur mon ravitaillement. Il ne me reste que 12 jours de vivres, et il en faut au moins 6 jusqu'à Badajoz. Il ne faudra pas traîner, d'autant que juillet approche avec ses canicules.


La question du jour, c'est de savoir si je dois envoyer des patrouilles vers mes différents objectifs de la région.

Je m'explique : Juste là, j'ai été (je pense) relativement discret sur ce déplacement. Je suis à une semaine de marche de mes objectifs, et à moins que les renseignements espagnols soient largement supérieurs aux nôtres, personne en face ne doit savoir que j'arrive, ni par ou.

La question est donc de savoir si je romps cette discrétion en envoyant des cavaliers tout azimuts, ou si je reste compact et que je bourre dans le tas avec mes forces concentrées, en prenant les Espagnols un maximum par surprise.

Le point important ici, c'est que je pense être en supériorité par rapport à ce que j'ai en face. Après tout, j'ai un gros corps avec moi, rassemblé et motivé, composé de soldats que l'Europe nous envie !
Alors certes, ils sont fatigués et un peu dispersés, mais si en face ça tient un siège depuis deux mois je suppose que les troupes doivent aussi être bien occupées à vider leur dysenterie dans les tranchées. :rolleyes:

Du coup, vu cette supériorité, peu importe ce que je rencontre : je lui rentre dedans. Dans ce cadre, est ce qu'il est bien malin d'avertir l'ennemi et de lui laisser le temps d'alerter des renforts ?

Et bien après de longues réflexions, je décide que...oui. :ninja:

Malgré ma supériorité, je n'ai droit qu'à un seul essai pour cette campagne. Du coup, si la moindre information peut me permettre de me diriger vers le bon objectif, je ne peut pas la rater.
J'envoie donc des patrouilles vers Badajoz, Merida, et quelques carrefours importants du secteur.



29 Juin :


Ma patrouille envoyée vers Madrid me contacte : tout va bien dans la capitale, Murat est à son poste, et a même reçu quelques renforts. Ça me rassure beaucoup, même si je ne comprends pas son silence.

Sinon toutes mes troupes sont rassemblées, et j'ai prévu de repartir le 30, en faisant un compromis entre le repos et le ravitaillement.

Il est donc temps de causer tactique !

J'ai deux cibles en face de moi :
- Badajoz, que j'espère encore entre nos mains, considérée assiégée jusqu'à preuve du contraire. Ville importante.
- Merida, plus à l'est, est une forteresse de bien moindre importance à première vue.


https://i.ibb.co/zSyNQYy/20210609160559-1.jpg



Vis à vis de ces objectifs, un paramètre que j'avais sous estimé s'impose à moi : le Guardiana.

Ce fleuve est présent sur les deux objectifs, qui représentent également les deux seuls points de passage accessibles (Serena, plus à l'est, représente un détours de plus de 10 jours de marche).


Badajoz :

Badajoz est au sud du fleuve. Ce qui veut dire que si je veux lever le siège, il faudra que je traverse de force le pont avant même de livrer bataille !

Comme je soupçonne l'ennemi d'occuper Merida, et d'à minima surveiller Elvas, cela signifie qu'il faudra que je tente un franchissement frontal avec mes deux flancs exposés à l'arrivée des renforts adverses.

https://i.ibb.co/WHWCChM/20210609160559-1-Copie.jpg

Laissez moi vous dire que j'aime pas trop ça. Surtout avec un seul essai.


Merida :

A l'inverse de Badajoz, Merida est majoritairement au nord du fleuve. Par contre, le pont est dans la ville, ce qui signifie qu'il faut la prendre pour pouvoir traverser.

Mais si la ville est capturée et que j'y laisse une garnison, j'ai trois avantages :
- J'ai mes flancs et ma voie de retraite couverts pour la suite de la campagne.
- J'affronte l'adversaire en terrain dégagé, ou je peux faire jouer mes avantages estimés.
- L'adversaire devra combattre dos au pont, avec une retraite très compliquée en cas de défaite

https://i.ibb.co/hRVx2p2/20210609160559-1-Copie-2.jpg

Cette solution a aussi des défauts, en particulier le fait d'alerter l'adversaire de mon arrivée. Mais je la préfère quand même, d'autant qu'elle a l'avantage de me faire détruire les troupes sur place avant de rencontrer le gros des forces ennemies.

Les deux questions en suspens sont donc :
- Est ce que Merida est tenue par l'ennemi.
- Est ce que sa garnison sera suffisamment faible pour que je puisse franchir les murailles sans perdre trop de temps/de ravitaillement.


Après réflexion, je décide donc de marcher sur Merida, de voir la résistance sur place, et en fonction de la situation me rabattre éventuellement sur badajoz.

J'envoie un ultime courrier à Murat pour lui donner mes intentions, et je prends la route vers la gloire ! Ou la honte !

LeLiquid
09/06/2021, 18h43
Merci pour le point c'est toujours aussi cool à lire.


Un peu déçu du cliffhanger par contre. C'est salaud de faire ça.


Je veux savoir ce qu'il va y se passer à Merida moi !! :p


(et j'adore l'idée des messages codés. Impossible à piger. Même par le destinataire :XD:)

Seymos
09/06/2021, 20h02
Bah a été banni en tout cas, la désinformation marche à fond :ninja:

silence
09/06/2021, 21h22
Niveau cliffhanger il a été meilleur sur ce coup ! :ninja:

Mais j'aime bien celui-là quand même, on va enfin avoir de l'action ! :bave:

Bopnc
09/06/2021, 22h58
Bah a réussi son dernier jet de commandement, il est de retour parmi nous. :p


Pour les cliffhanger, j'y suis contraint et forcé !
Vu le système de jeu y'a une chance sur deux pour que je tombe dans le vide. Si je vous détaille mes plans et que je mobilise cinq divisions pour au final éclater 200 cavaliers affamés et les 5 vigiles de l'amicale des anciens de Trafalgar, vous allez encore vous foutre de ma gueule.

Alors que là au moins, vous avez le suspens et vous compatissez !


Hein, que vous compatissez ? :ninja:

LeLiquid
10/06/2021, 19h03
Si je vous détaille mes plans et que je mobilise cinq divisions pour au final éclater 200 cavaliers affamés et les 5 vigiles de l'amicale des anciens de Trafalgar, vous allez encore vous foutre de ma gueule.

Merci pour la rigolade. ^_^



Et oui on compatis.

Evidemment.

Que pourrait on faire d'autre ?

:ninja:

Bopnc
16/06/2021, 19h41
Bon, messieurs, je suis désolé de vous l'annoncer, mais l'heure est grave !

...et ça vous fait jubiler, hein, bande d'enflures ! :ninja:




30 Juin :

C'est le départ vers Merida ! Mes hommes sont fatigués et dispersés, mais comme il ne me reste que 10 jours de vivres, je ne peux pas attendre plus. Les premières unités de la colonne on eu une journée complète pour se reposer.
Les autres vont morfler, tant pis. Mieux vaut avoir mal au pieds que crever de faim.

La trajectoire est donc assez directe vers Merida. Je ne prends pas plus à l'ouest car je n'ai toujours pas de retours de ma cavalerie à Badajoz. Je ne veux pas risquer d'être pris en sandwich sans savoir ce qui m'entoure.

Notez bien ce choix, parce qu'il aura une importance plus tard. :p

https://i.ibb.co/r635fDb/20210609160559-1-Copie-3.jpg




2 Juillet :

Grosse journée ! On va la décomposer.

9h30 :

Les hommes marchent sous un soleil de plomb. C'est une des premières journées des canicules de Juillet. Les hommes fatiguent, et sont ralentis.

Vers 9h30, sur les hauteurs d'Alcuescar les éclaireurs signalent une colonne espagnole en marche devant moi !
Cette colonne a été repérée vers 8h00 à Aljucen, arrivant du col de montagne au nord ouest et se dirigeant vers Merida (elle est donc passée devant moi, sur la route que je vais emprunter).
Mes éclaireurs ne sont pas certain d'avoir été repérés.


https://i.ibb.co/nCt9pxd/20210609160559-1-Copie-4.jpg


Il me faudrait trois heures pour atteindre Aljucen au rythme actuel. Il m'est donc impossible de rattraper cette colonne par cette canicule.

Ca me confirme en tout cas que des troupes seront à Merida, qui sortent elles aussi d'une longue marche sous le cagnard. Ca peut faire une belle cible, si j'arrive à estimer leur nombre.

Notez que si j'étais parti quatre heures plus tôt, les espagnols seraient tombés dispersés (à cause de la petite route) au beau milieu de ma colonne et auraient certainement été bien déçus.
Vingt-quatre heures plus tôt, et ils me seraient tombés dans le dos devant Mérida, et c'est moi qui aurait été bien déçu.

Comme quoi la victoire ou la défaite, parfois, ça tiens à bien peu de choses. :p



10h00 :

Je suis toujours en marche entre Aclusescar et Mirandilla quand un courrier du maréchal Murat arrive ! Enfin !

Ce courrier date du 26 juin !!! Le messager a été mal informé de ma trajectoire et s'est perdu entre Tolède et Truxillo. Il a mis un temps fou à me retrouver, et les informations qu'il portent auraient été précieuses pour certains choix que j'ai fait.

Le maréchal a en fait assez peu d'éléments à me transmettre, qui datent tous du 8 juin. Mais ces éléments sont importants.
J'apprends ainsi que le siège de Badajoz a été levé au début du mois ! Les troupes Espagnoles ont franchies la rivière et sont parties au nord.
J'apprends aussi que le maréchal Junot a de gros problèmes avec l'insurrection Portugaise, galvanisée par une probable intervention anglaise. Il constate que l'adversaire s'est regroupé, avec des forces de 10 000 à 50 000 hommes, et il demande des renforts pour pacifier le pays.

Le maréchal Murat me demande donc de profiter de la levée du siège de Badajoz pour ravitailler là bas. Et entrer en campagne au Portugal pour aider Junot. Il attends lui même des renforts de France, et nous rejoindra lorsque le roi aura pris ses fonctions.

Notez que quelques heures plus tard, je recevrait un courrier de ma patrouille envoyée à Badajoz. Mes hommes confirment à quelques heures d'écart les informations de Murat : Les espagnols (14 000 hommes) ont assiégé la ville du 24 mai au 4 juin. L'adversaire est ensuite reparti au nord.
Ils avaient laissé un piquer de cavalerie, que mes hommes ont repoussé avec l'aide de la garnison. Ces cavaliers espagnols sont repartis en direction de Merida.

Ces deux messages arrivent deux jours trop tard : J'ai déjà bifurqué sur la route directe de Merida.

Je pourrais éventuellement tourner à l'ouest à Aljucen pour passer par le petit col de montagne d'où venait la troupe espagnole et me rabattre sur Badajoz, mais en l'état ça me semble risqué si d'autres trucs se baladent au nord, donc j'envisage toujours de voir ce qu'il y a à Merida.

J'envoie quelques patrouilles vers le nord pour ne pas avoir de surprise, en particulier en provenance d'Alcantara, au nord ouest, puis je reprends ma marche.





14h30 :

Alors là, ça déconne plus!

A 7km au nord de Merida, quelques centaines de cavalier espagnols en provenance de Merida sont tombés sur l'avant garde de la division de cavalerie de Grouchy.

Un affrontement s'engage avant que les espagnols ne réalisent qu'ils sont tombés sur une division complète et qu'ils ne décrochent. Ils laissent une centaine de cavaliers sur le carreau, mais plus intéressant : je fais quelques prisonniers qui vont se montrer loquaces !

Vous vous souvenez la dernière fois quand je disais que "quoi que je rencontre je pourrais rentrer dedans parce que j'était vraisemblablement en supériorité locale ?"



Bah je me plantais. :ninja:


Les prisonniers m'apprennent qu'il y a désormais une armée de trois "corps" à Merida. Deux espagnols, et un portugais, pour un total de 20 000 à 30 000 hommes.

Une partie de ces hommes -dont les portugais- formaient la colonne qui m'est passée devant. Ils arrivent d'Alcantara, la forteresse au nord ouest ou les espagnols attendaient les portugais.

En cuisinant un peu plus les prisonniers, j'apprends que les troupes espagnoles venues d'Alcantara dépendraient du capitaine-général de la Cuesta et viendraient initialement de la province de Salamanca. Il s'agit donc à priori de troupes que j'avais en face de moi quand j'étais dans le secteur de Valladolid, bien plus au nord.
Ces troupes ont fait jonction avec les portugais à Alcantara.

Ils auraient fait jonction à Merida avec les troupes du capitaine-général Castaños qui viennent d'Andalousie.

Les prisonniers ont entendu parler de la ville de Badajoz, qu'ils doivent reprendre aux français "avant qu'une autre armée française venue du nord ne vienne en renfort". Ils comptaient ensuite prendre cette armée en tenaille grâce "aux troupes britanniques qui arriveront bientôt en renfort du Portugal".

Si je résume sommairement sur un vieux screen, ça donnerait un truc du genre :

https://i.ibb.co/GdpZWbB/20210324211117-1-Copie-2.jpg

Je suis donc tombé directement sur leur point de rassemblement, au moment ou ils viennent de se rassembler. :lol:


Au delà de ces mauvaises nouvelles, trois informations complémentaires ressortent de ces interrogatoires :
- S'ils savent qu'une armée arrivait en renfort du nord, c'est qu'ils sont bien renseigné. Il est possible qu'ils aient interceptés un courrier, mais il faut que je parte du principe que la population les renseigne sur nos déplacements généraux.
- Les Espagnols et les Portugais s'entendent très mal. Principalement à cause de l'alliance Franco-Espagnole qui a causé la perte du Portugal. Les Espagnols, eux, méprisent les soldats Portugais qui sont très mal équipés. Ils ne sont unis que par leur haine commune et supérieure des Français.
- En cherchant à identifier leur dernier point de ravitaillement, j'apprends ce que je craignais déjà depuis quelques temps : les Espagnols et Portugais n'ont pas besoin de dépôts de nourriture. Ils vivent complètement sur le terrain.


A ce stade, un état des lieux de mes forces s'impose.



Comparaison des forces :

Je dispose THEORIQUEMENT d'une force tout à fait respectable de 20 000 hommes (dans quatre divisions d'infanterie), de 1900 sabres (la division Grouchy) et de 54 canons (8 canons par division d'infanterie, 6 pour Grouchy, 24 pour mon artillerie de réserve).

Le soucis, c'est que la marche a dispersé tout ce beau monde, que j'ai de nombreux absents ou blessés.

Dans les faits, le décompte du 2 juillet me donne un total plus limité de 17 000 hommes et 1700 cavaliers présents dans les divisions.


En face, il y a donc 20 000 à 30 000 hommes, ce qui impliquerait sans doute un combat à 2 contre 3.
Mais heureusement, une partie de ces hommes sont portugais. Et il se trouve que l'armée Portugaise -ou plutôt ce qu'il en reste- est un rassemblement hâtif de tout ce qui a pu être récupéré pour combattre. La qualité est médiocre, et ils n'ont ni canon, ni cavalerie.
Quand aux espagnols, leur qualité peut être variable, mais elle reste normalement inférieure à celle de l'armée Française.
Si on ajoute à cela le fait que les deux nationalités cohabitent mal. J'ai peut être encore ma chance.



Situation stratégique

L'autre truc qui m'ennuie, c'est que je suis très mal placé !

En choisissant de rester sur l'axe direct de Merida, je n'avais pas réalisé que je laissait à une éventuelle force ennemie le contrôle des voies intérieures vers Badajoz.

En d'autres termes, si j'essaie de faire demi-tour maintenant qu'ils savent que je suis là, ils seront forcément arrivé avant moi à Badajoz. :sad:


Je vous met deux cartes, une vierge pour lire les routes vous mêmes, et une (un peu dégueulasse, j'avoue) annotée :

https://i.ibb.co/zSyNQYy/20210609160559-1.jpg[/img]

https://i.ibb.co/8D7VKzv/20210609160559-1-Copie-5.jpg


Sans l'information que Badajoz était libre, j'ai failli à la règle de base du combat napoléonien : se tenir entre son adversaire et sa ligne de ravitaillement.
ici, c'est l'adversaire qui est entre Badajoz et moi !
Idéalement, j'aurais du prendre la route ouest par Nava, puis me rabattre sur Merida à partir de son ouest.



Beaucoup plus gênant : Cette position implique que si une bataille s'engage et qu'elle se termine par une égalité, ou même une victoire mineure, je me retrouverais toujours dans l'incapacité de rejoindre Badajoz car il me faudra alors à nouveau envisager de livrer bataille là bas, sans avoir été ravitaillé en munitions.

Je risque donc de me retrouver dans une situation infâmante ou un combat non décisif me forcerait à repartir ravitailler à... Tolède, à 250 km de là. Ce qui, soyons clairs, reviendrait à une défaite pour la campagne, et certainement pour la défense de Badajoz.

Après une looooooooooooooooooooooooooooooooooonnnngue et douloureuse réflexion, j'en conclus qu'il me faut soit :
- Passer à proximité de Merida pour pouvoir continuer sur la route ouest en les intimidant suffisamment pour qu'ils me laissent passer sans attaquer.
- Les battre de façon décisive pour la même raison.


Je continue donc ma marche vers Merida, pour me regrouper juste au nord de la ville. A peu près convaincu que je fais une grosse connerie, mais n'ayant pas vraiment d'alternative. :p





3 Juillet :

Il est 3h30 du matin, les hommes profitent des derniers moments de repos et d'une fraicheur appréciée après la journée torride de la veille.
Nous sommes rassemblés cinq kilomètres au nord de Mérida. J'ai fait forcer l'allure pour que mes dernières forces atteignent la ville avant minuit, histoire de ne pas rester dispersé en face de l'ennemi.


Je réfléchis à la façon dont nous pourrions contourner la ville quand un de mes cavaliers apporte un message urgent : Une division d'un millier de cavaliers espagnols vient de quitter Merida et vient directement vers moi. Ils sont certainement suivi par le reste de l'armée.

Pas forcément satisfait, mais au moins fixé sur ce point, je déploie mes troupes.


Messieurs,
Aujourd'hui, 3 juillet, à Merida,
Pour le meilleur ou pour le pire,
Nous allons mener bataille !




https://i.ibb.co/JHwZhk2/cliffhanger.jpg


:ninja:

LeLiquid
16/06/2021, 20h45
Ca a l'air de bien puer la merde effectivement. :ninja:

La c'est soi tu passes pour un génie soit tu passes pour un con.

T'aurais du fuir non ? Tu peux vraiment esperer une victoire decisive dans ces conditions ? Puis si tu n'arrives pas à chopper de quoi te ravitailler après ton eventuelle victoire, il se passe quoi ?

silence
16/06/2021, 22h26
La c'est soi tu passes pour un génie soit tu passes pour un con.C'est dur mais tellement vrai.
Vrai et savoureux ! :bave:

Bonne chance, faudrait pas que ça soit une déroute pour toi sinon adieux les carnets de campagne ...
Allez, a la hussarde, c'est thématique, ça ne peut que passer. Les prisonniers sont susceptibles d'avoir menti ? :trollface:

Bopnc
16/06/2021, 23h05
Les prisonniers sont susceptibles d'avoir menti ? :trollface:

Les prisonniers peuvent avoir menti, ou s'être trompé/avoir mal compris certains trucs (plus probable), d'où mes déclaration au conditionnel.
Je ne pense pas qu'ils minimisent les effectifs ceci dit, et tout le reste de leurs déclarations semblent cohérentes.

Je suppose qu'il serait théoriquement possible d'envoyer des cavaliers se faire massacrer avec de fausses infos pour tromper l'adversaire. Mais très franchement je considère jouer à un wargame, pas à Age of Empire. J'ose espérer que les mecs d'en face ne vont pas envoyer 100 cavaliers se faire tuer juste en espérant qu'une fausse info passe. ^_^





La c'est soi tu passes pour un génie soit tu passes pour un con.


:emo:



T'aurais du fuir non ? Tu peux vraiment esperer une victoire decisive dans ces conditions ? Puis si tu n'arrives pas à chopper de quoi te ravitailler après ton eventuelle victoire, il se passe quoi ?



Pour la situation pourrie, très franchement j'ai rarement du autant cogiter sur une situation de wargame. Je me suis pris la tète quasiment deux jours complet sur ces décisions (en plus, j'étais dans ma famille et sur mon téléphone).
J'ai même passé une très mauvaise nuit le soir ou j'ai reçu le rapport des prisonniers. :p



Mais globalement pour moi c'est un problème sans solution claire. Mon premier réflexe a immédiatement été de fuir, mais il y a des contraintes : je suis proche de l'ennemi, une fois en marche ma colonne fait 11km de long. Ce qui veut dire que je met près de 4h pour la retourner et la mettre en branle, quand tout va bien.

Et même si le demi-tour était gérable, j'ai beau retourner le problème dans tous les sens, j'en reviens toujours aux mêmes questions : fuir ou ? Pour quoi faire ?

- Fuir vers le nord et retourner à Truxillo ? Et ensuite ? Ils me suivront avec la cavalerie, sauront ou je suis. Je me retrouverais avec quelques jours de ravitaillement restants, et toujours pas de dépôt sous la main. Et un ennemi entre Badajoz et moi.

- Fuir vers le nord et annuler la campagne, retourner à Tolède et dire à Murat "désolé, j'ai perdu deux mois, 500 gugusses d'épuisement et de blessures dans des marches de 400km mais y'avais l'ennemi sur place alors je suis revenu" ? Concevable si le dépôt était plus près, mais là c'est condamner Badajoz...et vraisemblablement ma carrière. :p

- Fuir à l'ouest, vers Badajoz ? Ca implique de passer par les petites routes du col d'Aljucen, donc de bouchonner à l'entrée (22km d'étalement) avec la possibilité de me faire chopper par derrière complètement dispersé. Et même si je passe, ils sauront ou je vais et pourront me bloquer l'accès directement par leur lignes intérieures.

- Fuir au nord, puis redescendre vers Badajoz par l'ouest ? C'est prendre le risque de se retrouver dans la situation initiale : un pont à franchir, l'ennemi de l'autre coté (ligne intérieures toujours) et un ravitaillement à zéro.

- Fuir au nord ouest vers le Portugal et le dépôt de Lisbonne ? J'y avais pensé, mais c'est à 240km et le Portugal a une particularité géographique très intéressante (je ferais un post exprès sur le sujet) qui rends l'opération encore plus dangereuse. Surtout si les anglais débarquent sous peu.

Pour moi la solution, ça aurait été de mieux planifier ça, avec des infos plus fraiches et de ne pas venir sans ravitaillement. Mais en l'absence de réponse de Murat, et sans savoir que le siège était levé, j'étais tenu d'obéir aux ordres : allez sur place le plus vite possible. Je l'ai fait, ça c'est mal goupillé.



Ceci dit si vous avez des idées ou des avis à postériori, je suis vraiment intéressé. :)



Dans tous les cas, l'idée ici, c'est d'espérer que l'ennemi ne se sente plus pisser et rentre dans le tas en pensant que c'est gagné d'avance, sans savoir (ou sans réaliser) que mon corps est un gros morceau.
Certes il est peut être à 3 contre 2, mais mal équipé, avec potentiellement 1/3 de son armée composée de miliciens qui ne s'entendent pas avec les autres. On est sur du napoléonien, la qualité compte énormément et le nombre ne fait pas tout. J'ai espoir que l'affrontement ne soit pas si déséquilibré que ça.

Si je me tiens en défense, en profitant du terrain, encore ravitaillé et avec mes 50 canons, il est possible qu'ils s'y cassent les dents. Je serais en tout cas dans les conditions les plus avantageuses possible pour un affrontement de ce genre.
Plus tard ou ailleurs je serais potentiellement obligé d'attaquer, à court de ravitaillement, et encore plus fatigué, avec encore plus d'absents. Ca sera forcément pire.

Après, tout dépendra du résultat :
- Je ne pense pas que ça puisse se passer hyper mal, au point de mettre complètement mon armée en déroute. Si c'est le cas, c'est qu'il sera vraiment plus nombreux qu'anticipé, et dans ce cas on m'a juste envoyé dans un coupe gorge.
- Si ça se passe juste "mal", je ferais comme des centaines de généraux au cours de l'histoire : je profiterais de la nuit pour décrocher, et je rentrerais à Tolède la queue entre les jambes pour ravitailler et me ré-organiser. Mais au moins, j'aurais essayé.
- Si c'est un statut quo ou s'il n'attaque pas, idem. Je pourrais toujours reculer une nuit et décrocher. Ou choisir d'attaquer moi même après avoir mieux jaugé ce que j'ai en face.
- Si ça se passe bien, par contre, il est toujours possible que je démoralise les portugais ou que je lui colle des pertes sévères. Dans le meilleur des cas je pourrais même peut être passer à l'offensive et me dégager le passage vers Badajoz.

Comme on dit "pour des résultats qui sortent de l'ordinaire, il faut des décision qui sortent de l'ordinaire". :ninja:

Dans tous les cas, ça me permettra de jauger l'adversaire (qu'on n'a encore jamais affronté) et ses capacités. Ca permettra de mieux préparer les campagnes suivantes, et donnera peut être un peu de répit au général Junot.

Mais oui, clairement, vu les rebondissements la "campagne de Badajoz" dans son ensemble est mal engagée. :p

C'est amusant de se dire qu'a trois heures près, je tombais sur les Portugais et une petite partie des espagnols isolés et dispersés, et que là la campagne aurait pu être un foudroyant succès. ^_^

Seymos
16/06/2021, 23h10
Moi je dis : à l'assaut !!!!!

LeLiquid
16/06/2021, 23h46
Je vois que tu suggères pas de fuir vers l'Est, vers tes copains. :tired:



Après oui vu comme ça, tu pourras toujours fuir après. Ou alors tu lui laisses juste le temps de t'encercler. :ninja:

Bopnc
17/06/2021, 14h32
Fuir vers l'est ?
J'ai dû mettre un screen trop vieux à un moment, ou je me suis mal fait comprendre parce qu'il n'y a rien à mon Est. Et quand je dis "rien", c'est quasi littéralement : il n'y a même pas de route, à moins de remonter sur Truxillo. :p

Les copains les plus proches à l'Est sont les 30 cavaliers du piquet de Ciudad-Real, à 150km, et eux même sont de l'autre coté de la fameuse "verticale du vide" qui empêche tout passage de l'est à l'ouest de l'Espagne. ^_^
Après il est censé y avoir deux corps Français sur la cote est, mais aux dernière nouvelles (qui datent) ils étaient à l'autre bout du pays. C'est d'eux que tu parles ?

Pour l'encerclement, clairement c'est un risque. Pour le moment il s'est passé à peine 12h depuis notre contact donc j'ai encore le temps. Mais je ne vais pas trainer dans le coin, ça c'est sur.

Chataigne
17/06/2021, 16h03
Vivement la suite :bave::bave::bave:

LeLiquid
17/06/2021, 21h07
Après il est censé y avoir deux corps Français sur la cote est, mais aux dernière nouvelles (qui datent) ils étaient à l'autre bout du pays. C'est d'eux que tu parles ?
.

Les méchants sont à l'Ouest, les gentils à l'Est. Arrêtes de pinailler maintenant. :ninja:

silence
17/06/2021, 21h25
Les méchants sont à l'Ouest, les gentils à l'Est.Tu te trompes de guerre, ce n'est pas la Bataille de France. :ninja:

LeLiquid
17/06/2021, 22h53
Au temps pour moi. :ninja:

Bopnc
18/06/2021, 12h23
Bon bah c'était sympa comme partie, non ?

:emo:

Aleas
18/06/2021, 13h12
Bon bah c'était sympa comme partie, non ?

:emo:

Uhoh...


On veut les nouvelles ! :cell:

LeLiquid
18/06/2021, 14h36
Moi je dis i bluffe !

ElviejoDragon
18/06/2021, 15h48
:'(
On sait que c'est les vainqueurs qui écrivent l'histoire mais tu as peut-être eu le temps de tenir un petit journal de cette bataille ?
En attendant, voici une jolie pierre gravée.

https://zupimages.net/up/21/24/nxkx.jpg (https://zupimages.net/viewer.php?id=21/24/nxkx.jpg)

Chataigne
18/06/2021, 16h00
:wub:

Courage Bopnc on croit en toi ;).

silence
18/06/2021, 18h36
On veut les nouvelles ! :cell:Je parie sur un bluff aussi parce que ce serait trop triste.

Mais dans tous les cas on veut un compte rendu détaillé. Quitte à ce que tu te fasses ratiboiser autant qu'on en profite ! :ninja:

Bopnc
18/06/2021, 19h33
En attendant, voici une jolie pierre gravée.



^_^^_^^_^

J'ai peut être un peu exagéré la situation. Mais j'avais pas trop le moral ce matin. :p



Petit disclaimer avant de commencer : Certainement pour gagner du temps, l'arbitre a directement commencé à jouer la bataille sans nous donner la main avant de commencer.

Je suis donc passé sans transition de l'ambiance "De la cavalerie sort de la ville à 3h du mat, ils sont à 5km" à "Ton flanc droit vient de céder".

https://i.ibb.co/v3GZFbc/escaladed.jpg


Je comprends bien qu'il ne faille pas trop perdre de temps parce que les autres attendent, et ses choix ont de toute façon été judicieux, mais dans une situation aussi délicate que la mienne, je comptais quand même pas mal sur ma capacité à réagir -et en particulier à tourner les talons- si jamais l'opposition qui se déployait se révélait conséquente. Je le saurais pour les prochaines fois.

Il faut donc garder en tète que tout ce que je vais raconter là se joue en pilote automatique.





3 Juillet 1808 : 10H00

L'ennemi est donc venu, et visiblement, il n'est pas venu pour rien.

A 6h du matin, ce sont près de 25 000 espagnols (:sweat:) qui débarquent devant mes lignes, avec plus d'un milliers de cavaliers.

Ils ne perdent pas de temps, et attaquent dès qu'ils peuvent.

Sur mon flanc gauche, les divisions Musnier (5300h) et Gobert (3600h) tiennent la ligne face à des adversaires qui attaquent prudemment. Le terrain défensif empêche l'adversaire d'avancer correctement, et ma défense tient.

Au centre, même histoire, la division Morlot (6500h) et la réserve d'artillerie sont déployées face à un adversaire lui aussi prudent, et tiennent sans soucis la ligne.

Sur le flanc droit, par contre, l'adversaire a clairement massé ses meilleures divisions. Après avoir fixé mon flanc gauche et mon centre, il attaque sauvagement la division Frère (4500h) avec ses meilleurs hommes et un millier de cavaliers. Ma droite est enfoncée, commence à battre en retraite, et finit par dérouter, laissant 3000 hommes sur le carreau.

Devant ce désastre, Grouchy et sa cavalerie laissée en réserve décide de réagir. Mais au lieu de frapper le flanc qui semble très fort, il se lance sur le centre ennemi qui lui semble vacillant et l'enfonce, mettant en déroute environs 6000 espagnols.

Un trou béant est ouvert dans les lignes adverses, compensant ma droite démolie. :lol:




Mais le rétablissement est de courte durée, car une nouvelle force apparait au centre. Des soldats Portugais, laissés en réserve, viennent boucher le trou. Ils sont hésitants et peu aguerris, mais ils sont frais. Et surtout...

...ils sont 10 000.


Le point d'état major de 10h00 est donc très mitigé. Les pertes sont sensibles, surtout sur la droite ou la pression adverse va rapidement devenir intenable. Nos forces sont lourdement en sous effectifs, et la fatigue ainsi que le manque de ravitaillement rendent les choses compliquées depuis le début de la bataille.
Mais la situation n'est pas désespérée pour autant. L'ennemi vacille et certains estiment qu'il pourrait être au bord de la rupture sur le flanc gauche. Plusieurs de leurs autres divisions semblent également avoir souffert.
Les officiers considèrent que la situation est très délicate, mais que la victoire est toujours jouable en bousculant leur droite, ainsi que les portugais au centre qui font face à notre division la plus fraiche. C'est très risqué, mais par effet domino cela pourrait mettre en déroute une bonne partie de l'armée adverse.

L'état major considère également qu'il est possible de décrocher. Soit en utilisant la cavalerie en arrière garde, qui subirait de lourdes pertes mais garantirait notre départ. Soit en laissant une arrière garde d'infanterie, qui souffrirait également et n'assurerait pas forcément une échappée.

Voila la situation, à 10h.


Mais alors, pourquoi le ton lugubre de mon dernier message ? Me direz-vous ?

Et bien parce qu'il n'y a pas que l'annonce de la supériorité numérique beaucoup plus élevée que prévue. Ou le fait que je n'ai pas trop pu choisir quoi faire avant de me retrouver enferré dans cette situation.




Non.




Le véritable problème, ce sont les cavaliers Espagnols qui viennent d'être détecté sur mes arrières, à Aljucen.
Des cavaliers qui débarquent sans qu'aucun de mes foutu piquets de cavalerie présent sur les différentes voies d'accès n'ait réussi à m'en informer !

:pouah:

A partir de là, la situation passe de "tendue" à "dramatique", car s'il s'agit d'une force adverse conséquente, ma retraite pourrait se transformer en catastrophe.
Pris entre deux feux, je serais forcé à une débâcle à travers champs, perte des canons et mise hors service de mon corps pour facilement plusieurs semaines. Sans parler de la possibilité que je perde la vie dans l'affaire, ou pire, que je sois fait prisonnier !



Il ne me reste donc plus qu'a pleurer sur mes mauvais choix et ma mauvaise fortune, et à me sortir de ce guêpier. De préférence sans y laisser toutes mes plumes !

J'ai trois hypothèses (qui vont de "ça va" à "catastrophique") vis à vis de la présence et la force de ces cavaliers.

Mais on en discutera plus tard, dans un autre post. ;)

Seymos
18/06/2021, 20h26
Assaut !!!!!!

Tu es parfaitement placé pour une manoeuvre en position centrale !

LeLiquid
18/06/2021, 20h30
Mon centre cède, ma droite recule, situation excellente, j’attaque.



(fallait bien que quelqu'un la fasse)

silence
18/06/2021, 21h19
:beer:

Je crois qu'on a été servis là. Allez, sauve nous tout ça et deviens le stratège qui sommeille en toi !

Bon par contre je reconnais que ça part violemment en vrille a toute vitesse. Y a pas un forum où d'autres font de même que toi ? Un endroit où l'arbitre expose tous ses messages ? J'aimerais bien être une petite souris dans la machine. :bave:

LeLiquid
18/06/2021, 21h22
Un endroit où l'arbitre expose tous ses messages ? J'aimerais bien être une petite souris dans la machine. :bave:

"J'ai jeté une brouette de dès. Il a perdu."

:ninja:

Bopnc
19/06/2021, 00h32
Notez que prendre une branlée le jour de l'anniversaire de Waterloo, c'est thématique. :ninja:




Bon par contre je reconnais que ça part violemment en vrille a toute vitesse. Y a pas un forum où d'autres font de même que toi ? Un endroit où l'arbitre expose tous ses messages ? J'aimerais bien être une petite souris dans la machine. :bave:

Alors dans le genre "petite souris" (mais en anglais) il y a la fameuse série de vidéos qui a lancé toute cette affaire, que j'avais présentée sur le topic des wargame et qui a donné envie de Bah. C'est l'arbitre qui présente (sur papier la première vidéo, puis sur Tabletop) la partie au fur et à mesure qu'elle se déroule et je trouve qu'il fait un boulot assez fantastique pour raconter ça comme si c'était tiré d'un livre d'histoire. ^_^
https://www.youtube.com/playlist?list=PLnTxkmKEim-MnkHKLlHTS4cS_wh3KmBeL


Après, y'a des résumé de parties, comme celui là, sur la campagne de Salamanque (ou on reconnait quelques noms connus, du coup. :p) :
https://didier-rouy.webs.com/Compte%20rendu%201812%20VF.pdf

Si quelqu'un trouve un autre AAR détaillé (qui ne soit pas celui de Bah que je meurs déjà d'envie de lire) qu'il n'hésite pas. ^_^

LeLiquid
20/06/2021, 19h56
Alors ça donne quoi ? :p

Bopnc
21/06/2021, 00h38
Y'a eu un petit contretemps suite à un loupé de mails avec le MJ.
La situation n'a pas bougée, mais là j'ai eu quelques réponses donc j'ai pu faire mes choix et donner mes instructions. :lol:




Nous allons donc faire un petit exercice de ce que Seymos et ses collègues appellent "décider dans l'incertitude", et que mes collègues de jeu appellent "choisir un peu au pif". :ninja:

Premier rappel : La bataille est mal engagée. Les troupes Espagnoles ont un corps quasi aussi qualitatif que le mien, et ils sont plus nombreux que prévus. La situation n'est pas désespérée, mais mes chances de l'emporter de façon décisive sont faibles.

