Envoyé par
Meneldil
Débattre de quoi ? Comme je le dis, je ne pense pas que la neutralité des journalistes mérite d'être remise en cause.
Un de mes anciens profs c'est Edwy Plenel. Je ne fais pas partie de son (nombreux) fan club, mais je suis assez d'accord avec la définition du journaliste qu'il m'a présenté. Le journaliste a le droit d'avoir des opinions, d'appartenir à un parti ou à une mouvance politique, à partir du moment où il reste capable de faire la part des choses et de mettre de côté ses opinions lorsque les faits le nécessitent.
Loin de moi l'idée de le mettre sur un piédestal (je déteste la fausse modestie d'Edwy Plenel), mais c'est ce qu'il a fait lorsqu'en tant qu'homme de gauche, il a dénoncé les nombreuses magouilles de Mitterrand.
Le problème, c'est que tout ça c'est un idéal-type. La plupart des journalistes à l'heure actuelle n'y correspondent pas. On retrouve pèle-mêle des types qui n'en ont plus rien à foutre (la plupart des journalistes de province), des mecs qui agitent des convictions auxquelles ils ne croient plus depuis des années (la plupart des journalistes nationaux qui se disent de gauche alors qu'en fait ce sont de gentils conservateurs de droite), et des types qui sont complétement aveuglés par leurs idées et leurs convictions (histoire de faire bien, je vais moi aussi citer Chloé Leprince de Rue89, la nana qui serait prête à excuser la lapidation des femmes au nom de la tolérance et de la diversité).
Ce qu'il faut comprendre, c'est que le journalisme, c'est vraiment pas sexy. Faut oublier les films du genre Zodiac ou Les Hommes du Président. Que ce soit en PQR ou PQN ou dans des hebdo, la plupart des journalistes sont totalement désabusés, dégoutés, et n'aiment tout simplement pas (ou plus) leur boulot. Ça fait moins d'un an que je fais partie de cette "caste", et j'en ai déjà plein le cul des fausses conventions, de l'autocensure permanente, du copinage à tire larigot, de voir le fond disparaitre au profit de la forme, du buzz et de la com', de l'hypocrisie quotidienne... Du coup, on fait le boulot sans se poser de question, parce que ça ne sert qu'à perdre du temps et à se faire taper sur les doigts et harceler par un chef débile.
Et c'est encore pire dans le cas des journalistes-prolétaires dans mon genre : faire la moindre réflexion relève du suicide, puisque tu sais qu'il y a derrière toi 400 mecs fraichement diplômés qui tueraient père et mère pour te tirer ton CDD de deux mois de merde.
Des mecs qui font bien leur boulot, exaltés, passionnés, il en reste quelques uns. Une infime minorité. Et en général leur passion se traduit par une vie privée de merde, parce qu'être un bon journaliste, c'est vraiment un boulot exigeant.
Et je me rends compte qu'au fil et à mesure que j'ai avancé dans ce message, je suis parti de plus en plus en HS.