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  1. #1
    Bonjour à tous les canards !

    Je me présente, je m'appelle Mathieu, 30 ans, dans le calvados, et en plein projet de reconversion professionnelle, avec un bilan de compétences à la clé.

    Je suis dans le commerce depuis une dizaine d'année et c'est un secteur dans lequel j'ai de plus en plus de mal à vivre.

    La piste de développeur informatique, avec reprise d'étude en DUT grâce à un CIF fait partie d'un des projets qui me semble être le plus intéressant et en adéquation avec ce que je veux et pourrais savoir faire à long terme. Étant un lecteur assidu de Canard PC et visiteur quotidien de ce forum, sans jamais avoir osé prendre part à une seule discussion pourtant, j'ai eu envie de poster ces quelques questions ici, entre deux morts à Dark Souls 3, en espérant que vous ayez quelques minutes pour me répondre.

    ACCESSIBILITE AU METIER


    - Qu’est ce qui vous a amené à ce métier ? Pourquoi ce choix ?


    - Quel a été votre parcours ? Votre formation ?


    - Quelles sont selon vous les qualités nécessaires pour exercer votre métier ?


    - Comment se porte le marché de l’emploi par rapport à votre métier ? Doit-on s’attendre à une précarité importante ?


    - Comment se déroule un entretien de recrutement dans votre branche ?


    LE METIER EN LUI-MÊME


    - Pourriez-vous me décrire une journée (ou une semaine) type ?


    - Qu’est ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?


    - Qu’est ce qui vous déplaît le plus ?


    - De quelle liberté d’action disposez-vous pour mener à bien vos objectifs ?


    - Combien d’heures consacrez-vous à votre travail par semaine (travail à la maison compris) ?


    - A combien peut prétendre un débutant en terme de salaire ? Quel est approximativement le vôtre ? Le trouvez-vous suffisant au regard du travail accompli ?


    - Quels échanges entretenez-vous avec vos collègues ? Diriez-vous de votre métier qu’il est « solitaire » ?


    - Quelle mobilité vous demande t’on ?


    QUESTIONS PLUS PERSONNELLES


    - Vous diriez-vous passionné par votre métier ? Pour quelles raisons ?


    - De quelle manière arrivez-vous à équilibrer vie professionnelle, vie familiale et personnelle ?


    - Comptez-vous exercez votre métier encore longtemps ? Pour quelles raisons ?


    - Quelles sont les perspectives d’évolutions qui se présentent à vous ?

    Un immense merci pour le temps que vous m'accorderez et j'espère à très vite sur le forum !

  2. #2
    J'ai pas des masses de temps pour étayer, mais voilà:

    ACCESSIBILITE AU METIER



    - Qu’est ce qui vous a amené à ce métier ? Pourquoi ce choix ?

    Ce n'était pas du tout réfléchi. Je voulais être ingénieur comme papa, et puis j'aimais bien le nom ingénieur. Je me suis retrouvé à choisir le logiciel en spécialisation parce que ça m'amusait et que je trouvais ça très facile.


    - Quel a été votre parcours ? Votre formation ?
    Bac S mention fainéasse > Prépa sur Paris > Ecole d'ingé sur Montpellier spé logiciel

    Stage de 6 mois en IA trouvé à France Telecom R&D grâce au chat de ma guilde Wow
    Premier emploi pour SFR sur Rennes, je développais le menu vocal des clients
    Second emploi sur Paris dans l'IA, développeur R&D, je travaillais en C++
    Microsoft me débauche en 2009 à la surprise générale de mon entourage.
    Je deviens test lead pour un service web aujourd'hui renommé Microsoft Groove
    Après 1 an environ à lead des jeunes, je préfère quitter le management et repasser dans le technique, on me nomme build manager
    Après 2/3 ans de build management où je me suis méchamment éclaté à tout automatiser, je deviens web développeur pour apprendre un nouveau truc
    Je passe 1 ans et demi sur ce qui est maintenant le microsoft store movies

    Ma compagne et moi décidons de quitter la France pour Zurich.
    Une boite médicale m'embauche en tant que build & release manager
    1 an et demi après, je suis nommé infrastructure, tools & release architect
    Je vais maintenant taper dans à peu près tous les sujets d'archi logiciel


    - Quelles sont selon vous les qualités nécessaires pour exercer votre métier ?

    Très très fort esprit logique, ce qui doit aller avec de bonnes capacités d'investigation
    Excellente capacité d'adaptation. Par adaptation j'entends capacité à changer ses idées, apprendre de nouvelles technologies, s'adapter à son équipe
    Une bonne communication n'est pas indispensable pour tous, selon ta responsabilité dans l'équipe. Un architecte a intérêt à en avoir une excellente, un dev feature peut se permettre d'être un peu introverti.

    - Comment se porte le marché de l’emploi par rapport à votre métier ? Doit-on s’attendre à une précarité importante ?
    C'est la fête du slip depuis plus de 10 ans, et ce n'est pas prêt de changer. Mais il faut être bon pour se voir ouvrir les bonnes portes. Et il faut souvent refaire ses preuves, même avec un bon C.V lors de tests techniques.

    - Comment se déroule un entretien de recrutement dans votre branche ?
    Ca varie énormément selon les boites. En général tu as un "screening" au téléphone pour te jauger, ensuite tu passes une demie-journée d'entretiens de type divers: tests de QI, tests techniques, tests de com', de motivation.
    Enfin tu vois ton futur chef


    LE METIER EN LUI-MÊME


    - Pourriez-vous me décrire une journée (ou une semaine) type ?
    Pour un développeur dont le métier est de coder pour obtenir de nouvelles fonctionnalités ou débugger, eh bien tu vas passer pas mal de temps la tête dans le code avec un éditeur approprié.
    Pour le reste, en général tu te taperas 15/30min de réunion d'équipe quotidienne, et en moyenne moins d'1 heure de réunion d'autres types par jour.
    Certains développeurs peuvent ne se taper que 1h de réunion par semaine.


    - Qu’est ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?

    Franchement en ce moment, je déprime un peu niveau boulot. Mais on va dire que voir des petits algos faire leur job comme des grands, ça me fait chaud au coeur, parfois.
    En ce moment ce qui me plait le plus ce sont les opportunités pour moi de murir et de développer des compétences non techniques: conduite du changement, communication au niveau de la division, méthodologie de construction d'architecture durable.


    - Qu’est ce qui vous déplaît le plus ?
    L'horrible état des technologies que j'utilise: instables, trop souvent imprévisibles. J'ai l'impression de passer plus de temps à chercher pourquoi quelque chose ne marche pas, alors que de toute évidence cela devrait, que de passer de temps sur le design et les aspects architecturaux de notre produit.

    - De quelle liberté d’action disposez-vous pour mener à bien vos objectifs ?
    Je suis architecte dans mon équipe, je peux me permettre un peu tout, tant que j'arrive à convaincre le chef et les autres architectes. Si les changements peuvent passer sous le radar, je fais ce que je veux.


    - Combien d’heures consacrez-vous à votre travail par semaine (travail à la maison compris) ?

    Très très variable. Je fais parfois moins que mes horaires contractuels, parfois plus. En général à mon poste actuel je fais les 42 heures légales.
    Sur Paris, je faisais en général entre 50 et 60h de boulot par semaine. Ca pouvait monter à 70/80h dans les moments difficiles. J'ai fait pas mal de 09h-03h du mat.


    - A combien peut prétendre un débutant en terme de salaire ? Quel est approximativement le vôtre ? Le trouvez-vous suffisant au regard du travail accompli ?
    Ca dépend de ton diplôme, des technos que tu peux prétendre maîtriser, et de ta ville. Un diplômé ingénieur en développement C# + .Net peut prétendre à 36k sur Paris.
    Au début cela paraitra peu rentable. Il faudra beaucoup travailler pour remplir tes objectifs et te construire un porte-feuille de compétences solides. Mais si tu t'avères performant et malin, tu peux doubler ce salaire de départ en 5/10 ans.

    Personnellement, j'étais à environ 70/73k € sur Paris chez Microsoft avec 4/5 ans d'expérience et un diplôme d'ingénieur de réputation bof, mais ils payent mieux que la moyenne en France.
    A Zurich, en tant qu'architecte et infrastructure manager, je suis à environ 110k € avec une imposition ridicule mais un coût de vie élevé.


    - Quels échanges entretenez-vous avec vos collègues ? Diriez-vous de votre métier qu’il est « solitaire » ?

    Je dirai que ça dépend vachement de l'équipe. Si ce sont des asociaux ultra rigides qui s'emportent au moindre avis contraire au leur, alors tu vas entretenir peu de rapports et tu bosseras dans ton coin.
    Perso cela ne m'est jamais arrivé et on s’entraidait toujours beaucoup. Le "peer programing" peut être diablement efficace si les 2 développeurs savent collaborer.


