Commerce et clients : Toxic bosse à la bibliothèque d'Arkham

[Julesis]

Je suis réceptionniste en hôtellerie (Caen, Basse-Normandie) et une de mes fonctions première pendant la saison c'est de faire "office de tourisme bis" avec son lot de bon côtés et de clients bien lourds.


Un couple de clients me demandent des renseignements sur les différents sites touristiques du coin sur le débarquement. Question habituelle, je leurs indique tout ça sur une carte de la région dépliants à l'appui.

Le client m’interrompt en me montrant un point de la carte : "Il y a des tanks ici ?"
moi légèrement surpris par la question "heuu... pas ici mais là vous en avez un devant le musée." Et je continue mon passage en revue des musée (avec à chaque fois "il y a des tank ?" jusqu'au principal, Le Mémorial de Caen, passage obligé sur le sujet.
- Il y a des tanks là bas ? Et elle sont où les plages avec les tanks ?
- Non il n'y a pas de tank mais des avions dans le hall il me semble... Et vous devez parlez d'Arromanches mais il n'y a pas de tank mais des restes du port artificiel qui a servi de basse au débarquement...
- C'est nul s'il n'y a pas de tank. Et sinon elles sont ou les falaises ?
Mais putain tu crois que l'on a pas fait le ménage après le débarquement et que les corps des soldats prennent encore le soleil à côtés de leur Garand M1 sur la plage de Deauville....

Et on repart pour 10 minutes sur les falaises ("Mais il n'y en a pas d'autres ? N'en parce que nous on aime bien les falaises. Il y a en Bretagne des falaises ?")


Un soir un anglophone cherche une chambre :
- Hélas nous sommes complet. Mais il y a cet hôtel où il y a encore des chambres de libres, je vais vous indiquer où il se trouve.
Je lui montre sur un plan.
Le client :
- Et Il est où le festival ?
- Pardon... Quel festival ?
- Le festival du film, vous savez avec les américains.
-
On est pas du tout dans la période du festival de Deauville
-Avec les stars...
:lumière:
Moi :
- Le festival de Cannes ?!
- Oui c'est ça.
- Ah là vous avez un gros problème...
- Pourquoi ?
- On est à Caen pas à Cannes...
Explication phonetique

[scie_sauteuse]

Un soir un anglophone cherche une chambre :
- Hélas nous sommes complet. Mais il y a cet hôtel où il y a encore des chambres de libres, je vais vous indiquer où il se trouve.
Je lui montre sur un plan. le client :
- Et Il est où le festival ?
- Pardon... Quel festival ?
- Le festival du film, vous savez avec les américains.
-
On est pas du tout dans la période du festival de Deauville
-Avec les stars...
:lumière: moi :
- Le festival de Canne ?!
- Oui c'est ça.
- Ah là vous avez un gros problème...
- Pourquoi ?
- On est à Caen pas à Cannes...
Explication phonetique

Ah oui celui là il est génial

[Arseur]

Grandiose l'anglishe !

[t4nk]

tanks / falaises

Il voulait planquer le corps de sa femme sous un tank, ou à défaut la balancer d'une falaise ?

La falaise c'est plus romantique mais ça peut laisser des traces, et puis c'est surfait aussi. J'aime son premier choix.

[bec]

Je vous livre l'appel d'un client en date de ce jour. (samedi 19 Février 2011).

Cliente: Bonjour je vous appelle pour un renseignement...J'ai un problème avec Google, j'ai dû attraper un virus.

Moi: Oui? quel est le problème?

C: Depuis ce matin j'ai des images bizarre à la place du google normal.

M: Non, non c'est normal, régulièrement Google fais des hommages a des évènements de l' actualité, et remplace le "GOOGLE" par un photomontage ou autre.

C: ah oui mais je ne suis pas daccord je ne veux pas de ces trucs, ils m'ont déjà fais le coup en début de semaine mais là c 'est vraiment hideux.
Je ne veux plus de ça. Comment on fait pour le supprimer?

M: Euh (je ne me suis jamais poser la question....) en modifiant votre page de démarrage peut être et passer via igoogle.

C: oui mais c'est moins pratique, je veux qu'ils remettent le logo GOOGLE avec leurs couleurs ils n'ont pas le droit de modifier ça comme ça sans prévenir leurs clients, c'est inacceptable on paye pour un service quand même...

M: C'est juste un hommage en l'occurrence a Brancusi et de plus l'utilisation de GOOGLE est gratuite.

