La tentative de crAsh de ravir le titre avec un randy qui n'en est pas un m'a fait réaliser que je n'ai pas partagé ici mon randy de cet été, que j'appeleral le "randy du destin": il semblait être écrit que j'allais tomber.
Pour recadrer mon essai pour le titre, nous sommes donc au deuxième jour de l'IRL. Ca fait presque deux jours entiers qu'on vadrouille sur les petites blanches du massif central, parsemées de gravillons copieusement semés quand ils refont le bitume, sans avoir pour ma part eu l'amorce d'une virgule.
Fin d'après midi, le soleil commence à rougir un peu, pause essence et ravitaillement pour l'apéro / barbec' prévu le soir même dans un supermarché. Il nous reste une 50aine de bornes à faire pour rentrer au gîte, la fatigue (ou la digestion... allez savoir vu le resto le midi) commence à avoir raison de la motivation.
On remanie un peu les groupes et je propose à Gero, qui nous avait gentiment servi de lièvre depuis le début de l'IRL de prendre son relais et d'ouvrir sur le bout de chemin qu'il reste à faire (1). Je me dis au passage que ça permettra d'avoir quelques images filmées par l'arrière, en roulant pépère il doit y avoir moyen de faire quelques plans sympa en groupe resseré.
Sous les railleries, je sors ma carte michelin, repère grosso modo le trajet à prendre. On a juste à sortir du parking à gauche, traverser le rond point et on rejoint la départementale. Tranquille.
Je démarre, prévoyant d'attendre les autres sur le coté de la route à la sortie du parking vers le rond point. Au denier moment, je me dis que si ça prends du temps on va gêner les voitures, du coup, je m'arrête avant la sortie du parking(2) pour attendre le groupe "lapin", qui met du temps à se remettre en selle. Pendant ce temps le groupe "tortue", mené par Thigr, nous grille la politesse, sort du parking et part... à droite !

Mais mais mais, c'est à gauche qu'il faut aller !
Je vérifie la carte, je me suis pas planté pourtant... Ceux de mon groupe sont arrivés, j'hésite un instant, puis je décide d'enquiller à droite pour rattraper les autres (3), après tout, le GPS a peut être un raccourci magique pour nous ramener sur la nationale, ma carte a quelques années et n'est peut être plus à jour. Mais ça me parait bizarre quand même, y'a rien par là !
Je suis donc la route et au bout de quelques centaines de mètres à monter, vois un virage à gauche un peu serré, puis la route qui enjambe l'autoroute direction la nationale (ah , finalement ça passe peut être ?), et aperçois au loin l'autre groupe.
Je regarde dans le rétro, voit les autres qui suivent, j'entame mon virage en me faisant la réflexion sous le casque: celui là, avec le bosquet qui masque la sortie, tu le coupes t'as une chance sur deux de te prendre la voiture qui arrive en faaaaaaaa........ BAM !
Sans avoir le temps de rien faire, je me retrouve par terre, un truc qui frotte dans mon dos. Je réalise au bout de quelques secondes que c'est mon pneu arrière, le moteur tourne. J'éteins rapidement la moto et tente de comprendre pourquoi je suis tombé.
J'ai glissé sur une langue de graviers qui a dégueulé sur la route suite à un orage récent.

Je suis blasé. Je tente une danse à la Scie, mais ma prestation n'a pas l'effet escompté.
J'ai pas l'air d'avoir grand chose. Le casque a tapé par terre, ma manche de blouson a morflé, les protection coude/épaule on bien fait leur boulot. Coté moto, c'est pas glorieux. La moto a glissé et est partie s'encastrer dans une rambarde de sécurité. On la remet sur ses roues, je fais un rapide état des lieux. La tête de fourche est explosée, elle tapé contre le poteau de la rambarde et ne tient pas bien, le supports ont du casser. Le carénage gauche est rapé, mon levier d'embrayage est un peu tordu, le sélecteur tordu et fêlé, le pot gauche et le raccord sont rayés. Les roulettes de protection de la fourche et du bras oscillant sont bien entamés, ils ont fait le travail.
Deux minutes après ma chute, le groupe "tortue" repasse dans l'autre sens: c'est pas la bonne route.
J'ai pu rentrer au gite puis chez moi sans trop de souci en tenant un rétro de la main gauche pour soutenir la tête de fourche et éviter qu'elle bouge.
Je suis passé, honte à moi, par l'autoroute (désolée titine tu n'avais encore jamais connu cette horreur), mais ça m'a permis d'avaler les bornes en tenant bien la tête de fourche, sans avoir à changer de rapport et donc d'économiser mon sélecteur mal en point.
Je remarquerai au passage que mon guidon est de travers, je prie durant le retour pour que la fourche n'ai pas vrillé.
Verdict final: je n'ai rien. Absolument rien. J'avais peur le jour même d'avoir des contractures le lendemain, j'ai rien eu du tout, pas un bleu, pas une griffure. Niveau matos en revanche, la moto a effectivement pris cher à l'avant. La TDF explosée, le support qui fixe tout l'avant sur le cadre a explosé, ça tenait juste parce que fixé aux carénages latéraux. Le sélecteur de vitesse a cassé au démontage. Le garde boue a été coupé à l'intérieur, à coté du tube de fourche (j'ai toujours pas compris comment). La fourche n'a finalement rien, c'était juste un problème d'alignement.
Motard OK, Moto KO, le Randy parfait.
Alors pourquoi le Randy du destin ?
- j'enchaine trois décisions (1) (2) et (3) dont deux je n'aurai pas prises en temps normal: j'aime pas ouvrir sur un roadbook que j'ai pas choisi, et ayant un bon sens de l'orientation, je suis mon instinct et me trompe rarement de route
- un soleil couchant au mauvais moment qui m'empêche de voir l'état de la route,
- une rambarde de sécurité qui a fait plus de mal que de bien.
- cette moto n'était pas encore tombée depuis que je l'ai. Or toutes les motos que j'ai eu se sont retrouvées par terre en ma possession. (par moi ou quelqu'un d'autre)