Deuxième rappel : les troupes qui m'arrivent potentiellement dans le dos, et qui pourraient sceller le sort de mon IIIeme corps. Ce sont elles qui m'inquiètent le plus car je n'ai eu aucune alerte de leur arrivée, et de leur force dépends tout le danger de la situation.


Pour réfléchir à tout ça, voici la situation la plus exacte possible à 10h le 3 juillet (les pions avec des chevaux sont des patrouilles de cavalerie) :


https://i.ibb.co/zV96sgn/20210620222938-1.jpg


Passons en revue les possibilités :


1 - La "patrouille à la con" :

Depuis le début de la partie, j'affronte régulièrement de petits détachements de 200 cavaliers espagnols qui semblent se balader sur la carte de façon aléatoire. Je ne sais pas s'il s'agit de patrouilles volontairement renforcées par un joueur (normalement les patrouilles font une trentaine de cavaliers), d'une doctrine Espagnole, ou d'une façon de récupérer des infos chez les rebelles, en tout cas j'en ai déjà rencontré trois de ce type (et détruit deux).

Il ne serait donc pas impossible qu'il s'agisse d'une simple patrouille espagnole en train de rentrer à Merida, ou de vérifier cette route.

Dans ce cas, la situation n'est pas très grave. Ces cavaliers peuvent faire un peu de dégâts s'ils viennent fouiner sur les arrières de la bataille, surtout au niveau moral, mais ils ne bloqueront pas une éventuelle retraite.



2 - Un contournement multi-armes de l'adversaire :

Je l'avais initialement négligé, mais c'était une sous-estimation de ma part, et je suis obligé de revoir ma copie : Il est possible que l'adversaire ait volontairement envoyé des troupes me contourner par l'ouest, comme le suggérait LeLiquid.


https://i.ibb.co/nPPqC3P/20210620222938-1-Copie.jpg


Du coup, quelques calculs :
- Après mesure, cette trajectoire fait grosso modo 45km, avec un franchissement de rivière avant Aljucen.
- Je pars du principe que Merida a eu l'information de ma présence à 15h00 le 2 juillet, 30mn après que j'ai enfoncé la patrouille espagnole.
- Nous sommes désormais le 3, à 10h00. Il s'est donc passé 19h00 entre ces deux actions.

Si les espagnols, terriblement surs d'eux, avaient immédiatement envoyés des forces faire ce contournement, et qu'ils avaient demandé aux troupes de faire une marche désespérée, une colonne ennemie pourrait se trouver sur mes arrières après une marche de 16h sur 19h.

45km en aussi peu de temps, c'est violent, surtout vu la canicule du 2 juillet, mais pas impossible. Ca c'est vu historiquement, par exemple à Austerlitz ou Davout fait faire 110 km à ses soldats en 48 heures (36 heures de marche !) pour rejoindre le champ de bataille à temps. Et c'est cet aspect de marche forcé que j'avais sous estimé.

Si une force avait effectivement effectué cette marche, elle pourrait frapper mon armée dans le dos avec des effets désastreux. Elle pourrait également bloquer mon armée en retrait, même fatiguée, et je devrais prendre plusieurs heures pour l'enfoncer ce qui permettrait à mes poursuivants de me rattraper.

Problème ici : mon piquet de cavalerie à Nava n'a rien signalé. Il y a toujours la possibilité que la cavalerie Espagnole l'ait neutralisé avant qu'il envoie un messager, mais ce serait quand même pas de bol. :ninja:



3 - Un contournement de cavalerie de l'adversaire :

Même réflexion que précédemment, mais avec uniquement de la cavalerie qui pourrait faire cette marche en seulement 12h.

Je pense qu'elle serait trop fatiguée pour bloquer le passage de mon armée en retraite, mais elle pourrait suffisamment me ralentir pour que mes poursuivants me rattrapent, et ça, ça ferait du dégât.



4 - Un troisième corps en route pour Merida :

Ce serait l'hypothèse la plus catastrophique.
On peut imaginer qu'un quatrième corps soit en route pour Merida et que, suivant les traces du précédent, il me débarque dans le dos sans vraiment l'avoir planifié, en ayant éventuellement forcé le pas au son du canon.

https://i.ibb.co/xDGMTvx/20210620222938-1-Copie-2.jpg

Dans ce cas, mon IIIeme corps serait tout bonnement perdu. Ma meilleure chance serait de forcer l'offensive dans la bataille, de l'emporter, puis de fuir en avant vers Merida, qu'il faudrait ensuite que je passe avant d'être rattrapé. Inutile de rêver.

Notez qu'ici aussi j'ai un piquet de cavalerie en place sur la trajectoire. Mais même problème qu'a Nava : il aurait pu être neutralisé par surprise.



Conclusion :

Je vous la fait courte, après réflexion, j'en ai conclu que :
- Les options 1 et 3 me semblent les plus probable. Fort heureusement, ce sont aussi les moins graves.
- Dans les quatre cas, l'arrivée sur l'arrière de la bataille viendrait me faire perdre un affrontement déjà compliqué.
- Donc dans dans tous les cas, il faut que je décroche immédiatement pour sauver un maximum d'hommes, et bousculer le plus efficacement ce qui se trouvera sur mon chemin.

Il me faut donc décrocher !


Le choix suivant est donc de savoir si je charge Grouchy du combat d'arrière garde, ou si je donne ce rôle à de l'infanterie. Gros dilemme là aussi, car les cavaliers de Grouchy sont inestimables et je risque d'en perdre près d'un millier dans l'affaire.
Mais si je n'engage pas Grouchy, je risque de ne pas réussir à décrocher, et donc laisser le temps à la force de renfort de me frapper dans le dos.

Ce coup-ci, je décide de prendre le risque. J'ai trop besoin de Grouchy pour l'éclairage et neutraliser les éclaireurs adverse.


Je donne donc l'ordre à 10H de rompre le combat !

La division Grouchy partira en tète, avec ordre d'enfoncer sans sommation ni délicatesse tout ce qu'elle rencontrera sur la route. Les deux divisions Musnier et Gobert, un peu amochées, utiliseront le terrain défensif dans lequel elles se trouvent pour décrocher sans que cela ne soit détecté trop facilement par l'ennemi et suivront la cavalerie. Partirons ensuite les canons et les débris de la division Frère. La division Morlot, la plus en forme, sera la dernière à quitter le terrain, et aura la lourde tâche de décourager les poursuivants.

Que le sort des armes nous soit favorable ! ^_^

Bopnc
21/06/2021, 23h20
3 juillet 1808 (toujours)

Les ordres de replis sont donnés, et ils mettent quelques temps à se mettre en place.
Au bout d'une demie heure les premiers signes se font sentir : la fumée se fait moins dense, les tirs plus épars.

Grouchy, désengagé, part rapidement vers le nord. L'infanterie se replie derrière lui à contrecœur, laissant morts et blessés aux mains de l'ennemi et subissant une dernière fois le feu ennemi sans pouvoir riposter.


L'espagnol est lent à réagir. Sa cavalerie, fatiguée suite à son lourd engagement sur le flanc droit, ne se révèle pas en état de poursuivre efficacement.
L'avantage français joue alors à plein : plus mobile, plus rapide, ne s'encombrant pas de charriots (qui de toute façon auraient été vides. :ninja:) mon corps romps le contact et entame sa marche vers le nord ! :lol:

C'est au moins ça de fait !



Deux heures plus tard, plus au nord, Grouchy arrive au niveau d'Aljucen. Les cavaliers sont toujours là.

Conformément aux ordres, Grouchy n'attends pas, et lance sa cavalerie sans ménagement. En face, l'espagnol, lui, ne s'y attends pas.

L'affrontement est bref, sanglant. Quand le bruit des sabres et des sabots se tait, cent cinquante cavaliers espagnols ont été tués ou dispersés. Il n'y en avait pas plus à cet endroit.

Grouchy lance rapidement ses hommes sur la route derrière. L'attente est interminable, mais un messager finit par revenir au galop.


La route est libre ! Le IIIeme corps vivra !

silence
22/06/2021, 00h43
Ça va, tu ne regrettes pas trop d'avoir fuis ? :trollface:

LeLiquid
22/06/2021, 07h57
Imagine t'on le général Napoléon fuire une bataille ?

Mouflon
22/06/2021, 11h42
C’est passionnant à lire, merci!
(Mais effectivement, on aurait préféré une bataille avec un plan génial et inattendu permettant une victoire surprise).

Chataigne
22/06/2021, 12h47
Du coup niveau bouffe ça suffira jusqu'à la prochaine ville / Dépot ?

LeLiquid
22/06/2021, 23h22
A quoi bon se poser la question quand on a aucune alternative ? :ninja:

Bopnc
23/06/2021, 00h08
(Mais effectivement, on aurait préféré une bataille avec un plan génial et inattendu permettant une victoire surprise).


Imagine t'on le général Napoléon fuire une bataille ?


Oui bah ça va hein. Je fais ce que je peux avec mes compétences ! :emo:

Et Napoléon, lui, il a fuit un pays entier sous prétexte que les mecs en cramaient les villes. Alors pouet pouet !
Qu'il vienne rétablir la situation en Espagne s'il est si fort que ça ! :ninja:




Ça va, tu ne regrettes pas trop d'avoir fuis ? :trollface:

Pas vraiment de regrets parce que je ne pouvais pas prendre le risque d'être pris à revers.
Une victoire ici aurait eu une portée assez limitée de toute façon. Je n'aurais pas eu les moyens de poursuivre au delà de Merida.

Par contre, je suis évidemment curieux de savoir si j'aurais pu l'emporter.

Et je suis aussi très curieux de savoir si ces cavaliers se sont retrouvés là volontairement (pour me faire flipper, avertir d'un éventuel renfort, ou gêner les messagers), ou si c'était un gros coup de bol de leur part. :p




Du coup niveau bouffe ça suffira jusqu'à la prochaine ville / Dépot ?

Ca va être le gros sujet des prochains jours. Mon corps est tiré d'affaire dans l'immédiat, mais ma situation est toujours un peu pourrie.

Pour rappel, le ravitaillement en nourriture marche de façon un peu particulière : Une armée à 0% en vivres ne perds pas d'hommes, ni même vraiment de moral.
A la place, le jeu considère que les hommes ne sont plus nourris par l'armée, mais qu'il se débrouillent : Ils chassent, récoltent, volent et mangent ce qu'ils trouvent sur le terrain (ce qu'ils font déjà à 50% sur le terrain Espagnol pour rappel, puisque je tiens 20 jours avec 10 jours de vivres).
Le gros soucis, c'est que ces hommes sont du coup bien moins organisés, bien moins combattif et bien moins efficaces que s'ils étaient nourris officiellement. Leur capacité de combat est donc désastreuse.

Donc pour résumer : Je peux encore me balader sans ravitaillement pour aller chercher un dépôt. Par contre il ne faut pas que je rencontre d'ennemi sur le passage.


Et c'est là que ça se corse.

Actuellement, il me reste 8 jours de vivres (en comptant le fait de fourrager). Le temps d'atteindre Plasenzuela, à l'ouest de Truxillo, puis d'y passer deux jours pour reposer et rassembler les hommes, j'en serais à 4 jours de ravitaillement. A ce stade, autant dire que je n'en ai plus, et ne plus chercher l'affrontement. Il me faut donc ensuite foncer sur un dépôt.

A - Le plus proche est celui de Badajoz. Mais l'ennemi en tient les accès sous sa menace. Et même si j'arrivais à l'atteindre, je risquerais de me faire enfermer dedans, ce qui n'arrangerait pas nos affaires.

B - Le dépôt le plus sûr est celui de Tolède. Mais il est à 7 jours de marche (donc 17 aller retour + repos). L'avantage est que je pourrais y récupérer les 4000 hommes que j'avais laissé en garnison dans le coin, ainsi que les 400 cavaliers de Grouchy que j'avais laissé à Murat.

C - Il existe une troisième possibilité, ceci dit. Plus risquée, mais plus conforme aux ordres de Murat.
C'est de foncer sur Lisbonne en passant dans les lignes ennemies (mais au large de l'adversaire), et d'y rejoindre le général Junot et son armée du Portugal. Là bas, je pourrais me ravitailler, et joindre (enfin) mes forces à un autre corps pour pénaliser l'éventuel débarquement anglais. Par contre, le voyage sera pas de tout repos.


Quelques cartes pour se faire une idée :

https://i.ibb.co/vsw5L8K/20210622225225-1-vierge.jpg


https://i.ibb.co/sR8VMv4/20210622225225-1-fleches.jpg


Pourquoi cette troisième solution ne sera pas de tout repos ? Et pourquoi c'est envisageable de passer par les lignes ennemies ?

Et bien parce que le Portugal a une particularité que j'ignorais complètement. Cette particularité, c'est ce fleuve, le Tage, qui coupe le pays en deux par son centre.

Vous savez combien il y a de ponts sur le Tage au Portugal en 1808 ?

Allez, devinez pour rire.

Et bien, il y a en a très exactement Zéro !!!!! Nada ! Peau d'balle ! Queud !
Sérieusement, qui m'a filé une nation qui laissé géographiquement son foutu pays coupé en deux ! Hein ?

Blague à part, le Portugal -nation maritime- utilisait lourdement le large fleuve comme voie fluviale. Les traversées se font donc par bac ou par bateau, et c'est d'ailleurs comme ça que le Général Junot a fait traverser ses hommes de Badajoz. Il a réquisitionné les bateaux de la ville, et les a utilisés comme pont fluvial pour traverser l'embouchure du Tage.

Le premier pont accessible est en fait en Espagne, à Alcantara. La ville dont venaient les Portugais et un des corps espagnol, qui devient du coup une cible majeure.



Du coup, même si joindre Lisbonne est inenvisageable par la rive nord, la joindre par la rive sud reste une possibilité.

Comme il n'y a pas grand chose au sud, et que ce sont des positions derrière deux de nos forteresses, il y a la possibilité qu'il n'y ait pas d'ennemi en force là bas. Ils n'ont pas grand chose à y faire.


C'est donc l'idée qui me trotte dans la tète pour le moment. Je vais y réfléchir, et voir si Murat me donne des ordres.

silence
13/10/2021, 20h25
J'imagine que tu es pris par autre chose mais, depuis que Bah a repris son AAR, je m'interroge d'autant plus sur ta situation. Tu nous as laissé après un grand moment, un petit mot pour nous donner des nouvelles serait super. ;)

Pas obligé de ressortir le grand jeu, ça devait être bien long à faire. Et puis on a Bah, ce génie de la stratégie dont l'AAR est incroyable. Je veux juste m'assurer que tu as bien fuis en bon français, sans même savoir que tu avais déjà perdu ?

(Certains mots sont inspirés par l'ennemi, sauras tu les reconnaître ? Attention, ce n'est pas facile. :ninja:)

Bopnc
14/10/2021, 01h07
Heeeeey salut tout le monde ! la pèche ? Les enfants ont grandi dis donc ! Déja à l'école ? Pfiouuu, que le temps passe vite ! :ninja:


En effet, j'ai eu quelques resserrages de temps libre qui ont malheureusement sacrifié la mise à jour de cet AAR. J'avoue que j'attendais qu'il se passe un truc cool pour m'y remettre, mais comme ça tarde à venir, j'ai tardé à reprendre. :p

Je vais découper ce que vous avez manqué en trois posts que j'enverrais au fil de l'eau. Ca sera plus simple. J'essaie de faire ça dans les jours qui viennent.

silence
14/10/2021, 13h56
Comme je disais, ne te mets pas la pression, savoir qu'on aura des nouvelles est déjà super.

Et, en attendant, le Generalissimo Bah del Desastre va bien trouver un guêpier où se fourrer pour notre plus grand bonheur. :ninja:

En vrai, même les moments d'incertitude et de flottement des prises de décision sont très sympas a suivre avec vos deux contributions.

Bopnc
14/10/2021, 22h42
Et c'est parti pour la première phase : le repli ! :lol:



Vous vous en rappelez peut être, à la base j'étais en route pour lever le siège de Badajoz.
J'ai voulu sécuriser mon flanc et éviter une traversée ardue en prenant d'abord la ville de Merida, à l'est. J'ai réalisé trop tard qu'une forte concentration Espagno-portuguaise s'y trouvait, qui m'est allègrement rentrée dedans. Je me suis replié avec un peu de casse et une grosse frayeur à cause de cavaliers dans mon dos.



https://i.ibb.co/wsdqvs6/20210622225225-1-situation.jpg (https://ibb.co/9tp0MtY)





3 juillet 1808 (et oui, encore)


Il est 22h, le soir de la bataille. J'apprends que les espagnols ont cessés la poursuite et redescendent vers Merida. Je les fait immédiatement suivre par une patrouille et ordonne de rassembler mon armée au nord, à l'ouest de Truxillo.

L'idée est désormais de reposer les hommes, réorganiser tout ce beau monde, et décider de l'action suivante.

J'ai déjà exposé mes possibilités au post précédent. Je me permet donc de m'auto-citer :


Actuellement, il me reste 8 jours de vivres (en comptant le fait de fourrager). Le temps d'atteindre Plasenzuela, à l'ouest de Truxillo, puis d'y passer deux jours pour reposer et rassembler les hommes, j'en serais à 4 jours de ravitaillement. A ce stade, autant dire que je n'en ai plus, et ne plus chercher l'affrontement. Il me faut donc ensuite foncer sur un dépôt.

A - Le plus proche est celui de Badajoz. Mais l'ennemi en tient les accès sous sa menace. Et même si j'arrivais à l'atteindre, je risquerais de me faire enfermer dedans, ce qui n'arrangerait pas nos affaires.

B - Le dépôt le plus sûr est celui de Tolède. Mais il est à 7 jours de marche (donc 17 aller retour + repos). L'avantage est que je pourrais y récupérer les 4000 hommes que j'avais laissé en garnison dans le coin, ainsi que les 400 cavaliers de Grouchy que j'avais laissé à Murat.

C - Il existe une troisième possibilité, ceci dit. Plus risquée, mais plus conforme aux ordres de Murat.
C'est de foncer sur Lisbonne en passant dans les lignes ennemies (mais au large de l'adversaire), et d'y rejoindre le général Junot et son armée du Portugal. Là bas, je pourrais me ravitailler, et joindre (enfin) mes forces à un autre corps pour pénaliser l'éventuel débarquement anglais. Par contre, le voyage sera pas de tout repos.







4 juillet 1808

On se repose et se réorganise.






5 juillet 1808

Ma patrouille m'informe que les troupes Espagnoles sont rentrées à Médira, et que la ville est en liesse. La population considère qu'une grande victoire a été remportée contre l'envahisseur français, et la population locale -déjà bien remontée par la concentration de troupes- est désormais ouvertement hostile. A plusieurs occasions, mes patrouilles de la région préfèreront rentrer plutôt que d'envoyer un messager, considérant que le risque qu'il soit lynché par les locaux est trop élevé. Certains piquets sont même obligés de quitter leurs postes, repoussés par les habitants.



https://i.ibb.co/YQB7g0K/20211014213643-1.jpg (https://ibb.co/dM40Zm3)



Je reçoit un courrier de mon piquet de Badajoz : les cavaliers espagnols qui surveillent la ville (et que mon piquet avait aidé à repousser) sont de retour. Et ce coup-ci, ils sont trop nombreux et agressifs pour être repoussés.


De mon coté, après analyse, c'est le choix B qui s'impose.
Le choix A est suicidaire : Tous mes calculs montrent qu'à moins d'être vraiment des branques, les Espagnols seront à Badajoz avant que j'y soit et que je sois ravitaillé. Je n'ai pas l'intention de relivrer bataille en infériorité et le ventre vide.
Du coté du choix C et de Lisbonne, le tentation est grande jusqu'à ce que mon génie m'informe que la traversée du détroit par bateau prendrait sept jours (!!!). Passer sept jours dans un cul de sac, dos à la mer, sans ravitaillement, avec une armée qui fait le grand écart entre deux rives ? On oublie.

On retourne donc sur les fondamentaux : on rentre à Tolède, on se renforce avec les troupes laissées sur place, et on demande de nouveaux ordres au maréchal Murat. Il faut se regrouper avec d'autres corps, et monter une opération propre.
J'envoie un courrier à Murat et au général Junot (à Lisbonne) pour les informer. Je reste volontairement vague sur le courrier de Junot, vu les chances qu'il soit intercepté.


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Du Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, à Plasenzuela, au nord de Mérida, le 06 juillet à 00h00
Pour remise au Général Junot, commandant en chef de l’Armée Du Portugal, à Lisbonne

Général,

C'est le cœur lourd que je vous écrit cette missive, car je n'ai même pas encore eu l'occasion de recevoir votre première réponse.

La force présente à Merida se révèle être trop conséquente pour que je puisse manœuvrer dans le secteur. Je me vois dans l'obligation de le quitter pour préparer d'autres campagnes.

Sachez que la force de Mérida cible la forteresse de Badajoz, et qu'ils considèrent l'arrivée des anglais comme imminente, si tant-est qu'ils n'aient pas déja débarqué.
Ces derniers doivent les aider à prendre la ville, sans doute à l'aide d'un train de siège.

Que le sort des armes vous soit favorable.

Vive l'empereur, et vive la France.

Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey
--------------------------






6 juillet 1808

Départ de tout mon corps en direction de Tolède.
La région est devenue invivable : Certaines patrouilles que je rappelle sont tout bonnement introuvables, d'autres ont préféré rentrer à cause de l'hostilité locale.







7 juillet 1808

Un courrier de Murat arrive. Il me félicite pour mon initiative en direction de Mérida, et m'informe qu'il m'envoie des renforts. Bien entendu il y a sept jours de décalage par rapport à ma situation, du coup ses encouragements résonnent bien tristement.
J'attends avec impatience le courrier d'insultes censé suivre, après qu'il ait reçu mon compte rendu de la bataille. :ninja:





8 au 11 juillet 1808

La marche se poursuit sans encombres. Les vivres manquent pour la division Frère qui avait été déroutée pendant la bataille de Merida et avait laissé une partie de ses bagages sur place. Mais les hommes survivent en se nourissant sur le terrain. Tant qu'on ne rencontre pas l'ennemi, tout va bien.

Le 9, je reçoit miraculeusement un courrier d'une de mes patrouilles loin au nord qui n'est pas exactement rentrée par le chemin que je pensais. Elle m'envoie un courrier espagnol capturé au nord est du Portugal. Je vous le met tel quel, histoire que vous puissiez profiter de cet extrait de littérature espagnole :

--------------------------
Freire et moi nous rendons au vers Reding pour VZ. Je vous informerai de la suite.

Bonjour Général

Général Cuesta

28.06.1909
-------------------------

Voila, ça vous avance bien hein ? Bah moi aussi. :ninja:







12 juillet 1808

Je ne suis pas loin de Tolède quand un message funeste arrive de ma patrouille de Badajoz : il m'informe que la citadelle est tombée le 9 au matin, sans même une journée de siège, par le simple poids des assaillants. La garnison de 3000 hommes n'a rien pu faire.

Dans le chaos de la chute, mes hommes ont pu glaner de précieuses informations. Je sais que la ville a été attaquée par les forces combinées de quatre divisions espagnoles : Reding, Coupigny, Cuesta I et Cuesta II, accompagnées de deux divisions portugaises : Silveira et Sepulveda. Cette force totalisait près de 30 000 hommes, accompagnés de 2000 sabres. Il n'y a pas eu de siège. Vu la faiblesse relative de la garnison, l'ennemi semble avoir réussi à forcer les murailles par le simple poids du nombre.

Cette nouvelle est désolante, car l'adversaire ne disposant pas encore de matériel de siège j'espérais vraiment que la ville puisse tenir au moins une ou deux semaine. Mais elle me rassure aussi face à mon choix : le 9, c'est exactement la date ou j'étais censé arriver en ville si j'avais choisi l'option A. L'adversaire a attaqué au nord et au sud de la rivière en même temps, certainement pour prendre au piège toute force présente sur place. Si j'avais fait ce choix, j'aurais donc enfermé mon corps complet sans ravitaillement dans une forteresse, ce qui aurait été catastrophique.

Vu ma proximité avec Madrid, j'envoie un courrier qui récapitule toutes ces informations à Murat, dont je n'ai pas encore eu de nouvelles.


https://i.ibb.co/DpH4Bc9/20211014213118-1.jpg (https://ibb.co/rsRkB8x)






13 juillet 1808

Je reçoit un courrier de Junot (Lisbonne), ici aussi avec plusieurs jours de décalage. Il est étonné de mon deuxième message lui annonçant mon retrait, car de toute évidence il n'a pas reçu mon premier courrier lui annonçant mon arrivée dans ce secteur.
Il m'annonce qu'il fera de son mieux pour tenir Badajoz. :ninja:






14 juillet 1808

Arrivée à Tolède !


Je ravitaille mes hommes et les met au repos : Ils l'ont bien mérité.

N'ayant rien à faire de plus sur place en attendant le repos complet (et n'ayant toujours pas reçu d'ordres) je décide de prendre quelques cavaliers avec moi et de galoper sur Madrid pour y discuter avec mon supérieur en tète à tète et avoir enfin une vision correcte de la situation !

Je quitte la ville à 6h du matin. Direction la capitale ! :lol:

https://i.ibb.co/JCFbNSC/20211014213135-1.jpg (https://ibb.co/rvfLgXv)

silence
14/10/2021, 23h13
Ce flou artistique dans les communications, c'est génial ! :lol:

Crayle
15/10/2021, 09h43
Merci pour la mise à jour, je trouve que c'est toujours un gros plus d'avoir les deux points de vue sur ce genre d'AAR.

Vivement la suite ! :wub:

pierrecastor
15/10/2021, 17h32
Je viens de découvrir le topic de Bah et j'enchaine par celui çi. J'adore, merci beaucoup pour ces AAR sur ce jeu de fou.

EDit : C'est peu être un peu tard pour ça, mais le nom du jeu apparait quand même dans ton premier post, dans la citation.

Bopnc
15/10/2021, 22h08
EDit : C'est peu être un peu tard pour ça, mais le nom du jeu apparait quand même dans ton premier post, dans la citation.

Bon ça va. En seulement dix mois ils ont sans doute pas eu le temps de le voir. :ninja:

Merci pour l'info, et merci à vous pour les encouragements. :)



Ce flou artistique dans les communications, c'est génial ! :lol:

Pour les communications, oui, c'est l'enfer. :p

C'est inhérent à la période, bien sur, mais c'est aussi dû au fait qu'on soit des novices en la matière et qu'on ne se connaisse pas. On n'a pas mis grand chose en place au début pour savoir comment échanger efficacement. Ca sera un des thèmes de la deuxième partie de mon rattrapage, d'ailleurs (demain, peut être).

Et pour couronner le tout, ici le contexte est vraiment hyper compliqué : Les distances sont énormes, l'hostilité de la population joue contre nous, et l'insurrections occupe le terrain entre nous et Lisbonne. Résultat, Murat ne peut pas vraiment centraliser et réagir après avoir dispersé ses corps, chacun doit rester autonome. Quand à Junot, il est quasiment inaccessible et quand il réponds c'est forcément avec deux semaines de retard. Autant dire qu'il pourrait aussi bien être sur une autre planète. ^_^

J'avoue que quand j'ai écrit à Murat au nord de Merida, avant la bataille, j'ai calculé le temps que ça mettrait à faire l'aller-retour et je me suis au final senti très seul. :XD:

Y'avait un petit coté "Warhammer 40 000" sympa. J'imaginais lancer un appel à l'aide dans les profondeur de l'espace, et me dire qu'un jour, peut être, longtemps après ma défaite, une armée de secours viendrait reprendre la ville. :ninja:

silence
15/10/2021, 23h13
J'imaginais lancer un appel à l'aide dans les profondeur de l'espace, et me dire qu'un jour, peut être, longtemps après ma défaite, une armée de secours tomberait dans le piège d'un nid de tyranides.Fixed. :trollface:

Elemorej
21/10/2021, 13h09
Coucou !
J'ai découvert le tapis par hasard et c'est un super AAR, j'adore!

En plus ça m'a permit de patienter dans les moments de creux de cette nuit (accouchement du deuxième :XD: )

Bon courage pour la suite et lâche rien!

Seymos
21/10/2021, 13h24
Coucou !
J'ai découvert le tapis par hasard et c'est un super AAR, j'adore!

En plus ça m'a permit de patienter dans les moments de creux de cette nuit (accouchement du deuxième :XD: )

Bon courage pour la suite et lâche rien!

Vas faire ton AAR toi.

Bopnc
21/10/2021, 13h25
Bon courage pour la suite et lâche rien!

Félicitations ! J'étais dans ta situation y'a quelques mois. Je te retourne les encouragements. ^_^


Concernant la suite de l'AAR, désolé du retard imprévu mais j'ai préféré passer mon samedi aprèm aux urgences finalement. :ninja:

Elemorej
21/10/2021, 14h53
Vas faire ton AAR toi.

Un AAR? Quel AAR? :ninja:


Pas sur que ma femme l'aurait bien prit si j'étais sur ppt et steam pendant son travail :XD:



Félicitations ! J'étais dans ta situation y'a quelques mois. Je te retourne les encouragements. ^_^


Concernant la suite de l'AAR, désolé du retard imprévu mais j'ai préféré passer mon samedi aprèm aux urgences finalement. :ninja:

J'ai lu ça, ça m'a bien fais rire d'ailleurs ! Merci !

Ahhh c'est revigorant les urgences, je comprend le choix :ninja:
Rien de grave?

Bopnc
30/10/2021, 00h20
Rien de grave?

Non, juste quelques côtes meurtries. Et qui piquent encore un peu. :p




Bon allez, deuxième round un peu à l'arrache, parce que si j'attends des conditions idéales vous l'aurez jamais !



Deuxième phase du rattrapage : La pas-drôle de guerre !



14 juillet 1808

Mes hommes viennent d'arriver à Tolède. Les laissant se ravitailler et se reposer sur place (ils l'ont bien mérité), je galope avec quelques cavaliers en direction de Madrid.

J'atteins la ville vers 14h, et me rends immédiatement chez le maréchal Murat !

Vous n'imaginez même pas le plaisir qu'il y a à pouvoir discuter directement, sans délai, sans faux semblant, sans crainte d'être intercepté ! C'est trop bien ! :lol:



Les communications :

Ma première préoccupation a été d'échanger avec Murat l'intégralité des messages que je lui avais transmis depuis le début de l'insurrection, histoire de voir s'il y avait des trous, et de recouper les emplacements de ces trous.
En effet, vous vous en souvenez peut être, mais au tout début de la campagne j'avais malencontreusement laissé passé une patrouille de 200 cavaliers venus de Valladolid en direction de Madrid, et n'avait jamais pu remettre la main dessus.
Comme j'ai croisé plusieurs autres patrouilles du genre, je soupçonnait (et soupçonne toujours) l'adversaire d'écumer les routes d'Espagne avec des cavaliers -en particuliers dans les environs de Madrid- pour intercepter un max de communications.

Et bien si c'est le cas, ils ont eu raison de le faire ! Car comme je le craignais il y avait des trous dans nos communications, et des beaux !

Un message manquant en particulier pique fort. C'est mon compte rendu complet de la situation de toute la région nord, lorsque que j'avais commencé à quitter le secteur pour basculer vers Badajoz. Ce compte rendu avait été expédié un peu avant la route de Tolède, à à peine 100km de Madrid !!! Sur un de nos axes les plus surveillé que je venais tout juste de patrouiller !
En un message totalement intercepté, l'adversaire à choppé toute la situation du nord, l'information selon laquelle j'allais au sud, et a coupé ma demande d'informations à Murat sur la situation de Badajoz ! Le Jackpot ! :sad:

L'adversaire a également intercepté intégralement le message qui suivait, parti de Tolède pour Madrid ! Au cœur de notre dispositif ! Et il s'agissait de ma deuxième demande d'information vis à vis de Badajoz ! Ce qui explique en partie le très long silence de Murat à ce moment, qui m'a envoyé dans le coupe-gorge que l'on sait à Mérida.


https://i.ibb.co/LhtCb0p/20210324211117-1-Copie-3.jpg (https://ibb.co/XkszNWJ)


Si c'était volontaire de la part de l'Espagnol, c'était un très beau coup qui nous a bien pourri la situation.

Du coup, une de mes premières préoccupation a été de mettre en place des solutions pour éviter ça. De façon générale, désormais, j'ai pris la décision :
- De numéroter tous mes messages pour que Murat sache s'il en a raté ou pas.
- De faire escorter les messagers par des cavaliers, pour que j'ai des chances accrues d'entendre parler de leur interception.
- De communiquer les informations importantes à Murat en Franc-Comtois.

L'idée du Franc Comtois vient de Murat, qui de son coté a recensé les différents patois régionaux parlés par nos différents officiers pour essayer d'organiser un chiffrage. J'y ai également suggéré d'organiser un service de messagers plus discret, à base d'Espagnols fidèles à la couronne. Mais je ne sais pas s'il a pu le faire.




La situation générale :


Coté situation, tout s'éclaire un peu avec les informations de Murat, même si au final il y a assez peu de surprises.

Pour rappel, voici mes interprétations de la situation depuis le début :

Première phase (les flèches sont des mouvements des corps) :
https://i.ibb.co/Pg7mjsW/20210201213347-1.jpg (https://ibb.co/cQGg3K8)

Deuxième phase (les flèches sont des mouvements des corps) :
https://i.ibb.co/prKN3z0/20210216172915-1.jpg (https://ibb.co/dJpXQ2W)



Le principale information, c'est la situation de Bessières et de son IIème corps que j'avais laissé prendre ma place au nord. Ce dernier a bien attaqué Salamanca, la ville fortifiée dans laquelle j'avais repéré une armée Espagnole, mais n'a a priori pas pu la prendre. Je vous met ses courriers expédiés à Murat :

2 Juillet :
Je viens d'arriver à Salamanque qui est protégé par une garnison espagnole estimée à quelques milliers de soldats. L'assaut n'est malheureusement pas encore possible avec les troupes que j'ai. Toutefois, conformément à vos ordres, le reste de mon corps est en train de se rassembler et il ne fait aucun doute que la ville tombera d'ici moins d'un mois. Peut-être moins avec l'aide du train de siège qui se déploiera dans les jours qui viennent. Les défenses de la ville ne tiendront pas longtemps.

11 Juillet :
Nous n'avons pas pu tenir Salamanque sans renfort, aussi, nous avons préféré rejoindre le Maréchal Moncey au nord de Mérida pour lui prêter main forte. Les Divisions de Verdier et Merle nous y rejoindrons également. Le Siège nous a laissé épuisé, mes hommes auront besoin d'un repos avant de reprendre le combat à Mérida.

En gros, il a tenté le siège avec une partie de ses forces, et a échoué. Et est parti au sud pour me rejoindre sur une position ou je ne suis plus (et ou trainent 30 000 Espagnols...).

Il n'est pas clair s'il a pu prendre la ville ("tenir Salamanque sans renforts") ou s'il a échoué à en faire le siège. Il semble qu'il manque un courrier intermédiaire ici aussi. Murat m'a précisé que les communications étaient difficiles avec Bessières. Ce qui n'est pas très étonnant, vu la distance.


Coté est, les informations sont floues. Les IVeme et Ier corps ont repoussés des espagnols (10 000 hommes), mais sans pouvoir les détruire à priori. Ils n'ont pas rencontré de gros problèmes. Murat les avait redirigé vers Merida pour m'aider, aux dernières nouvelles. Mais ils en sont certainement encore très loin.

Leur dernier message à ce moment est celui là :

Maréchal, nous sommes le général Frésia et moi-même, le général Duhèsme à Teruel. Nous partons au plus vite (demain sans doute) en route pour Madrid en passant par la route qui monte vers Saragosse. Nous couperons vers l'ouest au moment opportun.
Ici, aucune trace des armées espagnoles. Nos forces seront plus utiles vers la capitale.


