Ah ouais. Quand même.
Remarque, ça me rappelle mon tout premier "week-end". Rétrospectivement j'ai rarement vu une organisation avec de tels bras cassés.
Tout juste 11 ans, équipé par moman, sans conseils et un peu avec les moyens du bord, j0r sac à dos de balade, sac de couchage d'été de merde et bottes en caoutchouc (fourrées, j'ai le souvenir d'ampoules quasi-instantanées
).
On devait être en octobre, donc météo de merde avec de longue périodes de pluie interrompues par des averses.
On passe l'aprem à marcher sous la pluie, on finit par arriver au lieu de camp. Il pleut à torrent et il commence à faire un peu nuit. Les chefs nous balancent les sacs avec les tentes (les bonnes vieilles patrouillardes en coton 3 mâts pour 8 personnes. Les tentes dôme et encore moins 2s n'existaient pas).
Youpi, personne ne les avait vérifié on a réussi (dans le noir et sous la pluie) à en monter deux et demies sur 4 vu que quand on avait un piquet il manquait toujours le bout d'une faîtière ou les sardines et autres maquereaux.
Ok, on a vaguement de quoi faire pioncer tout le monde plus ou moins au sec, il fait noir nuit, il pleut et on a toujours pas bouffé. Idée géniale d'un des chefs : Yaka aller chercher le butagaz (et hop 1h dans la gueule pour l'A/R en deuche) !
Une fois revenu, comme il pleut toujours et qu'il y a du vent, il se décide a foutre la deuche en break pour cuisiner dedans. Comme il n'y avait rien de prévu -en général et pour bidouiller un abri en particulier- on s'est retrouvés à bouffer dans une chapelle vers 11h du soir.
Je me suis cassé de ce mouvement avant de faire un second week-end, parce qu'un pote de classe m'avait parlé de ses week-ends/camps et que ça n'avait rien à voir avec cette merde (autre mouvement et tout autre encadrement).
Là, je débarque, on m'affecte à une patrouille, on me conseille sur les choses à prévoir/emporter, on me file du matos de récup en stock (j0r gourde et gamelles armée d'un vieux stock récupéré) et tout le monde parle de leurs aventures passées, les camps, les jeux...
Comme chaque patrouille a son propre matos, ben on l'entretient, on apprend à s'en servir, tout le bourdel... Le jour et la nuit avec ma précédente expérience, j'avais des étoiles dans les yeux comme un gamin de 11 ans qui va aller construire des cabanes, allumer du feu...
Premier WE. On nous largue près du lieu de camp. Premier choc, les tentes sont montées en 2/2, le feu crépite, on tombe quelques arbres pour faire des bancs (quand t'as jamais vu abattre un "vrai" arbre à la scie et que t'es tout juste à la fin de l'enfance, c'est
)...
Et on bouffe pépouze à l'heure.
22h, rassemblement : Chaque patrouille reçoit une série de tâches (aller faire un croquis de tel bâtiment, récupérer un truc à tel endroit...) avec un scénar forcément alakon.
Mon chef de patrouille nous fait le brief sur la carte, on prépare l'itinéraire... 6 bornes jusqu'au premier point, 4 ensuite et 6/7 pour le retour.
Pour le scénar, hors de question de se faire chopper ni par les autres patrouilles ni par les chefs qui zonent en caisse autour des différents points d'intérêt.
Dans ma tête de gosse, je me dis "attends, les mecs ont fumé. On va pas se taper 12-15 bornes en partant à 10h du soir. On va y passer la nuit !
".
Ben on l'a pourtant fait pépouze, à tracer sur des sentiers à se planquer dès qu'une bagnole passait sur la route, à se retrouver devant une ferme à 1h du mat avec les chiens qui gueulent pendant que tu essaie de vaguement dessiner ce que tu "vois"...
Au retour de ce week-end là, je n'avais plus qu'une envie c'était de repartir pour le prochain.
Bon, ensuite je ne dis pas que tout a toujours été idyllique (loin de là), mais même les "pires" galères m'ont laissé au final un très bon souvenir. Sans doute parce qu'il a toujours eu une solidarité très forte entre nous.
Passque bon des galères, y'en a quand même eu des belles, j0r incendie criminel du camp...