Woody Haleine, qui n'a pas une langue de bois, le disait encore récemment: "Quand c'est minuit à Paris, c'est minuit à Stockholm ; mais c'est quand même pas pareil", et le bougre a bien raison.
Non c'est vrai, les suédois sont risibles. Ils portent tous des noms à coucher dehors, genre Marcel-Dolph Lundgren ou Etienne-Björn Borg, ils se la pètent sociaux démocrates mais ont dû réformer leur fiscalité, plus lourde que leur plat national ; ils croient en imposer avec la série Millenium ennuyeuse comme leur mauvais temps et prétendent avoir une espérance de vie des plus élevée au monde et une excellente qualité de vie, tout en fuyant en masse vers les Etats-Unis. En plus ils sont blonds, ainsi que le démontra leur cinéaste prétentieux Ingmar Bergman dans son célèbre chef d'oeuvre, Le septième sot.
Non, vraiment, ce pays n'a aucun intérêt, si ce n'est pour leurs femelles, que leur manque d'originalité les a poussés à dénommer suédoises, qui sont bonnes, enfin, je veux dire, gentilles mais qui n'auront jamais le piquant d'une Jessica Alba ou d'une Pénélope Cruz. Et ne parlons même pas du droit.
Bon, d'accord parlons en. Savez-vous la dernière rumeur qui circule en ce moment ? Figurez-vous que leurs lois sont tellement sévères, que Nintendo refuse de distribuer, pour l'instant, le jeu Dead or Alive sur 3DS. Interrogés, certains responsables de magasins de jeux vidéo suédois considèrent que c'est là une sage décision car le jeu tomberait sous le coup de la prohibition légale de la pédo pornographie et la police aurait d'ailleurs déjà indiqué qu'il se tenait prêt à intervenir si le jeu était vendu dans leur contrée. Je trouve ça délirant.
Comprenez moi bien, nous aussi nous avons des lois qui interdisent, Dieu merci, la pédo pornographie. C'est notamment notre article 227-23 du Code pénal qui dispose que
"Le fait, en vue de sa diffusion, de fixer, d'enregistrer ou de transmettre l'image ou la représentation d'un mineur lorsque cette image ou cette représentation présente un caractère pornographique est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75.000 Euros d'amende.
Le fait d'offrir, de rendre disponible ou de diffuser une telle image ou représentation, par quelque moyen que ce soit, de l'importer ou de l'exporter, de la faire importer ou de la faire exporter, est puni des mêmes peines. [...]
Le fait de consulter habituellement un service de communication au public en ligne mettant à disposition une telle image ou représentation ou de détenir une telle image ou représentation par quelque moyen que ce soit est puni de deux ans d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende.
Les infractions prévues au présent article sont punies de dix ans d'emprisonnement et de 500. 000 Euros d'amende lorsqu'elles sont commises en bande organisée.
Les dispositions du présent article sont également applicables aux images pornographiques d'une personne dont l'aspect physique est celui d'un mineur, sauf s'il est établi que cette personne était âgée de dix-huit ans au jour de la fixation ou de l'enregistrement de son image."
Et chez nous aussi, un jeu vidéo pourrait tomber sous le coup de cet article. Il a ainsi été jugé par la Cour de cassation, le 12 septembre 2007, que l'article 227-23 prohibe toute représentation d'un mineur, même s'il s'agit d'images non réelles représentant un mineur imaginaire, tels que des dessins. Dans cette affaire, il s'agissait d'un personnage représenté sur la vidéocassette « Twin Angels – le retour des bêtes célestes – Vol. 3 » qui présentait incontestablement les caractéristiques d'un jeune enfant, compte tenu, notamment, de sa petite taille par rapport aux personnages adultes qui l'entourent, de l'absence de signes morphologiques laissant supposer qu'il pourrait s'agir d'un adulte et des traits de son visage le faisant, au surplus, apparaître comme un très jeune enfant ; ce personnage ayant des relations sexuelles avec des femmes adultes, l'article 227-23 est violé.
Mais nos lois ou nos juges ne sont pas fous au point de considérer que DOA 3DS serait de la pédo pornographie, puisqu'il n'y a pas d'acte de pornographie montré dans le jeu. C'est un jeu de baston qui met en scène des jeunes filles ridiculement sexy. Certes, et d'un point de vue moral, je peux comprendre que cela choque certains, voire qu'il soit considéré comme une démagogie malsaine de faire fantasmer des geeks boutonneux sur des polygones, mais quand même, rien à voir avec "Le retour des bêtes célestes" !
Mais comment les Suédois parviennent-ils à considérer ce jeu comme illégal ? Tout simplement parce que, dans DOA 3DS, il serait offert aux joueurs la possibilité de prendre des photographies de leurs personnages dans des poses équivoques. Et, plusieurs personnages du jeu, Kasumi, Kokoro et Ayane sont présentés comme ayant moins de 18 ans. Par conséquent, le jeu permettrait à des joueurs de mettre en scène des mineures virtuelles dans des poses pornographiques et cela suffirait à interdire le jeu.
Mais, avec un tel raisonnement, j'ajouterais qu'une feuille de papier et un crayon permettent également, à n'importe qui, de dessiner une mineure imaginaire dans des positions pornographiques. Oui c'est dégueulasse. Oui, il faut être pervers pour faire ça et oui, si le malade diffuse son dessin il tombe sous le coup de la Loi. Mais est-ce une raison pour interdire la vente des feuilles de papier et des crayons ? En suède c'est certainement le cas et DOA 3DS n'est donc pour l'instant pas diffusés sur ce territoire.
Alors, tous ensemble, lançons ce cri salvateur: ABBA la Suède !
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