Oui voila. Faut plus voir ça comme un grand cirque.
Je crois qu'il y a un souci dans ton quote, ou alors j'ai changé de pseudo sans m'en rendre compte, à moins que Zonderziel et moi soyons un multi.
Pendant ma séances ce n'était pas des rires nerveux, mais de vrais rires.
Le jeu vidéo est une chose trop grave pour le laisser aux canards
La Bibliothèque idéale de l'imaginaire, c'est bon pour les noeils et l'esprit.
Ce topic qui se fout de la gueule du Masque et la Plume qui débat de tout et n'importe quoi à propos des sorties récentes, on est d'accord que c'est purement par jalousie parce que ces derniers sont payés ?
Avec un million et demi d'entrées en une semaine, le courrier de la prochaine émission va envoyer du lourd.
Jeux du moment : TEKKEN 8
C'est quand même une émission sympa le masque et la plume même quand l'on n'est pas d'accord avec leurs critiques.
Souvent, le plus intéressant est quand ils émettent des avis divergents sur un film, tu as des confrontations intéressantes. Et la mauvaise foi de certains intervenants rend souvent l'ensemble dynamique.
Je viens de voir Joker.
Techniquement c'est plutôt léché quand même. Il y a de beaux plans et j'aime beaucoup les couleurs, il y a une vraie direction artistique.
Après j'ai un peu plus de mal avec le contenu du film.
Spoiler Alert!
Assez partagé mais c'est pas mal au final.
Le film ne nous donne pas vraiment de points sur lesquels éprouver de l'empathie pour Arthur. Tout au plus il nous fait pitier au début quand on nous décrit sa vie de merde.
Même dans la mise en scène le personnage n'a pas de grand moment où sa personnalité ou son discours sont valorisés. Dans les quelques passages où il exprime sa pensée de manière libre et claire, il n'est pas charismatique et n'a pas de folle envolée lyrique.
Même à son point culminant il sert plus de prétexte que de réel meneur.
Enfin perso c'est comme ça que j'ai regardé et compris le film.
Je suis d'accord. J'avais peur que le film pousse de l'empathie non méritée. J'ai trouvé au final que c'est assez maîtrisé pour qu'on soit juste suspendu devant un personnage à la fois méprisable et attachant par son manque inhérent de chance dans la vie. Ca fait un contraste qui aide au malaise général, j'apprécie qu'on me mette mal à l'aise de temps en temps.
Aarghlb lub blohrub je pourtant clair, ne pas ?
CA : SW-7075-4159-1225 - Steam : mickakun - https://twitter.com/mickakun
Quelques films ces derniers jours, dont La Valse des Pantins de Scorsese et Les Moissons du Ciel de Mallick, puis Joker au cinéma.
Même si finalement ce sont les deux premiers films qui mériteraient davantage de développement, je vais revenir sur Joker puisque ça semble être un sujet incontournable depuis une semaine
Je n'aime pas ce film. Posez ces fourches que je ne saurais voir : je essayer de m'expliquer.
On va peut-être commencer avec ce que j'ai vraiment apprécié.
D'abord la réal, forcément très Scorsesienne avec cette façon toute particulière de filmer l'environnement urbain, comme Scorsese filmait New York par exemple.
Les deux premiers tiers du films sont de façon générale très beaux. Objectivement j'aime beaucoup la photo et cette façon de mettre en scène l'urbain oppressant. J'aime aussi beaucoup cet attachement vraisemblablement sincère au cinéma US des 70s, et j'y reviendrai plus loin.
Les extérieurs sont étouffants, anxiogènes et les scènes d'intérieurs sont chancellantes, longues et malaisantes quand le cadre se resserre forcément sur Phoenix. C'est un film du malaise, probablement plus au travers des images qu'au travers de ses propos.
Une bulle de noirceur qui n'éclate jamais véritablement.
J'aime aussi beaucoup le parti pris de concevoir le film comme un écho direct à La Valse des Pantins de Scorsese.
Ça passe bien entendu par Robert De Niro à la place que convoitait Rupert et sa folie douce, mais surtout sur la structure narrative qui finalement y puise allègrement.
On a la part de fantasme, puis la réalité, pour enfin tendre vers un rêve profondément altéré : le personnage est allé trop loin. Et là il y a un changement d'ampleur : Arthur ne provoque pas son entrée en scène, il en est victime.
Et c'est ce statut de victime qui me pose problème.
Rupert est sociopathe mythomane, Arthur est un handicapé souffrant de troubles mentaux.
Il n'y a finalement aucune véritable réflexion sur la dichotomie du personnage public/privé, ni sur l'ambition toxique, sur la télévision et les nouvelles idoles / les nouveaux cultes. Soit.
Mais il n'y a pas non plus à proprement parler de réflexion sur notre époque actuelle, contrairement à ce que certains critiques laissent supposer. En tout cas, rien qui ne soit le véritable électrochoc annoncé.
Tout est à la portée de Captain Obvious.
Et c'est là que j'ai le plus de mal avec Phillips : son cynisme m’écœure. S'il n'avait pas réalisé The Hangover Trilogy (sic) je pourrais presque penser qu'il y ait une volonté de surfer sur le climat politique occidental pour faire son beurre, avec la subtilité et la délicatesse d'un super tanker avec une coque ébréchée.
La jeunesse est méchante, les cadres sont méchants, les services sociaux sont indifférents ou sacrifiés, les riches sont méchants, la TV est un milieu méchant, la voisine n'est pas avec moi et ça me rend triste. Mais pire que tout ça : le peuple, les grouillots, les 99% sont tellement à vif et sans repère qu'ils adhèrent forcément au chaos et choisissent un symbole absurde pour déverser leur frustration et leur violence.
