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  1. #1
    Comme l'autre sujet est fermé sans explications j'en rouvre un, si ça pose un problème il y a qu'a expliquer en quoi...

    Les déclarations de l'ex-comptable à Mediapart le 6 juillet:
    Citation Envoyé par Claire Thibout pour Mediapart
    « J'en ai marre de voir tous ces gens ne pas assumer leurs responsabilités, raconter n'importe quoi. Il est temps de dire ce qu'il s'est passé. Et puis, après tout, moi je n'ai rien à me reprocher. »

    « Je disposais de ce qu'on appelle un “accréditif” à la BNP. D'abord à l'agence Saint-James de Neuilly-sur-Seine, puis à celle de l'avenue de la Grande-Armée, dans le XVIe. Cette autorisation me permettait de retirer en liquide 50.000 euros par semaine. Pendant longtemps, je remettais ces sommes directement à André Bettencourt. Puis à partir de début 2007, du fait de la dégradation de l'état de santé de “Dédé” – c'est comme ça que nous le surnommions dans la maison –, je les confiais à Patrice de Maistre. »

    « Une partie servait à payer des médecins, des coiffeurs, du petit personnel, etc. Et une autre, c'était pour les politiques »

    « Dédé, et il ne s'en cachait pas, a toujours financé la droite. C'était un vrai défilé d'hommes politiques dans la maison, ils venaient surtout au moment des élections. Dédé “arrosait” large. Chacun venait toucher son enveloppe. Certaines atteignaient même parfois 100.000, voire 200.000 euros. »

    « les visiteurs les plus assidus étaient des responsables du Parti républicain. Il leur remettait une enveloppe tous les deux ou trois mois. Parfois 10.000, 20.000 ou 30.000, d'abord en franc, puis en euro, car là aussi, tout augmente ! Je sais que Dédé avait contribué, juste avant mon arrivée, au financement en liquide de la campagne d'Edouard Balladur. Cela dit, comme il était généreux, il ne m'étonnerait pas qu'il ait aussi financé les activités politiques de Jacques Chirac ».

    « C'était à la fin du mois de mars 2007. Patrice de Maistre, qui était devenu celui qui “s'occupait” des politiques du fait de la maladie de Dédé, m'a convoquée pour me demander d'aller retirer à la banque une somme trois fois supérieure à l'habitude, à savoir 150.000 euros. J'ai refusé, en expliquant que mon accréditif ne me le permettait pas. Il s'est énervé, en me disant que la banque ne nous refuserait pas ce service. Je lui ai demandé la raison pour laquelle il lui fallait absolument récupérer un tel montant, et là, il m'a répondu : “Mais enfin, c'est pour financer la campagne présidentielle de Sarkozy ! Je dois donner de l'argent à celui qui s'occupe du financement de la campagne, Eric Woerth. Et 50.000 euros, ce n'est pas suffisant.”»

    «Malgré l'insistance de Maistre, qui a quasiment piqué une crise de nerfs, j'ai refusé. Je me souviens même avoir appelé Eva, mon interlocutrice à la BNP de la place Vendôme, l'agence où Liliane Bettencourt a son compte principal, pour lui demander son avis. Je ne lui ai pas parlé du financement de Sarkozy, mais elle a bien compris... Elle m'a dit que je devais refuser, qu'il ne fallait pas que je dépasse mon accréditif, sinon cela risquait d'alerter Tracfin. Donc je me suis rendue comme d'habitude avenue de la Grande-Armée, j'ai retiré 50.000 euros, que j'ai remis à Liliane Bettencourt, qui a ensuite donné l'enveloppe à Maistre, devant moi. Et j'ai rempli le carnet de caisse, avec, en regard de la somme, la mention “Bettencourt”, que j'ai écrite moi-même. Je faisais toujours comme ça lorsqu'il s'agissait de l'argent destiné aux politiques, car il ne fallait pas de trace écrite. Si Liliane Bettencourt leur donne les carnets de caisse, les policiers pourront vérifier mes dires. Je me souviens de la date de ce retrait destiné à la campagne de Sarkozy : c'était le 26 mars 2007. »

