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  1. #121
    Citation Envoyé par ToasT Voir le message

    Sinon, l'enseignement, on s'en sort pas uniquement grâce à la dépression, hein, on peut aussi défoncer ses élèves à TF2, DOW2 et CS:S, hein. La, ça impose le respect maximum.
    C'est pas contre l'éthique ?



    Mais un ptit backstab, un rocketjump ou une humiliation à la k4l4sh valent bien toutes les heures de colles...

  2. #122
    Citation Envoyé par Rashtek_Frites Voir le message
    Pour ceux qui sont pions depuis un moment, il y a une info utile à connaître et apparement pas si répandue que ça : dès que vous comptez trois années d'exercice en tant qu'assistant d'éducation, vous pouvez vous inscrire au concours interne de prof certifié ou de cpe (cf par exemple http://www.guide-concours-enseignant...-du-capes.html).

    Pour l'anecdote, j'ai brièvement exercé comme prof certifié de lettres modernes stagiaire, en charge d'une classe de quatrième, mais j'ai préféré démissionner au bout d'un trimestre quand il est devenu clair que je serais malheureux en faisant ce boulot.

    Je me souviens de l'angoisse qui m'étreignait à chaque sonnerie annonçant le début des cours ; j'apercevais la nana de l'intendance peinarde dans son bureau et j'enviais le calme qui semblait y régner.

    Le truc marrant, c'est qu'après diverses péripéties, maintenant c'est moi le mec de l'intendance, dans un petit LEP d'un quartier populaire mais très sympa de ma ville.
    Ca interesse beaucoup une de mes amies qui est actuellement AE en ZEP, donc elle va s'informer de son coté, mais en attendant aurait tu plus de précisions à nous donner ?

    Si le concours est différents, combien de place il y a par an par rapport au concours normal etc.

  3. #123
    Tout dépend du concours : CRPE, CAPES ou Agreg? Le cas échéant, dans quelle matière?

  4. #124
    Citation Envoyé par Evil Monkey Voir le message
    Je me demande bien ce qui a changé à tel point qu'aujourd'hui l'enseignement est vu comme un enfer qu'on ne traverse que par la dépression.
    Il y a beaucoup de raisons à ça. La société a beaucoup changé.

    Avant il y avait un réel respect des enseignants qui rendait leur travail beaucoup plus aisé. Les sanctions n'étaient pas systématiquement contestée par les parents (ni par les élèves d'ailleurs) La discipline était aisée à maintenir. Ca ne signifiait pas que les élèves ne faisaient pas de conneries attention (ils en faisaient même souvent des bien pires qu'aujourd'hui) mais un prof ne passait pas la moitié de son temps à faire la police.

    A côté de ça, il faut bien voir que le système d'enseignement était sélectif (très) il y avait finalement peu d'élèves qui allaient jusqu'au bac. Et avoir le bac était quelque chose de réellement important.
    L'école avait aussi pour la génération de mes parents (j'ai 36 ans) une réelle fonction d'ascenseur social. Je connais beaucoup d'amis de mes parents dont les parents étaient ouvriers ou paysans, et qui ont fait des études.
    Pour ma génération c'est déjà très différent (je me rappelle qu'on avait regardé avec les élèves de ma licence les origines socio-professionnelles des élèves : que des fils de profs ou de catégorie sociales élevées) et aujourd'hui je pense que le constat est encore pire.

    Il y a encore d'autres facteurs
    - l'importance le la 'consommation' à tous les niveaux de la société est très flagrante à l'école, dans l'attitude des élèves et de leurs parents
    - les politiques d'intégration dans les écoles ne me paraissent pas faire du bien (genre va faire court avec un gamin handicapé mental dans ta classe, je t'assure que c'est moins évident pour le prof et pour les élèves)
    - Je pense aussi que le collège unique est une politique qui a fait des ravages. Elle impose de garder des élèves en gros échecs jusqu'en troisième. C'est très dur pour un gamin qui ne panne rien en sixième de continuer à ne rien comprendre jusqu'au bout du collège, et beaucoup d'entre eux deviennent ingérables avec le temps (et on les fait passer pour se débarrasser d'eux au plus vite)
    - Dans les choses plus récentes, les IUFM ont été un gros échec (mais les supprimer ça va être pire. Il aurait fallu les réformer mais pas les détruire et envoyer les futurs enseignants au carton)
    - et je pense qu'il y aurait encore beaucoup d'autre choses à dire...

