Article intéressant (et très long) de Game Informer sur le merdier entre Désilets et Ubisoft.
http://www.gameinformer.com/b/featur...ostPageIndex=1
Je vous fais le résumé, parce que c'est vrai que c'est long cette merde.
Désilets donc, ancien game designer des premiers AC était parti de chez ubi car il souhaitait plus d'indépendance dans ses choix artistiques et n'avait pas eu satisfaction (quand on voit ce qu'ubi a fait d'AC depuis, c'est éclairant). Arrivé chez THQ, il s'était mis à bosser sur un projet supposé se passer en 1666 à Amsterdam, pertinemment nommé
1666 : Amsterdam. Le jeu devait être un monde ouvert historique (tiens donc) assez sombre, et pas forcément porté sur le combat. Le contrat de Désilets avec THQ stipulait qu'il devait présenter un prototype viable du jeu dans un certain délai pour que le développement se mette vraiment en branle (en gros passer d'une équipe de 5-10 à une équipe de 100). Selon Désilets, les choses ont bien avancé, et il devait même présenter une vidéo de gameplay à l'E3 2012, que THQ n'a pas voulu montrer pour pas voler la vedette à un autre de leur jeu présenté (sûrement une daube, ce qui ne manquait pas chez THQ durant leurs dernières années ; on "attend" toujours the Devil's Third qui a été récupéré et va bientôt sortir).
La situation financière difficile de THQ ayant empiré, Ubisoft a fini par racheter la boîte. Coucou Désilets, au bercail. A priori les premières présentations de 1666 par Désilets aux équipes d'ubi ont bien plu ; il a même eu l'occasion d'en discuter avec Guillemot, qui semblait bien vouloir sortir le jeu. Sauf qu'un matin en arrivant au boulot, on lui annonce qu'il est viré, et il se fait raccompagner à la sortie sans repasser par son bureau ni dire bye bye à son équipe ni toucher 20 000 francs.
Suite à ça, Ubisoft annonce que Désilets est parti de son propre chef. Il s'en défend et raconte dans la presse qu'on l'a foutu à la porte, et que le développement de 1666 est suspendu. L'équipe est dispatchée pour bosser sur d'autres trucs, et le buddy de Désilets, Boivin, est viré aussi. Règlement de compte à OK Montréal. Next step : Désilets poursuit Ubisoft, réclame 300 000 dollars tabernacle et les droits de son jeu. Faut dire que c'est raide, le mec est parti de chez Ubi pour développer son propre projet, bosse deux ans dessus et finit viré avec Ubi propriétaire des droits. Le sirop d'érable doit avoir un goût amer.
L'affaire judiciaire est donc en cours, et partie pour durer. Selon Game Informer, rien n'est joué ; les deux camps ont leurs arguments. En effet, pour virer Désilets, Ubi a utilisé la clause de THQ au sujet du prototype viable de 1666. Selon eux, Désilets ne l'aurait pas respecté en ayant claqué des thunes (10 millions selon THQ, 7 selon Désilets) pour développer un truc pas assez avancé. Par ailleurs, il semble y avoir eu un désaccord sur le rôle confié à Désilets chez Ubi, qui souhaitait plus de latitude, ce qu'Ubi ne pouvait accorder. Ubi semble garder une main de fer sur ses IP, et n'a pas trop envie de lâcher du lest pour que des créateurs imposent leur vision (ce n'est pas surprenant, ça explique la standardisation et le manque d'intérêt de beaucoup de leurs titres actuels). Selon Désilets, invoquer cette clause est incorrect, dans la mesure où elle avait déjà expiré du temps de THQ, et qu'il l'avait bien respectée en montrant un truc bien plus avancé (et jouable surtout) que son premier proto d'Assassin's Creed.
Pour la conclusion, va donc falloir attendre. Le souci du truc, c'est que ça peut coûter beaucoup de temps, d'énergie, et surtout de dollars. En sachant que plus le temps passe, plus le projet 1666 sera obsolète, en admettant qu'il voit le jour. Ce serait donc pas étonnant que le bras de fer actuel soit aussi une étape dans les négociations ; un accord à l'amiable ne serait pas à exclure, et constituerait probablement une porte de sortie décente dans cette affaire.