    « Comme les 50.000 euros ne suffisaient pas, Maistre s'est rendu – ou a envoyé quelqu'un, je ne sais pas – en Suisse, pour prélever en urgence le complément, à savoir 100.000 euros. D'après ce que j'ai compris, il n'a pas puisé dans le compte de Vevey mais plutôt dans celui de Genève. De toute façon, il allait toutes les semaines en Suisse... Ensuite, Maistre m'a dit qu'il allait très vite dîner avec Eric Woerth afin de lui remettre, “discrètement” comme il m'a dit, les 150.000 euros. Et le dîner a bien eu lieu très rapidement... »

    « Maistre était très fier de côtoyer Sarkozy »

    « Il venait déjeuner ou dîner avec Cécilia »

    « Nicolas Sarkozy recevait aussi son enveloppe, ça se passait dans l'un des petits salons situés au rez-de-chaussée, près de la salle à manger. Ça se passait généralement après le repas, tout le monde le savait dans la maison. Comme M. et Mme Bettencourt souffraient tous les deux de surdité, ils parlaient très fort et, de l'autre côté de la porte, on entendait souvent des choses que l'on n'aurait pas dû entendre. Encore une fois, tout le monde savait dans la maison que Sarkozy aussi allait voir les Bettencourt pour récupérer de l'argent. C'était un habitué. Le jour où il venait, lui comme les autres d'ailleurs, on me demandait juste avant le repas d'apporter une enveloppe kraft demi-format, avec laquelle il repartait. Je ne suis pas stupide quand même, inutile de me faire un dessin pour comprendre ce qu'il se passait... »

    « Florence Woerth était au courant des placements, pas forcément des fraudes fiscales. Et pour cause : elle n'était pas souvent là. Elle prenait souvent de longs week-ends, se rendait régulièrement en Suisse où elle disait avoir une propriété. En fait, il apparaissait évident qu'elle avait été uniquement placée là parce que son mari était ministre du budget. Patrice de Maistre ne s'en cachait pas d'ailleurs, mais il a vite regretté son choix, il n'était pas content d'elle. »

    « Florence Woerth avait un bon salaire : environ 13.000 euros par mois, plus une prime de fin d'année de l'ordre de 50.000 euros »

    Mme Bettencourt « n'a jamais eu à subir le moindre contrôle fiscal depuis au moins 1995. Je n'ai jamais vu le moindre inspecteur des impôts, je peux le certifier. Ça, on peut dire que nous étions tranquilles par rapport au fisc ! Je me souviens même, un jour de 2008, avoir téléphoné, paniquée, à la personne des impôts qui s'occupait de Mme Bettencourt. En arrêt maladie, j'avais oublié d'envoyer la déclaration d'impôt sur le revenu, je n'avais envoyé que l'ISF... C'était une grosse bévue. J'avais peur que l'on nous sanctionne d'une lourde amende. Logiquement, on aurait dû nous infliger une pénalité de 10%, soit environ 4 millions d'euros. Mais mon interlocuteur a rigolé, il m'a dit de ne pas m'en faire, que Liliane ne subirait aucune pénalité, ce qui a été le cas ».
    La transcription de l'interrogatoire du 7 juillet des enquêteurs de la brigade financière:

