Dans le cadre des hoplites, les armures étaient lourdes et encombrantes, entre 20 et 30 kg en bronze (en bois pour le bouclier), le tout sous le soleil de Grèce, l'équipement va aller en s’allégeant au fil des siècles, mais il est probable que les batailles ne duraient pas longtemps. En pratique les soldats devaient enfiler leur armure au dernier moment et pour alléger la charge du bouclier ils devaient le soutenir avec leur épaule tout en le plaquant sur leur voisin d'en face, ce qui accentuait d'autant l'effet de poussée de la phalange.
La formation, sans être parfaite faute d'entrainement, était dense, ce qui veut dire que les rangs du fond n'avaient aucune idée de ce qui se passait à l'avant et ceux à l'avant n'avaient pas vraiment le luxe de ralentir ou de prendre la fuite vu qu'ils étaient poussés sur leurs arrières.
Pour la dimension psychologique, les hoplites étaient des citoyens qui se battaient au nom de leur cité pour protéger leurs intérêts et tous les citoyens participaient (jusqu'à 60 ans) peu importe leur niveau social. Ils étaient regroupés dans la formation avec les membres de leur famille sur une douzaine de rangs, les soldats les plus fiables étant placés à l'arrière pour assurer la cohésion du groupe et une poussée forte. Pas mal d'éléments à mettre au crédit de leur motivation somme toute.
Un argument en faveur de la poussée et du corps à corps qui s’ensuit : la
bataille de Leuctre où les Thébains mettent en place une phalange d'une cinquantaine de rangs. Ça suppose que le combat hoplitique se jouait sur la poussée commune et par sur la valeur martiale et morale de chaque combattant.