  5. #125
    Citation Envoyé par Diwydiant Voir le message
    C'est pas contre l'éthique ?
    Après c'est à toi de voir avec quoi tu te sens mal à l'aise, mais si c'est aussi un moyen de leur montrer les deux faces d'une réalité, la différence entre un métier et une vie, les responsabilités de l'âge adulte, toussa.

    Great Teacher Toast.

    Pour les concerts, ça a failli être fait.

  6. #126
    Citation Envoyé par Ze Pompom Voir le message
    Il y a beaucoup de raisons à ça. La société a beaucoup changé.

    Avant il y avait un réel respect des enseignants qui rendait leur travail beaucoup plus aisé. Les sanctions n'étaient pas systématiquement contestée par les parents (ni par les élèves d'ailleurs) La discipline était aisée à maintenir. Ca ne signifiait pas que les élèves ne faisaient pas de conneries attention (ils en faisaient même souvent des bien pires qu'aujourd'hui) mais un prof ne passait pas la moitié de son temps à faire la police.

    A côté de ça, il faut bien voir que le système d'enseignement était sélectif (très) il y avait finalement peu d'élèves qui allaient jusqu'au bac. Et avoir le bac était quelque chose de réellement important.
    L'école avait aussi pour la génération de mes parents (j'ai 36 ans) une réelle fonction d'ascenseur social. Je connais beaucoup d'amis de mes parents dont les parents étaient ouvriers ou paysans, et qui ont fait des études.
    Pour ma génération c'est déjà très différent (je me rappelle qu'on avait regardé avec les élèves de ma licence les origines socio-professionnelles des élèves : que des fils de profs ou de catégorie sociales élevées) et aujourd'hui je pense que le constat est encore pire.

    Il y a encore d'autres facteurs
    - l'importance le la 'consommation' à tous les niveaux de la société est très flagrante à l'école, dans l'attitude des élèves et de leurs parents
    - les politiques d'intégration dans les écoles ne me paraissent pas faire du bien (genre va faire court avec un gamin handicapé mental dans ta classe, je t'assure que c'est moins évident pour le prof et pour les élèves)
    - Je pense aussi que le collège unique est une politique qui a fait des ravages. Elle impose de garder des élèves en gros échecs jusqu'en troisième. C'est très dur pour un gamin qui ne panne rien en sixième de continuer à ne rien comprendre jusqu'au bout du collège, et beaucoup d'entre eux deviennent ingérables avec le temps (et on les fait passer pour se débarrasser d'eux au plus vite)
    - Dans les choses plus récentes, les IUFM ont été un gros échec (mais les supprimer ça va être pire. Il aurait fallu les réformer mais pas les détruire et envoyer les futurs enseignants au carton)
    - et je pense qu'il y aurait encore beaucoup d'autre choses à dire...
    C'etait plus une question rhétorique donc je suis bien sûr d'accord avec toi. Pour ce qui est du collége, mon prof d'Histoire Contemporaine rabache à qui veut l'entendre qu'il faudrait le remplacer par un allongement des périodes de primaires et de lycées.
    Que les enfants n'arrêtent le primaire qu'à 12 ans et que le Lycées commence à 13 ans. Personnelement je trouve que ce ne serait pas une si mauvaise idée.

    Il est vrai qu'en l'état le collège a été la pire période de scolarité de bien des gens que je connais, 4 ans avec les même personnes ça veut dire que s'y on ne s'entend pas avec eux c'est la misére, 4 ans à supporter les crises d'adolescence des autres ou même la sienne, j'imagine que les mecs qui ont crée le college avaient surement bien réfléchis à cela.
    Dernière modification par Evil Monkey ; 16/09/2010 à 13h01.

  7. #127
    Citation Envoyé par Ze Pompom Voir le message
    les politiques d'intégration dans les écoles ne me paraissent pas faire du bien (genre va faire court avec un gamin handicapé mental dans ta classe, je t'assure que c'est moins évident pour le prof et pour les élèves)
    Je trouve pas la remarque très pertinente, je sais pas trop de quel niveau d'étude tu parles, mais l'exclusion totale des enfants handicapés du système scolaire classique me parait pas être une bonne chose.