    Citation Envoyé par Claire Thibout aux enquêteurs
    L'an 2010, le 7 juillet à 20 heures.
    (suivent le nom de l'officier de police judiciaire et le cadre juridique de l'audition de Claire Thibout)
    Question: Pourquoi êtes-vous partie à Fourques?
    Je suis partie à Fourques parce que je ne supportais plus la pression des journalistes et des photographes à mon bureau, à mon domicile, au bureau de mon mari ainsi que d'être dérangée sans cesse sur mon portable et les téléphones de mon mari. Je me sentais harcelée. Sur les conseils de mon avocat, Me Gillot Antoine de nous mettre au vert, je suis partie avec mon époux et mes enfants chez les cousins de mon mari à Fourques.
    Quand je parle des journalistes, je ne vise pas Mediapart que j'ai eu au téléphone par l'intermédiaire de mon avocat. Mon avocat connaissait des gens de chez Mediapart. A la suite de ma deuxième audition par vos services à mon domicile, j'ai rendu compte téléphoniquement à mon avocat du contenu de mon interrogatoire. Mon avocat m'a alors dit que je serai contactée par une personne de Mediapart pour que je lui dise ce qui s'était passé avec les enquêteurs.
    Le soir même, vers 21h30, j'ai été appelée par une personne disant se prénommer Fabrice et être journaliste à Mediapart.
    Je lui ai parlé des carnets de caisse que je tenais pour M. et Mme Bettencourt.
    Question: Vous avez fait un certain nombre de déclarations à Mediapart qui ont été publiées le 6 juillet au matin. Les avez-vous lues? Les déclarations qui vous sont prêtées par Mediapart correspondent-elles à vos échanges avec votre interlocuteur prénommé Fabrice?
    Effectivement, hier matin à mon bureau, j'ai lu l'article que Mediapart avait fait paraître sur son site. Cet article ne reproduit pas fidèlement ce que j'ai dit au journaliste Fabrice.
    Je lui avais parlé de carnets de caisse, de l'accréditif auprès de la BNP, que j'allais chercher de l'argent régulièrement pour M. et Mme Bettencourt et ce pourquoi cela servait: régler les dépenses de maison du couple Bettencourt. J'ai également parlé des enveloppes que je remettais au couple Bettencourt, enveloppes qui contenaient d'importantes sommes d'espèces. Que cela variait entre 50.000 et 100.000 euros.
    Question: Quelles sont les modifications apportées dans l'article de Mediapart par rapport aux échanges téléphoniques avec le prénommé Fabrice?
    L'article de Mediapart me fait dire que j'aurais déclaré quelque chose concernant la campagne électorale de M. Edouard Balladur. C'est totalement faux, c'est de la romance de Mediapart. De même que je n'ai jamais dit que des enveloppes étaient remises régulièrement à M. Sarkozy.
    Question: Vous avez déclaré à Mediapart: «Pendant longtemps, je remettais ces sommes directement à André Bettencourt, puis à partir de début 2007, du fait de la dégradation de "Dédé"(M. Bettencourt), je les confiais à Patrice de Maistre.» Or, vous avez déclaré lors de votre audition du 05 juillet 2010 réalisée à votre domicile, que les personnes à qui vous remettiez des espèces étaient les membres du personnel, des fournisseurs, des médecins et M. et Mme Bettencourt eux-mêmes. Par contre, vous n'avez jamais mentionné Patrice de Maistre. Pourquoi cette différence dans vos déclarations?
    Ce n'est pas exactement ce que j'ai dit aux enquêteurs. Je leur ai dit que je n'ai jamais remis en direct à une tierce personne, c'est-à-dire Patrice de Maistre, des enveloppes mais que j'ai été là au moment ou j'ai remis à Mme Bettencourt une enveloppe qu'elle a remise à Patrice de Maistre. Je n'ai jamais dit à Mediapart que je remettais des enveloppes de M. de Maistre. Les seules enveloppes que je remettais c'était toujours à M. ou Mme Bettencourt.
