Certes, mais franchement, qui voudrait aller en Antarctique, je vous le demande.
En quoi consiste ton magnifique job ? Aller dans l'espace avec un aspirateur?
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Il semblerait qu'un long tube en métal est tombé du ciel sur un village en Cote d'Ivoire. Pas d'info officielle, mais apparemment le truc est tombé sur la trajectoire d'une étage de la fusée chinoise CZ-5B, qui vient de retomber sur Terre. On savait que l'énorme étage allait retomber, mais pas où ni quand. Bref, il ne fait aucun doute que le tube provient de la fusée. Les villageois ont eu chaud, parce que c'est vraiment un gros tube (CMB ).
Et donc quand tu chies beaucoup , ça veut dire que tu manges beaucoup, et ça veut donc dire que tu est riche, CQFD
La gestion des risques de collision en orbite pour tout un (gros) paquet de satellites. Et la surveillance de l'espace au sens plus large (rentrées atmosphérique, fragmentations).
Donc oui, plus y'a de merdier dans l'espace, plus mon avenir professionnel est garanti! Sauf si on fait un Kessler généralisé, auquel cas plus personne ne travaillera dans le spatial
"Mauvais caractère, mais bon camarade"
Ben c'est à dire que moi mon job c'est plutôt d'éviter les macro-impacts. Ceux qu'on peut éviter. Donc des objets suffisamment gros pour que l'idée même d'un blindage devienne stupide. Parce que même un boulon, une fois lancé à 14km/s, ça ventile.
Par contre je crois bien qu'au CNES il y a déjà un labo qui bosse la dessus depuis des années.
Quand j'ai fait la formation TTVS il y a 8 ans, ils faisaient déjà passer dans le public une plaque avec un impact simulé dans une structure de satellite.
Pour une fois qu'un railgun sert à autre chose qu'à me headshot
"Mauvais caractère, mais bon camarade"
Et donc quand tu chies beaucoup , ça veut dire que tu manges beaucoup, et ça veut donc dire que tu est riche, CQFD
Au delà du problème de complexité (parce que oui même quand c'est faisable, c'est pas simple), le plus gros problème c'est la faisabilité.
Les objets suffisamment petits pour faire des impacts disons ... "non destructifs" sur des objets comme ça, ben on ne les observes pas! Trop petits pour les radars ou les télescopes, je ne parle même pas du laser.
Du coup aucune chance de les identifier.
"Mauvais caractère, mais bon camarade"
C'est sur. Je parlais plus d'analyser les résidus dans les micro-cratères pour tenter d'indentifier l'impacteur (micrométéoroide vs. space junk par exemple). Et là, on peut utiliser un FEG-SEM, de la microTomo et du X-ray diffracto avec un TEM pour la partie minéro/chimie. Ca donne déjà une bonne idée en se basant sur l'état physique des résidus (amorphe ou pas) et les rapports chimiques des éléments majeurs.
C'est un peu ce que je fais en ce moment en fait, mais version recherche fondamentale. Si je pouvais appliquer ça à l'industrie spatiale, ça serait cool. Mais je ne sais pas trop par où commencer...
Et donc quand tu chies beaucoup , ça veut dire que tu manges beaucoup, et ça veut donc dire que tu est riche, CQFD
Et 15 minutes plus tôt, des bouts auraient pu tomber sur New York : https://arstechnica.com/science/2020...ut-15-minutes/
On est quelques uns à s'être retrouvés à CU mais c'est pas impossible, maintenant j'ai changé de time zone par contre. Quand tu parles qu'on a failli être voisins, c'est époque Boulder ou Toulouse ?
Pour rester dans le thème, il est désormais quasiment confirmé que c'est bien la fusée chinoise dont on a retrouvé les débris en Côte d'Ivoire. Dernier élément de preuve en date: la détection d'ondes acoustiques et sismiques par un réseau de veille anti-prolifération.
A noter que Doug Loverro, le directeur du vol habité à la Nasa a démissionné de manière fracassante la semaine dernière, apparemment pour avoir tenté de favoriser Boeing dans le cadre des contrats liés à Artemis. Si je dis pas de conneries, mettant en doute la capacité des entreprises sélectionnées (SpaceX, Dynetix et Blue Origin) de mettre en oeuvre Artemis d'ici 2024, il a tenté d'encourager un repêchage de Boeing. L'enfer est pavé de bonnes intentions, mais ça l'a foutu quand même très mal une semaine avant ce vol historique (plus d'infos ici)
Sinon qui a perdu une fusé pour un problème d'unité?
Ou qui a perdu une navette sur un problème de joint gelé?
Ca c'était des accidents. Avec la Chine qui d'habitude s'en fout quand les boosters retombent sur leurs villages, c'est plus douteux que ce soit une erreur et pensaient peut-être que ça passerait inaperçu.
Sinon, vous aussi vous pouvez docker un Dragon : https://iss-sim.spacex.com/
La première tentative de lancement du LauncherOne de Virgin Orbit se solde par un échec
Les causes de l'échec ne sont pas encore connues, tout ce qu'on sait c'est que le moteur du premier étage s'est allumé. C'est un peu maigre, vu la séquence complète qui aurait du conduire à la mise sur orbite de la charge utile.
Il est si exceptionnel que ça ce vol ?
Je veux bien que ça va regonfler l'égo des ricains, mais c'est un truc devenu habituel non dans le domaine spatial ?
On dit que pétrir, c'est modeler,
Moi j'dis que péter, c'est démolir.
Mouarf. Quand on pense qu'en boulonnant deux baquets dans un ATV plutôt que de mettre tout le programme à la poubelle ...
"Mauvais caractère, mais bon camarade"
Bah non justement, la capsule dragon qui ravitaillait l'ISS depuis déjà un moment n'est pas qualifiée pour le vol habité, tout simplement parce qu'il lui manque des sous systèmes que la crew Dragon necessite . Je pense notamment au mission abort system, qui évite de transformer l'équipage en confettis si jamais le lanceur foire (je vous conseille de chercher "AMOS-6 SpaceX" sur youtube pour avoir un rappel visuel des proportions que ça peut prendre).
Seymos est dans le vrai: au delà de marquer une réussite technique, c'est aussi un point bascule en terme de la coopération spatiale à l'heure actuelle, mais aussi la conclusion d'un changement de paradigme dans le financement des activités spatiales civiles US. Trump ne manquera pas d'oublier de nommer Obama et son administration, mais ce sont grâce à ces derniers que Space X a pu faire son entrée dans le marché civil, du côté ISS mais aussi dans le marché des satellites commerciaux.