Ben sta dire que si tu n'a pas la partie "identification avec la victime", forcément ça marche moins bien.
J'illustre :
Prenons un pékin moyen, que nous appellerons Charles (comme ça c'est dit). Il marche sur le trottoir en lisant Valeurs Actuelles quand il trébuche sur un gilet jaune par terre et se casse la gueule.
...
C'est drôle.
Si.
Parce que tu peux plus ou moins envisager une identification avec Charles et que c'est cool que ce ne soit pas le cas. Soulagement que ça ne t'arrive pas à toi, plaisir que ça arrive à un autre -forcément méprisable : C'est un autre-, ridicule de la situation de l'autre, etc...
Si maintenant nous remplaçons Charles par Régis. Régis a 8 ans, arrivé il y a 2 mois de Centrafrique dans le cadre d'un programme de soin international l'amputation de ses deux jambes s'est mal passée et l'infection a nécessité qu'on lui greffe le rein de son frère de 12 ans qui est décédé dans l'opération. C'est en revenant seul de l'enterrement (ses parents ont été exécutés par une milice devant ses yeux alors qu'il avait 5 ans) que survient notre histoire :
Dans ce cas de figure, c'est l'empathie pour Régis qui prend le dessus. Ôtant donc de fait toute possibilité d'identification (l'empathie suppose bien évidemment l'altérité) et tout potentiel comique à la situation.
Ceci dit, il semble qu'en milieu acide ce comportement soit moins fréquemment observé. Un champ d'étude tout trouvé pour les futurs doctorants !
Daedaal
pour qui Bergson le gras