Periode d'essai cdi et grossesse.

[Malakit]

Bonjour à tous.

Voila le problème.
Ma copine a trouvé du boulot début avril en cdi avec une période d'essai de 6 mois. Il avait été convenue de mettre fin au contrat après cette période d'essai. Entre temps elle est tombé enceinte. Sa periode d'essai se terminant le 30 septembre, la question se pose de comment terminer ca proprement.
Son employeur ne veut pas mettre fin a la période d'essai de peur d'être emmerdé pour rupture abusive a cause de la grossesse.
Ma copine ne peut pas y mettre fin non plus car d'après pole emploi, la période d'essai legal est de 91 jours. Du coup elle pourrait ne pas avoir droit au chomage.
Il reste la rupture conventionnel mais il faut finir sa periode d'essai et avoir son vrai contrat. Mais ca ne nois arrange pas (ni son employeur): préavis, retourner bosser alors qu'elle est claqué, etc...

Bref, comment faire pour termier son contrat sans être trop pénalisé par la suite?

[Praetor]

Femme enceinte c'est le god-mode du droit du travail. Elle fait ce qu'elle veut. C'est neuf mois avec l'étoile de super Mario. Elle fixe le préavis qu'elle veut. 5 minutes si ça lui chante.

[Malakit]

Du coup elle peut aussi refusé la fin de période d'essai, la rupture conventionnel sauf si ils crachent les € et si c'est pas le cas se mettre en arrêt jusqu'a l'accouchement et +? En plus c'est des jumeaux!

[TheProjectHate]

Hm, c'est moi, ou ton histoire sent la magouille de l'employeur pour ne pas avoir à payer de prime de précarité ?
Du coup, je te dirais bien de ne pas trop avoir de scrupules si un arrangement à l'amiable coince.

[Frypolar]

Ma copine a trouvé du boulot début avril en cdi avec une période d'essai de 6 mois. Il avait été convenue de mettre fin au contrat après cette période d'essai.

= CDD de 6 mois sans la prime de précarité. La question est plutôt de savoir si c’est gênant de se quitter en mauvais termes avec cet employeur en particulier.

[Praetor]

Du coup elle peut aussi refusé la fin de période d'essai, la rupture conventionnel sauf si ils crachent les € et si c'est pas le cas se mettre en arrêt jusqu'a l'accouchement et +? En plus c'est des jumeaux!

AMHA l'employeur qui met fin à la période d'essai d'une femme enceinte s'expose à de violentes mesures de rétorsion des prud'hommes. Elle est intouchable.

Va voir un délégué syndical pour savoir exactement ce que vous pouvez faire (ou un avocat).

[Malakit]

Hm, c'est moi, ou ton histoire sent la magouille de l'employeur pour ne pas avoir à payer de prime de précarité ?
Du coup, je te dirais bien de ne pas trop avoir de scrupules si un arrangement à l'amiable coince.

C'est tout à fait ça. Elle a accepté à defaut de trouver autre chose...

= CDD de 6 mois sans la prime de précarité. La question est plutôt de savoir si c’est gênant de se quitter en mauvais termes avec cet employeur en particulier.

Avec l'employeur pas vraiment, c'est une boite de presta de Paris qui n'a qu'un client dans notre ville. Par contre la boite dans laquelle elle est en mission, c'est plus gênant de passer pour un casse burne, elle y est depuis 2 ans, et ça se passe super bien. Elle espère un vrai cdi... un jour...

À voir pour un délegué syndical/avocat, même si je sais pas ou on va trouver ça.


Edit:

Pour se couvrir, sa boite de presta lui propose une mission sur Paris. Mission qu'elle doit refuser. Ainsi, la boite de presta aura un motif pour mettre fin à sa periode d'essai. Copie du mail:

Bonjour XXX,

La mission touche à sa fin le 30/09 chez YYY. Comme discuté nous n’avons pas d’autre client à AAA et allons donc te proposer des missions à Paris, à compter du 1er octobre.
Je te renverrai ton dossier de compétences à mettre à jour dans les jours qui viennent pour que nous puissions commencer à chercher des missions.

Bonne journée.

Cordialement

Dans le principe pourquoi pas, elle était d'accord pour ce genre d'arrangement au début. Mais est ce que pole emploie ne va pas la faire chier a lui dire que c'est de sa faute et remettre en cause ses indemnités?...

