Introduction
L’éducation est, à tout point de vu, un enjeu central pour les sociétés contemporaines. L’Etat est au cœur de cet enjeu car c’est lui qui, au minimum, donne l’impulsion de la politique éducative. Il est le pilote qui coordonne une politique globale et cohérente basée sur des critères qu’il aura lui-même choisi. Il est en effet indispensable de savoir ce que l’on veut comme éducation. Un enseignement au plus près des exigences du marché du travail ? Un enseignement qui transmet la culture d’un pays ? Un enseignement qui apprend à vivre en société ? Un enseignement qui doit permettre d’aborder la vie moderne ?
Un système éducatif piloté par l’Etat c’est la somme de ses préoccupations rassemblées dans un compromis que forme par exemple le système éducatif français. En effet, l’institution scolaire ses données 3 missions :
- Instruire, c'est-à-dire fournir les connaissances et les compétences jugées nécessaires à l’enfant.
- Socialiser, l’école crée du lien social
- Former des citoyens, qu’on peut résumer par connaitre ses droits et devoirs au sein de la Cité.
Ces trois missions forment l’éducation. Néanmoins, l’Etat n’a pas, et ne peut pas, en avoir le monopole. S’instruire, apprendre, se fait avant et bien au-delà du parcours scolaire, la famille est, elle aussi, source de lien social, de même, l’apprentissage à la citoyenneté peut se faire en dehors de l’école (par le bénévolat par exemple). L’idée est donc de savoir dans quelle mesure l’Etat peut partager ses missions avec d’autres acteurs et, finalement, si ces autres acteurs peuvent se substituer à l’Etat.
La question, volontairement provocatrice, est donc de savoir si on peut privatiser l’éducation (telle que définie précédemment).
Pour tenter de répondre à cette question, nous verrons, au travers des trois acceptions de l’éducation, quels rôles peut être attribué à chacun : Etat et collectivité, entreprises et association et enfin sphère familiale.