C: Non mais attendez ils n'ont pas le droit de nous imposer ça, ce serait Monet encore mais là un espèce de truc asiatique.

M: Vous savez les goûts et les couleurs...

C: Oui mais ils devraient au moins nous prévenir, je vais protester et arrêter de payer s'ils continuent...

M: leur service est gratuit, il existe d'autres moteurs de recherches: Bing, Yahoo...

C: ILS SONT MOINS BIEN.

M: Donc accepter le fait qu'ils soit libre de leurs idées ou ne l'utilisez pas.

C: c' est carrément un viol psychologique, on nous impose ça directement quand on va sur internet....

M: vous êtes libre de le modifier...

C: Et quand ce sera une croix gammée...

M: ce jour là personnellement je n'irai plus sur Google.

C: Vous avez leurs coordonnées je vais leurs écrire

M: vous les trouverez sur Google lien "A propos"

C: Vous vous moquez de moi je n'y retournerai pas tant qu'ils n'auront pas remis le GOOGLE avec les couleurs
AU REVOIR

TUTUTUTUTU......


je me permet de rajouter que cette conversation a durer 15 minutes environ, ampli a fond dans le magasin, et collègue hilare.

[Anonyme2016]

Y'en a qui ont vraiment l'eau et le gaz dans le même tuyau .

[t4nk]

Ah ouais, avec un peu plus de détails on comprend mieux la scène... Et elle est épique.

[mrFish]

Une perle.

[Nelfe]

Best. client. ever

[Herr Z]

Du très très lourd .

[Guest14712]

Non mais il faut la comprendre aussi. Si je me faisais violer par Google j'arrêterais immédiatement de payer pour leurs services.

[ryohji]

On le répétera jamais assez mais ce thread est juste...waaaaaaah

Par contre j'admire beaucoup votre calme mesdemoiselles, mesdames et messieurs les vendeurs. Moi il y aurai longtemps que j'aurais gueulé.

[bec]

Ha mais non si tu gueule ils se barrent, raccrochent....Alors que en restant poli on peut très facilement démontrer leurs contradictions, et se poiler par la même occasion.

Autre exemple encore hier d'une personne ayant acheté un appareil photo en début de semaine et qui vient gueuler car l' appareil ne fonctionne pas:
Résultat double hit combo: batterie complètement déchargée (malgré mes explications ils l'ont utilisé directement sans penser à le recharger...) et carte SD de marque X acheté au shopi du coin qui ne fonctionnait pas (tout ça car j'étais 2€ plus cher sur une carte 8 go a 24€ ).

En restant calme tu désamorce la situation et à la fin ils te mangent dans la main.
Et après tu leur vend ce que tu veux :machiavélique:

[Nelfe]

Bon aller, une petite.

En attendant de passer quelques concours, j'suis pion dans un lycée professionnel en Gironde.

Le mercredi après-midi, une fois que les derniers élèves collés sont partis, c'est la glande jusqu'à 17h : une collègue part faire le tour de l'internat voir si tout est calme et va dormir dans sa chambre, l'autre passe son aprem au téléphone avec sa mère et moi je vais piquer du chocolat au self, prendre une trentaine de BD au CDI et je me pose à la Vie Scolaire :gros:.

L'après-midi aussi, le gars qui s'occupe de l'accueil n'étant pas là, ce sont les femmes de ménage qui s'occupent du standard. Mais vu qu'elles doivent aussi nettoyer le lycée, bah elles déroutent le standard à la Vie Scolaire.

Un mercredi aprem, y'a un mois, vers 15h20, je lisais le tome 3 de Murena tout en avalant ma 17ème barre chocolatée, quand le téléphone sonne :

"Oui bonjour, Vie Scolaire du Lycée Professionnel XXXX"

"Bonjour, je suis M. XXXX, papa d'une de vos élèves, et je suis très mécontent !"

Super, un chieur .

"Que se passe-il monsieur ?"

"Ma fille a été mise en retenue pour mercredi prochain, c'est inadmissible !"

"Hmmm, son prénom s'il vous plaît ?"

(Note de Nelfe : 3 gosses sur 4 ont leurs parents divorcés, ou sont en famille d'accueil, ou autre, du coup le nom des parents correspond rarement à celui de l'enfant).

Hop, il me file le prénom, je regarde sur notre logiciel de gestion du bétail des élèves.

"En effet, elle a pénétré dans le foyer sans présence d'un surveillant, donc comme nous l'a demandé la CPE, toutes les personnes qui rentrent dans le foyer seuls sont mis en retenue."