    Il est vrai qu'il doit être plus aisé de faire cours a des bons élèves bien portant qu'à des élèves handicapés. Mais à force de trier ou d'exclure les gens dès la maternelle ou le CP je suis pas sur que cela apporte de bonne chose par la suite.

    Dernière modification par sylphid ; 16/09/2010 à 16h09.

  8. #128
    Citation Envoyé par sylphid Voir le message
    Je trouve pas la remarque très pertinente, je sais pas trop de quel niveau d'étude tu parles, mais l'exclusion totale des enfants handicapés du système scolaire classique me parait pas être une bonne chose.
    Ca dépends... Actuellement, c'est pas bon pour eux (les enfants) de rester avec des adultes qui ne savent pas comment agir face à ce type de gamin. Ma soeur, qui s'occupe d'enfants autistes Asperger, n'est pas convaincue non plus par le fait de devoir les intégrer absolument, les conséquences sont la plupart du temps catastrophiques.
    Mais c'est un peu le même problème que pour les Educateurs Spé, qu'on isole des collèges et lycées.
    J'ai la chance () d'avoir donc les 3 visions des choses : 1 soeur autiste (), une soeur prof () et un beau-frère éducateur (); leurs discussions à ce genre de propos (enfants handicapés et cas sociaux), sont tout le temps très intéressantes et montrent d'énormes manquements.

  9. #129
    Je suis tout a fait d'accord avec ton avis, mais malheureusement la réalité est très, TRÈS, loin d'une scolarité systématique (ou une intégration forcé ), le cas par cas (au compte goutte) est déjà extrêmement problématique.

    Enfin bon passons, je tenais juste a réagir a cette phrase qui me grattait le dos...

  10. #130
    Citation Envoyé par sylphid Voir le message
    Je trouve pas la remarque très pertinente, je sais pas trop de quel niveau d'étude tu parles, mais l'exclusion totale des enfants handicapés du système scolaire classique me parait pas être une bonne chose.

    Il est vrai qu'il doit être plus aisé de faire cours a des bons élèves bien portant qu'à des élèves handicapés. Mais à force de trier ou d'exclure les gens dès la maternelle ou le CP je suis pas sur que cela apporte de bonne chose par la suite.

    http://www.sceren.fr/actualites/ques...ges/titeuf.gif
    L'exemple auquel je pensais : un enfant handicapé mental dans une classe de CE2 ou CM1. Il se levait, criait, répétait sans cesse les même mots. Les autres enfants avaient très peur de lui, et l'enseignante n'était absolument pas formée pour gérer un élève comme ça. Au final, pour la classe une grosse perturbation, et pour le petit, au bout d'un an (!) l'institution admet que c'est pas possible et qu'il faut peut-être le mettre dans une classe spécialisée (au grand soulagement des parents).

    Pour préciser ma pensée, je ne pense pas que l'intégration soit forcément une mauvaise chose, mais il faudrait que ce soit bien fait, avec du personnel formé et dans des conditions bien étudiées. Malheureusement, la motivation de l'institution est souvent avant tout financière. Un élève dans une classe normale ça coute moins cher !
    De toute façon la non formation des enseignants spécialisés est une généralité dans l'Éducation Nationale. J'ai par exemple une amie qui a enseignait dans une CLISS a un public d'enfant exclusivement handicapés mentaux (la classe était intégrée à une école 'normale') Elle n'avait absolument AUCUNE formation. Elle a cependant trouvé l'expérience enrichissante et a demandé à avoir la même classe l'année suivante ainsi qu'une formation spécifique. Le rectorat lui a donc gracieusement donné la gestion de la classe... mais pas la formation ! sympa non ?
    Dernière modification par Ze Pompom ; 16/09/2010 à 18h57.

  11. #131
    Salut les profs, juste pour vous dire que 9 heures de cours dans la journée c'est trop.

    Surtout les 3 dernières heure sans pause.

