Hellblade: Senua's Sacrifice.
La Claque
Un jeu vraiment prenant du début à la fin. Rarement ressenti autant d'empathie pour un personnage de jeu vidéo, voir de fiction tout court...J'avais souvent envie de la prendre dans mes bras et de lui offrir du freehug en masse
. Le mérite en revient à l'actrice derrière Senua, parfaite dans son jeu d'acteur, et à la technique de motion capture utilisée. C'était pourtant pas évident: réussir à rendre crédible une"héroïne" souffrant de psychose et passant son temps à alterner entre divers états d'esprits contradictoires sans que ça ne fasse ridicule ou exagéré n'est pas donné à tout le monde. Là c'est franchement réussi visuellement.
D'une manière générale tout le visuel du jeu est réussi, je crois même que c'est le plus "beau" jeu que j'ai vu cette année. Que ce soit la DA, la technique ou les effets visuels utilisés pour donner de la profondeur aux divers états émotionnels de l'héroïne, tout est cohérent, avec un goût certain, je n'ai pas relevé de fausses notes, de décors ou élements "pas à leur place", c'est vraiment très soigné. Même les quelques personnages en FMV s'intègrent finalement bien aux éléments virtuels.
Et le travail sonore...Encore plus réussi que le reste
Certes le travail effectué contraint à jouer avec un casque pour pleinement profiter de l'environnement sonore, mais le jeu en vaut largement la chandelle. On a vraiment l'impression d'être entouré par les sons et les voix, le truc binauralmachin fonctionne super-bien. Heureusement d'ailleurs, par moments il sera indispensable de se repérer à l'oreille. Et plus généralement ça contribue énormément à l'ambiance, les sons du jeu sont tellement réussis (dont les voix dans la tête de Senua), ce serait dommage de se priver.
Les doublages sont là aussi de très bonne facture, les voix sont convaincantes (avec encore un big up pour Senua), ça défonce la plupart des doublages de JV que j'ai pu croisé, AAA compris, et avec nettement moins de pognon...Bon ok, sans doute nettement moins de dialogues et de personnages aussi
Mais quand même.
Rahhh et la BO
Certes elle n'atteint pas l'écléctisme ou la folie de celle de Nier:Automata, mais du coup je trouve qu'elle est plus cohérente dans sa globalité, et là encore elle s'harmonise bien avec le reste du jeu.
Et miracle..Pour un "walking simulator narrative oriented truc", les quelques phases de gameplay ne sont pas lourdingues. Certes niveau "puzzles" c'est basique (tout repose sur l'observation), mais c'est bien intégré et ça permet de bien profiter des environnements sublime. Les bastons sont simples et efficaces, sans être simplistes, très bien mise en scène, assez oppressantes pour mettre en relief la dualité entre la fragilité et la combativité de Senua. Alors oui on pourrait reprocher une certaine répétitivité, mais en fait ça passe tout seul, ils sont bien dosés et disséminés durant l'aventure, en alternance avec les "puzzles" et quelques séquences "survival-horror", et même si on comprend vite qu'il est impossible de perdre (à moins d'être vraiment très très con), ça n'enlève en rien à l'adrénaline provoquée par ceux-ci.
Quand à la thématique des psychoses...Il faut avoir vécu ces longues séances avec les voix incessantes qui conseillent ou déconseillent, voir démotivent notre pauvre héroïne, ces "niveaux" mettant l'accent sur certaines phobies...Plusieurs fois le jeu a réussi à me coller un malaise certain. Et quand on se dit qu'on est loin de ressentir ce que peuvent vivre au quotidien certaines personnes vraiment malades...Ebnfin bref c'est pas évident à décrire expliquer.
Bon bref j'arrête de m'étendre, surtout que je suis au taffe et que j'écris tout ça un peu à l'arrache
Il faut y jouer, s'tout. Goty, merde.
Senua