    - Quelle mobilité vous demande t’on ?
    Aucune. Enfin si allez, pouvoir assister aux différentes conférences techniques en Europe. 2/3 fois par an grand max. Et sans obligation.


    QUESTIONS PLUS PERSONNELLES


    - Vous diriez-vous passionné par votre métier ? Pour quelles raisons ?
    Plus maintenant. Lassitude, trop de journées très très chiantes passées à résoudre des micro détails techniques sans intérêt
    Je me sens trop loin des problématiques des clients, des sujets vraiment intéressants: ergonomie, épuration de la solution, beauté de l'interface, réactivité etc.


    - De quelle manière arrivez-vous à équilibrer vie professionnelle, vie familiale et personnelle ?
    Maintenant, je l'équilibre en estimant le temps nécessaire à accomplir mes objectifs en fonction de mon temps légal de travail. J'annonce l'estim à mon chef et je fais en sorte de m'y tenir.
    Je gère les urgences de façon pragmatique pour ne pas fiche mon planning en l'air. Je propose souvent un "workaround" temporaire facile à mettre en place, et je planifie une vraie solution dans le planning futur.

    Le livre https://fr.wikipedia.org/wiki/Getting_Things_Done m'a beaucoup aidé, il m'a aussi grandemen déstressé.


    - Comptez-vous exercez votre métier encore longtemps ? Pour quelles raisons ?
    Comme tu peux t'en douter, oui et non mais je ne vois pas de porte de sortie pour le moment tout en subvenant aux besoins de ma famille. On a des goûts de luxe maintenant.


    - Quelles sont les perspectives d’évolutions qui se présentent à vous ?

    Expert technique, le rang au-dessus d'architecte dans ma boite. Sinon directeur de division si on me voit en temps que people manager.
    Après directeur de division, il y a VP R&D et CEO
    Après Expert, il y a la retraite
    Dernière modification par Vilmir ; 18/04/2016 à 12h56.

  3. #3
    Hello Matthieu, je suis développeur depuis 5 ans maintenant, j'ai 27 ans, et je vais essayer de répondre un peu à tes questions

    ACCESSIBILITE AU METIER


    - Qu’est ce qui vous a amené à ce métier ? Pourquoi ce choix ?

    Au lycée, j'avais les notes et l'envie de faire des études scientifiques. Mes professeurs m'ont orientée vers une école d'ingénieurs généraliste, où j'ai découvert la programmation. J'avais déjà une affinité avec les ordinateurs essentiellement à travers la bidouille du PC familial (ou plutôt, l'essai - destruction - réparation du PC familial, autant hardware que software...), j'ai tout de suite accroché surtout en entrevoyant les multiples possibilités que cela offrait, et la multitude de domaines d'activité possible. J'ai donc poursuivi mon cycle ingénieur après la prépa dans la filière informatique de mon école, ce qui a mené au diplôme et à un premier poste d'analyste développeur dans la société où je suis toujours. Je n'ai jamais regretté ce choix pour l'instant.

    - Quel a été votre parcours ? Votre formation ?

    Bac S, classe prépa intégrée à l'INSA de Lyon, cycle d'ingénieur en informatique à l'INSA de Lyon, diplôme d'ingénieur en informatique (Bac+5).


    - Quelles sont selon vous les qualités nécessaires pour exercer votre métier ?

    A mon avis, il faut être organisé (on a souvent plusieurs taches à la fois), savoir communiquer avec des gens qui ne connaissent pas la programmation (testeur, utilisateurs, experts fonctionnels), être rigoureux. Ensuite, il faut savoir segmenter un gros problème en petits problèmes simples pour le résoudre, et avoir une pointe de créativité (plus ou moins forte selon le domaine) pour savoir apporter une solution non conventionnelle à un problème non conventionnels quand cela est nécessaire (innovation, problématique nouvelle, évolution de la situation du client, etc.)

    - Comment se porte le marché de l’emploi par rapport à votre métier ? Doit-on s’attendre à une précarité importante ?

    Le marché va bien. TRès bien. On manque de monde. La paye n'est pas toujours au rendez-vous par rapport au niveau d'expérience (on ramène trop souvent aux études alors que c'est vraiemnt l'expérience qui fait le bon développeur), mais globalement je crois qu'il n'y a pas trop de soucis pour trouver du boulot, en CDI. Encore plus facile si tu es mobile (pour des missions, ou pour ton siège).

    - Comment se déroule un entretien de recrutement dans votre branche ?

    J'aurais du mal à répondre précisément, ça fait bien longtemps que je n'ai plus passé d'entretien et le dernier était pour un stage de fin d'études vu que je n'ai pas changé de société depuis. Par contre, généralement, il y a au moins 2 entretiens, un "RH" (manière d'être, personnalité, avantages de l'entreprise, conditions de travail, carrière, etc.) et un "technique" (compétences à proprement parler, parfois avec des cas pratiques ou des exercices). Parfois, un 3ème entretien avec un dirigeant de la structure (chef d'agence par exemple) qui clôure le process et débouche sur la proposition d'embauche.
    Après, le RH comme le technique peuvent beaucoup varier selon le poste et selon la personne en face, même dans une même société.


    LE METIER EN LUI-MÊME


    - Pourriez-vous me décrire une journée (ou une semaine) type ?
    Le matin, arrivée vers 9h au boulot. Café, puis réunion stand-up du matin pour partager en équipe l'avancement de nos tâches, nos problèmes et ce qu'on compte faire de la journée à venir.
    Ensuite, enchainement de tâches parmis :
    - développement de fonctionnalités ou de correctifs et tests (la majeure partie du temps sur ma mission actuelle, ce n'était pas le cas de la précédente)
    - réunions et atelier pour écrire les spécifications des évolutions à développer dans le futur proche, avec des experts fonctionnels et des experts techniques
    - travail en binôme avec des collègues, sur du développement (mise en commun de compétences techniques ou d'analyse de problèmes), du testing ou de la formation
    - dépannage de serveurs, interventions sur l'installation du logiciel en service pour les utilisateurs, répondre aux coups de fils des utilisateurs et à leurs questions (ou leurs "ça marche pas"). C'était la majeure partie de mon temps sur ma précédente mission...


    - Qu’est ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?

    Le fait de créer des logiciels qui vont servir à faciliter la vie à d'autres personnes (ou au moins j'aime le croire). JE trouve ça très gratifiant de voir le produit qui se construit, et de dire "ça, c'est moi qui l'ai fait et Untel l'utilise".

    - Qu’est ce qui vous déplaît le plus ?

    L'organisation lourdingue et/ou bancale de certains projets qui empêche de donner libre court à sa créativité, parce qu'on est parasités par des soucis administratifs. Et en corrolaire, le fait que les dévelopeurs sont souvent considérés comme des ouvriers peu qualifiés, indignes de confiance et des tirs au flanc ce qui fait que nous sommes souvent obligés de justifier chaque action, le temps qu'elle nous a prit et pourquoi, et le fait que c'est bien une action qui nous avait été demandée apr les chefs et pas uen initiative personnelle qui pourrait être préjudiciable au projet.

    - De quelle liberté d’action disposez-vous pour mener à bien vos objectifs ?

    C'est très variable. Dans certaines missions, c'est carte blanche (avec horaires costauds à la clé souvent) côté organisation et process. Les ressources matérielles (serveurs) font plus souvent défaut.
    Sur d'autres missions, le management est très précis, la moindre petite tâche de 10 minutes doit être justifiée, donc c'est plus facile de maîtriser ses heures mais c'est aussi moins réactif, moins flexible.


    - Combien d’heures consacrez-vous à votre travail par semaine (travail à la maison compris) ?


    J'ai pour principe de ne pas travailler en dehors du boulot.
    Mon contrat est à 36h 50 minutes par semaine.
    Je travaille entre 37 et 40h par semaine environ.

    - A combien peut prétendre un débutant en terme de salaire ? Quel est approximativement le vôtre ? Le trouvez-vous suffisant au regard du travail accompli ?


    Le salaire d'un débutant dépendra beaucoup de son diplôme, de Paris / Province et de société de service ou non.
    En SSII (ou ESN ), un débutant à Lyon de niveau Bac+5 est à ~30k€ je crois.
    POur ma part, diplomée d'une école bien reconnue à Lyon, 5 ans d'expérience et identifiée comme "expert technique" dans ma société, je suis à 41k€. Je trouve ça bien pour mon âge.
    Sinon pour plus d'infos sur les salaires, tu peux aller voir ce topic, dans l'OP il y a un lien vers un fichier des salaires des canards (attention aux suisses qui font péter les plafonds ) : http://forum.canardpc.com/threads/98...ans-la-popoche


    - Quels échanges entretenez-vous avec vos collègues ? Diriez-vous de votre métier qu’il est « solitaire » ?