  12. #132
    Dans le lycée où je bosse, le système pour les ado handicapés (légers hein, c'est un lycée professionnel et si ils avaient un handicap plus lourd je pense pas que les profs les laisseraient approcher les machines) est pas mal : ils passent une année dans une classe spécialisée, si ça va ils intègrent après une classe normale. J'ai pas mal discuté avec leur éducatrice (foutrement jolie d'ailleurs ) et ça marche plutôt bien pour le moment.
    Hi, I'm Elfo !

  13. #133
    Il est vrai qu'il doit être plus aisé de faire cours a des bons élèves bien portant qu'à des élèves handicapés. Mais à force de trier ou d'exclure les gens dès la maternelle ou le CP je suis pas sur que cela apporte de bonne chose par la suite.
    Au contraire : on trierait un peu plus les élèves, notre système scolaire se porterait mieux. Le collège unique est déjà une hérésie sans nom, alors si en plus on y ajoute des handicapés...

    A problème spécifique, solutions spécifiques.

    mais il faudrait que ce soit bien fait, avec du personnel formé et dans des conditions bien étudiées. Malheureusement, la motivation de l'institution est souvent avant tout financière.
    Y'a pas de sous, c'est pas nouveau. Et, s'il y en avait, la priorité ne serait sûrement pas la prise en charge des handicaps. C'est triste, mais la gestion, c'est allouer les crédits là où ils feront le plus de bien.

    Salut les profs, juste pour vous dire que 9 heures de cours dans la journée c'est trop.
    C'est une évidence, pause ou pas...

  14. #134
    Citation Envoyé par Evil Monkey Voir le message
    Ca interesse beaucoup une de mes amies qui est actuellement AE en ZEP, donc elle va s'informer de son coté, mais en attendant aurait tu plus de précisions à nous donner ?
    Ben, comme l'a dit Mdt, ça dépend du concours visé. De plus j'estime que se renseigner sur la nature des épreuves et les programmes fait partie de la préparation au concours et je ne vais pas faire le boulot de ta copine.

    Une bonne piste pour commencer est de chercher les rapports des concours des années précédentes pour tout ce qui est nombre de postes ouverts au concours, nombre de candidats inscrits, seuil d'admissibilité, seuil d'admission, etc. et les annales pour savoir en quoi consistent les épreuves proprement dites.

    Ça peut se trouver sur internet, ou dans les bibliothèques universitaires peut-être ? Mes souvenirs de la préparation sont trop lointains.

  15. #135
    De plus, souvent, les concours internes se résument à un oral/entretien + dossier. C'est carrément intéressant.

    ---------- Post ajouté à 19h36 ----------

    Concernant le handicap, dans le collège où je bossait y avait une classe d'UPI, avec une instit spécialisée et un AVS. Le poste d'AVS a été supprimé cette année et, alors qu'elle n'accueillait jusqu'à présent que des handicapés mentaux, on lui rajoute des moteurs cette année. Je te raconte pas la merde. Par contre, +1 vaut bien mieux une prof/instit spécialisée qui propose des activités adaptées plutot que de dispatcher dans les classes. Par contre, on avait également une classe de "gens du voyage", bah là j'aurais tendance à dire l'inverse. Enfin bon, l'enseignant était nul et faisait en sorte que les gamins chiants aient pas envie de venir histoire d'être tranquille. Un connard quoi.
    Every time we try to impose order we create chaos we create chaos

  16. #136
    Ha voilà, UPI et une AVS, c'est ça qu'on a.
    Hi, I'm Elfo !

  17. #137
    Citation Envoyé par Nelfe Voir le message
    Ha voilà, UPI et une AVS, c'est ça qu'on a.
    Alors déjà on ne dit plus UPI sacripant, on dit ULIS! Je suis prof spécialisé en ULIS lycée pro, et je lis certain trucs qui me hérissent le poil.

    Déjà le changement de nom pour ULIS officialise enfin un truc: l'ULIS n'est pas une classe ou on case les neuneus dont on ne sait pas quoi faire et où on va leur proposer des activités de neuneus (comme j'ai cru le lire plus haut...). C'est un dispositif et donc les élèves sont inscrits OBLIGATOIREMENT dans les classes ordinaires, avec le soutien et un emploi du temps aménagé par le prof d'ULIS (quelques cours supprimés, présence ponctuelle d'avs, cours en ULIS...).