    Concernant le surnom "Dédé", j'ai seulement dit à Fabrice de Mediapart, que de temps en temps, lorsque nous étions entre collègues hors du bureau, par souci de confidentialité, nous parlions du couple Bettencourt sous les pseudos "Dédé" et "Lili".
    Question: Vous avez déclaré à Mediapart: «C'était un vrai défilé d'hommes politiques dans la maison, ils venaient surtout au moment des élections. Chacun venait toucher son enveloppe. Certaines atteignaient même parfois 100.000 voire 200.000 euros.» Or, lors de votre audition du 5 juillet 2010, après avoir évoqué une demande de 150.000 euros par Patrice de Maistre pour le compte de M. Woerth, vous avez seulement déclaré que vous n'excluiez pas des remises d'espèces à d'autres politiques. De quels éléments probants disposez-vous pour avoir été aussi affirmative avec Mediapart ?
    J'ai effectivement dit à Fabrice de Mediapart qu'il y avait souvent des hommes politiques à la maison. Je n'ai pas parlé de "défilé" ni qu'ils venaient surtout lors des élections. Je lui ai seulement dit que souvent ces messieurs venaient pour avoir de l'argent. Je lui ai dit que je n'ai jamais assisté à une remise d'enveloppe à ces personnes.
    Je n'ai jamais parlé des montants de 100.000 ou 200.000 euros. Je lui ai seulement dit qu'il y avait des enveloppes d'espèces qui étaient remises par M. Bettencourt ou de temps en temps par Mme Bettencourt à des politiques. Je n'ai pas cité de noms mais le journaliste de Mediapart m'a demandé si M. Sarkozy venait à la maison (avant qu'il soit président) et s'il avait touché des enveloppes. Je lui ai répondu que c'était possible.
    Question: Vous avez déclaré à Mediapart: «Les visiteurs les plus assidus étaient des responsables du parti républicain. Il leur remettait une enveloppe tous les deux ou trois mois. Parfois 10.000, 20.000, ou 30.000, d'abord en franc puis en euro». De quels éléments disposez-vous pour justifier une telle affirmation?
    Je n'ai pas du tout parlé du Parti républicain. D'ailleurs j'ai su que très tardivement que M. Bettencourt était de ce parti. De plus je ne connais même pas les représentants de ce parti. Je n'ai donc jamais avancé un quelconque montant concernant ce parti.
    Question: Mediapart écrit: «S'agissant du financement politique, on en vient au point sensible. Celui concernant Eric Woerth. Le seul que Claire T. ait évoqué devant les policiers, car le seul sur lequel elle a été interrogée». Lors de votre audition le 6 juillet à votre domicile, il vous a été posé la question suivante: «Savez-vous si des espèces ont été remises à de personnalités politiques». Vous n'avez évoqué que la remise de 150.000 euros à M. Woerth et à la question de savoir si M. Woerth avait reçu d'autres sommes, vous avez répondu: «Je l'ignore, c'est le seul fait de cette nature porté à ma connaissance». Pourquoi avoir déclaré à Mediapart que nous ne vous avions pas interrogé que sur cette remise?
    Je ne comprends pas la question. S'agissant de M. Woerth, vos collègues m'ont demandé si je savais qui avait touché de l'argent ou pas. Je leur ai alors dit que M. de Maistre m'a demandé avant les élections présidentielles d'aller lui chercher 150.000€ à la banque. Je n'avais pas la possibilité de traiter une telle somme car il fallait une autorisation spéciale. Quand je lui ai demandé pourquoi c'était faire, pourquoi une telle somme, il m'a répondu qu'il devait organiser un dîner avec M. Woerth pour la lui remettre. Il voulait que cela se passe par l'intermédiaire de Mme Bettencourt. Je lui alors dit que cela n'était pas possible d'aller chercher un tel montant, surtout pour l'usage qu'il voulait en faire. Il s'est énervé et il m'a dit qu'il allait voir avec la BNP.