Coté Portugal, la communication est exécrable avec Junot et son armée. Pas étonnant ici non, plus, toute l'insurrection est entre lui et nous.


En gros, ça donne (attention regardez que les flèches, la position des pièces sur le plateau est obsolète, j'ai juste réutilisé un screen précédent) :

https://i.ibb.co/DDCvxhK/20210319235916-1-Copie.jpg (https://ibb.co/kg8wRjc)


A l'issue de cette discussion notre priorité est assez claire :
- Faire revenir les Ier et IVeme corps sur Madrid le plus vite possible. Murat envoie immédiatement des ordres en ce sens.
- Se préparer à marcher sur le Portugal avec l'armée complète, cette fois.



16 juillet 1808

Le général Frésia, du Ier corps, débarque à Madrid à l'improviste avec ses hommes ! C'est une excellente surprise, qui nous fera tous bien rire vu que le courrier pour le rappeler avait été expédié la veille. :p

Il nous informe directement que le général Duhèsme et son IVème corps sont derrière lui ! :lol:

En effet, ce dernier arrive dans l'après midi.


Concernant la situation à l'est, les informations qu'ils nous donnent sont parcellaires, et hélas assez peu précises. Les 8000 hommes ont lutté avec les fameux 10 000 espagnols près de Teruel (point de départ de leur flèche), sans réussir à les détruire. Ils ont pris Valence et Teruel, mais ont abandonné ces villes pour revenir sur Madrid (tout en en récupérant les dépôts, excellente initiative).

Duhèsme pense avoir laissé 2000 cavaliers à Barcelone, ce qui n'est pas super judicieux vu qu'ils ne peuvent pas défendre les murs efficacement d'après les règles. Il n'en a plus trop de nouvelles.


Des informateurs remontent d'autres informations à Murat, et en recoupant les différents signaux, une tendance semble se dégager. Je vous en fait un diagramme sommaire :ninja: :

https://i.ibb.co/BPvsVXV/20210319235916-1-Copie.jpg (https://ibb.co/8BG8DWD)



Du coup, l'ordre de marche semble confirmé : Il faut aller là bas, et le plus vite possible avant que Junot ne cède. Nous n'attendons plus que les ordres sur qui doit faire quoi !



17 juillet 1808

Quelques discussions, nous attendons les ordres.

18 juillet 1808

Quelques discussions, nous attendons les ordres.

19 juillet 1808

Quelques discussions, nous attendons les ordres.

20 juillet 1808

Nous attendons les ordres.

21 juillet 1808

Nous attendons les ordres.

22 juillet 1808

Nous attendons les ordres...


Et heureusement, le 23 juillet, un rapport de contact particulièrement intéressant est arrivé !!! :trollface:

yopyop
30/10/2021, 08h59
C'est fourbe de s'arrêter là :)

Tribe
30/10/2021, 11h56
C'est vraiment chouette à suivre en tout cas :)

Elemorej
31/10/2021, 16h22
Quand soudain!
Non mais tu as pas le droit en fait! La suiteeeeer! :XD:


Effectivement c'est surprenant qu'il y ai de telles différencesd'implication.

Bopnc
19/03/2022, 15h22
Messieurs bonjour !


Comme vous avez pu le constater, ma vie est hélas bien trop secouée par l'arrivée du deuxième fiston pour que j'arrive à jouer ET à écrire cet AAR (déja, jouer est souvent compliqué). J'ai gardé l'espoir un moment de pouvoir compléter sur un moment de calme, mais sans jamais le trouver. Ça me désole un peu, mais il faut que je me rende à l'évidence.


Ceci dit, comme des évènements majeurs sont en cours et vont sans doute faire basculer la partie, je vais vous faire un rapide compte rendu de ce qu'il se passe. Gardez bien en tète que c'est un résumé de plus de six mois de partie : vous manquerez une grosse partie des détails et des réflexions derrière chaque choix (qui -comme en vrai- peuvent paraitre un peu idiots rétrospectivement), mais au moins vous aurez un état des lieux de ce qui s'est passé.

Je pense qu'à l'avenir, je vais essayer de vous balancer les cartes et les courriers. Ca me demandera pas trop de travail, et ça donnera un ordre d'idée aux plus assidus.



Reprenons donc rapidement, je vous avais quitté le...



23 juillet 1808

Nous sommes donc presque tous rassemblés à Madrid, en train de nous toucher la bourse (celle qui permet de payer les équipements de luxe de la capitale, bien sur !) en attendant des ordres de Murat (notre chef) ou des nouvelles de Bessières (Perdu et dispersé au nord ouest) quand la relève d'une de mes patrouilles nous annonce un contact au nord est de Madrid !

Une colonne d'infanterie se dirige d'est vers l'ouest, et vu sa trajectoire et les routes environnantes, on n'a que peu de doutes sur le fait que Madrid est sa cible.

Etant donné le rassemblement général des forces espagnoles au Portugal, cette marche venant de l'autre coté est soit un moyen de prendre Madrid en fourbe par derrière, soit un moyen de nous garder sur place (et peut être un peu les deux).

Dans les faits, cela permet au Maréchal Murat de reprendre ses esprits et d'enfin distribuer ses ordres !

Les corps de Duhèsmes et de Fresia (qui stationnent sur Madrid) iront affronter la colonne à l'est par deux routes parallèles. Tandis que je retourne sur Tolède (ou sont mes troupes) pour préparer une campagne au Portugal (dans le but d'enfin soutenir le général Junot, isolé à Lisbonne).

Mes ordres sont d'établir une base avancée à Talavera (au bout de ma deuxième flèche) avec un convoi de ravitaillement, pour servir de base avancée à une expédition vers le Portugal.

Je m'exécute.

https://i.ibb.co/FVD0XpX/image.png








23 Juillet -> 02 aout - Tolède

J'envoie donc des patrouilles, puis du ravitaillement et une garnison sur Talavera.

Pour la petite blague, il y a deux Talavera sur la carte sur la même route, ce qui m'a valu quelques bon quiproquos avec mes patrouilles qui ne comprenaient pas ce que je leur demandait. :p

-------

Du Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, à Tolède le 28 juillet à 08h30. Troisième message depuis Madrid.
Pour remise au Maréchal d’Empire Joachim Murat, commandant en chef de l’Armée d’Espagne, à Madrid

Maréchal,

Cette fois-ci sera la bonne. Je vous informe que la ville de Talavera n'est pas occupée par l'ennemi.
Conformément à vos ordre, j'y envoie immédiatement une solide garnison ainsi que du ravitaillement prélevé à Tolède.

Suite à de nouveaux quiproquos avec mes messagers, je porte tout de même à votre attention une information importante : Il existe deux Talavera différentes à l'ouest de Madrid !
- La première de ces villes est située sur la grand route qui longe le nord du Tage, dans la chaîne de montagne à l'ouest de Madrid. Son nom est difficilement lisible sur ma carte. C'est elle qui possède une fortification, et c'est sur elle que j'envoie mes forces !
- Une deuxième Talavera est présente au sud du fleuve, un peu plus à l'ouest en prenant la branche sud de la même route, juste à l'est du carrefour de Velvis. Cette ville là est bien plus lisible sur la carte, mais elle n'est pas directement accessible à travers le fleuve et n'a pour ainsi dire aucune importance. Etant donné mon erreur initiale, je peux tout de même vous informer que la voie est libre jusque là bas.

Je reste dans l'attente de nouvelles instructions.

Vive l'empereur, et vive la France.

Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey

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Le 30, le général Duhèsme me rejoint sur Tolède avec son IVème corps d'armée. Il a suivi ses ordres, très stricts et précis, mais n'en a pas trop compris la teneur (le soucis des ordres trop précis, justement). Il a attendu là ou on lui a demandé d'attendre sans contact avec l'ennemi, puis a suivi ses ordres et est descendu me rejoindre sur Tolède.

C'est un peu décevant, et nous espérons tout deux que le Ier corps a eu plus de chance (et qu'il n'est pas tombé sur trop gros pour lui).

Nous attendons donc d'autres ordres.


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Du Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, à Tolède le 1er août à 08h30. Quatrième message depuis Madrid.
Pour remise au Maréchal d’Empire Joachim Murat, commandant en chef de l’Armée d’Espagne, à Madrid

Maréchal,

Je vous informe que je n'ai pas reçu d'instruction quant à la suite à donner à mes opérations.
La garnison que vous m'aviez demandé est établie, comme je vous en avais informé. Pour le moment je considère que je suis en attente sur Tolède.

Je suppose qu'il a dû lui-même vous transmettre l'information, mais sachez que le général Duhesme et son IVème corps sont arrivés en ville le 30 dans la journée. Ils n'ont pas croisé l'ennemi, et Duhesme semble lui aussi être en attente d'instructions.

Avec mes respects,

Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey

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Et j'ai enfin une réponse le lendemain :

Madrid, le 2 aout, 14h01
Du Maréchal d’Empire Joachim Murat, commandant en chef de l’Armée d’Espagne
Au Maréchal d’Empire Moncey et au général Duhèsme en résidence Tolède

Maréchal,

Général,

Le Maréchal Bessière est mort durant le siège de Salamanque, le général Lasalle a pris le relai à la tête de ses forces. En ce qui concerne la situation autour de Madrid, Fresia a vaincu les Espagnols dans la région de Legame et pousse l’avantage rejoint par Lasalle.

En ce qui vous concerne, Duhèsme et vous, je vous demande de vous mettre en marche en direction du Portugal pour soutenir Junot. Vous avez carte blanche pour le déplacement et je réorienterai Fresia et Lasalle(et du ravitaillement) une fois la chasse terminée. Je vous laisse carte blanche.

Tenez-moi au courant de votre avancée dans ce sens

Vive l’Empereur, vive la France et vive l’Empire.

Joachim Murat, commandant en chef de l’Armée d’Espagne

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C'est donc parti vers le Portugal !








03 aout -> 13 aout - En marche vers Alcantara

La marche en elle même est assez simple. Nous emportons quasi toutes nos forces, et nous sommes cette fois suivi par un convoi de ravitaillement, qui -en se déployant sur une zone- pourra nous ravitailler à notre destination.

L'idée ici est d'avancer jusqu'au village de Grimaldo, qui est le village juste avant Canaveral -ou j'avais il y a longtemps constaté la présence de piquets Espagnols- et se reposer/ravitailler sur place pour être pret pour le premier gros morceau : Alcantara.

https://i.ibb.co/mvYrJTN/image.png


Alcantara, c'est pour rappel la forteresse qui tient le dernier Pont sur le Tage, ce fleuve qui court jusqu'à Lisbonne. C'est de là que sont parties les expéditions Espagno-Portugaises qui ont attaqué Badajoz (au sud, après ma première bataille), et c'est un point de passage obligé que je préfèrerais capturer avant de continuer.

Nous n'avons aucune information sur son occupation, alors il va falloir reconnaitre tout ça.


Nous arrivons sur place aux alentours du 10. Nous y croisons un messager venu de Lisbonne qui nous donne une très bonne nouvelle : Junot tient toujours ! Il nous partage son courrier à destination de Murat :

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Lisbonne le 07.08.1808 17h00
Du Général de division Junot, en résidence à Lisbonne
Au Maréchal d’Empire Joachim Murat, commandant en chef de l’Armée d’Espagne

Maréchal,

Le 2 aout, environ 10'000 anglais ont été aperçu sur des navires prêt à débarquer, mes troupes se déploient pour les en empêcher.

Une colonne espagnole au nombre encore indéterminé marchant vers l'ouest a été repérée le 4 aout. J'ai envoyé des hommes pour déterminer la menace.

Le 6 aout, un de mes hommes m'a confirmé que 10'000 espagnols tiennent la ville de Badajoz,

Si toutes ces puissances se coordonnent il nous sera compliqué de tenir longtemps sans aide.

Vive l’Empereur, Vive la France et vive l’Empire.

Général de division Junot

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L'autre information importante, et à laquelle je peine à croire, c'est que la route de Lisbonne semble toujours libre ! Le messager n'a pas croisé de troupes sur le chemin !

De notre coté, nos reconnaissances nous informent de deux choses :
- La forteresse d'Alcantara est couverte par de la cavalerie, impossible de reconnaitre ce qui s'y trouve.
- Une colonne Espagnole de 20000 hommes est passée par la ville il y a une semaine, et est partie en direction du Portugal.

Il faut se grouiller pour Aider Junot, mais en même temps on ne peut pas laisser un point de passage aussi dangereux sur notre arrière. Dilemme !

Malheureusement pour moi, mon camarade le général Duhesme est un peu particulier. C'est un compagnon de route fort sympathique, mais qui ne semble pas trop apprécier les calculs sur carte ou l'établissement d'une stratégie. Ses deux recommandations les plus fréquentes (respectivement "Direction le Portugal !!!" et "On attaque !!!") sont un peu légères sur la situation présente. :p

Après avoir détaillé les enjeux, on décide d'un compromis : après un simple repos et sans perdre plusieurs jours à ravitailler, nous décidons de marcher sur la ville pour dissiper le brouillard de guerre, et savoir exactement ce qui s'y trouve.

J'envoie donc un courrier à Murat :

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Du Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, à Zarza la Mayor le 12 août à 12h00. sixième message depuis Madrid.
Pour remise au Maréchal d’Empire Joachim Murat, commandant en chef de l’Armée d’Espagne, à Madrid

Maréchal,

Je vous informe que nous sommes désormais en passe d'atteindre Alvas, au nord d'Alcantara, ou nous allons établir un camp et ravitailler les hommes.

Vous avez du recevoir un message de Junot vous donnant les nouvelles de son secteur. L'armée de vingt-mille à trente-mille hommes de Badajoz semble être remontée du sud vers le Portugal, et a traversé Alcantara le 2 aout. Les anglais semblent également avoir débarqués, ou du moins être sur le point de l'être. Si nous devons livrer bataille au Portugal face à ces adversaires, le moindre renfort sera précieux.

Notre patrouille vers Alcantara a été repoussé par une force de cavalerie que nous n'avons pas réussi à estimer. Après conciliation, le général Duhèsme et moi même avons décidé de jouer la prudence, et de prendre cette place forte avant de continuer notre route. Nous en saurons plus sur les défenses exactes de la ville aux alentours du dix-sept, peut être avant si elle est peu défendue.

Notez que je n'ai pas reçu de courrier de votre part depuis Tolède. Pouvez vous me dire quel est le statut du train de siège ?

Avec mes respects,

Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey


Et en reçoit un de sa part :

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Madrid, le 10 août,
Du Maréchal d’Empire Joachim Murat, commandant en chef de l’Armée d’Espagne
Au Maréchal d’Empire Moncey, en route pour Alcantara

Maréchal,

La division dorsenne ainsi qu’un convoi est parti ce matin pour vous rejoidnre dans votre mouvement. De plus Junot est encore vivant et transmet encore ses informations depuis Lisbonne. Le messager a rencontré une colonne hispano-portugaise (20 à 40000 hommes) qui se dirigeait d'est en ouest le 4 août entre Villa Velha et Rosmarinhal (deux villages sur la grande route qui relie Lisbone et Madrid; sur territoire portugais) Attention si vous engager le combat

Tenez-moi au courant de votre avancée dans ce sens

Vive l’Empereur, Vive la France et vive l’Empire.

Joachim Murat, commandant en chef de l’Armée d’Espagne


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Nous partons donc en direction de la ville, tenue par l'ennemi.





(Ah ? Interruption familiale, je poste ça et je reprends après. Promis. ^_^)

Bopnc
19/03/2022, 17h45
(Pause terminée, je reprends là ou j'en était. Désolé pour les cartes qui sont restées sur la page précédente.)


13 aout - 15 aout - Alcantara

La particularité de la forteresse d'Alcantara, c'est qu'elle est au sud du Tage, avec le fameux pont entre nous et elle !

Le pont en question, en partie reconstruit depuis, mais qui a toujours sa forme d'époque
https://i.ibb.co/VCCZZ5h/image.png (https://ibb.co/ZggPP7w)



D'après les patrouilles le pont en lui même n'est pas activement défendu par l'ennemi, mais nous voulons éviter qu'il le soit. La marche sur Alcantara se fait donc avec la cavalerie en tète, dans le but de prendre rapidement une tète de pont si besoin.

Cette précaution ne se révèlera pas nécessaire : Nous ne sommes pas encore en vue du fleuve qu'une canonnade se fait entendre !

Les éclaireurs nous annoncent très vite la nouvelle : l'adversaire est en train de bombarder le pont à partir des positions fortifiées de la ville, au sud. Ils essaient de le détruire avant notre arrivée !

Il faut réagit vite, car la destruction sera l'affaire de quelques heures.

La cavalerie est devant, et est la seule à pouvoir traverser à temps. Mais elle est par contre totalement contre indiquée pour prendre les canons qui sont dans des redoutes. Il nous faut de l'infanterie pour ça...ou attaquer à pieds !

L'infanterie ne sera pas là à temps. La seule possibilité serait donc de lancer notre cavalerie à l'assaut de redoutes tenues par une force totalement inconnue, à pieds, après avoir passé un pont qui pourrait être détruit entre temps et les bloquer sur l'autre rive. Le F.U.N quoi !

Après discussions avec le général Duhèsme ("On attaque !") puis analyse approfondie des risques ("Direction le Portugal !"), on décide...de laisser faire l'ennemi.

Après tout, notre objectif ici était d'empêcher toute incursion ennemie sur les arrières en utilisant ce pont. Si ce pont est au fond de la rivière et qu'il le reste, notre objectif est rempli. Non ?

Du coup, nous menaçons l'ennemi sur le pont jusqu'à ce que ce dernier s'effondre. Une fois le pont rompu et le feu ennemi terminé, nos ingénieurs s'y précipitent pour soigneusement achever la destruction de ce qui reste et s'assurer qu'il faudra un sacré bout de temps et de moyens pour le réparer.

Pour éviter une réparation trop rapide et laisser une surveillance, je décide de laisser la division du général Frère sur la rive nord. Cette division terriblement amochée à la bataille de Merida ne fait plus que 1300 hommes (contre 7000 théoriques). Elle restera là avec ses six canons et un peu de cavalerie, dans le but de surveiller le fleuve et d'empêcher toute opération de reconstruction, que ce soit sur ce point ou plus loin sur la rive.

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Les ordres donnés à la division Frère, qui reste sur place :

Général,

Vous allez être détaché pour une mission cruciale de protection de notre flanc sud et de nos arrières.

Avec vos hommes et vos canons, vous prendrez position au niveau du pont détruit d'Alcantara. Vos objectifs sont, par ordre de priorité :
- D'empêcher ou de ralentir sur la durée la construction par l'adversaire de tout moyen de traversée du Tage dans la région d'Alcantara. En vivant chez l'habitant si nécessaire.
- D'utiliser la cavalerie fournie par le général Duhèsme pour surveiller la rive, repositionner les canons ou rassembler les troupes si besoin, en particulier s'il faut empêcher la création d'un autre point de passage.
- De prévenir immédiatement le Maréchal Murat à Madrid, le général Duhèsme et moi même en direction de Lisbonne si jamais l'adversaire tentait ou parvenait à traverser
- De préserver vos forces en reculant sur Alvas si vous êtes menacés par une force supérieure à travers la rivière, puis sur Madrid si vous étiez poursuivi.
- Dans le cas ou vous n'auriez pas d'autre choix que de rendre les armes, de le faire après avoir détruit vos canons, en les jetant dans le Tage, si nécessaire.

L'esprit de votre mission est d'empêcher le passage, et de prévenir si vous n'y parvenez pas. Préservez vos forces du mieux que vous le pourrez.
Je vous laisse libre de vous déplacer et de prendre toute initiative qui s'impose pour remplir cette mission.

Vive l'empereur, et vive la France !

Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey

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Le pont d'Alcantara tel qu'il était dans la réalité après sa destruction par les forces anglaises de Wellington, en 1809. Dans notre cas il est beaucoup plus amoché : nous avons fait tomber plusieurs piles pour le rendre très difficile à réparer.
https://i.ibb.co/YhG4rm9/image.png (https://ibb.co/ZxCRZ5s)



Le sort d'Alcantara étant réglé, nous repartons au nord, puis à l'ouest : "Direction le Portugal !!".






16 aout - 21 aout - Ravitaillement


Nous sommes enfin au Portugal ! Point carte, histoire de se situer de façon générale :

https://i.ibb.co/N2hS2N5/image.png


Pour le moment, nous n'avons aucune foutue idée de ce qui se passe dans le pays, et de la façon dont Junot à pu tenir jusque là.

Nous savons simplement qu'il y avait des troubles Portugais dans la région d'Abrantes (prochaine forteresse sur la route de Lisbonne), que des Espagnols et Portugais sont venus en renfort de l'est il y a quelques semaines, et que des Anglais essaient de débarquer à l'ouest.

Notre principal objectif, après avoir déployé le dépôt et ravitaillé, va être de se faire une idée de ce qu'il se passe dans ce foutoir.


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Du Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, à l'ouest d'Alcantara, le 19 août à 6h00. Septième message depuis Madrid.
Pour remise au Maréchal d’Empire Joachim Murat, commandant en chef de l’Armée d’Espagne, à Madrid

Maréchal,

Je vous informe que la ville d'Alcantara est toujours entre les mains espagnoles.
Ces derniers ont commencé à bombarder le pont d'Alcantara en détectant notre arrivée, et nous n'avons pas voulu risquer notre cavalerie dans un assaut à l'aveugle. Nous avons donc préféré regarder l'ennemi détruire son pont, s'assurer qu'il était inutilisable, et continuer notre route à l'ouest en laissant la très diminuée division frère et ses canons sur la rive pour empêcher toute reconstruction.

Nos arrières couverts, nous avons continué vers Abrantes. Nous marchons à l'ouest, et sommes désormais en approche de Villavella.
Comme nous avions finalement choisi de ne pas ravitailler avant Alcantara. Nous comptons marcher jusqu'au croisement suivant, et y établir le dépôt pour distribuer des vivres.

Nous n'avons pas encore de nouvelles de la division Dorsenne (NDR : Qu'il a annoncée envoyé en renfort de Madrid quelques courriers auparavant).Je vais envoyer un aide de camp pour connaître leur position.

Avec mes respects,

Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey

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Et ainsi fait. Le soir du 21, nos troupes sont à Vilavella (position du screen précédent), reposées et ravitaillées. Nous sommes parés pour la prise d'Abrantes !


A ceci près qu'Abrantes en question n'est pas tenu par l'ennemi. Enfin presque : nous savons depuis le 19 que c'est une vague milice Portugaise qui tient la ville. Celle-ci a chaleureusement accueillis les cavaliers de nos patrouilles avec forces gesticulations et gestes obscènes, démontrant ainsi le plaisir qu'ils avaient à voir la ville revenir à son seul et unique roi.


Une autre information d'importance est arrivée. Un nouveau courrier de Junot est passé près de nos positions, et a à nouveau partagé son colis avec nous.

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Lisbonne le 18.08.1808 18h08
Du Général de division Junot, en résidence à Lisbonne
Au Maréchal d’Empire Joachim Murat, commandant en chef de l’Armée d’Espagne

Maréchal,

Les anglais ont malheureusement pris pieds. Les affrontements dans le nord du Portugal ne sont pas à notre avantage, je fais se rassembler mes divisions à Combra. Ensuite, je vais les faire marcher vers Lisbonne afin de préparer une défense avancée .

Vive l’Empereur, Vive la France et vive l’Empire.

Général de division Junot

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Le messager n'a a nouveau vu aucun adversaire sur la route de Lisbonne Le seul élément d'importance dont il nous informe est le fait que le pont sur un affluant du Tage -à l'ouest d'Abrantes- est détruit.
Rassuré sur le fait d'avoir enfin une ligne de communication, j'envoie immédiatement un courrier à Junot :

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Du Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, est d'Abrantes, le 20 août à 11h00, premier courrier.
Pour remise au Général de division Junot, commandant de l'armée du Portugal, en résidence à Lisbonne

Général,

Je suis heureux de pouvoir vous envoyer à nouveau une missive et de vous soulager un peu de votre solitude. Ce dernier mois a dû vous paraître bien long, isolé comme vous l'étiez.

Sachez que je suis en approche par l'est, accompagné du général Duhesme, et que nous avons ordre de vous apporter tout le soutien nécessaire.
Nous avons croisé votre messager du 18 août 18h08 à destination du maréchal Murat, qui a eu l'heureuse idée de nous partager son courrier et ses informations.
Nous envisageons de prendre Abrantes, qui n'est tenue que par de la milice, puis de partir vers la première ville que vous mentionnez dans votre missive pour soutenir vos troupes dans leur mouvement.

Il nous faudra quelques jours pour mettre ce plan à exécution. Nous vous tiendrons informés de son déroulement.

Notez que nous pensions suivre une armée de 20 000 espagnols et portugais qui nous précède depuis Alcantara d'une dizaine de jours. S'ils ne sont pas en train de vous affronter sur Lisbonne, c'est qu'ils ont dû remonter vers le nord.

En espérant que ce courrier vous atteigne et vous trouve en bonne santé, veuillez accepter tous mes respects,

Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey

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Cela nous donne, grosso modo, la vision suivante (qui est une grosse amélioration par rapport à notre vue précédente) :

https://i.ibb.co/3frVhvw/image.png


Nous savons désormais que l'action se passe au nord. vers Combra, et que Lisbonne ne semble pas immédiatement menacée !
Après consultation de Duhèsme ("On va au Portugal !!!" :p), on décide de changer de focus : Plutôt que d'aller vers Lisbonne -ce qui semble inutile actuellement- on va remonter vers la forteresse de Thomar, puis Leyria, puis Combra. L'idée serait d'aller recueillir les restes de l'armée de Junot, ou au pire de taper l'arrière des adversaires sur le secteur s'ils sont encore aux prises avec eux.


Une fois ravitaillés, nous avançons donc en direction d'Abrantes.


22 aout - Abrantes

Petit point carte sur ce secteur du Portugal, parce que vous aurez besoin des noms de villes pour vous y retrouver.

https://i.ibb.co/CsYjhYV/image.png


Le 22, c'est la journée facteur ! Un premier courrier de Junot précise la situation.

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Du général de division Junot, commandant de l'armée du Portugal, en résidence à Lisbonne
le 21 août à 18h00, réponse au premier courrier.
Pour remise au Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, est d'Abrantes, l
Maréchal,

Je vous remercie beaucoup pour votre courrier qui me soulage. En effet la situation ici n'est pas bonne. Mes troupes ont tenté d'empêcher le débarquement britannique mais sans succès et avec de nombreuse perte, 3 de mes divisions se regroupe pour former une force d'environ 13'000. Elles avaient pour ordre désormais, de revenir à Lisbonne pour renforcer en attendant des renforts. Mais peuvent rejoindre vos troupes si besoin a Abrantes.

Je suis encore à Lisbonne avec une force limité pour assurer le calme dans la capitale ainsi que sa défense.

Je ne sais pas où est l'armé de 20'000 dont vous parler.

Mes respects Marechal, que votre assaut soit couronné de succès.

Vive l’Empereur, Vive la France et vive l’Empire.

Général de division Junot

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Ma réponse, et un courrier à Murat pour le tenir informé :

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Du Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, à Abrantes, le 23 août à 8h00, second message.
Pour remise au Général de division Junot, commandant de l'armée du Portugal, en résidence à Lisbonne

Général,

J'ai bien reçu votre missive.

Je vous informe que la ville d'Abrantes a été prise sans opposer de résistance. Nous nous dirigeons désormais vers le nord ouest et la ville de Leyria en passant par Thamar. Nous allons essayer de faire jonction avec vos forces.

Avez vous pu estimer la taille du contingent anglais ?

Nous n'avons toujours pas de nouvelle de l'ennemi, j'ai envoyé des patrouilles en direction du nord pour essayer d'y voir plus clair.

Merci de nous prévenir si la situation venait a évoluer de votre côté.

Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey

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Du Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, à Abrantes, le 23 août à 8h00, huitième message depuis Madrid.
Pour remise au Maréchal d’Empire Joachim Murat, commandant en chef de l’Armée d’Espagne, à Madrid

Maréchal,

Je vous informe que nous venons de prendre la ville d'Abrantes, qui n'a pas opposé de résistance malgré sa population hostile.

Nous avons ainsi pu établir le contact avec le général Junot, qui est toujours à Lisbonne avec une petite force, et ne semble pour l'instant pas directement menacé.

Le reste de son armée est plus au nord, entre Leyria et Combra. Elle a été battue par l'ennemi en subissant de lourdes pertes, et n'a pas pu s'opposer au débarquement des troupes anglaises qui sont désormais sur le terrain.

Pour notre part, nous nous dirigeons prudemment vers Leyria par Thamar, dans l'espoir de rejoindre les forces de Junot et ralentir la progression de l'ennemi.

Avec mes respects,

Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey

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Le soir même, nous arrivons à Abrantes. La ville est prise sans aucun combat. Nous ne nous attardons pas, et partons immédiatement vers Thomar.





(Nouvelle pause, peut être jusqu'à demain. J'ai vraiment du mal à ne pas donner de détails, donc ça me prends vraiment plus de temps que prévu. Vous avez intérêt à me lire et à me soutenir ! Ou à minima à faire semblant de me lire, du moment que vous me soutenez ! :ninja:)

yopyop
19/03/2022, 18h54
On veut la suite :cell:

Merci, ça marche tellement mieu avec vos deux points de vue !

Bopnc
19/03/2022, 19h40
On veut la suite :cell:

Merci, ça marche tellement mieu avec vos deux points de vue !

Mon point de vue :

https://i.ibb.co/frSMdkp/image.png

:ninja:

Tribe
19/03/2022, 19h57
Moi je lis et c'est bien cool ! ;)

Crayle
19/03/2022, 20h30
Merci pour les détails, vivement la suite !


Merci, ça marche tellement mieu avec vos deux points de vue !

C'est clairement plus intéressant, maintenant on peut savoir si Bah raconte n'importe quoi ou non. :ninja:

silence
19/03/2022, 20h37
Je lis et je soutiens ta volonté d'assurer le spectacle ! :trollface:


C'est clairement plus intéressant, maintenant on peut savoir si Bah raconte n'importe quoi ou non. :ninja: Si ils se retrouvent face à face, je réclame un duel au sabre pour régler ça. Ca aurait autrement plus de gueule que les AAR de Seymos et LeLiquid ! :bave:

LeLiquid
19/03/2022, 21h10
C'est génial. Merci de te faire chier à nous raconter tout ça, je me régale.

Par contre c'est pute de faire des cliffhanger comme ça. :XD:

LES FRANCAIS VEULENT SAVOIR

Aleas
19/03/2022, 22h48
C'est génial. Merci de te faire chier à nous raconter tout ça, je me régale.

Par contre c'est pute de faire des cliffhanger comme ça. :XD:

LES FRANCAIS VEULENT SAVOIR

Brouillard de guerre...c'est raccord avec l'AAR faut attendre que le prochain messager se fraie un chemin au travers des occupations de la vie quotidienne.

Ckao
20/03/2022, 00h24
Merci de prendre le temps de partager votre campagne avec nous, c'est vraiment passionnant!

Chataigne
20/03/2022, 14h50
C'est passionnant :wub:

Bopnc
20/03/2022, 18h11
23 aout - 25 aout - Thomar

Il pleut à verse. Les hommes sont trempés pendant leur marche, mais ils marchent.

Les premiers retours arrivent de Thomar. La ville est tenue par des soldats Portugais. Ils ne sont pas couvert par la cavalerie, ce qui nous permet d'évaluer leur force à environs 2000 hommes. Ils ne seront pas un problème.

Nous arrivons face à la ville le 24 et nous l'encerclons immédiatement pour ne pas que l'information sur nos effectifs ne puisse circuler. Comme il pleut et qu'il est toujours désagréable de mourir mouillé, nous déployons les troupes pour un assaut le 25 au matin.




Tandis que nous nous déployons, le messager que j'avais envoyé à la recherche de la division Dorsenne (envoyée à notre secours le 10 aout à partir de Madrid). Il m'informe qu'il a bien trouvé la division, mais qu'elle...venait à peine de quitter Madrid suite à une confusion dans les ordres. :lol:

Maigre consolation, elle est désormais accompagnée de la division Reille en plus d'un convoi de ravitaillement. Ce qui porte ces renforts au nombre respectable de 10000 hommes, 1700 sabres et 6 canons. Le soucis, c'est qu'on ne pourra pas compter sur eux avant plusieurs semaines.




Le 25 au matin, nous lançons l'assaut. L'affaire se règle vite, nous perdons une centaine de soldats et faisons 1500 prisonniers. Ca sera toujours ça de moins à affronter dans une bataille rangée.

L'après midi, des courriers arrivent. Pour savoir ce qu'il y a plus loin, j'avais envoyé des patrouilles vers Combra. Il n'y a que deux axes pour l'atteindre : L'une est donc partie vers l'ouest, et passe par Leyria, l'autre est partie par le nord est et va directement sur la ville par l'axe secondaire.

La patrouille est m'envoie rapidement un courrier : elle a croisé une division de Junot, la division Delaborde, qui redescend de Combra. Cette division a été battue le 17 aout à Leyria par un contingent anglais, et est poursuivie depuis. Elle est remontée sur Combra, mais a trouvé la ville elle même en possession des anglais. Elle a donc fait demi tour sur l'axe secondaire pour redescendre sur Lisbonne.

La patrouille ouest m'envoie aussi un courrier : ils ont été stoppés à Leyria par une force Portugaise accompagnée de cavalerie espagnole.


En gros, ça donne ça (la division espagnole est dans la mer parce que je ne sais absolument pas ou elle est) :

https://i.ibb.co/KxJDmm2/image.png


Ça sent pas très bon pour Junot, ni pour le nord du Portugal. Visiblement son armée s'est faite disperser, et je doute qu'il en reste grand chose de cohérent.

A ce stade, (soit parce qu'il s'est fait un peu secouer par l'arbitre, soit parce qu'il réalise que la situation est délicate), mon compagnon Duhèsme s'implique un peu plus dans nos choix. Je lui fait un point de situation, et nous discutons de nos options : Soit nous continuons en direction de Leyria pour y affronter les Portugais, mais sans avoir exactement ce qui nous y attends (écran de cavalerie, comme d'hab). Soit nous reculons à l'est, au croisement de Thomar, pour protéger nos arrières, recueillir les restes de la division Delaborde et intercepter ses éventuels poursuivants que l'on espère un peu isolés.


Point important : Depuis l'entrée au Portugal et Alcantara, j'ai l'obsession de couvrir notre voie de replis vers l'Espagne. En effet, si j'en crois les différents rapports glanés ça et là, il y a actuellement au Portugal :
- 20 000 Espagnols
- Au moins 10 000 Portugais + ceux déjà sur place
- Deux corps anglais, si j'en crois ce que me dit Junot, chacun évalués à 10 000 hommes.

Ça fait donc, sans prendre en compte les éventuelles troupes déjà sur place avant l'arrivée des renforts une estimation à 50 000 hommes contre nos 20 000.
Certes les Portugais sont nuls, et les espagnols pas terribles, mais les deux corps anglais, à eux seuls pourraient méchamment nous entamer.

Inutile de dire que j'ai assez peu d'espoir qu'une éventuelle grande bataille se termine en notre faveur.
En même temps, je ne veux surtout pas que des infos "gonflées" par la population hostile -associées à ma nature (plutôt prudente, tendance "tortue")- fassent de moi le "Mc Clellan" de la partie. Je suis donc prêt à tenter une bataille dans ces conditions, mais je veux m'assurer que notre replis soit assuré.

Mes arguments portent, et nous décidons de revenir à l'est pour intercepter les anglais.

La journée se termine avec un échange de courriers avec Junot :

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Du Général de division Junot, commandant de l'armée du Portugal, en résidence à Lisbonne
, le 24 août à 19h00, réponse au second message.
Pour remise au Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, à Abrantes
Maréchal,

C'est une bonne nouvelle.

Mes forces sont encore au nord mais je leurs ai ordonné de marcher dans votre direction.
Le contingent affronté avait approximativement 11000 hommes, 200 sabres, 12 canons.

Je viens de recevoir une missive, des anglais on été repéré a Coimbra.

Je vous remercie pour votre patrouille jusqu'à Lisbonne qui ma informé de pas avoir rencontré d'armée en route.