    Mon métier est tout sauf solitaire. Il m'arrive plus fréquemment de chercher un moyen de m'isoler pour me concentrer 2h sur un problème épineux sans être dérangée que de chercher de la compagnie. Dans mes différentes missions l'ambiance était toujours assez amicale, a minima cordiale avec les collègues directs. Le travail en équipe est la base du métier, donc on passe pas mal de temps à discuter, demander de l'aide, des infos, faire des points d'avancement...

    - Quelle mobilité vous demande t’on ?

    Mon contrat indique une clause de mobilité France, dont je doute de la légalité d'ailleurs. En pratique, étant basée à Lyon en 5 ans j'ai déjà fait 3 mois à PAris, 3 mois à Valence, tout le reste du temps autour de Lyon. Le temps de trajet variait de 10 minutes à pieds pour la mission la plus proche de chez moi à 45min en voiture pour la plus lointaine dans l'agglomération. Après, la mobilité dépend beaucoup des sociétés et de leurs gros clients, des domaines d'activité, mais généralement si tu ne travailles pas dans une société de service tu bouges déjà moins. Généralement, bien sur.


    QUESTIONS PLUS PERSONNELLES


    - Vous diriez-vous passionné par votre métier ? Pour quelles raisons ?


    J'aime beaucoup mon métier, mais je ne dirai pas que j'en suis passionnée, essentiellement parce que mes passions sont ailleurs (moto et équitation surtout). Si j'ai pu me dire passionnée d'informatique pendant mes études, je pense que cet aspect a été un peu amoindri par le fait que ça devienne un métier, une obligation, et mon gagne pain, ce qui est quand même moins glamour. Par contre, ce n'est pas un taf alimentaire, et j'ai beaucoup de plaisir à préparer des conférences en mon nom propre et sans forcément être sponsorisée par ma société.

    - De quelle manière arrivez-vous à équilibrer vie professionnelle, vie familiale et personnelle ?


    Déjà, je n'ai pas d'enfants, ce qui joue beaucoup.
    Je veille à cet équilibre en mettant des règles strictes dans les limites de ce que m'autorise mon entreprise :
    - 1 soir par semaine, je vais monter à cheval, je dois partir à 17h30 pour y être à l'heure. Non négociable sauf à l'avance et à condition que je puisse rattraper mon entraînement ailleurs dans la semaine.
    - 0 travail en dehors des heures de boulot. Je ne ramène pas de boulot à la maison. Si je travaille de chez moi, c'est en télétravail sur les heures de boulot (ça a du arriver 3 fois en 5 ans).
    - J'évite les astreintes de week-end.
    - Je compte mes heures pour ne pas faire d'heures supplémentaires, car jusqu'à la semaine dernière elles n'étaient pas payées, et me tuer à la tâche ne rapporte rien. Notamment, à l'occasion d'un changement de mission, je me suis donné comme objectif de ne pas partir après 18h sur un jour normal.

    J'ai mis les 2 derniers points en application après avoir quitté une mission de 3 ans aux horaires étendus (9h - 19h30) parce que je me laissais déborder par le travail, parce que je n'étais pas efficace à cause des perturbations au cours de la journée et que je n'arrivais à me concentrer sur du code qu'à partir de 17h quand les gens commençaient à partir. La mission comprenait aussi des week-ends d'astreinte où je faisais en moyenne 8h d'intervention, avec beaucoup de fatigue à la clé. CEtte mission m'a beaucoup appris mais m'a aussi pas mal pourri la vie, donc à l'occasion du changement j'ai décidé de mettre en place des règles pour éviter de retomber dans le même piège, et profiter de l'équilibre retrouvé le plus longtemps possible malgré mes responsabilités supérieures (sur le papier mais inférieures en pratique) sur la nouvelle mission.

    - Comptez-vous exercez votre métier encore longtemps ? Pour quelles raisons ?


    Je n'ai pas l'intention de changer pour l'instant, car j'ai énormément de choses à apprendre encore et c'est ce qui me motive. Quand je cesse d'apprendre, je m'ennuie vite. J'aurais surement prochainement envie de changer de sociéé notamment pour essayer de trouver plus de reconnaissance (pas forcément salariale mais plus humaine) et une organisation plus souple, mais je n'ai aucune envie de changer de métier pour l'instant. Par contre, il ne me paraît pas incongru d'imaginer que je me reconvertirai dans autre chose dans 10 ans ou plus quand j'aurais l'impression d'avoir fait le tour...

    - Quelles sont les perspectives d’évolutions qui se présentent à vous ?

    J'ai choisi la voie de l'expertise technique, l'évolution est donc simple : progresser dans les technologies que je maîtrise déjà en partie ou en apprendre de nouvelles. Niveau salaire, en restant dans cette société je pense que j'atteindrai un plafond vers 44-45k€ si je ne souhaite pas prendre de responsabilités de management ou de direction technique, ce qui ne m'attire pas pour l'instant. En tout cas, ça laisse le temps de voir venir...

    Voilà, j'espère que mes réponses t'aiderons un peu !
    Bon courage et bonne change pour ton projet en tout cas.
    Citation Envoyé par Arteis Voir le message
    scie pieds sous terre

  4. #4
    36 ans, developpeur puis concepteur puis responsable (petits) projet mainframe depuis bientot 10 ans.

    - Qu’est ce qui vous a amené à ce métier ? Pourquoi ce choix ?

    Je suis un reconverti : bac+5 domaine bio-santé, j'ai un peu travaillé en labo en recherche fondamentale, puis en hopital en recherche clinique.
    Et le besoin de changer s'est fait sentir. Je suis passé par une SSII qui forme des bac+5 scientifiques aux technos du gros système IBM (COBOL, Pacbase, MVS, DB2).

    - Quel a été votre parcours ? Votre formation ?

    Comme dit plus haut, Master recherche BIO, diplome d'attaché de recherche clinique 2 ans de taf dans le domaine, puis formation de 2 mois après embauche aux gros système IBM.

    - Quelles sont selon vous les qualités nécessaires pour exercer votre métier ?

    Je dirais en vrac : capacité à improviser, cheminement intellectuel pour résoudre une problème, esprit d'analyse, capacité à travailler en équipe.

    - Comment se porte le marché de l’emploi par rapport à votre métier ? Doit-on s’attendre à une précarité importante ?

    Je suis d'une branche un peu à part. Sur Bordeaux le marché du gros système se porte moyennemment bien cette année, mais c'est des cycles avec des années fastes, et des années plus difficiles. Mais globalement le gros système ne concernant que les grands comptes (banques, assureurs, télécom...), y'a toujours du travail. J'ai toujours bossé en 10 ans et je suis pas inquiet pour les années qui arrivent.

    - Comment se déroule un entretien de recrutement dans votre branche ?

    Très très variable selon le domaine d'activité, le poste, la boite.

    - Pourriez-vous me décrire une journée (ou une semaine) type ?

    En dix ans je suis passé par une dizaines de projets différents, et de postes différents, donc c'est assez variable mais pour généraliser :
    - Horaires 9h - 18h avec possibilité de décaler
    - Pas mal de réunions (et de plus en plus en montant les échelons).
    - En tant que dévellopeur : du dev (!), des tests, de la documentation
    - En tant que concepteur : de la rédaction de spécifications techniques, éventuellement de l'encadrement technique aux équipes de dev,
    - En tant qu'analyste : de la reflexion et de la documentation sur les solutions pouvant répondre aux besoins du cleients, des réunions avec le client pour cerner ses besoins


    - Qu’est ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?

    Il peut etre stimulant intellectuellement, on travaille souvent en équipe, et on gagne pas trop mal sa vie

    - Qu’est ce qui vous déplaît le plus ?

    L'immense lourdeur (qui s'aggrave de plus en plus je trouve) de la partie "administrative" (process techniques, process qualités, document a fournir pour un oui ou pour un non, chaine de validations, mutiplication des outils de suivi...).
    Et le management en SSII, ou on a peu l'impression d'être une chaise.

    - De quelle liberté d’action disposez-vous pour mener à bien vos objectifs ?

    La aussi très très variable selon les postes et les projets

    - Combien d’heures consacrez-vous à votre travail par semaine (travail à la maison compris) ?

    Entre 35 et 40 en moyenne.

    - A combien peut prétendre un débutant en terme de salaire ? Quel est approximativement le vôtre ? Le trouvez-vous suffisant au regard du travail accompli ?