    Moi, entre-temps, j'ai rappelé Mme Eva A(...) qui était la gestionnaire du compte de Mme Bettencourt place Vendôme pour lui dire qu'il était hors de question que je vienne récupérer une telle somme et qu'elle dise à M. de Maistre que ce n'était pas possible. Elle m'a alors répondu que j'avais raison et que si une telle chose se passait, il faudrait qu'(elle) le déclare à TRACFIN. Elle m'a dit qu'elle allait en parler directement à M. de Maistre. Elle a bien dû lui en parler car M. de Maistre ne m'a jamais reparlé d'aller retirer ces 150.000€.
    M. de Maistre m'a par contre demandé quel montant je détenais et j'ai mis dans une enveloppe la somme de 50.000€ pour Mme Bettencourt. Il m'a dit qu'il se débrouillerait du reste. Un peu plus tard, il a fait un commentaire du style «dès fois, ça sert d'avoir des comptes en Suisse».
    Par cette remarque, j'ai compris que M. de Maistre allait récupérer le reste de la somme de cette manière; c'était lui qui gérait les comptes de Mme Bettencourt à l'étranger.
    Concernant plus précisément la question que vous me posez, concernant le «financement des politiques», je n'ai jamais dit à Mediapart que vous ne m'aviez interrogée que sur le versement à M. Woerth.
    Question: Vous avez précédemment déclaré au sujet du journaliste de Mediapart: «Je n'ai jamais dit que des enveloppes étaient remises régulièrement à M. Sarkozy» et: «Ces messieurs venaient pour avoir de l'argent.» Pouvez-vous préciser vos propos?
    Bon, il y avait des politiques qui venaient, c'était connu qu'ils venaient chercher de l'argent pour leur campagne électorale. Au moment de ces campagnes, il y avait plus de monde qui venait tirer la sonnette de M. et Mme Bettencourt. Peut-être que M. Sarkozy faisait partie de ces gens, mais je ne pourrais l'affirmer car je n'étais pas là lors de la distribution des enveloppes.
    Quand je dis «c'était connu», c'étaient des déductions que faisaient la plupart du personnel de la maison, du moins ceux qui étaient proches de M. Bettencourt. Pour ma part, lorsqu'on me demandait d'aller tirer des espèces et que cela coïncidait souvent avec des dîners ou des déjeuners ou des réunions au bureau de M. Bettencourt, je comprenais que ces espèces allaient être distribuées aux personnes invitées. J'étais d'autant plus confortée dans cette déduction que ces enveloppes étaient étrangères aux dépenses de fonctionnement de la maison car c'est moi qui gérais ces dépenses.
    Question: Vous avez indiqué à Mediapart, concernant la remise de 50.000€ à Mme Bettencourt suite à la demande formulée par M. de Maistre: «J'ai rempli le cahier de caisse avec, en regard de la somme, la mention «Bettencourt» que j'ai écrite moi-même. Je faisais toujours comme ça lorsqu'il s'agissait de l'argent destiné aux politiques car il ne fallait pas de trace écrite.» Or lors de votre audition le 5 juillet 2010 à votre domicile, à la question de savoir ce que vous avez inscrit sur le cahier de caisse pour cette remise de 50.000€, vous avez répondu avoir noté le nom de Mme Bettencourt, puisque c'était à elle que vous aviez remis les espèces parce que vous n'enregistriez sur le cahier que le nom de la personne à qui vous remettiez les espèces et non le nom du destinataire final. Pourquoi cette différence dans les déclarations?
    J'inscrivais «Mme Bettencourt» car c'est à elle que je remettais la somme. Alors effectivement on peut penser que je cachais l'identité de la personne finale qui recevait l'argent car parfois je la connaissais.
    Question: De quelle(s) personne(s) finale(s) vous souvenez-vous?
    En fait quand je donnais de l'argent à Mme Bettencourt c'était principalement destiné à elle mais je savais par exemple qu'elle donnait des primes au personnel mais elle ne souhaitait pas m'en parler.
