De retour de l'Étrange Festival, c'était une chouette édition avec des nouveautés assez sympas et des rétrospectives très intéressantes
Concernant les films de 2019 :
Nekrotronic de Kiah Roache-Turner : une équipe de chasseurs de démons luttent contre une application style Pokémon Go que les créatures utilisent pour envahir le monde.
C'était assez distrayant, l'humour bas-de-plafond est suffisant pour ne pas prendre le film trop au sérieux et le côté fauché a son petit charme (avec des accessoires et du maquillage pour éviter les images de synthèses quand c'est possible). Par contre c'est épuisant à regarder à cause du vacarme et du bazar à l'écran. Monica Bellucci est pas mal en méchante.
Come to Daddy de Ant Timpson : un jeune homme qui n'a pas connu son père lui rend visite à la demande de ce dernier. Sauf que l'homme qu'il rencontre ne semble pas accueillant.
Film à "twist" banal : on l'attend pendant 30 minutes, on s'ennuie quand on le découvre. C'est beaucoup trop mince pour être intriguant ou effrayant. Elijah Wood fait le boulot sans plus, plutôt déçu.
The Art of Self-Defense de Riley Stearns : un jeune homme solitaire et introverti s'inscrit à l'école de karaté du mystérieux "Sensei" pour apprendre à se défendre et s'affirmer.
Une bonne surprise, j'aime beaucoup l'humour pince-sans-rire de la première partie : dialogues concis et acteurs impeccables (Jesse Eisenberg est très drôle). J'apprécie un peu moins la seconde partie qui est plus inquiétante mais je dois reconnaître que ça permet de changer de ton et que ça fonctionne bien. Le sujet de la diffusion de la violence est moyennement traité, c'est intéressant mais ça aurait pu être plus travaillé. Le côté "film indé ricain" me gêne un peu, l'image est terne. Je le conseillerais bien.
First Love de Takashi Miike : un jeune boxeur au pronostic vital engagé se retrouve embarqué malgré lui dans une guerre de gang entre des yakuzas et la mafia chinoise.
Enfin un Miike regardable et divertissant au bon sens du terme. L'humour brutal et la déconne sont toujours là, au service d'un film plus conventionnel cette fois-ci. Ça lui va plutôt bien, c'est une bonne cuvée.
Blood Machines de Seth Ickerman : des chasseurs de l'espace traquent une étrange machine qu'ils ne comprennent pas... contrairement aux femmes qui la garde.
J'ai été très agréablement surpris par ce moyen-métrage (50 minutes). Ce n'est pas un clip pour mettre en valeur la bande originale de Carpenter Brut, mais un film avant tout (ouf) ! Beaucoup d'imagination, des images fascinantes en particulier dans l'espace avec un certain sens de l'échelle, un bon mélange d'effets pratiques et d'images de synthèse... Les acteurs sont plutôt bons en plus. Le scénario est très mince, c'est là que le côté "clip" ressort et c'est un peu dommage. La très sympathique équipe du film est fière de son travail et il y a de quoi pour un projet de ce genre.
The Lighthouse de Robert Eggers : un vieux de la vieille et un bleu prennent la relève pour garder un phare, isolé de tout.
Les deux acteurs sont époustouflants, Dafoe est évidemment tout désigné pour le rôle mais c'est Pattinson qui a fini par m'impressionner le plus. L'image est superbe. Le film est très inquiétant et mystérieux, c'est un thème et deux personnages plutôt qu'un scénario de film d'horreur classique (avoir vu la bande-annonce ne change rien). Le film est un peu long, le manège fait un tour de trop et il est possible de s'ennuyer par moments.
The Doll's Breath des frères Quay : j'ai rien compris à l'histoire.
Court métrage très éprouvant pour les yeux et les oreilles, c'est de l'animation sinistre et angoissante. Pas ma came du tout, vingt minutes de souffrance.
Bliss de Joe Begos : une jeune artiste en panne d'inspiration essaye de nouvelles drogues pour finir son dernier tableau.
Le film est incapable de susciter les sensations qu'il cherche à transmettre (à part du dégoût). J'étais parti pour m'en tenir là, à un film prétentieux, hallucinant et loupé sur l'inspiration des artistes... sauf que le film est beaucoup plus premier degré et essayait d'être un authentique film d'horreur. C'est encore plus con que ce que je pensais. Pas vu une telle croûte depuis des lustres.
À plus tard pour les reprises