[TheProjectHate]

Par contre la boite dans laquelle elle est en mission, c'est plus gênant de passer pour un casse burne, elle y est depuis 2 ans, et ça se passe super bien.

Oh, tiens, deuxième truc illégal
Entre ça et la tentative de la boîte pour se couvrir avec la mission bidon, vas-y sans pitié.

[Malakit]

Elle a fait 2 ans de mission dans la même boite, mais pas avec les même prestataire: 18 mois en interim (avec prime de precarité pour le coup) et 6 mois en prestataire. Ils se couvrent les bougres...

N'empeche ils font chier, ca se passe super bien depuis 2 ans, c'est une grosse boite coté en bourse (9 000M € de CA) et ils veulent pas lui signer un foutu cdi...

[TheProjectHate]

Ben écoute, foutu pour foutu, go prud'hommes, avec un dossier pareil elle devrait pouvoir s'en tirer pas trop mal, pendant son congé maternité

[Noenga]

Pour se couvrir, sa boite de presta lui propose une mission sur Paris. Mission qu'elle doit refuser. Ainsi, la boite de presta aura un motif pour mettre fin à sa periode d'essai.

Kikoo le licenciement déguisé (et donc sans les primes qui vont bien aussi, tant qu'à faire...).
Si Pole Emploi risque de tiquer (à juste titre) sur la durée de la période d'essai, l'éventuel motif de sa rupture ne va pas changer grand-chose IMHO.

[Praetor]

Oué ce sont des escrocs. Elle se met en maladie + congé de maternité, comme ça pas besoin de refuser quoi que ce soit. Ça ne la grillera pas chez le client, il s'en tape des problèmes de RH de son négrier. Et s'ils virent une femme enceinte, prend un avocat, c'est imperdable.

[Malakit]

Admettons qu'elle accepte leur magouille, refuse la "mission" à Paris et du coup que la période d'essai s'arrête à l'initiative de la boite de presta.
Si pole emploi lui dis que c'est de sa faute et qu'elle peut s'assoire sur ses indemnités, est ce qu'il sera trop tard pour attaquer au prud'homme ou trouver un moyen de recupérer ses droits chomage?

[Praetor]

Elle peut refuser la mission au motif qu'étant enceinte des déplacements hebdomadaires à Paris avec nuits à l’hôtel (ou déplacements quotidiens) ne sont pas compatibles avec sa situation. C'est inattaquable. Femme enceinte = c'est à l'employeur de se démerder. S'il mettent fin à sa période d'essai pour un refus motivé par son état ils sont morts, n'importe quel avocat les bouffera.

[Malakit]

Le truc c'est qu'on est pas comme eux, on aime pas abuser des situations et faire chier les gens.
Même si c'est vrai que le combo arrêt maladie + congé mat + chômage nous permettrais de voir l'avenir un peu plus sereinement que juste le chômage.

Mais on sais pas faire!

[Anonyme2016]

Purée je croyais que chez moi c'était des pourris mais là

Je trouve ça ouf que l'on propose des """"modalités"""" d'embauche pareilles (et tout aussi ouf qu'on les accepte )

[Malakit]

Purée je croyais que chez moi c'était des pourris mais là

Je trouve ça ouf que l'on propose des """"modalités"""" d'embauche pareilles (et tout aussi ouf qu'on les accepte )

Pareil, mais faut bien bosser...

[Nacodaco]

on aime pas abuser des situations et faire chier les gens.

C'est le syndrome de Stockholm là. C'est eux qui abusent. Vous défendez seulement vos droits.

Ils sont dans l'illégalité totale. Si vous entrez dans leurs magouilles, au mieux vous êtes perdants, au pire vous êtes complices

PS : pourquoi ne pas simplement attendre la fin de la période d'essai je ne comprends pas ?

[Malakit]

C'est le syndrome de Stockholm là. C'est eux qui abusent. Vous défendez seulement vos droits.

Ils sont dans l'illégalité totale. Si vous entrez dans leurs magouilles, au mieux vous êtes perdants, au pire vous êtes complices

PS : pourquoi ne pas simplement attendre la fin de la période d'essai je ne comprends pas ?

Ils abusent, mais on a aussi été un peu con de rentrer dans leur jeu dès le début. Mais bon maintenant c'est fait et c'est un peu bien fait pour notre poire

Pareil pour la période d'essai, on comprend pas trop. Fin de la période d'essai + rupture conventionnelle, ça me semblerai le plus simple. Ils ont peut être peur d'être vraiment en galère. Normalement ma copine appel l'assistance juridique de l'assurance pour avoir un avis d'avocat. On verra bien ce qu'il dis.