    Question: Vous avez déclaré à Mediapart, concernant ce retrait «Je me souviens de la date de ce retrait destiné à la campagne de Sarkozy: c'était le 26 mars 2007». Comment avez-vous pu être aussi précise alors que lors de votre audition, vous avez évoqué la période «mars avril 2007»?
    C'est Mediapart qui m'a dit «j'ai des informations c'était le 26 mars 2007». Je leur ai répondu «oui peut-être» mais je ne leur ai jamais dit «oui c'est le 26 mars». De toute façon, je n'avais pas mes cahiers et je ne pouvais pas être aussi affirmative.
    Question: Vous avez déclaré à Mediapart: «Comme les 50.000 € ne suffisaient pas, M. de Maistre s'est rendu - ou a envoyé quelqu'un, je ne sais pas - en Suisse, pour prélever en urgence le complément, à savoir 100.000€. D'après ce que j'ai compris, il n'a pas puisé dans les comptes de Vevey mais plutôt dans celui de Genève». Sur quelle base avez-vous fait cette déclaration à Mediapart?
    Je n'ai pas fait cette déclaration. Ces comptes je sais qu'ils existaient mais je n'en avais pas la charge et je ne sais donc pas sur quel compte ont été retirés les 100.000€. En tout état de cause, je n'ai jamais parlé à Mediapart de comptes à Vevey ou à Genève.
    Question: Vous dites que le dîner auquel M. de Maistre devait remettre une enveloppe d'espèces à M. Woerth «a bien eu lieu très rapidement». Quelle est la date de ce dîner? De quelles informations disposez-vous pour dire que ce dîner a bien eu lieu et que M. Woerth a reçu des espèces à cette occasion?
    Je ne me souviens pas de la date de ce dîner. Je ne sais pas si M. Woerth a reçu ces espèces car je n'étais pas là lors du dîner. Par contre, je sais que ce dîner a eu lieu car M. de Maistre me l'a dit.
    Question: Lors de vos déclarations à Mediapart vous déclarez: «M. Sarkozy recevait aussi son enveloppe, ça se passait dans l'un des petits salons situés au rez-de-chaussée, près de la salle à manger. Ça se passait généralement après le repas, tout le monde le savait dans la maison. Comme M. et Mme souffraient tous les deux de surdité, ils parlaient fort et de l'autre côté de la porte, on entendait souvent des choses que l'on aurait pas dû entendre. Encore une fois, tout le monde dans la maison savait que Sarkozy aussi allait voir les Bettencourt pour récupérer de l'argent. C'était un habitué. Le jour où il venait, lui comme les autres d'ailleurs, on me demandait juste avant le repas d'apporter une enveloppe kraft demi-format avec laquelle il repartait. Je ne suis pas stupide quand même, inutile de me faire un dessin pour comprendre ce qu'il se passait...» Pourquoi n'avez-vous pas évoqué ce fait lors de votre audition du 05 juillet 2010 à votre domicile?
    Je n'ai pas dit ça comme ça à Mediapart. J'ai déjà dit précédemment que des politiques venaient, dont M. Sarkozy, et qu'il y avait des enveloppes qui circulaient dans la maison et j'ai évoqué que M. Sarkozy pouvait faire partie des personnes qui recevaient ces enveloppes. Je n'ai jamais été plus précise que cela avec le journaliste de Mediapart.
    Question: Nous constatons que la semaine dernière, votre avocat, Me Gillot, interrogé sur le fait de savoir si des hommes politiques ou des partis politiques aient pu recevoir de l'argent liquide, a répondu «ça fait partie des possibilités». Le Parisien a fait une page sur votre convocation en nos services le lundi 05 juillet 2010. Lors de votre première audition, ce jour-là, à la question de savoir à qui vous remettiez les espèces que vous retiriez du compte sur lequel vous disposiez d'un accréditif, vous n'avez aucunement mentionné des hommes ou des partis politiques. Lors de votre audition, vous avez évoqué le seul cas de Eric Woerth. Le soir-même, vous étiez en contact avec Mediapart à qui vous communiquez des informations que vous n'avez pas évoquées avec les enquêteurs. Pouvez-vous expliquer votre démarche?
