Plutôt que de vous parler de Noël, de ses décorations de grands magasins qui nécessitent l'ouverture d'une centrale nucléaire, de son rush de cadeaux à faire pâlir de jalousie les zerglings et de sa crise de foi et de foie qui s'ensuit inévitablement, je préfère dire du mal du japon. Cela vous permettra toujours de briller pendant le réveillon familial, lorsque l'ennui se disputera à la mauvaise foi et quand l'oncle jojo cherchera le couteau pour découper sa dinde de femme, vous aurez de quoi relancer la conversation.
Que doit donc savoir un esprit français du Japon ? Pour commencer, voilà un peuple qui n'a pas su vivre sur le continent, préférant s'isoler honteusement sur un ramassis d'îles disparates aux noms à coucher dehors. Et qu'ont-ils inventé les Japonais ? Le bushido, ce code de conduite qui s'avère ridicule lorsqu'on le compare au Code civil napoléonien ? Les mangas, ces bandes dessinées sur papier cul qui s'éclipsent piteusement face au triomphalisme d'un Tintin flamboyant ? La miniaturisation, qui trahit l'obsession de ces gens à tout ramener à la taille de leur pénis ? Et ne parlons même pas de leur rapport au droit, non n'en parlons pas, je vous en prie, n'insistez pas, bon d'accord si ça vous fait plaisir, mais vous êtes chiants quand même.
Pourtant, ça partait bien. Ainsi, le système contemporain de droit japonais a quand même été établi sous l'influence occidentale depuis la restauration de Meiji en 1868. Et mieux, le système japonais a été initialement formé à l'instar du droit français, figurez-vous. Puis ce peuple n'ayant aucun goût, a accepté une influence du droit allemand jusqu'en 1945 puis a bassement cédé à l'influence, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, anglo-américaine. Je sais, moi aussi ça me dégoûte.
De ce gloubi-boulga juridique ressort six codes importants : La constitution (1946), le Code pénal (1907), le Code de procédure pénale (1948), le Code civil (1896/1898), le Code de procédure civile (1996) et le Code de commerce (1899).
La Constitution de 1946 prévoit l'établissement du principe de la séparation des pouvoirs. Le Parlement est ainsi investi du pouvoir législatif et se trouve le seul organe légiférant de l'État. Depuis 1947, le pouvoir judiciaire comprend deux catégories de tribunaux : le Tribunal suprême (que l'on appelle, tenez-vous bien, Saikô-Saibansho) et les juridictions de fond, à savoir les tribunaux supérieurs (Kôtô-Saibansho), les tribunaux de district (Chihô-Saibansho) et les tribunaux de famille (Katei-Saibansho).
Et comment les Japonais se servent de tout ce bel édifice judiciaire ? Très mal. Tenez, prenez par exemple cette Japonaise qui a récemment saisi les tribunaux parce que Google Street view exposait ses culottes, bas et soutien-gorge qui séchaient sur une corde à linge quand la voiture de Google passa dans la rue. Bon, et bien, c'est assez ridicule; car la jeune femme réclame à Google 600 000 yens (soit en gros 5 500 euros) ce qui ne doit même pas représenter le budget thé/café hebdomadaire du cabinet d'avocat de la multinationale, et tout ça, parce que, dit-elle, elle a été envahie d'anxiété à l'idée d' être la cible d'un crime sexuel. Elle prétend avoir dû quitter son emploi et changer de domicile.
Donc, elle réclame 5 500 € pour avoir perdu son emploi ? Mais elle gagnait combien au juste ? Et elle quitte son domicile parce que les culottes qu'elle laisse pendre dans la rue peuvent être vues par un maniaque sexuel néozélandais ou russe ?
Non, mesdames et messieurs, chers compatriotes, je vous le dis, autant les Bretons ont des chapeaux ronds, autant le japon ne tourne pas rond.
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