[ursule15]

Dans ce genre de cas, le plus utile est de prendre l'avis d'un avocat, et pas de prendre l'avis des canards (meme eclaires).
Parce que sinon vous allez toujours rester le cul entre 2 chaises, a vous demander quoi faire.

Alors qu'il suffit d'appeler un avocat (pas l'assistance juridique machin), de prendre rendez-vous, et d'exposer le cas.
On s'en fait certaines fois tout un mode, mais c'est pas plus complique que ca.
Ca va couter genre 200-300 euros et basta. A considerer comme un investissement.
(bien sur, si c'est trop cher.... retour a l'avis des canards )

Ensuite, suivant le retour de l'avocat, vous avisez. Mais vous aurez au moins toutes les infos pour poursuivre correctement.

[Malakit]

Le truc c'est aussi que le temps nous est compté. La période d'essai se terminant le 30, la boite de presta met un peu la pression pour vite avoir une réponse au mail du dessus. Et je pense qu'on va avoir du mal à trouver un avocat aussi rapidment.

En fait, je crois qu'on s'y prend comme des manches depuis le début.

[Praetor]

Le mail où ils lui proposent d'aller à Paris? "Compte tenu de ma situation actuelle (enceinte de jumeaux), une mission à Paris n'est pas possible." Refus justifié par son état. Idéalement qu'elle fournisse un certificat médical confirmant que ces déplacements sont proscrit dans son état (n'importe quel toubib acceptera d'écrire ça). Donc si licenciement ou fin de période d'essai ce sera car elle est enceinte.

Mais le mieux c'est bien sûr un avocat.

[ursule15]

Un avocat, ca doit quand meme se trouver dans les 10 jours qui arrivent j'imagine (ca doit quand meme dependre des coins c'est sur).
Enfin, j'insiste car j'ai eu quelques pbs similaires (non lies au boulot) et je me posais plein de questions. Et je n'etais jamais alle voir un avocat.
Quand j'ai fait la demarche, tout s'est franchement eclaire.
Du coup, quelques temps apres, suite a une voiture que j'avais vendue et pour laquelle l'acheteur m'a fait des miseres (la voiture ne marche pas, vices caches, blabla, expertise de la voiture, vous devez payer, huissier chez moi...) j'ai pas hesite (enfin... quelques mois quand meme, pour voir que je n'allais pas me defaire du gonze aisement), hop avocat, hop 300 euros de moins dans ma poche... mouais... mais hop l'acheteur est parti pleurer dans son coin.

Sinon, juste pour l'anecdote, comment ma boite gere les conges mat :
http://forum.canardpc.com/threads/11...1#post11080106

[cotueur]

Ce topic de victime lol.

Le plus propre, elle dit non à la mission because je suis enceinte en toute innocence. L'employeur la vire.

Vous le défoncer aux prud'hommes. A vous la coke et les putes.

Soyez sans pitié, c'est pas un cadeau de bosser hein. Surtout pour une SSII pourrie qui magouille des contrats de merde pour se faire encore plus de marge.

[Malakit]

Rendez vous pris avec un avocat, mais pas avant mercredi. Truc marrant, elle en parle à sa chef (de mission, pas de presta), elle lui dis d'aller voir l'inspection du travail

En fait vous êtes sans pitié.

[Dynames]

Elle a fait 2 ans de mission dans la même boite, mais pas avec les même prestataire: 18 mois en interim (avec prime de precarité pour le coup) et 6 mois en prestataire. Ils se couvrent les bougres...

N'empeche ils font chier, ca se passe super bien depuis 2 ans, c'est une grosse boite coté en bourse (9 000M € de CA) et ils veulent pas lui signer un foutu cdi...

Comment tu crois qu'ils y ai autant de CA?

Sincèrement, je suis plutôt arrangeant en temps normal, mais là, ça va quand même très loin dans l'abus... Et en plus ils rajoutent la mission à Paris comme licenciement déguise...

[Nacodaco]

En fait vous êtes sans pitié.

Il ne s'agit pas d'être sans pitié, simplement de rester dans la légalité en refusant d'entrer dans leur jeu.

C'est ce genre de boîte de merde qui tire les droits vers le bas. Et si vous participez, vous leur servez de justification le jour où ils recevront une grande gifle au visage de la part de l'état (aka "mais regardez les employés veulent cette flexibilité, la preuve ils acceptent")

[Praetor]

Ce topic de victime lol.

