A la base, ce post (ou "billet", comme le recommande chaudement ma prof de site web documentaire) je comptais le publier dans le topic sur "les jeux qu'on n'a pas fini". Mais après avoir rédigé, je me suis rendu compte que ça allait un peu plus loin dans le fond, et que je devrais mieux y consacrer un nouveau topic.
Il est 2h et j'avais l'intention d'aller me coucher, mais un tour sur ma boite mail, une alerte forum qui me rappelle à l'ordre, et tout bascule.
Et va y que je me lance à corps perdu dans une réflexion psychologique (du mieux que je peux) sur le rôle des jeux video dans la vie.
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Tiens c'est intéressant ce que tu dis là, je m'y retrouve.
Jusqu'à ce que tu interviennes, je comprenais pas qu'on puisse ne pas finir des jeux qu'on aimait pourtant. Je pensais être le seul dans ce cas. Dans l'absolu c'est pas compliqué : t'as un jeu, tu l'aimes, tu le finis.
(NB : Et j'ai adoré Mirror's Edge aussi de par son univers... sans le finir.)
Malheureusement les philosophes du jeu vidéo (comment ça ils n'existent pas ?) ne se sont pas encore penchés sur la question, et on essaye sur ce topic parfois métaphysico-philosophico-psychologique d'y répondre - c'est d'ailleurs pour ça que j'y ai posé une alerte.
Que tu dises "je me vois jouer" m'a fait tilter. J'ai du mal à trouver mes mots parfois, et il faut d'autres personnes pour m'aider.
Historiquement, je dois être intéressé par le jeu vidéo. J'ai toujours aimé ça. Je me rappelle les jours, les semaines, les mois à attendre une sortie, une commande, un nouveau PC. Et par habitude, je continue. Par exemple je viens de m'acheter une bête de course alors que j'aurais pu investir dans un micro statique de home-studio car j'en ai pas, j'en ai besoin, et ça aurait sans doute été plus enrichissant de l'obtenir plutôt qu'un énième ordinateur.
A présent je me prends trop la tête. Je suis jeune, mais pourtant quand je joue j'ai un arrière-goût en bouche, que je n'avais pas quand j'étais un p'tit bonhomme. Quand je joue j'ai l'impression de passer à côté de quelque chose, de perdre mon temps, de gâcher ma vie. Je joue, et ça sert à rien, alors que je pourrais m'atteler à enregistrer un vrai album de miousique (des milliers de "single", j'y arrive, mais UN "album" bien homogène bien beau, ça non), écrire des trucs que je traîne depuis des années, ou encore amortir ma caméra HD que j'ai achetée y a un an pour rien.
Je ne conçois pas de quelle façon jouer pourrait être épanouissant. Et pourtant, je continue. Parce que c'est facile, ça passe le temps, c'est un divertissement puissant sans faire grand chose de risqué.
Avant, jouer ne me tracassait pas. Je sens que quelque chose est rompu. Oui je me "vois" jouer aussi, je ne suis plus dedans. Je me vois faire une activité inutile. Et dans ce cas, pourquoi je suis là sur ce forum, pourquoi j'arrête pas tout simplement ? Je sais pas trop en fait. Peut-être suis-je à la recherche de quelque chose que j'ai perdu, peut-être ai-je trop peur de tout pour m'affairer à une autre activité, peut-être suis-je trop lâche pour oser affronter ce qui est difficile.
Socrate, il me semble, disait que l'argent peut contribuer au bonheur s'il est utilisé comme moyen, et non comme objectif. C'est valable également pour les jeux : jouer en ligne, rencontrer des personnes, passer des moments avec d'autres gens, jouer pour créer, pour capter de la vidéo, en faire des montages, des réalisations, voilà qui est passionnant. Mais jouer pour jouer ? Jouer pour finir le jeu à la limite... mais après ? Où est l'accomplissement ? (et je ne parle pas de Steam)
Dernièrement j'ai réessayé de m'intéresser aux jeux d'une nouvelle façon : j'ai arrêté de pirater (oui bon ça va), j'ai changé d'ordi, j'ai acheté des jeux qui n'étaient pas forcément au hitparade de jv.com histoire de chercher du vrai charme comme avant... et pis ben... j'arrive pas à faire des sessions de jeu de plus de 2-3h sur le même joujou sans m'ennuyer, que ce soit ArmA, Mafia II, Civilization V, RUSE, ou Alpha Protocol.
J'ai d'autres choses à dire, mais je vais m'arrêter là pour l'instant. On verra déjà où ça vous mène, ou si je suis vraiment le seul à se poser ce genre de questions.
Quel est l'intérêt de tout ce blabla ? Eh bien je me demande par lequel de ces deux facteurs notre comportement est-il le plus influencé : notre personnalité et nos désirs profonds ou un éventuel développement de jeu vidéo qui a perdu du charme et ne nous conquis plus (pour ceux qui sont concernés, évidemment) ?
Est-ce que quand on s'ennuie devant un jeu, y a forcément quelque chose qui va pas en nous ?
A quel point le jeu vidéo nous aspire et nous soumet à son intrinsèque facilité que l'on ne peut retrouver qu'en lui et qui soulage artificiellement nos peurs quotidiennes nageant dans le monde du complexe ?