Je vous préviendrais de mon mieux

Général de division Junot

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Du Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, à Thamar, le 25 août à 15h00, troisième message.
Pour remise au Général de division Junot, commandant de l'armée du Portugal, en résidence à Lisbonne

Général,

J'ai bien reçu votre seconde missive.

Je vous informe que la fortification de Thamar a été prise après un bref combat, et que la garnison de deux mille Portugais a été éliminée.

Nous avons aussi des nouvelles de l'adversaire, aussi que de certaines de vos forces.

Il s'avère que Leyria est tenue par un contingent adverse, a priori Portugais. Ils sont accompagnés de cavalerie espagnole qui empêche nos patrouilles d'en savoir plus sur leurs effectifs.

La ville de Combra serait effectivement tenue par les anglais. Nos patrouilles ont fait jonction avec la division Delaborde qui a fuit Leyria après la bataille du 17, est remontée sur Combra, et a fait demi tour après y avoir trouvé les anglais. Ils sont désormais en route pour le secteur de Thamar par la route a l'est de la route principale entre Leyria et Combra. Ils sont actuellement un peu au sud d'Aribaltun.

Nous allons nous poster au croisement est de Thamar pour les récupérer, et éventuellement détruire leurs poursuivants. Nous verrons ensuite a nous retourner contre les forces de Leyria.


Notez que la présence de troupes à Leyria est inquiétante, car cela signifie que la route vers Lisbonne leur est ouverte. Je vous encourage à surveiller soigneusement la route a votre nord, et a réfléchir si vous comptez tenir un siège qui risque de s'avérer compliqué, ou si vous comptez évacuer la ville vers Abrantes.

Le choix pourrait avoir a se faire rapidement, en fonction des ordres que vous avez reçus de l'empereur.


En ce qui concerne d'éventuels renforts, sachez que dix mille hommes ont été expédiés de Madrid il y'a peu. Ils mettront du temps a arriver, mais leur présence ne sera pas de trop une fois sur place.


Enfin, la situation étant assez chaotique, n'hésitez pas à nous envoyer toute donnée précise que vous récupérez : batailles, effectifs, lieux, dates. Certaines informations peuvent se révéler précieuses.


Que le sort des armes vous soit favorable.

Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey

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26 aout - Le croisement de Thomar

Au croisement, deux déceptions. La première, c'est que nous avons raté la division Delaborde qui a déjà passé notre position et a continué au sud sur Madrid. Elle n'est pas sous notre commandement, et son chef a très légitimement refusé de nous rejoindre. Il a suivi ses ordres initiaux, et continue sur la capitale.

L'autre déception, c'est que la patrouille de l'est, qui avait continué à remonter sur Combra a atteint la ville sans croiser de poursuivants. Pire, elle a trouvé sa destination inoccupée, les anglais ayant évacué la ville en direction de Leyria, emportant un dépôt français capturé avec eux.
Notre patrouille y retrouve par contre ce qui semble être les reste de la division de cavalerie Kellerman : 100 sabres qui avaient fuis la ville à l'arrivée des anglais, et sont revenus à leur départ.


https://i.ibb.co/gPGK6hk/image.png


Nouveau brainstorming, du coup : Si les anglais descendent sur Leyria, Lisbonne est ouvertement menacée. Et nous ne savons pas trop ce que nous pouvons y faire.

Depuis notre départ de Madrid, j'avais régulièrement réfléchi -vu nos ordres- à la défense la plus efficace possible de Lisbonne. Et très franchement, je n'en vois pas trop. A partir d'Abrantes, les routes convergent vers un seul axe unique, avec l'océan à l'ouest, et le Tage à l'est (sur lequel il n'y a aucun pont, pour rappel). Aller défendre par là bas c'est être certain qu'à la moindre défaite on se retrouve coincé, assiégé avec Junot autour de Lisbonne, sans plus de possibilité d'intervenir en Espagne. Sans possibilité de ravitaillement par la mer (à cause de la flotte anglaise) cela signifierait un choix entre une traversée longue et dangereuse du fleuve par bateaux, à l'arrache et sans soutien de l'autre coté, et une dégradation progressive de nos forces, la faim, et finalement la mort ou la reddition. Un désastre dans les deux cas. C'est ma hantise.

Personnellement, je préconise donc plutôt une opération sur Leyria par l'est, histoire de taper leurs réserves et leur éventuels dépôt laissé sur place, quitte à suivre nos adversaires sur leurs arrières s'ils descendent tous sur Lisbonne. Certes on a des chances de tomber sur plus fort que nous, mais au moins on a de quoi reculer et manœuvrer. Si on arrive trop tard, je ne trouve pas ça trop grave : Notre armée sur leurs arrières va certainement les inquiéter, et les pousser à y consacrer une partie de leurs forces.

Duhèsme, lui, est partisan de suivre plus littéralement nos ordres d'aider Junot et d'aller défendre Lisbonne. Il propose de se poster derrière un fleuve, au sud de la ville de Povos (flèche bleue).


https://i.ibb.co/DzGDrLZ/image.png


Je trouve ça vraiment trop risqué, car c'est un point de non retour en cas de bataille, et défendre derrière un fleuve signifie qu'on s'y fait d'autant plus enfermer : si l'adversaire se met de l'autre coté, c'est à nous de traverser avec pertes et fracas pour nous libérer.

Après débat, il propose du coup de défendre au croisement juste avant, pour se laisser un axe de replis.
Après une nuit de réflexion, je finis par accepter : En partie parce que je suis content de voir qu'il s'implique, en partie parce que je n'ai pas vraiment d'autre idée, et en partie parce que je suis à ce moment là en vacances à l'autre bout du monde avec deux enfants en bas âge, et que je n'ai plus trop le temps de creuser le sujet. :ninja:

L'idée est risquée, mais gérable. En gros ça consiste à se poster au croisement de Povos (trait bleu en bout des flèches) et à surveiller intensivement toutes les routes au départ de la ville de Leyria:
- Si l'ennemi vient en ligne droite par le chemin direct -comme on s'y attends- alors il y aura bataille en direction du nord, et il nous suffira de mettre le paquet sur notre droite pour se garder un replis vers l'Espagne en cas de coup dur, profitant de notre mouvement plus rapide.
- S'il vient par une autre route, on le saura avant d'être sur place ou alors largement à l'avance (s'il temporise) et on esquive en fonction.
- S'il vient par deux routes en même temps, c'est qu'il a scindé ses forces, et c'est notre meilleure opportunité d'aller affronter l'une d'entre elle isolément.


https://i.ibb.co/bNpJXtD/image.png


C'est donc acté, et nous partons, précédé d'un courrier pour Junot.


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Du Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, à Thamar, le 26 août à 18h00, quatrième message.
Pour remise au Général de division Junot, commandant de l'armée du Portugal, en résidence à Lisbonne

Général,

A titre informatif : je n'ai pas reçu de réponse à ma troisième missive.

Je vous informe que la division Delaborde est en route pour Lisbonne par la grand route qui longe le Tage. Elle n'est plus poursuivie depuis Combra, mais le moral des hommes est très mauvais.

En ce qui concerne la ville de Combra, elle a été abandonnée par l'ennemi le vingt-trois août. Celui-ci est descendu vers le sud en direction de Leyria, en emportant le dépôt avec lui. Notre patrouille y a également croisé un piquet de la division Kellerman, qui y a repris sa position après avoir constaté que la ville était libre.

Étant donné ces nouvelles informations et le renforcement de Leyria, il nous semble important de venir défendre Lisbonne, sans pour autant permettre à l'ennemi de nous enfermer dans les alentours de la ville.
C'est pourquoi nous avons mis notre colonne en marche pour descendre défendre au niveau du premier croisement au nord de Lisbonne, ce qui nous permettra normalement de maintenir la route ouverte et de réagir à une tentative d'encerclement.

Nous en avons pour plusieurs jours de marche. Nous avons envoyé des patrouilles en direction de Leyria par le sud, pour détecter une éventuelle avancée. Nous vous tiendrons au courant si du nouveau se produit.

En espérant que cette missive vous trouve en bonne santée,

Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey

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(Nouvelle pause, mais on y est presque. Puis ça vous fait un peu de suspens. ^_^)

Tribe
20/03/2022, 19h44
:popcorn:

LeLiquid
20/03/2022, 19h49
:vibre:



(en vrai je sens venir l'anti climax, il va rien se passer il et les français vont rentrer en Espagne :ninja:)

Bopnc
20/03/2022, 20h29
(en vrai je sens venir l'anti climax, il va rien se passer il et les français vont rentrer en Espagne :ninja:)

La dernière volée de marches avant la porte. Le chemin, pas la destination. Tout ça, tout ça... :ninja:

pierrecastor
21/03/2022, 00h08
C'trop bien, merci pour tout le temps passé à nous raconter cette extraordinaire partie.

LeLiquid
21/03/2022, 08h58
On est demain. On veut la suite ! :cell:

Bopnc
22/03/2022, 00h28
C'est parti pour le dernier bout du rattrapage. ^_^
(Edit : ah bah non finalement, ça rentre pas avec les images, mais la suite arrive. Promis. :ninja:)





27 aout - 30 aout - Croisement de Povos

Nous partons donc vers le sud, quelques kilomètres derrière la division Delaborde qui nous avait dépassé.


https://i.ibb.co/7zz87MM/image.png


Le 29, un courrier arrive :

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Du Général de division Junot, commandant de l'armée du Portugal, en résidence à Lisbonne, le 28 août à 10h00, réponse au troisième message.
Pour remise au Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, à Thamar

Maréchal,

Merci pour votre 3eme message.

Je vous félicite pour vos opérations.

Je vous transfert le commandement du reste des Divisions Delaborde et Kellerman pour les opérations dans le nord.

Il faut que je maintienne notre présence à Lisbonne pour des raisons politique et strategique. Je vais utiliser les troupes à ma disposition pour faire des défenses avancé pour interdire le plus longtemps possibe le bombardement et tenir le plus longtemps possible.

Dans se cas cela fixera leurs troupes.

Je vous transmettrais biensur toutes informations.

Pour l'empire.

Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey

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Le message arrive trop tard, Delaborde est déjà passé, et Kelleman est perdu au nord. Ce n'est pas très grave car ils étaient de toute façon dans un sale état. Une fois reposés et ravitaillés, ces quatre-mille hommes lui seront bien plus utiles pour défendre Lisbonne.



Le 29 au soir et le 30 au matin. Tout s'accélère !

Nous arrivons sur le croisement, et tandis que nous nous installons je reçoit deux rapports. Le premier vient du sud de Leyria, ou une patrouille qui venait d'arriver sur place a vu passer un convoi de ravitaillement Portugais le matin du 29, du nord vers le sud. L'ennemi est donc bien en route par la voie attendue, et seulement la voie attendue.

Le deuxième courrier nous le confirme : de la cavalerie anglaise est présente un peu avant la ville d'Otta, à une trentaine de kilomètres de notre croisement et vient vers nous !


Pas de possibilité d'évaluer leur force, mais nous sommes décidés à nous battre, donc nous nous installons pour les attendre.


J'envoie un courrier à Junot :

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Du Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, au nord de Lisbonne, le 30 août à 10h30, cinquième message.
Pour remise au Général de division Junot, commandant de l'armée du Portugal, en résidence à Lisbonne

Général,

J'ai bien reçu la réponse à ma troisième missive, mais pas encore à la quatrième.

Vous l'avez peut être constaté entre temps, mais nous n'avons pas pu reprendre le contrôle de la division Delaborde qui était déja en route vers Lisbonne devant nous. Celle-ci était de toute façon en très mauvais état, et n'aurait pas pu immédiatement mener un combat. Elle vous sera plus utile pour tenir les murs de Lisbonne. De même, les restes de la division Kellerman sont restés à Combra.

Sachez que l'ennemi arrive. Nos reconnaissances nous informent qu'un écran de cavalerie anglais approche de Lisbonne à partir de Leyria, et qu'il se trouve actuellement entre Otta et Zagarro. Une autre reconnaissance nous a informés que du ravitaillement descendait aussi par la même route. Il est probable qu'il y ait une colonne d'infanterie entre les deux.

La cavalerie est à grosso modo un jour de marche de notre position, nous nous attendons à ce que la bataille se joue d'ici peu.

De notre côté nous avons pris position au point précisé dans notre dernière missive, où nous allons défendre l'approche de Lisbonne. En cas de victoire, nous repoussons l'ennemi vers le nord. En cas de défaite, nous aurons le regret de devoir évacuer par le nord-est pour ne pas enfermer nos forces avec les vôtres et ruiner vos chances de tenir un siège prolongé.

Si des forces fraîches sont disponibles que vous pouvez nous expédier à marche forcée, elles seront les bienvenues.

Que le sort des armes nous soit favorable.

Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey

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Et un autre à Murat :

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Du Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, au nord de Lisbonne, le 30 août à 10h30, neuvième message depuis Madrid.
Pour remise au Maréchal d’Empire Joachim Murat, commandant en chef de l’Armée d’Espagne, à Madrid

Maréchal,

Les choses s'accélèrent dans notre secteur, et je pense que nous nous dirigeons vers une bataille majeure.

Après avoir pris la forteresse de Thamar, tenue par une garnison de deux-mille portugais -désormais détruite- nous avons détecté une force espagno-portugaise à Leyria, défendue par de la cavalerie.

N'ayant pas réussi à intercepter une force anglaise en poursuite, et les forces de Junot étant dispersées et en mauvais état, nous avons décidé de marcher au sud pour défendre Lisbonne, dont la route était ouverte à l'ennemi. L'idée est de mener une bataille défensive avec tout ce que nous avons, sans pour autant nous laisser enfermer dans le secteur de Lisbonne, ce qui nous isolerait et causerait notre perte. Nous sommes donc postés au premier grand croisement au nord de Lisbonne, avec dans l'idée de retraiter en direction de l'Espagne en cas de coup dur.

La bataille ne devrait pas tarder, car nous avons détecté de la cavalerie anglaise en route de Leyria vers Lisbonne, à une journée de marche de notre position. Cette cavalerie fait certainement écran pour une colonne d'infanterie car nous savons qu'elle est suivie par un convoi de ravitaillement.
Les forces ennemies recensées dans le secteur sont théoriquement supérieures aux nôtres, mais nous avons encore l'espoir que l'ennemi n'aura pas concentré toutes ses troupes pour son mouvement.

Puisse la valeur du soldat Français triompher de la lâcheté anglaise.

Avec mes respects,

Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey

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Reste un élément à régler, dont je n'ai pas parlé mais qui me cause beaucoup de soucis depuis le départ de Madrid : notre convoi de ravitaillement.

Ce convoi qui se déploie en vingt-quatre heures et se replie en douze permet de ravitailler (en à peu près deux jours) l'intégralité de notre force. C'est donc notre assurance vie dans ce territoire hostile, puisque le seul autre dépôt connu est celui de Lisbonne.

Le soucis, c'est un c'est aussi une sacré contrainte à trimballer. Il fait plusieurs kilomètres de long, encombre la route, se déplace moins vite que nos troupes, sans parler des 4-5 jours d'immobilité qu'il faut pour se ravitailler (l'attendre, le déployer, se ravitailler, le plier).

J'avais donc réfléchi régulièrement à l'idée de le déployer quelque part et de nous en servir comme point de chute (Abrantes, Thomar). Mais sans trouver le spot parfait pour ça, et surtout sans accepter l'idée de me séparer de trois ou quatre mille hommes pour le défendre.

Il nous a donc suivi tout ce temps.

Il nous a suivi tout ce temps, mais là, il pourrait bien nous gêner. En effet, il se trouve encore un peu plus au nord est de notre position, sur la route, et ne sera pas là avant encore un certain temps. Impossible hélas de ravitailler avant la bataille.

La question est donc : ou le mettre ?
-Si je le laisse sur cette route, il pourrait gêner notre armée en retraite et nous faire massacrer.
-Si je l'emmène sur le champ de bataille, on n'a pas droit à l'erreur car une retraite signifie que j'en fait cadeau aux anglais (et hors de question de leur refiler du bon pinard).
-Si je le place sur la route de Lisbonne, il sera en sécurité, mais on ne l'aura plus en cas de retraite (prévue vers l'est).

Je décide finalement de l'envoyer au nord est en direction de Mugem. L'idée est de laisser une bonne journée de marche entre lui et nous. Si la bataille est perdue et que l'ennemi poursuit, on lui ordonne de prendre la route devant nous. S'il ne poursuit pas, on lui donne l'ordre de se déployer pour nous ravitailler à notre arrivée.

Seul risque, que l'ennemi remonte de Otta vers Santarem, puis redescende de Santarem vers nous. Ce n'est pas complètement impossible, mais en l'état de nos connaissances parait assez improbable. C'est un risque que j'accepte de prendre.


https://i.ibb.co/XWphfq2/image.png



Et c'est ainsi que nous arrivons au fameux....






31 AOUT 1808





La journée commencé tranquillement avec un courrier de Junot, qui est là encore une réponse à mon précédent envoi (la joie des temps de trajet) :

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Du Général de division Junot, commandant de l'armée du Portugal, en résidence à Lisbonne, le 28 août à 10h00, réponse au quatrième message.
Pour remise au Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, à Thamar .

Maréchal,

Nos messagers ont dû se croiser.

Merci pour vos informations. Avec les troupes que j'ai à disposition je fais faire des fortifications temporaires sur les hauteurs devant la ville afin de pouvoir la défendre au mieux et empêcher un bombardement.

Je n'ai malheureusement aucune information sur nos ennemis à vous transmettre actuellement.

En espérant que cette missive vous trouve vous aussi en bonne santé,

Vive l'empire !
Vive l'empereur !
Vive la France !

Général de division Junot, commandant de l'armée du Portugal

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Mais rapidement, vers 9h du matin, un courrier arrive à bride abattue, et notre monde s'écroule.

La nouvelle est sans appel.


Terrible.


Écrasante.


Les anglais, contrairement à nous...


...savent lire une carte ! :sad: :sad: :sad:

Bopnc
22/03/2022, 01h08
Et voila (enfin !!!) la dernière partie ! :lol:


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Avant de continuer sur l'affaire des anglais et de la carte, et puisque vous avez du temps à perdre :ninja:, vous ne m'en voudrez pas de faire un petit aparté pour mettre en avant une particularité IRL du vol de l'aigle (et de tout jeux par correspondance en général), un peu masqué par le lyrisme de ce compte rendu.

Ce soucis, il est induit par le fait qu'on joue depuis plus d'un an.

En un an, il s'en est passé des choses dans nos vies.

En un an, j'ai commencé à ne plus trop pouvoir me faire ma session régulière sur carte sur le PC, bien calé avec mon journal des évènements. J'ai commencé à envoyer des ordres depuis mes insomnies à 2h du mat. J'ai envoyé des ordre de la maternité, tapées sur mon portable, après la naissance de mon second. J'ai envoyé des courriers à Murat enfermé dans les chiottes d'un restaurant ou je m'ennuyais. J'ai envoyé toute la série d'ordres depuis Abrantes de nuit, à partir de mon téléphone, en Polynésie, complètement jet laggué, ou j'étais coincé pour des raisons familiales. :p

Le timing aussi est étrange. Parfois, une semaine de jeu se passe en quelques jours. Parfois, une journée prends la semaine. On a souvent du mal à dire si des évènements sont vieux ou récents (d'où la nécessité de tenir un petit journal, ou un AAR).

La géographie aussi est particulière. Les distances sont immenses dans le pays. Elles sont liées au temps de déplacement, qui comme je l'ai dit est fluctuant, il faut faire l'effort de regarder la carte pour savoir si un endroit est proche, ou loin.

Et donc, on se retrouve parfois, comme en fin de semaine dernière, à faire des choix un peu sur le vif. De mémoire. Avec comme seule carte un screen d'il y a 10 jours mis là pour référence, en ayant une fièvre à 38°C, et un bébé malade qui hurle sur vos genoux. :ninja:


Mais pas les anglais !

Les anglais, eux, ils viennent de débarquer en Espagne après un an à attendre de pouvoir jouer.

Ils ont les crocs.

Ils sont encore assis derrière leur PC à faire des mesures, eux.

Et donc.... ils savent lire une carte ! :lol:


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Bon, ok, retour à l'AAR ! :ninja:


Ce courrier maudit, donc, nous arrive du convoi à notre nord est.

Ce même convoi a vu surgir le matin même, aux alentours de 7h du matin, la cavalerie anglaise. Le pauvre convoi quasi sans défense a été bousculé dans la panique la plus totale et a été irrémédiablement détruit ! :sad:

Mais d'où sortent ces anglais ? Les arrivées de patrouilles s'enchainent, qui ont parcouru cette même route quelques heures auparavant sans y croiser personne.


Et c'est là que la terrible évidence me frappe :


https://i.ibb.co/WHvJKxd/image.png



https://i.ibb.co/tcTHBdy/image.png



https://i.ibb.co/Bwh0FtY/image.png



Ils ont coupé à travers champ !!! Les enfoirés !!! :sad:


Ça me semble fou après des mois à suivre les routes scrupuleusement. Sans avoir vraiment le choix, vu les distances gigantesques (Seymos pourrait peut être me sortir une thèse sur l'impact de la représentation de la guerre sur la guerre elle même :p), mais après rapide calcul, ici ça représente seulement... dix kilomètres en tout terrain ! Dix kilomètres qu'ils ont parcouru en à peu près cinq heures.

Trop facile ! Ils auraient eu tort de se priver. :(


Est ce qu'ils savaient qu'ils allaient y trouver le dépôt ?

Est ce que c'est un mouvement délibéré ?

Est ce que Wellington est un infâme cocu ?

Impossible de le dire. Ce qui est sur, c'est qu'ils nous mettent dans une merde noire !


Parce que notre plan s'effondre. En faisant cette traversée, ils nous bloquent notre voie de replis, nous mettant dans la situation que j'avais toujours voulue éviter. Et s'il n'y a que cinq heure de route, ça veut dire que si on attaque les anglais, n'importe quelle armée présente sur la route nord peut faire la traversée au son du canon pour intervenir sur notre flanc.


La suite est un peu confuse. L'idée générale est d'essayer de sortir de la nasse le plus vite possible. On tente le coup de remonter vers les anglais dans l'espoir que -trompés par la direction du convoi (qui remontait)- ils se dirigent vers le nord et qu'on puisse les suivre avant de les combattre. Mais vers 13h on tombe sur eux au nord de Povos, déjà en train de traverser la rivière. Ils sont descendu directement sur nous, et rapidement.

On hésite alors à les affronter là pour forcer le passage. J'hésite à les combattre pendant leur traversée de la rivière, puis après la traversée, alors qu'ils ont le pont dans leur dos (ce qui peut être désastreux pour eux en cas de défaite).
On n'a toujours aucune idée de leur nombre, et s'il ne s'agit que d'un seul corps qui a traversé ils seraient seulement 10 000 contre nos 19 000 hommes. C'est jouable.
Mais il y a la route au nord, et ce convoi qui n'a pas pu couper à travers champs. Si des troupes sont déjà là bas, ils nous viennent sur le flanc au premier coup de canon !

Alors que j'hésitais à prendre le risque et à ordonner l'attaque, Duhesme se rallie au fait de reculer jusqu'au croisement. Il ne le sait pas encore mais il vient momentanément de nous sauver les fesses.


https://i.ibb.co/5RtBXT8/image.png


Nous reculons donc sur le croisement de Povos. L'idée est toujours de recevoir les anglais là, de voir si on peut les bousculer pour passer, tout en étant en mesure de pouvoir recevoir frontalement ce qui arrivera par la route nord.


Notez que de façon intéressante, tout ça se fait un peu dans le même chaos ingame et IRL pour moi : c'est le moment ou je suis malade et fiévreux dans la vraie vie, mes fils sont malades aussi et infernaux, je passe une fin de semaine compliquée, et même si l'arbitre accepte un peu de délai dans les réponses on a quand même une pression compréhensible pour être efficace et ne pas trop ralentir les autres. Alors j'essaie d'expliquer les enjeux à Duhesme qui découvre un peu les batailles napoléoniennes, il donne les idées qu'il a, et on décide comme on peut, sur le tas. Ça fait partie des aléas historiques, comme dit l'arbitre.



A peine installé au croisement, je fais monter un officier avec sa longue vue sur une hauteur pour qu'il observe les routes et comptent nos adversaires.
Il ne tarde pas trop à redescendre, un peu pâle.


Les anglais arrivent effectivement par la route est. Et ils sont nombreux.
Trois divisions pour être exacts : près de 18 000 soldats et 28 canons.


Mais des espagnols arrivent aussi, de la route nord eux. Quatre divisions, les mêmes que j'ai déjà affrontées à Merida, dont la foutue division de cavalerie d'élite Reding. Ils sont 15 000 fantassins, 1000 cavaliers et 16 canons.


Ils ont presque le double de nos forces, et nous bloquent tout accès à l'Espagne. C'est fini : on est coincé dans le scénario que je voulais éviter à tout prix.


Ils se déploient, et il est désormais trop tard pour faire quoi que ce soit. On va se battre ici, et tandis que mes hommes se préparent, je regarde nos arrières.

Et sur nos arrières il y a quoi ? Il y a cette foutue rivière derrière laquelle j'avais refusé de m'abriter pour pouvoir garder une liberté de mouvement, et son pont. Son unique pont. Par lequel toute notre armée en déroute va sans doute devoir traverser.

Laissant mes forces se préparer, je repense à la déclaration de l'agresseur de Louis XV, après qu'il ait reçu sa sentence de torture et d'écartèlement :

"La journée sera rude."

Ckao
22/03/2022, 01h18
Au trente-et-un du mois d’août (bis)
Nous vîmes venir sous l'vent à nous (bis)
Une frégate d’Angleterre
Qui fendait la mer et les flots
C’était pour attaquer Bordeaux !

Buvons un coup,
Buvons en deux,
À la santé des amoureux !
À la santé du Roi de France,
Et merde pour le roi d’Angleterre
Qui nous a déclaré la guerre !


Bon courage :emo:

Bopnc
22/03/2022, 01h45
Au trente-et-un du mois d’août (bis)
Nous vîmes venir sous l'vent à nous (bis)
Une frégate d’Angleterre
Qui fendait la mer et les flots
C’était pour attaquer Bordeaux !

Buvons un coup,
Buvons en deux,
À la santé des amoureux !
À la santé du Roi de France,
Et merde pour le roi d’Angleterre
Qui nous a déclaré la guerre !


Excellent. Je connaissais pas ce chant. :p
J'aime bien la fin. :ninja:


J'ai pas le talent de LeLiquid pour choisir des musiques d'AAR. ^_^

SiGarret
22/03/2022, 08h46
Super, j'attends la suite. C'est vraiment une guerre du renseignement !

LeLiquid
22/03/2022, 10h30
Vous pouvez pas laisser un écran pour faire genre et faire fuir le gros de l'armée à travers le pont.

Quid de Junot ?

Bopnc
22/03/2022, 14h21
Vous pouvez pas laisser un écran pour faire genre et faire fuir le gros de l'armée à travers le pont.

Quid de Junot ?

Évacuer serait possible mais en faisant un décrochage, donc en y laissant des plumes (on subit tous les effets des deux premières heures de combat sans riposter) et une arrière garde qui va se faire laminer. Et je ne pense pas que ce soit faisable par le pont, c'est un coup a se faire rattraper et à être à nouveau en combat.

On a plutôt évalué l'option de sortir par le nord ouest, le long de la rivière, puisque les anglais nous ont montré la force du tout terrain. Mais avant ça on va encaisser deux heures de bataille, histoire de jauger un peu le rapport de force, les pertes qu'on cause et la solidité de notre défense. Il est 14h quand la bataille démarre. Si on peut tenir l'après midi, on pourra profiter de la nuit pour reculer sans danger.

Pour Junot, j'espère qu'il entendra l'appel à l'aide de mon dernier courrier, mais je ne sais pas s'il aura grand chose à envoyer, et surtout même en marchant toute la nuit ils n'arriveront que demain matin.

LeLiquid
22/03/2022, 14h23
Mais le Nord Ouest, c'est pas pile à l'opposé des bases françaises ? :XD:

Ou bien c'est un peu comme les russes et leurs corridors humanitaires vers la Russie. :ninja:

Bopnc
22/03/2022, 14h29
Si, mais si c'est le seul endroit où on peut reculer, bon bah on s'adapte. :p

Devant, y'a les ennemis. Sur la droite le Tage, derrière nous un pont qui risque d'être un piège meurtrier tant qu'il fait jour

L'idée était de suivre la rivière vers le nord ouest en profitant de notre vitesse et du fait qu'ils vont rechigner à quitter la route de Lisbonne, puis repartir à l'est vers l'Espagne et nos renforts (qui comprennent un convoi de ravitaillement) ou a l'ouest pour gêner les anglais sur leur flanc et peut être rejoindre Junot.

Je ferais un dessin sur carte au prochain post (dans six mois :ninja:).

LeLiquid
22/03/2022, 14h58
Derrière il y a Lisbonne !

Bopnc
22/03/2022, 20h22
En fait, un aspect important est que pour moi, mentalement (et peut être à tort, hein), Lisbonne est perdue.

Junot semble s'être fait étriller dans le nord du Portugal et je doute qu'il ait de quoi tenir la ville.
Même s'il tiens les murs, la route vers l'Espagne est coupée, ce qui signifie que le dépôt de Lisbonne va se vider inexorablement. La flotte anglaise empêchant tout ravitaillement par la mer.

Cet endroit est un piège, et nos adversaires l'ont parfaitement exploité. S'il n'y avait le poids politique et la colère de l'empereur, Junot aurait du dégager de là il y a déjà une ou deux semaines, ce qui aurait épargné son armée et la notre. Le vrai défi est la sauvegarde du trône espagnol désormais.

LeLiquid
22/03/2022, 20h54
Du coup question ? Pourquoi s'être placé en couverture de Lisbonne ? :ninja:

silence
23/03/2022, 00h04
Superbe. Je m'étais justement posé la question, à ton avant dernière partie, de pourquoi il n'y aurait pas possibilité de couper à travers champs. Vraiment hilarant de voir que c'est la solution qu'ils ont choisie et qui vous met effectivement dans une situation catastrophique ! :lol:

Bopnc
23/03/2022, 01h07
Du coup question ? Pourquoi s'être placé en couverture de Lisbonne ? :ninja:

Alors, ça tombe bien que tu poses la question. Figure toi que j'ai écrit un petit AAR qui explique ça. Je vais t'envoyer le lien. :ninja:


Blague à part c'est mon pavé du 26 aout qui décrit le processus. Mais en résumé c'est un mix entre le fait de devoir obéir aux ordres de Murat qui nous demande de soutenir Junot, au fait que Junot refuse d'abandonner la ville pour des raisons politiques (je le lui ai suggéré plusieurs fois), et au fait que Duhesme insiste pour s'interposer. Perso j'étais vraiment plus parti pour chercher le combat sur les arrières ou sur l'est, en particulier sur Leyria.

Mais c'est ce qui est hyper intéressant avec le jeu aussi. Voir comment une stratégie ou des choix marqués finissent par être pervertis par des blocages psychologiques, des interprétations erronées, des images mentales fausses, ou tout simplement des moments de flemme. Et comment ils peuvent mener à un échec à l'inverse de l'effet recherché.

LeLiquid
23/03/2022, 14h19
Tu n'as fais que "suivre les ordres" quoi. :trollface:


Responsable mais pas coupable.

:ninja:

Chataigne
23/03/2022, 17h34
"La journée sera rude."

Putain cette fin de post épique !!!! Vivement la suite :vibre::vibre::vibre:

Bopnc
28/03/2022, 00h29
Tu n'as fais que "suivre les ordres" quoi. :trollface:


Responsable mais pas coupable.

:ninja:


Exactement !
Après tout c'est la raison d'être d'une hiérarchie militaire, non ? :ninja:



Sinon ce message est simplement là pour vous dire que je ne vous ai pas oublié : La situation est en cours de résolution depuis lundi dernier (j'avais déjà eu des choix à faire pendant que je finissais mon AAR), mais l'arbitre a eu une semaine compliquée et a pris du retard, ce qui est vraiment exceptionnel.


En attendant, je vous laisse avec le thème officiel de la bataille. :siffle:

https://www.youtube.com/watch?v=BN1WwnEDWAM

LeLiquid
28/03/2022, 10h06
Du teasing, de la musique.

Vas y fils. Je crois en toi. :ninja:

Elemorej
02/04/2022, 14h45
Ça c'est de l'ambiance ! J'adore avec la carte et les lettres!

Bon un peu comme plusieurs ici, je me demandais pourquoi ne pas partir à travers champs. Donc la réponse, c'est plus du fait d'une obstruction mentale au vu que d'ordinaire ça ne se fait pas. Tellement humain c'est assez fascinant à constater.

Courage!!!

Bopnc
03/04/2022, 17h35
Ça c'est de l'ambiance ! J'adore avec la carte et les lettres!


Merci. :)



Bon un peu comme plusieurs ici, je me demandais pourquoi ne pas partir à travers champs. Donc la réponse, c'est plus du fait d'une obstruction mentale au vu que d'ordinaire ça ne se fait pas. Tellement humain c'est assez fascinant à constater.


Deux semaines après je suis toujours furieux contre moi même d'être passé à coté de ça. Ca me laisse un sale gout de "forêt des Ardennes impassable" qui va me rester un moment, je pense. :p

Je suis d'autant plus dégouté que j'avais envisagé de faire pareil au retour de la campagne de Merida pour semer mes poursuivants si besoin. Donc je savais que c'était possible. J'ai juste zappé ensuite, pris dans les opérations.

Mais clairement j'avais aussi sur estimé la gène que c'était. Déjà je pensais que ça fatiguais les hommes (ce n'est pas le cas, ça les ralentis, juste), et j'étais resté sur la mention dans nos règles qui dit que "ça ralentis fortement". Pour des mecs qui ont du traverser au moins une rivière sans pont avec des canons, je trouve que les anglais sont allés plutôt vite, mine de rien (16km/j à marche normale (8h) au lieu de leur vitesse normale de 24km/j).


Ceci dit, après une semaine visiblement très compliquée pour l'arbitre, nous avons enfin de résultat de la...




Bataille de Povos - 31 Aout 1808
(Edit : bon ok, j'ai pas eu le temps de faire toute la bataille en fait, j'ai a nouveau été interrompu. Je fais la fin dès que je peux. :p)

https://i.ibb.co/h2Jzhkx/image.png

Depuis le matin du 31, rien n'est vraiment allé comme prévu. Le début de l'après midi ne va pas bouleverser cet état de fait.


Quelques questions de timing :

Premier point vraiment critique : il s'avère que la bataille commence à 14h de l'après midi, alors que j'avais tablé sur un démarrage plutôt dans les eaux de 18-19h.
Pourquoi ? Parce que les anglais étaient en train de traverser le pont de Povos à 13h. Ce qui veut dire que pour arriver à 14h, ils ont fait près de 7km en 1h (pour une vitesse théorique sur route de 3km/h) !!!

Renseignement pris auprès de l'arbitre, il s'avère qu'il a un peu abrégé les horaires dans le feu de l'action, et qu'on les a plutôt repérés entre 12h et 12h30. C'est un peu plus cohérent (même si c'est encore très limite, j'imagine que ça doit pas être simple pour l'arbitre de faire rapide et précis à ce niveau), mais ça foire mes calculs.

L'autre point décevant c'est que la bataille commence dès que leur tète de colonne atteint nos positions, ce qui pour le coup me semble assez scandaleux : Les mecs ont 18 000h, donc leur colonne s'étale au minimum sur 9km (les unités non françaises trimbalent leurs affaire sur des chariots qui doublent la taille de leur déplacement mais la grande route redivise cette taille par deux). Donc il aurait normalement fallu attendre plusieurs heures avant qu'ils puissent vraiment faire peser la puissance de toutes leurs unités.

C'est d'autant plus frustrant que le matin même, il a fallu deux heures complètes pour rassembler notre armée (qui était en ligne) sur la route pour commencer à marcher. Que le mouvement inverse se fasse instantanément est assez surprenant.


Mais pourquoi est ce que l'heure compte, me demandez vous ?

Et bien, l'heure compte parce que la nuit représente notre meilleur espoir de ne pas se faire massacrer au pont ! Si nous arrivons à tenir jusqu'au crépuscule (21h, en été), nous pourrons décrocher en bon ordre et nous re-positionner derrière la rivière, ou évacuer en direction de Lisbonne. Et ce, sans risque de nous faire accrocher puisqu'un combat de nuit sérieux est virtuellement impossible à l'époque.

