La rubrique catch du jeudi c'était bien, mais avouez que le vendredi, c'est encore mieux. Comme ça, c'est encore tout frais dans votre tête le soir devant Raw quand vous étalez votre culture nouvellement acquise à votre copine pendant qu'elle fantasme sur John Cena en faisant semblant de vous écouter. Aujourd'hui, nous allons encore parler de cinéma, avec un film sur lequel la WWE avait visiblement placé beaucoup d'espoir à sa sortie il y a 3 ans, puisqu'il a même été inclus à une "storyline" : See No Evil, de Gregory Dark, disponible en DVD chez Metropolitan depuis quelques mois.
Premier film entièrement produit par WWE Studios, il s'agit d'un slasher movie narrant les tendances meurtrières d'un certain Jacob Goodnight, rôle taillé sur mesure pour le patibulaire Kane de la WWE. Dans un hôtel délabré qu'un groupe de jeunes délinquants est censé rénover en échange d'une remise de peine, Jacob arpente les couloirs et plante vigoureusement sa hache ou son crochet dans les gens avant de leur arracher les yeux parce que quand il était petit, sa mère chrétienne intégriste lui donnait des revues de femmes à poil avant de le punir pour s'être tripoté devant.
Ce n'était pas la première fois que Gregory Dark filmait un costaud en train de planter vigoureusement son instrument dans les gens, puisque son CV inclut des titres comme White Bunbusters ou Deep Inside Vanessa Del Rio, dont la mention ne manquera pas de booster la popularité de Canardpc.com sur les moteurs de recherche. Malheureusement, sa tentative de film d'horreur est un gros gâchis. Entre un point de départ aussi plausible qu'une sortie prochaine de Duke Nukem Forever, un scénario qui doit être le truc le plus mal écrit que j'ai subi depuis la dernière fois que j'ai entendu du Grand Corps Malade, et le coup du cinglé qui assassine ses contemporains pour évacuer le stress causé par sa mère et sa sexualité réprimée qui est un concept vieux comme Psychose, See No Evil se traîne déjà pas mal de boulets aux pieds, mais aurait quand même pu tendre bravement vers le nanar rigolo, ou tout au moins vers la série B couillonne mais divertissante (à la manière du Roi Scorpion avec The Rock, une coproduction WWE Studios). Hélas, le film est lent à se mettre en place puis précipite les tueries, et exploite très mal ses quelques atouts, comme un décor réussi et quelques méthodes de meurtres assez originales mais qui se révèlent fort mal mises en scène.
Bon, mais alors le grand chauve récemment drafté à Smackdown, au milieu de tout ça, il vaut quoi comme acteur ? Eh bien, force est de reconnaître qu'il n'est même pas plus mauvais que la brochette de jeunes falots à qui il donne la réplique (façon de parler, il doit prononcer 5 mots en tout). Cela étant dit, son jeu a toute la subtilité à laquelle on peut s'attendre de la part d'un catcheur dirigé par un réalisateur de films X, et son personnage de Jacob Goodnight a peu de chance d'entrée au panthéon des monstres cinématographiques aux côtés d'un Freddy ou d'un Leatherface. Au bout du compte, il est sans doute quand même ce qui fonctionne le mieux dans le film, puisque son talent naturel pour adopter une attitude de brute menaçante et soulever, écraser, lancer, étrangler ses camarades de jeu est plutôt bien mise à profit, mais même pour un fan de catch, ça reste une excuse bien faible pour s'infliger un film aussi médiocre.
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