Si le Web vidéoludique anglophone vous est familier, vous savez depuis hier que les messieurs de Fox News ont publié un article digne de leur réputation à propos de Bulletstorm, et que parmi les personnes qu'ils ont interrogées, on trouve une psychologue répondant au doux nom de Lieberman (sans lien de parenté avec Joe le Sénateur), qui leur aurait dit que "l'augmentation du nombre de viols peut être attribuée en grande partie à la possibilité de jouer des scènes [de sexe] dans les jeux vidéo." Et si le Web vidéoludique anglophone ne vous est pas familier, vous pouvez quand même aller sur les sites bien de chez nous, qui ont relayé l'information.
Maintenant, ce n'est pas comme si c'était important, mais je me permets de souligner un tout petit détail qui a échappé à Fox News, comme à tous ceux qui ont repris l'article dans le monde entier, à propos de Madame le Docteur Lieberman :
Elle s'appelle "Carole", pas "Carol" !!
Voilà, il fallait le préciser.
Non, parce que quand on tape "Carol Lieberman" sur Google, on tombe sur une illustratrice qui, la pauvre, ne nous a absolument rien fait. Alors que quand on fait un minimum de recherche sur la véritable Carole Lieberman, celle qui nous intéresse, non content de tomber directement sur son site, on peut aussi se remémorer ses fulgurances passées.
Celle-ci, par exemple, publiée en 1994 dans le Los Angeles Times, en pleine panique autour de Mortal Kombat et cie :"Les jeux vidéo sont devenus la nouvelle drogue de la société. Les parents qui n'autoriseraient pas leurs enfants à consommer de la drogue leur donnent des jeux vidéo. Cela agit comme une drogue pour les rendre excités et encore plus accros."
Ou celle-ci, publiée en 1999 dans le magazine Time, juste après la tuerie de Columbine : "Non seulement le cerveau va voir les images et être stimulé, mais il va aussi émettre une réponse. Quand la personne est exposé à ces stimuli issus des médias violents et que cela excite les récepteurs psycho-neurologiques, cela a pour effet de donner un sentiment d'excitation chez cette personne, de la faire planer -- au point qu'elle devient accro à tout ce qui la fera planer de la sorte."
Ce point de vue tranché n'est pas étonnant quand on sait qu'elle a occupé un poste important au sein de la NCTV, ou National Coalition on Television Violence. Cette association, aujourd'hui disparue et quelque peu oubliée, a néanmoins été dans les années 80 et 90 l'une des plus influentes dans la croisade contre la violence des médias, quels qu'ils soient. Télévision, cinéma, bandes dessinées, littérature, jeux de rôle, jeux vidéo (depuis 1983, s'il vous plaît), rien ne leur échappait, tout y passait. Ce sont d'ailleurs les rôlistes qui ont le plus de raisons de s'en souvenir, puisque la NCTV, a été une alliée de poids pour ceux qui voulaient la peau de Donjons & Dragons (avant d'être un refuge pour les rescapés de cette croisade).
Par ailleurs, puisqu'on parle de la bagatelle, il est amusant de se souvenir que c'est à la suite d'un scandale sexuel que Carole Lieberman a pu occuper ce poste à la NCTV (en effet, Thomas Radecki, son prédécesseur, collègue et mentor, fricotait un peu trop avec ses patientes, ce qui lui a valu de perdre sa licence, et d'être écarté de cette association qu'il avait pourtant fondée).
Bref, tout ça pour dire qu'elle s'appelle "Carole" avec un "e". Exactement comme notre rappeuse nationale Roll-K qui... hum, non, on va oublier. Je disais donc : exactement comme la "Carole" chantée par nos troubadours punks du groupe Bijou, que je vous invite à écouter, histoire que vous puissiez dire que je ne vous ai pas fait perdre votre temps avec cette news sans intérêt :
Et pour un son de meilleure qualité, allez voir là-bas si j'y suis : http://www.musicme.com/#/Bijou/titres/Ok-Carole-t121684.html?play=0731454831024-01_15
De rien !
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