"C'est inadmissible ! Et comment vous le savez qu'elle était dedans ? Hein ? Et comment elle savait qu'elle avait pas le droit de rentrer ?!"

"Alors, les vitres de la Vie Scolaire donnent sur la cour, donc sur les portes du foyer, de là on peut voir qui force les deux portes et rentre. Ensuite, il y a une énorme affiche sur les portes qui stipule bien qu'il ne faut pas rentrer sans surveillant."

Je précise encore : les portes ferment mal, donc les filles du lycée (qui, professionnel oblige, ressemblent à un croisement entre Amélie Mauresmo, Maïté et Gérard, conducteur de poids-lourds depuis 37 ans pour la plupart) arrivent à les forcer sans soucis.

"Non mais de toutes façons c'est inadmissible (il a du le dire 200 fois ce mot), j'exige que la retenue soit supprimée !"

"Je ne peux pas monsieur. C'est le même tarif pour tous - et ils étaient 15 à avoir pénétré dans le foyer sans surveillant - et même si je voulais, c'est la CPE qui décide."

"Allez me la chercher !"

"Bah écoutez, là elle a terminé sa journée à 13h, comme le reste de l'administration et du personnel. Là il ne reste plus que les surveillants, pour surveiller l'internat, et les femmes de ménage..."

"Et si il y a un problème, vous faites comment ?"

"Eh bien on a une personne d'astreinte qu'on peut appeler..."

"Alors appelez-là !"

"Pour aujourd'hui, c'est l'intendante, et elle ne pourra rien faire de plus. Et puis, on ne les appelle que si c'est grave, comme un incendie, ou un cambriolage."

"Non mais vous vous prenez pour qui ! Je connais Monsieur Juppé, je fais les Noel de la mairie de Bordeaux avec lui ! Et il connaît du monde, il préviendra ses avocats et il vous fera tous renvoyer !"

A ce moment là j'ai posé le combiné (sans raccrocher), je suis parti pisser, prendre un chocolat chaud à la machine, et faire une partie de billard au foyer avec deux internes. Je reviens environ 25-30mn plus tard, le mec est encore au téléphone à m'insulter et m'engueuler. J'en ai un peu ma claque, je décide donc de finir en beauté mais calmement :

"Monsieur, j'ai un problème, je dois raccrocher."

"Quel genre de problème ? C'est pas plus grave que celui de ma fille !"

"J'ai fini de lire mes BD, je dois passer au CDI en chercher d'autres. Rappelez-demain si vous voulez. Au revoir."

Et je raccroche.

La fille a fait sa retenue, bien entendu. Et j'attends toujours d'être convoqué par l'avocat du Président de la République sur demande de M. Juppé pour ma faute intolérable.

[AttilaLeHein]

Eh ben c'est du haut niveau ici!
Bon la mienne est peut-être pas aussi balèze, mais bon : quand j'étais en première année de BTS IG, lors de mon stage en entreprise j'ai finit dans une petite SSII spécialisée dans l'assistance technique.
La boite avait une hotline pour assister les clients, avec vue à distance du poste, et si le problème devient trop compliqué, le technicien vient sur place.

Et donc un jour est venu l'inévitable discussion sur les problèmes les plus... surprenants qu'ils ont eu. Un des gars a raconté que lors d'un appel, il avait un femme qui avait un problème de configuration quelconque.
Donc pour voir à distance ce qu'il faut faire, il lui demandait d'aller au poste de travail en "pointant la souris sur le poste de travail" puis en cliquant dessus, or malgré tous ses efforts la pauvre dame n'arrivait pas à faire bouger le curseur de la souris, donc bon : on vérifie que la souris est bien branchée, que la souris a pas de problème, vu que selon elle la souris marchait très bien pas plus tard qu'il y a quelques heures! L'exaspération se fait de plus en plus sentir parce que la gonzesse arrivait pas à faire bouger cette putain de souris, alors que tout ce qu'elle voulait c'était configurer un programme pour pouvoir bosser!
Donc bon l'hypothèse qu'il y a un joli virus qui se trimballe semble se préciser, et notre ami à la hotline part sur place.
Arrivé au bureau de dame il lui demande de refaire ce qu'elle faisait pendant qu'il était au téléphone. Et en effet, elle "pointait bien la souris sur le poste de travail"... littéralement : en posant le plat de sa souris sur l'icône du poste de travail...

[Pelomar]

Nelfe: tu l'as RÉELLEMENT laissé poirauter une demi-heure au téléphone, et il était RÉELLEMENT toujours là quand t'es revenu ?!