Et autant tenir une bataille défensive de 18h à 21h est tout à fait envisageable. Autant une bataille de 14h à 21h nous laisse beaucoup moins d'espoir.
Il nous faudra pourtant faire avec.


Les forces en présence :


Faisons donc le point sur les forces en présence.

De notre coté nous avons donc le IIIeme corps (le mien), composé de 14 000 hommes (en trois divisions), de 52 canons et des 1800 cavaliers de Grouchy.
Je suis accompagné du IVeme corps du Général "Capitaine-Stark" Duhèsme (:p), qui représente 5000 hommes (en deux divisions), 1800 sabres (en deux divisions aussi) et 30 canons.

Ce qui nous fait un total de 19 000h, 3600 sabres et 82 canons.
A opposer aux 33 000h, 1200 sabres et 44 canons de nos ennemis combinés.

A ce stade, je ne sais pas encore qui sont nos adversaires. Mais les 1000 cavaliers espagnols sont certainement la division Reding, que j'ai déja affronté à Mérida. Et sont donc des cavaliers d'élite.

Je reste sur nos renseignements initiaux vis à vis du reste des espagnols : certainement de qualité médiocre.

Reste les anglais, que je n'ai jamais affrontés mais que je suppose supérieurs à nos forces (qui sont globalement inexpérimentées, rappelons le). Surtout si un certain futur duc de Wellington est à leur tète.

Forte disproportion, donc, mais peut être pas non plus aussi écrasante que ce le premier regard pouvait laisser penser.



Le plan

Après analyse de la situation, il n'y a pas vraiment de choix satisfaisant :
- S'enfuir maintenant nous expose à un round complet de bataille sans aucune riposte de notre part, sans certitude de pouvoir décrocher définitivement (donc possibilité de se retrouver exactement dans la même situation, mais avec des morts et un moral en berne).
- Laisser un écran d'infanterie pour décrocher avec certitude est plus fiable, mais cela signifie aussi que les troupes laissées sont condamnées. Et il faut jauger la taille de cet écran pour qu'il soit suffisant, car sinon on se retrouvera à nouveau en bataille.

Aucun de nous deux n'est très chaud à l'idée d'être venu jusqu'ici pour simplement sacrifier nos homme et repartir. Nous décidons finalement de nous battre au moins quelques heures pour jauger un peu mieux nos adversaires et notre position. L'idée serait de tuer un max de monde sur les premiers engagements en profitant de notre position défensive, et de jauger ensuite ce qu'on peut faire en fonction des capacités adverses.


Nous ne savons pas vraiment comment l'adversaire va répartir ses forces pour nous engager. Nous gardons donc la cavalerie de Grouchy en réserve, histoire de couvrir notre retraite si nécessaire, ou de profiter d'une opportunité de charge/contre charge si une occasion se présente. Toutes les autres forces sont envoyées en première ligne.



14:00-16:00

Les anglais et les espagnols se ruent sur nos positions. Une répartition se fait naturellement :

- Sur la gauche, Duhèsme et son IVeme corps se défends contre l'avancée des espagnols. Ces derniers ont alignés 10 000 hommes (division Coupigny) et 1000 cavaliers (division Reding, comme anticipé) contre ses 5000 hommes et 1800 cavaliers. Les espagnols ont gardé 5000 hommes en réserve.

- Sur la droite, j'encaisse l'intégralité des anglais (trois divisions : Spencer, Moore, et...Wellington) avec la majorité de mon IIIeme corps.

Pour vous donner un ordre d'idée très approximatif (et surtout mettre au moins une image) :

https://i.ibb.co/wr2Y2KX/image.png


Et le résultat est...



Minable !

Sur la gauche, on perds 700 hommes (dont près de 350 cavaliers) contre 300 espagnols.
Les divisions françaises tiennent sans trop de problèmes leurs positions, mais les deux divisions Italiennes (Schwartz et Lechi) commencent déjà à flancher.
En face le moral a l'air assez flottant, mais la présence des anglais semble les galvaniser. Ils ont encore leur 5000 hommes en réserve.

Sur la droite, ou les forces étaient numériquement plus équilibrées, c'est encore pire : je perds 1000 hommes contre 600 anglais.
Mes français encaissent bien, mais sont un peu déstabilisés par les anglais qui semblent inflexibles en face.

Grouchy n'a pas eu d'occasion d'intervenir, et est resté en réserve.


Je suis particulièrement déçu par les chiffres. Autant je m'attendais à ce qu'on se fasse un peu bousculer, autant j'espérais au moins leur causer des pertes équivalentes.
Pour rappel : en combat Napoléonien aligner plus de monde permet de déborder l'adversaire, mais est surtout une bonne occasion de perdre plus de monde (surtout face à une forte artillerie). Ca n'a pas l'air d'avoir suffi ici.


Un courrier de Junot arrive dans l'intervalle, réponse à mon dernier courrier lui annonçant la bataille.

--------------------------

Du Général de division Junot, commandant de l'armée du Portugal, en résidence à Lisbonne, le 31 août à 09h30, réponse au cinquième message.
Pour remise au Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, au nord de Lisbonne

Maréchal,

Je vois envoie prestement mes troupes disponibles, c'est à dire environ 2000 hommes de ma garnison ainsi que ma réserve de canon de 8 éléments.

Les autres troupes continue de fortifier les collines permettant le bombardement des défenses, et les troupes dernièrement arriver se repose avant de prendre la place des hommes que je vois envoie pour la défense de la ville en elle-même.

Nous ferons le cas échéant de notre mieux pour tenir le plus longtemps un siège.

Je vous souhaite de réussir.

Que le sort des armes nous soit favorable à vous aussi.

Vive l'Empire
Vive l'Empereur
Vive la France.

Général de division Junot

--------------------------

Le mouvement de Junot est apprécié, mais hélas c'est trop tard et trop peu : Si les hommes sont partis à 9h30 ce matin, ils ne seront pas sur le champ de bataille avant la nuit. Et même s'ils arrivaient, je doute que 2000 hommes ne changent drastiquement l'équilibre des forces.



Nous faisons donc un nouveau point de situation avec Duhesme. Je considère qu'il faut décrocher, toujours focalisé sur la défense de l'Espagne, il est plutôt partisan de rester se battre encore un peu, pour le principe. Je lui explique le mécanisme de déroute (si une unité part en déroute, elle perds énormément d'hommes et de matériel), il est convaincu.

L'idée serait de décrocher tant qu'on est encore frais, et de se barrer non pas vers le sud et Lisbonne (dont la route est barrée par le fameux pont) mais de maximiser nos chances en partant en tout terrain au nord ouest.
La manœuvre est douloureuse (un round sans riposter), compliquée et risquée, mais notre vitesse supérieure devrait pouvoir nous la permettre. La météo sera normalement propice pendant les quelques jours à venir, ce qui nous arrange, vu que visiblement le déplacement en tout terrain est assez aléatoire.

L'idée serait ensuite de marcher vers l'est, et de rejoindre les 10 000 hommes de renforts envoyés de Madrid avec un dépôt. Quelque chose de ce genre (à ajuster en fonction des patrouilles) :


https://i.ibb.co/gw58Wbd/image.png


Face à ce mouvement, l'adversaire n'a que trois choix :
- Tenter de nous barrer le passage par la route avec ses forces combinées, et donc abandonner sa marche sur Lisbonne.
- Diviser ses troupes, et donc prendre un risque en plus de relâcher la pression sur Lisbonne.
- Nous laisser partir pour se concentrer sur Lisbonne.


Je prépare donc un courrier pour Junot :

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Du Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, à Thamar, le 31 août à 16h00, sixième message.
Pour remise au Général de division Junot, commandant de l'armée du Portugal, en résidence à Lisbonne

Général,

J'ai bien reçu vos réponses à mes derniers courriers. Je vous remercie pour l'aide que vous nous avez envoyé, mais hélas elle arrivera trop tard et sera trop légère pour retourner la situation. Je leur ai envoyé la consigne de faire demi-tour, et de revenir sur Lisbonne.

Concernant les circonstances, c'est la deuxième fois que je dois vous envoyer un message de ce genre, et ce au cours d'une bataille très similaire qui me fait bouillir.

Il se trouve que les anglais -contrairement à nous- savent lire une carte. Ces derniers ont coupé à travers champs entre Otta et Virtrudes, détruisant notre convoi au passage et bloquant notre droite.

Nous avions commencé une marche vers Virtudes, mais voyant l'anglais arriver (18 000 hommes, 200 sabres et 28 canons - divisions Wellington, Spencer et Moore) )et craignant une force sur la route nord nous avons choisi de reculer vers le croisement de Povos pour accueillir les anglais. Bien nous en a pris, car les Espagnols (15 000 soldats, 1000 sabres et 16 canons - divisions Redding et Coupigny) sont arrivés par la route nord à peu près en même temps.

Nous combattons depuis 14h, mais nos forces (19 000 hommes, 3600 sabres et 82 canons) même en défense...


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Et en fait....j'arrête ce courrier là. :p

J'arrête ce courrier là parce que pour l'écrire j'ai re-passé en revue nos ordres et l'équilibre des forces. Et je trouve quand même un peu étonnant d'avoir subi autant de pertes malgré nos canons et notre position défensive. Si ça se trouve, on n'a simplement pas eu de bol (les combats se jouent en jetant des poignées de dés à six faces) !

Je suis aussi très fatigué. Ma vie (IRL) est très compliquée, et pour être franc sur le moment je ne suis pas sur d'être en capacité de repartir pour une série de marches/contremarches ou il va falloir cogiter sérieusement, écrire des ordres précis et passer du temps sur les cartes.

Quelque chose bascule dans ma tète à ce moment là. Tant pis pour l'Espagne !
Après tout, on nous a demandé d'aider Junot à défendre Lisbonne. Alors on va défendre Lisbonne.
Et si on peut emporter un max d'anglais avec nous au passage, autant y aller franchement !


Rageusement, mon personnage froisse le courrier en train d'être rédigé. Il le jette à son aide de camp, et, en contradiction totale avec sa discussion précédente avec Duhesme, il hurle :

"Grouchy ! Prenez votre division et montez en ligne sur le flanc gauche ! Les Italiens ont besoin d'aide, faites moi reculer ces foutus espagnols !

Aide de camp ! Emmenez moi mon cheval, je vais voir les premières lignes pour soutenir nos gars !

A tous ! Un seul mot d'ordre !

On tient jusqu'à la nuit !"

LeLiquid
03/04/2022, 18h49
C'est beau putain. :emo:


( par contre c'est scandaleux de subir plus de perte en defense avec le double de canon alors qu'en face ça n'a même pas engagé la totalité de ses forces..)

SiGarret
03/04/2022, 20h13
Mais oui ! Du panache ! Bombarde-les de Double 6 !

pierrecastor
03/04/2022, 21h33
J'suis désolé, j'ai gaffé :

https://forum.canardpc.com/threads/133415-ExpertCPC-Bot-des-r%C3%A9ponses-d-Expert-%C3%A0-toutes-vos-questions-v2-Mode-po%C3%A8te?p=13771289&viewfull=1#post13771289

:cry:

Bopnc
03/04/2022, 22h38
J'suis désolé, j'ai gaffé :

https://forum.canardpc.com/threads/133415-ExpertCPC-Bot-des-r%C3%A9ponses-d-Expert-%C3%A0-toutes-vos-questions-v2-Mode-po%C3%A8te?p=13771289&viewfull=1#post13771289

:cry:

Trahison ! Cinquième colonne !

Va falloir recommencer la partie du coup ! :ninja:


Ou alors tu pose une question concernant Bah ? :trollface:

Chataigne
04/04/2022, 12h26
Putain ! On est avec toi ! Sabre moi tous ces anglais !!!

Sinon pareil, le fait que l'anglais n'ait pas eu à déployer son armée avant la bataille est un peu frustrant. En lisant ton AAR et celui de Bah, on a l'impression que le jeu simule tout un tas de paramètre, et la on passe outre la complexité de déployer en ligne une armée multinationnale.

Elemorej
06/04/2022, 12h31
Qui vient de se taper du off road et un premier combat en plus (certes destruction de convoi mais ça doit foutre le dawa).

Ouai je ferais pareil, un round de plus au mini pour voir.

J'adore comme tu as raconté ça :XD:

LeLiquid
06/04/2022, 14h33
A mon avis c'est juste l'arbitre qui avait la flemme de faire les calculs. :ninja:

Bopnc
15/04/2022, 16h11
Bon, j'espérais avoir un peu plus à dire sur l'après bataille, mais le pauvre arbitre est en grosse difficulté niveau travail donc ça n'a pas trop bougé ces dernières semaines. :'(

On va donc terminer ce qu'on peut. :)



Bataille de Povos - 31 Aout 1808 - deuxième partie



https://i.ibb.co/h2Jzhkx/image.png




16h - 18h

Les ordres sont donc donnés. Sur un coup de tète (et avec le général Duhesme qui doit me prendre pour un fou), mais donnés quand même.


Aile gauche :

Grouchy rejoins donc sa division au galop, et cette masse de cavalerie se déplace sur l'aile gauche ou un mur épais de fumée témoigne de la poussée continue des espagnols.

L'apport de cavalerie fraiche est salvateur pour la tenue de la ligne : Les espagnols sont en train de bousculer les divisions Italiennes, qui en ont visiblement trop vu. Les troupes de Lechi (infanterie) et Schwartz (cavalerie) craquent sous la pression et refluent en désordre !

Mais l'arrivée de notre cavalerie fraiche remonte le moral des Français qui restent en ligne sous les hourras.

Les espagnols s'écrasent sur eux, mitraillés à bout portant par l'artillerie, et finissent par craquer à leur tour ! Les divisions Reding et Coupigni déroutent, mais croisent dans leur retraite la réserve Espagnole qui monte en ligne : les deux divisions fraiches Cuesta I et Cuesta II.

L'affrontement a été violent, mais lourdement en notre défaveur. Nous avons perdu 1100 hommes, dont près de 700 sabres. L'espagnol, de son coté, ne déplore que 400 pertes.

A 18h, nous nous retrouvons grosso modo avec 1500 fantassins secoués, 1600 sabres et 21 canons, face à 4000 espagnols frais.



Aile droite :

Sur l'aile droite, les anglais continuent à pousser inexorablement et méthodiquement. Ils semblent infatigables, et leur moral tient bon. Les trois divisions Françaises encaissent, mais les officiers tiennent très difficilement les rangs. Il est clair qu'ils ne supporteront pas deux heures de plus de ce traitement !

Les pertes sont là aussi sévères : nous perdons 1000 français contre 600 britanniques.

A 18h, nous avons 10 000 hommes épuisés, 250 sabres et 46 canons face à 14 000 anglais, 150 sabres et 18 canons.



Bilan de 18h :

Inutile de dire que je suis à nouveau déçu par les résultats. Nous perdons plus d'hommes qu'eux de façon incompréhensible, le moral s'épuise, et il est désormais clair que nous perdrons la bataille.

Etant donné que j'ai observé les combats en première ligne, je demande à l'arbitre si j'arrive à comprendre les raisons de notre échec : est-ce que je constate un manque de chance, avec nos mouvements tactiques systématiquement à contre temps ? Ou est ce qu'un autre facteur pèse lourdement dans la balance ?

Premier point, il s'avère que les espagnols ne sont pas inférieur à nos hommes. Ils ont effectivement un moral plus faible (un peu à l'image de nos Italiens), mais sont plus expérimentés et donc plus redoutables au combat !

Il s'avère aussi qu'ils sont pleinement ravitaillés (forcément, puisqu'ils se nourrissent intégralement sur le terrain), ce qui leur donne visiblement un bonus massif par rapport à nos troupes à qui il ne reste que la moitié de leurs vivres.
Très étonné de l'importance de ce bonus par rapport à ce dont je me rappelais des règles, je demande le droit de me pencher dessus (puisque j'ai la boite du jeu sur sur une étagère, que je ne consulte pas en temps normal parce que l'arbitre a changé plein de trucs).

Après lecture des règles, on va dire poliment que "mon avis sur les batailles napoléoniennes diffère sensiblement de celui du système de jeu". :p

En vrac : la défense n'a aucun bonus à moins d'avoir un élément de terrain occupé (village, foret) ce qui n'est pas le cas ici. L'artillerie pèse assez peu dans la balance. Le surnombre joue pour infliger des pertes et pas pour en recevoir. Et surtout, surtout, les bonus se donnent "à l'unité" et non pas au nombre d'homme !

Qu'est ce que ça veut dire ? Ca veut dire par exemple qu'une division complètement ravitaillée apporte +2 dès au total lancé, peu importe ses effectifs. Et donc que cinq divisions ravitaillées de 2000h lanceront 13 dés là ou une division de 10 000h ravitaillée lancera uniquement 5. Ça signifie que la division de 10 000h n'a quasiment aucune chance...face à 10 000h.


Ce système peut avoir une logique vis à vis d'unités qu'on manipule sans pouvoir les diviser ou les répartir. Par exemple : simuler les problèmes d'organisation des portugais en ne leur donnant que quelques énormes divisions. Ils ont beaucoup d'hommes, mais peu efficaces dans les faits. Ou montrer la supériorité anglaise/française avec beaucoup d'unités plus petites mais avant des bonus significatifs. Le soucis, c'est que je ne joue absolument pas comme ça depuis le début. Nous dispatchons les hommes comme des ressources, sans nous soucier des bonus de formations.
Par exemple, j'ai laissé sans sourciller les ~1000 hommes de la division Frère devant le pont détruit d'Alcantara en croyant que je ne me privais que de 1000h, pas des bonus associés.


Pour revenir à notre cas, ça signifie que les espagnols ont un bonus colossal dans l'affrontement : En plus des dés liés à leur supériorité, ils seraient à +8 dés rien que grâce à leur ravitaillement complet, face à un +2 de notre coté (ravitaillement à 50%). Pour donner un ordre d'idée, une différence de 6 dés, c'est se faire prendre de flanc (+2 dés) par la moyenne garde française (+2 dés) assistée de cuirassiers (+2 dés). Sachant que les dégâts de ces dés sont multipliés par leur supériorité numérique. :lol:



Cela clarifie au moins notre position : nous ne pouvons pas l'emporter en comptant sur la chance. Il faut décrocher !

Reste à savoir comment.

Les divisions sont désormais salement entammées, et reculer en bon ordre vers le nord ouest ne sera sans doute pas possible. Il va falloir sacrifier du monde pour sauver les autres.


Nous décidons de nous séparer :
- Duhesme prendra toute la cavalerie (y compris Grouchy :emo:) avec lui, et battra en retraite vers le nord ouest pour éviter d'encombrer le pont et tenter notre plan de retour en Espagne "en tout terrain". Il laisse la division d'infanterie Chabran face aux espagnols pour donner aux autre le temps d'évacuer.
Avec uniquement de la cavalerie, il peut avancer à 40km/j. c'est significatif, et devrait lui permettre de rejoindre nos ligne et d'informer Murat de la situation.

- De mon coté, je laisse la division Gobert (3000h) en place, et tente de faire reculer le reste. L'idée est de faire prendre un peu d'avance sur la route du pont aux deux divisions et à l'artillerie avant que les anglais ne puisse dérouter Gobert et nous remettre la pression. Normalement, la traversée pour ces troupes là peut se faire dans les temps.
J'étudie un moment la possibilité de détruire le pont, mais vu la taille de la rivière et de l'ouvrage, cela les ralentirais assez peu.
J'étudie aussi la possibilité de tenir une fois passé derrière la rivière, mais très franchement, je ne sais pas trop ce que j'y gagnerais si ce n'est un retour au contact.
L'idée est donc de prendre le pont, et de continuer au sud en direction de Junot. Il y a un autre pont avant Lisbonne si besoin, beaucoup plus proche des troupes de renfort. Dans tous les cas, je pourrais mieux communiquer avec Junot, et au moins savoir comment ça se passe de son coté.



https://i.ibb.co/QF9RknT/image.png




18h - 20h


Le repli démarre.

Coté espagnol, la fusillade se fait moins intense, puis se tait. Il s'avère que l'assaut s'est stoppé et que les deux divisions arrivées de la réserve restent sur la défensive.

Cette passivité est inespéré pour la division d'infanterie Chabran, censée couvrir la retraite. Celle-ci en profite pour évacuer avec le reste avant que les Espagnols ne puissent se remettre en marche. Elle forme l'arrière garde de la colonne de cavalerie, tandis que les débris des divisions Schwartz et Lechi suivent comme elles peuvent (en laissant une bonne partie de leur matériel derrière elles).


La passivité du flanc gauche s'explique sur le flanc droit, ou l'ennemi tente d'emporter la décision. L'assaut anglais est furieux : la division Gobert encaisse de plein fouet et cesse littéralement d'exister, mais son sacrifice permet le recul des deux autres divisions et de la réserve d'artillerie.

Il y a un moment de doute et un combat d'arrière garde, mais l'anglais ne semble pas déterminé à poursuivre, ou est trop fatigué pour le faire. La première division passe le pont avec la réserve d'artillerie. La deuxième suit derrière et prépare sa traversée.

En traversant, nous faisons jonction avec des cavaliers qui viennent du sud. Ils forment l'avant garde des renforts envoyés de Lisbonne qui sont à 5km au sud. Ils sont donc partis bien avant le courrier de Junot, et -surprise- ils ne sont pas 2000, mais 6000 !

Il est dommage que ces renforts ne soient pas arrivés quelques heures plus tôt, car 6000 troupes fraiches auraient peut être pu faire une différence. Leur présence remet sur le devant de la scène la possibilité de tenir au pont, mais finalement j'estime que le jeu n'en vaut pas la chandelle et je préfère reculer sur Lisbonne pour faire jonction avec Junot.


J'envoie un courrier à ce dernier :

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Du Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, à Thamar, le 31 août à 20h00, sixième message.
Pour remise au Général de division Junot, commandant de l'armée du Portugal, en résidence à Lisbonne

Général,

Tout d'abord, sachez que j'ai bien reçu vos réponses à mes derniers courriers. Je vous remercie chaudement pour les renforts que vous nous avez envoyés, mais ils arrivent hélas quelques heures trop tard

Les nouvelles ne sont pas bonnes. Il se trouve que les anglais -contrairement à moi- savent lire une carte. Ces derniers ont coupé à travers champs entre Otta et Virtrudes, détruisant notre convoi au passage et bloquant notre droite.

Nous avions commencé une marche vers Virtudes, mais voyant l'anglais arriver (18 000 hommes, 200 sabres et 28 canons - divisions Wellington, Spencer et Moore) et craignant une force sur la route nord nous avons choisi de reculer vers le croisement de Povos pour accueillir les anglais. Bien nous en a pris, car les Espagnols (15 000 soldats, 1000 sabres et 16 canons - divisions Redding, Coupigny, Cuesta I et Cuesta II) sont arrivés par la route nord à peu près en même temps.

Nous avons combattu de 14h à 18h, mais nos forces (19 000 hommes, 3600 sabres et 82 canons) ne nous ont pas permis de tenir la ligne jusqu'à la nuit. Nous avons décroché dans deux directions en sacrifiant un écran d'infanterie, et je suis actuellement en route vers vous. J'ai avec moi 8000 fantassins fatigués, plusieurs dizaines de canons, plus vos renforts qui n'ont pas combattus et vont me servir d'arrière garde.

Concernant nos adversaires nous avons fait dérouter les divisions espagnoles Redding et Coupigny, à qui il faudra plus de vingt-quatre heures avant de redevenir opérationnelles.
Les anglais se sont révélés beaucoup plus redoutables et nous n'avons pu que les fatiguer. Je ne sais pas encore s'ils vont me poursuivre, mais je pense que nous avons au moins gagné quelques jours le temps qu'ils se ravitaillent. S'ils nous suivent cela peut nous arranger, car leur potentiel sera déja entamé.

Je souhaiterais savoir s'il y a un lieu ou vous pensiez mener bataille, et si vous voulez que j'y emmène mes forces. Idéalement il faudrait un ravitaillement à mes hommes dans Lisbonne et quelques jours de repos. Mais si vous pensiez les arrêter à un autre endroit que vous auriez préparé (comme le pont de Sacavem), je vous prie de rapidement m'en faire part pour que je puisse y mener la colonne.


Dans l'attente d'en discuter directement avec vous,

Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey

-----------------



A la tombée de la nuit, mes troupes ont terminé leur traversée après un dernier combat d'arrière garde. Les anglais restent au nord de la rivière, sans doute pour ravitailler et reposer les hommes. Ils déploient une couverture de cavalerie qui empêche mes piquets de suivre leurs activités.


L'obscurité tombe sur le champ de bataille tandis que le soleil se couche enfin.
Il est temps pour nous de marcher vers Lisbonne.

LeLiquid
15/04/2022, 18h36
Ce scandale ! Les espagnols au niveau des français. A mort l'arbitre !

(et coup dur le système de combat.. Ca parait assez con en plus)

LeLiquid
20/05/2022, 14h10
Qu'est il arrivé à nos ptits gars alors ? :emo:

Bopnc
21/05/2022, 15h31
Il s'est passé que quatre jours en jeu depuis mon dernier message. L'arbitre a l'air de bien galérer coté vie perso. :'(

LeLiquid
21/05/2022, 15h57
Il peut arriver des problèmes à un Suisse ?

Bopnc
23/05/2022, 14h32
La faute à des frontaliers français, sans doute. :ninja:

Toujours pas de nouvelles malgré le week end. Je vais essayer d'avancer quand même le récit dans la semaine.

Bopnc
06/06/2022, 15h55
Bien, et si nous retournions à nos soldats en train de se replier vers Lisbonne après la bataille de Povos ?

https://i.ibb.co/QF9RknT/image.png





1er au 3 Septembre 1808 - La marche vers Lisbonne


Vous le savez peut être, mais lorsque quelqu'un présentait un nouvel officier à Napoléon, ce dernier posait régulièrement une question étonnante.

En effet, les gens lui détaillaient les qualités de l'officier en question, lui vantaient son courage, etc. Et Napoléon avait cette réponse curieuse : "Oui, fort bien, mais...est ce qu'il a de la chance ?".

Et bien, jamais je n'ai aussi bien compris cette question que sur ce jeu.

A chaque pas, j'essaie d'évaluer les options possibles, et à chaque pas, le fait qu'une décision soit un coup de génie ou un fiasco total tiens à des données que nous n'avons pas entre les mains, et ne pouvons pas avoir.

Attaquer Leyria au moment ou nous avions détecté les Portugais le mois précédent ? Peut être que nous aurions bousculé et désorganisé cette force en construction, pris leur dépôt, et mis un coup d'arrêt à leur opérations dans le secteur ? Ou peut être que les anglais -qui étaient déjà en route sans qu'on ne le sache en provenance du nord- seraient tombés sur le flanc et auraient pulvérisé notre armée ? Peut être qu'en fait, les Espagnols étaient aussi sur place, couverts par la cavalerie, et qu'on se serait pris un mur en face ? Comment savoir ?

Et chaque choix est comme ça. La réussite dépends des réactions invisibles et imprévisibles de l'adversaire. Et choisir semble régulièrement revenir à tirer à Pile ou face la solution adaptée.


Du coup, quand Napoléon demande si un général est "chanceux", il veut savoir comment ils s'en sort face à ces choix là.

Plus que le fait d'être cocu, je suppose que Napoléon cherchait des officiers qui -dans l'incertitude quasi complète- avaient un instinct, une capacité a détecter les signes mineurs, à "sentir la situation", ce leur permettaient de toujours prendre la bonne décision face à un choix en apparence aléatoire.


Et bien ça ne vous aura sans doute pas échappé, mais je ne suis pas un "général chanceux". :ninja:



A la fin de la bataille de Povos, j'ai pris la décision de retraiter vers Lisbonne parce qu'au vu des évènements dans le nord du Portugal je considère que l'armée du général Junot est laminée : Sa division de cavalerie est réduite à une centaine de sabres, la seule division que nous avons croisée était démolie, et dans son courrier, il annonçait ne pouvoir envoyer que 2000 hommes à notre secours.

Je me disais donc que quitte à vouloir tenir la ville, un renfort de dix mille hommes ne serait pas de trop.

Au soir du premier Septembre, je franchis les portes de Lisbonne sous une pluie battante, en avant du reste de mes hommes. J'y retrouve enfin en personne le général Junot, et nous faisons un point de nos effectifs.

Il s'avère qu'il est beaucoup moins aux abois que ce que je le pensais !


Voici l'état des lieu le 3 septembre, au matin :

Corps III
Musnier: 5000 hommes, 300 sabres, 6 canons, 1 homme sur 20 absent, ravitaillement complet, réorganisation en cours (faite à 1/3).
Morlot: 4500 hommes, 8 canons, 1 homme sur 5 absent, ravitaillement en cours, réorganisation à peine commencée.
Réserve Couin: 24 canons

Corps IV
Lechi: 2750 hommes, 8 canons, 1 homme sur 2 absent, ravitaillement en cours, réorganisation à peine commencée (formation en déroute).

Armée du Portugal
Delaborde: 6500 hommes, 8 canons, 1 homme sur 40 absent, ravitaillement pratiquement complet, organisation OK.
Loison: 7200 hommes, 8 canons, ravitaillé et frais.
Travot: 3800 hommes, 0 canons, 1 homme sur 20 absent, ravitaillement pratiquement complet, organisation OK.
Réserve Taviel: 8 canons



A lui tout seul, Junot a donc plus de 17000 hommes sur Lisbonne, dont une bonne partie est en train de creuser des défenses et d'améliorer les fortifications de la ville.

Avec les 12 000 hommes que je ramène, nous formons désormais une force conséquente de 29000 soldats.

Est ce que c'est une bonne chose ? Oui et non...

La route de Povos est désormais coupée par l'ennemi, et avec elle tout le ravitaillement de Lisbonne. Nous allons donc vivre sur nos réserves, et dans ce cadre, avoir autant d'hommes au même endroit est problématique.

Après calcul, nous avons pour vingt jours de ravitaillement en ville dans le dépôt (après ravitaillement de tout le monde), qui sera ensuite suivi par vingt jours ou les divisions vivront sur leurs réserves.

Ca signifie que mi octobre, même sans intervention de l'adversaire, nous sommes hors de combat. Et je ne parle même pas de l'hypothèse de passer l'hiver dans ces contions.

Un premier élément se détache donc : il va impérativement falloir faire quelque chose. Mais quoi ?





3 au 6 septembre 1808 : Lisbonne

Avant de quitter Duhesme pour ma retraite, j'y avais demandé de m'envoyer quelques centaines de cavaliers de Grouchy, histoire de ne pas être complètement aveugle.

Grand bien m'en a pris, puisque ceux ci vont -une nouvelle fois- se révéler précieux !

Première information d'importance : les espagnols restent au nord du pont de Povos et sont rapidement rejoint par des renforts portugais, ce qui ne nous arrange pas. Ils ne descendent pas immédiatement vers Lisbonne, mais y envoient par contre une grosse reconnaissance de cavalerie à laquelle nous ne pouvons pas vraiment nous opposer.

Deuxième information, les anglais, eux, franchissent le pont, mais partent à l'ouest dans la pampa plutôt que vers Lisbonne. Décidément, ces sauvages ne savent pas utiliser un réseau routier !


J'envoie immédiatement des patrouilles surveiller les passages dans la campagne, et retrouve la trace de leur passage au nord de Lisbonne. La situation est donc grosso modo la suivante :

https://i.ibb.co/4WGJF3d/trajet-2.jpg


La séparation de nos adversaires est un peu surprenante, et nous échangeons pas mal sur leurs intentions. Ils veulent sans doute nous encercler pour empêcher toute fuite. Ou alors ils anticipent un mouvement massif de notre part vers Povos pour libérer la route, et comptent tomber sur Lisbonne inoccupée par derrière.

A ce moment mes forces ne sont pas encore complètement réorganisées, mais les anglais deviennent notre cible principale : loin de leurs camarades, déjà fatigués par la bataille de Povos et sans dépôts, leurs 17 000 terminators nous semblent clairement prenables avec les 24 000 que nous pourrions envoyer !

Le soucis, c'est que pour leur rentrer dedans, encore faut il les trouver. Ce serait en effet un peu con de passer à coté, et de les voir prendre Lisbonne dans notre dos. Et il se trouve que mes patrouilles ont perdu leurs traces : La population locale nous est résolument hostile (décidément, la réputation des touristes français...), et ne donne aucune information ou pire : de fausses informations.

C'est le général Junot qui remettra la main dessus avec une de ses patrouille. Les anglais se sont en fait stationnés à Atalaya, sur la cote.

Là bas, ils ont fait débarquer un dépôt et...des renforts. :sad:

Cette information change pas mal de choses. Le temps qu'on les impacte ils seront désormais ravitaillés. Et s'ils ont reçus ne serait-ce qu'une division de plus, ils sont désormais au moins 22 000...


https://i.ibb.co/ZVctmcr/image.png

#mood :ninja:



L'attaque des anglais, bien que toujours envisagée, n'est plus la solution privilégiée. L'attaque des Espagno-portugais est à nouveau évaluée pour dégager la route. Ils sont aussi nombreux que nous et pas d'une qualité exceptionnelle. Par contre ils sont loin, derrière une rivière, et nous forcent à laisser Lisbonne ouverte aux anglais.

Après réflexion, nous décidons de n'affronter aucun de ces deux adversaire dans l'immédiat, mais de nous acheter du temps : Je dois sortir de la ville pour laisser un maximum de ravitaillement à Junot.

Il décide de me confier une de ses division, et ne garde que 10 000 hommes, soit le maximum qu'il puisse aligner dans la défense de la ville. Il va continuer à se retrancher et à préparer le siège, tandis que j'essaierais de l'aider de l'extérieur après avoir retrouvé Duhesme et les renforts de Madrid.



Ne sachant pas à quel point nous sommes espionnés, le plan consiste à brouiller les pistes en maximum. Junot lance la réquisition de tous les navires de la ville, tandis que je lancerais mes forces vers le nord, en direction des anglais.

L'idée est ensuite -une fois hors de vue de la ville et des cavaliers espagnols- de bifurquer à l'est, construire un ponton sur un des affluent du Tage (pour faire passer les canons), et partir au nord est à marche forcée.

Nous avions dès mon arrivée sur Lisbonne commencé à identifier des sympathisants locaux, qui pourraient aider à un déplacement sur les routes de campagne. Je les emporte avec moi pour gagner un maximum de temps, et battre les anglais de vitesse.

C'est la flèche centrale de ce plan, qui montre les trois options que nous avions envisagées avec quelques distances :

https://i.ibb.co/kD0YD9T/trajets-bis.png


Le 6 septembre 1808, dès les premières lueurs de l'aube, mes forces quittent la ville avec de longues marches devant eux.






Du 6 au 8 septembre 1808 : L'évacuation


La première partie du plan se déroule sans accroc. Une patrouille traverse l'affluent à gué pour ouvrir la route, tandis qu'une autre surveille les anglais.

Le ponton sur l'affluent est construit en quatre heures, comme prévu, et nous traversons sans rencontrer d'opposition. Nous marchons ensuite deux jours vers le nord est. Ce n'est que le 8 que je reçoit des nouvelles des anglais : ils se sont mis en route vers l'est le matin même, et marchent donc sur mes traces avec grosso modo une journée de retard !

Devant moi, la patrouille envoyée en éclairage a aussi des informations très intéressantes. Elle a stoppé à Zagarro, ou elle a croisé une division Portugaise...en cours de réorganisation après une déroute !!! :o

La bataille semble avoir eu lieu plus au sud, vers Otta, et j'envoie immédiatement une patrouille se renseigner sur le terrain. Celle-ci m'informe rapidement que les Portugais descendaient de Leyria (au nord) pour rejoindre Povos, et qu'ils sont tombés sur une force de cavalerie (certainement les forces de Duhesme) en train de se réorganiser à Otta.

Le combat a été violent, mais les médiocre Portugais ont fini par dérouter vers le nord et se sont stoppés à Zagarro pour se réorganiser.

Les français, eux, ont immédiatement quitté le champ de bataille par le nord est. Et ma patrouille n'a pas réussi à prendre contact avec eux.


https://i.ibb.co/q0qdBp2/image.png





L'occasion est splendide. Les portugais se remettent à peine d'une défaite, et ils sont quasiment sur ma trajectoire. j'influe donc mon mouvement avec deux objectifs :
- Les repousser encore plus au nord, en faisant un max de dégâts.
- Profiter de leur désorganisation pour prendre des prisonniers, et savoir ce qu'il y à a Leyria (qu'ils viennent de quitter).

