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  1. #361
    Citation Envoyé par golwin Voir le message
    Et sinon le pdf compilant l'ensemble de tes histoires, il avance ? Certainement le syndrome E.Y.E

    Putain, t'as grave raison, il faut que je m'y remette !

  2. #362
    Il est des journées rouges et noires...
    Ce matin je suis reparti du bar. Je ne crois pas que j'y remettrai un jour les pieds. J'ai triché. j'ai emporté une bière. La capsule a sauté sur le rebord d'un muret et, en quelques goulées, est remontée une demi-existence d'ivrognerie. Le perroquet est là, sur mon épaule, et me jacasse dans l'oreille. Son haleine est puante, au moins autant que la mienne. Au début j'arrive toujours à l'ignorer, mais sa chansonnette fini par rentrer et je jacte tout seul. Toujours.
    Coco ? Fils de pute ! T'as pris racine ici ou quoi ? Tu vois pas que je bois ma bière, peinard ?

    Le soleil se lève sur le charnier, des clébards troués partout. Ces gars du Devoir adorent leur tirer dans les pattes pour le simple plaisir de les voir boitiller. Ça parait con dit comme ça, mais un plaisir simple en enfer, c'est important.
    J'ajuste le goulot de la bouteille entre mes lèvres pendant que, loin en bas, s'avancent mes pieds sur l'asphalte qui commence à se réchauffer.

    Moi je comprends ça, les petits plaisirs...

    - Bien sûr que tu comprends ça, toi c'est le gamin que t'as pourri !
    - Oh... ta gueule... je vais régler ça.

    La bouteille est vide. je la balance sur le côté du vieux van rouillé qui marque l'arrivée aux anciens entrepôts militaires. Ma main a tremblé trop fort et j'ai raté la peinture dégénérée que ces putains de hippies de la liberté ont gribouillée sur le flanc. Un corbeau perché sur un poteau penche la tête et me jette un regard accusateur. La Zone me jette un regard accusateur.
    Oui, je sais que tu n'aime pas ça, ma jolie, mais ce matin il fait grand soleil, j'ai eu une bière et je t'emmerde.


    Cap commence à suer dans sa combinaison ornée d'un gros Peace and Love aux couleurs jaune et noir du trèfle nucléaire. Force lui est d'admettre qu'il a vraiment une vie merdique à tous les niveaux. Après avoir gueulé de bien médiocre manière les chansons des Stooges et des Pixies avec son groupe aujourd'hui dissolu, après avoir pris de la cocaïne, pensant peut-être que s'enfariner allait faire de lui une vraie rockstar, il avait pété les plombs et avait fracassé le crâne de son ex, une certaine Felitsa, sur le rebord de l'évier de la cuisine par un beau matin ensoleillé semblable à celui-ci.
    La taule, perpette. Une virée d'enfer dans la cuve à VIH qui avait duré 5 ans. Seringues. Viols collectifs. Seringues encore. Viols encore. Avec ses heures quotidiennes à la salle de gym, il avait réussi à réduire la partie seringue au strict minimum et à passer dans l'équipe "visiteurs" des tournois de sexe. Les prisons en Ukraine, ça forge le caractère.

    Son avocat était revenu plein d'enthousiasme, là encore un beau matin :
    "Accroche toi Carl, j'ai emmanché une combine avec un type du à la défense que je connais bien...

    Bordel, il faisait que ça, le Carlos, s'accrocher ! S'accrocher de toutes ses forces à la barre des haltères, s'accrocher de toutes ses dents à l'élastique passé autour de son bras, s'accrocher aux hanches des plus faibles...
    - C'est quoi ta combine ?
    - Tchernobyl, mon garçon ! Le gouvernement a besoin d'hommes comme toi ! J'en ai touché un mot avec mon contact à la défense, il monte une escouade, il a besoin de types qui n'ont pas froid aux yeux.
    - Tcher... Tchernobyl ? "

    L'énormité de la chose lui avait décollé le cerveau aussi sûrement qu'un bon shoot à l'acide. Lui, dans l'armée ? Certes, son père avait été dans l'UPA, mais bordel, il n'avait jamais été question de passer dans les forces régulières. le treillis c'était définitivement pas son trip.

    - C'est pas vraiment l'armée, enfin c'est pas vraiment officiel... c'est du travail d'exploration, de repérage... ils vont te cadrer, Carl, tu comprends ? T'en as besoin, t'es pas un mauvais type. Continue la muscu et déconne pas trop, ok ?"

