Detroit: Become Human
Inutile de présenter les prod Quantic Dream, donc on sait où on met les pieds. J'ai été à la fois extrêmement frustré par les QTE (encore que), où le contenu mainstream "grand public" et fortement impressionné par la réalisation, la mise en scène et la DA.
D'abord l'histoire qui se déroule en 2038, donc un futur assez proche, n'a rien de bien originale surtout si on s'intéresse à la science, la technologie ou encore les films d'anticipation.
On retrouve beaucoup de choses vus et revus, dans des films genre A.I., Blade Runner, Terminator,
la lsite de Schindler, ou encore la série Real Humans (
).
Le futur qu'on nous propose n'apporte rien qu'on ne connaisse déjà, je dirais même qu'on est dans les attendus du genre avec un catalogue de technologie et services qu'on peut appréhender dès maintenant (avec l'impact social et économique qu'on leur suppose). Sans parler du contexte politique.
La chose dont on peut s'étonner c'est un tel progrès en seulement 20 ans qu'il est difficile de distinguer les robots des humains (mais bon c'est un peu le concept de base
)
Le scénario sans être mauvais n'est pas forcement passionnant mais permet d'installer une base solide pour ce qui me semble être le plus important, les relations et interactions entre les différents personnages.
Personnages qui sont souvent caricaturaux, toujours une impression de "déjà vu" mais aussi des poncifs du genre et pourtant ça fonctionne (en grande partie grâce à la réalisation et la mise scène).
Par exemple le vieux flic alcoolo à tendance suicidaire (avec évidemment un lourd passé pour justifier cela) et la jeune recrue androïde qu'on lui impose, deux antagonisme qui s'affrontent et qui devront travailler ensemble, seront-ils en concurrence, feront-ils foirer l'enquête ou finiront-ils comme les meilleurs amis du monde, mais pourquoi le lieutenant déteste-t-il autant les androïdes ?
Ce ne sont plus des ficèles mais des câbles d'amarrage pour faire tenir tout cela...
Pour finir le politiquement correct et les appels du pieds à toutes les minorités "opprimées", de quoi satisfaire tous les SJW du monde, on ratisse large très large. Par exemple Markus un "gentil" androïde a la peau sombre qui s'occupe d'un vielle handicapé riche et blanc (
), une relation tellement dégoulinante qu'elle pourrait paraitre suspecte.
Heureusement ici point de sexe (
), mais on peut trucider à volonté, choisir qui doit vivre et qui doit mourir, d'ailleurs plusieurs scènes sont limites (c'est presque étonnant et même à mettre au crédit vu l'orientation consensuelle, enfin ça conforte aussi l'idéologie dominante et le manichéisme, les humains étant les méchants très méchants et les androïdes, les gentils très opprimés).
Tout cela donne une description peu encourageante du jeu et pourtant si on exclut le contexte sociopolitico culturel, on s'attache vite au personnages, en particulier la relation kara et Alice et on aide les androïdes dans la mesure du possible (j'avais pas trop d'empathie pour certains androïdes mais je dois dire que j'étais intrigué parle déroulement du scénario et notamment la diversité des situations possibles).
Il faut dire que la grande force du titre c'est la réalisation au niveau des visages et des animations, mais aussi de l'interprétation, de plus les dialogues si ils ne sont pas extraordinaires font mouche, difficile de rester insensible à ces personnages plus "vivant" que nature. Dans le genre c'est plutôt le haut du panier, personnellement c'est ce que j'ai vu de mieux. D'ailleurs il y a quelques moments de grâce, sans spoiler je dois dire que j'ai été complétement bluffé par un niveau (très sombre et un peu à part) extrêmement réaliste, aussi la relation Kara / Alice, qui risque d'émouvoir même les plus endurcis.
Du coup on oublie vite les problèmes de cohérence, et les approximations, On oublie aussi que si la ville de Detroit est bien représentée, on est souvent confiné à de petites zones avec des murs artificiels "invisibles".
Ce qui est remarquable c'est la multitude de choix (souvent difficiles) et embranchements, qui ont de vrai impacts et conséquences.
Ça offre au titre un bon nombre de fin et une rejouabilité certaine, presque indispensable si on veut connaitre les destins des protagonistes et répondre à d'autres questions en suspend.
Voila pour conclure je dirais que Detroit: Become Human est dans le genre c'est ce que j'ai vu de mieux depuis Life is Strange, ce n'est pas un modèle d'originalité futuriste, par contre il réussit très bien à nous raconter une histoire, et l'on est curieux de savoir ce qui ce serait passé si on avait choisi cette voie plutôt qu'une autre et savoir si on peut changer le destin des protagonistes auxquels on s'attache immanquablement.