[Nelfe]

Nelfe: tu l'as RÉELLEMENT laissé poirauter une demi-heure au téléphone, et il était RÉELLEMENT toujours là quand t'es revenu ?!

25mn, ou 30, dans ces eaux là, le temps de faire une partie de billard, mais oui .

Je sais pas ce qu'il a pu dire, mais ça doit être du même genre que quand j'ai repris le téléphone : qu'il connaissait du monde, qu'il avait des contacts, qu'il ferait virer jusqu'au proviseur, toussa.

En plus à cause de ce con, j'ai pas pu suivre la fin de Murena t.3.

[Anon26492]

Non mais les parents d'élèves quoi

Tu verras Nelfe quand tu seras prof, bah c'est pas pour autant qu'ils te respecteront plus, des histoires dans le genre, j'en ai des tonnes.

[Nelfe]

Je prévois pas d'être prof', ni même de faire quoi que ce soit dans l'éducation nationale en fait .

Ce boulot m'a vacciné de l'ambiance un peu moisie qui y règne.

---------- Post ajouté à 15h42 ----------

Sinon on rigole bien avec les parents d'élève, même les casse-couilles. Avec mes collègues on note les cas bien drôles dans un cahier, on l'offrira à la CPE à la fin de l'année.

[Pelomar]

25mn, ou 30, dans ces eaux là, le temps de faire une partie de billard, mais oui .

Je sais pas ce qu'il a pu dire, mais ça doit être du même genre que quand j'ai repris le téléphone : qu'il connaissait du monde, qu'il avait des contacts, qu'il ferait virer jusqu'au proviseur, toussa.

En plus à cause de ce con, j'ai pas pu suivre la fin de Murena t.3.

Attends, tu veux dire qu'il s'était même pas rendu compte que t'étais parti ?

[ryohji]

Mmmh, j'ai un frangin qui entrera bientôt dans l'éducation nationale (prof de Français. Il va se marrer). Je lui demanderais quand même quelques anecdotes croustillantes.

[Anon26492]

Ah ça, l'ambiance...

Et ça empire hein. En ce moment, avec le merdier de la masterisation, y'a des situations ubuesques (genre deux professeurs stagiaires admissibles au capes se partageant les classes d'un plein temps remplacés pendant leurs trois semaines de formation iufm par... une professeur stagiaire en première année de Master n'ayant jamais mis les pieds dans une salle de classe).

T'as bien raison, c'est plus un métier d'avenir.

[Nelfe]

Attends, tu veux dire qu'il s'était même pas rendu compte que t'étais parti ?

Bah en fait, il m'a engueulé 5mn pendant lesquelles je pouvais absolument pas en placer une. Du coup je l'ai laissé finir son monologue, j'avais envie de pisser et mon chocolat-chaud à 15h le mercredi aprem c'est un peu mon rituel. Et puis vu que deux élèves voulaient faire une partie de billard, j'ai accepté de jouer avec eux.

[Guest]

Attends, tu veux dire qu'il s'était même pas rendu compte que t'étais parti ?

T'as jamais eu un mec qui t'engueulait au téléphone ? C'est assez fabuleux.

[Pelomar]

T'as jamais eu un mec qui t'engueulait au téléphone ? C'est assez fabuleux.

Non j'avoue.
Mais a la réflexion, c'est vrai que j'imagine bien les types ruminer leur haine pendant quelques heures, et du coup attraper le téléphone avec un putain de discours en tête pour pouvoir te le cracher a la gueule dès qu'ils peuvent.

[Nelfe]

Non j'avoue.
Mais a la réflexion, c'est vrai que j'imagine bien les types ruminer leur haine pendant quelques heures, et du coup attraper le téléphone avec un putain de discours en tête pour pouvoir te le cracher a la gueule dès qu'ils peuvent.

Bah c'était exactement ça.

Pour une heure de colle amplement méritée en plus (sauf si sa fille ne sait pas lire, mais c'pas mon problème).

[Guest]

Non j'avoue.
Mais a la réflexion, c'est vrai que j'imagine bien les types ruminer leur haine pendant quelques heures, et du coup attraper le téléphone avec un putain de discours en tête pour pouvoir te le cracher a la gueule dès qu'ils peuvent.

Le pire c'est qu'ils s'engrènent tous seuls au fur et à mesure que leur monologue d'enragé progresse, alors qu'ils sont arrivés au bout de ce qu'ils avaient à dire.

Un vrai mouvement perpétuel.

[Nelfe]

Ils se nourrissent de leur propre haine .