    La encore je fais partie d'une branche un peu a part : un bac +5 commence (en province) autour de 28/30k (annuel brut) et peut monter. Les profils comme le mien arrivent entre 35 et 40k au bout de 5/10 ans, mais la encore ca va beaucoup dépendre des opportunités.

    - Quels échanges entretenez-vous avec vos collègues ? Diriez-vous de votre métier qu’il est « solitaire » ?

    Non ce n'est pas solitaire du tout. Déjà en SSII en débutant on est 90% du temps en open space. Et de toute facon c'est vraiment un travail d'équipe.

    - Quelle mobilité vous demande t’on ?

    2 choses la dedans :
    - Le besoin de bouger pour un projet donné (rencontrer d'autres équipes, le client...). Ca arrive assez souvent. Ce sont des déplacements ponctuels.
    - La mobilités du contrat de travail : mon contrat est vieux je n'ai pas de mobilité autre que ma ville. Mais je pense que pas loin de 100% des contrats en SSII aujourd'hui aient une mobilité sur la France (voir le monde pour certaines boites).

    - Vous diriez-vous passionné par votre métier ? Pour quelles raisons ?

    Je l'ai été mais plus aujourd'hui. J'aime bien ce que je fais, mais je ne suis pas passonné.

    - De quelle manière arrivez-vous à équilibrer vie professionnelle, vie familiale et personnelle ?

    Question piege ma vie personnelle est difficile à equilibrer toute seule déjà !
    Sinon ce métier permet des horaires assez libres qui permettent d'assez bien conjuguer les deux en général.

    - Comptez-vous exercez votre métier encore longtemps ? Pour quelles raisons ?

    Aucune idée.

    - Quelles sont les perspectives d’évolutions qui se présentent à vous ?

    Assez nombreuses :
    - Devenir expert technique
    - Devenir expert fonctionnel dans un domaine particulier (ca ne m'interesse pas)
    - Devenir chef de projet
    J'ai un profil très technique donc je me dirige vers de l'encadrement technique, mais si d'autres opportunités s'offrent à moi je n'exclu rien.
    Ahahah, on t'avait prévenu.
    -Les Forces des Ténèbres

  5. #5
    Pour commencer un grand merci à tous les 3 d'avoir pris du temps pour me répondre, et de manière extrêmement complète, ce qui est la cerise sur le gâteau.

    Je partirais vraisemblablement sur un DUT informatique, j'espère en 2 ans, car il existe, en fonctionnement du financement possible un DUT info en 1 an pas loin de chez moi non plus mais j'imagine que le rythme doit être plus soutenu et les bases plus exigeantes.

    Vous êtes tous les 3 sur du bac +5, développeur est-il un métier accessible en sortie de DUT ?

  6. #6
    Ca dépend des équipes, des projets, de la mentalité du chef qui va te recruter.
    Mais il est clair que un jeune diplômé DUT aura moins de portes ouvertes qu'un jeune ingénieur, régulièrement les profils de poste précisent Bac +5.

    Un de mes amis est Premium Field Engineer à Microsoft France, et il a un DUT comme seul diplôme. Mais pour en arriver là, il s'est construit un C.V béton pendant 15 ans, notemment en gérant les données de nos persos Wow dans les années 2000

  7. #7
    Bon, je ne sais pas si ça va beaucoup t'aider vu la spécificité de ma situation, mais bon :

    ACCESSIBILITE AU METIER


    - Qu’est ce qui vous a amené à ce métier ? Pourquoi ce choix ?
    Parce que c'est facile et qu'il n'y avait pas besoin de travailler pendant les études, ce n'est que de la logique, et que le boulot se trouve facilement. (Je suis assez sérieux quand je dis ça. ) Accessoirement, j'aime bien ça quand même.

    - Quel a été votre parcours ? Votre formation ?
    BTS IRIS, puis une licence pro en alternance (AII), j'ai été embauché par la boite où j'ai fait mon alternance, j'y suis encore.
    Ma situation est assez particulière parce que je suis chez un client final (beaucoup de devs sont en SSII), et je suis le seul dev de la boite.

    - Quelles sont selon vous les qualités nécessaires pour exercer votre métier ?
    De la logique, de la créativité... Et j'en avais une troisième en tête que j'ai oubliée...

    - Comment se porte le marché de l’emploi par rapport à votre métier ? Doit-on s’attendre à une précarité importante ?
    Les autres ont déjà répondu : il y a pas mal de boulot (mais généralement en SSII)

    - Comment se déroule un entretien de recrutement dans votre branche ?
    Aucune idée, la boite où je suis est assez petite, personne n'y connais rien en dev, pas de RH ou de truc du genre, j'ai parlé avec franchise (ça faisait 6 mois que je cherchais une boite pour une alternance, j'avais un peu abandonné l'idée et commençait à chercher un "vrai" boulot, je leur ait dit, etc...).

    LE METIER EN LUI-MÊME


    - Pourriez-vous me décrire une journée (ou une semaine) type ?
    Pas grand chose à dire là dessus, un peu de support pour les sites qui ont des problèmes ou pour les collègues qui font les installations, puis du dev, du dev, du dev... Et plein de trucs qui n'ont pas forcément grand chose à voir, mais vu la taille de la boite, chacun est multi-tâches.

    - Qu’est ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?
    La liberté puisque je suis tout seul, la taille de la boite et son inorganisation, et faire quelque chose de concret (on est fabricant de machines) qui sera utilisé par quelqu'un.

    - Qu’est ce qui vous déplaît le plus ?
    L'inorganisation de la boite...

    - De quelle liberté d’action disposez-vous pour mener à bien vos objectifs ?
    Totale. Je choisi les technos, je fais l'UI, je discute avec les chefs de projets (que ce soit chez nous ou chez le client) pour modifier certains points du cahier des charges s'il sont trop complexes. Les clients ont parfois moins de pouvoir sur les choix de leur application que moi.

    - Combien d’heures consacrez-vous à votre travail par semaine (travail à la maison compris) ?
    38-40h, mais ça varie beaucoup. Faut aussi voir que c'est pas parce que je ne suis pas derrière un écran que je n'avance pas. Je trie les infos un peu sans m'en apercevoir, j'ai parfois plus l'impression d'avancer en faisant autre chose qu'en étant au boulot.

    - A combien peut prétendre un débutant en terme de salaire ? Quel est approximativement le vôtre ? Le trouvez-vous suffisant au regard du travail accompli ?
    Je suis à 31k + primes sur Paris, et c'est un peu bas à mon goût...

    - Quels échanges entretenez-vous avec vos collègues ? Diriez-vous de votre métier qu’il est « solitaire » ?
    Puisque je suis le seul dev'... Bon après j'ai beaucoup de contacts avec les collègues, certains avec qui ça passe moins bien pour des raisons de personnalité, bref la vie normale.

    - Quelle mobilité vous demande t’on ?
    Parfois d'aller sur les sites, ou pour des réunions de projet, ou pour faire du debug (ce qui est totalement inutile, je peux difficilement réfléchir branché à une machine et assis par terre dans une usine). On a essayé de me faire aller sur notre site de prod', j'ai dit fuck pour diverses raisons, du coup je bouge assez rarement.

    QUESTIONS PLUS PERSONNELLES


    - Vous diriez-vous passionné par votre métier ? Pour quelles raisons ?
    Moui, j'aime bien ce que je fais, mais je ne sais pas si je suis passionné, j'ai pas de projets dev perso par exemple (ou en tout cas, pas qui sont allés plus loin que "Fichier==>Nouveau projet" dans Visual Studio")

    - De quelle manière arrivez-vous à équilibrer vie professionnelle, vie familiale et personnelle ?
    Euh... Assez facilement...

    - Comptez-vous exercez votre métier encore longtemps ? Pour quelles raisons ?
    Pour l'instant oui, ça m'amuse toujours, et de toutes façons je ne sais pas faire grand chose d'autre.

    - Quelles sont les perspectives d’évolutions qui se présentent à vous ?
    Aucune idée.

  8. #8
    Citation Envoyé par mazzizi Voir le message
    Je partirais vraisemblablement sur un DUT informatique, j'espère en 2 ans, car il existe, en fonctionnement du financement possible un DUT info en 1 an pas loin de chez moi non plus mais j'imagine que le rythme doit être plus soutenu et les bases plus exigeantes.

    Vous êtes tous les 3 sur du bac +5, développeur est-il un métier accessible en sortie de DUT ?
    Je vais faire une réponse a prendre un peu avec des pincettes - je ne suis pas développeur, mais enseignant en informatique a l’université. Et je n'ai mis les pieds dans des boites que pour des visites de stages

    Ce qu'on observe, c'est qu'assez peu d’étudiants s’arrêtent volontairement après un DUT, enormement cherchent a faire une Licence Pro (3e année d’études) ou une Licence générale (3e année d’études aussi, mais qui a plus pour objectif de mener a un Master et donc au Bac+5).

