Randy Crit'Air
Pas de bobo, mais j'ai un peu mal à l'épaule. Même pas à l'égo, j'ai l'habitude.
Explications et mur de texte.
Hier soir, je suis rentré relativement tard à la maison, et voyant la météo d'aujourd'hui je me suis dit, étant une créature douée d'intelligence et d'anticipation, que je pourrais passer entre les gouttes en choisissant judicieusement mon horaire de départ.
Cependant, je n'ai toujours pas collé ma vignette d'assurance, ni ma Crit'Air. Ni une ni deux, j'enfile mon pyjama M&M's (un peu détendu, du coup j'ai l'cul un peu à l'air, mais ça n'influe pas sur le reste de l'histoire), je saisis les sus-mentionnées vignettes et pars à l'assaut du garage.
Microfib', alcool, petit dégraissage et collage de l'assurance. Nickel, Michel !
Fort aise de mon carré vert bien appliqué, je m'attèle au cercle violacé disgracieux, et observe la notice de montage. RTFM, qu'ils disent tous à raison. Je me pose sur la selle, enfile mes bésicles, et ...
Et à la lecture de la procédure, je ne comprends pas pourquoi ces ingénieux ingénieurs engagés par l'État souverain ne distinguent pas un motocycle d'une automobile ! Décoller la vignette, la retourner sans la coller, retirer le film, lui faire faire un pivot rotatif pour se retrouver à l'envers, mais à l'endroit d'un autre référentiel bien abstrait, pour coller un hénaurme carré dégueulasse sur ma meule grise toute neuve de l'an dernier ! Les pontes des ponts et chaussées se paieraient ma tête qu'ils ne s'y prendraient pas autrement ! Bac+5 pour coller une vignette, alors qu'un simple effet miroir lors de son impression permettrait de s'affranchir de toutes ces manoeuvres.
Qu'importe, je saisis l'essence des indications et m'applique à la mettre en oeuvre.
Néanmoins, et vous vous en doutez, pareille aventure ne peut se terminer sans pivot narratif. Il s'agit de Doudou, tout de même ! 'tention....pivot narratif...MAINTENANT !
Je descends de la moto, et vise du regard le garde-boue avant, lieu de prédilection de ce nouvel appârat violacé, non pas par le désir ou la passion, mais malgré tout synonyme de l'immense plaisir solitaire de rouler ces jours de grande pollution !
Un point m'inquiète lors de la descente : la masse de la moto m'accompagne toujours plus loin, toujours plus bas... Je me retrouve entre la motobylette et le mur du garage, avec ce véhicule qui ne lâche plus son maître et vient désormais rappeler à ma jambe gauche que l'exercice physique quotidien, mentionné par les médecins, c'est pas que pour les chiens ! Je retiens la brêle, mais la jambe commence à fléchir sous cette force de la nature contre laquelle nul ne peut lutter : la gravité !
Le poids se fait plus insistant, le mien aussi, ma force me lâche...foutue bedaine...demain j'arrête les Haribo et je commence le cardio...
C'est dingue comment le corps se contracte de partout dès qu'on fait de la merde !
Je m'appuie contre le mur, tente d'étaler mon côté gauche, histoire d'avoir un peu d'appui pour enfin retenir la brêle et la redresser.
Putain de sa mère, j'vais quand même pas la foutre par terre !
Bah si. Enfin, disons que j'ai la cuisse gauche en compote (j'ai dû me micro-déchirer la bidoche), le bras et l'épaule gauche assez douloureux ce matin, le bras droit un peu raidi, et j'ai un peu mal au bidou car j'ai "amorti" le guidon avec mes abdomin...euh, ma bouliche !
La moto n'a rien, mais on n'est pas passés loin de la catastrouille : à quelques centimètres près, j'avais le guidon et le rétro gauches qui venaient échouer sur le mur de parpaings, et probablement un peu du réservoir aurait frotté.
Deux morales :
- on ne gare pas sa bécane si près du mur, et on retire pas la béquille comme ça, gratos, pour rien. C'est débile !
- j'suis quand même très con
- j'ai dit deux