    Le placement en ULIS n'est pas décidé par l'éducation nationale, mais par la MDPH gérée par les départements. Les commissions de la MDPH sont composées de divers spécialistes dans le handicap (neuro, psy, psychomot...). Malgré tous les défauts de la MDPH, et il y en a moults, ces gens ne sont pas des illuminés. Ils n'orientent pas un enfant au dossier lourd dans le système ordinaire pour le mettre en échec, mais plutôt en institution spécialisée (IME, ITEP...).
    S'ils décident de l'orienter dans un dispositif en milieu ordinaire, c'est que l'enfant peut en tirer quelque chose. Il peut toujours y avoir une erreur, il suffit alors de relancer une demande en équipe à la MDPH. Il se peut aussi que les parents refusent la décision de la MDPH (très très rare dans les faits), car ce sont eux qui ont le dernier mot depuis la loi 2005.

    Mais SVP, ne faites d'amalgames rapides avec ces élèves (ils ne peuvent rien faire, rien comprendre...). L'effet pygmalion est dévastateur.
    On peut toujours faire quelque chose pour eux, toujours leur faire profiter de leur scolarité avec les autres. J'ai par exemple un élève fortement dyspraxique (gros problème de coordination de mouvement, il ne sait même pas boutonner une chemise, est totalement illisible) inscrit en restauration. On l'a pas laissé de coté sous prétexte qu'il savait pas manier un couteau, on a cherché et trouvé en équipe des aménagements pour qu'il profite un minimum des ateliers. Ça ne gène personne, il est super fier de lui, il a juste fallu faire quelques changements pour lui. J'ai eu un élève autiste aussi qui a eu son CAP ! Il travaillera en milieu protégé, mais il est diplômé. (Il existe beaucoup de forme d'autisme, certaines sont compatibles avec une scolarisation en dispositif).

    Et puis franchement je trouve qu'il est beaucoup plus facile de s'adapter à un élève handicapé plutôt que de s'échiner à vouloir transmettre des trucs à des jeunes sauvageons qui viennent à l'école en touriste. C'est sur, cela demande quelques changements, souvent mineurs. Mais l'expérience montre que les adaptations proposées sont adoptées facilement par les profs et même utilisées pour l'ensemble des élèves car très pratiques. Les profs avec qui je bosse aimeraient bien que tous leurs élèves soient ULIS, ils ont beaucoup moins de soucis avec eux la plupart du temps. Et puis ils ne sont pas seuls.

    C'est à nous de nous adapter à leur situation et non à eux de s'adapter au système scolaire. On ne va pas constamment les laisser "à coté" des autres, ça n'a aucun intérêt dans ce cas. Autant les laisser en institution spécialisé, entre eux, à mélanger des cas très lourds à des enfants qui sont capables d'apprendre des trucs.

    C'est trop facile de ne vouloir que des handicapés "corrects", en gros ceux en chaise roulante, parce qu'ils s'adapteront facilement à nous. Il faut se bouger pour s'adapter à eux, comme on doit se bouger pour s'adapter à tous les autres.
    Ceux qui font se métier en espérant faire leur cours tranquillou car leurs élèves apprendront automatiquement comme par magie, se sont plantés. Ou en tout cas ils planteront les élèves les moins armés, car les bons élèves n'ont pas besoin de prof pour apprendre.

    Il y a encore beaucoup beaucoup beaucoup de trucs a améliorer pour la scolarité des handicapés, mais les dispositifs en place peuvent être efficaces si on les utilise pleinement. 3 élèves ULIS sur 4 ont eu leur CAP l'année dernière dans mon lycée, et sinon il y a toujours des validations de compétences professionnelles ou une orientation en milieu protégé.
    Les gros atout de ces dispositifs sont leur souplesse et leur liberté, on peut essayer plein de trucs.

    Le plus gros obstacle reste les profs (désolé !), entre ceux qui tombent dans le sordide "je ne veux pas d'élèves d'upi, ça va faire baisser nos stats" (vraiment entendu dans la bouche d'un prof), ceux qui sont juste terrorisés par l'inconnu ou ceux qui ne veulent pas s'emmerder à changer leurs habitudes. Parfois j'ai l'impression d'être un Don Quichotte dans mon lycée, mais au final les choses bougent.