    Je n'ai pas évoqué d'autres politiques que M. Woerth car c'était la première et la seule fois que l'on m'a demandé directement (M. de Maistre) d'aller retirer de l'argent et qu'il m'a dit le nom de la personne pour laquelle cet argent était destiné. Pour ce qui est des autres politiques même si je me doute qu'ils versaient pour récupérer des enveloppes, on ne me l'a jamais dit directement, ce ne sont que mes déductions.
    Question: Quels étaient les autres hommes politiques qui selon vos déclarations à Mediapart ont été concernés par des remises d'espèces
    Vous ne pouvez pas me demander ça. M. et Mme Bettencourt étaient des personnes généreuses et il y a eu beaucoup de personnes politiques qui ont reçu de l'argent. Je ne serais pas exhaustive et ne veux pas faire de délation. Pour ce qui est de M. Woerth, s'il n'y avait pas eu les histoires de carnets, je n'en aurais jamais parlé à personne.
    Question: Quels politiques venaient au domicile de M. et Mme Bettencourt?
    Il y en avait beaucoup. Parmi les plus proches, il y avait M. Pierre Messmer, Mme Pompidou, M. Léotard, M. Longuet, M. et Mme Chirac, M. Balladur, M. Kouchner, Mme Mitterrand (M. Mitterrand était un ami de longue date de M. Bettencourt), M. Donnedieu de Vabres. Il y avait comme, je l'ai déjà dit, M. Sarkozy et plus récemment M. Woerth. Généralement, ces personnes avec leurs épouses venaient sur invitation pour un repas.
    Question: Comment pouvez-vous être aussi affirmative sur le fait que des hommes politiques recevaient de l'argent alors que vous indiquez que ceci repose sur des déductions?
    Comme je vous l'ai expliqué quand quelqu'un vient déjeuner et que l'on me demande une enveloppe, enveloppe que je remets à M. Bettencourt et que cette enveloppe est vide après le déjeuner, on peut imaginer que M. Bettencourt ait donné de l'argent à cette personne.
    Voici comment les choses se passaient: M. Bettencourt me disait: "J'ai besoin de telle somme" (généralement 50 à 100.000€); après avoir retiré cette somme à la Banque, lorsque celle-ci n'était pas disponible dans ma caisse, je la remettais à M. Bettencourt après avoir fait des liasses de 10.000€ (il me le demandait car cela lui permettait de mieux appréhender la somme que contenait l'enveloppe et de décompter plus rapidement ce qui restait), M. Bettencourt me disait qu'il avait besoin de cette somme le jour-même, les jours ou la semaine suivante en fonction de ses invitations ou de ses rendez-vous.
    Je constatais que l'enveloppe que je lui avais remise était vide après ces rendez-vous car en me demandant de nouveau de l'argent, j'avais accès à sa serviette posée dans son bureau. Dans cette serviette, il y avait l'enveloppe dont M. Bettencourt me demandait de vérifier le contenu. Soit cette enveloppe était vide et M. Bettencourt me demandait de l'argent, soit il restait de l'argent et il disait que ça suffisait ou me demandait de compléter.
    Question: Pouvez-vous donner le nom des personnes proches des époux Bettencourt qui pourraient corroborer vos dires sur les remises d'enveloppes à des politiques?
    Il s'agit en fait de bribes de conversations que j'ai pu entendre entre les membres du personnel, et je ne leur parlais pas directement. Il y a M. ... (majordome), M. ... (majordome), M. ... (chauffeur), Mme ... (secrétaire), Mme ... (secrétaire).
    Question: Mme ... faisait-elle partie de ces personnes?
    Non, elle est arrivée après que je sois partie, on ne s'est croisées que 15 jours.
    Question: Avez-vous autre chose à ajouter? ...
    Non.
    Conformément à votre demande, je m'engage à venir demain matin à votre service.
    Après lecture faite par elle-même, Mme Claire Thibout persiste et signe avec nous et nos assistants le présent procès-verbal à minuit cinq.