    Il avait acquiescé sans comprendre, il était retourné dans sa cellule et, une fois allongé sur son lit, les bras croisés derrière la tête, un énorme éclat de rire l'avait secoué, il avait hurlé de rire, un rire incrédule, aux accents sinistres, répercuté dans la promenade commune, énervant les autres détenus comme des molosses dans un chenil.
    Tchernobyl ! Putain, ce connard d'avocat savait déconner !

    Huit mois plus tard, après une formation à la dure qu'il avait suivie, hébété par le manque, passant au travers des sélections sans se rendre compte de ce qui lui arrivait et de ce qu'on attendait de lui, les yeux dans le vague, apprenant des leçons basiques mais étranges sur des artefacts, des anomalies, la radioactivité, les émissions magnétiques, les caractéristiques techniques d'armes variées, les premiers secours, il se retrouvait dans un enfer pire que la taule.

    Il faisait partie de la première vraie tentative de l'armée de sécuriser le boxon qui régnait alors autour du réacteur nucléaire de Tchernobyl. Il faisait partie des premiers à passer le cordon de sécurité. Les "vrais" soldats avaient refusé d'aller plus loin, le gouvernement avait donc d'abord fait des exemples, avant de renoncer à envoyer ses troupes régulières à la mort, essentiellement pour endiguer l'insurrection qui montait dans les rangs. Les soldats, c'est beau, c'est courageux, ça tue et ça meurt pour la patrie, mais dès qu'ils se mettent à gamberger ils sont comme tous les gamins figés dans l'obscurité de l'escalier menant à la cave, le cœur battant dans leur poitrine de combattant. Ah! nos fiers cons battants. Alors à la fin, comme toujours, on prend du civil : c'est pas cher et ça percute encore moins. Pour la gloire, pour la patrie, va étaler tes intestins sur la terre de notre beau pays !

    Carl faisait partie des premiers. Il n'avait pas d'amis dans la bande de criminels réinsérés qui l'entourait mais cela lui avait fait quelque chose de voir Pavel essayer de garrotter son moignon de jambe arrachée par une explosion de grenade, de voir Niko se faire hacher par des souffles d'air, de voir la peau de Kirsan se consumer lentement sous l'effet des radiations, et les autres se faire lacérer et bouffer par une espèce de poulpe presque invisible... alors quand il s'était retrouvé seul dans le tunnel d'une voie ferrée désaffectée, sa radio crépitant d'ordres directs et prioritaires lui demandant d'établir un rapport clair de la situation et de donner sa position, il avait laissé son barda, fracassé la radio
    sur le rebord de l'évier
    sur le bord d'un rail, et il était parti au nord, tombant sur les types du Devoir, trop ressemblants à l'armée à son goût, puis un peu plus au nord encore, il avait trouvé la Liberté.

    Mais, là encore, l'appel des emmerdes s'était fait entendre à ses oreilles et il avait récemment accepté la garde de la frontière nord-est contre les incursions de Monoliths.
    Depuis, on l'appelait Cap, et même "Cap Nord" en rigolant dans son dos, et tous les putains jours, jumelles vissées à la gueule, il allait surveiller cette putain de route sinueuse à l'affut d'un mouvement. Cap avait vraiment une vie merdique, à tous les niveaux.
    Ce jour ci, c'est au sud qu'il vit un mouvement sur le goudron.

    C'est une blague ?! Qui c'est, ce connard qui chaloupe au milieu de la route ?!
    Dernière modification par Pluton ; 03/03/2010 à 13h37.

  3. #363
    Trop court!!

    Mais sérieusement, d'la balle ton récit, j'adore ta façon de planter le background, on sent bien la lassitude chez tes persos. Keep it up!

  4. #364
    La suite , c super ce récit
    Je n'y ais jamais joué et je n'y jouerais sans doute jamais mais ça se lit comme un roman
    Bravo

  5. #365
    J'ai rédigé le paragraphe suivant depuis une dizaine de jours, mais je ne suis pas satisfait de moi.
    Et j'ai pas assez de promesses de don d'organes en échange de la suite, alors je laisse encore trainer

  6. #366
    Je te donnerai ma rate.
    Peut être.

  7. #367
    Moi mon rat, désolé, c'est un mâle. Et il est à peine muté et pas trop radioactif...
    La Bibliothèque idéale de l'imaginaire, c'est bon pour les noeils et l'esprit.