    Sinon pour le poste d'AVS supprimé, ce n'est absolument pas normal, c'est même limite illégal. 1 ULIS = 1 AVSco dans les textes.

  18. #138
    Ah bah dans le lycée où je suis c'est encore appelé UPI, et ce même par l'AVS.

    Après je dis pas qu'ils sont neuneus, juste qu'il faut un peu d'adaptation. Parce que dans le lycée, il y a des presses, des machines à souder, des scies énormes pour les CAP menuiserie, et un tas d'engins inconnus pour moi mais qui m'ont l'air foutrement dangereux. La preuve, j'ai discuté avec un ancien élève d'UPI qui est en bac pro soudage et qui s'en sort.
    Hi, I'm Elfo !

  19. #139
    Patacrep :

    bref, tu es en train d'expliquer qu'on claque une fortune pour apprendre la cuisine à un mec qui ne cuisinera jamais.

    Ces crédits, on ferait mieux de les mettre là où ils seraient vraiment utiles, par exemple diminuer le nombre d'élève par classe en ZEP.

    Cet ULIS, cet AVS, ça pourrait être un professeur de plus, dédoublant quatre à cinq classes dans une matière fondamentale comme le français, et profitant par conséquent à une cinquantaine d'élèves des quartiers difficiles. Aussi con soient-ils, il est beaucoup plus simple de les tenir à 15 qu'à 30, comme le sait tout professeur ayant enseigné en ZEP et constaté l'amélioration les jours des fêtes musulmanes ou la moitié de l'effectif sèche.

    Alors oui, c'est triste pour les handicapés, et, dans un monde idéal, toutes les classes compteraient 15 élèves et un ou deux handicapés intégrés, avec des professeurs formés pour, mais ce monde n'existe pas. L'éducation coûte cher, et sa bonne gestion implique des sacrifices douloureux.

  20. #140
    Heu là je suis pas du tout d'accord. Autant je peux comprendre que certains profs rechignent à accueillir des handicapés dans leurs classes, prenant ça comme une charge de travail supplémentaire (une de plus, et sans contrepartie comme d'hab) et pour laquelle ils n'ont pas forcément étés formés, autant l'argument d'inefficacité, d'inutilité "pour la société" d'incorporer un gamin dans un atelier sans qu'il soit destiné à ce métier, le voir comme un parasite, au final, à qui l'on refuse la chance de se sentir comme les autres pour un moment, ça pue un peu quand même. Les sacrifices douloureux, c'est toujours plus facile quand ça te concerne pas. Choisir de faire des économies sur les handicapés parcequ'ils coutent cher et qu'ils rapportent rien, je trouve ça froid, amoral et limite eugéniste. Et des économies, ya plein d'endroits où en faire sans en faire pâtir les enfants.
    Every time we try to impose order we create chaos we create chaos

  21. #141
    Citation Envoyé par Mdt Voir le message
    Patacrep :

    bref, tu es en train d'expliquer qu'on claque une fortune pour apprendre la cuisine à un mec qui ne cuisinera jamais.
    Ben non justement, on espère qu'il y travaillera mais en milieu protégé. Comme ça il touchera un salaire et ne sera pas handicapé ET assisté, cause majeure de l'effondrement économique de notre beau pays.
    Je ne sais plus qui disait qu'on pouvait juger du degré de civilisation d'une société à la manière dont elle traite ses vieux, on pourrait l'évaluer aussi avec les handicapés. On peut effectivement les laisser à coté, on peut aussi arrêter de dépenser des fortunes en chimio à des cancéreux qui de toute façon ont une espérance de vie inférieure à 5 ans pour certains. Dans un monde idéal, le cancer n'existerait pas.
    Il y encore du boulot je vois

  22. #142

  23. #143
    Les sacrifices douloureux, c'est toujours plus facile quand ça te concerne pas.
    N'étant ni concerné directement par les élèves de ZEP, ni par les handicapés, le choix est basé sur des critères objectifs, non pas, comme tu sembles dire, l'efficacité économique mais plutôt par des considérations sociales : l'argent doit être dépensé là où il touchera le plus d'élèves en difficulté possible.

