La relation Geralt-Ciri est quasi à sens unique. J’ai l’impression que, pour Ciri, Geralt est au pire un porte flingue au mieux un pote de beuverie, le genre avec qui on fait les 400 coups mais auquel on ne prêtera jamais sa bagnole de peur de la retrouver dans le fossé.
Dès qu’il s’agit de faire des trucs récréatif ou irresponsables, Geralt est le bienvenu :
Faire une bataille de boule de neige, attaquer un général de la Chasse en loucedé, démolir un labo, rendre visite à des vieux potes.
En revanche dès que le sujet devient un peu sérieux, Ciri ne prend jamais la peine d'y inclure Geralt
-Réunion avec la loge: Soit on y assiste et c’est mal perçu, soit Ciri y va seule et n’en parlera pas
-Réunion avec Emhyr: Ciri y va seule et en parlera à peine, par la suite elle n’évoquera pas les lettres qu’Emhyr lui envoie
-Libérer Geralt de la Chasse: C’est Avalac’h qui en parle, Ciri n’en fait pas mention parce que « qu’est que ça change de toute façon ? »
-Contrer le white frost: Ciri n’en parle pas parce que : « je savais pas comment tu allais le prendre ; sauver le monde, t’y connais rien teubé, t’es qu’un sorceleur »
Gamine, le sacrifice de soi pour le bien du plus grand nombre c’est une notion au cœur même de la caste des sorceleur. Et puis j’ai déjà vu le white frost au moins deux fois -avec Jacques dans TW1 puis Avalac’h dans TW3- alors un peu de respect svplz. Je suis pas censé être un mentor pour elle ? Pourquoi elle me parle comme à un vulgaire dératiseur. Le pire c’est qu’à ce moment du dialogue il n’est pas possible de soutenir l’entreprise de Ciri, Geralt est en mode « Osef d’Avalac’h et des prophéties, l’apocalypse c’est cool y aura plein de neige, on fera des batailles » J’ai rarement eu l’impression d’avoir aussi peu de contrôle sur mon perso (Et j’adore la fin de Mass Effect 3 c’est dire si mon niveau de tolérance est élevé !
)
-Devenir Sorceleuse (la première fin que j’ai eu): Au début tout est super génial et puis dans Blood and Wine on apprend qu’ils se sont séparés façon : Geralt je vais acheter des clopes, j’en ai pour cinq minutes n’essaye pas de me retrouver et elle se tire sans merci ni au revoir. J’ai connu des heu…
courtisannes à Vizima qu’avaient plus de savoir vivre.
-Devenir Impératrice (ma fin canon): Pendant un épilogue assez gênant où Geralt tente d’amorcer la conversation et où Ciri à l’air de bouder comme si elle reprochait à Geralt de ne pas savoir quelque chose qu’elle ne lui a pas encore dit. C’est pas clair hein? Ciri révèle donc au dernier moment son souhait de retourner vers Emhyr, là encore « j’ai rien dit parce que j’étais pas sûre/je savais pas comment/tu ne vas pas essayer de m’en empêcher ?»
Là encore impossibilité pour le joueur de soutenir pleinement le choix de Ciri alors qu’imho c’est le plus sensé. Quand on a autant de potentiel, il y a mieux à faire que d’aller chopper des mycoses en crapahutant dans les marais et les charniers. D’autant qu’elle peut s’en aller du jour au lendemain si elle en a envie (+5 en capacité GTFO) C’est d’ailleurs confirmé dans Blood and Wine. Elle précise qu’elle n’a rien accepté pour l’instant et qu’elle veut voir à quoi ressemble le poste avant. Ce doit être le seul passage où Ciri explicite ses projets.
C’est un peu décousu mais je vous retranscris ça tel quel. J’y mets beaucoup de mauvaise foi. J’ai bien conscience qu’en général c’est justifié par le besoin de créer des retournements de situation et pour coller au caractère impétueux du personnage. Je préférais Ciri quand je ne la connaissais pas.
Du coup, pour parfaire le RP du père salé par sa fille qui ne s’ouvre jamais, j’ai installé son portait dans la chambre à Corvo Bianco. Ainsi chaque matin, Geralt peut contempler Ciri qui boude dans sa robe de princesse et se dire « T’es mignonne Ciri mais t’es insupportable, j’espère que tu t’amuses bien dans ta cage dorée . »