  8. #368
    ben poste comme ça
    le mieux est TOUJOURS l'ennemi du bien
    et pis, j'ai hâte de savoir comment ça se termine
    Rhaaaaaa je vais pas tenir lol

  9. #369
    Les soldats, c'est beau, c'est courageux, ça tue et ça meurt pour la patrie, mais dès qu'ils se mettent à gamberger ils sont comme tous les gamins figés dans l'obscurité de l'escalier menant à la cave, le cœur battant dans leur poitrine de combattant. Ah! nos fiers cons battants. Alors à la fin, comme toujours, on prend du civil : c'est pas cher et ça percute encore moins. Pour la gloire, pour la patrie, va étaler tes intestins sur la terre de notre beau pays !
    En lisant ça, j'ai, en quelque sorte, tout de suite pensé à Georges Darien..


    Sinon, superbe, comme toujours.
    Et en organes, j'suis prêt à filer mon foie, pour remplacer celui d'un stalker qui carbure trop à l'alcool si il faut.
    Citation Envoyé par lordsupra Voir le message
    Les backers sont plus cons que des turfistes en fait, vu que même quand ils parient sur le bon cheval, ils perdent.

  10. #370
    Alors c'est fini
    La comme ça , c pas possible !!
    tant pis, on ne connaitra jamais la fin ...

    En tout cas merci pour les chapitres précédents

  11. #371
    Citation Envoyé par thtioxine Voir le message
    Alors c'est fini
    La comme ça , c pas possible !!
    tant pis, on ne connaitra jamais la fin ...

    En tout cas merci pour les chapitres précédents
    Nan, c'est pas fini

  12. #372
    Et bah, quelle gifle mes aïeux! Je viens de m'envoyer l'intégrale et maintenant je souffre en réalisant qu'il n'y aura probablement pas de suite. En tout cas merci pour ces excellents récits.

  13. #373
    Citation Envoyé par Pluton Voir le message
    Nan, c'est pas fini
    Je tente au cas où

  14. #374
    Quinze après le premier post je découvre, un peu par hasard, ce fil achevé depuis longtemps.

    Je sais que c'est un peu absurde de commenter après toutes ces années mais bon... scripta manent, alors tant pis pour les règles, si j'en enfreins.

    J'ai tout lu et c'était un vrai plaisir. Ce premier STALKER m'a beaucoup marqué et retrouver la Zone de cette façon, c'était vraiment formidable ! Le premier récit retrace très bien le fil principal de l'histoire, le choix d'ignorer la "vraie" fin et de prononcer un vœu devant l'exauceur collait parfaitement à l'histoire choisie pour le Tatoué. Et puis, pour moi, ça reste la meilleure fin. L'autre dévoile trop des mystères de la Zone.

    Le deuxième récit est tout aussi bon. Meilleur, peut être, mais seulement parce qu'il succède au premier et que pour lui donner du sens, il a fallu beaucoup le romancer. Et c'est très bien fait. C'est vivant, sombre, mystérieux... bref, c'est la Zone.

    J'avais tenté une expérience similaire, mais mon récit n'est pas allé bien loin. Ici, on a un premier texte complet et de qualité, alors bravo !

    Heureusement que je manque de temps, sinon je réinstallai STALKER dans la semaine.

  15. #375
    Merci Lure, ça me touche. Je suis toujours dans la zone depuis tout ce temps grâce aux modeurs, et c'est vrai qu'aucun autre univers n'a pu autant m'inspirer que celui de Strougatski, Tarkovski et, bien sûr GSC Game World.
    Si tu veux partager ton récit ici n'hésite pas.

  16. #376
    Pluton,

    On retrouve bien dans ton récit quelques références à Pique-nique au Bord du Chemin (notamment l'étrangeté de l'enfant du Stalker, esquissé seulement chez les frères Strougatski) et c'était chouette ! J'ai repéré aussi quelques allusions au film, même si je n'ai presque aucun souvenir de celui-ci (vu très jeune).

    Mon récit restera inachevé mais ok, il sera toujours mieux ici que sur mon disque dur. J'en mets juste l'introduction, mais si ça passionne les foules (?!) j'ai poussé, de tête, jusqu'à l'entrée de la décharge.



    Je me rappelle de cette nuit… du bruit de l’orage… de cette cave, froide et humide… et de la douleur, sourde, terrible, qui me labourait le crâne. J’avais besoin d’air.

    Tant bien que mal, j’ai traîné mon corps meurtri vers l’escalier, manquant de sombrer dans l’inconscience à chaque pas. L’eau ruisselait jusque dans le sous-sol et là-haut, par l’embrasure d’une porte depuis longtemps arrachée, j’ai pu apercevoir le ciel.