Si les prisonniers m'informent d'une cible juteuse à Leyria (dépôt, garnison isolée) je pourrais y monter directement et la détruire. Sinon, je continuerais à l'est, dans la campagne, en direction de Santarem et la liberté.







9 septembre 1808 : La bataille de Zagarro


Conformément à mes ordres, mes divisions de tète impactent les Portugais en fin d'après midi. L'affrontement est acharné, et après deux longues et difficiles heures nous renvoyons les Portugais en déroute vers le nord, après avoir pris 150 prisonniers pour la perte héroïque de 30 français. :ninja:

Alors oui ! Je sais ce que vous pensez ! "Gnagnagna bataille gnagnagna". :rolleyes:

Mais il y a eu affrontement, le terrain a été abandonné par l'ennemi à l'issue de l'affrontement, donc techniquement c'est bien une bataille, hein ! Et c'est une victoire ! Ma première victoire ! Alors laissez moi savourer. :p



A l'issue de ̶c̶e̶ ̶c̶o̶n̶t̶a̶c̶t̶ cette bataille, les prisonniers me donnent quelques informations assez floues :
- A Leyria, il y a la cavalerie du corps de Castille (espagnol); près de 200 sabres.
- Le reste des troupes de Castille (2 divisions) sont vers Lisbone.
- Au Portugal, il y a un corps portugais, deux corps espagnols et un corps britannique.
- Un 3ème corps espagnol est à Alcantara (la ville qui avait détruit son pont à coup de canons à notre arrivée).

L'important pour moi, dans l'immédiat, c'est qu'il n'y a rien de valable à Leyria. Je reprends donc ma route vers l'est.


https://i.ibb.co/PTDP1w1/image.png






10 au 11 septembre 1808 : épilogue


La suite de la route se fait sans encombre. Et j'atteint Santarem dans l'après midi du 11.

Sur place, j'ai une excellente surprise !


En effet, j'ai le plaisir d'y retrouver le Général Duhesme avec toute la cavalerie. Et ce dernier n'est pas seul : Il a pris contact avec les renforts de Madrid, et dispose donc des 10 000 hommes de renforts et du dépôt, actuellement déployé et qui le ravitaille. :lol:

Rassemblés, nos nouveaux effectifs sont donc :

Troupes avec de Moncey (70% de ravitaillememt)
Loison: 7000 hommes, 8 canons (1 homme sur 5 absents)
Musnier: 5000 hommes, 6 canons (1 hommes sur 9 absents)
Morlot: 4000 hommes, 8 canons (1 hommes sur 9 absents)
Couin: 24 canons
Lechi: 2500 hommes, 8 canons (1 homme sur 5 absents)
La division Lechi n'est pas encore arrivée: elle sera à Santarem le 12 à l'aube. Les autres arriveront durant la journée du 11.

Troupes avec Duhèsmes (ravitaillées)
Bessières: 600 sabres, 6 canons
Schwarz: 200 sabres, 4 canons
Grouchy: 1100 sabres, 6 canons
Dorsenne: 2500 hommes, 1400 sabres, 6 canons
Reille: 6000 hommes, 8 canons


Total : 27 000 hommes, 3300 sabres et 84 canons.


Les affaires reprennent !!! :lol:

Seymos
06/06/2022, 16h05
Tu pourrais presque foncer plein sud pour taper les Espagnols avant que les Anglais ne les rejoignent. En tout cas, s'ils veulent faire le siège de Lisbonne, il ne faut pas qu'ils aient une armée dans leur dos !

silence
06/06/2022, 20h11
J'aurais envie que ça se transforme en victoire stratégique française, en cassant les espagnols/portugais pour laisser les anglais incapables de prendre Lisbonne, pour le coup je serais écroulé de rire et admiratif de ton génie militaire. :ninja:

Bopnc
06/06/2022, 23h21
Tu pourrais presque foncer plein sud pour taper les Espagnols avant que les Anglais ne les rejoignent. En tout cas, s'ils veulent faire le siège de Lisbonne, il ne faut pas qu'ils aient une armée dans leur dos !

Je ne vous ai pas transcrite la première suggestion que le général Duhèsme m'a faite quand à la suite à donner aux opérations. Mais les gens qui suivent attentivement le récit ne seront pas surpris. :ninja:

https://i.ibb.co/QKwWz2w/image.png


De mon coté, je suis plus mitigé (et ça ne surprendra pas non plus les habitués du topic :ninja:) : Si les espagnols ou les anglais sont seuls, clairement il faut leur bourrer dans le lard. C'est notre meilleure chance de dégrader leurs opérations.


Le soucis, c'est que mes deux jours de déplacement jusqu'à Santarem ont tout à fait pu servir aux anglais à rejoindre Povos et les espagnols. Et à vrai dire, j'ai du mal à imaginer que ce ne soit pas le cas.

Je pense que l'excursion Anglaise était un risque qu'ils ont pris uniquement parce qu'ils venaient de nous battre et qu'ils nous savaient non opérationnels. Risque qu'il ont certainement rapidement clôturé en regroupant à nouveau leurs forces.

Et s'ils sont regroupés, par contre, je ne suis pas certain que charger dans le tas soit la bonne solution : Ils seraient quasi certains de nous battre, et auraient ensuite les mains libre pour faire ce qu'ils veulent.
Notre capacité de nuisance est autrement plus importante si on rode dans le coin, en attendant le bon moment. Comme le dit Seymos ils peuvent difficilement aller mener un siège avec notre force dans le dos. Et dans ce contexte leurs mouvements sont contraints : la moindre erreur pourrait leur couter cher, ce qui les forcera à la prudence. Prudence qui leur fera mécaniquement perdre du temps.

Et le temps est potentiellement notre allié désormais : L'inquiétude monte à Paris, et ce n'est qu'une question de semaines avant que Napoléon ne se pointe pour rectifier tout ce bordel.

LeLiquid
07/06/2022, 13h37
Ton AAR est vraiment génial. C'est clair, bien raconté, drôle et il se passe plein de trucs.

Au top !

Hâte de voir ce que ça va donner, et encore plus maintenant que tu sais comment fonctionnent les combats. :p

Bopnc
08/06/2022, 22h11
Merci, ça fait chaud au cœur. :)

J'essaie de rendre un peu du fun de que j'ai eu à suivre les autres excellents AAR de CPC, qui m'ont régulièrement servis de "feuilletons de l'été¹". Ce n'est que justice.


¹ - Ou "de l'hiver", dans le cas de Seymos :ninja:

Mouflon
08/06/2022, 23h17
Je l’ai déjà didit, je le repepette, c’est génial à lire.
J’ai vachement envie depuis un moment de « me mettre » aux wargames, mais en vous lisant on se rend compte qu’il faut une sacrée culture et expérience pour profiter pleinement d’une partie.

Merci de prendre le temps d’écrire tout ca!

Elemorej
09/06/2022, 15h15
De même pour moi, j'adore ton AAR on est dedans a fond!

Il est comment le ravitaillement de Junot à Lisbonne du coup? (oui coupé mais il a combien de temps devant lui?)

Effectivement soit je m'approcherais pour voir si je pourrais scalper les Espatugais ou alors si vous avez du temps, j'irais reprendre les villes tenue par les méchants plus au Nord et a l'Est.

Bopnc
10/06/2022, 12h05
Je l’ai déjà didit, je le repepette, c’est génial à lire.
J’ai vachement envie depuis un moment de « me mettre » aux wargames, mais en vous lisant on se rend compte qu’il faut une sacrée culture et expérience pour profiter pleinement d’une partie.

Merci de prendre le temps d’écrire tout ca!

Avec plaisir. :)

Concernant les wargames, très franchement il faut le voir dans l'autre sens : c'est parce que je ̶p̶r̶e̶n̶d̶s̶ ̶d̶e̶s̶ ̶b̶r̶a̶n̶l̶é̶e̶s̶ joue aux wargames depuis des années que j'ai acquis une culture et une expérience. Pas l'inverse. ^_^

Pour moi, jouer à un wargame est surtout une excellente occasion de se renseigner de façon fun sur un sujet : Mieux comprendre les choix qui ont été faits, ou les problématiques d'une situation.

Par exemple en démarrant cette partie je connaissais très bien le combat Napoléonien vis à vis de nombreux jeux et lectures précédentes, par contre je ne connaissais quasi rien du conflit espagnol. Et même si j'ai décidé de ne pas me spoiler quoi que ce soit pour la jouer "dans les conditions d'époque" (ce qui était peut être une erreur, rétrospectivement :p), j'ai commencé à chopper des livres sur le sujet qui me feront sans doute bien marrer quand je retrouverai des personnages et lieux de notre partie. Ce qui me permettra de bien mieux saisir ce qui s'est passé historiquement.

Du coup si ça t'intéresse, je t'encourage vivement à voir quel sujet te botte le plus, et à te lancer dans un jeu correspondant. Surtout que de nos jours, il y en a quand même quasi pour tous les gouts et tous les niveaux. :)




De même pour moi, j'adore ton AAR on est dedans a fond!

Il est comment le ravitaillement de Junot à Lisbonne du coup? (oui coupé mais il a combien de temps devant lui?)

Effectivement soit je m'approcherais pour voir si je pourrais scalper les Espatugais ou alors si vous avez du temps, j'irais reprendre les villes tenue par les méchants plus au Nord et a l'Est.

J'estime qu'il doit lui rester 30 jours de dépôt, peut être plus. Ce qu'il veut dire qu'il peut théoriquement tenir jusqu'à la fin octobre.

Ca me fait revenir sur ce que je disais : attendre l'intervention de Paris pour sauver la ville ne sera sans doute pas gérable. Mais même si on n'arrivait pas à battre une partie isolée de leur armée et qu'il finissaient par la prendre, du moment qu'ils mettent du temps à le faire à cause de la gène qu'on représente -et qu'on est toujours là pour s'interposer vers l'Espagne- on peut sans doute les retarder suffisamment pour tenir Madrid et le reste de l'Espagne.

Tout dépends donc de ce que fait Murat avec ses deux autres corps actuellement. Nous n'avons eu aucune nouvelle de lui depuis un moment.


En ce qui concerne le fait de retourner au nord, c'est un truc qui me trotte dans la tète depuis un moment. Aller chopper Salamanca / Valladolid / Léon pendant qu'ils sont tous au Portugal est tentant. Ceci dit, vu les temps de marche c'est désormais du quitte ou double parce qu'il y aura difficilement la possibilité de faire un aller retour. Et comme c'est un des corps du secteur de Madrid qui a le train de siège (s'il n'a pas été perdu au premier siège de Salamanca), il y a sans doute un autre officier plus adapté pour ce travail. J'espère qu'il a reçu l'ordre de le faire.

Bopnc
16/07/2022, 22h35
<renifle>

Tiens ?

<renifle>, <renifle>

Hum ?

Vous sentez pas comme une odeur de poudre, vous ?


:ninja:

LeLiquid
17/07/2022, 08h43
https://media.giphy.com/media/bQloCmn3sCDeDbTsl1/giphy.gif

Bopnc
18/07/2022, 00h30
Désolé LeLiquid, je voulais poster rapidement pour mettre la pression sur Bah. :p


Reprenons donc avec notre petite réunion de famille au niveau de Santarem ! :lol:







11 Septembre 1808


Après ma petite escapade à Lisbonne j'ai donc retrouvé à Santarem le général Duhèsme qui m'explique qu'il n'a pas pu faire grand chose dans l'intervalle : Après sa retraite de la bataille de Povos il a du se poster au niveau d'Otta pour réorganiser ses divisions en déroute. Il s'est fait rentrer dedans par les fameux Portugais venus du nord. La bataille a été tendue, mais à sa surprise il en est sorti victorieux (ce qui confirme le niveau déplorable de ces troupes composées de milices). Il est ensuite parti vers l'est, est tombé sur nos renforts et le dépôt à Santarem, et a installé tout ça pour ravitailler.


https://i.ibb.co/mvY2qtK/image.png


J'envoie immédiatement deux courriers. Le premier est expédié au général Junot par la campagne et les petits chemins pour l'informer de ma réussite :


-----------------------------------

Du Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, le 11 septembre à 8h30, premier message depuis notre rencontre.
Pour remise au Général de division Junot, commandant de l'armée du Portugal, en résidence à Lisbonne

Général,

Ce message sera bref et vague, pour les raison que vous savez.

Mais j'ai le plaisir de vous informer que notre plan a parfaitement fonctionné, même mieux qu'anticipé.
J'essaierais de vous faire parvenir des nouvelles de la suite, dans la mesure du possible.

Je réalise aussi que pris dans les préparatifs du départ, je ne vous ai pas dit au revoir, ni souhaité bonne chance pour les jours à venir. C'est désormais chose faite.

Que le sort des armes vous soit favorable.

Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey

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Le second est envoyé au maréchal Murat pour l'informer de la situation. J'ai longuement hésité sur celui là à donner des informations précises, n'ayant aucune nouvelle de Madrid depuis des semaines. Mais je fini par conclure que sans informations Murat ne pourra vraiment pas prioriser ses opérations dans le reste du pays, donc je prend le risque et je lui fait un compte rendu détaillé.


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Du Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, au nord de Santarem, le 11 septembre à 8h30, dixième message depuis Madrid.
Pour remise au Maréchal d’Empire Joachim Murat, commandant en chef de l’Armée d’Espagne, à Madrid

Maréchal,

Comme vous le savez sans doute déjà, nous avons subi un revers au niveau de Povos le 31 août. Notre adversaire a habilement manœuvré à travers champ pour nous couper la route vers l'Espagne et nous avons dû sacrifier des hommes pour fuir la bataille après quatre heures de combat.
Lisbonne est désormais isolée, car une force espagno-portugaise tient la route. Il s'agit sans doute des Espagnols que nous avons affrontés (~14 000 soldats, 800 sabres et 16 canons - divisions Redding, Coupigny, Cuesta I et Cuesta II), désormais renforcés par des troupes portugaises.
Les anglais sont depuis allés jusqu'à la côte se ravitailler et recevoir des renforts, sans doute de la cavalerie. Ils sont sans doute désormais bien plus que les 17 000 hommes, 200 sabres et 28 canons (effectifs des divisions Wellington, Spencer et Moore) affrontés à Povos.

Nous ne pouvons pas déloger ces forces combinées, même si nous pourrions sans doute en affronter une seule. Nous pouvons par contre ralentir et gêner leurs opérations.

Junot est solidement retranché sur Lisbonne avec des effectifs adaptés. Nous avons fait un point de ravitaillement et j'estime qu'il peut tenir le siège jusqu'à la mi-octobre, peut-être plus. Il ne résistera peut être pas à un assaut déterminé, mais nous allons harceler l'adversaire sur ses arrières pour tenter de l'empêcher.

De façon plus annexe, des prisonniers Portugais m'ont transmis ces informations, que je vous retranscris telles quelles, et qui pourraient vous aider dans la planification générale :
"A Leyria, il y a la cavalerie du corps de Castille (espagnol); près de 200 sabres. Le reste des troupes de Castille (2 divisions) sont vers Lisbonne.
Au Portugal, il y a un corps portugais, deux corps espagnols et un corps britannique. Un 3ème corps espagnol est à Alcantara."

Avec mes respects,

Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey

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L'objectif désormais est :
- de ravitailler mes troupes
- de découvrir ou sont ces fichus anglais
- de savoir ce que va faire l'adversaire concentré au niveau de Povos




12 au 13 septembre 1808

Les comptes rendus des patrouilles commencent à tomber : La division Portugaise mise en fuite au nord de Otta est remontée jusqu'à Leyria. Elle est hors jeu pour un moment.

Mauvaise nouvelle par contre : les anglais ne m'ont pas poursuivi. Au final je ne sais même pas s'ils ont été informé de mon départ de Lisbonne et de mon passage au sud de leur position (mais je vais partir du principe que oui, vu la population de fayots du coin).
Ils ont à priori bifurqué au sud, donc vers Povos ou ils ont certainement rejoint les Espagno-Portugais. C'est dommage, mais c'était prévisible.




13 et 14 septembre 1808

Le 13, une info majeure tombe ! Nos adversaires stationnés à Povos ont plié bagage et sont partis au sud, en direction de Lisbonne !

Ils ont laissé derrière eux un écran de cavalerie qui empêche mes patrouilles de les suivre et de savoir exactement ce qu'ils font. Peu importe, nous n'avons pas vraiment le choix : en accord avec le général Duhèsme nous allons suivre le mouvement.

Nous prenons donc la route en direction du sud ouest, jusqu'à ce que nos propres écrans de cavalerie ne nous donnent une nouvelle inattendue : Des espagnols se seraient en fait arrêtés un peu plus loin sur la route, au sud du pont de Povos. Ils tiennent le pont, et maintiennent un écran de cavalerie pour empêcher les reconnaissances. Impossible de savoir ce qu'ils ont laissé !


https://i.ibb.co/pbrjX0y/image.png


On est un peu emmerdés : S'ils profitent de la défense de la rivière avec l'intégralité des forces espagnoles (4 divisions, ~14 000 hommes et 800 cavaliers), ils peuvent être délicats à battre et il faut prendre la situation avec prudence.
On pourrait par exemple traverser la rivière à gué plus au nord, ou même établir un pont temporaire avec le génie.

Mais s'ils ont juste laissé un écran pour faire illusion, il ne faudrait pas non plus que l'on perde une journée en mouvement préparatoires.


Après réflexion, nous décidons d'opter pour un "entre deux" prudent : envoyer une partie de nos forces au contact avec un ordre d'attaque "léger", et garder le reste en réserve derrière : Soit il s'agit d'un simple écran et on envoie tout le monde en avant, soit il s'agit d'une force conséquente et dans ce cas notre réserve partira au nord ouest pour trouver un autre point de traversée.

Cette décision prise, nous nous préparons pour la bataille.





15 septembre 1808 : bataille du pont sur l'Alenquer



https://i.ibb.co/PWy2bxX/image.png



Le 15 dans la matinée nos troupes arrivent au contact. Les divisions Musnier, Morlot, Bessières et Schwartz (9000 hommes et 800 sabres) se déploient et se préparent à avancer prudemment.
Le reste (18 000 hommes et 2500 sabres) reste en réserve.


Notre canonnade démarre, rapidement suivie du crépitement des mousquets. Le canon ne tarde pas à répondre à partir de la rive opposée : il ne s'agit pas d'un simple écran !


Les tirailleurs progressent et luttent, sans engager vraiment les troupes de ligne. Au bout de deux heures de ce petit jeu, nous savons enfin à qui nous avons affaire : il s'agit de l'armée espagnole d'Andalousie (l'équivalent d'un corps), déjà affrontée aux bataille de Merida et de Povos. Elle est composée des 10 000 hommes de Coupigny ainsi que des 800 sabres de la division d'élite Reding. Ces deux formations avaient été mises en déroute à la bataille de Povos, et ne sont sans doute pas au mieux de leur forme. Ils n'ont donc pas vraiment laissé un simple écran, mais n'ont pas laissé une force formidable non plus.

De notre point de vue, c'est une très bonne nouvelle. Nous sommes quasiment à 1 VS 1 avec nos forces actuellement engagées -sans même parler du nombre de divisions, dont je sais désormais qu'il pèse énormément- et nous pouvons déborder avec le reste sans tarder.
Bien sur ils pourraient garder d'autres forces masquées à l'arrière, mais je considère que c'est peu probable. Et d'après mes calculs la tète de leur colonne est à seulement une journée/une journée et demie de marche. Il ne faut donc pas trainer.


Nous ordonnons l'attaque générale, et envoyons quasiment toute notre réserve traverser à gué sur leur gauche (notre droite). Occupées par la poussée principale, l'adversaire ne peut pas vraiment s'opposer à la traversée, et se prends notre attaque de plein fouet.
Il résiste quatre heures, mais ses deux divisions finissent par rompre et partir en déroute. Notre cavalerie poursuit et sabre à tout va.


Quand le tumulte se calme et que la fumée se dissipe, nous faisons les comptes : l'adversaire a laissé sur le terrain près de 3500 hommes dont 400 des fameux cavaliers de la division Reding. Nous avons perdus 800 hommes.



La mise hors service de ce corps est une excellente nouvelle. Vu que nous allons les poursuivre et ne comptons pas stopper la progression, cette bataille retire concrètement 11 000 hommes des effectifs adverses. Il ne reste aux espagnols que leur autre armée avec les deux corps de Cuesta (eux aussi rencontrés à Povos) estimée à 4000 hommes.


Du coté du verre à moitié vide, il ne faut par contre pas négliger le fait que certaines de nos troupes viennent de faire 6h de combat. La fatigue se fera sentir, et le stock de munitions en particulier a été entamé (-30% pour certaines unités). Nous n'avons aucun moyen immédiat de nous ravitailler : le dépôt étant toujours à Santarem, à deux jours de marche au nord.

Il faudra garder ce paramètre en tète pour nos prochains affrontements.



Ce bilan étant fait il est désormais 17h30. Nous nous apprêtons à reprendre la progression vers Lisbonne quand un grondement lointain se fait entendre malgré le ciel bleu.

Les officiers hésitent. Un orage d'été ?

Une écoute plus attentive convainc rapidement les officiers les plus expérimentés : c'est le bruit d'une canonnade porté par le vent, à plusieurs dizaines de kilomètres au sud ouest.

La conclusion est évidente et sans appel : la bataille de Lisbonne a commencé !


Remontant rapidement à cheval, je laisse le général Duhèsme passer devant la troupe et galoper vers le sud en donnant son ordre favori :

"Chaaaaargeeeeeeezzzz !" :lol:

LeLiquid
18/07/2022, 10h56
:vibre:

Je vois les choses comme ça.


https://www.youtube.com/watch?v=5e5kB5w1MFc



(vidéo non contractuelle :ninja:)

Bopnc
18/07/2022, 23h34
Je voyais la rivière un peu plus petite. :ninja:



A chaque fois que je vois ce genre d'image, je me prends à espérer un film qui représenterait vraiment une scène de bataille napoléonienne avec une échelle 1/1 au niveau des formations et effectifs. C'est super difficile à imaginer, je trouve.

Déjà 26 000 gugusses contre 10 000 ça parait fou, alors les 200 000 soldats de Waterloo alignés sur quelques kilomètres. Ca doit être une vision hallucinante.
Et sans parler du merdier (et du cauchemar) que ça doit être après la bataille.


Et sinon, on fais les malins avec notre "chargeeez", mais je ne sais pas encore vraiment ce qu'on fera une fois sur place. Il y a encore une rivière sur le chemin, qu'ils vont certainement défendre elle aussi maintenant qu'ils savent qu'on arrive. Et s'ils y mettent les moyens, le dilemme va être rude... :tired:

LeLiquid
19/07/2022, 00h02
Je pense que rien n'égalera jamais ce film.

On pourra revenir sur plein de trucs sur la "réalité" des bagarres dans le fim, la qualité "douteuse" de certains costumes, mais autant de figurants et de moyens ça laisse rêveur.


https://www.youtube.com/watch?v=4SVC_9V8K5Y

Les régiments d'infanterie qui avancent avec l'escadron de cavaliers en arrière plan, les chevaux autour des carrés, le travelling aérien au dessus de la grande redoute.. :wub:



Mais perso, la scène précédente, avec la grande armée qui franchit le Niémen. Je pourrai pas l'oublier. C'est vraiment sublime.

- - - Mise à jour - - -

Ha mais j'y pense, y'a le prochain film de Ridley Scott qui va sortir un Napoléon. C'est bon on est sauvé. :ninja:

pierrecastor
19/07/2022, 00h06
Petit coucou venant de :
https://forum.canardpc.com/threads/134538-Un-titre-rigolo-pour-des-images-g%C3%A9n%C3%A9r%C3%A9es-par-IA

Napoleonic battle on a bridge with 20000 Napoleonic soldiers and cavalery

https://i.ibb.co/HGmP4Qw/2022-07-18-23-00-40-Napoleonic-battle-on-a-bridge-with-20000-Napoleonic-soldiers-and-cavalery-DALL.png

Napoleonic battle in a field with 20000 Napoleonic soldiers and cavalery

(https://ibb.co/NWwNCzD)
https://i.ibb.co/tPsKk5m/2022-07-18-23-02-33-Napoleonic-battle-in-a-field-with-20000-Napoleonic-soldiers-and-cavalery-DALL.png (https://ibb.co/93Tgzj8)

Bon, c'est pas encore ça, ou j'ai pas les bonnes formulations. :)

Bopnc
19/07/2022, 00h21
Il a fait le film Waterloo après, avec encore plus de monde non ?

Perso c'est la scène de charge de Ney qui se déverse sur les carrés anglais de ce film qui m'aura laissé bouche bée. Et pourtant je l'ai vu assez tardivement.

97dBfdNrf9A


J'imagine même pas le merdier que ça a du être pour ne blesser personne avec un cheval dans ce bordel. :p

Mais pareil, il avait quoi pour ce film ? 16 000 figurants ? Aussi impressionnant que ce soit, ça laisse quand même les bataillons complètement rachitiques.

- - - Mise à jour - - -


Petit coucou venant de :
https://forum.canardpc.com/threads/134538-Un-titre-rigolo-pour-des-images-g%C3%A9n%C3%A9r%C3%A9es-par-IA


Ah oui ! C'est vrai que ça peut servir à ça aussi ! :lol:

Dans l'avenir, un Dall-E-4 ou 5 sera bien pratique pour illustrer soigneusement les batailles des AAR. :p


Faut dire qu'on n'a pas tous un Pymous sous la main ! :ninja: #crosstopic

pierrecastor
19/07/2022, 00h23
un petit essai :

Napoleonic Empire marshal : Bon-Adrien Jeannot de Moncey

https://i.ibb.co/StzbND2/2022-07-18-23-23-09-Napoleonic-Empire-marshal-Bon-Adrien-Jeannot-de-Moncey-DALL-E.png (https://ibb.co/Mcmrnyb)

Bopnc
12/10/2022, 12h53
Hello tout le monde !

Des partants pour avancer un peu cette affaire ? Alors c'est parti ! :lol:


Je sais que j'ai mis beaucoup de temps à sortir cette partie du compte rendu. Mais elle est en retard pour trois raisons :
- Déjà parce que la séquence qui va suivre est atrocement compliquée à restituer.
- Ensuite, parce que j'avais besoin d'un peu de temps pour la restituer à froid.
- Et enfin parce qu'au début j'avais prévu de faire ça de façon découpée. En faisant participer les gens entre les parties pour faire cogiter un peu. Mais hélas Bah a posté dans l'intervalle et il y a malheureusement des chances pour qu'il vous ait donné une partie des infos, ce qui rend l'exercice caduque.


Du coup, on va refaire ça de façon traditionnelle ! Avec deux ou trois parties qui devraient tomber dans la journée. :)

Voici la première !





15 septembre 1808 - 18h00 - La marche vers Lisbonne


https://i.ibb.co/r7n3S4k/image.png (https://ibb.co/K0CDkF6)


Nous venons donc de quitter le champ de bataille du pont sur l'Alenquer -au sud de Povos- et marchons en direction de Lisbonne.
Les ex-dix-mille-et-désormais-six-mille espagnols du corp de Reding sont en déroute devant nous, et nous entendons donc au sud la canonnade autour de la capitale.

Il nous faut bouger vite pour leur tomber dans le dos avant qu'ils ne fassent trop de dégâts.

La question d'une marche de nuit se pose. Mais ses effets sont dévastateurs : une heure de marche de nuit épuise autant qu'une journée de marche de jour. :sad:
Hors ici l'idée est de rejoindre le champ de bataille de Lisbonne pour se battre, par pour se faire massacrer. Nous décidons donc d'un compromis, et marcherons tard le soir puis tôt le matin histoire d'arriver à Lisbonne dans la matinée.


Vers 20h l'obscurité tombe et les lointains canons se taisent, motivant tout le monde pour l'effort à venir : Junot va passer la nuit dans une mauvaise posture, et il a besoin de nous.






16 septembre 1808 - L'approche

La marche reprends le 16 avant le lever du soleil.

Les premières patrouilles reviennent avec une mauvaise nouvelle : le pont de Sacavem, juste avant Lisbonne, est tenu par une division anglaise. Le pont est sur un fleuve conséquent et vu la solidité des anglais, la traversée ne sera pas une partie de plaisir.

---
Note annexe :
De façon amusante, je constate que les délais IRL changent sensiblement l'état d'esprit. Si cette annoncé était tombée rapidement après la bataille, nous aurions eu la bave aux lèvres et foncé dans le tas !
Mais plusieurs jours se sont passé depuis. J'ai eu le temps de me poser, de passer à autre chose, de cogiter, et quand l'annonce tombe : et bien je suis inquiet, et je révise ma position.

Hein ? Quoi ? Pourquoi je dis "je" pour la révision de position ? Oh, c'est parce que Duhèsme, lui, a déjà en permanence la bave aux lèvres. :ninja:
---

Je fais un rapide calcul : il nous a fallu 6h de combat et la quasi totalité de nos forces pour repousser les espagnols sur l'Alenquer.

En compilant les infos des deux grandes batailles, je peux vaguement estimer les ratios de moral :
- Lors d'un violent combat les espagnols et nos Italiens cèdent généralement en 4h
- Nos divisions françaises cèdent grosso modo en 6h.
- Les anglais, eux, étaient toujours là après 6h, donc je considère qu'il faut 8h de combat soutenu pour les faire céder, peut être plus.


Ici, nous n'avons qu'une seule division en face, donc le poids du nombre peut jouer en notre faveur. Mais si on ajoute le pont dans l'affaire, tout se corse : Les divisions vont devoir attaquer en frontal sans pouvoir profiter de leur supériorité. Ça va prendre du temps, et à seulement une heure de marche de Lisbonne j'ai bien peur que l'adversaire ne puisse rapatrier des renforts rapidement pour relever la division entamée si besoin. Ou même qu'il n'ait le temps de faire tomber la ville.

Agacé, je me pose à mon bureau et je rédige un courrier :

--------------------

Du Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, au nord de Lisbonne, le 16 septembre
Pour remise au Maréchal d’Empire Joachim Murat, commandant en chef de l’Armée d’Espagne, à Madrid

Maréchal,

Étant donné l'expérience acquise lors de mes campagnes dans le sud et l'ouest de la péninsule, je tenais à vous soumettre une amélioration structurelle.
J'espère que vous transmettrez cette information à l'Empereur, avec tout l'appui nécessaire.

En effet, je suggère la construction immédiate et définitive de plusieurs grands barrages sur les territoires portugais et espagnols.
Ces barrages permettraient le stockage d'eau, ce qui sera pratique pour les cultures environnantes, mais auront surtout pour objectif d'assécher immédiatement et irrémédiablement toutes les saloperies de rivières de leur putain de pays !

Avec mes plus grands respects,

Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey

---------------------

Mes aides de camps se regardent bizarrement, haussent les épaules, et se débarrassent discrètement du message. :ninja:


Après une dure réflexion, je décide finalement de maintenir un assaut : l'adversaire est en position de déséquilibre avec un corps en déroute. Rivière ou pas rivière il nous faut pousser notre avantage pour aider Junot !







16 septembre 1808 - Matinée


Quelques heures plus tard l'aube se lève, et nous constatons que la canonnade n'a pas repris sur Lisbonne.

C'est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle :
- Bonne parce que ça signifie que notre présence inquiète suffisamment nos adversaires pour qu'ils cessent l'assaut, ce qui va nous donner du temps, et surtout donner du temps à Junot.
- Mauvaise parce que ça veut dire qu'ils vont probablement détacher une partie de leur force pour nous contrer sur la rivière.


Nous étudions la situation de Lisbonne. D'après les effectifs dont nous avons connaissance, nos adversaires auraient du être obligé de faire le siège de la ville sans pouvoir monter d'assaut.

S'il y a eu canonnade et bataille c'est donc soit qu'ils sont plus nombreux que prévu, soit que quelque chose d'inattendu s'est passé dans la ville : Renforts anglais par la cote ? Trahison interne par la population Portugaise ? Ouverture des portes de la ville ? Impossible de savoir.


Nous sommes toujours en marche, mais la question de maintenir ou d'ajuster notre assaut se pose. Bien entendu Duhèsme est favorable à bourrer dans le tas quelles que soient les conditions, mais je préfère profiter du délai pour mettre des chances de notre coté.

L'ordre est donné à une partie de nos forces de venir au contact du pont, mais sans engager le combat. Le reste va bifurquer un peu plus au nord, et lancer la construction parallèle de deux pontons sur le fleuve, hors de vue de la division anglaise.
Nos ingénieurs sont efficaces, et le montage des pontons ne prendra que quelques heures (entre 4 et 8).
l'idée est que si les anglais ne détectent pas les travaux -ce qui est probable pour le moment car la rive n'est pas surveillée- cela nous permettra de faire traverser une partie de nos forces et d'engager la division par le flanc.
S'ils les détectent et se postent pour les contrer, il leur faudra des renforts et nous verrons en fonction.
S'ils reprennent le combat sur Lisbonne, nous attaquons immédiatement par le pont.


Ca me semble le meilleur compromis. Les ordres sont donnés, et nous poursuivons la marche vers le sud.







16 septembre 1808 - Début du désormais célèbre "merdier de Lisbonne"



Alors que nous progressons, un courrier anglais traverse le pont, rejoint nos patrouilles avancées et demande à être reçu !



Il transporte le courrier suivant :

----------------

Au commandant des forces françaises en route vers Lisbonne,

Le général Junot, duc d'Abrantes et commandant de l'armée du Portugal s'est rendu et va quitter le Portugal avec ses hommes.

Avec respect,
Généraux Freire, Cuesta et Wellington

---------------


...



...



...



...


Le général Junot ? Se rendre ?

Le même général Junot qui creuse des tranchées et bâtit des fortifications depuis deux mois ?

Le même général Junot qui me jurait quelques semaines avant qu'il tiendrait jusqu'au bout ?



Tandis que Duhemse hurle "C'est une ruse !" au fond de la tente, je retiens le messager, m'assoie à mon bureau et rédige immédiatement une réponse.

-----------------

Du Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, au nord de Lisbonne, le 16 septembre
Aux Généraux Freire, Cuesta et Wellington, devant Lisbonne

Bonjour,

LOL

Cordialement,

Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey

----------------


Mes aides de camp se regardent bizarrement, se débarrassent à nouveau discrètement du message, et j'accepte de nuancer un peu plus ma réflexion.

Une ruse anglaise est évidente ici : Ils sont coincés entre nous et les murs de Lisbonne, viennent de se faire dérouter un corps, ont subi un combat sans doute difficile contre les fortifications de la capitale. Ils sont dans une position qui est tout sauf agréable.

A coté de ça, je ne voudrait pas non plus être responsable de la perte de Junot et de toute son armée si cette information était réelle, qu'est ce qui pourrait bien l'avoir poussé à se rendre après seulement 4h de combat ?


Je ne sais pas grand chose de la guerre d'Espagne, mais je sais tout de même que c'est à peu près ce qui s'est passé dans la réalité : Junot a été battu par les anglais, et ces derniers ont accepté une reddition outrageusement avantageuse pour lui en lui permettant d'évacuer par la mer avec tous ses hommes.

Mais la situation ici est quand même radicalement différente : Junot est retranché, il a sans doute entendu notre combat de la veille et sait donc qu'on arrive, et les anglais n'ont aucun intérêt à reproduire ce qui est unanimement considéré comme une erreur.

L'idée d'une "règle spéciale" au scénario me traverse l'esprit. Peut être que Junot est en secret moralement affaibli, et qu'il a des consignes spéciales pour se rendre facilement ? Je n'y crois pas trop.


Avec sa finesse légendaire Duhèsme propose de faire torturer le messager pour avoir le fin mot de l'histoire. Mais je suis contre, et de toute façon l'arbitre objecte.

Je fais le bilan calmement : La question, c'est de savoir pourquoi est ce qu'ils nous en informent alors que -si Junot s'est rendu- ils sont sur le point de nous annihiler dans une bataille rangée, sans Junot dans leur dos ?
A ) Ils n'ont pas pris la ville, se sentent pas en bonne situation, ont besoin de temps et bluffent totalement.
B ) ils ont pris la ville, mais ont besoin de temps pour la gérer, par exemple ils craignent que Junot ne change d'avis en cas de combat aux portes de la ville.
C ) ils ont pris la ville, mais veulent du temps pour se remettre en selle.
D ) ?