    Normalement, le boulot de développeur standard devrait être un boulot de technicien, donc accessible avec un Bac+2 ou Bac+3, et les DUT sont un très bon cadre pour cela. Mais il y a un peu une dérive de la part des entreprises (surtout les SSII qui en font un argument commercial) qui les pousse a embaucher beaucoup de Bac+5 (Master et écoles d'inge) en les mettant sur des postes de développement, avec l’idée de les faire évoluer vers des postes un peu plus d’ingénierie s'ils sont bons.

    Mon point de vue (forcement biaise, j'avoue) est que le niveau réel des jeunes qui sortent a Bac+5, y compris des bonnes formations universitaires ou d’écoles d’ingénieurs très correctes, n'est pas très bon, et a peine supérieur a ce qu'on devrait pouvoir attendre d'un vrai technicien supérieur. Ils sont techniquement a peu près au point, ils ont de bonnes notions de programmation, ils ont appris un tas de trucs, mais ils ne sont pas (OK, pas tous) capables de concevoir réellement des systèmes complexes et innovants (ce qui devrait être le job d'un ingénieur).

    Résultat, une bonne formation technique (et un DUT, éventuellement complété par une LP, constitue une bonne formation technique) fournit tout a fait les bases pour faire de l'assez bon boulot comme développeur - un développeur qui aura besoin d’être encadre, et qu'on lui dise quoi faire, avec des prises d'initiatives limitées. Et après, l’évolution de carrière se fera en fonction de tout un tas de trucs (et, on le voit bien a la fac avec les demandes de VAE, il y a des évolutions de carrière au sein de pas mal d'entreprises qui sont bloquées par l'absence de diplôme Bac+5).

    Mais globalement, une chèvre qui saurait aligner 10 lignes de code trouverait du boulot...

  9. #9
    @Shosuro c'est justement cela le problème. Des postes de développeurs très encadrés, ça existe de moins en moins. Le développeur doit avoir un certain niveau d'autonomie et de prise de décision, ce qui justifie le niveau d'ingénieur requis pour beaucoup de postes.
    Le temps de l'ingénieur qui encadre ses techniciens supérieurs a encore cours un peu en IT, mais en développement je ne l'ai jamais vu.

    Le niveau des jeunes ingénieurs sortis de nos grandes écoles est élevé, il faut arrêter de casser du sucre sur ce type de formation. Je vais te mettre dans une salle de meeting avec mes ex jeunes collègues sortis de l'X et de Normale Sup, je pense que tu serais très surpris. Ils ont une énorme culture technique et scientifique générale, ils apprennent terriblement vite et ils ont une réflexion d'une grosse qualité.

    L'ingénierie logicielle est en 2016 un domaine très complexe et ultra-touffu. Il faudra quoi qu'il arrive du temps à quelqu'un pour s'adapter au milieu technique d'une entreprise, sans parler du domaine métier! C'est peut-être pour cela que tu as le sentiment que nos jeunes ingénieurs "n'ont pas le niveau pour faire de l'ingénierie". Même à l'époque de mon père, qui était ingé électro-méca, un jeune ingénieur ne démarrait pas immédiatement avec des responsabilités importantes, il y avait une phase d'apprentissage, et des ingénieurs dirigeaient déjà d'autres ingénieurs dans les années 70.

  10. #10
    Citation Envoyé par Vilmir Voir le message
    X et de Normale Sup
    C’est vrai que c’est vachement représentatif du niveau des écoles d’ingé Je sors d’une école d’ingé en mécanique et je suis totalement d’accord avec Soshuro Phil. Quand je compare le niveau moyen à la sortie de mon DUT et celui à la sortie de mon école d’ingé, pour moi le DUT est devant. Je crois que tu te rends pas compte de la différence de niveau et d’enseignement entre les quelques grandes écoles et toutes les autres. Tu parles de qualité de réflexion mais, encore une fois de ma propre expérience, ce n’est pas en école d’ingé que c’est enseigné, plutôt en IUT. Pour la créativité et la réflexion qui va avec il faut chercher ailleurs qu’en école d’ingé par contre pour répéter des méthodes ad nauseam là il y a du monde. Et là je parle d’un domaine assez ancien bien plus difficile à appréhender seul via internet. Pour le dev tu as tellement de ressources en ligne qu’une personne peut très bien se démerder hors-école.

    À peine sorti de mon école, je suis développeur chez un éditeur de logiciel pour 38k sur Lyon. Ils m’ont eu comme stagiaire, ils ont poussé pour m’embaucher. Ils se foutent d’avoir quelqu’un de multi-compétent en 43 langages, base de données, réseau, big data et tous les autres trucs mis en avant par les écoles puisque jamais ils n’auront besoin de tout ça. Les compétences importantes ont été données sur ce sujet : logique, créativité et adaptabilité. Si t’as ça, tu te démerderas en informatique et ce n’est pas le genre de trucs enseignés en école d’ingé, hors grandes écoles peut-être. Si en plus t’as des compétences dans d’autres domaines, une boîte d’info liée à ce domaine sera intéressée car tu apporteras quelque chose de rare parmi les ingés en info. En France c’est plus dur vu que le diplôme a malheureusement une grande importance, surtout en SSII vu que là c’est justement ton diplôme qu’on vend (encore que certaines boîtes doivent tricher là-dessus ) mais ça se trouve quand même.

  11. #11
    J'ai une pas si mauvaise idée du niveau général qu'on peut attendre de notre système supérieur: je suis passe par une des écoles que cite Vilmir, j'ai enseigne dans une école d’ingénieurs un peu moins bien cotée, et maintenant je suis a l’université, et encore pour quelques mois responsable d'un master d'informatique.

    Je ne vais pas dire que les X et les normaliens ne sont pas bien formes, j'ai trop de potes qui y bossent (ceci dit je maintiens qu'ils ne sont pas formes pour faire du développement), mais par contre ils constituent une infime proportion des gens qui vont bosser comme informaticiens supérieurs - et ce serait le cas même s'ils allaient tous dans ce domaine, ce qui est très loin d’être le cas. Des X, des normaliens qui font ou ont fait du développement, j'en connais, et c'est comme les poissons volants, c'est pas la majorité de l’espèce (ni des X/Ulm, ni des développeurs). C'est quelques extraterrestres.

    L'immense majorité des jeunes qui vont bosser sur ce genre de boulots, ils sortent de formations un pouieme moins prestigieuses, comme des écoles d’ingénieurs plus classiques (qu'elles soient généralistes ou specialisees), ou de l’université.

    Alors oui, ils savent des choses, et ils s'en sortent tout a fait correctement dans les boites qui les emploient. Mais je maintiens qu'au moment ou on les lâche dans la nature, ils sont bleus comme c'est pas possible, avec des lacunes henaurmes sur des points qui devraient relever des trois premières années post-bac. Fort heureusement, une partie non négligeable d'entre eux est suffisamment intelligente pour évoluer après ça, continuer a se former, et ils finissent par faire des informaticiens tout a fait raisonnables...

  12. #12
    Au-delà de ces questions, pour avoir un peu enseigné côté IUT et fac, je suis assez convaincu que le DUT est une très bonne entrée en matière. Les étudiants sortant du DUT et continuant en licence pro s'en sortaient globalement bien mieux que leurs collègues ayant commencé par deux années de licence.
    Citation Envoyé par Sidus Preclarum Voir le message
    Ben du caramel pas sucré alors...
    "Avant, j'étais dyslexique, masi aujorudh'ui je vasi meiux."

  13. #13
    Je rejoins tout a fait l'avis de Shosuro Phil.
    J'ai connu beaucoup de BAC+2 nettement plus efficaces et autonomes que des BAC+5, et curieusement bien plus proche de la réalité du monde du dev d'ailleurs.
    Reste qu'une grosse partie de l'emploi (surtout en débutant) se trouve en SSII, et que le niveau d'étude, quelque soit la branche d'ailleurs, un est un énorme facteur sur le calcul du salaire.
    Dernière modification par nefrem ; 20/04/2016 à 16h03.
    Ahahah, on t'avait prévenu.
    -Les Forces des Ténèbres

  14. #14
    @Shosuro Phil je suis très étonné de ton feedback sur les jeunes diplômés. Je n'ai pas l'impression que le niveau des ingénieurs sortis d'école se soit détérioré ces dernières années. Certes ils ont des lacunes par rapport à un développeur confirmé, dans des domaines que les formations pourraient aborder, mais rien qui ne se résolve en 3/6 mois d'adaptation. Ils sortent des écoles avec un très haut niveau en capacités d'abstraction et d'adaption.