    Lentement, péniblement, j’ai gravi les marches glissantes jusqu’à pouvoir plonger mon regard dans l’obscurité de la nuit. C’est là que j’ai compris que j’avais tout oublié… mémoire… perdue dans les ténèbres, arrachée par la tempête.

    Je suis resté longtemps comme ça, hagard, à attendre Dieu sait quoi et puis j’ai fini par redescendre dans mon trou crasseux. A cet instant, cette cave était tout ce que je connaissais du monde. Au milieu des gravats et des détritus, je trouvai des restes de nourriture... un quignon de pain, rassis depuis longtemps, le fond d’une bouteille d’alcool frelaté… Je les avalais malgré tout, me forçant à mâcher lentement, avec application même, dans l’espoir de voir un souvenir remonter à la surface de mon esprit. Rien. Je m’allongeai là où j’avais repris conscience et, recroquevillé sur moi-même, je passai la nuit. Je me réveillai au petit matin, tremblant de froid, englué dans une mare de vomissures, mais l’esprit clair. Oh, je ne me souvenais toujours de rien, mais ma fièvre semblait être retombée et je réussi à me redresser sans trop de peine.

    Le soleil se levait à peine lorsque j’émergeai de terre au milieu d’un petit village dévasté, jonché de débris et envahi d’herbes folles. Un petit groupe d’hommes semblait avoir élu domicile au milieu de cette désolation et il planait sur leur campement de fortune une atmosphère étrange, tendue, faite d’un silence que rompaient seulement quelques murmures suivis de rires étouffés. Le long du chemin boueux qui traversait les ruines, des hommes montaient une garde vigilante, les mains posées sur leurs armes. Mon apparition attira quelques regards, mais personne ne parut s’intéresser à moi plus que quelques instants. Qui étaient-ils ? Des mercenaires ? Des bandits ? Je n’en savais rien et, n’osant m’approcher d’eux, j’errai un temps entre les habitations en ruines. L’endroit n’avait rien d’accueillant. Les maisons avaient été saccagées et pillées depuis longtemps. On n’y trouvait plus rien que des déchets, de la crasse et quelques matelas moisis jetés à même le sol.

    Le village avait été bâti dans un creux de terrain et bientôt je dépassais la dernière maison, me retrouvant à gravir le chemin détrempé qui s’étirait jusqu’au sommet d’une colline. Tout au long de mon ascension, je nourrissais l’espoir que le paysage ferait remonter à ma conscience quelques souvenirs. Il n’en fut rien. Avais-je déjà vu cette route défoncée, ce paysage vallonné, parsemé d’arbres et de rochers, ces bosquets touffus ? Peut-être… une sensation vaguement familière m’avait traversée, mais pas davantage.

    Je cherchai vainement à retrouver en moi ce qui avait provoqué ce sentiment fugitif de « déjà vu » lorsqu’une voix me héla. Je sursautai. Que me voulait-on ? En contrebas, à l’entrée du hameau, un homme agitait le bras dans ma direction.

    « Sidorovich veut te voir. » me cria-t-il.

    Je descendis lentement la colline, jusqu’à le rejoindre. Quand j’arrivai à sa hauteur, il se contenta de répéter « Sidorovich veut te voir ». Devant mon air perdu, il tendit vaguement le bras en direction du village et ajouta « Le bunker, de l’autre côté des maisons ».

    Sidorovich ?! Me connaissait-il ?! un fol espoir s’était emparé de moi et, je l’avoue, je traversais le village en toute hâte, manquant à plusieurs reprises de glisser dans la boue. Peut-être allais-je enfin savoir qui j’étais ! Peut-être allais-je retrouver la mémoire ! Qu’est-ce qu’un homme sans ses souvenirs ?

    L’entrée du bunker… je la vois encore, installée à flanc de colline, à l’arrière du village, sous les arbres… Un escalier de béton qui s’enfonce dans la terre… J’y suis descendu, le cœur plein d’espoir, les entrailles nouées par l’angoisse, une question me brûlant les lèvres…

    Qui suis-je ?!

    Je la hurlai pratiquement au gros homme tapi derrière son bureau. Il me toisa un long moment avant de prendre la parole.

    « Hier matin, le Rouquin m’a ramené ton corps. Il m’a juré t’avoir trouvé dans l’épave d’un de ces corbillards qui reviennent parfois du Nord. Rien d’inhabituel hein ! Sauf que t’étais en vie et ça, c’était pas ordinaire. Les corbillards ne ramènent que les morts. »

    Il a marqué une pause. Les corbillards ? Qu’est-ce que… ? Où étais-je donc ?!

