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Non en vrai, personne n'a dit que l'orpaillage illégale cesserait magiquement avec l'ouverture de mines légales. J'ai surtout précisé que les conditions d'exploitation n'étaient en général pas les mêmes, notamment sur les sites alluvionnaires, qui ne sont rentables que parce que les orpailleurs ne sont pas payés, et que ce sont les fournisseurs qui s'engraissent, pas les clandestins...
Mais il y a quand même des sites énormes qui pourraient être exploités légalement mais ne le sont pas, notamment en extraction primaire, et qui sont des villes clandestines dans la jungle. Avec parfois plusieurs milliers d'orpailleurs sur zone, et toute une économie de jeux, alcools, putes mais aussi services médicaux, supermarchés etc qui gravitent autour. Et non, installer des postes sur des sites là ne suffit pas à empêcher l'orpaillage, parce qu'il n'y a qu'une presence permanente qui permet d'empêcher la réimplantation, et que cette présence permanente est hors de portée sauf à la rentabiliser.
Anecdote perso, y a prescription maintenant : un de mes chefs de sections a obtenu de très bons résultats sur une zone, en restant pendant 3 semaines sur un site qui était accessible par piste à partir de son poste. Il a fait des rotations de ses groupes sur zone à partir de sa base principale (6 ou 7 heures de marche en forêt par relève) et au bout de 3 semaines, les commerçants qui soutiennent les orpailleurs ont fini par partir. Pour mieux revenir un mois après, quand le poste a été déplacé pour aller sur une autre zone.
Le seul bilan définitif de l'opération, ça a été 17 cas de palu sur 24 mecs dans la section. Et le coût logistique de l'opération.
C'est la même chose pour les opérations de destructions de puits de mines. On peut en détruire des dizaines, avec toute la logistique que ça suppose derrière pour amener sur place les centaines de kilos d'explosifs (et il n'y a que 3 ou 4 helicos en Guyane...), derrière les sites repoussent aussi vite. Le temps qu'il faut aux orpailleurs pour couper des arbres, les débiter en planches et refaire les galeries de mines, qui plongent parfois à plusieurs dizaines de mètres sous terre...
Sur un site alluvionnaire où on était déjà passé 2 fois en 2 mois, on a retrouvé enterré à plusieurs centaines de mètres (donc 1 ou 2 heures de marchés en forêt) des bidons d'essence et des groupes électrogènes et motopompes neufs, prêts à être déballés une fois qu'on serait partis pour reprendre l'exploitation. Même un quad une fois. Neuf. Mais sans essence