    J'aimerai bien aller prendre un pot avec toi pour en parler, malheureusement tu habites un poil trop loin.

    En ce qui concerne les DUT, j'ai croisé quelques excellentes personnes issues de ces formations dans ma carrière.

    Quelqu'un avec une grosse envie, un bon moteur logique et une bonne organisation personnelle peut cartonner quelle que soit sa formation. C'est la magie de notre domaine
    Mon chef de projet chez Microsoft avait un Master en bio, et il déchirait comme un ouf en design et gestion de projet.

  15. #15
    ACCESSIBILITE AU METIER


    Tout d'abord, en préambule, je précise que je ne parlerais que de l'informatique de gestion (ça reste de la programmation, mais c'est un peu particulier quand même).

    - Qu’est ce qui vous a amené à ce métier ? Pourquoi ce choix ?

    Quand j'étais au Lycée, je programmais naturellement, des petits programmes sur calculatrice en autodidacte.
    Cependant, je ne connaissais pas ce métier à tel point que ça ne m'était même pas venu à l'esprit de prendre l'option informatique en terminal (et j'étais d'ailleurs assez mauvais face à un ordinateur).
    A la fac, j'ai commencé à programmer dans le cadre de la scolarité : en Turbo-Pascal, en C++, j'ai saisi que je n'étais plus obligé de "subir" les programmes des autres (avec leurs contraintes et leurs défaut), mais que je pouvais créer mes propres programmes et faire ce que je voulais, comme je le voulais, j'ai donc commencer à programmer chez moi en Amos.
    A la fin de mes études, j'ai fais un stage où l'une des mission était de contrôler via un ordinateur et une interface Excel un process de pesée agro-alimentaire, j'ai donc appris le VBA. Ce qui m'a permis de me passer de l'aspect graphique (puisque Excel le gère) qui a toujours été une contrainte pour moi.
    Cependant, je n'étais toujours pas dans une optique de développeur, mais plutôt de programmeur industriel (programmer des outils industriels).
    Quand je me suis retrouvé sur le marché du travail (fin 97), on m'a proposé une mission An 2000, c'était bien payé, c'était pas compliqué, c'était en CDI, c'était de la programmation, j'ai foncé.

    - Quel a été votre parcours ? Votre formation ?

    2nde TSA-Production, Bac E (raté), Bac C, IUT Génie Electrique (raté), DEUG A filière TI, DEUST MIALI... Bref, tout, sauf des études de programmeurs...

    - Quelles sont selon vous les qualités nécessaires pour exercer votre métier ?

    Quand je suis arrivé dans l'informatique de gestion, mon premier patron m'a dit : "L'informatique de gestion, c'est 50% de relationnel, 50% de technique", moi qui venait d'un milieu 100% technique, ça me faisait doucement rigoler, mais il avait entièrement raison!
    Il faut donc de l'écoute par rapport aux utilisateurs, qui sont tes premiers patrons.
    Il faut une bonne vision du projet (au delà de l'aspect technique il est important de savoir ce que veut l'utilisateur, car tu peux faire le programme de ta vie, si ça ne correspond pas à ce qu'il attend, t'as plus qu'à recommencer).
    Cependant, si tu as cette vision du projet, tu peux aussi proposer tes propres choix, il faut donc savoir argumenter tes idées.
    Et bien sur il faut connaître le langage de programmation que tu vas utiliser. Au départ tu ne pourras pas tout savoir, il te faut donc les bases, et ensuite il faut que tu te perfectionnes en continue, et si tu maitrises aussi l'aspect structurel du langage de programmation alors là c'est Byzance, parce que tu connais ses limites et contraintes physiques.
    Etre curieux, et toujours attentif à l'évolution du produit.

    - Comment se porte le marché de l’emploi par rapport à votre métier ? Doit-on s’attendre à une précarité importante ?

    Je ne suis pas super bien placé pour répondre à cette question. Disons que ça continue à recruter, mais beaucoup plus sur "mission" que sur "profil" j'ai l'impression.
    Dans les SSII, la précarité est un bien grand mot ; quand tu es en fin de mission, tu te retrouves en inter contrat, c'est à dire que tu es toujours payé, mais sans mission, dans ces moments-là, au bout d'un certain temps, il essayent de te faire dégager, d'une façon ou d'une autre...

    - Comment se déroule un entretien de recrutement dans votre branche ?

    Je suppose que c'est assez classique (je ne connais pas les autres branches), en général il y a plusieurs entretiens : un premier pour prendre contact et voir ce que tu vaux en temps que personne, puis un autre plus technique pour savoir ce que tu connais (ça peut être un questionnaire), et enfin un entretien plus orienté entreprise (avantages, salaire,...).
    Pour ma première boite, j'avais eu une présentation de la société, suivi d'un questionnaire, les premiers étaient conservés, puis un entretien individuel, et la réponse dans la semaine.
    Pour ma deuxième : entretien avec le DRH, puis entretien technique avec un programmeur, et enfin entretien avec le patron (où on a surtout parlé Basket ).
    Pour une banque, j'ai passé un entretien de groupe, suivi d'un QCM, et un entretien individuel pour les meilleurs.
    Le dernier entretien en date, c'était avec un responsable du projet suivi de la DRH.

    A ne pas confondre avec un entretien chez un client via une SSII : là le terrain est déjà déminé avant par le commercial, en général tu n'as qu'un entretien qui est essentiellement technique.

    LE METIER EN LUI-MÊME


    - Pourriez-vous me décrire une journée (ou une semaine) type ?

    Ca dépend énormément du projet :
    Quand j'étais au support, c'était : résolution des plantages de la nuit, réponses aux utilisateurs (téléphone, mail), évolutions techniques, projets internes.
    Mais sur un projet, ça dépend dans quelle phase tu es, en conception, tu interviens dans les réunion pour ton expertise technique (dire ce qui est réalisable, ce qui ne l'est pas, proposer d'autres solutions, etc.), en développement, tu passes ton temps à programmer et à tester, éventuellement à poser des questions (ou attendre des réponses), en phase de recette, tu t'occupes de débugger le code, ou à le faire évoluer (parce que les bonnes idées de la conception ne sont pas forcément payantes irl), en phase de garantie, c'est un peu la même chose, sauf que c'est avec des délais plus bref, puisque l'application est déjà en production.
    En plus de ça, à toutes les étapes, tu as de la documentation à faire (en théorie, parce que parfois tu n'as pas le temps, tu dis que tu la fera plus tard, et au final, tout le monde l'oublie... sauf le gars qui devra faire évoluer le produit quelques années plus tard et à qui on rigolera au nez quand il demandera "elle est où la doc?").

    - Qu’est ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?

    Le fait de pouvoir créer des programmes de ses propres mains, pour moi la programmation c'est une forme d'art ; du néant, tu créés une œuvre qui sera utile.
    L'aspect débugage aussi, pour beaucoup, c'est rébarbatif, mais il y a un côté enquête policière pour savoir d'où le problème vient, avec le dénouement final qui consiste à le corriger et à livrer le programme tout fier d'avoir réussi à trouver d'où ça venait (ce plaisir dépend de 2 facteurs importants : les capacités de l'outil à permettre le débugage -quand c'est une boite noire, c'est beaucoup moins amusant- et le fait que ce sont tes programmes que tu débuges -rentrer dans le cerveau de quelqu'un d'autre pour comprendre pourquoi il a programmé ça comme ça et bien plus compliqué-).

    - Qu’est ce qui vous déplaît le plus ?

    Les moments de bourres, quand tu passes plus de temps sur un projet qu'il ne le faudrait, quand un bug arrive un vendredi après-midi à 16h0, juste avant de partie en WE, que tu restes dessus jusqu'à 20 heures et que tu pars en WE sans avoir trouvé d'où ça venait...
    Les chefs qui te mettent la pression.
    L'overdose de documentation (parfois).
    Le chiffrage de ton temps passé (tes chefs en ont besoin, mais pour toi, c'est une horreur tous les mois).
    Se faire appeler pendant ses congés...
    Le manque de reconnaissance de certains (mais quand un utilisateur te dit merci, ou qu'il t'invite à un pot, t'en as les larmes aux yeux).

    - De quelle liberté d’action disposez-vous pour mener à bien vos objectifs ?