Après une bonne grosse prise de tète à chercher le moindre indice (spoiler : y'en a pas beaucoup), je considère la solution A la plus probable. Si les anglais sont empressés de nous informer, c'est qu'ils veulent qu'on stoppe notre avance, et qu'on la stoppe MAINTENANT.


En effet, nos forces sont de grosso modo 20 000 hommes et 3000 cavaliers, ils le savent, puisque le général Reding les a rejoint après sa défaite contre nous.
Nous avons la chance d'assez bien connaitre les effectifs adverses, et savons qu'en face, il y a au moins trois divisions anglaise pour grosso modo 20 000 anglais, 10 000 espagnols (dont 6000 en déroute) et entre 10 000 et 30 000 portugais. Ce qui fait donc -tant que les espagnols sont en déroute- entre 34 000 et 60 000 hommes, la différence entre les deux chiffres étant composée de miliciens portugais assez nuls (donc peu significative).

Rien qu'à 23 000 contre les 20 000 anglais, je ne suis pas certain qu'on puisse l'emporter vu leur efficacité et leur solidité. Les 4000 espagnols sont moins solides, mais on a déjà vu qu'ils pouvaient faire mal. Les portugais apportent le poids du nombre.
Sans les 10 000 hommes de Junot, une offensive est donc complètement proscrite, surtout sachant que nos hommes sont fatigués et leurs munitions entamées.

Si les anglais nous craignent, c'est donc certainement parce que Junot est toujours une menace ! CQFD.



Je maintiens donc les ordre d'assauts à l'identique.

Mais comme nous ne sommes pas des sauvages, et que je préfère garder la porte ouverte au cas ou Junot ait vraiment eu un problème, je rédige -contre l'avis de Duhèsme qui refuse qu'on discute avec les anglais- une version polie de mon premier message.


-------------------------

Du Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, au nord de Lisbonne,
Pour remise aux généraux Freire, Cuesta, Reding et Wellington

Messieurs,

Nous accusons réception de votre message, et vous remercions pour cette information.

Avec mes respects,

Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey

-------------------------


Nous continuons notre marche, et nous préparons à l'assaut.

pierrecastor
12/10/2022, 16h51
Le suspense est insoutenable. :vibre:

LeLiquid
12/10/2022, 17h07
La routourne va tourner !

Bopnc
12/10/2022, 17h40
Comme les échanges vont être nombreux sur cette partie du récit, je vais changer légèrement de format et les mettre en citation. Ça sera moins indigeste.





16 septembre 1808 - Merdier de Lisbonne - Phase 1 - deux heures de route de Sacavem

La réponse anglaise à mon ouverture de dialogue est immédiate :


-----------

Maréchal,

Pouvons nous ouvrir les pourparlers ? Nous devons discuter de l'escorte des troupes du Général Junot, qui s'est engagé à quitter le Portugal.

Nous garderons le pont comme ligne de démarcation durant son départ et ne pouvons donc pas permettre que vous le traversiez comme vous pouvez aisément le comprendre.

Généraux Freire, Redding, Cuesta et Wellington

----------


Ils veulent nous stopper au pont, donc.

Après réflexion, je maintien ma politique "neutre", tout en essayant de gratter des informations :



-------------

Du Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, au nord de Lisbonne,
Pour remise aux généraux Freire, Cuesta, Reding et Wellington

Messieurs,

Je suis ouvert à la discussion, mais vous comprendrez aisément que mes ordres ne m'autorisent pas à vous croire sur parole.

Si le général Junot a effectivement signé un traité d'évacuation, il me faudra en avoir la preuve irréfutable, ainsi qu'en connaître les modalités exactes.

Avec mes respects,

Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey

-------------

Notez que je ne mentionne jamais la présence du Général Duhèsme avec moi, et que je signe toujours les missives avec mon seul nom. Nous avions conclu que c'était mieux de faire comme ça, parce que cette information peut être un atout pour leur faire croire que je suis seul, que je ne pourrais pas réagir sur deux fronts, ou même plus tard pour leur faire croire que des renforts sont arrivés.

Nous continuons notre marche, toujours avec les ordres d'assaut.

Lorsque nous sommes à 2h de marche de la rivière, un nouveau messager anglais arrive :



-------------

Maréchal,

Voici pour preuve les échanges de missives qui ont abouti à la au cesser le feu avec le Général Junot et au laisser passé.

Avec respect,
Généraux Freire, Redding, Cuesta et Wellington

-------------

Il a avec lui deux courriers, un de Junot :


-------------

Au généraux Freire, Cuesta et Wellington,

Merci pour votre réponse, nous vous laissons la ville.
Acceptez-vous de nous laisser 2 jours pour nous préparer au départ ?

En signe de bonne foi, nous laisserons les portes de la ville ouverte et nous baisserons les drapeaux Impériaux.

Avec tout mon respect, meilleures salutations à vous.

Général de division Junot, duc d'Abrantes

--------------

Et la réponse de nos adversaires :


--------------

Général de division Junot, duc d'Abrantes,

Vos conditions nous semblent correctes et nous acceptons.

Comme mentionné, nous vous laisserons prendre des vivres et vous donnons un laissez-passer vers l'Espagne.

Avec notre respect le plus sincère, meilleures salutations,

Les Généraux Freire, Cuesta et Wellington

-------------


Le courrier de Junot nous laisse vraiment perplexe.

Je le fais comparer avec ses messages précédents (cachets, écriture...) et il semble bien de lui.
La réponse anglaise peut être complètement pipeautée (ils ont très bien pu répondre autre chose à Junot, et nous passer ce courrier à la place), mais si le premier courrier est réel, comment a-t-il pu être battu en seulement 4h de combat dans une foutue capitale ?
Capitale qu'il retranche depuis des mois, qui plus est ?
Quatre heures, c'est à peine le temps qu'il faudrait à une avant-garde de tirailleurs pour vaguement prendre contact avec les quartiers extérieurs de la ville...

Quelque chose cloche dans cette affaire.
Les hypothèses les plus folles nous traversent l'esprit : le général aurait été capturé par les anglais lors d'un coup de main, ou aurait été livré par la population. Nous envisageons même une trahison...


Le fait est que dans leurs déclarations, Junot et les anglais mentionnent le fait que l'armée Française pourra partir avec armes et bagages.
-> Donc les troupes de Junot n'ont pas été désarmées et sont toujours opérationnelles.
-> Donc elles sont toujours une menace potentielle pour nos adversaires.


Sans la rivière, j'aurais donné l'ordre d'assaut sans hésiter. Mais avec cet obstacle en face, l'implication de Junot dans leur dos est impérative. Je me prends donc une fois de plus la tête à recalculer les possibilités.

Après évaluation, nous considérons qu'il faut tirer cette affaire au clair, et que même si Junot avait signé quelque chose de son côté son accord ne nous lie pas directement.

Nous maintenons nos ordres d'attaque, mais j'avoue être de plus en plus dubitatif.





16 septembre 1808 - Merdier de Lisbonne - Phase 1 - une heure de route de Sacavem


Une heure plus tard, un autre courrier, espagnol cette fois, nous arrive :


----------------

Maréchal,

Le général Wellington est allé demande une missive qui vous soit adressé pour prouver notre accord. Est-ce que cela vous convient ?

Général Cuesta

----------------


Jointe à un autre courrier :



----------------

Au Maréchal Murat, grand commandant des troupes impérial de toutes l'iberie.
Du général Junot, au château de Lisbonne.

Très grand Maréchal, les forces en présence ne nous ont pas permis de tenir les murs extérieurs et nos adversaires ont accepté de nous laisser quitter la ville en échange d'un laisser passer vers l'Espagne.

En effet, nous nous préparons et avons jusqu'à après demain à l'aube pour quitter la ville.

Ne donner pas l'assaut. Je vous prie de ne pas donner l'assaut afin de permettre à mes 10000 hommes de sortir de ce guêpier.

Il n'est possible qu'à vous d'éviter un bain de sang.

Rien ne me désole plus que de devoir vous demander ceci, mais la situation m'y oblige.
Maréchal Junot

Vive la France
Vive l'empire
Vive L'empereur

----------------


J'observe avec attention ce courrier de Junot, car c'est sa première occasion de nous informer indirectement de ce qu'il se passe.

Déjà, l'écriture est bien la sienne, les cachets aussi. L'écriture n'est pas très propre, elle semble un peu pressée.

Plusieurs trucs me font tiquer :
- Il adresse le courrier "au Maréchal Murat, grand commandant des troupes impérial de toutes l'iberie", ce qui est étrange, et complètement différent de sa façon habituelle d'adresser des courriers à Murat.
- Il le nomme "Très grand maréchal" dans le texte.
- Il signe "Maréchal Junot", alors qu'il n'est que général.

Je ne trouve malheureusement rien de plus explicite, mais clairement le courrier n'est pas net !

Trois possibilités ici :
- Junot est entre les mains anglaises, et il tente de nous faire sentir que quelque chose cloche
- Junot est battu, démotivé, et a rédigé son message à l'arrache
- Junot a sifflé toutes les réserves de pinard de la ville :ninja:


Reste à savoir quoi faire (Duhèsme veut attaquer quoi qu'il en coûte) et quoi répondre (Duhèsme ne veut pas répondre).

Je redouble donc de réflexion, et refais quelques estimations d'une attaque au niveau du pont. C'est vraiment chaud, mais les ordres sont maintenus.



16 septembre 1808 - Merdier de Lisbonne - Phase 1 - Arrivée à Sacavem

A l'approche du pont de Sacavem, les anglais envoient un nouveau message. Décidément, ils sont pas sereins.



-----------
Maréchal,

Nous attendons un message de votre part éclaircissant la nature de votre approche. Respecterez vous le cesser le feu négocié avec le Général Junot? Sans réponse immédiate de votre part nous considérerons votre approche comme hostile.

Généraux Freire, Redding, Cuesta et Wellington
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Puisque nous devons de toute façon nous arrêter au pont (le temps de pouvoir construire nos pontons), je décide de donner le change. Toujours dans le même esprit : rester vague, sans vraiment mentir.



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Du Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, au nord de Lisbonne,
Pour remise aux généraux Freire, Cuesta, Reding et Wellington

Messieurs,

J'ai bien reçu vos différents courriers, et ai fait transiter à qui de droit.

Dans l'attente, nous stopperons au pont de Sacavem.

Avec mes respects,

Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey
----------


La tète de colonne arrive au pont de Sacavem, et nous lançons la construction des pontons, comme prévu.


C'est alors que des éclaireurs envoyés contourner par le nord pour récolter des infos auprès de la population reviennent de leur mission : Ils nous confirment la présence des Anglais, Espagnols, et Portugais sur place, mais couverts par de la cavalerie anglaise, ce qui rends difficile l'estimation de leur force et de leur position exacte. A priori, une partie au moins de ces forces seraient venues de la côte, au cours d'un débarquement, et aurait attaqué Lisbonne par l'ouest.

Mais au delà de ces quelques détails sans grande importance, un des éclaireurs a des informations bouleversantes : il nous rapporte que les drapeaux Français ont été retirés de Lisbonne, que les portes de la ville sont grandes ouvertes, et que des préparatifs sont en cours pour évacuer la ville.


:sad:


L'armée du Portugal, dirigée par le Général Jean-Andoche Junot, s'est effectivement rendue !

Schtormy
12/10/2022, 18h32
Le pleutre !

Le traitre à l'empereur et à la patrie !!

Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !! Vite la suite !! :D

Bopnc
12/10/2022, 22h16
Merci pour votre enthousiasme. :)


Bon, j'avais sous estimé la quantité d'évènements à raconter pour bien détricoter cette affaire. On en est à un peu plus de la moitié. J'essaie de faire le reste d'ici la fin de semaine.


Vous pouvez commenter ou faire des pronostics, en attendant. :ninja:

Chataigne
13/10/2022, 10h10
La suite !!! :)

Le joueur Junot doit tellement être frustré d'être obligé de se rendre en 4h.....

pierrecastor
13/10/2022, 17h33
Ou alors les anglais ont utilisés des hologrammes pour faire croire à la désaffection de la ville. :ninja:

LeLiquid
13/10/2022, 21h39
Ou alors les éclaireurs sont corrompus par l'argent anglais !

Torture les pour obtenir la vérité ! #JesuisDuhesme

Schtormy
13/10/2022, 22h24
La suite !!! :)

Le joueur Junot doit tellement être frustré d'être obligé de se rendre en 4h.....

Obligé...

Bopnc
14/10/2022, 15h10
16 septembre 1808 - "Merdier de Lisbonne" - Phase 2


Evidemment, la nouvelle de la situation sur Lisbonne est un coup de tonnerre.

Ca ne réponds à aucune de nos questions sur la reddition de Junot, mais ça change le rapport de force : Que Junot se soit rendu après avoir été battu ou qu'il ait une autre idée derrière la tète, nous ne pouvons plus vraiment compter sur ses forces pour affronter nos adversaires !
Pire, il est possible qu'il sache des choses que j'ignore sur l'ennemi (qui pourrait avoir infiltré la ville, ou être plus nombreux que prévus), et qu'il considère réellement son évacuation comme une chance de s'en sortir.

Je change donc d'avis et je donne l'ordre de temporiser l'attaque, tout en continuant la construction des pontons pour être prêts à toute éventualité. Il nous faut en savoir plus avant de faire quoi que ce soit.

Je renvoie donc des patrouilles tout azimut pour essayer de suivre la situation et obtenir plus d'informations.




17 septembre 1808

Dans la matinée du 17, nous apprenons par des sympathisants locaux que les anglais ont en fait miné le pont de Sacavem !

C'est une information importante, et je leur suis reconnaissant de l'avoir partagée. S'il doit y avoir assaut, il faudra principalement passer par les pontons ou trouver un moyen de faire un coup de main sur le pont.


Duhèsme fait la proposition d'envoyer un de ces sympathisants s'infiltrer dans Lisbonne en espérant en apprendre plus sur la situation ou la volonté de Junot. C'est pour le coup une excellente idée, et nous l'exécutons immédiatement* !

* L'idée. Pas le sympathisant.


Nous apprenons aussi qu'il n'y a pas qu'une division anglaise en face de nous de l'autre coté du pont, mais au moins trois division. Heureusement nos pontons semblent leur être resté masqués.


Dans la fin d'après midi, nous recevons un nouveau courrier de nos adversaires :


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Maréchal,

Considérant le pacte qui nous lie au Général Junot et notre volonté à tous de voir se terminer l'évacuation de Lisbonne sans heurts, nous sollicitons une rencontre avec vous pour discuter de la suite afin que le laisser passé pour le Général Junot, ses troupes, ses blessés et ses prisonniers récupérés, se déroule dans le calme.

Avec notre respect,

Généraux Freire, Redding, Cuesta et Wellington
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Nous échangeons quelques courriers, et déterminons qu'une rencontre entre Wellington et moi aura lieu de notre coté du Pont de Sacavem, le 18 au matin.

Notez que pendant un moment je me demande s'ils seront assez traitres pour proposer une rencontre directement sur le pont (et chercher à me faire péter), mais non. :p



18 septembre 1808

Dans la nuit du 17 au 18, l'homme de confiance envoyé dans Lisbonne revient avec des informations. Il confirme que Junot est en possession d'un laisser passer pour l'Espagne avec armes et bagages, mais nous informe qu'il ne compte en fait pas quitter la ville. Il envisage plutôt de se replier avec ses 8000 hommes restants sur la citadelle de la ville, beaucoup plus facile à défendre.

Le rapport est bref et peu détaillé, mais nous avons enfin une information capitale : Junot compte tenir le plus longtemps possible, et n'envisage pas réellement de quitter la ville ! Voila quelque chose qui ressemble plus au personnage que j'ai rencontré.

C'est une information capitale, surtout avec l'entrevue du lendemain. Si Junot compte tenir, un combat "entre deux feux" est encore possible. Le corps Espagnol se sera sans doute rassemblé mais il sera fragile, et l'adversaire devra garder du monde devant Junot tout en faisant face à notre attaque. C'est loin d'être idéal -et avec le recul notre meilleure chance aurait été de donner l'assaut la veille- mais au moins désormais nous savons à quoi nous en tenir !

Sur ces entrefaites, il est l'heure de rencontrer notre plus fourbe adversaire : le Lieutenant général Wellington !


L'entretien est cordial, comme il se doit à l'époque.

https://i.ibb.co/c25CXX7/image.png

Mais nous sommes tous les deux occupés (je ferais le gros de la discussion dans une chambre d'hôtel en endormant mes enfants et en essayant de capter le wifi :p), donc nous entrons rapidement dans le vif du sujet.

https://i.ibb.co/smGQM1v/image.png

Bien, donc Junot a effectivement battu en retraite dans la citadelle. Comme annoncé.

Le fait que les anglais nous le disent, et l'excuse qu'ils ont trouvé pour l'expliquer est intéressante, par contre. Le pauvre Junot "agressé par la population, va avoir besoin de l'aide des anglais pour sortir". La bonne blague.


https://i.ibb.co/6spx8fk/image.png


Ok, donc ici je suis convaincu qu'il se foutent ouvertement de ma gueule.

Six jours de cessez le feu juste pour évacuer Junot de Lisbonne ?
Un cessez le feu sur tout le Portugal ?
Une escorte de deux divisions anglaises jusqu'à Abrantes (à quatre jours de marche derrière nous) ?

Ça ne rime à rien.
Pour moi, ils veulent juste gagner du temps, rassembler une partie de leurs divisions et liquider Junot sans que l'on bouge, en faisant passer ça pour une lutte anti-insurrectionnelle contre la population portugaise.

A ce stade, je considère le mensonge sur l'insurrection Portugaise suffisant pour annuler immédiatement quelque accord que ce soit.

Mes priorités sur le moment sont donc :
- De maintenir la pression en faisant mine de vouloir la bataille rapidement. Ils semblent craindre notre intervention, je veux leur donner du temps (parce que ça nous arrange), mais sans leur laisser réaliser notre faiblesse.
- De passer un accord (annulable à volonté) pour leur laisser penser que nous allons gober leur histoire et leur foutre la paix, quoi qu'ils envisagent.


https://i.ibb.co/QfCdf6c/image.png


En sortant de l'entrevue, je ne comprends toujours pas exactement à quel petit jeu jouent les anglais mais au moins j'ai deux axes de réflexion :
- Ils veulent éliminer Junot sans qu'on n'intervienne
- Ils veulent gagner du temps

Un vieux serpent de mer des dernières semaines remonte alors dans mes discussions avec Duhèsme : il est possible que nos adversaire veuillent nous garder dans ce coin paumé de la péninsule le plus longtemps possible le temps qu'une autre opération ait lieu ailleurs. Comme une attaque sur Madrid, par exemple. Ca expliquerait les six jours de trêve, qui de notre point de vue ne les arrangent pas particulièrement.
Il faudra garder ça en tète une fois ce merdier résolu !

En attendant, je retranscrit mes impressions à Duhèsme. Sa réponse va vous étonner :

https://i.ibb.co/ggHqMG0/image.png

:ninja:


Mais cette fois-ci nous sommes d'accord, et le plan est donc désormais assez simple : au premier coup de canon tiré par nos adversaires sur les "insurgés portugais", nous attaquons les divisions en face de nous en espérant que la dispersion de leurs forces sur deux fronts permettent de l'emporter !

Les ordres correspondants sont donnés.


Mais une heure plus tard, une des options que je redoutais se réalise : les anglais rassemblent leurs troupes, se préparent au mouvement et décrochent de la rivière, battant en retraite vers Lisbonne !

Ca ne nous arrange évidemment pas du tout, puisque vu nos effectifs s'ils se mettent tous à l'abris des murs de la ville ils pourront liquider Junot dans la citadelle sans que nous ne puissions lever le petit doigt !

Il faut les en empêcher ! Et nous n'avons plus qu'une seule possibilité pour ça !

Ordre est donc donné à nos troupes de franchir les pontons et d'engager immédiatement le combat !


Ce qui me permet de terminer cette phase en citant l'avis du Général Duhèsme à cette occasion :

https://i.ibb.co/YfN4yxY/image.png


Ainsi soit-il !

Chataigne
14/10/2022, 16h36
Vivement la suite :bave:. Le suspense est à son comble !!

Schtormy
14/10/2022, 20h27
En fait Duhesme il roleplay le maréchal Ney mais qui serait un contemporain fan de métal quoi !

LeLiquid
14/10/2022, 21h10
C'est génial. Bravo Bopnc !

Bopnc
15/10/2022, 14h27
En fait Duhesme il roleplay le maréchal Ney mais qui serait un contemporain fan de métal quoi !

L'arbitre poste régulièrement des dessins du Capitaine Stark (des tuniques bleues) quand Duhèsme donne son avis. :ninja:

Perso je trouve qu'il ne détonnerait pas en tant que commandant de la cavalerie française à Azincourt. :p


Quand à moi, j'ai régulièrement peur d'être le George McClellan de la partie... :mouais:

silence
15/10/2022, 19h59
Perso je trouve qu'il ne détonnerait pas en tant que commandant de la cavalerie française à Azincourt.C'est un teasing subtile ? Prochain AAR, la Guerre de 100 ans sur le même format. :bave:

Bopnc
16/10/2022, 14h50
C'est un teasing subtile ? Prochain AAR, la Guerre de 100 ans sur le même format. :bave:

Je réfléchis régulièrement à ce qui pourrait être fait d'autre à ce fantastique format, et la guerre médiévale serait marrante mais radicalement différente. On s'approcherait beaucoup plus du jeu de rôle.

Il faudrait que chaque joueur joue un seigneur. Que chaque seigneur ait ses priorités qui n'ont rien à voir avec la campagne en cours, ses objectifs secrets, que la moitié n'ait absolument pas envie d'être là et cherche le moindre prétexte pour rentrer chez sois avec ses hommes. Le tout dans un bordel sans nom niveau ravitaillement et organisation des déplacements.

Pour une campagne de JDR, peut être. ^_^



Sinon il existe un système équivalent au Vol de l'Aigle pour la marine première/seconde guerre : Amirauté.
Je serais hyper curieux de tester. Ca doit être sympa aussi niveau "Je pige rien à ce qu'il se passe ! Ils sont ou bordel !!!". :p

Mais le must du masochisme je pense, ce serait un système inspiré de la guerre navale au temps de la marine à voile : T'as 20% de chances de perdre ton bateau juste pour aller aux Amériques, une fois sur place t'as 60% de chances d'avoir paumé les autres bateaux avec qui tu naviguais, tu arrives au point de rendez-vous sans trouver personne et sans savoir si les autres sont en retard, s'ils étaient en avance et sont repartis, ou s'ils ont été coulé dans l'intervalle. Sans possibilité de communiquer à distance ni d'envoyer de recos.

Le pied, quoi. :ninja:

Ce genre de trucs :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_la_baie_d%27Hudson_%281697%29

(C'était quand même une autre époque...)

LeLiquid
16/10/2022, 17h13
T'as oublié de nous sortir la suite. :tired:

Seymos
16/10/2022, 23h36
Je réfléchis régulièrement à ce qui pourrait être fait d'autre à ce fantastique format, et la guerre médiévale serait marrante mais radicalement différente. On s'approcherait beaucoup plus du jeu de rôle.

Il faudrait que chaque joueur joue un seigneur. Que chaque seigneur ait ses priorités qui n'ont rien à voir avec la campagne en cours, ses objectifs secrets, que la moitié n'ait absolument pas envie d'être là et cherche le moindre prétexte pour rentrer chez sois avec ses hommes. Le tout dans un bordel sans nom niveau ravitaillement et organisation des déplacements.

Pour une campagne de JDR, peut être. ^_^



Sinon il existe un système équivalent au Vol de l'Aigle pour la marine première/seconde guerre : Amirauté.
Je serais hyper curieux de tester. Ca doit être sympa aussi niveau "Je pige rien à ce qu'il se passe ! Ils sont ou bordel !!!". :p

Mais le must du masochisme je pense, ce serait un système inspiré de la guerre navale au temps de la marine à voile : T'as 20% de chances de perdre ton bateau juste pour aller aux Amériques, une fois sur place t'as 60% de chances d'avoir paumé les autres bateaux avec qui tu naviguais, tu arrives au point de rendez-vous sans trouver personne et sans savoir si les autres sont en retard, s'ils étaient en avance et sont repartis, ou s'ils ont été coulé dans l'intervalle. Sans possibilité de communiquer à distance ni d'envoyer de recos.

Le pied, quoi. :ninja:

Ce genre de trucs :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_la_baie_d%27Hudson_%281697%29

(C'était quand même une autre époque...)

Non mais là on a l'impression d'être dans Mount and Blade, avec des bandes de quelques dizaines de mecs qui font des raids et des coups de main et des fortins en rondins. Tu m'étonnes que quand il y a un bateau qui arrive c'est Bizance.

Bopnc
17/10/2022, 00h56
T'as oublié de nous sortir la suite. :tired:

Ah bravo ! Il suffit qu'il y ait une petite odeur de sang, et on ne les tiens plus... :mouais:


Allez, dans ce cas...



18 septembre 1808 - "Merdier de Lisbonne" - Conclusion et débrief !


Les anglais se replient donc vers Lisbonne, et nos troupes reçoivent l'ordre d'attaquer !

Mais les préparatifs anglais sont déjà entamés, les nôtres démarrent seulement, et nous avons les ponts à traverser ce qui nous ralenti. Le temps que nous passions les ponts, ils sont déjà en marche.

Heureusement, il y a l'indétrônable Grouchy, qui part en tête avec sa division de cavalerie pour tenter de les accrocher. Il y parvient vers 14h, et harcèle les arrières ennemis pendant deux heures.

Mais à notre grande déception, l'adversaire ne réplique pas : Il perdra 150 hommes dans ces combats d'arrière-garde, sans stopper sa progression.

Vers 16h, il faut se rendre à l'évidence : Les anglais nous échappent, et ils atteindront Lisbonne sans qu'on ne les rattrape. :sad:


En parallèle de l'affrontement, j'avais préparé un courrier destiné à Wellington pour lui signaler la rupture de la trêve.
Ce courrier est parti au moment où j'étais sur que notre traversée avait été détectée, et était destiné à justifier notre action au niveau du droit. Parce que quoi qu'en dise Duhèsme : le droit, à l'époque, c'est important ! Il ne faudrait pas qu'on croit que je renie ma parole quand ça me chante !




---------

Monsieur Wellington,

De nouvelles informations me sont parvenues, qui changent l'éclairage de la situation : J'ai appris que Junot n'avait pas été agressé dans Lisbonne par la population portugaise, comme vous me l'aviez annoncé.

Je ne sais pas d'où vous teniez vos informations -car je ne peux pas imaginer un mensonge diplomatique aussi flagrant de la part d'un officier supérieur- mais sans insurgés en ville votre déplacement vers lui prends une toute autre tournure, et je considère que la deuxième condition de notre accord n'est plus valide.

Dans ce nouveau contexte, vous comprendrez que je doive me préoccuper de sa sécurité et intervenir.

Avec mes respects,

Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey

---------

La réponse ne s'est pas faite attendre :



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Maréchal, Votre agression est inexplicable et impardonnable.

Le général Junot est présentement en train de quitter les murs de Lisbonne de la manière la plus pacifique. Si tant est que vous ayez gagné des informations contradictoires, il vous aurait été possible de demander des confirmations écrites de la main de Junot. Ses troupes sont actuellement en pleine sortie des murs. Si nous donnons l'assaut, ce sera une boucherie. Sonnez la retraite immédiatement ou assumez la conséquence de vos actes.

Généraux Freire, Redding, Cuesta et Wellington

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Là, on reste comme des cons.
Junot en pleine sortie des murs ? Alors que le matin même ils voulaient six jours pour le faire sortir ?

Je vous partage deux de nos messages à ce moment, qui en disent assez long sur notre état d'esprit. :p

L'analyse de Duhèsme :
https://i.ibb.co/0Zbym6S/image.png

Et la mienne :
https://i.ibb.co/Stb94xp/image.png

Je blague sur le moment, mais l'hypothèse du bluff ne tient plus. L'hypothèse 2 est désormais celle qui s'impose dans mon esprit : Ils ont certainement mis l'accord que j'ai signé sous le pif de Junot, en lui montrant sa situation comme désespérée et en lui demandant de sortir rapidement.

Ce qui impliquerait que les anglais veuillent vraiment que Junot sorte.
Ce qui impliquerait que l'excuse des insurgés Portugais ayant forcé le repli vers la citadelle ne venait pas des anglais... mais de Junot !!!! :sad:

Je me serais collé des baffes de ne pas avoir réalisé ça avant, et je m'en suis collé une paire de plus en écrivant le compte rendu et en relisant les messages !


A partir de là, toutes les briques se remettent à leur place. On pense comprendre enfin ce qui se passe, et l'ambiance se relâche.

Le simple fait d'imaginer Junot -en marche à la sortie de Lisbonne et au milieu des ennemis- entendant la canonnade de Grouchy alors qu'il sortait persuadé qu'on ne combattrait pas me fait mourir de rire.


Reste à savoir quoi faire, désormais.

Duhèsme n'aime pas le ton du message anglais, et il veut maintenir l'attaque quitte à sacrifier Junot. Vaille que vaille.

Mais je ne suis pas d'accord : déjà parce qu'à ce stade ce serait idiot, mais aussi et surtout parce qu'il n'y a plus rien à attaquer : les anglais marchent en direction de Lisbonne, et nous ne pouvons pas attaquer les murs avec nos effectifs (si le nombre d'assaillants n'est pas lourdement supérieur aux nombre de défenseur, il faut impérativement faire un siège).

Ma priorité est donc de rétablir la communication, et de sauver Junot s'il peut l'être avant qu'il ne soit massacré avec ses hommes.


Je propose l'écriture de deux courriers. Un pour Wellington exposant les contradictions entre ce qui a été dit le matin même et ce qu'ils me disent désormais, et un pour Junot destiné à traverser officiellement les lignes anglaises pour qu'il me confirme de sa main ce qui se passe.

A l'instant ou je termine de peaufiner ces deux messages sensibles, nous recevons un courrier :


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Au Maréchal d'empire de Moncey,
Du général Junot , mes hommes et moi sommes sortis de la ville suite à la trêve que vous aviez faite . Il ne nous a fait aucun mal en échange de ma promesse de quitter le Portugal. Un timing malheureux fait que je ne suis donc plus maître du château de Lisbonne.
Les anglais ont aussi accepté de faire sortir notre convoi.
Nous marcherons vers vous dès que cela sera fait.

Je repondrait alors de mes actes et de mes choix.

Vive l'empire

Général Junot.

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Après analyse le courrier est bien de la main de Junot. L'hypothèse 2 est donc définitivement confirmée, et je mets mes deux beaux messages à la poubelle. :cry:

Le soulagement d'enfin comprendre ce qui se passe est incroyable, et on va passer un bon moment avec Duhèsme a se charrier avec humour sur notre gestion de la situation.

Sur ces entrefaites, c'est Junot en personne qui arrive au camp, en chair et en os ! Après ces mois IRL à se tordre les méninges, l'avoir avec nous est une sensation assez fantastique.



Il nous donne ENFIN le fin mot de l'histoire :

- Les alliés ont attaqué les murs de la ville avec une force largement supérieure à la sienne : entre 40 000 et 45 000 hommes.

- Les murs de la ville étaient en fait dans un sale état, et il n'avait pas assez de monde pour en couvrir la totalité.

- Après 4h de combat, au soir du 16, il à réalisé qu'il ne tiendrait pas une demie journée de plus (Ici, je considère que ce sont les règles de sièges du jeu qui sont complètement nazes et pas du tout adaptées pour cette campagne. C'est vraiment trop rapide et trop binaire dans le "soit tu peux pas attaquer pendant un mois, soit tu prends tout en 6h de combat", mais l'arbitre n'a fait que les appliquer).

- C'est alors qu'il a reçu une demande de reddition des alliés. Il a sauté sur l'occasion et a négocié 2 jours de trêve bidons, officiellement le temps d'évacuer, en espérant que nous arriverions dans l'intervalle.

- Sachant que nous ne pouvions pas communiquer, nos adversaires ont alors utilisé ces courriers pour nous stopper.

- Junot avait volontairement écrit un courrier "bizarre" à notre destination (ce que j'avais remarqué), et avait fait en sorte que la première lettre de chaque ligne écrive "TENIR" (ce que je n'avais pas vu ! Mais que je n'aurais pas su interpréter même si je l'avais vu).

- Réalisant que nous n'attaquions pas, Junot a décidé de monter de toute pièce cette histoire d'insurgés Portugais pour se replier sur la citadelle, ce qui lui donnerait plus de temps et forcerait les alliés à l'attaquer.

- Mais ce coup-ci, c'est moi qui suis allé signer un accord bidon avec les anglais, sans qu'il puisse savoir que je ne comptais pas le tenir.

- Mis devant cet accord, il a décidé de sauver ses hommes et de sortir.

- En sortant, il a entendu la canonnade au nord. Lui et ses hommes ont immédiatement été mis en joue par les anglais, et les généraux adverses semblent avoir eu une vive discussion quant à la conduite à tenir.

- Junot a plaidé sa cause -avec l'aide du général espagnol Cuesta- auprès d'un Wellington furieux, qui a fini par accepter de sauver l'accord.

- Junot est donc venu en personne nous rejoindre, pour expliquer la situation.


https://i.ibb.co/cgd22tb/image.png


Premier constat : C'est une démonstration magistrale des difficultés à coordonner efficacement deux forces qui ont du mal à communiquer et doivent improviser chacune de leur côté ! C'est le genre de cas qu'on retrouve à foison dans les livres d'histoires, mais quasiment jamais dans les wargames traditionnels.

Second constat : Vu les effectifs en face, le seul et unique créneau valable pour une attaque aurait été immédiatement après la construction des pontons, quand l'ennemi était dispersé, fatigué et désorganisé : C'est-à-dire au moment où j'ai changé d'avis et annulé l'assaut. Mais je constate que la victoire aurait été loin d'être assurée même dans ces conditions.

Troisième constat : Nos adversaires étant bien en supériorité par rapport à nous, la question se pose de savoir pourquoi les anglais (et Wellington en particulier) ont été aussi assidus à vouloir faire sortir Junot ?
La principale piste ici est qu'ils n'aimaient absolument pas la position dans laquelle ils étaient : pris en rase campagne entre deux forces ennemies. Sachant que nous arrivions du nord, il nous ont surestimés -d'après Junot- et considéraient sans doute comme une aubaine l'évacuation de Lisbonne qui leur permettait de prendre la place sans être amochés.
La seconde piste, qui n'est pas incompatible avec la première, est que Wellington semble avoir eu un fort sens de l'honneur. Ne reniant pas une seule fois sa parole donnée.




Le bilan de tout ça ? Et bien, de mon point de vue, il n'est au final pas si nul que ça !

Ok, on n'a pas pu écraser les anglais. Mais il a fallu qu'on fasse preuve de finesse, et comme le disait un copain qui suivait en direct les péripéties "c'est sûr que ce serait vachement plus facile de jouer bourrin en étant en supériorité".

Ensuite, mon avis initial n'a pas vraiment changé : Lisbonne est un trou à rat intenable, isolé au bout d'une unique route interminable avec un adversaire qui peut la menacer de toute part avec des forces venues de terre ou de mer. Je ne voyais déjà pas en début de partie comment on pourrait la tenir sur le long terme tout en défendant l'Espagne, et maintenant que j'ai fait campagne sur le terrain j'en suis d'autant plus convaincu.
La ville est perdue, mais la pression mise par nos forces a en quelque sorte "forcé" l'adversaire à conclure un deal et à laisser Junot évacuer, ce qui a sauvé une armée que je considérais quasi perdue. Ces deux divisions pourront servir à la défense de l'Espagne qui -elle- reste sauvable de mon point de vue.

Et enfin, on a toujours notre armée intacte, ils ne savent pas si on va tenir parole pour l'évacuation de Junot, et ils semblent avoir peur de nous ! Ce n'est pas désastreux.






