Je te concède que si l'on s'en tient simplement à "ce que vont penser les gens", alors oui, rien de tout ça n'est très utile.
Mais après, je trouve aussi que c'est prendre un standard de mesure bien bas pour quelqu'un qui s'intéresse vraiment au style et au vêtement.
Dans le sens où, 90% des gens que tu croises, ils se contrefoutent de comment tu es habillé à moins que ce soit excessivement moche, excessivement beau, ou excessivement voyant. Et pour 9 des 10% qui restent, il suffit que ce soit "un peu beau" pour faire son effet.
Par contre dans une optique de chercher à développer un style fort et cohérent dans le temps, je pense que l'apprentissage des règles, même si elles peuvent potentiellement être éculées, est utile.
Parce que ça te permet de mieux comprendre pourquoi et comment elles sont ignorées, et s'il le faut, de les ignorer en connaissance de cause.
Ca te permet de savoir quel était le raisonnement derrière la création et la canonisation de certains standards classiques, dont ont découlé de nombreuses pratiques vestimentaires (et pièces) aujourd'hui. Ca retrace l'histoire du classique, et donne du coup du sens et du contexte au contemporain.
Finalement, que cet article vous choque, je trouve que ça résume encore et encore l'éternel différent qui me sépare de ta vision des choses Mdt (et de celle de plusieurs personnes sur ce topic) : là où tu gardes souvent au coeur du débat l'utilité sociale de la fringue et la perception d'autrui et en fais parfois une priorité, je préfère voir la construction du style comme un hobbie / plaisir en lui-même, duquel peuvent possiblement découler une utilité sociale et une perception valorisée "par effet collatéral".
Je suis aussi intimement convaincu que si cette approche peut paraître contre-intuitive, c'est la seule qui permette de devenir réellement "stylé" et pas juste "habillé comme il faut". Je reste persuadé qu'il y a un lien particulièrement fort entre le "style" qui émane de quelqu'un et le plaisir personnel qu'il a pris à le réfléchir, le construire. Même si, pour sûr, la plupart des gens qui s'y intéressent commencent d'abord par avoir une approche utilitaire.
Du coup pour revenir à l'article justement, apprendre les règles n'est pas inutile. Ce que fait Jordan, si on prenait la métaphore de la musique, c'est qu'il donne les gammes et quelques cours de solfège, et rien n'empêche les lecteurs d'aller jouer du rock de garage ou de la techno après (C'est juste une métaphore hein, je n'irais pas jusqu'à dire que s'habiller est un art hein, ne déconnons pas non plus. Un hobbie empreint de créativité, à la limite)
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Par contre.... C'est vrai qu'on pourrait écrire quelque part que tout "conseil" en mode masculine donné est TOUJOURS relatif à un contexte, un cadre, un référentiel.
Ici le référentiel donné par l'article ce serait : "j'essaye de tenir compte de certaines règles établies au fil des décennies tout en fonctionnant dans un contexte contemporain."
Ce qui est un référentiel qui peut potentiellement parler à n'importe qui, et c'est peut-être pour ça qu'on le prend "par défaut".