    Maintenant, s'il est démontré que le ratio dépense/élèves handicapés aidés est supérieur que dans le cas d'un recrutement de professeurs supplémentaires à temps plein dans une ZEP, je m'inclinerais volontiers.

    Je rappelle au passage que les handicapés bénéficient de mesures de discrimination positive, ce qui n'est pas le cas des aimables sauvageons de ZEP, qui connaissent la discrimination tout court.


    Je ne sais plus qui disait qu'on pouvait juger du degré de civilisation d'une société à la manière dont elle traite ses vieux, on pourrait l'évaluer aussi avec les handicapés.
    C'est une phrase qui n'a guère de sens, elle s'applique aux vieux, aux handicapés, aux pauvres, aux prisonniers, aux immigrés, aux malades, aux femmes battues, aux animaux...

  24. #144
    Citation Envoyé par Mdt Voir le message
    l'argent doit être dépensé là où il touchera le plus d'élèves en difficulté possible.
    Les enfants handicapés ne sont pas des élèves en difficultés? A moins que ce ne soient pas des élèves, mais juste des handicapés.
    Et puis de toute façon si on s'en tient à l'efficacité économique (je saisis mal tes nuances), c'est beaucoup moins cher pour l'Etat de placer les handicapés dans des dispositifs en milieu ordinaire plutôt que de le laisser dans les établissements spécialisés. Il y a un taux d'encadrement énorme (éduc, médecin, psy, prof....) dans ces institutions spécialisées, beaucoup plus qu'à l'ULIS. Et en plus ils y sont en formule "all inclusive" (cantine, matériel, spectacle, parfois internat...tout ça gratuit pour les familles!).
    Donc je crois que niveau rapport qualité/prix on est imbattable à l'ULIS.
    Après on peut être encore plus efficace et les laisser chez eux, c'est vrai.

    Citation Envoyé par Mdt Voir le message
    Je rappelle au passage que les handicapés bénéficient de mesures de discrimination positive, ce qui n'est pas le cas des aimables sauvageons de ZEP, qui connaissent la discrimination tout court.
    Alors je ne vois pas trop de quoi tu parles. Si c'est l'histoire du pourcentage obligatoire dans les entreprises, ça ne marche pas du tout. Et puis il existe des mesures incitatives pour l'embauche de jeunes en difficulté dans une entreprise si t'as pas la chance d'être handicapé.

    Mais bon on s'éloigne du sujet du topic.

  25. #145
    Donc je crois que niveau rapport qualité/prix on est imbattable à l'ULIS
    Si c'est moins cher, alors, comme je l'ai dis plus haut, je m'incline.

  26. #146
    Hier, j'étais sur le cul...

    Avec une classe de 3ème, on fait une séance dont l'objectif était de parler de ses habitudes en utilisant le présent simple anglais... On met donc en place un pairwork, dans lequel les élèves devaient se poser des questions pour justement parler des dites habitudes...


    Une élève lève la main. La stagiaire (avec qui je faisais le cours) va la voir, mais la gamine dit que, finalement, elle n'a pas besoin d'elle. La stagiaire s'en va, et la gamine relève la main. Cette fois, je vais la voir, et elle me demande, le plus naturellement du monde :

    "M'sieur, comment on dit en anglais que je fait l'amour avec mon mec tous les dimanches après midi, s'il vous plait ?"

    Ma réaction ?



    C'est rien par rapport à ce qu'on peut entendre en zone sensible, mais ça a été dit avec tellement de naturelle et sans aucune gène que j'ai été scié...


  27. #147
    Jalouse. x. C'est une nana ou une monsieur ?
    La plaisanterie c'est comique rire à gorge déployée :nativité:

  28. #148
    Et elle est gênée de le dire à une stagiaire mais pas à son prof habituel.

  29. #149
    Les enfants sont formidables...

  30. #150
    Citation Envoyé par ToasT Voir le message
    ...
    Prof de maths dans le 95 qui essaie de terroriser ses élèves et qui fait de la musique, nos routes se sont peut être croisées
    Et elle est gênée de le dire à une stagiaire mais pas à son prof habituel.
    C'est peut être ce qu'on appelle de la provoc

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