Le plus propre, elle dit non à la mission because je suis enceinte en toute innocence. L'employeur la vire.

Vous le défoncer aux prud'hommes. A vous la coke et les putes.

Soyez sans pitié, c'est pas un cadeau de bosser hein. Surtout pour une SSII pourrie qui magouille des contrats de merde pour se faire encore plus de marge.

Voilà.

Surtout qu'elle sauvegarde tous les échanges par mails: pdf, impressions, etc. Ce sera utile pour l'avocat.

[deathdigger]

Je nuancerai quand même un peu les propos de chacun. Si t'es à la cambrousse avec un seul ou très peu d'employeurs potentiels, j'éviterais de le tenir au courant que je fais valoir mes droits (vu qu'il sera forcément au courant, vu qu'il s'agit de son prestataire). Il manque des données dans le calcul je crois, il faudrait avoir les jours travaillés, les jours en maladie et ceux en maternité. Parce que vous vous prenez peut-être la tête pour rien.
Alors oui, je suis un salaud de capitaliste qui ne défend les droits de l'honnête travailleur, mais quand faut croûter, parfois, il est bon de fermer sa gueule et ravaler sa fierté.

[Daedaal]

Comme ça a été dit plus haut : "Femme enceinte" c'est le god-mode (et je suis surtout étonné que personne n'ait fait un jeu de mots à la pvpp).
Au "mieux" l'employeur négociera une fin de période d'essai (y'a pas un tribunal qui l'acceptera). Aucun intérêt pour elle. Pas plus que de prendre des précautions vis à vis d'un employeur (SSII ou client final).
Perso, je sortirais l'URSSAF plutôt que le TI, les prud'hommes ou n'importe quoi. Plus efficace.
C'est un peu la tsarbomba dans le domaine. 60 missiles nucléaires qui décollent du territoire US jusque parce que Kim a fait un caca mou ce matin.
On n'a jamais tord de prendre le plus gros marteau. Ça pose les choses.

Mais au risque d'enfoncer des portes ouvertes, c'est budgété tout ça les enfants. C'est des maths de primaire : J'ai 5 pommes, à une pomme par mois dans 3 mois j'en aurai plus que 2, si je vire maintenant ça me coûte 2 pommes... Je simplifie mais c'est l'esprit.
Je ne vais pas détailler le process complet mais l'erreur commune c'est de considérer un salaire mensuel. Un salarié c'est une enveloppe budgétaire qui comprend d'une part le salaire, mais aussi les charges (salariales et patronales) et les risques (combien ça me coûte de mettre fin au contrat, quels risques de devoir le faire, etc...) ainsi que la valorisation qu'apporte le salarié (j0r "ton bénéf horaire c'est 50 mais si je perd le client qui t'aime d'un amour tendre, c'est 500 que je vais perdre à l'heure = Je préfère te payer à rien foutre ça me rapporte plus au final").

Bref, avocat. On ne signe rien, on ne communique rien avec des traces écrites (pas de mail non plus ni de sms) avant d'avoir vu le mec avec de l'hermine (qui est du lapin) sur sa toge noire.

Pour nuancer un peu le propos quelques funfacts :
- La maternité est considérée comme une maladie . Avec les avantages qui en découlent en terme de droit du travail
- On prévoit en général 6-8 mois de salaire brut patronal pour un licenciement.
- Les avocats portent du lapin sur la toge. Sauf à Paris, où ils ne portent rien, juste une toge noire.
- Les prud'hommes, le délai de jugement se compte en mois (pas pire que le TA, j'ai une copine qui a obtenu son jugement au bout de 12ans et je suis encore en procédure avec un TGI/CA depuis 10 ans+)
- J'avais fait une étude ridicule quand j'étais encore jeune et beau : Sur 200 salariés, j'avais une corrélation de 1 entre la copulation ayant entraîné une parturiance et la date de fin de période d'essai.
Tout le monde le sait. Miracle : Une femme pubère peut avoir un enfant !!! Wow... c'est vraiment du truc imprévisible !

Ergo les mecs qui ont engagé ta copine sont soit des teubés finis, soit ils savaient exactement ce qu'ils faisaient. Personnellement j'incline pour la seconde solution.
Donc avocat et prud'hommes pour aller les faire cracher. Le max.
Ce serait quand même con qu'en plus le manager se goberge d'avoir économisé de la thune sur un procès.