Return of the Obra Dinn
Un bateau, l'Obra Dinn, est retrouvé 4 ans après sa disparition en mer. Il n'y a plus âme qui vive à bord: ses 60 occupants sont tous morts ou disparus.
On joue un.e employé.e d'une compagnie d'assurance, et notre boulot sera donc de déterminer précisément tout ce qui s'est passé. Pour ce faire, nous possédons les éléments suivants :
- un carnet de notes
- les noms des 60 occupants du bateau (équipage, passagers ...)
- des dessins de tout ce beau monde (sauf qu'on ne sait pas qui est qui sur ces dessins)
- un plan du bateau
- une montre nous permettant de remonter le temps pour revivre l'instant précis (vraiment précis, le temps est figé, il n'y a que le joueur qui peut se déplacer) de la mort d'un personnage dont on a trouvé le cadavre.
Et c'est tout. Le gameplay se résume vraiment à se balader sur le bateau à la recherche d'un cadavre, à cliquer quand notre perso affiche sa montre, puis à noter les nouvelles infos (si il y en a) dans son petit carnet.
Et ainsi, de mort en mort, on va remonter le cours des évènements pour découvrir tout ce qui s'est produit sur le bateau (et il s'est passé BEAUCOUP de choses), et surtout, identifier méthodiquement chacun des cadavres en établissant 1) son identité, 2) ce qui l'a tué et parfois 3) qui l'a tué.
En bref, Lucas Pope a visiblement joué à Her Story, et il a aimé ça.
Ici aussi, le but du jeu est (du moins là où j'en suis) de reconstituer une histoire à partir de mini fragments vus dans le désordre qui vont petit à petit permettre de faire le lien entre toutes les informations qu'ils nous transmettent. Ici aussi, il faudra parfois faire attention aux détails pour progresser.
Par contre, ici, on se balade en temps réel dans des décors de jeu d'aventure sur Apple II (ou autre machine de l'époque, une option graphique vous permet de changer le ton du monochrome pour celui de votre antiquité favorite). Et c'est magnifique
.
On a beau passer son temps à regarder des gens mourir, chacune de ces scènes macabres est remarquablement mise en scène et introduite par un petit extrait sonore pour la mise en contexte, et ça tape juste à chaque fois.
Ça marche à fond sur moi, j'ai passé 3h à sauter de cadavre en cadavre, à lister des causes probables de décès et à écrire des noms sur des portraits sans voir le temps passer. Et je n'ai qu'une envie, y retourner dès que ma journée de boulot sera finie.