    « Tiens, tout ce que t’avais d’intéressant sur toi, c’est ce PDA, reprit-il en me tendant un petit appareil. Je le lui arrachai des mains puis tentai fébrilement de l’allumer.

    T’excites pas le Tatoué, j’ai déjà regardé, il n’y a rien dessus. Juste un message. »

    Lorsqu’enfin je trouvai le petit bouton, l’écran s’illumina vivement, laissant apparaître une simple phrase :

    Kill the Strelok

    « Tu vois ? Y a rien d’autre. Alors qui t’es, j’en sais foutrement rien mais si je t’ai sauvé la vie, c’est pas pour me faire mousser. Tu cherches des réponses, je peux peut-être t’aider à en trouver, mais en attendant, tu peux toujours bosser pour moi. Et qui sait, ça pourrait te remettre les idées en place. Alors ? T’en dis quoi ? »

    Avais-je vraiment le choix ? Evidemment, j’aurai pu tourner les talons, quitter ce bunker, mais ensuite ? Putain, j’en savais rien… ! Alors j’ai dit oui.

    Sidorovich n’a pas perdu de temps, il m’a rapidement expliqué ce qu’il attendait de moi. Il était prêt à me payer, en roubles et en équipement, pour que je retrouve Nimble, un de ses gars. Loup me donnerait un peu d’équipement et des informations supplémentaires sur Nimble. Enfin j’ai vite compris que ce connard ne se préoccupait pas beaucoup du sort de ce Nimble. Tout ce qu’il voulait, c’était récupérer une clef USB et les informations qu’elle contenait. Je ne devrais pas jouer les indignés, après tout je ne m’inquiétais pas davantage du sort de ce type… Tout ce que je voulais, c’était comprendre ce qui me tombait dessus.

    Avant de ressortir du bunker, j’ai posé quelques questions à Sidorovich. Pour savoir où on était, qui étaient les gars armés dans le village... enfin tout ça quoi.

    « La Zone » a-t-il simplement lâché. Je suis resté planté là, devant lui, jusqu’à ce qu’il accepte de poursuivre.

    « Ok. Bon. En 86 quand la centrale de Tchernobyl a explosé… »

    Tchernobyl… l’accident… le 26 avril 1986… des bribes de souvenirs remontaient à la surface, je m’empressais de les agripper, de les rassembler. Trop occupé à essayer de les comprendre, je n’entendais plus Sidorovich. Petit à petit, j’arrivais à reconstituer une trame, courte mais précise, dont les quelques mots de Sidorovich n’étaient que le début.

    Dans la nuit du 26 avril 1986, un test mené sur le réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl tourne au drame. La fusion du cœur du réacteur provoque une série d’explosions et la fuite d’importantes quantités de particules radioactives dans l’atmosphère. La ville voisine de Prypiat et les environs de la centrale sont évacués dans l’urgence tandis que l’armée déploie un cordon sanitaire destiné à interdire tout accès à la centrale. Il faut plusieurs mois d’efforts et de sacrifices pour étouffer le feu qui couve dans le réacteur éventré et bâtir une nouvelle enceinte de confinement. Le sarcophage. Puis l’endroit est abandonné. Le silence s’installe et la nature finit par reprendre ses droits. L’histoire aurait pu s’arrêter là… Mais vingt ans plus tard, un deuxième incident a lieu.

    Au milieu de la nuit du 12 avril 2006, une lueur insoutenable déchire l’obscurité. La terre tremble violemment. On croit à une nouvelle explosion du réacteur mais les autorités se contentent de renforcer la sécurité autour de la zone d’exclusion et d’en interdire totalement l’accès. Le temps passe et des rumeurs naissent. Les populations qui vivent encore aux abords de la Zone s’inquiètent. On raconte que des monstres y ont été aperçus, on raconte que d’étranges choses s’y passent…

    Quelques courageux osent franchir le cordon militaire, en quête de réponses, mais bien peu reviennent. Les rares survivants font part de récits fantastiques et rapportent avec eux des reliques, des artefacts, qui témoignent de l’existence de phénomènes mystérieux et inexplicables… Bientôt, ces artefacts aux propriétés inconnues se revendent à prix d’or au marché noir, suscitant la convoitise d’aventuriers et de mercenaires. Jour après jour, en dépit des interdits et des barrages, au mépris des radiations et des anomalies, ils infiltrent la Zone. Ceux-là, on les appelle S.T.A.L.K.E.R.

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