  2. #2
    Citation Envoyé par karibou666 Voir le message
    Comme l'autre sujet est fermé sans explications j'en rouvre un, si ça pose un problème il y a qu'a expliquer en quoi...
    Parce que c'est pas le topic politique?
    "You wanna chat with a buddy? Go find one"

  3. #3
    Le sujet actu avait été fermé suite à des débordements. Je pense que l'explication à la fermeture de ton premier sujet ce trouve quelque part là-bas.

  4. #4

  5. #5
    En fait les sujets politique sont interdits sur le forum.

    Voilà.
    On ne rit vraiment de bon cœur que dans les cimetières.

  6. #6
    Bah celui sur les subprimes est toujours ouvert.
    Citation Envoyé par Julizn
    Sinon, moi j'en ai jamais utilisé. Le gingembre frais ça s'achète en petite quantité. Y'a des glucides partout, dans les systèmes communistes.

  7. #7
    Faut virer la balise alors, c'est balot.

  8. #8
    Récolteur de clobibées Avatar de le faucheur
    Ville
    Asnieres-sur-seine
    Citation Envoyé par Blind_God_W@D Voir le message
    En fait les sujets politique sont interdits sur le forum.

    Voilà.
    Euh non pas du tout. Il y a juste le topic actu qui a été fermé car c'était un véritable nid a troll, mais en dehors de ça, il y a tout un tas de topic politique qui remonte de temps en temps et qui sont jamais fermé.
    Toi aussi tu veux claquer du flipper dans toute la France ?

  9. #9
    Ça me semblait bizarre comme mesure aussi... Surtout vu l'état d'esprit de Canard PC en règle générale.

  10. #10
    Ces déclarations sont publiables?

    Parce que Mediapart est un site internet payant et que je les ai vu nulle part ailleurs pour le moment.

    Le droit de citation me parait être ici un peu débordé

  11. #11
    J'ai viré tout le rédactionnel de mediapart (et il y en avait beaucoup) pour ne garder que les déclarations de Claire Thibout en elle même.

    Quand à l'interrogatoire c'est un document de justice.

  12. #12
    My bad alors, ce n'est peut être plus vrai maintenant mais je suis certain qu'à un moment tout thread politique était interdit.

    M'enfin bon, amusez vous bien.
    On ne rit vraiment de bon cœur que dans les cimetières.

  13. #13
    Le truc c'est que sur des sujets comme hadopi ou les subprimes, y'a moyen d'avoir une discussion un minimum construite et puis y'a des news intéressantes. Là, c'est déjà pas très jojo dans les médias pro, alors passé à la moulinette du forum, ça va finir en bain de sang.

  14. #14
    Je suis d'accord pour dire que le troll est désagréable mais il s'agit tout de même d'un sujet important. C'est la première fois qu'un gouvernement se retrouve dans une telle tourmente, si on peut pas s'exprimer un peu là dessus alors ça sert à quoi d'avoir des forums de dicussion au fond ?

  15. #15
    Citation Envoyé par karibou666 Voir le message
    Je suis d'accord pour dire que le troll est désagréable mais il s'agit tout de même d'un sujet important. C'est la première fois qu'un gouvernement français se retrouve dans une telle tourmente, si on peut pas s'exprimer un peu là dessus alors ça sert à quoi d'avoir des forums de dicussion au fond ?
    Fixed.
    Citation Envoyé par Julizn
    Sinon, moi j'en ai jamais utilisé. Le gingembre frais ça s'achète en petite quantité. Y'a des glucides partout, dans les systèmes communistes.

  16. #16
    Oui en France, en Angleterre c'est déjà arriver, ça avais fais mal, par contre la bas ça n'a pas tourner au point Godwin de la part des membres de la majorité du dit gouvernement.
    C'était un peu plus digne quand même.

    à noter que je ne me prononce surtout pas quand à la culpabilité ou non hein.

  17. #17
    Bin à la lumière des déclarations de Claire Thibout reproduites en premier post et des enregistrements audio (légaux ou pas d'ailleurs) je pense qu'on peut tout de même avoir une intime conviction comme on dit.

    http://www.mediapart.fr/journal/fran...nregistrements

    http://www.dailymotion.com/video/xdrg0s_news#from=embed

    http://www.dailymotion.com/video/xdu...court-sur_news

  18. #18
    Citation Envoyé par karibou666 Voir le message
    Ça me semblait bizarre comme mesure aussi... Surtout vu l'état d'esprit de Canard PC en règle générale.
    Ouais, voila, c'est exactement ça.

    Allez hop , je referme.

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