    Ca dépend des mission :
    - Dans ma deuxième mission, j'avais les clés du camion ; je pouvais faire des modifications en production sans en avertir les exploitants (ceux qui gèrent la production) ni les utilisateurs, mais évidement ça implique des responsabilités : quand tu vires 30 000 véhicules de prod, faut assumer :D
    - Aujourd'hui, tu as beaucoup plus de contrôle, tu es soumis à un process un peu complexe où tu dois remonté les informations selon un "cycle de vie du projet", mais tu dispose toujours d'un environnement lié au développement où tu peux faire ce que tu veux.
    D'un façon générale, le but est de réaliser à bien le projet, et tes responsables sont là pour te faciliter la mise en œuvre du projet.

    - Combien d’heures consacrez-vous à votre travail par semaine (travail à la maison compris) ?

    Première règle : éviter le travail à la maison! (sauf astreintes), le boulot c'est le boulot, chez toi, c'est chez toi.
    C'est d'autant plus facile dans l'informatique de gestion où en général tu as de progiciel assez cher ou des infrastructures que tu ne peux pas avoir chez toi.
    Pour la quantité de travail, dans l'informatique de gestion, il n'y a que des cadres, donc, même si tu as une base légale d'un certain nombre d'heure, tu ne comptes pas tes heures.
    Donc ça dépend comment ta mission est gérée ; j'ai eu des clients où les abaques (ce qui permet de chiffrer un projet en terme de temps et en fonction de sa complexité) était si larges que tu finissais systématiquement les projets en avance, du coup je faisais du 9h00-17h50 (voire 16h50) tous les jours. Mais bien évidement, si un jour il y avait besoin de rester plus longtemps.
    Actuellement, je suis sur un projet où il y a pas mal de problème et où on n'est pas assez nombreux, du coup il y a 15 jours j'ai fais 8h30-19h00 tous les jours...
    D'une façon générale, je ne suis pas un accro tu travail, si je peux me contenter de faire mes 39 heures /semaines, je vais le faire.

    - A combien peut prétendre un débutant en terme de salaire ? Quel est approximativement le vôtre ? Le trouvez-vous suffisant au regard du travail accompli ?

    Ca fait longtemps que j'ai commencé, donc je n'ai pas d'idées sur ce que doit gagné un jeune aujourd'hui, mais ça dépend de plusieurs critères :
    - diplômes (plus t'es jeune, plus ça a son importance)
    - lieu (à Paris, tu gagne plus qu'en province)
    - expérience (même ne débutant, une petite expérience peu apporter un plus, même si c'est plus en terme de possibilité d'embauche que de salaire).
    En 99 après 2 ans d'expérience, je touchais 15kF brut par mois, soit 2,3k€/mois... ça a pu évoluer depuis.

    Je suis à 39k€ brut/an. Et je m'estime pas bien payé ; j'ai 2 collègues dans mon équipe (plus jeune que moi), une a 52k€, l'autre, 49... mais ils ont un profil plus AMOA (donc moins technique).
    (au passage, j'ai l'impression qu'en informatique de gestion, la différence de salaire entre hommes et femmes est moins importante).

    - Quels échanges entretenez-vous avec vos collègues ? Diriez-vous de votre métier qu’il est « solitaire » ?

    Dans l'informatique de gestion (50% de relationnel) c'est rare de trouver des solitaires, mais ça arrive.
    J'essaye d'entretenir des relations amicales avec mes collègues, bien évidement, on n'a pas toujours des atomes crochus avec tout le monde, mais ça m'arrive régulièrement de faire des sorties avec des collègues (cinéma, soirée foot, week-end jardinage).
    D'autre part, les moments de détente en groupe sont très important : café du matin, café de l'après-midi, repas du midi, pause clope (je fume pas, mais ça m'empêche pas d'y aller quand même) tout un tas d'occasions de resserrer les liens et de parler d'éventuels problèmes au boulot de façon à trouver une solution à laquelle on n'avait pas pensé. C'est d'ailleurs un point important : quand on travail seul sur un sujet, on peut avoir du mal à trouver des solutions, le fait de pouvoir en parler avec quelqu'un d'autre permet d'avoir une autre vision et de résoudre un problème.
    Bref, dans l'informatique de gestion, dans le cadre d'une équipe, c'est tout sauf un métier solitaire.

    - Quelle mobilité vous demande t’on ?

    Ca, ça se discute au moment de l'entretien, normalement, c'est Paris-RP (bon, moi c'est mobilité monde, mais bon, après faut qu'ils assument le prix du voyage), quand t'es chez un client, c'est assez rare de bouger ; tu fais partie d'une équipe, et une équipe ça bouge peu. Après tu bouges en fonction des déménagements du client chez qui tu bosses.

    QUESTIONS PLUS PERSONNELLES


    - Vous diriez-vous passionné par votre métier ? Pour quelles raisons ?

    Par la programmation, oui. Parce que j'aime créer, parce que je suis à l'aise.

    - De quelle manière arrivez-vous à équilibrer vie professionnelle, vie familiale et personnelle ?

    Oui, comme dit plus haut, c'est très important de compartimenter la vie pro et la vie personnelle ; c'est pourquoi je n'emmène jamais de boulot à faire à la maison, et que je déteste qu'on m'appelle en dehors des heures de boulot.

    - Comptez-vous exercez votre métier encore longtemps ? Pour quelles raisons ?

    Jusqu'à ma retraite. Parce que je ne sais faire que ça... :D

    - Quelles sont les perspectives d’évolutions qui se présentent à vous ?

    Actuellement je suis en SSII, j'arrive à un âge où il faut commencer à envisager de rentrer dans du fixe (pour avoir plus de sécurité au niveau du taf, parce que je deviens moins attractif pour les clients de SSII), et dans du fixe, il y a plus d'opportunité d'évolution qu'en SSII où on va plutôt te demander de faire ce que tu sais faire (ou alors te vendre sur des sujets que tu ne connais pas, mais ça c'est un autre problème).
    L'évolution en interne peut se faire de 2 façons : apprendre de nouveau langage, ou changer de métier.
    Dernière modification par OMar92 ; 26/04/2016 à 11h44.
    Tout a commencé par une nuit sombre, alors que je cherchais un raccourci clavier que jamais je n’ai trouvé.
    Citation Envoyé par Djal Voir le message
    Omar est drôle. Toujours.

  16. #16
    Citation Envoyé par OMar92 Voir le message
    L'aspect débugage aussi, pour beaucoup, c'est rébarbatif, mais il y a un côté enquête policière pour savoir d'où le problème vient, avec le dénouement final qui consiste à le corriger et à livrer le programme tout fier d'avoir réussi à trouver d'où ça venait (ce plaisir dépend de 2 facteurs importants : les capacités de l'outil à permettre le débugage -quand c'est une boite noire, c'est beaucoup moins amusant- et le fait que ce sont tes programmes que tu débuges -rentrer dans le cerveau de quelqu'un d'autre pour comprendre pourquoi il a programmé ça comme ça et bien plus compliqué-).
    Le débugage du standard SAP
    Les commentaires en allemand
    Oook ?

  17. #17
    Citation Envoyé par Vilmir Voir le message
    @Shosuro Phil je suis très étonné de ton feedback sur les jeunes diplômés. Je n'ai pas l'impression que le niveau des ingénieurs sortis d'école se soit détérioré ces dernières années. Certes ils ont des lacunes par rapport à un développeur confirmé, dans des domaines que les formations pourraient aborder, mais rien qui ne se résolve en 3/6 mois d'adaptation. Ils sortent des écoles avec un très haut niveau en capacités d'abstraction et d'adaption.
    Mon point de vue est different sur les jeunes qui sortent de formations universitaires classiques, et sur ceux qui sortent d'ecoles d'ingenieurs. J'enseigne dans les deux milieux (mais pas partout non plus, hein).

    Sur ceux qui sortent d’école d’ingénieur (au moins quand l’école recrute principalement sur les concours de prepa, ce qui est le cas dans mon expérience), ils ont effectivement de bonnes capacités d'abstraction (a moduler par le niveau du concours, mais bonnes grosso modo), mais ils ont tendance a avoir tellement absorbe de maths pendant leur prepa, qu'ils arrivent (pas tous, hein, je generalise) avec le sentiment qu'une fois entres dans leur école, c'est fini, ils vont pouvoir se la couler douce - et il y a enormement de potentiel gâché.

    Pour ceux qui sortent de l’université, il y a au contraire un manque de capacité d'abstraction qui fait parfois peur. Pour 80% de nos étudiants au niveau Master, tout ce qui ressemble a un peu de formalisme et de théorie est vu comme des conneries que les profs font pour se faire plaisir, mais qui ne sert a rien. Or, souvent, la capacite a évoluer et a s'adapter au cours de leur carrière, elle va en grande partie venir de ces trucs qui sont censés ne servir a rien - résultat, je crains fort que ces jeunes soient "au point" techniquement a très court terme, mais avec un manque d’adaptabilité a plus moyen/long terme qui va entraver leur carrière.