18 septembre 1808 - "Merdier de Lisbonne" - Epilogue


Ayant enfin clarifié la situation, Junot retourne rapidement auprès de ses hommes pour continuer l'évacuation, et tenter de récupérer au passage son convoi de ravitaillement qui est toujours dans Lisbonne.
Il y parvient, et le soir même nous sommes tous revenus en sécurité au nord du fleuve.

Reste à savoir quoi faire.

Dans l'accord signé, Junot a accepté de quitter immédiatement le Portugal avec ses hommes. Il compte bien tenir cet engagement.
Ca ne me pose pas de soucis, parce que maintenant que Lisbonne est tombée, la suite des opérations est claire : il faut se casser d'ici.

Nous sommes désormais nez à nez à une ville fortifiée adverse imprenable (nous somme 23 000 contre plus de 40 000, alors qu'il faudrait un ratio de 3 VS 1 ne serait-ce que pour avoir le droit d'attaquer les murs), ravitaillée par la mer, dans laquelle nos adversaires peuvent se réfugier au moindre échec. De notre côté, nous pouvons être encerclés et éliminés facilement par la seule route accessible, et notre niveau de munitions imposerait une retraite même dans le cas d'une hypothétique victoire contre une sortie ennemie.

Le plan pour la suite est donc simple :
- Déjà, nous allons sauver la trêve en nous excusant auprès de Wellington malgré les protestations de Duhesme : Nous en avons besoin pour gagner du temps.



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Messieurs,

Je pense que je vous dois des explications.

Il y a quelques heures, des informations contradictoires aux déclarations de l'entrevue m'ont poussé à une remise en cause de bonne foi de notre traité, et à une attaque envers les troupes anglaises.

Cette attaque était exclusivement motivée par ces informations contradictoires et la perception que j'avais de la mise en danger immédiate des troupes du général Junot, isolées dans Lisbonne et sur laquelle vous vous concentriez.
Le temps étant un facteur critique, je ne pouvais malheureusement pas faire confirmer quoi que ce soit.

Il s'avère que toute cette affaire n'était pas de votre fait, et que vous avez respecté chaque élément de votre marché.

Vous avez donc mes excuses les plus formelles.

Mes troupes rebroussent chemin à l'instant pour repasser le pont de Sacavem. Le général Junot et son armée quitteront le territoire Portugais sans combattre comme promis, et en compensation de mon erreur je vous autorise à allonger la trêve jusqu'au 22 septembre matin si vous le souhaitez.

Avec mes respects renouvelés,

Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey

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- Ensuite, nous allons immédiatement démonter les pontons que nous avions construits sur le fleuve.
- Nous allons demander à notre génie de re-cabler le minage du pont à notre usage, et de se préparer à le faire péter.
- Nous allons maintenir une force minimale sur place, uniquement pour donner le change, maintenir les bivouacs allumés et faire croire un maximum de temps que nous sommes toujours là.
- Tout le reste des forces va repartir vers le nord, et foncer à Alcantara. Vous vous rappelez d'Alcantara ? C'est cette ville à la frontière de l'Espagne ou l'adversaire a fait sauter les ponts à coup de canons, et ou des prisonniers m'ont signalé la présence d'un corps Espagnol !


L'idée ici, c'est de les immobiliser un maximum de temps sur Lisbonne, d'éviter un probable piège de leur part en évacuant immédiatement, d'éliminer le corps Espagnol d'Alcantara, et de profiter du créneau pour raccourcir nos lignes de ravitaillement, de communication et de renforts avec Madrid...dont nous n'avons aucune nouvelle depuis des mois.



Et ceci... est le début d'une nouvelle campagne ! :lol:

pierrecastor
17/10/2022, 03h35
Pinaise, je trouve ça vachement intéressant sur la prise de conscience des difficultés que pose les communications dans un monde ou tout prend beaucoup de temps.

Chataigne
17/10/2022, 09h28
- Junot avait volontairement écrit un courrier "bizarre" à notre destination (ce que j'avais remarqué), et avait fait en sorte que la première lettre de chaque ligne écrive "TENIR" (ce que je n'avais pas vu ! Mais que je n'aurais pas su interpréter même si je l'avais vu).


C'est un génie !!!! Excellent ^_^

LeLiquid
17/10/2022, 10h31
Putain le message codé. C'était génial.

Et en plus t'avais tilté que quelque chose n'allait pas.

Le régal.

D'ailleurs vous avez prévu une sorte de codage (à part celui pour attester que l'auteur est bien celui qui signe) ? J'imagine que non, mais ça aurait pu être une bonne idée, genre si tu places tabouret dans la missive ça signifie que t'as besoin d'aide. Ce genre de truc. Avec des mots un peu moins grillés. :ninja:



Et sinon, j'ai l'impression que vous vous en sortez bien au final ! Certes y'a pas eu d'affrontement épique devant Lisbonne, mais un tien vaut mieux que 2 tu l'auras, au final vous avez mis un petit coup de pression, et vous evacuez le portugal sans perdre d'hommes. J'ai l'impression que le bilan est super positif (à moins que Lisbonne compte énormément dans la victoire finale je sais pas).

pierrecastor
17/10/2022, 16h20
Pour le chiffrement, y'avait pas eu une histoire de missive en patois de je sais plus ou ?

SiGarret
17/10/2022, 18h46
Les gars, vous êtes une publicité vivante pour ce jeu.

Bopnc
17/10/2022, 22h47
Non mais là on a l'impression d'être dans Mount and Blade, avec des bandes de quelques dizaines de mecs qui font des raids et des coups de main et des fortins en rondins. Tu m'étonnes que quand il y a un bateau qui arrive c'est Bizance.

Je trouve ça fascinant d'aller se battre dans de telles conditions à l'autre bout du monde, c'est quand même incroyable. En mode "Bon les gars on va vous débarquer là, hein. Nous on a deux mois de voyage retour auquel notre bateau ne survivra peut être pas. On viendra vous apporter du ravitaillement l'année prochaine, ou la suivante peut être, enfin si les anglais sont pas trop pénibles. Vous êtes cinquante, ça devrait gérer. Essayez de tenir le fort d'ici là, hein ! Allez, Bye !"

:wtf:

La guerre franco-indienne m'a toujours fasciné pour ce genre d'ambiance. Ça et les campagnes de 500 km dans des forêts sans route...




Pinaise, je trouve ça vachement intéressant sur la prise de conscience des difficultés que pose les communications dans un monde où tout prend beaucoup de temps.


"Franchement si Napoléon avait eu des pigeons voyageurs et des ninjas, l’histoire se serait écrite différemment."

-Général Duhèsme devant les murs de Lisbonne, 17 septembre 1808-


:ninja:




Putain le message codé. C'était génial.

Et en plus t'avais tilté que quelque chose n'allait pas.

Le régal.

D'ailleurs vous avez prévu une sorte de codage (à part celui pour attester que l'auteur est bien celui qui signe) ? J'imagine que non, mais ça aurait pu être une bonne idée, genre si tu places tabouret dans la missive ça signifie que t'as besoin d'aide. Ce genre de truc. Avec des mots un peu moins grillés. :ninja:



Comme le dit Pierrecastor, Murat a eu l'idée de nous faire communiquer dans les langues locales de nos personnages pour gêner les interceptions. J'écris mes courriers en Franc-Comptois pour Junot et Murat depuis mon départ de Madrid. C'est un patois que Duhèsme ne pratique pas, par contre. Donc pour le moment je compte sur Junot pour faire la traduction.

Aucune idée de si c'est efficace, mais ça ne coûte rien d'essayer.



Concernant le message caché, l'idée était bonne, mais compliquée à exécuter. Il faut être assez subtil pour ne pas être détecté, mais pas trop pour pouvoir être compris. J'avais cherché des correspondances de lettres dans ce genre en plus, mais sans capter son message.
Faut dire que sur le courrier tel qu'il m'a été transmis ça fait AATENIRM, donc ça m'a pas sauté aux yeux. :ninja:

Et même si j'avais capté ET réalisé que c'était pas une coïncidence, en fait je ne sais pas si j'aurais su quoi en faire. TENIR ? Qui doit tenir ? C'est lui qui va pouvoir tenir ? Ou c'est nous qui devons tenir ?

On aurait clairement dû penser à définir un code de ce genre avec Junot quand j'étais à Lisbonne, et c'est d'autant plus une erreur qu'on savait qu'une situation comme celle-là allait sans doute se produire. Mais le flux de la partie a fait que j'ai quitté la capitale sans même avoir eu le temps de lui dire au revoir. :p

Si je rejoue un jour à un truc du genre, j'en parlerais au briefing initial.





Et sinon, j'ai l'impression que vous vous en sortez bien au final ! Certes y'a pas eu d'affrontement épique devant Lisbonne, mais un tien vaut mieux que 2 tu l'auras, au final vous avez mis un petit coup de pression, et vous évacuez le portugal sans perdre d'hommes. J'ai l'impression que le bilan est super positif (à moins que Lisbonne compte énormément dans la victoire finale je sais pas).

Je ne sais pas non plus ce que vaut Lisbonne vu qu'on ne connaît pas les conditions de victoire. Mais pas grand chose sans Madrid, de mon point de vue.

Je reste quand même curieux des véritables raisons qui ont poussé nos adversaires à être aussi conciliants. Je n'exclus pas qu'on découvre plus tard qu'ils nous ont joué un tour pendable.

J'espère juste ne pas découvrir à la fin de la partie que les anglais n'ont jamais ravitaillé et qu'ils étaient à 30% de cartouches. Je serais un peu blasé, mais je n'y crois pas trop : Ils avaient un dépôt sous la main, et ça aurait été vraiment couillu d'attaquer Lisbonne dans ces conditions.



Les gars, vous êtes une publicité vivante pour ce jeu.

Ravi que ça plaise. :)

pierrecastor
18/10/2022, 17h09
Sur la communication, même avec des outils moderne, ça peut être compliqué. Y'a un jeu que j'ai pas fait mais qui à l'aire intéressant sur le principe. Radio Commander (https://www.histogames.com/HTML/test/radio-commander.php), ou on incarne un gradé dans sa tente de commandement qui n'a accès qu'a une radio pour communiquer avec les unités sur le terrain, une carte et des figurines à déplacer nous même sur la carte.

Ca permet de relativiser par rapport aux STR en général ou on commande tout le monde en 2 clics souris.

LeLiquid
18/10/2022, 20h42
Le jeu est top dans le principe, mais c'est vachement scénarisé. Du coup ça m'avait un peu refroid.

SiGarret
18/10/2022, 20h58
Le jeu est top dans le principe, mais c'est vachement scénarisé. Du coup ça m'avait un peu refroid.

La même. Principe attirant, mais c'est un puzzle, je ne l'ai pas trouvé assez tactique.

Seymos
18/10/2022, 23h24
Sur la communication, même avec des outils moderne, ça peut être compliqué. Y'a un jeu que j'ai pas fait mais qui à l'aire intéressant sur le principe. Radio Commander (https://www.histogames.com/HTML/test/radio-commander.php), ou on incarne un gradé dans sa tente de commandement qui n'a accès qu'a une radio pour communiquer avec les unités sur le terrain, une carte et des figurines à déplacer nous même sur la carte.

Ca permet de relativiser par rapport aux STR en général ou on commande tout le monde en 2 clics souris.

Je me tâte toujours à le prendre celui-là.

Bopnc
23/12/2022, 16h28
Allez, c'est parti pour la suite !


19 septembre 1808

Nous sommes dont devant Lisbonne, avec Junot et Duhèsme, à établir la suite des opérations.

Pour répéter ma dernière conclusion :


Nous sommes désormais nez à nez à une ville fortifiée adverse imprenable (nous somme 23 000 contre plus de 40 000, alors qu'il faudrait un ratio de 3 VS 1 ne serait-ce que pour avoir le droit d'attaquer les murs), ravitaillée par la mer, dans laquelle nos adversaires peuvent se réfugier au moindre échec. De notre côté, nous pouvons être encerclés et éliminés facilement par la seule route accessible, et notre niveau de munitions imposerait une retraite même dans le cas d'une hypothétique victoire contre une sortie ennemie.

Le plan pour la suite est donc simple :
- Déjà, nous allons sauver la trêve en nous excusant auprès de Wellington malgré les protestations de Duhesme : Nous en avons besoin pour gagner du temps.
- Ensuite, nous allons immédiatement démonter les pontons que nous avions construits sur le fleuve.
- Nous allons demander à notre génie de re-cabler le minage du pont à notre usage, et de se préparer à le faire péter.
- Nous allons maintenir une force minimale sur place, uniquement pour donner le change, maintenir les bivouacs allumés et faire croire un maximum de temps que nous sommes toujours là.
- Tout le reste des forces va repartir vers le nord, et foncer à Alcantara. Vous vous rappelez d'Alcantara ? C'est cette ville à la frontière de l'Espagne ou l'adversaire a fait sauter les ponts à coup de canons, et ou des prisonniers m'ont signalé la présence d'un corps Espagnol !


L'idée ici, c'est de les immobiliser un maximum de temps sur Lisbonne, d'éviter un probable piège de leur part en évacuant immédiatement, d'éliminer le corps Espagnol d'Alcantara, et de profiter du créneau pour raccourcir nos lignes de ravitaillement, de communication et de renforts avec Madrid...dont nous n'avons aucune nouvelle depuis des mois.


Vu que c'est moi qui échange depuis le début avec les anglais (et que je viens de leur proposer de prolonger la trêve en signe de contrition), je considère que c'est à moi de rester pour pouvoir donner le change si une nouvelle négociation démarre.

Je propose de rester au nord du pont avec l'irremplaçable cavalerie de Grouchy (~1200 sabres) et 1000 fantassins prélevés sur une division d'infanterie.
Le rôle des fantassins sera de donner l'illusion d'une activité au nord de la rivière (déplacements, bruits, allumer des bivouacs le soir) tandis que la cavalerie empêchera l'adversaire de savoir exactement ce qui se passe.

Après un moment de flottement (Peu de réponse des joueurs à ce moment là, avec qui je ne pourrais pas vraiment me synchroniser, du coup. C'est moi qui finit par donner l'ordre de leur départ), Junot et Duhèsme partent vers le nord en emportant la quasi-totalité de nos troupes.


Voici l'idée sur une carte :

https://i.ibb.co/KrcTV9m/image.png

Rappel important pour bien comprendre les opérations : Le tage, (le fleuve au sud de la route suivie) n'a aucun pont au Portugal est est une barrière quasi infranchissable !


J'envoie un courrier au Maréchal Murat pour le tenir au courant de la perte de la ville.



Du Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, au nord de Lisbonne, le 18 septembre à minuit, onzième message depuis Madrid.
Pour remise au Maréchal d’Empire Joachim Murat, commandant en chef de l’Armée d’Espagne, à Madrid

Maréchal,

Je suis au regret de vous informer que Lisbonne est tombée après quelques jours de face à face tendu et de négociations plus ou moins maitrisées.
La bonne nouvelle est que le général Junot a pu négocier sa reddition en bon ordre, et marche désormais en direction de l'Espagne avec ses troupes. Il vous rendra certainement compte de son côté.

Actuellement, nos adversaires sont massivement concentrés dans Lisbonne avec deux corps espagnols entamés (~10 000 soldats, 400 sabres et 16 canons - divisions Redding, Coupigny, Cuesta I et Cuesta II), un corps Portugais et au moins trois divisions anglaises (~20 000 hommes, plus de 200 sabres et 28 canons, divisions Wellington, Spencer et Moore, avec possibilité d'une quatrième division, peut être de cavalerie). Nous avons une trêve signée avec l'ennemi sur ce secteur, qui tient jusqu'au 21 septembre.

La situation devant Lisbonne est trop dangereuse, et la reprise de la ville est impossible avec les effectifs actuels. C'est pourquoi nous allons nous replier vers Alcantara pour raccourcir nos lignes de communications et de renforts, et voir si nous pouvons neutraliser le corps Espagnol censé être sur place et signalé par des prisonniers.

Nous essaierons de vous alerter si l'adversaire lance une marche sur Madrid à Partir des forces concentrées à Lisbonne.

Notez que je n'ai reçu aucun message de votre part depuis plus d'un mois, le dernier étant celui du 12 août.

Avec mes respects,

Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey





21 - 23 septembre 1808

La trêve se termine. Aucune nouvelle de nos adversaires.

Je me concentre surtout sur les reconnaissances et la surveillance du fleuve. Je fais aussi reconnaitre d'éventuels itinéraires de fuite à travers champs. Je ne me fais aucune illusion sur le fait qu'ils vont tenter de me coincer à un moment ou un autre.

Le 23, mon piquet d'Abrantes m'informe que la colonne de Junot et Duhesme a passé la ville. C'est une excellente nouvelle, ils sont quasiment sortis de la nasse.




24 septembre 1808

Une patrouille du coté de Leyria m'informe qu'ne division anglais vient de rejoindre la ville en provenance de l'ouest !


https://i.ibb.co/d6L33JZ/image.png

Il s'agit soit d'un renfort venant d'Angleterre, soit -plus probablement- d'un déplacement en cours des troupes de Lisbonne par la mer.

Il va être temps d'envisager de bouger, mais je ne me sent pas encore menacé. Plus je les laisserais s'enferrer dans un plan à demi-inutile, plus je donne du temps à Junot et Duhèsme pour Alcantara.


J'informe mes compagnons :


Du Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, au nord de Lisbonne, le 24 septembre à 20h, premier message depuis rencontre.
Pour remise au général de division Junot, commandant de l'armée du Portugal et au Général de division Guillaume Philibert Duhèsme, commandant du IVème corps, sur la route d'Alcantara

Messieurs,

Je vous informe que rien n'a bougé de mon côté. Nos adversaires se sont enfermés dans la ville et à part des patrouilles de cavalerie, rien ne sort.
Je n'ai eu aucun échange avec les généraux ennemis, et je tiens toujours ma position devant Lisbonne.

Ceci dit, je viens d'avoir l'information qu'une division anglaise est désormais présente à Leyria -au nord ouest d'Abrantes- arrivée en hors piste par l'ouest, et venant donc de la côte. Elle a sans douté été débarquée à S Pedro.

Il est possible que cette division soit un renfort venu d'angleterre, mais il est également très possible qu'il s'agisse d'une division évacuée de Lisbonne par la mer. Elle a probablement rejoint une division Portugaise et un reste de cavalerie Espagnol qui étaient signalés à Leyria.

Je ne pense pas que l'objectif de cette division soit de me prendre par l'arrière, sinon elle aurait débarqué plus au sud, près d'une route.

Je vous encourage donc à surveiller les routes d'approche par ce secteur, et à garder en tête qu'une nouvelle force est présente dans cette direction.

En espérant que vos opérations soient victorieuses,

Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey


Je change mon dispositif de reco pour surveiller le nord, et j'envoie des messagers vérifier le statut du dépôt déployé à Santarem, à plusieurs jours de marche au nord, dont je ne sais pas s'il est parti avec mes compagnons ou s'il est toujours en place.



26 septembre 1808

Les forces de Leyria ont dispersé ma patrouille à l'est de la ville et entamé un mouvement en direction de Thamar ! Ils sont couverts par de la cavalerie espagnole donc je ne peux pas connaitre leur composition.

Après estimation par mon état major, j'estime que les français pourraient transporter environs 1 division par semaine par la mer s'ils avaient le même contrôle que les anglais. Donc disons que les anglais ont pu en transporter 2 sur place (parce qu'ils sont meilleurs que nous avec les barcasses), mais pas plus. Les forces de Lisbonne restent la majorité de leur forces.


Les messagers reviennent du dépôt et m'informent qu'il est toujours à sa place. Sa position est dangereuse car il est sur un grand axe qui va rapidement être surveillé par mon adversaire. Je lui donne l'ordre de se redéployer sur une petite route au nord d'Otta, à quelques jours de marche de moi. Je vais pas tarder à dégager, et ce sera ma première étape.


https://i.ibb.co/j3BtH5j/image.png




Du Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, 26 septembre à 9h, second message depuis rencontre.
Pour remise au général de division Junot, commandant de l'armée du Portugal et au Général de division Guillaume Philibert Duhèsme, commandant du IVème corps, sur la route d'Alcantara

Messieurs,

Vous l'avez peut être détecté si vous avez suivi mon conseil précédent, mais je vous informe qu'une force de cavalerie progresse actuellement de Leyria vers Thomar (qu'elle a déjà dû atteindre au moment où j'écris ce courrier). Il est probable que cet écran couvre la division anglaise et celle portugaise qui étaient à Leyria, et que sa destination soit Abrantes. Reste à savoir s'ils vont stationner à Abrantes pour "m'enfermer" au Portugal, ou s'ils comptent continuer plus à l'est dans votre direction.

Je vous laisse continuer la surveillance de ce côté. Merci de tenir le Maréchal Murat informé de ces évènements : j'ai bien peur que ma ligne de communication soit désormais compromise et je ne veux pas donner trop de détails.

Que le sort des armes vous soit favorable,

Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey




29 septembre 1808


Le dépôt est en position, il ne me reste plus que 7 jours de ravitaillement, il est temps de jouer la sécurité et dégager.

Je donne l'ordre de partir vers le nord et Otta, ainsi que de faire sauter le pont une fois en marche.


Le même jour, je reçois -enfin !!!- un courrier de Murat ! :lol:



Du Maréchal d’Empire Joachim Murat, commandant en chef de l’Armée d’Espagne
Au Maréchal d’Empire Moncey, en route pour Alcantara

Maréchal,

La situation est préoccupante, en effet. Je vous demande de rallier Junot et toutes les forces disponibles sur votre position et de rejoindre comme prévu Alcantara Les généraux Fresia et Lasalle sont en repos depuis aujourd'hui à Madrid, dès que leur troupe seront reposées, ils vous rejoindront sur Alcantara. Depuis cette position, vous tenterez de reprendre la capitale portugaise et surtout d'accrocher les forces anglaises, pour les repousser à la mer.

Vive l’Empereur, Vive la France et vive l’Empire.

Joachim Murat, commandant en chef de l’Armée d’Espagne


Reprendre Lisbonne ? Je pense que de la capitale Murat ne se rends pas compte des distances, et de l'absurdité d'une telle opération.

Je suis par contre agréablement surpris du renfort des deux autres corps. Avec eux, nous sommes assurés de pouvoir stopper les anglais s'ils progressent vers Madrid, et s'il nous les envoie, c'est que la situation à l'est doit être réglée.




30 septembre 1808

L'évacuation s'est faite en bon ordre. Le pont a sauté, pas de réaction de l'ennemi.

Par contre une bonne-mauvaise nouvelle tombe en provenance du nord : La force anglo-espagnole de Thamar n'est pas allée à Abrantes. Elle redescend sur Lisbonne !

La nouvelle est bonne parce qu'ils vont foutre la paix aux copains !
Elle est mauvaise parce qu'ils viennent me faire la peau. :p

Et vu leur progression, ils seront à mon dépôt avant moi !

Si je veux pouvoir ravitailler (et je DOIS ravitailler), il va falloir calculer juste. Il faut une demie journée pour plier le dépôt, et une journée complète pour le déplier, plus une journée encore pour ravitailler. Mon objectif était d'arriver sur un dépôt déployé pour simplement ravitailler grâce à l'avance gagnée, puis dégager. Les anglais ne se sont pas encore mis à ma poursuite, mais ça ne saurait tarder.

Je décide de remonter tout le monde vers le nord au lieu d'aller à l'est, et de ravitailler à un endroit qui me permettra un maximum de chemin de fuite si je me fais coincer. Si leur plan est de me coincer dans le secteur, ils auront certainement envoyé une autre division par la mer sur Leyria. Mais je devrais au moins avoir le temps de ravitailler tout ça.


https://i.ibb.co/yQKpQ9D/image.png

Je déploie massivement ma cavalerie pour surveiller les routes. Il ne faudra rien rater !




1 - 6 octobre 1808

J'ai atteint mon dépôt le 3 octobre, et ravitaillé sans soucis. A priori il n'y a rien sur Leyria, ce qui me laisse une évacuation possible de ce coté là.

Au sud, j'ai l'information que les anglais ont quitté Lisbonne et remontent vers le nord. Ils m'ont dépassé, et vont faire jonction avec leurs troupes venues de Thamar au niveau de Santarem.


https://i.ibb.co/9GtRtzF/image.png



Un courrier du général Junot arrive à passer :


Du général de division Junot, commandant de l'armée du Portugal et au Général de division Guillaume Philibert Duhèsme, commandant du IVème corps, pont d'Alcantara, 28 septembre à 12h, 1ère réponse depuis rencontre.
Pour remise au Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey

Maréchal

Nous avons atteint sans heurt notre destination. Mais la division Frêre a été malheureusement prise par l'ennemi. Et plus de 10 000 hommes tiennent la ville.
Nous allons prendre position au niveau du pont et refaire nos réserves tout en étant à l'aguet des troupes que vous mentionnez.
Je crains que seul et pris de toute part vous seriez en mauvaise posture. Peut-être devriez-vous nous rejoindre ?
Nous envoyons des cavaliers tenter de surveiller les mouvements de l'ennemi entre vous et nous.

Vive l'Empire, gloire à l'Empereur

Général de division Junot

Il y a bien un corps massif à Alcantara. Mais ils ont combien d'hommes, sérieusement ?

La perte des 1000 hommes de la division Frère (que j'avais laissé tenir le nord du pont d'Alcantara sans jamais pouvoir la ravitailler) ne m'étonne pas, mais m'attriste un peu. Elle aura fait toute la campagne du Portugal sur place et se sera faite chopper à peine quelques jours avant de pouvoir être sauvée, au final. J'avais presque commencé à y croire.


Juste après le ravitaillement, j'apprends que la nouvelle concentration anglo-espagnole part vers le nord-est. Désormais ravitaillé et beaucoup plus en confiance, je décide de les suivre pour voir si je ne peux pas chopper leur convoi qui traine derrière, ou à minima les inquiéter par rapport à leur ligne de retraite.


https://i.ibb.co/YDRrNG9/image.png



6 -31 octobre - KriegSpeed™

A ce stade, j'apprends de l'arbitre qu'il souhaite conclure rapidement la partie vis à vis d'une chute de motivation assez flagrante des joueurs (et -je suppose- vis à vis du fait que plus rien de majeur ne semble pouvoir se décider vu la date de fin de scénario et les instructions en cours).
Ce qui suit se jouera donc très rapidement, en donnant des consignes générales. Et sans véritable possibilité d'action à partir d'Abrantes.


Je me lance donc derrière les anglais. A Abrantes, mes recos réalisent qu'ils sont en train de construire un pont sur le Tage pour passer au sud !

J'en informe à la fois Junot et Murat, et je tente de voir si je peux chopper leur ravitaillement. Mais une division est en couverture : je suis obligé de les laisser traverser.

Une fois la traversée effectuée, je continue ma route le long du Tage pour rejoindre Junot et Duhèsme à Alcantara. J'y arrive le 18, y retrouve les généraux Duhèsme et Junot, mais aussi Frezia et Lassale ! Nous sommes tous concentrés au même endroit !

J'apprends que la garnison d'Alcantara a fuit la ville en direction du sud devant leur tentative de traversée. Ils n'ont pas réussi à l'engager.

Le 26 octobre, nous apprenons que Madrid est tombée entre les mains espagnoles, prise par une armée de 20 000 hommes venue de l'est assistée par un soulèvement massif de la population. Le maréchal Murat a pu se sauver, mais nos ligne de communications vers la France sont menacées, et la population espagnole de façon générale n'est plus du tout fiable.

Résumé du dernier mois, grosso modo :

https://i.ibb.co/cF9V8T1/image.png


Remonter vers le nord -vers Salamanca- n'est pas envisageable vu que la ville fortifiée est -aux dernières nouvelles- toujours entre les mains espagnoles. Donc la seule option valable est de repartir vers Madrid, profiter des 3-4 jours d'avance qu'on a sur tout le monde pour y repousser/faire fuir les 20 000 hommes qui l'ont prise, pendre les traitres, puis évaluer la situation.

Le premier Novembre, Napoléon prends le commandement des opérations avec sa grande armée, et termine ces deux folles années de partie ! :lol: :lol:

Bah
23/12/2022, 17h02
Merci de nous faire un résumé, c'est super ! J'ai hâte de voir le développement de cette histoire. Vive l'Empereur ! (qui viendra vous tirer les oreilles en personne une fois que vous aurez fait de la merde :ninja:)

Tu as gagné l'achievement "voyant".

- - - Mise à jour - - -


ET SURTOUT empêcher les Espagnols de communiquer entre eux, on ne veut pas qu’ils puissent d’une manière ou d’une autre s’unir dans un combat « national » contre nous.


Rigolo. Le premier truc qu'on a fait c'est désigner des postes restantes avec des messagers à demeure pour être sûrs de pouvoir se trouver où qu'on soit.

Bah
23/12/2022, 17h23
Du coup il nous demande si on préfère rester sur ce rythme quitte à ce que ça dure 9 mois, P

Famous last words.

Bah
23/12/2022, 18h04
27 Mai 1808

Je reçois deux messages successifs de ma patrouille à Salamanca !
Le premier, reçu à 10h30, m'informe que la ville est bien tenue par l'espagnol, mais qu'ils n'arrivent pas à estimer la taille de la garnison. Ils peuvent simplement m'informer de l'absence de cavalerie.
J'ai donc une nouvelle cible plus intéressante à viser, parce que si l'ennemi est parti au Portugal comme je le soupçonne, Salamanca sera son point d'accroche à son retour.

Autre bonne nouvelle : comme à Léon les hommes décident de rester sur place pour surveiller la ville.

Mais 11h plus tard, je reçoit un deuxième message un peu moins enthousiasmant : Une force de plusieurs milliers d'hommes est arrivée à Salamanca en provenance du sud ouest ! Ils sont entrés en ville, et les effectifs désormais à proximité ont rendu mes cavaliers nerveux. Ces derniers ont quitté la position et rentrent, conformément à leurs ordres.


La situation est donc globalement la suivante (La patrouille en train de rentrer n'apparait pas sur cette image, et j'explique les traits rouges plus loin) :

Ca c'est moi ça :lol:

Bah
23/12/2022, 18h47
Comme je disais, ne te mets pas la pression, savoir qu'on aura des nouvelles est déjà super.

Et, en attendant, le Generalissimo Bah del Desastre va bien trouver un guêpier où se fourrer pour notre plus grand bonheur. :ninja:


:tired:

- - - Mise à jour - - -


Le 9, je reçoit miraculeusement un courrier d'une de mes patrouilles loin au nord qui n'est pas exactement rentrée par le chemin que je pensais. Elle m'envoie un courrier espagnol capturé au nord est du Portugal. Je vous le met tel quel, histoire que vous puissiez profiter de cet extrait de littérature espagnole :

--------------------------
Freire et moi nous rendons au vers Reding pour VZ. Je vous informerai de la suite.

Bonjour Général

Général Cuesta

28.06.1909
-------------------------

Voila, ça vous avance bien hein ? Bah moi aussi.


On a tellement bien fait de coder les villes dans nos messages :lol:
J'ai pas le doc sous les yeux, mais je dirais que VZ c'est Badajoz.

Bah
23/12/2022, 19h06
C'est clairement plus intéressant, maintenant on peut savoir si Bah raconte n'importe quoi ou non. :ninja:

Vous en doutiez encore ?

Seymos
23/12/2022, 19h18
Le meilleur moment de la partie, quand tu lis l'AAR de ton adversaire.

Bah
23/12/2022, 19h24
Mais tellement :bave:

Surtout que lui, il s'est cassé le cul pour le sien :ninja:

Bah
23/12/2022, 20h54
. Et comme c'est un des corps du secteur de Madrid qui a le train de siège (s'il n'a pas été perdu au premier siège de Salamanca), il y a sans doute un autre officier plus adapté pour ce travail. J'espère qu'il a reçu l'ordre de le faire.

Vous aviez qu'un train de siège ? Si oui j'ai le plaisir de t'annoncer que je l'ai détruit y'a bien longtemps en prenant à revers un type qui avait probablement oublié de mettre des recos dans son cul quand il assiégeait...

- - - Mise à jour - - -



- Et enfin parce qu'au début j'avais prévu de faire ça de façon découpée. En faisant participer les gens entre les parties pour faire cogiter un peu. Mais hélas Bah a posté dans l'intervalle et il y a malheureusement des chances pour qu'il vous ait donné une partie des infos, ce qui rend l'exercice caduque.
.

Vous allez voir que ce sera encore ma faute.

- - - Mise à jour - - -


Merci pour votre enthousiasme. :)


Bon, j'avais sous estimé la quantité d'évènements à raconter pour bien détricoter cette affaire. On en est à un peu plus de la moitié. J'essaie de faire le reste d'ici la fin de semaine.


Vous pouvez commenter ou faire des pronostics, en attendant. :ninja:

Moi pendant ce temps je bouffe des chorizos en regardant mon joli pont.

T'as l'air d'en avoir personnellement chié quand même.

Bopnc
23/12/2022, 22h31
Rigolo. Le premier truc qu'on a fait c'est désigner des postes restantes avec des messagers à demeure pour être sûrs de pouvoir se trouver où qu'on soit.

J'ai vu ça oui, à ma grande surprise !

Les fameux leaders indépendants qui se soulèvent spontanément chacun de leur coté de l'Espagne avec leurs troupes, qui ne sont pas d'accord sur tout (voire se voient parfois comme des concurrents), mais qui au jour zéro du soulèvement ont déjà un système de de communication par poste restante, un chef, un plan, et se sont mis d'accord sur un système commun de cryptage. :ninja:



J'aurais vraiment pensé que l'arbitre avait restreint votre coordination au départ. Ou au moins qu'il vous avait empêché de fixer certains trucs à l'avance.
J'aurais trouvé ça beaucoup plus historique et fun (y compris si j'avais été espagnol) de devoir galérer à trouver les copains et à improviser pour m'entendre avec eux. Là ça fait très "jeu" et ça casse un peu le trip "insurrection" quand même je trouve. ^_^



:tired:

- - - Mise à jour - - -

On a tellement bien fait de coder les villes dans nos messages :lol:
J'ai pas le doc sous les yeux, mais je dirais que VZ c'est Badajoz.

Au final j'ai choppé qu'un seul de vos message de toute la partie, donc j'ai pas été trop frustré. Mais ouais, celui là m'a pas été très utile du coup. ^_^



Vous aviez qu'un train de siège ? Si oui j'ai le plaisir de t'annoncer que je l'ai détruit y'a bien longtemps en prenant à revers un type qui avait probablement oublié de mettre des recos dans son cul quand il assiégeait...
- - - Mise à jour - - -


Je viens de le voir dans ton AAR, ouais. J'ai passé la partie à demander à tout ceux qui passaient s'ils savaient ou était ce foutu train de siège ! On était censé n'en avoir qu'un. Personne n'a jamais été capable de me répondre ! :tired:





T'as l'air d'en avoir personnellement chié quand même.

Au niveau des décisions de mon personnage dans la partie tu veux dire ? Ou au niveau personnel concernant mon rythme ?

Dans les deux cas : oui. :ninja:


Niveau décisions, je ferais un débrief complet quand j'aurais fini de lire les AAR et compris un peu mieux ce qui s'est passé.


Niveau personnel ça a été deux années compliquées. Boulot chargé, quelques pains de santé mineurs... Et deux enfants en bas âge ça te secoue un emploi du temps. Ca a pas toujours été simple de réagir.

C'est le gros point faible que je trouve à ce système de jeu avec arbitre, en fait. Et le principal obstacle que je vois à une partie avec beaucoup de participants qui tienne la durée :

- Quand tu joue en PBEM, tu connais a peu près ton rythme. Tu bloque une heure tous les soirs, ou une soirée un soir sur deux, et voila. Tu prends le rythme. Si vraiment ça chie dans ta vie, tu demandes à ralentir.

- Là, tu peux pas bloquer quoi que ce soit ou prendre un rythme, parce que rapidement t'as des périodes ou t'as rien à faire. Du coup pendant deux, trois semaines ça coule tout seul. Tu oublie un peu, tu prends tes aises. Et d'un coup paf ! T'as plein de trucs qui se passent ! Et à ce moment là peu importe que tu sois malade*, à la maternité pour la naissance de ton fils**, en plein rush projet*** ou en vacances dans le pacifique****, si tu veux assurer t'es obligé de te replonger dans le bain à la volée. :XD:


* - Authentique
** - Authentique
*** - Authentique
**** - Authentique

Mais ça valait vraiment le coup ! :)