Je pointe simplement le fait que leur débat ne se concentre justement, que sur un unique pan politique. Ce qui en fait, par essence, un mauvais débat.
D'autant plus que les solutions à des monopoles naturels, sont, depuis des lustres, débattues et analysées par de nombreux économistes de tout bords. Le fait de passer certains pans de l'économie sous contrôle populaire ou sous des status d'association d’intérêt général, entres autres solutions, n'est plus une « solution politisée » (« rouge », disons le sans fard) depuis des lustres, sauf pour ceux qui ont des œillères de la taille de l’Everest ou qui ont érigé le néo-libéralisme en religion.
Sauf à considérer l'Allemagne comme un dangereux repère de communiste, vu que tout son système de santé tient sur ça. Pour ne prendre qu'un unique et simple contre-exemple pour illustrer que ça fait bien longtemps que ce n'est plus guère politisé dans un sens ou l'autre.
En catégorisant tout un ensembles de solutions comme « tabous », c'est au contraire les porteurs de ce débat qui manifestent donc très clairement leur « agenda politique ». D'un autre âge en plus, car ce sont des solutions fort commune partout ailleurs sur le globe.
Sinon, d'un point de vue historique, il y a une bonne raison pour laquelle les monopoles naturels se sont souvent vu opposer des solutions efficaces depuis le camps « pas très libéral » :
« On ne résout pas un problème avec les modes de pensées qui l'ont engendré ».
Raison de plus pour éviter de dresser un tabou sur des solutions qui sont, historiquement, rattachés à ce « camps ».
Le cas du numérique américain est typiquement un domaine sans solution si on se contente d'une pensée « religieuse » qui érige des sacro-sainte barrière autour d'un dogme archi strict centrée sur le néo-libéralisme : si tu coupe les entreprises à la machette et que tu limite ensuite leur taille, tu force la désagrégation d'un système, qui, naturellement, est ultra-efficace lorsqu'il est concentré : les US perdrait alors leur place de premier dans ces secteurs face à des états stratège sur le long terme. La solution est donc hors de question (et les capitaines d'industrie s'y opposeront très fermement, comme c'est eux qui dépensent en lobbying et campagne électorale, difficile de voir une majorité d'élus US faire quoique ce soit d'aussi bourrin qui irait contre un si gros bloc unanime).
Baisser les bras, comme le rappelle, à raison, la majorité des journaux etc. qui relayent le débat, ça revient, comme tout monopole, à abandonner une partie de la démocratie à long terme. (entreprises quasi-monopolaire sur un secteur = capable d'imposer leur « agenda » sur ce secteur, de par sa puissance, ce qui est, rappelons le, l'une des raisons pour laquelle il y a des législations anti-trust à l'origine).
Si tu te limite à ces deux solutions, il n'y a absolument aucune porte de sortie viable.