Par exemple:
- j'ai n'ai pas du tout aimé l'idée du fantôme d'Hannah. Mais je reconnais que ce choix a permis de saisir au plus près l'état d'esprit de Clay et son cheminement dans le deuil/ son parcours vers l'acceptation;
- je n'ai pas apprécié du tout ce qu'ils ont fait d'Hannah dans cette 2e saison. On ne la reconnait pas: ce n'est limite plus la même personne. On découvre qu'elle avait finalement pas mal de connaissances/amis avec qui trainer et qu'elle semblait par ailleurs difficilement envisager une relation amicale sans rouler une pelle à un moment ou un autre. Je veux dire: Zach, Alex, Jessica, Courtney, etc. A un moment, trop c'est trop et ça frôle le ridicule (mais je suis peut-être - sûrement? - une vieille coincée). Pour autant, je comprends l'intérêt - double - de ce choix:
1 - D'abord, ça a permis ce dialogue entre Clay et Justin, où ce dernier explique à Clay à quel point il est con (et surtout misogyne) d'être déçue par Hannah alors que si elle avait été un mec, tout le monde aurait trouvé ça trop cool. Néanmoins, et même si je partage ce propos féministe, j'avoue qu'à la place de Clay, j'aurais été bouleversée aussi. Il doit désormais relire toute son histoire d'amour à l'aune de ce qu'il sait et ça reconfigure légitimement tout ce qu'il pensait avoir vécu. Je veux dire, la relation avec Zach, ce n'est pas rien non plus!
2 - Ensuite, ce choix a permis de mettre en évidence le décalage évident qui existe toujours entre la façon dont on vit soi-même les choses, dont on les ressent, et la façon dont elles sont vécues par les autres. Dans la saison 1, c'est Hannah qui raconte son histoire. Dans la saison 2, ce sont désormais ceux qui sont sur les cassettes qui offrent leur version des faits. Il est logique que ça diverge. Mais à ce point, tout de même? Parfois j'ai trouvé ça trop gros et le décalage trop grand.
- J'ai été très mal à l'aise d'apprendre qu'Hannah a elle aussi été une harceleuse et mal à l'aise de constater rétrospectivement qu'elle semblait ne faire aucun examen de conscience à ce propos sur ses cassettes dans la saison 1. Mais là encore, je reconnais que c'est assez courant dans la vie réelle et qu'il est courageux d'avoir abordé cet aspect. Ca a permis aux scénaristes de dire et redire qu'il n'y a jamais de victime parfaite, mais qu'une victime reste une victime quoiqu'il arrive;
- Le verdict du procès et la façon dont Bryce s'en sort sont très durs à avaler. Mais là encore, c'est réaliste donc malgré ma frustration et ma colère, je comprends bien le propos;
- J'ai été - je dois le dire - assez "déçue" du final. J'espère ne pas choquer mais... j'avoue que j'aurais préféré que Tyler aille jusqu'au bout. Là, on a droit à un truc un peu asseptisé où l'amitié et la compassion ont raison de son geste fou. C'est un peu téléphoné. Mais j'admets que c'est un sujet très sensible et que ça aurait pu être traumatisant et too much. Je conçois par ailleurs que les scénaristes aient voulu passer un message. En l'occurence, je pense que le propos était de dire : "Si on prend soin les uns des autres et qu'on s'écoute, ça peut empêcher bien des situations de dérailler. Sauf que ça, on l'avait déjà vu dans la scène entre Clay et Justin, quand ce dernier arrive à éviter que Clay ne tire sur Bryce ou sur lui-même avec son arme. Du coup, ça fait un peu redite. Et puis avec tout ce que Tyler a encaissé, qui est au-delà du dicible, je persiste à penser que ce n'était pas forcément le meilleur choix même si, encore une fois, je le comprends;
- Sinon, dans les trucs que j'ai beaucoup aimé, il y a entre autres le couple formé par Caleb et Tony, l'amitié qui se tisse petit à petit entre Clay et Justin, mais aussi la relation entre Jessica et son père ou encore la métamorphose du conseiller Porter. J'ai également été très émue et touchée par la scène de l'épisode 13 au cours de laquelle tout le monde se dirige vers Clay sur la piste de danse quand retentit la chanson sur laquelle Hannah et lui s'était rapprochés. J'ai enfin été évidemment très choquée et profondément bouleversée par la scène - insoutenable - avec Tyler. On n'en ressort pas indemne...