Sonnez clairons, résonnez soubrettes, Seduce Me est arrivé. On s'en cogne, dites-vous ? C'est pas faux. À dire vrai je ne connais pas grand-chose de ce titre, si ce n'est qu'il s'agit d'un vague Point-and-Click de drague dont les personnages sont représentés par des dessins, et dans lequel il faut vraisemblablement avoir pas mal de skill en "connaissance de la femme" (c'est comme le "connaissance de la pierre" des Nains, à une vache près), ou installer le patch non officiel ghb_1.0. En fait, ce qu'il y a d'intéressant avec le premier-né de No Reply Game, c'est la petite histoire qu'il a provoquée.
Jeudi 30 août 2012, Steam Greenlight débarque. Petits développeurs et charlatans flairent le bon coup. Quoi de mieux pour refiler sa camelotte qu'un coup de projecteur sur Steam ? Le studio qui nous intéresse, composé de deux anciens de Guerilla Games, fait comme les autres en espérant recueillir assez de votes pour que leur jeu soit disponible sur Steam à son lancement. Seulement voilà, des screenshots montrant un peu trop de peau pour être honnêtes ont attiré l'attention de Valve. Ni une ni deux, Seduce Me s'est fait éjecter de Steam Greenlight à coups de rangers cloutées dans l'arrière-train. Le motif étant que, concernant le jeux proposés, il ne peut y figurer de "contenu illicite ou violant les lois du copyright". C'est qu'on a certains principes ici monsieur, et se vautrer dans le stupre et la luxure n'en fait pas partie.
Miriam Bellard, l'un des deux développeurs, y est allé de quelques commentaires :
"L'industrie n'a aucun problème avec la violence et le gore mais est mal à l'aise avec les thématiques sexuelles."
"En littérature, la fiction érotique est une catégorie à part entière et vous pouvez en trouver dans votre librairie sans problème. Cela devrait être également vrai pour les jeux vidéo, mais ça n'est pas le cas. Je trouve étrange que si le sexe est placé dans le contexte d'un jeu d'action, si l'on a sexe et violence combinés, alors le sexe est acceptable et convenable. Par contre, si le sexe est apprécié pour lui-même, sans violence autour, alors il est considéré comme inapproprié et choquant."
Son compère, Andrejs Skuja, s'est fendu d'un petit couplet sur Valve :
"J'ai perdu beaucoup de respect pour eux. Je les voyais comme étant du côté de la liberté d'expression et des petits. La façon dont il ont traité notre jeu a, évidemment, changé ma façon de les voir. Greenlight est censé être un endroit où la communauté peut faire entendre sa voix, où les joueurs ont l'occasion de dire ce qu'ils ont envie de voir sur Steam. Et pourtant, avec notre jeu, Valve a choisi de ne pas leur laisser la parole."
Vient ensuite le tour de Doug Lombardi :
"Steam n'a jamais été la plateforme de prédilection pour du contenu érotique. Greenlight n'a pas pour but de changer cela."
La conclusion de tout ça ? Soyez tranquilles, je vous y mène tout de suite. Valve a parfaitement le droit de virer de Steam les jeux qu'ils souhaitent (coucou The War Z), et donc de la section Greenlight. Cela étant dit, au-delà de la qualité et de l'intérêt du jeu, est-ce-que ça m'aurait choqué de voir Seduce Me en vente sur la même plateforme que Painkiller ou Amnésia ? Je me pose la question, et du coup je vous la pose aussi.
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