Pire, ces gens-là (nous) se rangent derrière un malade mental sans idéologie, simplement pour casser le système. J'ai beaucoup de mal à sentir l'empathie du réalisateur pour son personnage et beaucoup de mal à me départir de cette lecture depuis quelques heures. C'est là un de mes problèmes majeurs avec ce film. Ça se pense cervocosmik, mais c'est du niveau d'un "Ça fait réfléchir".
L'autre problème majeur du film est pour moi ce rattachement nécessaire à l'univers de Batman.
Finalement Joker aurait pu être un film comme un autre, loin du DCU, et ça ne l'aurait absolument pas desservi. Je suis même persuadé du contraire.
À mes yeux de Batmanophile, ces tentatives de rattacher ce film à la mythologie DC Comics est un second grand échec du film.
Pourtant l'idée de base me convient parfaitement. Faire du Joker une victime n'est pas franchement inintéressant ni novateur (voir Killing Joke de Moore), mais ça reste une entreprise casse-gueule.
Surtout après le Joker de Heath Ledger que Nolan était parvenu à cerner excessivement bien. À la façon de Michael Myers, cet individu est devenu le mal incarné. Peu importe ses origines, il est à l'instant T un personnage maléfique absolu.
Et finalement ses origines, changeantes d'un auteur à l'autre, n'ont que peu d'importance. Ce qui importe c'est que ce soit n'importe qui, basculant du jour au lendemain de façon irrémédiable.
La progression d'Arthur le conduit du rang de nobody au rang de tueur iconique parce que, je cite "Tu as été méchant avec moi !".
Il devient le leader bien malgré lui d'un mouvement social violent et politisé en se proclamant apolitique. Il n'arrive ici que parce que les autres sont méchants ou indifférents à son égard.
D'où la grande idée du film : faire de Thomas Wayne le Trump local, un homme puissant et que l'on sent amoral.
Encore une fois, pas de problème avec des écarts à la mythologie Batman, mais Thomas est normalement un chirurgien de talent et surtout un philanthrope parfaitement désintéressé de la politique et des affaires.
Et ce changement a beaucoup d'importance sur la construction de Bruce Wayne, puisqu'il construit son personnage public sur ce modèle vertueux. Ici Bruce n'est pas un petit garçon heureux dont la vie bascule, il est une poupée désincarnée, le frère hypothétique qui a tout reçu.
Et que dire de cette fameuse scène (incontournable, sic), dernier clou du cercueil de la subtilité...?
Quand bien même le film cite The Dark Knight dans ses dernières minutes, rien ne peut faire passer Arthur pour le Joker. Il est un homme abîmé, détruit.
Mais pas un clown nihiliste, fou et ultra violent. C'est une victime revancharde.
J'aurais sans doute préféré un twist façon "Et non, finalement ce n'est pas le Joker, on vous a bien eu hein ?" ou l'adoption d'une direction plus surprenante.
C'est donc dommage.
Dommage parce que l'enrobage 70s et les références à Taxi Driver, French Connection, King of Comedy et Lumet sont chouettes, que Phoenix joue vraiment bien et que plastiquement le film en jette.
C'est juste dommage que le projet ait été porté par Todd Phillips et orienté dans cette direction que je juge nauséabonde.
Pour faire une reco-masquée, j'aurais beaucoup aimé que Lynne Ramsay soit la réalisatrice du projet.
Son Beautiful Day avec Phoenix également, était vraiment excellent, en plus de parvenir à digérer les influences citées plus haut avec son New York profondément Scorsesien et son personnage, militaire traumatisé non-intégré faisait parfaitement écho à Taxi Driver et First Blood pour ne citer qu'eux.
On partait de la même structure, la chute perpétuelle d'un personnage malade, dont 90% des interactions sociales se font avec sa propre mère. Lâché par le système, brisé et livré à lui-même.
Cette histoire-là est franchement plus intéressante que Joker.
Dernière modification par Yves Signal ; 18/10/2019 à 10h33.
Je n'ai pas du tout vu Wayne amoral dans ce film. Le seul personnage à en parler l'encense en permanence, et jusqu'à ce qu'il soit poussé à bout, il est plutôt poli et agréable, face à quelqu'un qui n'en donne pas envie. A aucun moment je n'ai particulièrement ressenti d'antipathie pour lui.
Globalement, tout ce que vous dites me conforte dans mon avis.
Le film laisse volontairement planner l'ambiguïté sur la relation avec Fleck.
Jusqu'au bout avec la photo et le petit message au dos.
A-t'il falsifié les dossier ?
En tout cas il est présenté comme un personnage antipathique, méprisant (ceux qui n'ont rien accompli sont des clowns), opportuniste voire démago.
Promis cet aprèm, mais en général ça n'intéresse personne
Mais super film.
Scorsese sans mafieu / 10
Si bien sûr
Je ferais un C/C de mes tweets sur les films (qui n'intéressent pas plus de monde en vrai).
Je suis d'accord avec jeanba, je préfère lire sur du Scorsese que sur Joker.
Malick je m'en fous par contre, cinéaste surcoté.
Moi, ça m'intéresse ! Même si je ne réagi pas souvent à tes interventions, ça m'intéresse très souvent et ça me donne des fois envie de voir certains films... un des derniers que j'ai vu par ton truchement c'est Le couvent de la Bête Sacrée et j'étais content de l'avoir vu ! Merci !
Oh
Au pire venez sur Tweeter, promis on parlera de cinéma