[ryohji]

Si seulement on pouvait en faire une énergie propre, la France abandonnerait le nucléaire fissa.

[scie_sauteuse]

J'en ai eu une mythique la semaine dernière.

Dimanche matin 5h, fin de soirée de Gala, je supervise l'évacuation de la salle, quand on me demande au talkie pour un soucis avec un participant au vestiaire. Je m'y rends rapidement et retrouve la personne qui m'a appelée, en pleine discussion assez animée avec une fille visiblement très énervée. Après 10 minutes, j'arrive à démêler du flot de paroles et de mots fleuris qu'elle m'adresse le problème : elle a donné son ticket vestiaire au "serveur", qui n'a pas trouvé sa veste dans le vestiaire, et dans laquelle se trouvait les clés de son appartement et son téléphone apparemment hors de prix.

Comme prévu pour ce genre de cas, je la fait entrer dans le vestiaire pour qu'elle essaye de retrouver sa veste, dans le cas où elle serait tombée de son cintre, ou déplacée par erreur. Quand on a 4000 articles dans un vestiaire, forcément parfois on en égare, mais les disparitions pures et simples sont très rares.

Elle a parcouru tout le vestiaire sans jeter le moindre coup d'oeil aux vestes, et en continuant de m'attribuer tous les qualificatifs outranciers de son vocabulaire, très fourni dans le domaine je dois l'admettre.

Perdant quelque peu mon calme, je lui indique que soit elle fait un effort pour retrouver sa veste, soit elle dégage. Et là, elle tente de m'expédier une gifle ! Je la confie directement à un agent de sécurité témoin de la scène qui la sort de la soirée.

Une heure passe, pendant laquelle on attaque le démontage de la soirée. Un peu après 6h, on me rappelle d'urgence à l'entrée, où je retrouve... L'indélicate avec son papa !

Monsieur nous explique alors que c'est inadmissible, blablabla, et que nous sommes des voleurs... C'est le moment où je me suis détachée de la situation, et où j'ai commencé à rire. Il a alors commencé à proférer toutes sortes d'injures et autres menaces à mon égard du même genre que celles que j'avais entendu de la bouche de la fille, et à me menacer personnellement de procès. J'acquiesce à ce qu'il dit, après m'être confortablement installée sur une chaise pas loin, le laissant s'énerver seul. Finalement, au bout de 10 minutes interminables, il dit qu'il verra avec le responsable (sans demander que je l'appelle) et s'en va en traînant sa progéniture derrière lui.

J'oublie le truc, j'ai d'autres chats à fouetter puisqu'on doit avoir tout démonté à midi et que c'est une course contre la montre qui se joue.

Lundi midi, alors que je bossais dans le local de mon assoc', je jette un oeil par la porte qui donne sur l'entrée et je vois la fille entrer, l'air complètement déconfite. J'essaye de trouver quelqu'un pour gérer le problème, l'ayant déjà assez vue, malheureusement je suis seule à ce moment là. Je vais donc à sa rencontre, et là, dialogue succulent :

Moi : Bonjour, je peux vous aider ?
Elle : Bonjour, je... heu... J'étais à la soirée de Gala de samedi et... je ne sais pas si vous vous souvenez... j'avais perdu ma veste au vestiaire... (air très très gênée)
Moi : Oui, je me souviens, vous m'avez frappée, je vous ai fait sortir avant que vous reveniez m'incendier avec votre père.
Elle : Je... heu... Je suis désolée mais en fait... ben... en fait... je voulais vous dire que mon père a appelé pour avoir les coordonnées de vos avocats, mais en fait, je voudrais que vous laissiez tomber, parce qu'en fait, j'ai bien perdu ma veste, mais... j'avais laissé mes clés et mon téléphone dans la veste de mon copain et j'avais oublié... Et mon père a voulu revenir après qu'on ait fait appeler le serrurier pour ouvrir la porte de mon appartement parce que ça avait coûté cher et qu'il voulait se faire rembourser...

Personnellement, à ce moment là j'hésite entre la franche rigolade et lui coller une baffe pour m'avoir fait perdre mon temps et m'avoir couverte d'injures ainsi que son père.

Finalement, elle avait l'air tellement mal à l'aise que je l'ai raccompagnée en rigolant, après avoir pris son adresse si jamais on retrouvait sa veste dans les objets trouvés, lui avoir assuré qu'on n’appellera pas nos avocats, et en lui conseillant de moins boire et d'éviter de ramener son paternel la prochaine fois qu'elle aura perdu quelque chose