    Bon, après, ma vision des choses est sans doute un peu déformée par le syndrome de l'enseignant: on a plein de choses qu'on aimerait que nos étudiants maitrisent parfaitement, et ce n'est jamais le cas.

  18. #18
    Enquête vraiment pertinente !!!
    Mais je pense que dans l'informatique, il y a énormément de type d'entreprises différentes, qui correspondent à des profils très très différents. En effet, on nous parle très souvent de cabiner de conseil et autres SSII, qui fournissent de très bon salaire, mais qui filent des journées monotones à faire toujours la même, et en étant "exploité" (t'es un numéro qu'on vend à un client pour faire une tache sur une longue durée). Faible augmentation de compétence à court / long terme vu qu'on fait toujours pareil, et qu'on reste toujours des "moyens sortis de l'école"
    Dernière modification par Sonia69001 ; 02/05/2016 à 16h42. Motif: fautes
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  19. #19
    Citation Envoyé par Sonia69001 Voir le message
    Enquête vraiment pertinente !!!
    Mais je pense que dans l'informatique, il y a énormément de type d'entreprises différentes, qui correspondent à des profils très très différents. En effet, on nous parle très souvent de cabiner de conseil et autres SSII, qui fournissent de très bon salaire, mais qui filent des journées monotones à faire toujours la même, et en étant "exploité" (t'es un numéro qu'on vend à un client pour faire une tache sur une longue durée). Faible augmentation de compétence à court / long terme vu qu'on fait toujours pareil, et qu'on reste toujours des "moyens sortis de l'école"
    Oh que non... Les SSII ne sont en moyenne pas du tout le haut du panier en matière de rémunération. De ce que j'ai pu constater dans mon entourage, les clients finaux payent en général bien plus...
    Pour ce qui est de la monotonie, ça dépend beaucoup des missions surtout.
    Citation Envoyé par Arteis Voir le message
    scie pieds sous terre

  20. #20
    ACCESSIBILITE AU METIER


    Qu’est ce qui vous a amené à ce métier ? Pourquoi ce choix ?

    Choix plutôt facile pour moi, j'aimais bien tout ce qui était programmation/Info industrielle et je me débrouillais bien en cours sur ces matières.

    Quel a été votre parcours ? Votre formation ?

    J'ai un Bac S Sciences de l'ingénieur. J'ai ensuite fait un IUT GEII (Génie Electrique et Informatique Industrielle), puis une école d'ingénieur spécialisée dans le même domaine.
    Ensuite j'ai trouvé rapidement un boulot en SSII et après plusieurs missions j'ai fini chez un client qui m'a embauché.

    Quelles sont selon vous les qualités nécessaires pour exercer votre métier ?

    Un esprit logique (pour faire original avec les précédentes réponses ). Le travail d'équipe aussi, tu es rarement le seul dev de la boite et tu as souvent des interactions avec l'équipe de validation (quand il y en a une).

    Comment se porte le marché de l’emploi par rapport à votre métier ? Doit-on s’attendre à une précarité importante ?

    On était loin de la pénurie il y a 6 ans quand j'ai débuté, et ça a l'air d'être toujours le cas actuellement. Décrocher des entretiens en SSII est pas bien compliqué, c'est plus long si tu vises directement une embauche en interne sans expérience. Après je parle surtout de la région parisienne, je ne connais pas trop le marché de l'emploi ailleurs.


    Comment se déroule un entretien de recrutement dans votre branche ?

    Les seuls vrais entretiens d'embauche que j'ai fait furent pour des SSII : Si tu n'as pas de poste actuel, ils vont chercher à te recruter sur mission (comme dit Omar). Donc il y a généralement un premier entretien plutôt RH avec un test technique (généralement c'est un QCM). Puis après entretien plus spécifique à la mission sur laquelle ils veulent te caser.

    LE METIER EN LUI-MÊME


    Pourriez-vous me décrire une journée (ou une semaine) type ?

    Ça dépend vachement de ton poste en fait, et de la structure d'entreprise. Au début je faisais beaucoup de maintenance software pour des grosses boites. En gros tu fais principalement de la correction de bug. C'est vite barbant mais c'est assez formateur pour apprendre à fouiller dans du code qui n'est pas le tiens, parfois très mauvais (et à râler sur le couillon de développeur qui a pondu le code et n'a rien commenté ).
    Maintenant je bosse dans une petite structure (on est 3 dans l'équipe de dev), à faire beaucoup de conception logicielle que je code derrière, c'est beaucoup plus gratifiant intellectuellement. J'aime beaucoup aussi le côté petite structure aussi, où tu es plus impliqué sur toutes les phases de dev d'un projet et où on te demande plus d'être force de proposition. Tu participes un peu à tout et tes journées se ressemblent moins que dans une grande structure où ton poste est plus cadré.

    Qu’est ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?

    Se creuser les méninges pour résoudre un problème sans casser le reste autour, voir la finalité de ton travail (pas tout le temps vrai selon le secteur, je pense notamment à la défense). Le fait de toucher à tout aussi.

    Qu’est ce qui vous déplaît le plus ?

    Le bug de 18h le vendredi! Les périodes de deadline souvent stressantes. La doc à faire (même si, quand tu reviens 1 an après sur le sujet, là tu es content de l'avoir bien faite!). Les réunions quand elles trainent en longueur et où ta présence ne servait à rien!

    De quelle liberté d’action disposez-vous pour mener à bien vos objectifs ?

    Beaucoup dans ma boite actuelle, beaucoup moins dans d'autres boites plus grosses où toute proposition passait dans des circuits de validation interminables.

    Combien d’heures consacrez-vous à votre travail par semaine (travail à la maison compris) ?

    Entre 38 et 42 heures je dirais, ça dépend des semaines. Parfois un peu plus si c'est le gros rush. Mais jamais de boulot à la maison (hors cas exceptionnels avec astreinte rémunérée sinon c'est niet)!

    A combien peut prétendre un débutant en terme de salaire ? Quel est approximativement le vôtre ? Le trouvez-vous suffisant au regard du travail accompli ?

    En temps qu'ingé, j'ai touché 31K€ bruts annuels pour mon premier emploi en région parisienne (je suis un très mauvais négociateur ). 5ans et demi après je suis à 44k (le changement de boîte a beaucoup aidé pour faire un gap salarial).

    Quels échanges entretenez-vous avec vos collègues ? Diriez-vous de votre métier qu’il est « solitaire » ?

    Mon métier n'est pas solitaire du tout. Il y a une très bonne ambiance mon équipe. Pas mal d'échanges, déjà entre développeurs où il y a pas mal d'entraide pour trouver les bonnes solutions aux différents problèmes et aussi avec les différents responsables de projet.

    Après l'ambiance dépend beaucoup de la boite dans laquelle tu tombes (dans les grosses boites l'ambiance peut aussi être très différente selon le service où tu es). Ton statut dans la boite (interne ou presta) peut faire varier aussi grandement les rapports aussi. J'ai connu les deux : la boite dans laquelle je suis se foutait que je sois presta quand j'y suis rentré, et j'ai connu une boîte où tu étais dénigré par le simple fait d'être presta.

    Quelle mobilité vous demande t’on ?

    Je suis la grande majorité du temps au même endroit mais j'ai quelques déplacements ponctuels sur les différents projets/sites de test.

    QUESTIONS PLUS PERSONNELLES


    Vous diriez-vous passionné par votre métier ? Pour quelles raisons ?

    J'irai pas jusqu'à dire que je suis passionné mais il me plaît pas mal dans la configuration actuelle. Les projets de ma boite ont des durées relativement courtes (1 ans, 2 max) ce qui réduit le facteur monotone, comme les déplacements sur site qui permettent de voir fonctionner en vrai ce que je développe.

    De quelle manière arrivez-vous à équilibrer vie professionnelle, vie familiale et personnelle ?

    Aucun soucis à ce niveau là.

    Comptez-vous exercez votre métier encore longtemps ? Pour quelles raisons ?

    Pour l'instant je m'y plais bien donc j'ai pas de raisons de penser arrêter ce métier. Après à moyen terme je sais pas trop dans quel sens orienter ma carrière.

    Quelles sont les perspectives d’évolutions qui se présentent à vous ?

    Je dirais qu'il y a deux grosses voies d'évolution : la spécialisation technique afin de devenir un grand gourou du dev qui connait tout sur tout, ou l'évolution côté management où tu t'éloignes du plus en plus du code pour te consacrer à la gestion d'équipes/de lot/de projet.

    J'espère avoir pu t'aider!

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